Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

La France insoumise salue le mouvement #MeTooPolitique et réitère son engagement contre les violences sexistes et sexuelles

30 Novembre 2021, 20:14pm

Publié par hugo

 La France insoumise salue le mouvement #MeTooPolitique et réitère son engagement contre les violences sexistes et sexuelles
 
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur whatsapp
Partager sur telegram
Partager sur email

Communiqué de la France insoumise.

La France insoumise porte de longue date un combat contre les violences sexistes et sexuelles aux côtés des associations féministes et défilera avec ces dernières ce samedi 20 novembre. A travers son programme l’Avenir en Commun porté par Jean-Luc Mélenchon, elle soutient notamment leur revendication d’un milliard d’euros à consacrer à cette cause, que ce soit pour la formation des policier·es recueillant les plaintes, la formation des personnels de santé, pour la prévention et l’éducation contre les stéréotypes sexistes, pour la justice et pour tout le tissu associatif qui accompagne les victimes, pour des dispositifs pour loger les femmes victimes de violences conjugales, etc.

Ces violences ne s’arrêtent pas aux portes du monde politique et militant. Bien au contraire, elles peuvent se voir confortées et renforcées dans ce domaine où l’entre-soi masculin fut très longtemps la norme, et où la domination masculine se superpose aux jeux de pouvoir. C’est ce que montrent les nombreux témoignages, courageux et salutaires, du mouvement #MeTooPolitique. Nous apportons notre soutien aux voix qui s’élèvent pour demander que le monde politique dans son ensemble s’empare de ce combat.

Pour la France insoumise, l’engagement contre les violences sexistes et sexuelles, et plus largement contre toutes les formes de domination, ne s’arrête pas aux portes du mouvement. C’est pourquoi elle s’est dotée d’un comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles, doublé d’un partenariat avec le Collectif Féministe contre le Viol. Ce dispositif interne permet d’accueillir la parole des victimes de violences, de les accompagner et orienter dans leurs démarches, y compris psychologiquement et judiciairement. Il a aussi pour rôle de transmettre d’éventuels signalements à l’instance en charge du respect des principes, qui, sans se substituer au travail de la justice, peut décider sur la base d’une enquête interne de mesures préventives dédiées à protéger les militantes et l’ensemble du mouvement de potentiels agresseurs. Les candidat·es aux législatives devront signer une charte d’engagement sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, prenant acte de la possibilité qu’une candidature qui aurait fait l’objet d’un signalement traité par ces instances puisse être suspendue.

En juillet dernier, le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles a initié une campagne dans le mouvement, en mettant à disposition des ressources, en proposant des formations, et en envoyant un questionnaire à l’ensemble des insoumis·es afin d’inviter chacun·e à s’interroger sur les violences observées ou subies et de permettre un état des lieux de la situation dans le mouvement en facilitant la libération de la parole. Enfin, l’extension de la place des femmes dans le champ politique est à la fois une fin et un moyen de la lutte contre le sexisme et les violences sexuelles : c’est pourquoi la France insoumise applique le principe de parité à tous les niveaux (animation de groupes locaux ou de groupes thématiques, comité électoral, coordination nationale, assemblées représentatives, conventions), ainsi que dans la composition des débats et conférences qu’elle initie (notamment lors de ces Amfis).

Ainsi, consciente de l’ampleur du chemin à parcourir pour l’ensemble de la société en général et pour la vie politique en particulier, La France insoumise fait pleinement sienne la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, se reconnait dans les exigences formulées par le mouvement #MetooPolitique et s’affirme comme un mouvement résolument féministe.


https://lafranceinsoumise.fr/2021/11/18/lfi-salue-mouvement-metoopolitique-engagement-contre-violences-sexistes-et-sexuelles/

Voir les commentaires

1 milliard d’euros pour éradiquer des violences sexistes et sexuelles

30 Novembre 2021, 20:13pm

Publié par hugo

1 milliard d’euros pour éradiquer des violences sexistes et sexuelles
 
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur whatsapp
Partager sur telegram
Partager sur email
Violences conjugales femmes confinement
Un article du groupe thématique Égalité femmes-hommes de la France insoumise.

En 2017, le candidat Emmanuel Macron promettait que l’Égalité femmes-hommes serait la « grande cause du quinquennat ». Des avancées suffisantes ont-elles été réalisées ? La réponse est non.

Malgré de grandes déclarations, la politique menée ne pourrait se résumer qu’à une vaste mascarade pseudo-féministe. Ce soutien de façade aux luttes féministes est miné de l’intérieur par les propres déclarations du Président de la République et de son gouvernement. Au-delà de cette violence symbolique, l’action étatique est toujours insuffisante. Alors que les associations demandaient 1 milliard d’euros pour lutter contre les violences sexuelles, les budgets sont restés bien inférieurs d’année en année.

À l’heure où nous écrivons cet article, 500 femmes ont été tuées depuis le début du quinquennat, victimes de féminicides : une honte pour tout notre pays. L’inaction gouvernementale en termes de renforcement des procédures de protection, de logements d’urgence, mais aussi le manque de moyens alloués aux secteurs judiciaires, médicaux et policiers ne peut ni perdurer ni continuer à être acceptée.

Sur le plan international, le gouvernement Macron continue toujours ses relations avec des pays dont les institutions politiques et judiciaires répriment, violentent et tuent les femmes. Il est temps de lutter activement contre le discours réactionnaire des conservateurs et de l’extrême-droite, peu importe le pays où ils se trouvent et les intérêts géo-politiques et financiers en jeu.

Nos propositions pour mettre fin aux violences faites aux femmes
Nos propositions s’articulent autour plusieurs axes prioritaires : prévention, formation, soutien aux associations, hébergement.

Il est aujourd’hui nécessaire de renforcer les actions préventives partout où cela est possible : des écoles aux universités, dans l’ensemble des établissements publics, des centres de formation, des entreprises et dans les transports en commun. Les agressions sexuelles, les comportements sexistes et le harcèlement sont toujours trop banalisés dans ces lieux publics alors que c’est pourtant l’état de droit qui devrait s’exercer. Des campagnes de sensibilisation sont impératives afin de donner des informations cruciales comme le numéro national du centre d’écoute 39.19.

L’action de l’État doit avoir parmi ses priorités la formation dans les secteurs concernés par la gestion de ces violences. Ainsi, dans la police, la justice, le milieu médical ou éducatif, les professionnels doivent être formés afin de gérer de manière respectueuse et efficiente les violences sexistes. La prise en charge doit devenir rapide et efficace sans être une peine supplémentaire pour la plaignante. 

Il est aujourd’hui nécessaire de travailler main dans la main avec les associations afin d’éradiquer enfin les inégalités de genre. Les associations effectuent un travail de qualité, déterminant. Elles ne bénéficient cependant pas d’un soutien suffisant, il est donc nécessaire de revaloriser immédiatement leurs dotations. 

Les victimes doivent être enfin mieux accompagnées juridiquement via une revalorisation de leurs droits mais aussi par l’augmentation des places d’hébergement d’urgence et un plan ambitieux de construction de logements sociaux qui pourra marquer le temps de la reconstruction de façon pérenne.

Ces mesures doivent être appliquées au plus vite pour enfin agir à la hauteur des enjeux qui se jouent actuellement. Vous pouvez retrouver la totalité de nos propositions dans notre programme l’Avenir en commun.


EN DIRECT - Meeting de l’Union Populaire avec Jean-Luc Mélenchon à Paris - #MélenchonParis

SAM : le gouvernement trahit les intérêts économiques de la Nation
Dernières actualités


https://lafranceinsoumise.fr/2021/11/25/1-milliard-deuros-pour-eradiquer-des-violences-sexistes-et-sexuelles/

Voir les commentaires

Avortement : vers le prolongement du délai légal de l'IVG en France ?

30 Novembre 2021, 03:53am

Publié par hugo

 Avortement : vers le prolongement du délai légal de l'IVG en France ?
En France, l'Assemblée nationale examine en deuxième lecture un projet de loi prolongeant le délai de l'IVG à 14 semaines. 
En France, l'Assemblée nationale examine en deuxième lecture un projet de loi prolongeant le délai de l'IVG à 14 semaines. 
©Page Facebook / Avortement les femmes décident
En France, l'Assemblée nationale examine en deuxième lecture un projet de loi prolongeant le délai de l'IVG à 14 semaines. La loi proposant de prolonger le délai de l'IVG en France est pour l'instant en sursis, le débat fait polémique. 
01 AVR 2020
 Mise à jour 29.11.2021 à 07:08 par 
TerriennesLiliane Charrier
Il est l'un des droits des femmes le plus affecté par l’asphyxie des services de santé en cette crise sanitaire : l’interruption volontaire de grossesse. Chaque année, entre 3000 et 5000 femmes se font avorter à l'étranger, une fois dépassé le délai légal de 12 semaines. Une projet de loi propose de prolonger ce délai à 14 semaines. Ce texte, loin de faire l'unanimité, passe en deuxième lecture devant l'Assemblée nationale. 
Fin novembre 2021. Alors que les députés s'apprêtent à réexaminer ce projet de loi, Emmanuel Macron se prononce de manière détournée. Quelques heures avant de rencontrer le Pape François au Vatican, le président français estime qu'à "titre personnel", il reste opposé à l’allongement du délai d'avortement. Ce qu'il avait déjà dit au cours de l'été dans un entretien au magasine ELLE, il déclarait qu'il n'était "pas favorable" à l'allongement à 14 semaines, l'avortement étant "plus traumatisant dans ces délais-là". 

