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Le blog de hugo,

Congé paternité : quels sont les pays les plus généreux ? , articles hommes femmes , egalite

30 Juin 2021, 22:58pm

Publié par hugo

 Oui à la PMA pour toutes : la France adopte le projet de loi bioéthique
Selon une récente enquête d'opinion de l'institut Ifop, 67% des Français-es se prononcent en faveur de l'ouverture de la PMA (procréation médicale assistée) à toutes les femmes, célibataires, en couple, et/ou homosexuelles. 
Selon une récente enquête d'opinion de l'institut Ifop, 67% des Français-es se prononcent en faveur de l'ouverture de la PMA (procréation médicale assistée) à toutes les femmes, célibataires, en couple, et/ou homosexuelles. 
©Pixabay
07 JUIN 2021
 Mise à jour 29.06.2021 à 18:50 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
Ultime étape d'un processus long de deux ans... Le projet de loi de bioéthique, dont la  mesure phare est l'ouverture de la PMA à toutes les femmes vient d'être définitivement adopté à l'Assemblée nationale. Promise par Emmanuel Macron, cette grande réforme de société devrait entrer en vigueur dès cet été.
Neuf ans d'attente pour des milliers de femmes, et pour beaucoup d'entre-elles, cela arrivera sans doute trop tard, mais pour les autres, cette loi sonne l'heure de tous les possibles. Si le président François Hollande a été le premier à en faire la promesse, Emmanuel Macron l'a fait: les couples de lesbiennes et les femmes seules vont désormais pouvoir accéder à la procréation assistée. Après une troisième lecture au début du mois de juin à l’Assemblée, puis au Sénat, le texte de loi Bioéthique a fait son ultime passage pour être définitivement adopté à l'Assemblée nationale ce mardi 29 juin et devrait être promulgué cet été. 326 députés ont voté pour, 115 contre et 42 ne se sont pas exprimés.
 
Ce texte ne satisfera pas tout le monde. Il sera jugé tantôt frileux, tantôt audacieux. Mais il sera jugé équilibré. C’est un texte ambitieux.

Adrien Taquet, secrétaire d'Etat à l'enfance et aux familles
"La PMA pour toutes les femmes était un engagement du président de la République", a rappelé le secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles, Adrien Taquet, "Ce texte ne satisfera pas tout le monde. Il sera jugé tantôt frileux, tantôt audacieux. Mais il sera jugé équilibré. C’est un texte ambitieux". Le projet de loi va terminer son processus législatif pour le moins long de deux ans et repasse devant les députés, qui pourront l’adopter définitivement.
 

"Le texte va arriver au bout de son examen" au Parlement en juillet et les textes d'application doivent "sortir très rapidement" afin que "les femmes qui attendent ce droit nouveau puissent en bénéficier le plus tôt possible", s'est engagé le ministre de la Santé Olivier Véran.


Fabien Joly, de l'association des familles homoparentales, pousse "un ouf de soulagement: cette loi va finalement être adoptée, les jeux sont faits". Il relève cependant "le risque d'avoir une pénurie de sperme" face à la demande, alors que le projet de loi prévoit une levée de l'anonymat des donneurs sous conditions. 

La PMA pour toutes s'inscrit dans un quinquennat de progrès : nous avons allongé le congé paternité, combattu les violences intrafamiliales.

Christophe Castaner, chef de file des députés LREM, dans le JDD
"D'autres pays ont connu une baisse des dons, mais seulement temporaire. Il faudra faire de la pédagogie, rassurer", reconnaît le chef de file des députés LREM Christophe Castaner. "La PMA pour toutes s'inscrit dans un quinquennat de progrès : nous avons allongé le congé paternité, combattu les violences intrafamiliales, assuré le versement par la CAF des pensions alimentaires impayées", vante-t-il dans le JDD.

Oui à la PMA pour toutes, pour 67% des Français-es 
Une enquête - intitulée Les Français, la PMA et le vote de la loi bioéthique - a été réalisée par l'Ifop pour l'Association des familles homoparentales. Elle révèle un consensus autour de cette mesure. 67% des Français sont favorables à son instauration dans le cas des couples de femmes, et la même statistique appuie l'ouverture du dispositif à l'avantage des femmes célibataires.

Dans le détail, il apparaît en juin 2021 que 63% des hommes et 70% des femmes soutiennent la PMA pour les couples de femmes. Les catégories de la population les plus enthousiastes sont les 18-24 ans (avec un taux de faveur de 84%), les employés (79%) et les ouvriers (78%).
 


Selon ce même sondage, l'approbation de la gestation pour autrui (GPA) est désormais majoritaire dans la population: 53% y sont ouverts pour les couples homosexuels. Et 66% des gens sont prêts à valider le principe de la mère porteuse pour accoucher des couples hétérosexuels. Plus largement, l'étude d'opinion montre l'évolution profonde du regard jeté sur l'homoparentalité.

Cela constitue un renversement majeur du prisme français autour de cette thématique, opéré en une trentaine d'années à peine. En janvier 1990,  24% seulement y étaient favorables, selon une autre enquête de l'Ifop. L'idée était cependant déjà devenue majoritaire en avril 2004, avec 51% de sondés partisans de la possibilité du recours à l'insémination pour les couples de femmes.
 


La Manif pour tous se remobilise
Mais l'opposition de droite n'a pas dit son dernier mot. Elle a déposé près des deux tiers des 1.550 amendements. "L'exécutif fait preuve d'une absence catastrophique de sens des priorités et des responsabilités" au regard notamment de la crise sanitaire, estiment quelque 80 parlementaires LR dans une tribune récente à La Croix. Ces élus, dont les députés en première ligne Patrick Hetzel et Xavier Breton, ainsi que le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, jugent que "le gouvernement veut passer en force sur le projet de loi bioéthique". Ils suggèrent de laisser plutôt "place à un vrai débat démocratique en 2022".

"Dans ce contexte, le gouvernement, au lieu de retirer le texte, vient de décider d’une troisième lecture dans les deux chambres. Comme cela ne permettra pas de parvenir à un texte commun, tant le clivage est profond, il sait pertinemment que c’est l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot. Autant dire que la majorité présidentielle aura alors les mains libres, faisant fi du travail du Sénat, de l’opposition de nombreux députés aux mesures les plus clivantes et des conclusions des États généraux de la bioéthique organisés en 2018", écrivent ces députés dans leur tribune.

Malgré cet appel des anti, les députés de la commission spéciale ont adopté le 1er juin, en troisième lecture, le projet de loi relatif à la bioéthique.


Quant à la Manif pour tous, vent debout contre l'ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, elle appelle à manifester aux abords du Palais Bourbon au nom de "l'égalité des droits pour tous les enfants, à commencer par celui d'avoir un père et une mère".

Le sondage Ifop montre que les segments de la population les plus défavorables à la PMA pour les couples de femmes se situent notamment du côté des 65 ans et plus. 49% de cette partie du panel désapprouvent, comme 50% des artisans et des commerçants. La scène religieuse est très contrastée: 61% des musulmans et 56% des protestants déclarent leur opposition mais 55% des catholiques pratiquants soutiennent cette mesure.


Une attente qui se prolonge pour des milliers de femmes
Le projet de loi a entamé son parcours parlementaire à l'automne 2019. Pour cette nouvelle lecture, les temps de parole des groupes politiques seront limités au total à douze heures et demie, pendant cinq jours.

Il y a un an, le Sénat dominé par la droite avait voté le projet de loi avec sa mesure d'ouverture de la PMA, excluant toutefois la prise en charge par la Sécurité sociale. Mais en deuxième lecture en début d'année, les sénateurs ont adopté dans la confusion le texte amputé de cette mesure emblématique. Députés et sénateurs ne sont pas parvenus à un texte de compromis, d'où cette dernière navette, avec ensuite un examen au Sénat le 24 juin et in fine le dernier mot pour l'Assemblée.

Outre l'ouverture de la PMA, le projet gouvernemental prévoit une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets complexes comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Lors du tour de chauffe en commission spéciale la semaine dernière, les députés ont rétabli leur version et supprimé les ajouts du Sénat comme la mention qu'"il n'existe pas de droit à l'enfant".
 


Une nouvelle fois, a ressurgi le débat sur la GPA (gestation pour autrui c'est-à-dire par mère porteuse), interdite en France. Les élus LR ont dénoncé une "duplicité" de la majorité, du fait notamment de la reconnaissance possible de la filiation des enfants nés par GPA à l'étranger, que les députés ont gravée dans le projet de loi en deuxième lecture pour unifier les décisions de justice sur la question.

