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Le blog de hugo,

Covid et précarité menstruelle, les étudiantes les plus touchées en France , femmes, feminisme,

30 Mai 2021, 10:09am

Publié par hugo

 Covid et précarité menstruelle, les étudiantes les plus touchées en France
En France, l'association Règles élémentaires organise depuis 5 ans des collectes de protections hygiéniques auprès des marques et des grandes surfaces et à l'aide de bénévoles, les distribuent gratuitement à des femmes dans le besoin. 
En France, l'association Règles élémentaires organise depuis 5 ans des collectes de protections hygiéniques auprès des marques et des grandes surfaces et à l'aide de bénévoles, les distribuent gratuitement à des femmes dans le besoin. 
©Règles élémentaires
28 MAI 2021
 Mise à jour 28.05.2021 à 09:36 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
En 2021, près de 2 millions de Françaises subissent la précarité menstruelle. Le 28 mai, Journée internationale de l'hygiène menstruelle, l’association Règles élémentaires lance une nouvelle campagne médias. Selon une enquête portant sur 6 000 personnes en France, un tiers des sondé·e·s estiment avoir besoin d’une aide financière pour se procurer des protections périodiques. 
Comme tous les jours de l’année, l'association Règles élémentaires souhaite ce 28 mai, sensibiliser à la précarité menstruelle et briser le tabou des règles. Une grande collecte nationale de produits d’hygiène intime est prévue dans plusieurs enseignes d'hypermarchés ou de produits cosmétiques. L’association se lancera sur Tik-Tok ce jour-là, avec le soutien de divers influenceurs.ceuses, un filtre Instagram sera créé pour l’occasion.

Six personnalités ont accepté de prendre part à cette opération de sensibilisation digitale pour parler des règles face caméra : la créatrice du compte Instagram “Je m’en bats le clito” Camille Aumont-Carnel, la blogueuse Emanouela, la handballeuse professionnelle et créatrice de The V Box Estelle Nze Minko, la chanteuse Pomme, l’activiste, autrice et fondatrice de la newsletter Les Glorieuses Rebecca Amsellem et l’illustrateur Thomas Gravereau.
 
"Je me suis rendu compte de la précarité menstruelle assez jeune, je suis partie de chez moi assez tôt donc j'ai dû aller acheter mes propres produits et tout naturellement en regardant les prix, je me suis vite rendu compte que dans les gammes de prix, on était pas toutes égales par rapport aux règles.", raconte la championne de handball. "J'ai toujours acheté des tampons au même titre que j'ai acheté du café même si j'en bois pas parce que j'aime pas ça et ça m'a toujours amusé de voir la réaction de mes ami.e.s qui me posaient la question 'Mais Thomas pourquoi t'as des tampons dans tes toilettes?' en mode c'est pas quelque chose de normal et pas habituel. Et j'ai toujours posé la question 'pourquoi est-ce que j'en aurais pas? Je reçois des amies qui ont leurs règles chez moi, pourquoi est-ce-que je ne pourrais pas avoir des tampons pour les dépanner? " explique Thomas Gravereau, le seul homme à témoigner dans cette vidéo. 

Un "crédit menstruel" fictif et une "absente"
Depuis sa création il y a 5 ans, Règles Élémentaires a collecté et redistribué près de 5 millions de produits qui ont bénéficié à plus de 115 000 femmes, elle a développé six antennes en France qui lui permettent « de mener un certain nombre d’actions de sensibilisation au plus près des territoires ». L’association a créé une "plateforme de mobilisation citoyenne" mettant en relation les personnes souhaitant organiser des collectes (jeunes, retraités, chef·fe·s d’entreprises, collectivités, magasins…) avec sa centaine de partenaires assurant la redistribution des produits, comme la Croix-Rouge française ou Emmaüs. 

Malgré tout, il s'agit encore et toujours de lutter contre le tabou des règles, et d'informer concrètement sur les difficultés financières auxquelles doivent faire front toutes ces femmes. Alors pourquoi ne pas imaginer que les banques elles-aussi seraient de la partie ? C'est l'objectif de la campagne "Le Crédit Menstruel", lancée en 2020. "Ce produit bancaire fictif d’aide au financement des protections périodiques qui accompagne les femmes tout au long de leurs vies a été imaginé afin de sensibiliser le plus grand nombre de façon ludique et décalée à la précarité menstruelle et à son impact budgétaire, qui n’est pas anodin et relève d’une forme d’injustice", explique le site de l'association. Un message relayé depuis plusieurs mois dans les médias et dans les grandes gares de France. 
 