Dans une tribune, la députée Albane Gaillot et 160 parlementaires, personnalités et organisations, lancent un appel au gouvernement et aux député-e-s à s'engager en faveur du droit des femmes à disposer de leur corps. 

"Une femme sur trois avorte au moins une fois au cours de sa vie. L'avortement n'est pas une exception, une erreur de parcours ou un échec. Il fait partie de la vie des femmes", écrivent les signataires. Ce texte de loi recueille l'approbation de "80% des Français-e-s", rappelle le communiqué, se basant sur un sondage réalisé en avril 2021.  


Allongement de l'IVG : un pas en avant, deux pas en arrière ? 
Un an plus tôt pourtant, au coeur de l'été 2020, la crise sanitaire était alors à son plus haut, l'idée d'un prolongement du délai légal de l'IVG semblait en bonne voie. Ce qui représentait une grande première en France : le ministre de la Santé Olivier Véran indiquait qu’en cas de recours à l’avortement au-delà du délai légal de 12 semaines de grossesse, les médecins pourront désormais utiliser "la détresse psychosociale" comme motif d’interruption volontaire de grossesse par aspiration. C'était une façon discrète de "s’assurer que toutes les femmes puissent trouver une solution d’accès à l’IVG durant cette période", expliquait-il.

Le ministre de la Santé. répondait ainsi aux demandes répétées des associations et de parlementaires qui réclamaient un allongement du délai légal de deux semaines pour faire face aux aléas imposés par la crise sanitaire. Olivier Véran se déclarait ouvert à une disposition répondant à des conditions exceptionnelles, mais il précisait que ce "sujet de société" restait "trop important pour être traité dans l’urgence".

Le 8 octobre 2020, les députés se saisissaient, en première lecture, de ce sujet "sensible" votant en faveur de l'allongement du délai légal pour recourir à l'avortement. Sur fond de débats souvent houleux, ils se prononcent pour l'allongement du délai légal d'accès à l'IVG de 12 à 14 semaines de grossesse (16 semaines d'aménorrhée) prévu par l'article 1 du texte, par 102 voix contre 65.


Prudent, le ministre de la Santé, Olivier Véran, rappelait alors qu'il était essentiel d'attendre l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) "pour faire un travail complet abouti" et éclairer les débats.


Le 11 décembre 2020, le Comité d'éthique rendait publique son "opinion" à propos de l'allongement du délai d'accès à l'IVG : "Il n'y a pas d'objection éthique à allonger le délai d'accès à l'IVG... Il n'existe que peu, voire pas de différence de risque pour la femme avortant entre 12 et 14 semaines de grossesse", faisait valoir le Comité consultatif national d'éthique (CCNE).


A l'inverse, l'Académie de médecine se prononçait officiellement contre l'allongement de ce délai. "En portant ce délai à 16 semaines d'aménorrhée (soit 14 semaines de gestation, ndlr), on augmente le recours à des manœuvres chirurgicales qui peuvent être dangereuses pour les femmes et à une dilatation du col plus importante susceptible de provoquer des complications à long terme comme un accouchement prématuré", estime l'académie dans un communiqué du 12 octobre 2020.

Retrait houleux du texte à l'Assemblée
Le 17 février 2021, le groupe socialiste voulait profiter de sa niche parlementaire pour remettre à l'ordre du jour la proposition de loi d'Albane Gaillot visant à allonger le délai d'accès à l'IVG de 12 à 14 semaines de grossesse. Il a dû renoncer à la dernière minute en raison des "423 amendements déposés" par la droite qui "rendent impossible" son examen, ainsi que celui d'autres propositions de loi socialistes.

"Une fois de plus, le droit des femmes est sacrifié. Une fois de plus, la politique politicienne et les guerres intestines prennent le pas sur les nécessaires avancées sociétales", s'indignait la députée Cécile Muschotti.


La présidente déléguée du groupe LREM, Aurore Bergé, renvoyait dos à dos "l'obstruction parlementaire massive des LR" et le "renoncement du PS qui craignait que ce soit le seul texte débattu. Elle promettait de l'inscrire au programme d'une "niche" LREM :


IVG médicamenteuse : feu vert de la Haute autorité
Début avril 2019, la Haute autorité de santé donnait déjà son feu vert au prolongement du délai légal pour demander une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse à domicile : neuf semaines au lieu de sept. Les IVG médicamenteuses pouvaient désormais être prescrites et suivies entièrement par téléconsultation. Une mesure adoptée pour assurer aux femmes une continuité de leur droit pendant l'épidémie de coronavirus.

Saisie en urgence début avril par le ministre des Solidarités et de la Santé, la Haute autorité de santé reconnaissait "la nécessité de garantir le droit des femmes à l'IVG durant la période d'épidémie de Covid-19 en évitant autant que faire se peut d'aller en établissement de santé".  Elle définissait un nouveau protocole médicamenteux associant la prise de deux molécules, validé par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Elle insistait aussi sur la nécessité de prévenir la douleur en prescrivant du paracétamol associé à l'opium ou à la codéine au lieu de l'ibuprofène, et d'éviter dans la mesure du possible que la femme ne soit seule à domicile.


L'avortement en temps de covid
Ce sont les obstétriciens qui avaient tiré la sonnette d’alarme. Auprès de personnels de santé débordés et en période de confinement, il devenait très difficile pour les femmes de demander une interruption volontaire de grossesse dans le cadre prévu par la loi en temps normal. En France, le délai légal est de 12 semaines de grossesse, soit 14 semaines après la fin des dernières règles. Mais les difficultés à obtenir une consultation et/ou une place dans un bloc opératoire du fait du manque de personnel de santé disponible, les problèmes de transport et la fermeture de certaines structures ont durci les conditions face au délai légal.


"Les interruptions de grossesse sont considérées comme des interventions urgentes (circulaire de 2005, réactualisée en 2008, ndlr) par le ministère des Solidarités et de la Santé. Leur continuité doit être assurée", rappelaient le ministre de la Santé Olivier Véran et la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa dans un communiqué du 23 mars 2019. Restent que les femmes qui souhaitent recourir à l'IVG ont de plus en plus de mal à respecter le délai légal.

Pour savoir où avorter en France ► Trouver les professionnels de santé proches de chez vous

Selon les écoutantes du Planning familial - qui pouvaient répondre de leur domicile -, le numéro national dédié à l'avortement et à la contraception a été particulièrement sollicité pendant  la crise sanitaire. Si les difficultés d’accès à l’IVG existaient avant la pandémie de Covid-19, elles se sont aggravées pendant, même si certaines régions étaient plus épargnées que d'autres. Le Planning familial maintenait ses permanences et sa coprésidente au niveau national, Sarah Durocher, soulignait "l’urgence accrue de répondre aux femmes concernées en leur donnant les bonnes informations, du fait du confinement et des difficultés d’accès aux établissements de soins réquisitionnés."

Les femmes affectées par le Covid sont prises en charge dans un circuit particulier.
Philippe Faucher, gynécologue obstétricien

En alerte sur les difficultés des femmes qui souhaitaient recourir à une IVG, l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) sensibilisait les hôpitaux, tandis que les médecins gynécologues-obstétriciens tentaient d'encadrer et de rassurer les patientes.  Dans cette courte vidéo, les docteurs Philippe Faucher et Jacky Nizard, président de l'association des gynécologues-obstétriciens européens et obstétricien de la Salpêtrière à Paris, expliquaient : "J’ai besoin d’un IVG, comment faire ?"


Conformément aux "recommandations du Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français pour les IVG en période de COVID 19", les consultations pour demande d'IVG étaient maintenues, contrairement à celles pour les contraceptifs - la contraception d'urgence est délivrée sans ordonnance et la pilule contraceptive peut l'être avec une ordonnance périmée. Dans la mesure du possible, les soins étaient regroupés dans une seule unité de temps et de lieu : consultation gynécologique, anesthésie, prélèvements biologiques, échographie de datation... Les accompagnants, en revanche, n'étaient pas admis.

La mifépristone ou RU 486 est un stéroïde synthétique qui agit comme antagoniste des récepteurs à la progestérone. Elle est utilisée pour l'avortement chimique du début de la grossesse.
La mifépristone ou RU 486 est un stéroïde synthétique qui agit comme antagoniste des récepteurs à la progestérone. Elle est utilisée pour l'avortement chimique du début de la grossesse.
©RTBF
Afin de limiter les contacts, les spécialistes, en période de pandémie et de confinement, préconisaient de donner la priorité à l'IVG médicamenteuse, celle-ci pouvant se faire à la maison et ne nécessitant aucune hospitalisation. A l'automne, comme au printemps 2020, l'accès à une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse à domicile a été étendu à neuf semaines d'aménorrhée, afin de limiter les consultations en milieu hospitalier tout en garantissant le droit à l'avortement pendant le confinement. Le gouvernement tenait alors à "encourager l'ensemble des médecins en ville et les sages-femmes libérales à s'engager dans le maintien des IVG médicamenteuses". 