Toujours selon la même enquête Ifop, le recours des couples hétérosexuels à des mères porteuses est acceptée pour 66% des Français-es, 34% s'y opposent. 62% des hommes s'engagent en ce sens, et 70% des femmes. Quand il s'agit de la GPA à destination des couples homosexuels, 53% se disent pour, 47% contre. 52% des hommes y sont opposés, alors que 59% des femmes y sont favorables.


>Cliquez ici pour retrouvez tous les résultats de l'enquête Ifop 

Sur le même sujet dans Terriennes:
>En France, le projet de loi bioéthique et PMA à l'examen
>PMA pour toutes : la France dit oui, ou presque
>PMA pour toutes : le projet de loi sur la bioéthique passe en Conseil des ministres
>Ce qu'il faut savoir sur la PMA et la GPA
>La PMA procréation médicalement assistée pour toutes, nouvelle pomme de discorde en France
>OGM / bébés PMA, même combat : nouvelle campagne et nouvelle polémique pour la Manif pour tous
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
 Mise à jour 29.06.2021 à 18:50
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/derniere-ligne-droite-pour-la-loi-bioethique-et-la-pma-pour-toutes-en-france-411833

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Oui à la PMA pour toutes : la France adopte le projet de loi bioéthique , femmes, feminisme,

30 Juin 2021, 22:56pm

Publié par hugo

 Oui à la PMA pour toutes : la France adopte le projet de loi bioéthique
Selon une récente enquête d'opinion de l'institut Ifop, 67% des Français-es se prononcent en faveur de l'ouverture de la PMA (procréation médicale assistée) à toutes les femmes, célibataires, en couple, et/ou homosexuelles. 
Selon une récente enquête d'opinion de l'institut Ifop, 67% des Français-es se prononcent en faveur de l'ouverture de la PMA (procréation médicale assistée) à toutes les femmes, célibataires, en couple, et/ou homosexuelles. 
©Pixabay
07 JUIN 2021
 Mise à jour 29.06.2021 à 18:50 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
Ultime étape d'un processus long de deux ans... Le projet de loi de bioéthique, dont la  mesure phare est l'ouverture de la PMA à toutes les femmes vient d'être définitivement adopté à l'Assemblée nationale. Promise par Emmanuel Macron, cette grande réforme de société devrait entrer en vigueur dès cet été.
Neuf ans d'attente pour des milliers de femmes, et pour beaucoup d'entre-elles, cela arrivera sans doute trop tard, mais pour les autres, cette loi sonne l'heure de tous les possibles. Si le président François Hollande a été le premier à en faire la promesse, Emmanuel Macron l'a fait: les couples de lesbiennes et les femmes seules vont désormais pouvoir accéder à la procréation assistée. Après une troisième lecture au début du mois de juin à l’Assemblée, puis au Sénat, le texte de loi Bioéthique a fait son ultime passage pour être définitivement adopté à l'Assemblée nationale ce mardi 29 juin et devrait être promulgué cet été. 326 députés ont voté pour, 115 contre et 42 ne se sont pas exprimés.
 
Ce texte ne satisfera pas tout le monde. Il sera jugé tantôt frileux, tantôt audacieux. Mais il sera jugé équilibré. C’est un texte ambitieux.

Adrien Taquet, secrétaire d'Etat à l'enfance et aux familles
"La PMA pour toutes les femmes était un engagement du président de la République", a rappelé le secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles, Adrien Taquet, "Ce texte ne satisfera pas tout le monde. Il sera jugé tantôt frileux, tantôt audacieux. Mais il sera jugé équilibré. C’est un texte ambitieux". Le projet de loi va terminer son processus législatif pour le moins long de deux ans et repasse devant les députés, qui pourront l’adopter définitivement.
 

"Le texte va arriver au bout de son examen" au Parlement en juillet et les textes d'application doivent "sortir très rapidement" afin que "les femmes qui attendent ce droit nouveau puissent en bénéficier le plus tôt possible", s'est engagé le ministre de la Santé Olivier Véran.


Fabien Joly, de l'association des familles homoparentales, pousse "un ouf de soulagement: cette loi va finalement être adoptée, les jeux sont faits". Il relève cependant "le risque d'avoir une pénurie de sperme" face à la demande, alors que le projet de loi prévoit une levée de l'anonymat des donneurs sous conditions. 

La PMA pour toutes s'inscrit dans un quinquennat de progrès : nous avons allongé le congé paternité, combattu les violences intrafamiliales.

Christophe Castaner, chef de file des députés LREM, dans le JDD
"D'autres pays ont connu une baisse des dons, mais seulement temporaire. Il faudra faire de la pédagogie, rassurer", reconnaît le chef de file des députés LREM Christophe Castaner. "La PMA pour toutes s'inscrit dans un quinquennat de progrès : nous avons allongé le congé paternité, combattu les violences intrafamiliales, assuré le versement par la CAF des pensions alimentaires impayées", vante-t-il dans le JDD.

Oui à la PMA pour toutes, pour 67% des Français-es 
Une enquête - intitulée Les Français, la PMA et le vote de la loi bioéthique - a été réalisée par l'Ifop pour l'Association des familles homoparentales. Elle révèle un consensus autour de cette mesure. 67% des Français sont favorables à son instauration dans le cas des couples de femmes, et la même statistique appuie l'ouverture du dispositif à l'avantage des femmes célibataires.

Dans le détail, il apparaît en juin 2021 que 63% des hommes et 70% des femmes soutiennent la PMA pour les couples de femmes. Les catégories de la population les plus enthousiastes sont les 18-24 ans (avec un taux de faveur de 84%), les employés (79%) et les ouvriers (78%).
 


Selon ce même sondage, l'approbation de la gestation pour autrui (GPA) est désormais majoritaire dans la population: 53% y sont ouverts pour les couples homosexuels. Et 66% des gens sont prêts à valider le principe de la mère porteuse pour accoucher des couples hétérosexuels. Plus largement, l'étude d'opinion montre l'évolution profonde du regard jeté sur l'homoparentalité.

Cela constitue un renversement majeur du prisme français autour de cette thématique, opéré en une trentaine d'années à peine. En janvier 1990,  24% seulement y étaient favorables, selon une autre enquête de l'Ifop. L'idée était cependant déjà devenue majoritaire en avril 2004, avec 51% de sondés partisans de la possibilité du recours à l'insémination pour les couples de femmes.
 


La Manif pour tous se remobilise
Mais l'opposition de droite n'a pas dit son dernier mot. Elle a déposé près des deux tiers des 1.550 amendements. "L'exécutif fait preuve d'une absence catastrophique de sens des priorités et des responsabilités" au regard notamment de la crise sanitaire, estiment quelque 80 parlementaires LR dans une tribune récente à La Croix. Ces élus, dont les députés en première ligne Patrick Hetzel et Xavier Breton, ainsi que le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, jugent que "le gouvernement veut passer en force sur le projet de loi bioéthique". Ils suggèrent de laisser plutôt "place à un vrai débat démocratique en 2022".

"Dans ce contexte, le gouvernement, au lieu de retirer le texte, vient de décider d’une troisième lecture dans les deux chambres. Comme cela ne permettra pas de parvenir à un texte commun, tant le clivage est profond, il sait pertinemment que c’est l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot. Autant dire que la majorité présidentielle aura alors les mains libres, faisant fi du travail du Sénat, de l’opposition de nombreux députés aux mesures les plus clivantes et des conclusions des États généraux de la bioéthique organisés en 2018", écrivent ces députés dans leur tribune.

Malgré cet appel des anti, les députés de la commission spéciale ont adopté le 1er juin, en troisième lecture, le projet de loi relatif à la bioéthique.


Quant à la Manif pour tous, vent debout contre l'ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, elle appelle à manifester aux abords du Palais Bourbon au nom de "l'égalité des droits pour tous les enfants, à commencer par celui d'avoir un père et une mère".

Le sondage Ifop montre que les segments de la population les plus défavorables à la PMA pour les couples de femmes se situent notamment du côté des 65 ans et plus. 49% de cette partie du panel désapprouvent, comme 50% des artisans et des commerçants. La scène religieuse est très contrastée: 61% des musulmans et 56% des protestants déclarent leur opposition mais 55% des catholiques pratiquants soutiennent cette mesure.


Une attente qui se prolonge pour des milliers de femmes
Le projet de loi a entamé son parcours parlementaire à l'automne 2019. Pour cette nouvelle lecture, les temps de parole des groupes politiques seront limités au total à douze heures et demie, pendant cinq jours.

Il y a un an, le Sénat dominé par la droite avait voté le projet de loi avec sa mesure d'ouverture de la PMA, excluant toutefois la prise en charge par la Sécurité sociale. Mais en deuxième lecture en début d'année, les sénateurs ont adopté dans la confusion le texte amputé de cette mesure emblématique. Députés et sénateurs ne sont pas parvenus à un texte de compromis, d'où cette dernière navette, avec ensuite un examen au Sénat le 24 juin et in fine le dernier mot pour l'Assemblée.

