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Journée internationale des toilettes : en Inde, des wc itinérants pour femmes , femmes,

20 Novembre 2021, 02:04am

Publié par hugo

 Journée internationale des toilettes : en Inde, des wc itinérants pour femmes
Des vendeuses de rue en Inde, le mercredi 19 février 2020.
Des vendeuses de rue en Inde, le mercredi 19 février 2020.
(AP Photo / Rafiq Maqbool)
21 FÉV 2020
 Mise à jour 19.11.2021 à 09:54 par 
TV5MONDETerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
Le 19 novembre est la journée mondiale des toilettes. Un enjeu lourd de conséquences sanitaires, sécuritaires économiques pour une femme sur trois dans le monde qui n'a pas accès à des latrines privées salubres. Dans l'ouest de l'Inde, la ville de Pune est désormais sillonnée de bus transformés en toilettes. Une initiative qui change la vie des femmes.

Comme bien des femmes indiennes, l'étudiante Suvarna Dongare redoute les longs trajets à faire pour aller au petit coin, les toilettes publiques propres et sécurisés se faisant rares en Inde. Elle a donc été agréablement surprise de découvrir, dans un parc de Pune, l'un de ces vieux bus repeints en rose et reconvertis en toilettes mobiles pour femmes par un duo d'entrepreneurs, qui les garent en divers lieux de cette ville de l'ouest de l'Inde. "Je suis allée au parc et j'avais urgemment besoin d'aller aux toilettes. Ces toilettes sont très confortables et donnent un sentiment de sécurité", décrit la jeune femme de 18 ans.


"Ses toilettes à elle" : hygiéniques et écologiques
Pour la modeste somme de cinq roupies (6,4 centimes d'euro), n'importe quelle femme peut monter à bord pour utiliser les toilettes, allaiter des bébés ou encore acheter des couches ou serviettes hygiéniques. Lancé en 2016 par les entrepreneurs Ulka Sadalkar et Rajeev Kher, le projet "Ti Toilet" - "Ses toilettes à elle" en marathi - compte 12 toilettes sur roues, chaque bus étant utilisé en moyenne par plus de 200 femmes par jour. Le dispositif est alimenté par l'énergie solaire, grâce à des panneaux photovoltaïques fixés sur le toit. 

Avoir accès à des toilettes propres et sûres est un droit fondamental pour les femmes.

Ulka Sadalkar, co-initiatrice du projet Ti toilet
Les toilettes : un enjeu de santé publique
Selon l'Unicef, près de 594 millions d'Indiens (la moitié du pays), ne disposent pas de toilettes privées salubres. Près de 60% des femmes de 16 à 24 ans n' ont pas accès aux protections hygiéniques et plus de 110 viols sont rapportés chaque jour... Face à ce fléau, un grand nombre de filles et de femmes se retiennent d'aller aux toilettes, d'autant que ce serait souvent en plein air, faute d'équipement.

"Nous estimons que les femmes méritent d'avoir accès à des toilettes propres et sûres et que c'est un droit fondamental pour elles", explique Ulka Sadalkar, co-initiatrice du projet. Les deux entrepreneurs programment d'ouvrir un millier toilettes mobiles de ce type à travers l'Inde au cours des cinq prochaines années.

"Nous avons prêté beaucoup d'attention à l'esthétique en reconvertissant ces bus et offrons des toilettes propres, avec des écrans de télévision, et des moniteurs de température ainsi qu'un assistant à portée de main", décrit-elle. Manisha Adhav, 40 ans, qui gère l'une de ces "pipimobiles", se sent "fière de travailler ici car nous faisons quelque chose pour les femmes... Les femmes me bénissent", raconte-t-elle, certains viennent ici de loin car il n'y a pas assez de toilettes publiques aux alentours".

19 novembre : pourquoi une Journée internationale des toilettes ?
Au moins 2 milliards de personnes dans le monde boivent de l’eau provenant d’une source contaminée par des matières fécales.
Chaque jour, au-delà de 700 enfants de moins de cinq ans meurent de diarrhées dues à de l’eau insalubre, des services sanitaires insuffisants et une mauvaise hygiène.
Chaque dollar investi dans des services sanitaires élémentaires rapporte jusqu’à cinq dollars, grâce au recul des maladies et aux gains de productivité, en plus de créer des emplois tout au long de la chaîne de services.
Sous l'impulsion du Premier ministre Narendra Modi, l'Inde, pays de 1,3 milliard d'habitants, a construit ces dernières années des millions de toilettes publiques dans le cadre du programme "Inde Propre". Mais le manque d'entretien, le défaut d'eau ou d'électricité font que nombre d'entre elles restent inutilisées, selon les experts.
 
A lire aussi dans Terriennes :
► Vingt millions de nouvelles toilettes en Inde : une avancée sanitaire et sécuritaire pour les Indiennes
► Journée internationale des toilettes, une affaire de femmes
► Les Indiennes veulent plus que des promesses électorales
► À Alger, sous le tunnel, confidences et coquetteries dans les toilettes pour dames
TV5MONDETerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
 Mise à jour 19.11.2021 à 09:54
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/inde-des-toilettes-itinerantes-pour-femmes-347834

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Théatre : "Les femmes de Barbe Bleue" ou les mécanismes du féminicide

20 Novembre 2021, 02:01am

Publié par hugo

 Théatre : "Les femmes de Barbe Bleue" ou les mécanismes du féminicide
<em>Les Femmes de Barbe Bleue</em> sur scène : Valentine Bellone, Valentine Krasnochok, Anne Knosp, Nelly Latour, Jordane Soudre. 
Les Femmes de Barbe Bleue sur scène : Valentine Bellone, Valentine Krasnochok, Anne Knosp, Nelly Latour, Jordane Soudre. 
©Juste avant la Compagnie
18 NOV 2021
 Mise à jour 18.11.2021 à 10:50 par 
TerriennesLiliane Charrier
Immortalisé par le célèbre conte de Perrault, le personnage de Barbe Bleue incarne l'auteur de féminicides en série. Dans sa pièce Les femmes de Barbe Bleue, la metteuse en scène Lisa Guez révèle, cristallisés par la figure du monstre venue de l'enfance, les mécanismes du féminicide tels qu'ils restent actifs au XXIe siècle. C'est à la fois drôle et en tragique résonance avec l'actualité des violences faites aux femmes. Entretien avec la metteuse en scène.

Cela commence comme dans le conte de Perrault qui serait mis au goût du jour, avec une jeune femme matériellement comblée par sa belle maison avec piscine et sa cuisine américaine. Cette femme est la dernière épouse de Barbe Bleue et, comme dans le conte, elle finit par passer outre les injonctions de son mari et lui désobéir. Son audace lui coûtera la vie.


Face au désarroi de la dernière épouse du bourreau, les précédentes conquêtes de Barbe Bleue - les mortes - racontent leur histoire d’émancipation qui a tourné court face à la violence du mari. Pleines de désir et de vie, ces femmes fantômes racontent comment elles ont été séduites et piégées, comment elles n’ont pas su s’enfuir… Elles racontent pour soutenir celle qui leur a succédé, pour l'encourager à partir avant qu'il ne soit trop tard. 