En temps normal, l'IVG médicamenteuse, qui peut être prescrite par un médecin libéral ou une sage-femme, est accessible jusqu'à sept semaines d'aménorrhée à domicile et neuf semaines en milieu hospitalier. En 2019, sur les 232 000 avortements pratiqués en France, près de 70% étaient réalisés par voie médicamenteuse.

Deux semaines de plus pour l'IVG chirurgicale ?
Devant l'urgence à prévenir une recrudescence de grossesses non désirées en pleine crise sanitaire, les médecins spécialistes de la grossesse et de l’accouchement préconisaient un allongement du délai légal de deux semaines, de façon que les femmes aient jusqu'à 14 semaines de grossesse pour subir un avortement, soit 16 semaines après les dernières règles. Les sages-femmes, elles aussi, réclamaient un assouplissement des délais face à la crise sanitaire.


La sénatrice socialiste de l’Oise Laurence Rossignol, ancienne ministre de la famille, avait pris les devants : craignant une vague de bébés non désirés, elle déposait, le 20 mars 2020, un amendement au projet de loi urgence covid-19 visant à faire passer de 12 à 14 semaines de grossesse le délai légal pour pratiquer une IVG. Elle proposait aussi de supprimer l'exigence d'une deuxième consultation pour les mineures (qui bénéficient de l’IVG anonyme et gratuite) puisqu'elles ne pouvaient plus sortir sans attestation ni raison valable. 

Cette proposition d'assouplissement du droit à l’avortement avait, dans un premier temps, été mal accueillie et l’amendement, avait été rejeté.


Médecin-chef à la Maison des femmes de Saint-Denis, Ghada Hatem le regrettait d'autant qu'elle avait déjà obtenu l’appui d'une clinique voisine de la Maison des femmes, qui acceptait de pratiquer des IVG sous anesthésie générale pour peu que le gouvernement accepte explicitement de prolonger le délai. 

Comme la Maison des femmes et le Planning familial, nombreux.ses sont celles et ceux qui réclamaient une loi d'urgence pour faire face aux réalités : en pleine crise sanitaire, certains établissements hospitaliers et centres de planification n’assurent plus leurs missions face au droit à l'avortement, soit parce qu'ils doivent prioriser les soins aux personnes atteintes gravement par le coronavirus, soit par manque de créneaux opératoires et/ou de matériel de protection pour le personnel d’accueil et soignant.

Voir la pétition  ► Covid 19 : Les avortements ne peuvent attendre ! Pour une loi d'urgence !

Confinées sur le territoire français
L’urgence était alors d’autant plus aiguë que, en temps de confinement, les femmes hors délais ne pouvaient plus se diriger vers les Pays-Bas ou l’Espagne, qui autorisent l’avortement jusqu’à 22 semaines dans certaines conditions. Les femmes devaient se déplacer par leurs propres moyens, en l'absence de transports en commun, et compter sur la compréhension de la police pour passer la frontière au vu de l'attestation de circulation "pour raison médicale". Le 26 mars 2020, le planning familial adressait au ministre de l'intérieur Christophe Castaner un courrier demandant à ce que les femmes hors délai puissent exceptionnellement se rendre à l'étranger pour avorter.

En temps normal, elles sont déjà des milliers à dépasser les délais et à partir chaque année dans un autre pays pour y subir un avortement. Combien étaient-elles, pendant la pandémie, alors que les hôpitaux peinaient déjà à faire face aux urgences vitales, à devoir se rendre à l'étranger pour avorter ? Difficile d’évaluer le nombre de femmes contraintes de dépasser les délais, car le confinement est encore trop récent pour donner le recul suffisant.

Chaque année, quelque 230 000 avortements ont lieu en France. Environ un quart des IVG sont réalisées hors de l'hôpital.

A lire aussi dans Terriennes

► Coronavirus : face à la pandémie, les femmes en première ligne ?
► Confinement et violences conjugales : associations et centres d'hébergement en alerte


https://information.tv5monde.com/terriennes/avortement-le-delai-legal-passe-de-12-14-semaines-pour-recourir-une-ivg-en-france-353085

Voir les commentaires

"Ma mort dans ses yeux" : se reconstruire après avoir échappé à un féminicide

30 Novembre 2021, 03:51am

Publié par hugo

 TERRIENNES
Violences faites aux femmes : féminicides, coups, viols et autres agressions sexuelles
"Ma mort dans ses yeux" : se reconstruire après avoir échappé à un féminicide
Le témoignage de Florence Torrollion est paru aux éditions Horsain en 2021.
Le témoignage de Florence Torrollion est paru aux éditions Horsain en 2021.
25 NOV 2021
 Mise à jour 25.11.2021 à 15:44 par 
TerriennesLouise Pluyaud
25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. En France, plus d'une centaine de femmes meurent chaque année sous les coups d'un compagnon ou ex-conjoint. Et les survivantes ? Celles qui ont échappé à une tentative de féminicide et qui tentent de continuer à vivre ? L'une d'elle Florence Torrollion, témoigne de son parcours de combattante. Entretien.
En 2014, Florence Torollion fuit un mari violent. Un mois après, il la poignarde. Elle échappe de peu à la mort, le visage à jamais défiguré. A 56 ans, Florence Torollion emprunte un véritable parcours de la combattante pour se reconstruire. Devenue psychopraticienne, elle vient en aide à des victimes de violences conjugales.

Dans un récit autobiographique, Ma mort dans ses yeux (éd. Horsain, 2021), cette survivante décrit les violences psychologiques, physiques, économiques, mais également institutionnelles, qui condamnent les victimes davantage que les auteurs. Terriennes l'a rencontrée.

Entretien avec Florence Torrollion
Terriennes : Qu’est-ce qui a vous a motivée à écrire votre histoire, à revenir sur ce trauma "marqué dans votre chair" ?
Lorsque j’ai commencé à écrire un journal intime dans lequel je notais mes peurs, mes doutes, c’était un mois avant le drame. J’avais eu l’intuition que quelque chose de grave allait survenir et que je devais laisser une trace. Ensuite, l’absence de procès m’a également poussée à témoigner de tout ce que j’avais enduré. Car "l’autre", comme je le nomme dans mon livre, est décédé avant. Je me fichais de la condamnation, j’avais besoin de mots pour décrire qui il était. D’autant que lorsqu’il est sorti de prison, après dix-huit mois, il s’est revictimisé et m’a décrite comme "la méchante".

Ces dernières années, on parle de plus en plus des féminicides, mais est-ce qu’on parle du parcours des survivantes ?

Florence Torollion

Dans ce genre d’histoire, le coupable est toujours pris en charge c’est-à-dire qu’il bénéficie de soins, d’une demande de remise en liberté… Mais la victime qui s’en occupe ? Il n’y a pas de présomption d’innocence pour elle. La victime est toujours obligée de justifier son statut de victime. Ces dernières années, on parle de plus en plus des féminicides, c’est très bien mais est-ce qu’on parle du parcours des survivantes ? Que faisons-nous pour celles qui se sont échappées, qui ont survécu en perdant tout ? Qui s’occupe de nos traumas ? De nos enfants ? Qui se soucie de toutes celles qui comme moi un jour n’ont plus de travail, plus de maison, plus rien ? Très peu.

Pourquoi n’êtes-vous tout simplement pas partie avant ? Avec le caractère que vous avez !

Question fréquemment posée à Florence Torrollion

Je prends aussi la parole lors de conférence pour décrypter ce qu’est le phénomène d’emprise. Car beaucoup me posent souvent la question : "Pourquoi n’êtes-vous tout simplement pas partie avant ? Avec le caractère que vous avez !" C’est important de témoigner, d’autant plus pour les autres. Je parle au nom de mes soeurs. Ces femmes qui sont souvent des ombres dans les tribunaux, des chiffres déshumanisés au possible. J’espère qu’un jour les choses changeront et qu’elles ne seront pas obligées de connaître ce que j’ai traversé.

Florence Torrollion lors d'une conférence sur les violences faites aux femmes, le 20 novembre à la mairie de Poligny (39).  
Florence Torrollion lors d'une conférence sur les violences faites aux femmes, le 20 novembre à la mairie de Poligny (39).  
©LP
Après les violences conjugales, vous êtes confrontée à une autre violence, celle des institutions supposées vous protéger…

Tout commence à la gendarmerie, où je me rends cinq fois avant le drame. Cinq fois les gendarmes n’ont pas pris la peine de prendre pas ma plainte. Cela remonte à cinq ans, et les choses ont peut-être changé depuis. Seulement le féminicide de la jeune Chahinez Daoud, en mai 2021, alors qu’elle avait porté plainte le mois précédent contre son mari violent, prouve le contraire. Le policier qui avait pris la plainte avait lui-même été condamné pour violences intrafamiliales et une mission d’inspection avait émis des doutes sur le sérieux du suivi de son mari violent.

Une femme victime de violence conjugale, croyez-vous vraiment qu’elle ait envie de passer la porte d’une gendarmerie ? Il n’y a souvent pas d’espace privé pour recevoir ces femmes destabilisées. On cherche nos mots, encore sous le coup d’un acte violent. Le jugement des policiers est parfois sans appel : pas ou peu "fiables", soit disant.

Comment les choses se sont-elles déroulées dans votre cas ?