Visuel de la campagne le "Crédit menstruel", sur un écran situé dans le hall d'une gare parisienne. 
Visuel de la campagne le "Crédit menstruel", sur un écran situé dans le hall d'une gare parisienne. 
©Regles elementaires/agence Service plan
Marquer les esprits encore et toujours... Exemple avec cette autre campagne choc : "L’Absente". Pour la première fois dans l’histoire de la télévision, une présentatrice TV est absente de l’écran au moment de présenter la météo "parce qu’elle a ses règles". Excusée par la chaîne, cette absence met en évidence une réalité, chaque jour des femmes ne peuvent se présenter sur leur lieu d’études ou de travail en raison de leurs règles car elles n’ont pas les moyens de s’acheter des produits d’hygiène intime.
 

La vidéo démarre comme n'importe quel programme. Seule différence une fois la caméra ouverte sur le plateau : personne. Puis un texte s'affiche sur l'écran, décrivant le quotidien de celles qui ne possèdent pas les moyens pour s'acheter des protections hygiéniques. 
 
Résultats de la première édition du baromètre Règles Élémentaires et Opinion Way publiés à l'occasion de la Journée mondiale de l'hygiène menstruelle

La précarité menstruelle : un sujet qui concerne tout le monde, car 20% des femmes adultes y ont été confrontées, soit 1 Française sur 5,
- un sujet qui s'est imposé dans le débat public, car 76% des Français·es le considèrent comme un sujet de santé publique alors que le terme était inconnu en 2015,
- un sujet qui reste tabou dans la société - avec un manque d'enseignement persistant -, mais aussi particulièrement en entreprise car 44% des femmes ont elles-mêmes manqué le travail ou connaissent quelqu’un qui a déjà manqué le travail à cause de ses règles.

86% des Français·es sont favorables à l'accès gratuit à des protections de qualité pour toutes les personnes dans le besoin et dans toutes les structures publiques (auquel 76% des Françaises sont favorables).

73% des répondant·es souhaitent que le secteur privé crée des environnements de travail sans tabou et accueillants pour toutes les personnes qui ont leurs règles avec la mise à disposition de protections d’hygiène intime gratuites dans les entreprises
 
Prise de conscience politique et des avancées
Environ 1 500 distributeurs de protections périodiques gratuites devraient être installés sur les lieux de vie et d’étude des étudiant.e.s en France dès la rentrée prochaine, selon les annonces du gouvernement. "Nous travaillons notamment depuis plusieurs mois et années avec le ministère de la Justice, ce qui nous a permis d’obtenir la gratuité de cinq références de produits d’hygiène intime dans toutes les prisons et établissements pénitentiaires qui accueillent des femmes depuis la rentrée 2020. Ensuite, on a obtenu en février 2020 une expérimentation de gratuité de protections d’hygiène intime pour les plus démunies, qui a été reconduite pour 2021 avec un budget de 5 millions.", se réjouit Tara Heuzé-Sarmini, fondatrice et directrice générale de Règles Élémentaires, sur le site de carenews.com.
 

Au mois de décembre 2020, Emmanuel Macron annonçait des mesures concrètes pour lutter contre la précarité menstruelle à une heure de grande audience devant des millions de Français·es, une première historique pour un Président. "Parce que, quand on voit des femmes qui sont dans la très grande précarité, qui sont à la rue, elles vivent tout ce que vit un homme, d'épuisement physique, de réduction de votre durée de vie, de maladie qu'on contracte, d'humiliation, et elles vivent en plus deux chose, en effet la précarité menstruelle le fait d'avoir des règles dans la rue et de ne pas pouvoir acheter de quoi se protéger et de quoi être digne dans la journée, et puis le viol.", déclarait le chef de l'Etat, le 4 décembre 2020, sur le média en ligne Brut. Quelques jours plus tard, un budget de 5 000 000€ dédié à la lutte contre la précarité menstruelle était voté.

"Aujourd’hui, ce que l’on demande, c’est vraiment la généralisation de la gratuité dans tous les lieux clés accueillant du public en situation de fragilité : les foyers d’hébergement, les hôpitaux, les établissements scolaires… Nous appelons également à une plus grande sensibilisation dès le plus jeune âge sur le sujet des règles et les risques d’une mauvaise hygiène menstruelle et de la précarité menstruelle. Enfin, nous souhaitons une massification de l’installation de distributeurs de protections périodiques dans les lieux privés (comme les bureaux, restaurants, aéroports...) et publics (dans la rue, le métro…), pour que les règles soient visibles et deviennent un non-sujet", ajoute encore la fondatrice de l'association.