Le terreau de l'emprise
Pour sauver la dernière, il faut la convaincre d'échapper à l'emprise de l'homme et du désir. Lisa Guez explore là les limites de ce schéma qui, selon elle, est le terreau de l'emprise : "Aujourd'hui où tout a été bousculée, on est fragilisée. Il y a un retour au traditionnalisme et le désir de trouver des sens univoques à suivre. Ce fantasme créé un terrain favorable à l'emprise, en amour, au travail, comme dans tous les rapports."

Car Les Femmes de Barbe Bleue est autant une histoire de désir, d'emprise et de conditionnement que de féminicides. Fortes et humaines, les épouses du bourreau ne sont pas femmes à s'en laisser conter. Malgré tout, le charme vénéneux de l’homme les subjugue, les paralyse. Face à lui, elles perdent toute combativité. Elles vont excuser et minimiser ses bizarreries, son irascibilité et autres signaux d'alarme quand à la violence du personnage. 


Les récits croisés des cinq comédiennes - Valentine Bellone, Valentine Krasnochok, Anne Knosp, Nelly Latour, Jordane Soudre - résonnent de façon poignante avec l’actualité des violences faites aux femmes. Ils donnent un autre visage à la réalité des rapports de domination dans notre société, loin du manichéisme. L’homme n’est pas le monstre inquiétant que l’on repère à dix lieues à la ronde. Il peut être en dilettante, agressif, prédateur, passif... Quant à la femme, elle n’est pas non plus l'oie blanche dont la pruderie et la naïveté feraient une victime toute désignée.

Sensuelles et féminines, parfois provocantes, belles et intelligentes, parfois capricieuses, envieuses et vaniteuses, les épouses du Barbe Bleue de Lisa Guez sont des femmes d'aujourd'hui. Elles rêvent d'accomplissement, de sensations fortes, de mise en danger. 


C'est dans la zone grise où tout est encore possible que se joue l’intrigue : où l'on peut encore choisir d'être complice de son bourreau ou de puiser en soi, avec le soutien de son entourage, la force de refuser, l’énergie de tendre vers des pulsions moins mortifères. La pièce décline toute une gamme de situations et de registres qui révèlent, au cœur du drame, le pouvoir de réinvention de soi que toute femme recèle en elle.

Pièce drôle, parfois burlesque, Les Femmes de Barbe Bleue redonne corps et âme à des mots comme féminisme et féminicide, parfois désincarnés tant ils sont rebattus dans l'actualité. De l'humour car "quand l'émotion est trop forte, on se protège, on écoute pas," explique la metteuse en scène. La pièce est une création collective de six autrices - les cinq comédiennes et Lisa Guez - inspirées par le conte de Charles Perrault. 
 

Entretien avec Lisa Guez
Terriennes : d'où vient l'idée de réécrire le conte en mettant en scène les histoires des victimes, que l'on ne peut qu'imaginer en creux dans le conte de Perrault ?

Lisa Guez
Lisa Guez
© Yasmeen Besnier
Lisa Guez : Ce conte, mon grand-père me le racontait quand j'étais petite. Il se mettait dans le couloir pendant que j'étais dans la chambre. Seule la lumière filtrait par la porte et j'écoutais sa voix. A l'époque, le moment où il parlait de la jeune fille qui ouvre la porte et découvre les femmes assassinées par son époux, accrochées comme des trophées, m'avait beaucoup choquée.

Et puis à l'âge adulte, après avoir vécu, réfléchi à l'amour et la violence dans laquelle il peut nous faire basculer, j'ai eu envie de reprendre ce conte qui fait l'impasse sur la psychologie des personnages - qui, d'ailleurs, n'ont pas de nom : c'est la "Barbe Bleue" ou la "jeune fille". On ne connaît pas les motivations psychiques profondes qui mènent à l'action. Le lecteur n'a que des points de rendez-vous avec les personnages, qu'il peut questionner, comme un enquêteur, pour explorer plusieurs pistes. Différentes voies sont possibles pour retracer le chemin d'un point A à un point B dans l'imaginaire.
 
Pourquoi avoir écrit Les Femmes de Barbe Bleue à plusieurs mains ?

Comme tous les contes, Barbe Bleue recèle beaucoup de symboles qui résonnent différemment chez chacun-e. J'ai eu envie de confronter cette matière à l'imaginaire de cinq comédiennes que je connaissais bien. Je leur ai demandé à chacune d'imaginer le trajet d'une femme de Barbe Bleue, version contemporaine, en apportant, non pas un vécu qui aurait pu être le leur, mais leur énergie propre. Je leur ai demandé de se "fictionner", de partir de leur vie imaginaire pour tisser "leur" femme de Barbe Bleue. C'est pourquoi elles portent, dans le spectacle, leur vrai prénom dans la vie - Valentine, Anne, Nelly et Jordane.

Pourquoi tombe-t-on amoureuse d'un homme alors qu'il est inscrit dès le début qu'il est dangereux, peut-être même fatal ?

Lisa Guez, metteuse en scène

Toutes les cinq sont parties dans des directions différentes pour répondre aux questions profondes posées dans le conte. Au début, la jeune fille n'est pas du tout amoureuse de Barbe Bleue, et pourtant, elle finit par succomber : pourquoi tombe-t-on amoureuse d'un homme alors qu'il est inscrit dès le début qu'il est dangereux, peut-être même fatal ?

N'est-ce pas une pièce sur l'emprise ?

L'emprise est un mouvement conjoint : on y participe à deux. Quand nous avons posé les bases du spectacle, en mars 2017, la polémique #metoo n'était pas encore sur le devant de la scène. Heureusement, car cela nous aurait influencées, tordues, et j'espère que les spectateurs ne vont pas voir la pièce sous cet angle. 

Début 2017, nous avions toutes à peu près entre 26 et 30 ans, et la question qui nous habitait alors, c'était plutôt : comment être maitresse de notre vécu ? J'avais envie de mettre la lumière sur ce qui se passe à l'intérieur de nous. Comment peut-on résister, refuser une trajectoire d'emprise, et partir ? L'accent n'est pas mis sur le bourreau, qui est là en creux, bien que très présent.

Ces femmes-là, Je les comprends, je les connais. Elles ne sont pas fragiles, certaines sont puissantes, n'importe laquelle peut, à un moment donné, tomber dans ce piège.

Lisa Guez
La vraie question, c'est comment se constitue-t-on comme proie, sans même en avoir conscience ? Qu'est-ce qui conduit à écouter, rester, se marier avec cet homme ? Est-ce par autoconditionnement face aux fantasmes collectifs ? Ces femmes-là, Je les comprends, je les connais. Elles ne sont pas fragiles, certaines sont puissantes, n'importe laquelle peut, à un moment donné, tomber dans ce piège "coconstruit".
 
Représentation des <em>Femmes de Barbe Bleue</em> au Théâtre des Carmes, lors du festival off d'Avignon, le 19 juillet 2021 (Photo publiée sur le <a href="https://www.facebook.com/lisa.guez.1" rel="nofollow">compte Facebook de Lisa Guez</a>).
Représentation des Femmes de Barbe Bleue au Théâtre des Carmes, lors du festival off d'Avignon, le 19 juillet 2021 (Photo publiée sur le compte Facebook de Lisa Guez).