"L'autre" a été incarcéré dix-huit mois. Ce n'était que de la préventive, car il n'a jamais été jugé. Là aussi, c’est une attente terrible avant le verdict qui, finalement, ne sera jamais prononcé. Alors qu’il est emprisonné, je suis incapable de reprendre une vie professionnelle. Or malgré mes traumatismes, la fonction publique territoriale me demande de retourner travailler dans l’EHPAD où "l’autre" m’a poignardée. Il a ensuite été libéré avec un bracelet électronique, mais les autorités perdent sa trace une journée. Je vis constamment dans la peur. Puis vient la reconstitution, deux après les faits. Vous revoyez l’arme devant vous. C’est un véritable cauchemar. Vous devez sans cesse raconter votre histoire et, surtout, justifier votre statut de victime.

Conférence sur les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021 à la mairie de Poligny (39).  
Conférence sur les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021 à la mairie de Poligny (39).  
©LP
Le corps des victimes de violences conjugales peut somatiser parfois des années plus tard. Vos soins sont-ils toujours pris en charge ?

Le corps a une mémoire et le mien n’est que souffrance. Je suis atteinte de fibromyalgie. Je me suis faite opérer d’un nodule à la gorge, à l’endroit même où j’ai posé la paume de ma main pour me protéger des coups de l’autre. Aucun moyen d’affirmer que cette maladie est en lien avec les violences, la justice ne le reconnaît pas. Lorsque j’ai tenté de le faire reconnaître auprès de la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions pénales (Civi), l’un des médecins experts m’a affirmé : "Toutes les victimes ressentent la même chose que vous. Voilà, c’est une fatalité, Madame !"

Grâce à la Civi, j’ai pu bénéficier de soins médicaux. Il faut dire que mes blessures se voyaient, mais certaines sont invisibles. Les violences conjugales ont un coût pour la Sécurité sociale. Et cette Commission qui dépend de médecins assureurs pratique avant tout une logique financière : tenter de faire baisser le préjudice, donc la prise en charge pour les victimes.
 

"Une victime qui ne lutte pas comme je l’ai fait doit certainement abandonner, ou finir au fond d’un hôpital psychiatrique. Ou suicidées… (…) Je sais que d’autres femmes n’ont pas eu ma force", affirmez-vous dans votre livre.

La justice française est un véritable rouleau compresseur ! Les magistrats, les juges d’instruction, certains avocats, etc. ont encore besoin d’apprendre le processus d’une victime. Je ne remercierai jamais assez Solidarité Femmes de Dijon. Sans cette association, je sais pas où j’en serais aujourd’hui…

Qu’est-ce qui est mis en place pour protéger une victime de violences conjugales une fois sortie de son domicile ? Si ce qu’elle vit après est pire, elle retourne chez elle.

Florence Torrollion

Lorsque je suis sortie de l’hôpital, le visage complètement tuméfiée sous des bandages, je ne savais pas où aller. Impossible de me rendre chez des amis, au milieu d’une vie de famille normale. J’étais habitée par une peur viscérale. Vous êtes livrée à vous-même. L’hôpital me propose une chambre en hôpital psychiatrique, je refuse. Ce sera finalement le 115 où je passe la nuit sur un matelas sale, mes plaies ouvertes, au milieu des personnes de la rue. Ma maison aurait été ouverte, je rentrais chez moi.

Qu’est-ce qui est mis en place pour protéger une victime de violences conjugales une fois sortie de son domicile ? Si ce qu’elle vit après est pire, elle retourne chez elle. Au 115, je croise la psychologue de Solidarité Femmes. C’est elle qui a poussé toutes les portes. Grâce à l’association, j’ai été mise en sécurité dans un studio avec caméras et un loyer très bas. Une fois installée, mon accompagnement a été complet : justice, psys et plus encore.

Florence Torrollion le 8 MARS 2021.
Florence Torrollion le 8 MARS 2021.
©LP
En 2019, vous avez participé au Grenelle contre les violences conjugales lors duquel vous avez interpellé le président Emmanuel Macron. Quelles étaient vos recommandations pour une meilleure prise en charge des victimes ?

Donner des moyens ! Nous avons tous les outils à notre disposition, seulement il n’y a pas assez de fonds alloués. A cette époque-là, sur Dijon, il n’y avait que deux bracelets anti-rapprochement mis à disposition. Toutefois, je doute de l’efficacité de ce dispositif : croyez-vous vraiment qu’il empêche de tuer une personne ? Ce que je préconise en priorité : mettre à l’abri ces femmes dès lors qu’elles ont eu le courage de quitter un conjoint violent. Selon les statistiques, le départ survient en moyenne après neuf tentatives. La femme victime étant souvent rattrapée par du chantage affectif.

Récemment, j’ai visité à Nantes, proche du CHU, une structure innovante ouverte depuis 2019 : Citad’elles. Il s’agit d’un lieu de ressources pour accueillir, informer, écouter, soutenir et accompagner les femmes victimes de violences ainsi que leurs enfants, eux-mêmes victimes à part entière. Une femme avec enfants est souvent épuisée par toutes les démarches administratives. Là, elle est reçue par la CAF, les travailleurs sociaux, des infirmiers, des psychologues, des professionnels juridiques, etc. qui y ont leurs bureaux. Ce projet développé par quatre associations a notamment pu voir le jour car la maire de Nantes, Johanna Rolland, a débloqué des fonds. C’est la première fois en France qu’émerge un tel projet global avec une approche pluridisciplinaire, ouvert 24h/24 et 7j/7. Il faudrait déployer des Citad’elles sur tout le territoire.

Penser aux victimes décédées, mais aussi aux survivantes. Car vivre, après, ce n’est pas une chose facile.

Florence Torrollion

Il est temps que les mentalités changent. Il faut aussi de la prévention dans les écoles, les hôpitaux, les secteurs administratifs et juridiques, les instances de police. Penser aux victimes décédées, mais aussi aux survivantes. Car vivre, après, ce n’est pas une chose facile. Des années de calvaire… Mais au bout du tunnel, la reconstruction est possible.

Aujourd’hui, vous êtes psychopraticienne et venez en aide aux femmes victimes de violence conjugale. Pourquoi ce choix ?

J’ai été éducatrice, avec une formation d’aide médicopsychologique, pendant vingt-cinq ans. Je me suis donc dirigée vers le métier de psychopraticienne afin de trouver du travail. La formation reposait sur les outils du thérapeute américain Carl Rogers, reconnu comme l'un des psychologues les plus influents du 20ème siècle. Ses écrits m’ont tout de suite parlé. Toutefois, je ne me sentais pas légitime au départ. Je me souviens avoir dit à ma formatrice : "Regardez-moi, comment voulez-vous que je sois crédible devant quelqu’un un jour avec ce visage ?" Elle m’a regardé puis répondu : "C’est bien parce que vous avez traversé cela que vous pourrez être une thérapeute". Effectivement, cette parole éprouvée me rend crédible. Je l’ai vécu et je sais d’autant plus par quoi les victimes passent.

Cette force, toute victime de violence conjugale l'a en elle. C’est ce que je vais chercher chez les femmes qui me consultent pour qu’elles construisent ensuite avec.

Florence Torrollion

J’ai donc commencé par faire une auto-analyse : j’ai dû sortir mes tripes sur la table pour pouvoir parler ensuite aux autres. Il a aussi fallu que je dompte ma colère parce qu’à chaque fois que j’arrivais à la formation, un déconvenu avec la justice m’était tombé dessus. J’ai finalement appris à manier mes émotions. Il faut une force incroyable pour endurer tout ce qu’on traverse en tant que victime. Cette force, toute femme victime de violence conjugale l’a en elle. C’est ce que je vais chercher chez les personnes qui me consultent pour qu’elles réussissent ensuite à avancer et construire quelque chose avec.

A quel moment peut-on dire qu’on est reconstruit ?

Le chemin est long… Je suis tout simplement redevenue celle que je suis réellement, une combattante. Mais je n’ai rien oublié, je ne peux rien oublier : tous les jours devant ma glace, je vois. Les cicatrices me disent que l’oubli est impossible. Je vis avec ma colère, que j’ai dû dompter pour en faire quelque chose. Pour moi, pour les autres femmes, aussi. J’ai eu de la chance, je suis en vie.

Florence Torrillion intervient régulièrement dans les médias pour sensibiliser l'opinion publique aux violences faites aux femmes.
Florence Torrillion intervient régulièrement dans les médias pour sensibiliser l'opinion publique aux violences faites aux femmes.
©LP
Pour nous, les victimes, c’est très compliqué de vivre normalement après. Nous sommes comme des droguées, toujours en train de se demander : qu’est-ce qui va se passer ? Avec un homme violent, on ne sait jamais ce qui va se produire dans le quart d’heure voire la prochaine minute. C’est difficile ensuite de retrouver une vie dite "normale", une vie de couple saine, quand on a été habituée à ces moments d’adrénaline, de shoot comme un drogué. On est sans cesse sur le qui-vive, déstabilisée par une vie linéaire. Moi-même, j’ai encore des zones d’ombre. Ma maison, ni mon intime, ne sont ouverts. C’est compliqué d’accueillir des gens chez moi. Je me protège encore.

A l’occasion du 25 novembre quels messages voulez-vous faire passer ?