Outre l'ouverture de la PMA, le projet gouvernemental prévoit une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets complexes comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Lors du tour de chauffe en commission spéciale la semaine dernière, les députés ont rétabli leur version et supprimé les ajouts du Sénat comme la mention qu'"il n'existe pas de droit à l'enfant".
 


Une nouvelle fois, a ressurgi le débat sur la GPA (gestation pour autrui c'est-à-dire par mère porteuse), interdite en France. Les élus LR ont dénoncé une "duplicité" de la majorité, du fait notamment de la reconnaissance possible de la filiation des enfants nés par GPA à l'étranger, que les députés ont gravée dans le projet de loi en deuxième lecture pour unifier les décisions de justice sur la question.

Toujours selon la même enquête Ifop, le recours des couples hétérosexuels à des mères porteuses est acceptée pour 66% des Français-es, 34% s'y opposent. 62% des hommes s'engagent en ce sens, et 70% des femmes. Quand il s'agit de la GPA à destination des couples homosexuels, 53% se disent pour, 47% contre. 52% des hommes y sont opposés, alors que 59% des femmes y sont favorables.


>Cliquez ici pour retrouvez tous les résultats de l'enquête Ifop 

Sur le même sujet dans Terriennes:
>En France, le projet de loi bioéthique et PMA à l'examen
>PMA pour toutes : la France dit oui, ou presque
>PMA pour toutes : le projet de loi sur la bioéthique passe en Conseil des ministres
>Ce qu'il faut savoir sur la PMA et la GPA
>La PMA procréation médicalement assistée pour toutes, nouvelle pomme de discorde en France
>OGM / bébés PMA, même combat : nouvelle campagne et nouvelle polémique pour la Manif pour tous
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
 Mise à jour 29.06.2021 à 18:50
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/derniere-ligne-droite-pour-la-loi-bioethique-et-la-pma-pour-toutes-en-france-411833

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Etat des lieux des pratiques obstétricales : mieux lutter contre mortalité prénatale et violences gynécologiques , femmes, feminisme, violences,

30 Juin 2021, 20:26pm

Publié par hugo

 Etat des lieux des pratiques obstétricales : mieux lutter contre mortalité prénatale et violences gynécologiques
Maternité du Centre Hospitalier de Luxembourg.
Maternité du Centre Hospitalier de Luxembourg.
©flickr
Maternité du Centre Hospitalier de Luxembourg.La maternité de l’hôpital Armand-Trousseau : une maternité de type 3.
29 JUIN 2021
 Mise à jour 29.06.2021 à 12:33 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
Césarienne, péridurale, épisiotomie... L'accouchement dans tous ses états. L'Agence régionale de santé d'Ile-de-France met en ligne une carte interactive recensant les chiffres des "pratiques obstétricales" dans les maternités de région parisienne. Parmi les objectifs de cette initiative : diminuer la morbi-mortalité maternelle et infantile mais aussi réduire les violences obstétricales.

Statistiques sur les accouchements en Île-deFrance publiées sur le <a href="http:// https://accouchements.sante-idf.fr/accouchements/" rel="nofollow">site ARS</a>.
Statistiques sur les accouchements en Île-deFrance publiées sur le site ARS.
En Ile-de-France, 77,1% des accouchements en moyenne ont eu lieu en 2020 par voie basse, parmi lesquels 85,9% sous péridurale (contre 79,5% et 81,1% respectivement dans toute la France). Un peu plus d'une femme sur cinq (22,9%) a accouché par césarienne, soit un peu au-dessus de la moyenne nationale, qui se situe à 20,5%.

Au niveau mondial, le taux de femmes accouchant par césarienne est de 21% et "devrait continuer à augmenter au cours de la prochaine décennie" pour atteindre 29%, estimé l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'organisation internationale y voit le signe "d'un nombre croissant de procédures non nécessaires sur le plan médical et potentiellement néfastes". Car si cet acte chirurgical est parfois indispensable pour la mère et son enfant, il les expose aussi "à des risques pour leur santé à court et long terme". 

(Re)lire aussi dans Terriennes ► En finir ou pas avec l'épisiotomie, violence obstétricale ?

Cartographier pour affiner
La périnatalité étant l'une des priorités du projet régional de santé et "Ma santé 2022" de l'Agence régionale de Santé d'Île-de-France (ARS-IDF), cette dernière a mis en ligne une carte intéractive recensant les chiffres des "pratiques obstétricales" dans les maternités de la région, comme les taux de césarienne, péridurale ou épisiotomie. Développé aussi pour les mobiles, ce site, destiné au grand public et aux professionnels de santé, vise à "rendre accessibles, et de manière transparente, des données liées à l'accouchement". 

Carte des maternités d'Île-de-France sur le <a href="http:// https://accouchements.sante-idf.fr/accouchements/" rel="nofollow">site ARS</a>.
Carte des maternités d'Île-de-France sur le site ARS.
©ARS


   
Pour chacune des 78 maternités listées, publiques et privées, figurent plusieurs statistiques sur les accouchements, ainsi que le nombre total d'accouchements en 2020 et la catégorie à laquelle elle appartient - niveau 1, 2 et 3 - en fonction des soins qui sont proposés.

"Les indicateurs disponibles informent sur le nombre d'accouchements annuels avec leur mode par voie basse (spontanée ou assistée par des manœuvres ou instruments) ou par césarienne, les analgésies péridurales et les épisiotomies. Si les informations transmises sont très bonnes en ce qui concerne les actes d'accouchement par voie basse ou par césarienne, elles restent encore à améliorer pour les actes complémentaires que sont les épisiotomies ou les manœuvres instrumentales," avertit l'ARS.


Des données à mettre en perspective
Ces chiffres, collectés à partir de la base de données des hospitalisations - le Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) - "sont à mettre en perspective avec votre situation particulière", avertit en préambule l'Agence régionale de santé (ARS).

En effet, les maternités de niveau 3, spécialisées dans la prise en charge des grossesses pathologiques, multiples et des grands prématurés, sont plus susceptibles de réaliser des accouchements nécessitant une césarienne. Mais même au sein de maternités d'une même catégorie, les pratiques peuvent beaucoup varier : parmi les quatre maternités parisiennes de niveau 3, le taux de césarienne varie ainsi de 18,7% à 30,6%.

Exemple d'une maternité parisienne de niveau 3 : la maternité Trousseau, Paris 12e. Capture d'écran des statistiques sur les accouchements fournies par le <a href="http:// https://accouchements.sante-idf.fr/accouchements/" rel="nofollow">site ARS</a>.
Exemple d'une maternité parisienne de niveau 3 : la maternité Trousseau, Paris 12e. Capture d'écran des statistiques sur les accouchements fournies par le site ARS.
Lutter contre la mortalité périnatale
Chaque jour dans le monde, plus de huit cents femmes meurent des suites de complications survenues pendant la grossesse, l’accouchement et le post-partum. Si la grande majorité des morts maternelles se produisent dans les régions les plus pauvres du monde, entre un et dix de ces décès ont lieu dans les pays industrialisés. L'outil de comparaison de l'ARS doit aussi "participer à l'amélioration de la pertinence des soins afin de diminuer la morbi-mortalité maternelle et infantile", c'est-à-dire les complications et les décès. 
 
A lire aussi dans Terriennes :

► Violences gynécologiques et obstétricales : entre libération de la parole et prise de conscience
►​ L'accouchement, une violence dont les femmes ne sortent pas indemnes
► Stérilet Mirena : les femmes "maltraitées" par les hormones et la gynécologie ?
► Pourquoi cette mortalité record pour les femmes noires dans les maternités ?
► L'Amérique latine en tête de l'"épidémie" mondiale de césariennes
► "Devenir mère" : psychanalyse de la maternité

TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
 Mise à jour 29.06.2021 à 12:33
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/etat-des-lieux-des-pratiques-obstetricales-mieux-lutter-contre-mortalite-prenatale-et

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En France, la cantatrice sud-africaine Pretty Yende dénonce la brutalité policière dont elle a été victime , femmes, feminisme, racisme

30 Juin 2021, 03:33am

Publié par hugo

 En France, la cantatrice sud-africaine Pretty Yende dénonce la brutalité policière dont elle a été victime
Capture d'écran de la page Instagram de Pretty Yende. D.R.
Capture d'écran de la page Instagram de Pretty Yende. D.R.
28 JUIN 2021
 Mise à jour 29.06.2021 à 20:47 par 
Elena Lionnet
La chanteuse lyrique sud-africaine Pretty Yende victime d’un contrôle au faciès ? En tous les cas c’est ce qu’elle dénonce dans un long message sur les réseaux sociaux en décrivant son arrestation par la police des frontières à l'aéroport de Roissy ce 21 juin. Elle affirme avoir été fouillée comme "une criminelle".
"J’étais en état de choc et je ne comprenais pas ce qui m’arrivait". La cantatrice Pretty Yende est revenue sur son compte Instagram sur le contrôle policier dont elle a fait l'objet à l'aéroport.