Le spectacle est fondé sur la solidarité entre les femmes...

Nos répétitions commençaient par beaucoup de confidences entre femmes, sur ce que nous avions traversé, les moments où nous avions pu réagir ou ne pas réagir, et pourquoi... Pour ma part, c'était un moment où j'essayais de m'envisager comme sujet, et pas objet de désir, donc de changer beaucoup de choses qui venaient de la manière dont j'avais été construite - et dont beaucoup de femmes le sont. Cette atmosphère intime de sororité transparaît dans le spectacle.

Seules, elles n'arrivent à rien. Si l'une réussit, c'est la victoire de toutes.

Lisa Guez
Nous avons créé un espace protégé où l'on peut tout se dire. Je dit souvent aux comédiennes qu'elles sont comme une équipe de foot : si elles veulent se libérer, elles doivent le faire ensemble. Avant la représentation, je leur dis qu'elles vont jouer un match, celui de l'équipe des femmes qui doivent s'en sortir ensemble, collectivement. Seules, elles n'arrivent à rien. Si l'une réussit, c'est la victoire de toutes.

Laquelle êtes-vous ?

J'ai de la tendresse et de l'admiration pour chacune. Je me reconnais dans toutes à un moment, aussi bien dans la petite fille qui se fait attraper par l'ogre que dans l'aventurière où la femme soumise. Je ne peux pas choisir.

C'est un spectacle que vous diriez féministe ?

Je n'avais pas envie de le proclamer féministe, non pas que je ne le sois pas, mais je ne voulais pas que le public y entre par la porte du militantisme. Chacun se forge son point de vue au fil de son cheminement à travers le spectacle. Reste que la pièce repose sur une tentative de s'affranchir, comme dans une lutte à l'intérieur d'un seul psychisme féminin.

Quand la jeune épouse ouvre la porte et découvre les femmes assassinées, c'est comme si elle découvrait toutes les vies qu'elle n'a pas vécues.

Lisa Guez
Sur un plan symbolique, les personnages sont autant d'instances de la psyché d'une femme, d'interdictions que l'on se met à soi-même et qui vont, un beau jour, assassiner nos désirs. C'est aussi pour cela que chacune des actrices joue "son" Barbe Bleue, pour illustrer comment lutter contre les forces qui nous mutilent, qui nous assignent des rôles qui vont à l'encontre de ce que nous sommes. Combien de femmes se sont réveillées un jour, après une existence parfaite, pour se dire qu'elles n'ont pas vécu leurs vies. Quand la jeune épouse ouvre la porte et découvre les femmes assassinées, c'est comme si elle découvrait toutes les vies qu'elle n'a pas vécues.

Comment les spectatrices accueillent-elles le spectacle ?

J'ai vu des femmes qui ont vécu ces situations complexes sortir en pleurs de la salle. j'ai vu ce genre de réactions très fortes, d'exorcisme. Le spectacle suscite aussi beaucoup de discussions, de débats.

Une réaction m'a marquée, c'est celle de ma grand mère, une femme parfaite qui a eu une vie exemplaire au service de son époux. Elle a eu cinq enfants et elle semble heureuse dans ce système patriarcal, mais après avoir vu le spectacle, elle m'a dit : "J'ai pensé à moi, à mes soeurs et à mes filles." Cette question générationnelle, je la ressens aussi profondément : des femmes se sont battues, avant nous. Elles n'ont pas toujours réussi, mais c'est parce qu'elles ont fait cette trajectoire que, aujourd'hui, à partir du point qu'elles ont atteint, nous pouvons faire nos propres chemins. D'ailleurs, dans le conte, si la survivante s'en sort, c'est parce qu'elle a écouté les autres...

Lisa Guez

Ancienne élève de l’école normale supérieure, Lisa Guez cofonde Juste avant la compagnie en 2009. À travers des pièces comme La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, puis Richard III et Macbeth de Shakespeare, la compagnie explore les figures du mal et de la violence en regard avec l’actualité.

La metteuse en scène est également enseignante à l’université de Lille 3, donne des ateliers d’écriture dramatique et intervient au centre psychiatrique Jacques Arnaud auprès d’adolescents et de jeunes adultes. Créée à partir d’improvisations, Les femmes de Barbe Bleue est la septième création de la compagnie.

Quel chemin avez-vous parcouru avec ce spectacle ?

Le spectacle a lancé notre carrière, à nous toutes, dans un métier qui, jusqu'alors, ne nous permettait pas de vivre. Nous l'avons créé par nécessité absolue, sans argent, sans accompagnement, on répétait dans des parkings, des squats... J'étais prof, l'une était clerc de notaire, une autre serveuse ou infirmière psychiatrique... Notre rêve, c'était d'être reconnues, de pouvoir faire ce qu'on veut de notre vie. Et il est en passe de devenir réalité. 

A lire aussi dans Terriennes :

► #MeTooThéâtre : les violences sexuelles en pleine lumière
► Tout sur les règles : dans "Chattologie", Klaire fait grr voit rouge
► Donald Trump : son meilleur imitateur est une femme
► Shirley Souagnon : appellez-la Monsieur ou Madame
► Au Québec, Mélanie Ghanimé, une humoriste qui décape et affiche son féminisme
► Humour et rire, au théâtre les femmes prennent la scène
►  Le rire de Zouc revient pour un soir dans le Jura
►  L'humoriste Sylvie Joly quitte la scène

Les Femmes de Barbe Bleue en tournée
THEATRE DE CHOISY LE ROI (94) - 18 novembre 2021
LA RENAISSANCE – MONDEVILLE (14) - 24 novembre 2021
THEATRE DE LA CROIX ROUSSE – LYON (69) - Du 30 novembre au 4 décembre 2021
THEATRE DU NORD – LILLE (59) - Du mardi 18 au samedi 22 janvier 2022
THEATRE LOUIS ARAGON – TREMBLAY EN FRANCE (93) - 27 et 28 janvier 2022
​POC – ALFORTVILLE (94) - 8 mars ANNULE
THEATRE – MAISON d’ELSA – JARNY (54) - 10 et 11 mars 2022
THEATRE PARIS VILLETTE – PARIS (75) – du 17 au 30 mars2022
LE PASSAGE – Fécamp (76) - 1er avril 2022
THEATRE DE POCHE – Chartres (28) – 7 mai 2022
THEATRE DU BOIS DE L’AUNE – Aix en Provence (13) - 12 et 13 mai 2022
NUITS DE FOURVIERE – Lyon (69) - 1er et 2 juillet 2022


https://information.tv5monde.com/terriennes/theatre-les-femmes-de-barbe-bleue-ou-les-mecanismes-du-feminicide-395417

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Précarité menstruelle : un fléau au Brésil, mais pas une priorité pour le président Bolsonaro

20 Novembre 2021, 01:57am

Publié par hugo

 Précarité menstruelle : un fléau au Brésil, mais pas une priorité pour le président Bolsonaro
Illustration publiée sur Instagram par le collectif féministe <a href="https://linktr.ee/coletivo_abertha">Coletivo aBertha</a> contre la précarité menstruelle.
Illustration publiée sur Instagram par le collectif féministe Coletivo aBertha contre la précarité menstruelle.
16 NOV 2021
 Mise à jour 16.11.2021 à 11:10 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
Au Brésil, des millions de femmes n'ont pas les moyens de s'acheter des protections menstruelles. Longtemps restée tabou, la précarité menstruelle s'invite aujourd'hui dans le débat public, depuis que la  loi prévoyant la distribution de serviettes gratuites aux plus démunies n'a pu aboutir. En cause : le président Jair Bolsonaro qui a imposé son veto, provoquant un tollé dans le pays.  