C’est toujours le même qu’en 2019 : protégez-vous ! Il faut vraiment bien préparer son départ puis se mettre en sécurité. C’est très souvent à ce moment-là, lorsqu’elles décident de fuir, que les femmes victimes de violences conjugales sont le plus en danger. Les associations font un travail incroyable et il faut les soutenir financièrement. Elles ont les bons outils, les hébergements d’urgence, etc. En ce qui me concerne, je n’ai pas toujours eu les aides sociales pour aller voir un thérapeute. C’est difficile pour celles qui n’ont pas les ressources nécessaires. D’autant que les listes d’attente dans les centres médico-psychologiques (CMP) sont épouvantables. Heureusement que la psychologue de Solidarité Femmes m’a suivie. Cette main tendue, je la tends désormais aux autres. Mais, encore une fois, il faut s’en sortir pour pouvoir vivre la vie d’après.

A lire aussi dans Terriennes :

► "Avoir mal quand on est une femme, c’est normal" : le sexisme derrière la fibromyalgie
► Violences conjugales : la France convoque un "Grenelle", les associations mettent la pression
► 5 millions d'euros et 10 mesures contre les violences conjugales en France
► Violences faites aux femmes : deux ans après le Grenelle, le gouvernement français veut passer à la vitesse supérieure
► Violences conjugales : le bracelet anti-rapprochement, parmi les mesures phares du gouvernement français
TerriennesLouise Pluyaud
 Mise à jour 25.11.2021 à 15:44
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/ma-mort-dans-ses-yeux-se-reconstruire-apres-avoir-echappe-un-feminicide-433610

Voir les commentaires

"J'ai vécu un enfer" : Camille Lellouche, victime de violences conjugales, témoigne

30 Novembre 2021, 03:45am

Publié par hugo

 "J'ai vécu un enfer" : Camille Lellouche, victime de violences conjugales, témoigne
118Partages    Partager sur Facebook
"J'ai vécu un enfer" : Camille Lellouche témoigne des violences conjugales dont elle a été victime
"J'ai vécu un enfer" : Camille Lellouche témoigne des violences conjugales dont elle a été victime
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Lundi 29 Novembre 2021
Dans l'émission de TF1 "Sept à Huit", Camille Lellouche s'est exprimée sur les violences conjugales qu'elle a subies pendant deux ans. Un témoignage puissant et nécessaire.
A LIRE AUSSI
"Pas besoin d'attestation" : quelles solutions pour les victimes de violences conjugales ?
News essentielles
"Pas besoin d'attestation" : quelles solutions pour les...
 
5 façons discrètes de communiquer avec une victime de violences conjugales
News essentielles
5 façons discrètes de communiquer avec une victime de...
 
Vers un plan d'urgence pour les victimes de violences conjugales confinées ?
News essentielles
Vers un plan d'urgence pour les victimes de violences...
"J'entends dans l'appartement : 'Elle est où cette pute ?'. J'ai un choc et lui dis : 'C'est moi la pute ?'. Il me dit 'T'étais où, sale pute ?'. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me met une claque, très violente". Ce témoignage est celui de la comédienne et chanteuse Camille Lellouche. Dans l'émission Sept à Huit, celle-ci est revenue sur les violences conjugales dont elle a été victime pendant deux longues années.

"Je ne vivais même plus. Il m'a eu comme ça, à l'usure, tout le temps". Durant cette relation, que l'artiste a débuté à ses 19 ans, Camille Lellouche vivait un quotidien fait de violences physiques et psychologiques régulières, puis d'excuses du conjoint, suivies des mêmes violences qui se répétaient encore et toujours. "Toutes les formes de violences qu'une femme peut subir, je les ai subies", affirme la comédienne.

"Un jour, je n'avais pas envie de faire l'amour avec lui. Il m'a insultée, m'a mis des droites dans tous les sens, des coups de coude dans le dos, et j'ai commencé à me pisser dessus. J'ai dormi dans ma pisse, par terre, sur le sol, sur le plancher. L'humiliation la plus totale", développe-t-elle dans l'émission de TF1.

"Il faut partir au premier coup"

Camille Lellouche a profité de sa prise de parole poignante pour s'adresser directement à toutes les victimes anonymes de violences conjugales, potentiellement spectatrices. Face aux caméras, elle a assuré : "Il faut partir au premier coup, évidemment il faut porter plainte. Je souhaite que toutes les femmes arrivent à porter plainte, à avoir des gens autour qui les forcent à porter plainte".

"Vous verrez, c'est beau après", a poursuivi la chanteuse à l'adresse de toutes ces femmes anonymes. Sur YouTube, la série documentaire A Double Tour rend compte des violences au sein du couple, et de la difficulté des victimes à partir. Notamment de la peur et de la honte ressenties. Une expérience que connaît bien Camille Lellouche. Humiliations, insultes, coups, et même menaces de mort, faisaient partie de son quotidien.

"Je suis devenue une ombre. Personne ne savait à part ma meilleure amie. C'est ma mère qui finalement a pris un crédit pour m'envoyer dans une école un an en Angleterre, pour me sauver. J'en parle aujourd'hui parce que j'ai 35 ans, que j'aimerais être maman un jour et qu'il faut me libérer de tout ça. Je n'ai pas du tout envie que si j'ai une petite fille un jour ou un petit garçon, elle vive ça...", a conclu la jeune artiste sur TF1.

Un témoignage courageux à écouter et relayer.

- Si vous êtes victime ou témoin de violences conjugales, appelez le 3919. Ce numéro d'écoute national est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Cet appel est anonyme et gratuit.

- En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.


https://www.terrafemina.com/article/camille-lellouche-son-temoignage-poignant-sur-les-violences-conjugales-video_a361131/1

Voir les commentaires

Bientôt une "semaine de l'égalité entre les filles et les garçons" à l'école

30 Novembre 2021, 03:31am

Publié par hugo

 Bientôt une "semaine de l'égalité entre les filles et les garçons" à l'école
62Partages    Partager sur Facebook
Jean Castex souhaite une "semaine de l'égalité entre les filles et les garçons" à l'école
Jean Castex souhaite une "semaine de l'égalité entre les filles et les garçons" à l'école
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Jeudi 25 Novembre 2021
Le Premier ministre Jean Castex souhaite que soit instaurée dès l'année prochaine une "semaine de l'égalité entre les filles et les garçons" à l'école. L'idée ? Sensibiliser les élèves à l'égalité femmes/hommes.
A LIRE AUSSI
Oui, il faut chérir l'amitié entre filles et garçons (et voici pourquoi)
News essentielles
Oui, il faut chérir l'amitié entre filles et garçons (et...
 
Un manuel de maths adapté pour les filles et pour les garçons crée un tollé en Chine
News essentielles
Un manuel de maths adapté pour les filles et pour les...
 
La Californie pourrait bannir les rayons "filles" et "garçons" des grands magasins
News essentielles
La Californie pourrait bannir les rayons "filles" et...
Une semaine de l'égalité entre les filles et les garçons à l'école afin de sensibiliser dès le plus jeune âge à l'égalité entre les sexes ? C'est ce que souhaite instaurer dès 2022 le Premier ministre Jean Castex. Cette journée prendrait place la semaine du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. Et permettra aux enseignants et aux élèves "de se mobiliser autour de projets forts sur l'égalité entre les filles et les garçons, et d'en appréhender les différentes facettes", comme le rapporte le Huffington Post. Ce sera à Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, d'en détailler le contenu.

Une annonce faite ce 25 novembre, à l'occasion de la Journée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

"La question de l'égalité dès le plus jeune âge"

"La question de l'égalité entre les femmes commence dès l'école et dès le plus jeune âge. Cela permettra également de lutter contre les violences sexistes et sexuelles", a affirmé la ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes Elisabeth Moreno à propos de cette initiative.

Dans le cadre de cette lutte, Elisabeth Moreno a également annoncé une augmentation des places d'hébergement pour les victimes. "1000 nouvelles places d'hébergement seront ouvertes en 2022. 9000 places seront dédiées à l'accueil des femmes victimes de violences fin 2022", a-t-elle déclaré.

Le collectif féministe #NousToutes a réagi à ces annonces sur Twitter. "Pour qu'une semaine de l'égalité entre les filles et les garçons à l'école fonctionne, elle doit être obligatoire, financée et organisée, s'accompagner de la mise en oeuvre effective des référent·es égalité et des heures d'éducation à la sexualité. En 2018 déjà, le gouvernement avait annoncé la mise en place de référent·es égalité dans les lycées. 3 ans après, les annonces n'aboutissent pas. L'enquête #NousToutes de juin 2021 a révélé que 2 lycées sur 3 n'appliquaient pas la loi. Le personnel n'a ni moyens ni ressources."

Avant de conclure : "Pour lutter efficacement contre les violences, nous avons besoin de moyens et de politiques publiques", rappelant les chiffres éloquents des violences faites aux femmes : "Près de 600 femmes ont été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début du quinquennat. 65% avaient pris contact avec la justice. 94 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque année. 80% des femmes handicapées sont victimes de violences. NON, le budget alloué à la lutte contre les violences n'est pas suffisant."


https://www.terrafemina.com/article/violences-faites-aux-femmes-bientot-une-semaine-de-l-egalite-entre-les-filles-et-les-garcons-a-l-ecole_a361107/1

Voir les commentaires

13 personnalités féministes brisent le tabou de l'avortement dans "Causette"

30 Novembre 2021, 03:29am

Publié par hugo

 13 personnalités féministes brisent le tabou de l'avortement dans "Causette"
104Partages    Partager sur Facebook
Des personnalités féministes libèrent la parole sur l'avortement dans "Causette"
Des personnalités féministes libèrent la parole sur l'avortement dans "Causette"
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Jeudi 25 Novembre 2021
Dans le dernier numéro du magazine féministe "Causette", des personnalités engagées libèrent la parole au sujet de l'avortement. Parmi elles, Anna Mouglalis, Corinne Masiero, Enora Malagré, Valérie Damidot...
A LIRE AUSSI
#MeTooGay : quand les internautes brisent (enfin) le tabou
News essentielles
#MeTooGay : quand les internautes brisent (enfin) le tabou
 
Pieuvres, révolution et féminisme : 6 romans à rattraper cet été
News essentielles
Pieuvres, révolution et féminisme : 6 romans à rattraper...
 