Partie de Milan (où elle réside) la chanteuse se déplace dans toute l’Europe avec un permis de séjour et de travail délivré par l’état italien. Mais ce lundi 21 juin, alors qu’elle se rend à Paris pour chanter au Théâtre des Champs Elysées, elle est arrêtée par la police des frontières à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Sur la foi de son passeport sud-africain ne comportant pas de visa, les policiers la placent dans une "salle de maintien" le temps d'examiner sa situation.
Menacée d'être enfermée dans un "hôtel prison"
On lui retire alors son portable, toujours selon son témoignage. On lui demande ensuite de noter sur un papier les numéros de téléphone de ses proches. Elle pourra les appeler depuis un fixe dans la cellule dans laquelle elle se retrouve enfermée. Pretty Yende affirme avoir ensuite été menacée d’être emmenée dans un "hôtel prison".

De la dizaine de policiers présents, très peu lui adressent la parole en anglais.
Quand elle demande un chargeur afin de recharger la batterie de son portable, l’officier de police lui répond d’un ton menaçant "écoute-moi bien, tu n’auras pas ton téléphone." De la pièce où elle se trouve, elle peut entendre les rires d’autres policiers dans le couloir.
 

De son côté, la police des frontières affirme que Pretty Yende n'était pas en règle et qu'elle a quand-même pu sortir une heure et demie plus tard avec un visa de régularisation qui lui a permis d'entrer sur le territoire français selon leur déclaration à l’Agence France-Presse.

Selon leur communiqué, cité par le quotidien Le Parisien, "Pretty Yende a fait l’objet d’un contrôle à son arrivée de Milan vers 15h50. Un contrôle classique qui a lieu régulièrement dans l’intra-Schengen particulièrement en provenance d’Italie où il y a une vigilance particulière. Au moment du contrôle, elle a présenté un passeport sud-africain qui était dépourvu de visa lui permettant de rentrer en France et un document italien qui n’avait pas de validité. Elle affirmait avoir perdu son titre de séjour italien et vouloir entrer en France mais elle ne remplissait pas les conditions".
 
L’espace Schengen désigne un espace de libre circulation des personnes au sein de l'Union européenne. Ce principe implique le libre franchissement des frontières par tout individu entré sur le territoire d’un des États membres de l’espace Schengen. Font partie de cet espace, 22 des 27 membres de l’Union européenne (UE). La Bulgarie, la Roumanie, Chypre et la Croatie n’y participent pas encore. Quatre états non membres l’ont rejoint : la Norvège, l'Islande, la Suisse et le Liechtenstein.
L'agent de la chanteuse, Gianluca Macheda, est le premier étonné. "Le paradoxe de toute cette histoire est que Pretty rentrait ce jour même de la préfecture de Milan avec ce papier afin de ne pas avoir de problèmes au sein de l’Union européenne. Elle avait pris un avion très tôt le matin de Paris à Milan, et elle est rentrée dans la journée avec le document renouvelé par la préfecture de Milan. Donc un voyage fait pour être parfaitement en règle car juste après avoir terminé la production de La Somnambule à Paris elle devait se rendre directement à Moscou" nous a-t-il confié en rajoutant que "en mai et juin, elle est rentrée et sortie du territoire français plusieurs fois avec ce même document - le même qu'on lui a contesté ce 21 juin - sans aucun problème."

Libérée grâce à l'intervention du directeur du Théâtre des Champs Elysées
La chanteuse est alors bien emmenée au poste du Terminal 2B puis en salle de maintien. "Une salle où il y a de la lumière et où elle avait son portable au départ. Ensuite après une palpation de sécurité par un officier féminin, son portable est pris car il dispose d’une caméra et il est interdit de filmer. Elle n’a pas été déshabillée".

Mais la chanteuse n’a jamais affirmé avoir été déshabillée. Le malentendu vient certainement d’une mauvaise compréhension de l’anglais, car elle parle d’avoir été "stripped and searched" ce qui veut dire "dépouillée et fouillée".
 

Les brutalités policières sont une réalité pour quelqu’un qui a mon aspect

Pretty Yende, soprano 

La chanteuse a expliqué au quotidien Le Parisien que c’est grâce au directeur du Théâtre des Champs Elysées, Michel Franck, et à son agent Gianluca Macheda, qu’elle a pu sortir libre.

Durant le contrôle aux frontières, elle a préféré faire profil bas : " J'ai décidé d'obéir et de suivre ce que m'ordonnaient de faire les policiers. Je n'ai pas cherché à faire valoir mes droits".

La jeune sud-africaine, née il y a 36 ans dans une petite ville rurale du Transvaal, fait clairement le lien entre ce qui lui est arrivé et la couleur de sa peau. "Les brutalités policières sont une réalité pour quelqu’un qui a mon aspect. Je l’ai toujours lu dans les médias et la plupart de mes frères et mes sœurs finissent pas être torturés et certains cas mortels font la une des journaux" écrit-elle.

Suite aux commentaires que sa mésaventure a provoqués, Pretty Yende s’est même sentie obligée de publier la photo de son titre de séjour italien. Celui-ci daté du 21 juin 2021 est valable jusqu’en septembre 2021.
 

De grandes figures  de l'art lyrique ont tenu à afficher leur soutien. La soprano Angela Gheorghiu, le grand ténor Vittorio Grigolo, la grande soprano russe Anna Netrebko, ont témoigné de leur solidarité et fait part de leur indignation. D'autres artistes ont remercié Pretty Yende d'utiliser sa notoriété pour témoigner car ils vivent souvent ce genre de contrôle au faciès.

Pretty Yende a pu chanter la Somnambule de Bellini, sur la scène du Théâtre des Champs Elysées le lendemain. Une prise de rôle qu’elle a assumée avec brio au dernier moment, remplaçant Nadine Sierra, atteinte par la Covid.

Elena Lionnet
 Mise à jour 29.06.2021 à 20:47
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https://information.tv5monde.com/info/en-france-la-cantatrice-sud-africaine-pretty-yende-denonce-la-brutalite-policiere-dont-elle-ete

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Paroles de la chanson «Mesdames» par Grand Corps Malade , SLAM , femmes, feminisme,

30 Juin 2021, 02:35am

Publié par hugo

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Veuillez accepter Mesdames ces quelques mots comme un hommage
À votre gente que j'admire qui crée en chaque homme un orage
Au cinéma ou dans la vie vous êtes les plus beaux personnages
Et sans le vouloir vous tenez nos cœurs et nos pensées en otage

Veuillez accepter mesdames, cette déclaration
Comme une tentative honnête de réparation
Face au profond machisme de nos coutumes, de nos cultures
Dans le grand livre des humains place au chapitre de la rupture
Vous êtes infiniment plus subtiles, plus élégantes et plus classes
Que la gente masculine qui parle fort, prend toute la place
Et si j'apprécie des deux yeux quand tu balances ton corps
J'applaudis aussi des deux mains quand tu balances ton porc

Derrière chaque homme important se cache une femme qui l'inspire
Derrière chaque grand être humain précède une mère qui respire
"La femme est l'avenir de l'homme" écrivait le poète
Eh ben, l'avenir s'est installé et depuis belle lurette

Vous êtes nos muses, nos influences, notre motivation et nos vices
Vous êtes Simone Veil, Marie Curie, Rosa Parks, Angela Davis
Vous êtes nos mères, vous êtes nos sœurs
Vous êtes caissières, vous êtes docteurs
Vous êtes nos filles et puis nos femmes
Nous, on vacille pour votre flamme

Comment ne pas être en admiration et sans commune mesure
Pour celles qui portent et fabriquent pendant neuf mois notre futur
Pour celles qui cumulent plusieurs emplois et ce sans sorcier
Celui qu'elles jouent dans la journée et le plus grand, mère au foyer

Veuillez accepter Mesdames cette réelle admiration
De votre force, votre courage et votre détermination
Veuillez accepter Mesdames mon aimable faiblesse
Face à votre fragilité, votre empathie et votre tendresse

Veuillez accepter Mesdames cette petite intro
Car l'avenir appartient à celles qu'on aime trop
Et pour ne pas être taxé de premier degré d'anthologie
Veuillez accepter Mesdames, cette délicate démagogie