Comme des millions de Brésiliennes, Vanessa Moraes, 39 ans, ne peut pas s'acheter de produits d'hygiène intime, par manque de moyens. "Les serviettes hygiéniques sont trop chères, alors je finis par utiliser des couches ou des chutes de tissus", confie cette habitante du Complexo do Alemao, une des plus grandes favelas de Rio de Janeiro. Avec deux enfants de 11 et 12 ans à charge, cette femme noire aux longs cheveux châtains peine à joindre les deux bouts, même en cumulant son emploi de serveuse avec celui de conductrice de transport scolaire.

Quand une couche de mon fils se déchire, je la transforme en serviette hygiénique.

Vanessa Moraes, 39 ans

Son aîné, Hugo, est atteint de paralysie cérébrale et doit porter des couches culottes. Mais dès que l'attache d'une couche se rompt, pas de gâchis, Vanessa la transforme en serviette hygiénique de fortune, la rembourrant parfois avec un morceau de tissu. "Quand une couche de mon fils se déchire, je la transforme en serviette hygiénique​. Il faut bien se débrouiller", soupire-t-elle.

28% des Brésiliennes en précarité menstruelle
Une étude publiée en septembre par la marque de produits hygiéniques "Sempre Livre" indique que 28% des femmes brésiliennes aux faibles revenus, plus d'une sur quatre, souffrent de "précarité menstruelle", à savoir des difficultés pour se procurer des serviettes ou tampons pendant leurs règles. 


Selon l'antenne brésilienne de Girl Up, ONG fondée par l'ONU en 2010, une adolescente sur quatre dans le pays doit s'absenter de l'école plusieurs jours par mois, n'étant "pas en mesure d'avoir ses règles avec dignité". D’après un rapport de l’Unicef sur la pauvreté menstruelle au Brésil, 713 000 jeunes filles n’ont pas de toilettes ou de douches chez elles et plus de quatre millions n’ont pas accès à l’hygiène nécessaire dans les écoles.

Sur Instagram, Girl Up, qui espérait l'adoption de la loi 4968/2019 après son approbation au Sénat, réagissait au veto du président Bolsonaro et appelait à la mobilisation pour l'annulation du veto : "Les élèves du secteur public, les femmes en situation de vulnérabilité ou dans le système carcéral, ainsi que les jeunes  les mesures socio-éducatives, continuent de voir leur droit à la dignité menstruelle bafoué ! Alors faisons beaucoup de bruit pour que le Congrès arrête le veto. Pour que tout le monde soit #LivreParaMenstruar (libre d'avoir ses règles) !


Un paquet pour deux
Vanessa Moraes reçoit parfois des serviettes hygiéniques de la part de l'ONG "One by One", qui vient en aide aux familles ayant des enfants handicapés et fournit à ses bénéficiaires des fauteuils roulants ou des paniers repas.

Parfois, on a un paquet pour deux, voire pas de paquet du tout. Dans ce cas, je ne vais même pas à l'école.

Karla Cristina de Almeida, 15 ans

L'une d'elles est Karla Cristina de Almeida, adolescente noire de 15 ans, qui vit à Maré, une autre grande favela du nord de Rio. Elle doit souvent partager le paquet qu'elle reçoit avec sa soeur. "Parfois, on a un paquet pour deux, voire pas de paquet du tout. Dans ce cas, je ne vais même pas à l'école, j'ai déjà raté des cours à cause de ça", admet-elle.

Autre bénéficiaire, Miriam Firmino, 51 ans, a été contrainte d'utiliser des bouts de tissus à maintes reprises lors de ses règles depuis son adolescence, mais compte aujourd'hui sur des dons pour éviter que ses trois filles aient le même problème. "Pour pouvoir acheter des serviettes hygiéniques, ils faut qu'elles soient en promo. Quand on n'a pas les moyens d'en acheter tous les mois, on fait comme on peut avec ce qu'on a", dit-elle.

Distribution de produits alimentaires par l'organisation Covid Without Hunger dans le bidonville de Jardim Gramacho à Rio de Janeiro, au Brésil, le 22 mai 2021. 
Distribution de produits alimentaires par l'organisation Covid Without Hunger dans le bidonville de Jardim Gramacho à Rio de Janeiro, au Brésil, le 22 mai 2021. 
©AP Photo/Silvia Izquierdo
Enjeu de santé publique
Avec la pandémie de coronavirus, la précarité des familles n'a fait qu'augmenter. "À cause de la crise économique, beaucoup de femmes nous ont dit qu'elles avaient recommencé à utiliser des chutes de tissu, du coton, de la mie de pain, du papier ou autres quand elles avaient leurs règles", déplore Teresa Stengel, présidente de l'association One by One. "Nous avons vu des cas d'infections. La précarité menstruelle est un problème de santé publique", alerte-t-elle.


Véto présidentiel et tollé
Un projet de loi prévoyait justement la distribution gratuite de produits d'hygiène intime à plus de 5 millions de femmes - sur les 60 millions de Brésiliennes en âge d'avoir leurs règles - notamment des élèves issues de quartiers populaires et des détenues. Mais le président Bolsonaro a opposé son veto : selon lui, le texte ne précisait pas de source de financement et le contraindrait à "retirer des fonds du budget de la Santé ou de l'Education".

Bolsonaro a montré toute sa misogynie avec ce veto.

Marilia Arraes, députée Parti des travailleurs

Cette décision a déclenché une levée de boucliers, avec des réactions de nombreuses célébrités comme Preta Gil, fille du chanteur Gilberto Gil. "Dans quel siècle vivons-nous? Pourquoi nous devons nous battre pour des choses évidentes ? On nous manque encore de respect. La précarité menstruelle est une réalité depuis des années dans notre pays", écrit-elle sur Instagram. Marilia Arraes, elle, députée de gauche et à l'origine du projet de loi espère pouvoir faire annuler le veto présidentiel au Parlement : "Bolsonaro a montré toute sa misogynie avec ce veto. On ne peut pas se taire, on parle de la dignité de milliers de femmes", a-t-elle réagi.


Des distributions de protections périodiques gratuites aux sans-abri et aux personnes vulnérables ont eu lieu un peu partout dans le pays. Ainsi Collectifs féministes, groupes politiques ou organisations religieuses caritatives ont-ils répondu au veto du président Jair Bolsonaro. Des municipalités ont décidé de mettre en place des mesures similaires localement. C'est le cas à Rio, avec un programme de distribution de 8 millions de serviettes hygiéniques par an à plus de 100 000 élèves d'écoles municipales. 