Porno féministe, âgisme dans le X... La réalisatrice Olympe de G. nous livre son expérience
News essentielles
Porno féministe, âgisme dans le X... La réalisatrice...
Le dernier numéro du magazine Causette dédie son dossier principal à l'avortement. Et ce à travers les témoignages forts de treize personnalités inspirantes et engagées qui "brisent le silence", comme Laurence Rossignol, Corinne Masiero, Valérie Damidot, Enora Malagré, Lauren Bastide, Clémentine Autain ou encore Anna Mouglalis.

L'actrice est à l'affiche du film L'Événement, réalisé par Audrey Diwan et adapté du roman éponyme d'Annie Ernaux, qui aborde justement le sujet de l'avortement dans la société française des années 60. Un long-métrage couronné par le Lion d'or à la Mostra de Venise.

"J'avais pris la pilule du lendemain. Après coup, j'ai bien senti que j'avais des sensations étranges, j'ai mis ça sur le compte du médicament. Mais ça n'a pas marché. J'ai donc dû avorter. Je n'ai prévenu personne", témoigne la comédienne de la série Baron Noir.

"L'IVG doit cesser d'être un tabou"

Voir cette publication sur Instagram
Une publication partage par Causette (@_causette_)

"Quelques jours après l'opération, je ressentais encore des effets de l'anesthésie générale. Comme mon père est médecin, il a vu que quelque chose n'allait pas et s'est inquiété. Je l'ai rassuré : 'Je ne suis pas malade, c'est parce que je sors d'une anesthésie, j'ai avorté.' Il a quitté la table et m'a plantée seule au resto", développe Anna Mouglalis dans les pages du magazine Causette.

L'actrice a également subi un second avortement. "J'avais dépassé le délai légal. Grâce à un réseau militant, une gynéco géniale a accepté de me prescrire un avortement médicamenteux hors délai. Le mec avec qui j'étais mariée a voulu utiliser ça pendant notre divorce. Il a demandé à l'avocat d'en parler en disant que j'aurais agi sans son consentement", fustige encore l'artiste.

Une parole essentielle, comme celle des autres personnalités qui ont accepté de témoigner pour Causette. "L'IVG doit cesser d'être un tabou", a affirmé Clémentine Autain. Sur Twitter, le mot clé #OuiJaiAvorté a déjà suscité un grand nombre de témoignages.


https://www.terrafemina.com/article/avortement-13-personnalites-feministes-temoignent-de-leur-ivg-dans-causette_a361101/1

Voir les commentaires

Violences faites aux femmes : Jean Castex annonce de nouvelles mesures

30 Novembre 2021, 03:09am

Publié par hugo

 Violences faites aux femmes : Jean Castex annonce de nouvelles mesures
Par Pauline Weiss Mis à jour le 25/11/2021 à 10:58
jean castex annonce nouvelles mesures violences faites aux femmes
Partager

À l'occasion de la journée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, ce jeudi 25 novembre, Jean Castex a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre celle-ci. Une semaine de l'égalité entre les filles et les garçons sera notamment organisée à l'école.
Le Premier ministre a annoncé de nouvelles mesures "afin de renforcer la protection des victimes et la lutte contre les violences", ce jeudi 25 novembre à l'occasion la Journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes, relaie l'AFP, repris par Le Figaro. 

De nouveaux téléphones grave danger seront mis en place et une semaine de l'égalité entre les filles et les garçons aura lieu à l'école. 


Lire aussi :
3919 : à quoi sert le numéro d'aide aux femmes victimes de violences ?
Le violentomètre, l'outil pour mesurer si vous êtes en danger dans votre couple
5000 téléphones grave danger, 1000 nouvelles places d'hébergement
"L'effort d'ouverture de nouvelles places sera poursuivi, et 1 000 nouvelles places d'hébergement seront ouvertes en 2022, avec un financement équivalent à celui prévu en 2021 afin de permettre un accompagnement de qualité", a annoncé dans un communiqué de presse Jean Castex. 

Matignon informe que 9 000 places "seront dédiées à l'accueil des femmes victimes de violences fin 2022". La ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, a avancé sur RTL, ce 25 novembre, que le nombre de places d'hébergement a augmenté de 80% entre 2017 et 2022.

5 000 téléphones grave danger seront déployés en 2022. Ils sont 3 032 aujourd'hui. "On ne peut pas nous dire que nous ne sommes pas volontariste sur cette question", a encore appuyé la ministre à la radio, en défendant l'action du gouvernement.

Une semaine de l'égalité entre les filles et les garçons à l'école
Enfin, une "semaine de l'égalité entre les filles et les garçons" sera mise en place. Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, reviendra sur "les modalités et le contenu", souligne l'AFP. Elle aura lieu dès 2022, autour du 8 mars, date de la Journée internationale des droits des femmes.

Vidéo du jour :

"Une semaine permettra aux enseignants et aux élèves de se mobiliser autour de projets forts sur l'égalité entre les filles et les garçons, et d'en appréhender les différentes facettes", appuie Jean Castex.

"Grande cause du quinquennat, le combat contre les violences faites aux femmes est au cœur de l'action du gouvernement", ont ajouté les équipes du Premier ministre, tandis que les critiques contre le bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron se multiplient du côté des associations. 

Lire aussi :
Violences conjugales : le recueil de plainte chez autrui bientôt expérimenté
Violences sexuelles et conjugales : comment porter plainte ?
Des annonces critiquées par #NousToutes
Le collectif féministe #NousToutes a immédiatement réagi aux annonces du Premier ministre, sur Twitter. "Jean Castex annonce : L’ouverture de 1000 places d’hébergement d’urgence, comme en 2019. Problème ? Les associations n’ont toujours pas vu ces places voir le jour. Le déploiement de 5000 bracelets anti rapprochement : il y a 220 000", peut-on lire. 


#NousToutes rappelle aussi que pour que la semaine de l'égalité à l'école "fonctionne", trois éléments sont nécessaires : " elle doit être obligatoire, elle doit être financée et organisée, elle doit s’accompagner de la mise en œuvre effective des référent.es égalité et des heures d’éducation à la sexualité."

Lire aussi :
https://www.marieclaire.fr/violences-faites-aux-femmes-annonces-castex-novembre-2021,1416544.asp

Voir les commentaires

En raison de son genre

30 Novembre 2021, 02:51am

Publié par hugo

 En raison de son genre
  
Une carte blanche de Lucie Wajnberg pour Les Grenades
 Publié le jeudi 25 novembre 2021 à 14h29
Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Email229 
Nous publions cette carte blanche à l'occasion du 25 novembre, journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes.


En moyenne, une femme vit quatre ans et six mois de plus qu’un homme en Belgique, selon les chiffres de Statbel pour l'année 2020. En 1998, cet écart d’espérance de vie était de six ans et quatre mois. Il peut s’expliquer par divers facteurs socio-économiques, trop nombreux pour être listé de manière exhaustive dans cet article.

Lorsqu’on se penche un peu plus précisément sur les causes de décès, on remarque que le nombre de cancers, de maladies cardiovasculaires et de tumeurs mortelles chez les femmes suit la même évolution que la courbe des hommes. Par contre, nuançons que les femmes sont par exemple plus souvent atteintes de démence – environ 65% –, la démence étant définie par l'OMS comme un syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Le cas des morts violentes
On remarque également une étrange disparité en ce qui concerne les mortalités relatives aux morts violentes. On peut se demander ce qui se cache sous cette catégorie au contour indicible. Difficile de trouver une définition claire dans les relevés officiels. Ces morts violentes sont souvent attribuées à des accidents, des catastrophes, des guerres, des suicides et des homicides.

À l’origine des différentes définitions de morts violentes, on retrouve fréquemment la même source : les écrits d’Aristote. Le philosophe développe plusieurs théories à ce sujet et fait une distinction claire entre les morts naturelles et les morts violentes. Bernard Schumacher précise les propos d’Aristote en définissant les morts naturelles comme étant “la fin du processus vital d’un organisme propre à la structure biologique ou ontologique du sujet”. Tandis que les morts violentes sont dues à un “accident venant briser l’élan vers l’avenir de la réalisation des possibles”.

Les théories de Nagel apportent quelques précisions à ce sujet. Il avance en effet que la mort devient “un mal de l’ordre de la privation”. La privation est ici pensée en termes de perte. La mort est un mal composé de maux, notamment de la perte de son corps, de ses pair·es, de son habitation, de ses biens matériels, de la perception et du désir. Un autre aspect intéressant à ajouter à cette définition de la mort est que la privation de la vie est le mal le plus grand et donc que la mort est le plus grand des maux.