You are the only one, you are the only
You are the only one, the only
You are the only one, you are the only one
You are, yes you are

Vous êtes nos muses, nos influences, notre motivation et nos vices
Vous êtes Simone Veil, Marie Curie, Rosa Parks, Angela Davis
Vous êtes nos mères, vous êtes nos sœurs
Vous êtes caissières, vous êtes docteurs
Vous êtes nos filles et puis nos femmes
Nous, on vacille pour votre flamme


https://www.lacoccinelle.net/1378956-grand-corps-malade-mesdames.html

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LE CODE NAPOLÉON : LES FEMMES INTERDITES DE CITOYENNETÉ , femmes, feminisme, histoire, histoire de france

30 Juin 2021, 02:33am

Publié par hugo

 LE CODE NAPOLÉON : LES FEMMES INTERDITES DE CITOYENNETÉ
6 mai 2021
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Jean L.
Napoléon montrant à sa femme Joséphine le Code Civil - Estampe de David, 1804 - source : Gallica-BnF
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Ce 5 mars 2021, voici 200 ans que Napoléon a rejoint tous les soldats qu’il a envoyés à la mort pendant son règne impérial. Outre cet héritage controversé entre conquêtes et despotisme, “le petit caporal” est aussi connu pour son fameux Code Civil (ou code Napoléon). Celui-ci consacre l’oubli des femmes dans l’héritage révolutionnaire, en offrant aux seuls hommes les principes de liberté et d’égalité.

LA SOUMISSION DES FEMMES PAR LE MARIAGE
Avec le code Napoléon, c’est un nouveau patriarcat qui voit le jour. L’épouse passe désormais sous la domination de son mari, et non plus sous celle de son père. Le mariage, en tant que contrat civil, institutionnalise la famille comme cadre social de la reproduction. Mariées, les femmes perdent tout droit juridique, comme cela est stipulé dans l’article 1124 du Code : Il exclut “les mineurs, les interdits et les femmes mariées”, de conclure le moindre “contrat ou obligation conventionnelle ». 

Clairement, cela signifie que les femmes, même si elles ont la possibilité de produire des richesses, ne peuvent pas en bénéficier. Sans l’autorisation de leurs époux, elles ne peuvent pas non plus gérer leurs finances, avoir un travail ou signer des contrats. Elles n’ont donc aucun droit de transmission sur leurs enfants, pérennisant ainsi le système patriarcal entre les générations.

La femme est donnée à l’homme pour qu’elle lui fasse des enfants

Napoléon Bonaparte
Si les travaux du Code Civil ont débuté bien avant Napoléon, ce dernier n’a jamais caché sa position plus que conservatrice sur la place des femmes dans la famille : “La femme est donnée à l’homme pour qu’elle lui fasse des enfants ; elle est sa propriété comme l’arbre à fruits est celle du jardinier”, crachait-il dans ses mémoires. Obsédé par l’idée d’un ordre patriarcal et vertical, Napoléon n’avait sur ce plan rien à envier aux monarques qui l’ont précédé. La Révolution française avait ouvert la voie de tous les possibles. Mais Bonaparte en a éclipsé une grande partie pour son propre compte. Il a repris l’idée du Code Civil en l’aménageant à son image.

Carole Pateman, célèbre politologue et féministe américaine, a développé une théorie sur ce changement de patriarcat consacré par le Code Napoléon. En décapitant le roi, les bourgeois, grands vainqueurs de la Révolution, ont aussi décapité l’image du monarque absolu, « père de tous les sujets du royaume ». La classe bourgeoise (exclusivement masculine à l’époque) s’est alors partagée le pouvoir sous la bénédiction du Code civil. La vie publique devient le royaume de tous les hommes, reconnus libres et égaux en droits. Quant à la sphère privée, elle devient le nouveau refuge de l’absolutisme : l’homme est le roi absolu en son foyer. Sa femme et ses enfants deviennent ses sujets. L’article 213 résume parfaitement cet état de fait : “le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari”. Ce fameux contrat, obéissance contre protection, rappelle furieusement le système féodal où, en échange de l’impôt et de la soumission, le seigneur assurait la protection de ses sujets.

LE PIÈGE DE LA MAJORITÉ ACCORDÉE AUX FEMMES
Le Code fixe la majorité civile des femmes à 21 ans (25 ans pour les hommes* ). Mais ce n’est qu’une façade, puisque les femmes sont totalement exclues de la sphère publique. Elles n’ont aucun droit politique (vote, présentation à une élection…).

Dans la sphère privée, les filles sont soumises toute leur enfance à l’autorité du père. À leur majorité, elles passent sous celle de l’Etat, tandis que les garçons deviennent, le jour de leurs 25 ans, libres et égaux en droits. Le mariage transmet l’autorité de l’Etat au mari, qui a tout pouvoir sur le foyer familial. De fait, il est impossible pour les femmes d’accéder aux moyens publics (justice, politique) et privés (dépendance financière) qui pourraient leur permettre de changer les choses.

Pire encore, en tant que majeures, les femmes, même mariées, sont responsables civilement de tous leurs actes. D’un côté, le Code civil leur offre un statut de majeure. Mais de l’autre, les mécanismes légaux les empêchent de bénéficier des droits que ce statut offre pourtant aux hommes. En gros, les femmes ont des devoirs, mais pas de droits.

LE CODE NAPOLÉON DURCIT LES CONDITIONS DE DIVORCE
Le premier de ces devoirs, c’est évidemment le devoir conjugal. En 1792, la Ière République autorise pour la première fois le divorce en France. Si celui-ci est maintenu dans le Code Napoléon, de nouveaux motifs fragilisent la position de l’épouse. Certes les excès et violences subies restent un motif de divorce pour les deux parties. Mais sous l’égide de Bonaparte, l’article 229 prévoit que « le mari pourra demander le divorce pour cause d’adultère de sa femme ». Son épouse pourrait exprimer la même demande… mais seulement si sa concubine se trouvait dans la maison commune. (Article 230). Le mari peut donc avoir autant de maîtresses qu’il le désire, tant que ce n’est pas sous le toit familial.

Napoléon montrant à sa femme Joséphine le Code Civil - Estampe de David, 1804 - source : Gallica-BnF
Napoléon montrant à sa femme Joséphine le Code Civil – Estampe de David, 1804 – source : Gallica-BnF
Pour la petite histoire, Napoléon Ier, alors marié à Joséphine de Beauharnais, a entretenu en 1806 une relation extra-conjugale avec Louise Eléonore Denuelle. Les deux amants se sont à plusieurs reprises retrouvés aux Tuileries, résidence officielle et donc… commune de Napoléon et Joséphine. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais », aurait tout aussi bien pu dicter l’empereur dans ses mémoires rédigées à Sainte-Hélène.

AUJOURD’HUI, QUE RESTE-IL DU CODE NAPOLÉON ?
Durant son exil, Napoléon a réaffirmé, avec sa mégalomanie habituelle : “Ce que rien n’effacera, ce qui vivra éternellement, c’est mon Code Civil.” Ce “mon” égoïste n’efface pas le fait qu’il est davantage l’exécutant d’un Code imaginé et construit progressivement depuis des décennies, que son véritable créateur. Cependant, force est de constater que sur la forme, on ne peut pas lui donner tort : le Code Civil est aujourd’hui le texte principal qui réglemente le statut des personnes, des biens et des relations entre personnes privées en France. Celui-ci a fait de nombreuses émules dans bien d’autres pays.

Sur le fond, de nombreuses choses ont (heureusement) changé pour les femmes. Au gré des luttes féministes, des changements de régime et des guerres, elles se sont progressivement émancipées de la tutelle patriarcale. Les progrès ont été néanmoins très lents.

Le divorce, de nouveau interdit après la chute de Napoléon, est définitivement autorisé en 1884. Mais il faudra attendre 1975 pour voir apparaître le consentement mutuel comme cause de divorce.
L’accès des filles au lycée leur est accordé par la loi Camille Sée en 1880, moment où l’école républicaine gratuite, laïque et obligatoire que l’on connaît aujourd’hui se met en place. Ce n’est cependant qu’en 1959 que la mixité dans le secondaire est autorisée.
En 1907, sous l’impulsion de Jeanne Chauvin, première femme avocate en France, les femmes mariées peuvent désormais disposer de leur salaire. L’émancipation économique des femmes s’est poursuivie en 1938 avec la fin de l’incapacité civile : leur existence juridique en tant que majeure est reconnue. Elles ne sont plus tenues d’obéir à leur mari, peuvent ouvrir un compte en banque et posséder une carte d’identité. Il faudra en revanche attendre 1965 pour qu’elles soient autorisées à travailler sans l’aval de leur mari.
Mais un siècle et demi de domination patriarcale gravée dans le marbre ne s’efface pas simplement en supprimant ou en ajoutant quelques lignes au Code Civil. Cinquante ans après, l’indépendance économique des femmes reste une lutte féministe majeure. Malgré les moyens légaux, la réalité du terrain est encore bien différente : les femmes occupent toujours des postes moins qualifiés et donc moins rémunérés ; les inégalités dans le travail domestique empêchent de nombreuses épouses de se consacrer à leurs propres revenus. Cette dépendance économique et administrative persistante expose davantage aux violences conjugales, puisque les femmes n’ont pas l’indépendance nécessaire pour s’éloigner de leur conjoint.