A lire aussi dans Terriennes : 

► Santé : la précarité menstruelle en Afrique
► Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : les règles, entre tabou et sujet politique
► Tchad : fabriquer ses serviettes hygiéniques pour pouvoir aller à l'école
► Des tampons gratuits contre la précarité financière liée aux règles : l’Ecosse à l'avant-garde. Et ailleurs ?
https://information.tv5monde.com/terriennes/precarite-menstruelle-un-fleau-au-bresil-mais-pas-une-priorite-pour-le-president

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#Metoopolitique : harcèlement, agressions sexuelles, la parole se libère

20 Novembre 2021, 01:49am

Publié par hugo

 #Metoopolitique : harcèlement, agressions sexuelles, la parole se libère
Le monde politique mis en cause dans un nouveau mouvement de libération de la parole des femmes en France avec le mot dièse #Metoopolitique, lancé par une tribune signée par 285 femmes travaillant dans ce milieu.
Le monde politique mis en cause dans un nouveau mouvement de libération de la parole des femmes en France avec le mot dièse #Metoopolitique, lancé par une tribune signée par 285 femmes travaillant dans ce milieu.
©Assemblée nationale/officiel
Le monde politique mis en cause dans un nouveau mouvement de libération de la parole des femmes en France avec le mot dièse #Metoopolitique, lancé par une tribune signée par 285 femmes travaillant dans ce milieu."A la veille d’élections cruciales pour notre pays, nous exhortons les appareils politiques à écouter les victimes et à faire œuvre de prévention", écrivent 285 femmes, élues ou militantes dans un appel à un #metoopolitique. Des fresques de femmes dénudées ornent le plafond de la salle des pas perdus à l'Assemblée nationale... À quelques mois de la présidentielle française, 285 femmes politiques et membres de la société civile signent une tribune dans le quotidien <em>Le Monde</em> intitulée <a href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/15/nous-exigeons-que-le-monde-politique-prenne-enfin-en-compte-le-mouvement-metoo_6102086_3232.html" target="_blank">"Pour un #MeToo politique</a> : les agresseurs sexuels n'ont pas leur place aux élections de 2022". 
15 NOV 2021
 Mise à jour 17.11.2021 à 09:00 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
De la "petite blague" sexiste à l'agression sexuelle, le milieu politique, comme tous les autres, n'échappe pas au sexisme et aux violences qu'il engendre. Depuis la tribune publiée dans le quotidien français Le Monde par 285 femmes appelant à écarter "les agresseurs sexuels du monde politique", la parole se libère sur les réseaux sociaux et les témoignages affluent. Un Metoo qui prend toute son ampleur à cinq mois de l'élection présidentielle. 
Du sexisme en politique ? De l'affaire Denis Baupin aux moqueries autour d'une robe à fleurs de Cécile Duflot, ou encore des caquettements de poule lors de l'intervention d'une autre élue sous les ors de l'Assemblée nationale, qu'il s'agisse de procès ou de scènes aussi désolantes que célèbres, ces événements ont permis de mettre en lumière des actes qui, au quotidien, font bien des victimes dans les couloirs des institutions françaises et à l'ombre des partis politiques.

Et pourtant, de la "blagounette" sexiste à l'agression sexuelle, les choses ont-elles vraiment changé ?  

285 femmes élues ou militantes appellent à un #metoopolitique en France
©#metoopolitique
À cette question, qu'elles soient députées, maires, adjointes au maire, collaboratrices parlementaires, conseillères municipales, mais aussi membres de la société civile, citoyennes et militantes, elles sont 285 à répondre "non" et à réclamer un véritable #metoopolitique en signant, lundi 15 novembre 2021, une tribune publiée sur le site metoopolitique.fr et dans le quotidien français Le Monde.

Parmi les signataires figurent la députée et coordinatrice nationale de Génération Écologie Delphine Batho, ainsi qu'Albane Gaillot, députée du Val-de-Marne, Danièle Obono, députée parisienne, Alice Coffin ou encore Fatoumata Koné (présidente du groupe écologiste), toutes deux conseillères de Paris, Caroline De Haas, fondatrice de l'organisation féministe #NousToutes, Madeline Da Silva, maire-adjointe aux Lilas, en Seine-Saint-Denis et chargée de l'égalité femmes-hommes, mais également Aminata Niakate, avocate (que nous avions suivie dans Terriennes) et Camille Froidevaux-Metterie, philosophe, pour n'en citer que quelques-unes. 


"Nous, femmes travaillant dans le milieu politique, élues, collaboratrices, fonctionnaires, responsables associatives, militantes qui côtoyons régulièrement les hommes politiques, mais avant tout citoyennes, appelons le monde politique à une réponse d’ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants". Ainsi débute leur appel. 

"Au sein du Parlement, des mairies, des conseils départementaux et régionaux, des hommes mis en cause, parfois condamnés pour viol, pour agression sexuelle, pour atteinte sexuelle sur mineur, pour violences conjugales, sont élus, malgré les discours affichés sur la lutte contre les violences faites aux femmes, malgré nos alertes répétées. Qu’est devenue la grande cause du quinquennat ?", poursuivent-elles, interpellant ainsi le président français Emmanuel Macron qui a fait de la cause des femmes "grande cause du quinquennat" . 

C’est dire à quel point la condition des femmes et des victimes leur est indifférente.

Tribune dans Le Monde, 15 novembre 2021
Selon elles, la campagne présidentielle pose problème, compte tenu de la situation "délicate" de plusieurs candidats ou "potentiellement candidats", "déjà cités dans de nombreux témoignages d’agressions sexuelles. Cela ne les empêche pas, loin de là, de considérer qu’ils sont dignes d’occuper la magistrature suprême. C’est dire à quel point la condition des femmes et des victimes leur est indifférente. En juin 2022, nous élirons les membres de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, parmi les 577 députés, certains sont des auteurs de violences sexistes et sexuelles".

(Re)lire ► En France, dix-sept ministres femmes se dressent contre le harcèlement sexuel en politique

De la blague sexiste à l'agression sexuelle : des enquêtes dénoncent un climat nocif dans le milieu politique

Résultats de l'enquête de Chair Collaboratrice en 2019 :
►1 collaboratrice sur 2 rapporte avoir été victime de blagues sexistes ou sexuelles ou de propos déplacés sur son apparence ou sa vie personnelle

►1 collaboratrice sur 3 rapporte avoir été victime d’injures sexistes ou d’attitudes insistantes et gênantes

►1 collaboratrice sur 5 rapporte avoir été victime d’une agression sexuelle


En 2019, une l’association “Elues locales”, en partenariat avec le collectif #NousToutes, mène une enquête de terrain de vaste ampleur pour mesurer le sexisme dans les collectivités territoriales. Plus de 350 élus, dont 91% de femmes, élues à l’échelon municipal dans 300 collectivités, adressent des témoignages sur les violences sexistes et sexuelles. 40,1% des répondant.e.s déclarent subir du sexisme, dont 1/3 souvent. Dans l’immense majorité des cas, les propos sexistes ou à connotation sexuelle sont le fait de collègues élus.