Sans conteste, les féminicides entrent dans la catégorie mortalités violentes. En France, les morts violentes au sein de couples touchent à 84% les femmes, d’après une étude nationale du Ministère de l’Intérieur.

Le féminicide se distingue des homicides masculins par des particularités propres

Les féminicides font partie de notre quotidien : qu’on entende à la radio qu’une énième personne est morte sous les coups d’une autre, qu’on lise en passant dans la rue des prénoms de femmes assassinées, qu’on écoute des histoires d’ami·e·s ou qu’on s’énerve sur cet évènement parfois encore qualifié de crime passionnel ou un coup de folie alors qu’il s’agit d’un meurtre.

À LIRE AUSSI

Comment traiter des violences faites aux femmes dans les médias ? 

Un féminicide est le meurtre d’une femme en raison de son association au genre féminin. La qualification de l’acte comme meurtre est importante. Les souffrances de la victime et les douleurs pour les proches ne doivent en aucun cas être diminuées. Tout comme le coupable ne doit en aucun cas espérer une quelconque justification de ses gestes.

À LIRE AUSSI

La Belgique pourrait recenser officiellement les féminicides d'ici 2022 

Nul n’est censé ignorer la loi
En Belgique, le traitement judiciaire de ces affaires est inégal. Tout d’abord, le terme féminicide n’a aucune existence juridique en Belgique. On peut se demander quelles seraient les conséquences de la pénalisation du féminicide et pourquoi les deux propositions de loi datant de 2019 et visant à son inscription dans le Code Pénale n’ont rien fait changer.

Chez nos voisin·es français·es, le code pénal ne donne aucune définition juridique de féminicide mais on en retrouve une pour le crime passionnel. Pour 84% des affaires, les cours d’assises françaises retiennent la qualification de meurtre aggravé – car commis par le cohabitant, conjoint ou encore concubin, selon le rapport de missions sur les homicides conjugaux d’octobre 2019 de l’Inspection générale de la justice. La qualification d’assassinat est rarement retenue, car cela implique une préméditation de l’acte. Et enfin, la dernière qualification, concernant 6% des affaires, est la violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Étonnant lorsqu’on sait que 15% des auteurs ont déjà été condamnés pour violences conjugales et dont 77% pour des faits commis sur la même victime. Les statistiques montrent que dans la moitié des affaires, l’auteur a récidivé dans les trois ans de la condamnation antérieure sous la forme d’un homicide ou d’une tentative d’homicide sur la même victime. 80% de ses plaintes sont classées sans suite et seulement 18% des mains courantes donnent lieu à une investigation.

"Je ne supporte pas que tu vives sans moi"
D’après Josiane Coruzzi, directrice de l’asbl Solidarité Femme et Refuge pour femme battues, dans la majorité des affaires, le féminicide est commis parce que "l’homme violent ne supporte pas de perdre le contrôle sur sa compagne", de ne plus "exercer une domination sur la femme". Josiane Coruzzi lutte quotidiennement pour que le féminicide ne soit plus vu comme un moment isolé de perte de contrôle, de pulsions incontrôlées et passionnelles, un "je ne supporte pas de vivre sans toi" mais plutôt un contrôle coercitif qui se traduit pas "je ne supporte pas que tu vives sans moi."

À LIRE AUSSI

Au moins 13 féminicides en Belgique en 2021 : "Il faut sortir du déni" 

Le 20 novembre, le blog Stop feminicide dénombre en Belgique 18 femmes mortes de la main de leur conjoint ou ex-conjoint en 2021. En France, le 18 novembre, on estimait à 101 le nombre de femmes mortes d’un féminicide. Dans le monde entier, depuis la crise de Covid-19, le nombre de féminicides et d’infanticides a augmenté.

À LIRE AUSSI

Dans le monde, les violences envers les femmes explosent depuis la pandémie 

Et maintenant ?
Face à ce constat horripilant, quelles sont les pistes de sortie que l’on pourrait imaginer ? Premièrement, travailler sur le victim-blaming. Concrètement, c’est l’une des pistes de sortie la plus accessible à tou·tes, même à l’échelle des individus. L'organisation française NousToutes nous offre une définition intéressante du victim-blaming : "Blâmer les personnes victimes de violences. C’est inverser la culpabilité et donc faire croire aux victimes qu’elles ont leur part de responsabilité". Le premier réflexe à avoir en tant que citoyen·nes est de démonter les mécanismes de violence.

La violence à l’égard des femmes constitue autant un problème majeur de santé publique qu’une violation des droits fondamentaux

Deuxièmement, de nouvelles mesures prises par le gouvernement pourraient être mises en place pour renforcer la protection des victimes. Des bureaux d’aides aux victimes pourraient être ouverts, des maisons d’accueil pour les femmes et les familles pourraient être créées, une assistance juridique et psychologique gratuite pourrait être mise en place afin d’en démocratiser l’accès.

À LIRE AUSSI

Une nouvelle maison d'accueil pour femmes victimes de violences ouvre à Liège sous le nom de Khadja Nin : "les demandes explosent" 

Et enfin, il est pertinent de réaborder la question de la qualification pénale des féminicides en tant que solution. Autrement dit, comment traiter la question d’un point de vue institutionnel et sociétal. Selon Diane Roman ou Catherine Le Magueresse, créer une catégorie spéciale dans le droit permettrait de rendre visible l’ampleur des féminicides. "Nommer le crime, donc le reconnaître, et favoriser un traitement effectif de la question des violences à toutes les échelles de l’enquête, en en faisant une infraction spécifique, non systématiquement ancrée dans la question conjugale". Par ailleurs, ces juristes soulignent que le droit international et le droit européen, dans un processus global de reconnaissance du féminicide, encouragent depuis plusieurs années les États à "qualifier juridiquement de “féminicide” tout meurtre de femme fondé sur le genre et à élaborer un cadre juridique visant à éradiquer ce phénomène".

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Cette position rejoint celle de l’OMS qui estime que "la violence à l’égard des femmes constitue autant un problème majeur de santé publique qu’une violation des droits fondamentaux", et insiste sur le fait que "Le féminicide se distingue des homicides masculins par des particularités propres. Par exemple, la plupart des cas de féminicide sont commis par des partenaires ou des ex-partenaires, et sous-entendent des violences continuelles à la maison, des menaces ou des actes d’intimidation, des violences sexuelles ou des situations où les femmes ont moins de pouvoir ou moins de ressources que leur partenaire."

À l’inverse, Catherine Marie suggère quant à elle une autre réponse juridique : augmenter la prévention et la protection plutôt que l’inclusion dans le droit d’une catégorie juridique spécifique. Agir sur les individus plutôt que dans le droit.

Le problème des féminicides est social, sociétal et institutionnel. Ouvrons le débat, prenons la rue, agissons, inscrivons le féminicide dans les lois internationales et traités, dénonçons-le dans notre quotidien.


Le féminicide dans le code pénal ?

Lucie Wajnberg est sociologue et anthropologue. Elle est actuellement assistante de production et chargée de projets dans le cinéma.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_en-raison-de-son-genre?id=10885702

Voir les commentaires

Catherine Corsini : "Je voulais parler de l’intime et de comment il rejoint le politique"

28 Novembre 2021, 16:23pm

Publié par hugo

  

Catherine Corsini : "Je voulais parler de l’intime et de comment il rejoint le politique"
 
Elli Mastorou pour Les Grenades
 Publié le mercredi 24 novembre 2021 à 07h16
Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Email114 
Dans ‘La Fracture’, entre rires, larmes, et tension, la réalisatrice Catherine Corsini questionne habilement nos blessures intimes – et celles qui font système dans notre société. Une rencontre entre cinéma, Gilets Jaunes et représentation LGBT.


‘La Fracture’ est l’histoire d’une nuit agitée au cœur des urgences d’un hôpital français. C’est par une scène de chute que tout commence : concrètement et symboliquement, le ton est donné. Car ‘La Fracture’ raconte aussi les blessures d’une société. De la tombée du jour à la fin de la nuit, dans un service d’urgences prêt à imploser, trois trajectoires explosives vont se croiser.

D’un côté, il y a Raf (Valeria Bruni-Tedeschi) et Julie (Marina Foïs), un couple d’éditrices au bord de la rupture, qui débarquent suite à une dispute où Raf s’est blessée. De l’autre, Yann (Pio Marmaï), chauffeur routier et Gilet Jaune révolté, y cherche un refuge après la manif qui a mal tourné. Angoissés et entassés, les corps s’usent, les cris fusent. Dehors comme dedans, la tension va monter. Et au milieu de tout ça, Kim (Aissatou Diallo Sagna), aide-soignante au bord du burn out, tente comme elle peut de faire son métier… tout en guidant son mari au bout du fil pour soigner leur nouveau-né.


Dans ‘La Belle Saison’, elle abordait le mouvement féministe français des années 70, entre vie rurale et urbaine, à travers l’intimité du couple entre Cécile de France et Izïa Higelin. En 2018, elle adaptait ‘Un Amour Impossible’ de Christine Angot avec Virginie Efira et Niels Schneider, dans un drame historique qui scrutait les rapports amoureux à l’aune de ceux de classe et de domination. Depuis ses débuts en 1987 avec ‘Poker’, l’ambition cinématographique et la lecture politique ont toujours existé chez Catherine Corsini, de façon plus ou moins assumée. Mais c’est encore plus évident ces dernières années – et à 65 ans, son nouvel opus ne fait pas exception.