Portrait d’Olympe de Gouges par Alexandre Kucharski
Portrait d’Olympe de Gouges par Alexandre Kucharski
Le paradigme du mari croyant pouvoir disposer du corps et l’esprit de sa femme est encore ancré dans de nombreux esprits. La longue litanie de victimes de féminicides nous le rappelle chaque année. Cet accaparement du corps de l’épouse par le mari était même légal en 1810 : L’article 324 du Code pénal indiquait que “dans le cas d’adultère, le meurtre commis par l’époux sur son épouse, ainsi que sur le complice, à l’instant où il les surprend en flagrant délit dans la maison conjugale, est excusable.”  En ce 5 mai, tous les nostalgiques de Bonaparte rappellent ce “formidable héritage” que fut le Code civil, qui a confirmé les principes énoncés par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en 1789. Mais ce “merveilleux travail” a surtout fermé la porte à toutes les velléités féministes issues de la Révolution française, dont Olympe de Gouges fut l’initiatrice.

En 1791, l’écrivaine rédige et envoie sa Déclaration des Droits des Femmes et de la Citoyenne à la reine Marie-Antoinette. Le but étant de compléter son homologue masculine née deux ans plus tôt. Car déjà au XVIIIème siècle, nombre de femmes intellectuelles ne pouvaient concevoir une citoyenneté et une République idéale si la moitié du peuple n’y avait pas accès. Il en va de même aujourd’hui, sauf que le nombre de ces penseuses et leur capacité d’action a considérablement augmenté, ce malgré les discours de certains polémistes qui auraient fait un tabac à l’époque. 

*Ces deux seuils (21 ans pour les femmes et 25 ans pour les hommes) correspondent à la majorité matrimoniale, autorisant une personne à contracter un mariage sans l’autorisation parentale. Cela ne veut pas dire que les femmes étaient considérées plus rapidement matures. Non, cette différence de quatre ans s’explique par une vision très bourgeoise et propriétariste des rédacteurs du Code civil. 25 ans, c’était l’âge moyen où le fils perdait son père bourgeois, et donc héritait de ses biens et de son commerce. À cet âge, le Code napoléonien l’estimait alors prêt à gérer les affaires de son foyer. Les femmes étant d’office exclues de la gestion des affaires familiales, le Code n’a pas jugé utile de modifier l’âge


https://lespotiches.com/culture/comprendre/code-napoleon-les-femmes-interdites-de-citoyennete/

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FLORA TRISTAN, L’OUBLIÉE DE LA CONDITION OUVRIÈRE , femmes, feminisme,

30 Juin 2021, 02:19am

Publié par hugo

 FLORA TRISTAN, L’OUBLIÉE DE LA CONDITION OUVRIÈRE
16 avril 2021
-
Jean L.
Flora Tristan
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Au milieu des Karl Marx et Friedrich Engels, l’histoire de la condition ouvrière a longtemps sous-estimé le rôle clé joué par la franco-péruvienne Flora Tristan. Depuis quelques années, elle est progressivement réhabilitée par le monde universitaire et par les mouvements féministes. Aristocrate déchue, femme socialiste et ouvrière féministe comme elle se désignait elle-même, portrait de Flora Tristan, inspiratrice de l’union des prolétaires et du féminisme.

Née en 1803 à Paris, Flora Tristan perd son père, aristocrate péruvien, à l’âge de 4 ans. Sa mère ne pouvant faire valoir ses droits sur les biens de son défunt conjoint, le foyer sombre dans la misère. A 17 ans, Flora est contrainte de se marier avec André Chazal, un graveur. Trois enfants naquirent de cette union, qui va par la suite se dégrader. Violences conjugales et tentatives d’enlèvement de ses enfants par son mari poussent Flora Tristan à lutter devant les tribunaux pour se séparer de lui, bien que le divorce soit interdit à l’époque. Malgré cette lutte conjugale, Flora Tristan entame dans les années 1830 plusieurs voyages au Pérou et en Angleterre. Elle y prend conscience d’un certain nombre de problématiques, comme le fait que la condition ouvrière et celle du droit des femmes sont intimement liées.

“UN EXEMPLE DE LUTTE ET DE RÉSILIENCE POUR LES FEMMES”
A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, la ville de Bordeaux a rendu hommage à Flora Tristan. Jumelée avec Lima, capitale du Pérou, la municipalité a inauguré une nouvelle plaque commémorative (l’ancienne ayant été dégradée) pour la militante décédée en 1844 dans la cité girondine et inhumée au cimetière de la Chartreuse.

Pascale Roux et Céline Papin inaugure la plaque commémorative de Flora Tristan à Bordeaux
De gauche à droite : les conseillères municipales Pascale Roux et Céline Papin devant la nouvelle plaque commémorative de Flora Tristan, le 8 mars 2021. – Photo : @Potiches
Pour Pascale Roux, conseillère municipale de Bordeaux à la solidarité internationale, “Flora Tristan est une pionnière. C’est un exemple de lutte et de résilience pour les femmes, car elle a été maltraitée par son oncle paternel au Pérou, qui l’a reniée, car issue d’un lit non officiel. Ici, en France, elle a dû divorcer [ndlr : en fait, elle n’a pu obtenir que la séparation des biens en 1828, et des corps en 1837], après s’être faite tirer dessus par son mari.” De cette tentative d’assassinat, Flora Tristan s’en sort avec un poumon perforé et de graves séquelles qui l’affaibliront jusqu’à son décès d’une fièvre typhoïde.

L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme. Elle est le prolétaire du prolétaire même.

Ce double combat, mené à la fois contre son mari violent et contre sa famille

paternelle lors de son voyage au Pérou, a forgé sa vocation de militante féministe. Elle concevait le voyage dans sa dimension sociale plus que dans sa dimension personnelle. C’est ainsi qu’elle rédige en 1833-1834 son premier ouvrage, Pérégrinations d’une paria. Elle y déplore la précarité du statut des femmes dans le droit et les mœurs de l’époque, que ce soit au Pérou ou en France. Le qualificatif de “paria” renvoie à sa propre condition. Paria, car elle est née hors mariage au sein d’une famille aristocratique qui l’a rejetée. Paria car, seule, elle a dû faire face à ce mari violent dont elle ne pouvait pas divorcer. De ce vécu, elle en tire la conclusion suivante : “L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme. Elle est le prolétaire du prolétaire même.” Sous-entendu que le statut de l’épouse la prive de toute forme de “capital” sur le couple. Au même titre que le travailleur est exposé aux abus de son patron, l’épouse est exposée aux abus de son mari.

Le droit au divorce et la défense des opprimées sont donc les principaux combats qu’elle a mené en tant que militante. Le divorce avait été légalisé sous la Ière République en 1792, avant d’être de nouveau interdit sous la Restauration en 1816. Rentrée à Paris, elle défend la création d’espaces d’accueil pour les femmes seules, le tout en partageant sa propre expérience. Lorsqu’elle meurt brutalement en 1844, elle se trouvait d’ailleurs chez Madame Lemonnier (au 13 Rue des Bahutiers à Bordeaux, là où se dresse la plaque), fondatrice du premier centre de formation professionnelle pour les femmes en France.

LA PREMIÈRE À AVOIR APPELÉ À L’UNION DES PROLÉTAIRES
“Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !” Telle est la célèbre devise du Manifeste du Parti Communiste, rédigé par Marx et Engels en 1848. Selon Madeleine Lasserre, historienne contemporaine interrogée par France Culture en 2003, c’est pourtant Flora Tristan qui a prononcé la première ce fameux slogan : “Reprise par Marx et Engels en conclusion du “Manifeste du Parti communiste”, publié en 1848, ce slogan est d’elle et non de Marx. De temps en temps, on va lui rendre ce qui lui est dû. » Si elle n’a jamais été complètement oubliée dans l’histoire des gauches et par le militantisme ouvrier, son héritage a été très largement mis de côté par les figures masculines de Marx et Engels. 