Un rapport du HCE en 2019 indique que l’une des conséquences du sexisme en politique est  "parfois, l’abandon par les femmes de leur projet et le renoncement à toute responsabilité, préférant arrêter la politique que de subir du sexisme ou des violences". 

(Re)lire notre article Terriennes 
►Etat des lieux du sexisme en France : agir en entreprise, dans les médias et en politique
Mettre fin à l'omerta et à l'impunité des agresseurs
Insultes sexistes, mains aux fesses et "gros lourds tactiles – doux euphémisme pour évoquer des agresseurs sexuels", les signataires de la tribune réclament que l'on écoute les victimes, les militantes et que l'on écarte des responsabilités "ceux qui ont été condamnés pour violences conjugales, pour harcèlement sexuel, pour viol". 
 
La parole des femmes s’est libérée, mais à quand une libération de l’écoute, une réelle prise en compte dans les partis politiques.

Tribune publiée dans Le Monde
"Il est urgent d’agir. La parole des femmes s’est libérée, mais à quand une libération de l’écoute, une réelle prise en compte dans les partis politiques ?", s'insurgent-elles. 

En conclusion, elles invitent élus et cadres des partis à signer un engagement en trois points contre les violences sexistes et sexuelles en politique, et souhaitent "que chacune et chacun, victimes et témoins, citoyennes et citoyens, interpellent les partis sur leur engagement et leur détermination à éradiquer ces violences en leur sein".

#metoopolitique : la parole se libère 
Depuis sa publication, la tribune a reçu de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux. Mais surtout, ce qui frappe, ce sont les multiples témoignages postés par des femmes victimes d'agressions sexuelles commis par des élus ou hommes politiques et restés impunis. 

Une pétition #metoopolitique a été lancée en ligne sur le site de change.org. Le site créé à l'occasion de cette tribune invite à témoigner et fournit une liste des associations et lieux d'écoute pour les victimes, citant notamment la cellule de veille mise en place à l'Assemblée nationale afin de lutter contre le harcèlement, moral et sexuel, et les agissements sexistes. Un chapitre appelle aussi les cadres et dirigeant-e-s politiques à s'engager dans ce mouvement. 

Quelques heures après sa mise en ligne, le site www.metoopolitique.fr était inaccessible. Les initiatrices du mouvement évoquent un "hackage" et dénoncent une volonté de "museler la parole des victimes et empêchant l’engagement des élu·e·s en faveur de la prévention des violences sexistes et sexuelles en politique".
 

A l'occasion du 25 novembre "Journée internationale contre les violences faites aux femmes", de nombreuses manifestations sont organisées partout en France (et bien évidemment dans le monde), la première aura lieu ce samedi 20 novembre à Paris à l'appel du collectif NousToutes contre "TOUTES" les formes de violences sexistes et sexuelles et dans tous les milieux, le monde politique y compris...
 
A lire aussi dans Terriennes :

►Affaire Baupin : l'enquête pour agressions et harcèlement sexuels classée sans suite "pour prescription"
►"Les Mâles du siècle" : les combats féministes ont-ils vraiment changé les hommes ?
►​Féminisme et confinement, du pire vers le meilleur
►​Aminata Niakate, éprise de justice et d’égalité
►#NousToutes : raz-de-marée féministe contre les violences sexistes et sexuelles
►En France, dix-sept ministres femmes se dressent contre le harcèlement sexuel en politique
►Etat des lieux du sexisme en France : agir en entreprise, dans les médias et en politique
►Sexisme en France : de la blague à l'injure, à la radio ou sur internet, l'état des lieux alarmant du Haut Conseil à l'Egalité
►Vidéo - Présidentielle française, femmes et sexisme politique
►De quoi la jupe est-elle le nom ?
https://information.tv5monde.com/terriennes/quand-un-metoo-politique-432495

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Près de 300 femmes de gauche appellent les partis à "écarter les auteurs de violences sexuelles"

20 Novembre 2021, 01:45am

Publié par hugo

 Près de 300 femmes de gauche appellent les partis à "écarter les auteurs de violences sexuelles"
Sandrine Rousseau (EELV), l'une des signataires de l'appel aux partis pour "écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes"
Sandrine Rousseau (EELV), l'une des signataires de l'appel aux partis pour "écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes"
afp.com - Sameer Al-DOUMY
15 NOV 2021
 Mise à jour 16.11.2021 à 10:26 AFP 
© 2021 AFP
Près de 300 femmes politiques de gauche appellent les partis, lundi dans une tribune publiée dans Le Monde, à "écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes", estimant qu'ils soutiennent encore trop d'élus et de candidats mis en cause.

"Nous, femmes travaillant dans le milieu politique, élues, collaboratrices, fonctionnaires, responsables associatives, militantes qui côtoyons régulièrement les hommes politiques, mais avant tout citoyennes, appelons le monde politique à une réponse d'ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants", écrivent ces 285 femmes.

Celles-ci représentent un large arc de gauche, de l'eurodéputée Manon Aubry (LFI) à la sénatrice Laurence Rossignol (PS) en passant par la numéro 2 d'EELV Sandra Regol, la finaliste de la primaire écologiste Sandrine Rousseau et l'adjointe à la maire de Paris Hélène Bidard (PCF).

"Au sein du Parlement, des mairies, des conseils départementaux et régionaux, des hommes mis en cause, parfois condamnés pour viol, pour agression sexuelle, pour atteinte sexuelle sur mineur, pour violences conjugales, sont élus, malgré les discours affichés sur la lutte contre les violences faites aux femmes, malgré nos alertes répétées", dénoncent-elles.

"Une fois de plus et à la veille d'élections cruciales pour notre pays, nous exhortons les appareils politiques à écouter les victimes et à faire œuvre de prévention", ajoutent les signataires.

Selon elles, "le monde politique doit assumer ses responsabilités, écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes de ses rangs et faire preuve d’exemplarité dans les désignations".

"La parole des femmes s'est libérée, mais à quand une libération de l'écoute, une réelle prise en compte dans les partis politiques?", questionnent-elles, avant de conclure: "Nous exigeons que le monde politique prenne enfin en compte le mouvement #metoo".

Ont été à l'initiative de la tribune Fiona Texeire, collaboratrice d’élus, intervenante à Sciences Po Rennes, Mathilde Viot, cofondatrice de l'association "Chair collaboratrice", Madeline Da Silva, maire adjointe des Lilas (Seine-Saint-Denis), Alice Coffin, conseillère de Paris et Hélène Goutany, journaliste.

AFP
© 2021 AFP
 Mise à jour 16.11.2021 à 10:26
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/pres-de-300-femmes-de-gauche-appellent-les-partis-ecarter-les-auteurs-de-violences-sexuelles

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Quel avenir pour le genre neutre ?