Sélectionné au dernier Festival de Cannes, lauréat de la Queer Palm 2021, ‘La Fracture’ est un film coup-de-poing, un drame avec des éclats de rire, un huis-clos bien ficelé… où là aussi, intime et politique se tiennent la main, à travers les trajectoires des personnages qui vont s’y croiser. La tension va crescendo, grâce à une mise en scène nerveuse et un dispositif efficace. Mais à côté des larmes et des cris, le film laisse, via des respirations, la place à l’émotion… et au rire aussi (difficile de résister à la moue de Marina Foïs en future ex exaspérée). Entre amour vache et politesse du désespoir, ‘La Fracture’ est un film à la fois d’auteur et populaire, qui questionne habilement nos fractures sociales, intimes et sociétales. Le résultat est revigorant, même si ça appuie là où ça fait mal.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

4 images 
© Carole Bethuel - Le Pacte
Catherine Corsini, après ‘La Belle Saison’ et ‘Un Amour Impossible’, vous changez radicalement de registre en termes de thèmes, et de mise en scène...

"J'avais envie de faire un film de 'dispositif', où on a une unité de temps et de lieu. Et oui, justement, je voulais voir si j'allais réussir à faire une mise en scène qui soit à la fois captivante, énergique... sans non plus céder à une caméra qui ferait n'importe quoi. C'était un enjeu, d'à la fois 'lâcher' quelque chose à ma cheffe opératrice, de lui ‘confier’ le projet en quelque sorte, mais en même temps de la guider dans les prises. J'ai beaucoup travaillé sur l'énergie, parce qu'il fallait que le film soit hyper-énergique. Et comme c'est un film qui est très bavard, pour éviter d'être tout le temps dans le champ-contrechamp, il faut être en mouvement..."

‘La Fracture’ s'ouvre avec une fracture au bras, mais c'est de la fracture sociale que vous vouliez parler, au fond ?

"Ce qui m'intéressait, c'était aussi parler de l'intime, et comment il rejoint le politique. Dans le couple que forment Raf et Julie dans le film, la question politique est quand même souvent présente. Qu’est-ce qu’on transgresse ? Qu’est-ce qu’on transmet ? Être un couple de femmes homosexuelles, c'est aussi, justement, s'inscrire politiquement ; c'est là où la sexualité rejoint le politique. Donc pouvoir mettre dans un film deux femmes ensemble, sans que ça en soit le sujet, c'est déjà une révolution politique pour moi – tant dans mon cinéma, que dans mon intimité. Donc que cet aspect rejoigne aussi le politique de la crise des Gilets Jaunes, et de celle de l'hôpital, ce n’est pas anodin." 

4 images 
© Carole Bethuel - Le Pacte
'Le personnel est politique' : cette célèbre phrase féministe traverse aussi votre cinéma. Notamment via les rapports de classe, qui sont fort marqués aussi dans ‘La Fracture’

"Ce que je voulais aussi marquer, c'est qu'on a des fois des idées préconçues sur les gens du milieu artistique, comme quoi on serait des nantis ou qu'on vivrait dans le luxe. On voit bien que pour certains, voire même la plupart, c'est difficile de vivre de son travail. Évidemment il y a les "stars", mais aussi et surtout des gens pour qui c'est plus compliqué – encore plus en ce moment avec la crise Covid qu'on traverse. C'est vraiment difficile que le public rejoigne les salles. L'industrie du cinéma est fragilisée. Je le ressens dans la jeunesse, chez des jeunes producteur·ices, distributeur·ices, auteur·ices... et quand je dis "jeunes" ça peut aller jusqu'à 45 ans ! Mais quand on vieillit, on a aussi plus de mal à continuer à faire des films. Je vois ça chez beaucoup de mes collègues – surtout des femmes."

Pouvoir mettre dans un film deux femmes ensemble, sans que ça en soit le sujet, c'est déjà une révolution politique

Les femmes ont plus du mal que les hommes à perdurer dans l’industrie du cinéma selon vous ?

"Prenons les chiffres directement : quand j'ai commencé, il y a plus de 35 ans, on était 18% de femmes à faire des films. Aujourd'hui, on est 25% (rapport récent du CNC, NDLR). Donc on ne peut pas dire qu'on a énormément gagné. En dessous de 30%, c'est comme si on était invisibles. On se dit qu’une nouvelle génération arrive, mais on oublie celles qui étaient là avant, et qui pour beaucoup n’y arrivent plus. Moi j'ai la chance de continuer de faire des films, je touche du bois, mais il y a un côté où on ‘périme’ vite.... Il y encore du boulot. Dans les commissions, dans les institutions, il y a une parité, mais dans les prix, la critique, tout ça, ce sont des hommes depuis des années, et ça me choque énormément. Il y a une manière de se serrer les coudes qui est presque inconsciente, mais qui existe de manière très violente."

Faire des films, ça nourrit pourtant aussi votre combativité ? Ça vous permet d'avancer ?

"Je suis quelqu'un de très ambivalent : en même temps je suis d'un grand pessimisme, et je pense que mes films ont aussi une certaine noirceur - qu'on leur reproche d’ailleurs parfois… En même temps, j'ai une rage d'en découdre qui fait que je me dis toujours qu'on peut sauver quelque chose, et résister. Après chaque film, je suis épuisée, je me dis que je ne vais jamais réussir à remonter sur le cheval - parce que c'est souvent aussi des déceptions, des critiques qui sont dures, ou le public qui n'est pas assez au rendez-vous... Après sur ce film, j’ai eu une sélection au Festival de Cannes, et la séance a été extraordinaire, donc ça m'a portée, et c'est important. Mais à côté, par exemple, je suis allée présenter le film en Angleterre, et à l’accueil on m'a dit "Quand c'est une réalisatrice qui vient, on a toujours un peu moins de monde que quand c'est un réalisateur..." C’est dans des moments comme ça que je me dis que ne je peux pas lâcher, parce que ça me rend dingue d'entendre des trucs comme ça ! On a toujours l'impression d'avoir le pied dans la porte, et parfois j'ai envie de pousser cette porte, pour l’ouvrir enfin en entier ! Et je pense que c'est important, même pour la jeune génération, de montrer qu'on est toujours là. Qu’une femme aussi peut continuer à faire des films, toute sa vie."

On a toujours l'impression d'avoir le pied dans la porte, et parfois j'ai envie de pousser cette porte, pour l’ouvrir enfin en entier

4 images 
© Carole Bethuel - Le Pacte
Plus discrète à vos débuts, on dirait que la thématique LGBT a pris une place de plus en plus grande, et assumée, dans votre cinéma…

"Bien sûr. Ça s'est éclairci à tel point que dans ce film, j'assume de dire que je parle de mon couple avec Élisabeth (Perez, productrice, NDLR) à travers Raf et Julie. Alors que dans les autres films c'était toujours caché, biaisé... Dans 'La Nouvelle Eve', je raconte une histoire hétérosexuelle, alors que dans la réalité, puisque c'est aussi un personnage proche de moi, c'était une histoire homosexuelle. Idem quand je fais 'Les Amoureux', où je raconte l'histoire d'un jeune garçon homosexuel, pas d'une jeune fille lesbienne... Je me cachais, car même dans ma vie personnelle, j'avais du mal à le vivre, à l'assumer. Je venais d'une famille où c'était très compliqué, d'ailleurs je l'aborde dans 'La Belle Saison' avec le personnage de la mère... C'est vrai que ça a été long. Aujourd'hui, depuis l'affaire Weinstein, on parle du féminisme, mais il ne faut pas oublier que pendant très longtemps, se revendiquer féministe était tabou !"

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Avez-vous l'impression aujourd'hui qu'il y a une place plus grande dans le cinéma français pour assumer son identité, son féminisme, son homosexualité ?

"Oui, même si on est encore loin de la parité ! Mais pour certains hommes, on entend déjà trop parler de nous. Je pense qu'il faudrait être encore plus dures, il faudrait des quotas, parce qu'il y a toujours ce retour de la domination, du patriarcat. Au final, personne ne veut céder sa place, ni son pouvoir. Donc à un moment, il faut faire les choses d'une manière plus formelle, en disant c'est comme ça. Je pense que ça irait plus vite ! Parce que là, on a beau dire qu'on avance, on n'avance pas suffisamment. C'est comme sur l'égalité salariale : à un moment, il faut prendre une décision, ça peut se faire en un tour de main."

C’est courageux de votre part de dire ça publiquement : les quotas, c’est la question qui fâche, l’ultime tabou devant lequel tout le monde part en courant... !

"Est-ce qu'on veut l'égalité ou on ne la veut pas ? Si on la veut, on la fait arriver comment ?"

Du coup, votre fracture, depuis, ça va mieux ?

"J'ai toujours mal... Mais, au moins, j'ai réussi à en faire un film, c'est déjà pas mal !"

La Fracture de Catherine Corsini. Avec Marina Foïs, Pio Marmaï, Valeria Bruni Tedeschi… En salles ce mercredi 24 novembre.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_catherine-corsini-je-voulais-parler-de-l-intime-et-de-comment-il-rejoint-le-politique?id=10884444

Voir les commentaires

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>