Elle souhaite que les travailleurs, sans distinction de sexe ou de religion, accèdent à la puissance politique et économique.

Dans tous les cas, Flora Tristan avait déjà cherché à répandre, bien avant Marx, l’idée d’une union du prolétariat au sein des milieux ouvriers. De son expérience auprès du monde ouvrier en Angleterre, elle en tire la nécessité pour le prolétariat de s’unir. Sans prôner l’élimination de la bourgeoisie, comme le fera Marx plus tard, elle souhaite que les travailleurs, sans distinction de sexe ou de religion accèdent à la puissance politique et économique. Cela implique donc que les femmes puissent exercer ces responsabilités et soient ainsi reconnues comme des citoyennes à part entière. Toutes ses théories sont mises en exergue dans son ouvrage Union ouvrière. 

Ses combats en matière de lutte féministe ont été précurseures de plusieurs décennies sur les décisions politiques, notamment en France. Le divorce sera de nouveau autorisé en 1884 par la loi Naquet, mais seulement pour “faute”. Il faudra attendre 1975 pour que le divorce puisse être possible par consentement mutuel ou pour rupture de la vie commune.


https://lespotiches.com/portraits/effacees/flora-tristan-oubliee-de-la-condition-ouvriere/

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ÉLECTIONS RÉGIONALES / DÉPARTEMENTALES 2021, ET LE FÉMINISME DANS TOUT ÇA ? , femmes, feminisme, politiques,

30 Juin 2021, 01:10am

Publié par hugo

 ÉLECTIONS RÉGIONALES / DÉPARTEMENTALES 2021, ET LE FÉMINISME DANS TOUT ÇA ?
19 juin 2021
-
Jade Bourgery

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Dans l’après-midi, le collectif Pourvoir Féministe a publié sur Twitter un thread pour le premier tour des élections régionales et départementales de dimanche. Cette publication reprend, en fonction de leurs compétences, ce à quoi ressembleraient une région et un département féministes. On vous fait le déroulé.

Dimanche 20 juin, c’est le grand jour du premier tour des élections départementales et régionales. Pourtant, selon l’institut de sondage Ifop, 60% des Français.e.s comptent s’abstenir d’aller aux urnes. Un chiffre encore plus élevé en ce qui concerne les 18-25 ans : 80%. C’est environ 4 jeunes sur 5 qui ne se déplaceront pas pour voter. 

Fréquemment boudées, les élections régionales et départementales ont pourtant un rôle décisif dans le quotidien des Français.e.s. Pour la journaliste Léa Sanchez des Décodeurs du Monde, interviewée à l’occasion du podcast “L’heure du Monde”, l’une des principales raisons est la méconnaissance des enjeux de proximité. “Le président, on voit tout de suite ce qu’il fait. Les députés, on voit assez clairement quelles sont leurs missions. Par contre, les conseillers régionaux et départementaux, leurs missions sont plus difficilement lisibles.”

RÉGIONS ET DÉPARTEMENTS, ÇA SERT À QUOI ?
La région a trois compétences majeures. La formation professionnelle, les transports collectifs (TER, organisation de la gare, parking etc.) et l’enseignement (construction et entretien des lycées etc.). Pour te donner un exemple concret, en 2020, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a mis à disposition 1.500 ordinateurs pour les étudiants boursiers et les lycéens afin qu’ils puissent suivre leurs cours en ligne. 

Côté département, l’une de ses compétences principales est l’action sociale. Elle concerne le RSA (Revenus de Solidarité Active), l’aide sociale à l’enfance, l’aide aux personnes âgées et handicapées. Mais il est également en charge de la construction, de l’entretien et du développement des collèges. Si tu es amatrice de vélo, saches également que tous ces nids-de-poules qui t’embêtent tant lorsque tu vas au boulot, c’est, encore une fois, le département qui s’en occupe. 


Bon à savoir, lorsque tu élis les conseillers départementaux et régionaux, c’est pour un mandat de 6 ans. Pour les départementales, ce sont deux candidats de genres différents qui se présentent. A l’inverse, pour les régionales, tu votes pour une liste.

A QUOI RESSEMBLE UN PROGRAMME FÉMINISTE ?
Pour composer ce « programme féministe », nous nous sommes inspirées du post du collectif « Pourvoir féministe ».


La région
SANTÉ
Dans ces champs de compétences, la région doit définir “les objectifs particuliers de santé”, mais surtout contribuer aux formations paramédicales. Est-il prévu la prise en compte des violences gynécologiques, obstétricales, racistes, validistes, grossophobes et transphobes ? Et la mise en place de formations pour prévenir les discriminations ? 

EMPLOI 
Pour ce qui est de la formation professionnelle, de la responsabilité des personnes à la recherche d’un emploi ou en pleine orientation et de l’accompagnement à la création d’entreprises, la région peut également mettre en place des modules sur l’égalité et les violences sexistes, racistes, validistes, LGBTphobes, grossophobes en milieu professionnel. 

Les femmes sont les grandes oubliées de l’insertion professionnelle alors qu’elles sont les premières précarisées. Qu’en est-il de celles présentes en zones rurales ? Ou encore des mères célibataires ? 

Existe-t-il un véritable accompagnement des personnes handicapées ? 

LYCÉE
Les entreprises d’entretien des lycées sont-elles volontaristes en matière d’égalité ? Ou sous-payent-elles leurs employé.e.s déjà précarisé.e.s ? En termes de recrutement et de gestion des équipes techniques, y a-t-il des formations à l’égalité ? 

L’orientation scolaire fait également partie des compétences de la région. Tu te souviens de tes rendez-vous avec ton conseiller d’orientation qui t’a bien spécifié que menuisier était un métier d’homme ? La réformisation et sensibilisation de ces équipes sur les notions de métiers “masculins” et “féminins” est aussi un point sur lequel la région peut travailler.

TRANSPORT
Les transports sont-ils accessibles aux PMR, personnes avec poussettes, personnes grosses ? Les agent.e.s ont-iels une formation sur la prise en charge des victimes de violences dans les TER ?

Le département
PROTECTION À L’ENFANCE
Très souvent, l’ASE est déléguée à des entreprises privées, un risque pour les enfants pris en charge. Mais qu’en est-il de l’arrêt du placement des enfants dans des hôtels ? Le proxénétisme y est monnaie courante et certain.e.s placé.e.s sont laissé.e.s à l’abandon. 

A revoir également, l’accompagnement des plus de 18 ans et des enfants handis qui représentent plus de 30% des enfants placés. 

LOGEMENT
Le département devrait pouvoir garantir rapidement des logements décents, sécurisés et accessibles aux victimes de violences intrafamiliales et à leurs enfants, ainsi qu’aux jeunes LGBTQIA+ en situation d’isolement ou confronté.e.s à des situations de violence. 

ALLOCATIONS FAMILIALES
La CAF, qui dépend du département, ne cesse de faire des contrôles abusifs ciblant trop souvent les femmes isolées, précaires, mères célibataires, personnes handies. 

Malgré une réforme des pensions alimentaires, la CAF manque encore de personnels dédiés à la récupération des pensions non payées. Faisant ainsi traîner les procédures et laisser trop longtemps les bénéficiaires en situations complexes. 

SÉCURITÉ
Le département devrait plus mettre l’accent sur la prévention des comportements LGBTphobes et virilistes dans le sport notamment. 

Cette liste (non exhaustive bien sûr) n’est pas là pour te faire culpabiliser de voter pour tel ou tel parti dimanche. Elle est là pour révéler qu’en matière de luttes intersectionnelles, chaque tremplin est important. Et qu’à n’importe quelle échelle, il est possible de mettre en place des mesures garantissant le bien-être de touste.


https://lespotiches.com/france/elysee/regionales-departementales-2021-et-le-feminisme-dans-tout-ca/

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Affaire Mila : La misogynie s’est étendue aux réseaux sociaux, femmes, feminisme,

30 Juin 2021, 00:30am

Publié par hugo

29 JUIN 2021
Île de France \ Société
Affaire Mila : La misogynie s’est étendue aux réseaux sociaux

Le 18 janvier 2020, Mila, 16 ans, publie une vidéo sur son compte Instagram où elle décrit l’islam comme « une religion de haine » et déclare mettre un « doigt dans le cul de votre Dieu ». Elle répondait à un internaute dont elle avait refusé les avances et qui l’avait injuriée en raison de son homosexualité, puis accusée de racisme. Dix mois plus tard, elle poste une autre vidéo dans laquelle elle s’en prend à ses détracteurs et blasphème à nouveau. Entre temps, Mila a reçu plus de 100 000 messages dont d’innombrables menaces de mort. Le 21 juin s’ouvrait un deuxième procès mené contre treize des harceleuses et harceleurs de Mila, auquel 50-50 Magazine a assisté. 