20 Novembre 2021, 01:41am

Publié par hugo

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Quel avenir pour le genre neutre ?
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Quand "il" et "elle" rencontrent un nouveau camarade : le pronom "iel". Le pronom "iel" a fait son entrée dans l’édition en ligne du dictionnaire Le Robert et la nouvelle agite les esprits - l’Académie française a même été saisie du sujet. Comme le définit le dictionnaire de référence : "iel" est "le pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre". En clair, il ne désigne ni le féminin, ni le masculin, mais le neutre. Pourquoi cette entrée ? Le genre neutre est-il devenu nécessaire ou en train de devenir une norme ? 

Guillaume Erner reçoit Lila Braunschweig, chercheuse à Science PO en philosophie politique, auteure du livre "Neutriser. Émancipation(s) par le neutre", ed. Les liens qui libèrent.


https://www.youtube.com/watch?v=qvE1YlcLcFk&lc=z23mhvkpjqv0f1s3gacdp433i0jwrodejryuolapuihw03c010c

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Le pronom "iel" est une affaire linguistique en cours

20 Novembre 2021, 01:37am

Publié par hugo

Le pronom "iel" est une affaire linguistique en cours
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AFFAIRE EN COURS par Marie Sorbier

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Le pronom "iel" fait son entrée dans le dictionnaire; d’où vient-il ? Comment doit-on le conjuguer ? Petit point de grammaire avec Julie Neveux, linguiste et maîtresse de conférences à la Sorbonne.

Dictionnaire
Dictionnaire• Crédits : Karen BLEIER - AFP
Un nouveau découpage de la réalité
Le Petit Robert vient d’annoncer l’entrée du pronom non genré "iel" dans ses pages web. On peut désormais lire : "le pronom "iel" vise à désigner une personne quel que soit son genre." Ce pronom, apparu au début des années 2010, est une proposition émanant de la communauté LGBT qui ne se sentait pas représentée dans le système binaire de nos pronoms avec le "il" et le "elle".

Aucun des deux pronoms ne convient pour certaines personnes, donc ils ont proposé le pronom "iel". L'usage se répand doucement et il est surtout important au sein de la communauté LGBT .

Selon Julie Neveux, c’est un usage militant qui prend racine dans une injustice sociale, ici perpétuée par la langue, ainsi qu’un manque de représentation et de visibilité d’un certain type de personne. L’usage militant du mot "féminicide", par exemple, a convaincu le grand public qu’il y avait nécessité de décrire ce crime spécifique. Dans le cas de "iel" ce serait un type d’identité que ni "il" ou "elle" ne permet de définir correctement.

D'après l'expérience vécue par ces personnes non genrées, l’intégration du pronom "iel" résulte d’une avancée sociale, d’une réflexion sur ce qu’est le genre comme construction sociale et sur la langue comme système de représentation. Cela véhicule un certain découpage de la réalité qui jusqu’à présent se faisait seulement entre les hommes et les femmes.

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Inclure "iel" dans le dictionnaire de la langue française
Les lexicographes du Robert ont décidé d’inclure le pronom " iel" dans leurs pages numériques au mois d’octobre, avant que la polémique ne s’enflamme, selon Julie Neveux. Ils se sont rendu compte que sur leur site il y avait un certain nombre de requêtes inabouties, c’est-à-dire des locuteurs qui entraient dans le moteur de recherche le pronom "iel".

Les lexicographes ont considéré que leur site est un service public, gratuit, accessible à tous et qu’il est important de répondre à ces requêtes et donc de définir "iel".  Il y a, par conséquent, une volonté de remplir la mission proposée par un dictionnaire en ligne accessible à tous et d'informer les autres d'un usage, certes minoritaire, mais néanmoins existant.

Selon Julie Neveux, avec les nouveaux modes de communication et la révolution numérique, il y a un bouleversement, non seulement dans la façon dont une expression va se répandre au sein des différents locuteurs d'une langue ; mais également, par rapport à la visibilité de cette expression pour tout le monde. Les réseaux sociaux sont le lieu où le pronom "iel" est le plus utilisé. Désormais, pour les linguistes il est possible de travailler sur les nuances de sens et de se demander qui utilise ce pronom non genré et pourquoi.

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L’accord du pronom "iel" est une affaire linguistique en cours. Comment décliner les conjugaisons qui vont permettre d’insérer le pronom dans une phrase ?

Je travaille à la Sorbonne et cela fait déjà quelques années que j'ai des requêtes de mes étudiants qui disent ne pas se reconnaître dans "il" ou "elle" et qu’ils aimeraient bien que je les désigne en tant que "iel". C’est une réalité sociale que j'ai vu changer.

Comment faire avec les adjectifs ? Doit-on dire beau ou belle ? Selon la linguiste et maîtresse de conférences, il est important d’ouvrir un dialogue avec les principaux intéressés. Dans la langue française, le masculin reste la forme la moins marquée et c’est celle qui sert au neutre habituellement et qui recouvre aussi les locuteurs féminins.

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Selon Julie Neveux, également angliciste, l’anglais se prête plus facilement à la neutralité. Depuis longtemps, la majorité des locuteurs utilisent "they" au singulier, alors que c’est une forme de pluriel, pour faire référence à une personne dont on ne veut pas dire le genre. "A person came, they said.", "Une personne est venue, iel a dit" En espagnol, il existe une autre proposition qui suscite le débat, celle de la terminaison "e" pour ne pas devoir choisir entre les terminaisons "o" du masculin et "a" du féminin.

Il est clair que cette réflexion sur le fait de ne pas se reconnaître dans le masculin ni dans le féminin traverse d'autres langues que le français. Je pense que cela permet de relativiser et de se rendre compte que ce sont des mutations profondes et sociales et que c'est normal qu'elles finissent par affecter le langage parce que le français, comme toutes les langues vivantes, est perméable aux questions des personnes qui la parle.

CE CONTENU FAIT PARTIE DE LA SÉLECTION
LE FIL CULTURE
Une sélection de l'actualité culturelle et des idées  


https://www.franceculture.fr/emissions/affaire-en-cours/l-entree-dans-le-dictionnaire-du-pronom-iel

C EST  QUOI   ETRE UN HOMMES    AUJOURDHUIS  ,,,,????   C EST  QUOI  ETRE UNE FEMMES   AUJOURDSHUIS OU  LE CONTRAIRE  ???  MOI  ????  je ne suis pas sur  de  savoir  repondre a  cette  question ??? 

 

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Quel avenir pour le genre neutre ? ,

20 Novembre 2021, 01:35am

Publié par hugo

 Quel avenir pour le genre neutre ?
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LA QUESTION DU JOUR par Guillaume Erner

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Le pronom « iel » a fait son entrée dans l’édition en ligne du dictionnaire Le Robert. Que désigne-t-il ? Contraction des pronoms « il » et « elle », il renvoie au genre neutre dans la langue française.

Le pronom « iel » fait son entrée dans le dictionnaire Le Robert.
Le pronom « iel » fait son entrée dans le dictionnaire Le Robert.• Crédits : Crédits : dictionnaire.lerobert.com
Quand "il" et "elle" rencontrent un nouveau camarade : le pronom « iel ». Le pronom « iel » a fait son entrée dans l’édition en ligne du dictionnaire Le Robert et la nouvelle agite les esprits - l’Académie française a même été saisie du sujet. Comme le définit le dictionnaire de référence : « « iel » est « le pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre ». En clair, il ne désigne ni le féminin, ni le masculin, mais le neutre. Pourquoi cette entrée ? Le genre neutre est-il devenu nécessaire ou en train de devenir une norme ? 