Un procès unique 

Du 21 au 22 juin midi, les treize prévenu·es ont pris la parole. Confus·es, nerveuses/nerveux, intimidé·es : certain·es disent regretter, d’autres s’excusent. Mila a 18 ans, tout comme certain·es accusé·es. Le plus âgé a 29 ans. Elles/ils sont étudiant·es en licence de psychologie ou d’anglais, en formation de douanier ou de bagagiste, en poste dans un lycée en tant qu’assistant d’éducation. Des « Monsieur et Madame tout le monde », qui se sont servi·es de leur téléphone pour harceler et/ou menacer Mila de mort. Elles/ils ne sont pas tous·tes musulman·es. Il y a aussi des athé·es et des chrétien·nes : ce ne sont ni des djihadistes en herbe, ni des salafistes en devenir. 

« Ça va venir chez toi, ça va te ligoter », « qu’elle crève la bouche ouverte cette sale pute », « je vais te lacérer le corps avec mon couteau », « faut la faire sauter »; des tweets, des messages privés sur Instagram, des commentaires, des mails que Mila a reçus par centaines et que le président du tribunal a patiemment lus avant de donner la parole aux prévenu·es. « J’ai été choqué », « je n’ai pas réfléchi », « j’ai envoyé ça sur un coup de tête » : voici les excuses que donnent les accusé·es pour justifier leurs pulsions meurtrières. Beaucoup ont agi sans réaliser les conséquences de tels actes. Un des prévenu·es a même écrit à la fin de son tweet : « je ne serai pas poursuivi car je suis blanc et athé » le président du tribunal sourit et quelques rires se font entendre. Accusé de cyber-harcèlement, il risque trois mois de prison avec sursis.

Le président du tribunal ainsi que Richard Malka, l’avocat de Mila connu pour sa défense de Charlie Hebdo, tentent tour à tour de comprendre. Comment peut-on proférer de telles insultes et menaces puis tout oublier le lendemain ? Comment en sommes-nous arrivé·es à une telle banalité du mal, pour que des jeunes hommes et jeunes filles puissent tenir des propos d’une telle gravité ? Rares sont les prévenu·es qui persistent dans leur vision intolérante de la religion. Elles/ils sont plusieurs à s’excuser auprès de Mila et à défendre son droit au blasphème et à la liberté d’expression. Pourtant, une étudiante en psychologie accusée d’avoir envoyé un mail à Mila dans lequel elle lui disait son envie de la torturer maintient devant le tribunal : « il faut respecter toutes les religions ». Reprise par Richard Malka, elle maintient que Mila a beau être dans son droit, le « respect des religions » est essentiel. Une telle affirmation est le signe d’une faillite de l’école laïque et républicaine. La laïcité, concept clé de notre constitution, demeure étrangère aux harceleuses/harceleurs de Mila.

Ce que nous dit le procès 

Ce qui n’aurait pu être qu’un « épiphénomène de récré » selon l’expression de l’un des avocat·es des prévenu·es s’est transformé en polémique et en débat national, avec pour l’instant deux procès à la clé. Les réseaux sociaux amplifient chaque parole tweetée ou écrite, pour le meilleur et pour le pire. Les mots ont perdu leur sens et les « sale pute » et les menaces de mort et de viol sont de plus en plus fréquents. Tous les jours en France, des journalistes femmes se font cyber-harceler. Selon l’European Women’s Lobby, les femmes ont 27 fois plus de chance d’être cyber-harcelées que les hommes. La misogynie s’est étendue aux réseaux sociaux et Mila ainsi que d’autres femmes victimes en sont la preuve. Car si Mila subit un tel déferlement de haine, c’est aussi, comme l’a rappelé son avocat, parce qu’elle est une femme lesbienne qui refuse d’être réduite au silence. Ce qui dérange dans son attitude, en plus de son orientation sexuelle, c’est qu’elle ne se tait pas. Au contraire : elle fait une deuxième vidéo, elle porte plainte, elle reste présente sur les réseaux sociaux. À la question « pourquoi ne pas tout débrancher ? » du président du tribunal, elle répond que couper les réseaux serait comme cesser de sortir dans la rue pour une femme ayant été victime de viol. Couper les réseaux reviendrait à l’isoler davantage, elle qui est déjà victime d’un ostracisme social et que l’Éducation Nationale n’a pas su protéger. Mila a été contrainte de quitter son lycée et de continuer les cours chez elle. 

Heureusement pour les victimes, le cyber-harcèlement, un phénomène récent, est de plus en plus pris au sérieux par la justice, même si les réactions de l’exécutif et du pouvoir législatif ont été longues à venir. En France, la législation contre le cyber-harcèlement n’est entrée en vigueur que l’été dernier, en août 2020 (loi Avia). Un parquet exclusivement dédié à la haine en ligne  vient d’être créé, et l’affaire Mila était sa première audience. 

Pour beaucoup, ce procès a été organisé à titre d’exemple dans le but de montrer que l’État français, après un naufrage collectif, reprenait l’affaire en main. Mais pour Mila, c’est déjà trop tard. Comme l’a souligné Richard Malka lors de sa plaidoirie, la vie de la jeune fille est brisée, au point qu’il lui a conseillé à plusieurs reprises de quitter la France, ce qu’elle a toujours refusé de faire. 

Mila est une personnalité clivante. On est « pour » ou « contre » Mila. Celles et ceux qui la soutiennent sont considéré·es comme islamophobes, celles et ceux qui ne la soutiennent pas sont accusé·es d’islamo-gauchisme. Récupérée par l’extrême-droite qui en fait un symbole, Mila demeure tout de même une adolescente d’à peine dix-huit ans, qui est restée dans la légalité tout le long de l’affaire. Elle demeure une jeune fille lesbienne ayant été attaquée pour son orientation sexuelle, puis pour sa prise de position sur la religion. L’urgence n’est pas de se positionner en faveur de Mila ou contre elle. L’urgence est de prendre en compte toutes les femmes victimes de cyber-harcèlement et de les défendre au moyen de lois et de procès, afin de sécuriser les espaces virtuels que sont les réseaux sociaux. L’urgence est aussi d’éduquer les jeunes générations, celles qui sont nées avec un ordinateur dans les mains ; expliquer le poids des mots, définir autant de fois que nécessaire la laïcité, avertir sur un usage abusif et malsain des réseaux sociaux. 

Victoria Lavelle 50-50 Magazine

 
https://www.50-50magazine.fr/2021/06/29/affaire-mila-la-misogynie-sest-etendue-aux-reseaux-sociaux/

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L’hymne des femmes , femmes, feminisme, LSF

29 Juin 2021, 02:29am

Publié par hugo

L’hymne des femmes


Sur l’air du Chant des marais
Nous qui sommes sans passé, les femmes,
Nous qui n’avons pas d’histoire [1],
Depuis la nuit des temps, les femmes,
Nous sommes le continent noir [2].
 
Refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout !
 
Asservies, humiliées, les femmes,
Achetées, vendues, violées,
Dans toutes les maisons, les femmes,
Hors du monde reléguées.
 
Refrain
 
Seules dans notre malheur, les femmes,
L’une de l’autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes,
Et de nos sœurs séparées.
 
Refrain
 
Le temps de la colère, les femmes,
Notre temps, est arrivé,
Connaissons notre force, les femmes,
Découvrons-nous des milliers !
 
Refrain
 
Reconnaissons-nous, les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes,
Ensemble, Révoltons-nous !
 
Refrain

L’hymne des femmes chanté par la Compagnie Jolie Môme, 2012
L’Hymne des femmes est une chanson créée collectivement en mars 1971 par des militantes féministes à Paris. Elle est devenue un emblème du Mouvement de libération des femmes (MLF) et plus généralement des luttes féministes francophones. Les paroles sont interprétées sur l’air du Chant des marais. Écoutez aussi cette interprétation, par les Choraleuses, en 2010.

Pour en savoir plus :

Hymne du MLF (Dictionnaire personnel du féminisme), Biscuits de fortune.
« Debout les femmes ! » L’hymne féministe va devenir un tube. On parie ?, L’Obs, 2017.
[1] Invisibilisées, les femmes sont les grandes oubliées de l’Histoire. C’est au début des années 70, dans la foulée des mouvements de libération des femmes, qui chantent cet hymne, que naît la recherche en Histoire des femmes.

[2] Au sens figuré « continent noir » désigne ici cette portion inapparente ou inconnue de l’humanité que constituent les femmes. C’est en effet par cette expression que Freud désigne « la vie sexuée de la femme adulte », que la psychanalyse ne parvient pas à comprendre.
http://8mars.info/hymne-des-femmes

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