Guillaume Erner reçoit Lila Braunschweig, chercheuse à Science PO en philosophie politique, auteure du livre « Neutriser. Émancipation(s) par le neutre », ed. Les liens qui libèrent.

Vous pouvez écouter l'interview en intégralité en cliquant sur le player en haut à gauche de cette page.

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Qu'est-ce que le genre neutre, et que désigne-t-il ?

Le genre neutre, si l'on pense au pronom "iel", peut désigner deux choses : il peut désigner une identification de personnes qui ne se reconnaîtraient pas dans le masculin ou le féminin ; mais il peut aussi désigner une manière de penser le genre au-delà de l'idée selon laquelle le masculin est le neutre.

Cette contraction des pronoms "il" et "elle" est-elle réellement utilisée ?

Elle l'est par des personnes qui se reconnaissent dans ce pronom, aussi dans des textes, par des chercheur.se.s. Je l'ai personnellement utilisé dans mon livre.

Il y a donc deux rôles différents ?

Oui, si l'on veut : celui d'identification d'une personne, et celui de pronom neutre plus général. Mais ce sont des rôles aussi complémentaires et qui visent à dépasser la binarité de la langue.

Qu'est-ce que cela change concrètement ?

Cela permet de ne plus exclure un certain nombre de personnes, mais aussi par exemple de ne plus désigner une assemblée d'hommes et de femmes composée à 90% de femmes avec le pronom "ils".   

Le français et les autres langues face au genre
Comment expliquer que l'usage du pronom neutre soit plus fréquent dans la langue anglo-saxonne que dans la langue française ?  

Il est plus facile, en anglais, de dégenrer la langue et d'utiliser le pronom neutre : le they, pluriel non-genré originellement. Ce qui est plus compliqué en français, c'est qu'il faut aussi genrer les adjectifs.

Dans les autres langues, y en a-t-il qui acceptent plus facilement le neutre, ou qui au contraire sont encore plus genrées que le français ?

Il faut noter que le neutre anglais a été utilisé comme une pratique délibérée de dégenrage de la langue. Les langues latines, en général, sont plus difficiles à dégenrer de cette manière-là. Mais par exemple, en Suédois, on utilise désormais le pronom "hen", qui désigne le genre neutre.

Est-ce que le débat très vif qu'il y a en France, on l'entend de façon aussi clivée dans d'autres pays ?           

Le débat sur le genre est clivant un peu partout, car il fait référence à des visions du monde très différentes. Mais la langue française est peut-être particulièrement concernée parce qu'elle est marquée par une forte binarité.

Les mouvements de la langue
Si le genre neutre se répand, qu'est-ce que cela va changer concrètement à la manière de parler ? Certains craignent un endommagement de la langue française. 

Il faut avoir une perspective plus large sur ces questions : la langue française évolue, et même les pratiques de genre en français ont évolué. On sait que l'idée selon laquelle le masculin l'emporte sur le féminin est quelque chose de récent, qui date du XVIIIe siècle, et qu'avant, les noms de métier étaient beaucoup plus féminisés : il y a eu un effacement du féminin.

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https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/le-pronom-iel-dans-le-robert-le-genre-neutre-est-il-en-train-de-devenir-une-norme

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Najat Vallaud-Belkacem, leçons féministes d'une crise , femmes,

20 Novembre 2021, 01:08am

Publié par hugo

Najat Vallaud-Belkacem, leçons féministes d'une crise
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TRACTS, LE PODCAST

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Tracts, le podcast |Quelles leçons féministes peut-on tirer de la crise sanitaire et environnementale ? Victimes de ces bouleversements, les femmes sont aussi les oubliées des décisions politiques quant à leur gestion, constate Najat Vallaud-Belkacem. Dans cette tribune, elle appelle à lier le combat féministe pour l'égalité à l'instauration d'une "démocratie du care", pour "une société qui reconnaisse enfin une valeur économique, politique et sociale au travail du soin".

 Najat Vallaud-Belkacem, lors de la 9e conférence européenne sur l'égalite entre les femmes et les hommes dans l'enseignement supérieur.
Najat Vallaud-Belkacem, lors de la 9e conférence européenne sur l'égalite entre les femmes et les hommes dans l'enseignement supérieur.• Crédits : Vincent Isore - Maxppp
C'était tout juste après le premier confinement. On acclamait les "premiers de corvées", celles et ceux qui prennent soin des autres, et l'on dissertait sur le "monde d'après" dans lequel celles et ceux dont nos vies dépendent au premier chef seraient reconnus à leur juste valeur, sur le plan social et économique. Seulement voilà, constate Najat Vallaud-Belkacem, directrice générale de l’ONG de solidarité internationale ONE, cette prise de conscience de "l'échelle des valeurs inversée" lors de la crise sanitaire, n'a pas été suivie d'effets politiques. 

Dans La Société des vulnérables. Leçons féministes d'une crise (Tracts Gallimard, 2020) qu'a elle signé avec la philosophe Sandra Laugier, l'ancienne ministre des Droits des femmes puis de l’Éducation revient sur ce paradoxe : alors qu'elles étaient soudainement visibles dans les reportages sur le travail des hôpitaux, écoles et magasins de proximité, "les femmes sont restées, tout au long de cette crise, les grandes absentes de la réflexion et de l’action politique, comme si la crise, qui révélait leur rôle, les maintenait au bord de la discussion, de la politique, toujours invisibles." Selon les deux autrices, cette contradiction s'exprime également dans la crise environnementale. "Là encore, les femmes sont les plus vulnérabilisées, et pourtant les moins présentes dans les réponses."

Dans cette tribune, Najat-Vallaud Belkacem dénonce cette mauvaise équation selon laquelle les femmes sont à la fois "les premières victimes" des crises, les "premières actrices du changement", et les "absentes des cercles du pouvoir". Pour cela, elle appelle à la valorisation d'une "démocratie du care" :

"Les leçons qu'on n'a pas su tirer à l'aune des précédentes crises environnementales, peut-être qu'on pourrait cette fois-ci les tirer à l'aune de la crise du Covid-19, souligne-t-elle, pour ne pas reproduire les mêmes échecs, les mêmes erreurs qui consistent à oublier des voix, des pans entiers de la société à l'échelle mondiale."

À LIRE AUSSI
CONFÉRENCES
Controverses sur le genre : mobilisations et luttes en temps de crise
Une production France Culture, en partenariat avec les éditions Gallimard. 

Retrouvez tous les Tracts Gallimard ici.


https://www.franceculture.fr/emissions/tracts-le-podcast/najat-vallaud-belkacem

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PAS UNE DE PLUS !!!!!!!!!!!!!

17 Novembre 2021, 15:57pm

Publié par hugo

STOP AUX  FEMINICIDE !!!!

PAS  UNE DE PLUS  !!!!!!!!!!!!!

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