(Re)lire notre article >Précarité menstruelle en France : des protections gratuites pour les étudiantes
Covid et précarité : les étudiant.e.s les plus impacté.e.s
Dès le début de la crise sanitaire en mars 2020, la communauté étudiante a été l’une des plus impactées par la pauvreté. Pour rappel 20% des étudiant.e.s vivent sous le seuil de pauvreté. Pour la moitié de cette population estudiantine, une autre charge existe: celle de la précarité menstruelle.

Au vu du manque de données sur ce phénomène, par la FAGE (la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE)), l’Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF) et l’Association fédérative des étudiant·e·s picto-charentais·e·s (Afep) ont mené une enquête auprès de plus de 6 000 étudiant·e·s afin de visibiliser un sujet aux enjeux économiques, sociaux et politiques bien trop souvent passé sous silence. Les résultats publiés en février sont sans appel. 
 
Le coût des règles peut aller jusqu’à 20 euros pour la moitié des sondé·e·s à cause des dépenses liées — protections, mais aussi anti-douleurs ou encore linge de rechange. Au terme de cette enquête, des chiffres et témoignages révélateurs d’une réelle détresse sont ressortis: 1 étudiant.e.s sur 10 déclare fabriquer ses propres protections faute de moyens financiers (bouts de tissus, coton, …),  13% des répondant.e.s déclarent avoir dû faire un choix entre des protections menstruelles et des produits de première nécessité (nourriture, gel douche), et 7 % se disent en précarité menstruelle. 

Les conséquences de la précarité menstruelle sont nombreuses, comme le montre encore ce sondage. Tout d’abord il y a un fort impact sur la scolarité des personnes menstruées puisque. Comme le révèle l'enquête, 6 personnes sur 10 déclarent avoir déjà manqué les cours, leurs stages, de peur d’avoir des fuites ou de manquer de protections. Les conséquences sont aussi sanitaires : des étudiant.e.s portent leurs tampons, leurs serviettes plus longtemps que recommandé faute d’en avoir en assez grande quantité, s’exposant à des risques sanitaires comme le syndrome du choc toxique, des cystites, des infections, etc. 

Fin janvier 2020, l'Ecosse est devenu le premier pays au monde à voter la gratuité des protections périodiques. Début mai 2021, l'antenne irlandaise d'une grande enseigne de grande distribution décidait de distribuer gratuitement à l'aide de coupons, une boite de serviettes gratuites à ses clientes. 


 
A lire aussi dans Terriennes :
>Précarité menstruelle en France : des protections gratuites pour les étudiantes
>Précarité menstruelle : le défi d'une influenceuse sur Instagram, de la polémique à la bonne action
>Jouer au basket pour lutter contre le tabou des règles au Togo
>La première boutique spécialisée en menstruations ouvre ses portes en Suisse
>Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : les règles, entre tabou et sujet politique
>#RespectezNosRègles : le sang menstruel s'affiche sur Instagram
>Les règles : un enjeu majeur d'éducation et de santé publique en Inde
>Tout sur les règles : dans "Chattologie", Klaire fait grr voit rouge
>Des tampons gratuits contre la précarité financière liée aux règles : l’Ecosse à l'avant-garde. Et ailleurs ?
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 28.05.2021 à 09:36
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/covid-et-precarite-menstruelle-les-etudiantes-les-plus-touchees-en-france-410138

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Une femme au Louvre: Laurence des Cars à la tête du plus grand musée du monde , femmes, feminisme, emplois ,

30 Mai 2021, 09:07am

Publié par hugo

 Une femme au Louvre: Laurence des Cars à la tête du plus grand musée du monde
Laurence des Cars prendra la tête du Musée du Louvre en septembre 2021. Elle devient la première femme à diriger le musée le plus grand et le plus visité du monde depuis sa création en 1793.
Laurence des Cars prendra la tête du Musée du Louvre en septembre 2021. Elle devient la première femme à diriger le musée le plus grand et le plus visité du monde depuis sa création en 1793.
©FranckFerville / ministere de la Culture
26 MAI 2021
 Mise à jour 26.05.2021 à 17:15 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Le plus grand musée de la planète passe entre les mains d'une femme, pour la première fois en 228 ans d'existence. Laurence des Cars a été nommée à la tête du Louvre. Cette historienne de l'art, spécialiste du XIXème et du début du XXème siècle était déjà la première femme à diriger le Musée d'Orsay. De plus en plus de femmes sont à la tête de prestigieuses institutions culturelles en France. De quoi alimenter l'espoir peut-être d'y voir aussi plus de femmes artistes. 
Laurence des Cars, 54 ans, sera la première femme à accéder à la tête du Musée du Louvre à Paris, depuis sa création en 1793, le plus grand musée du monde par sa taille et par le nombre de ses visiteurs, 9,6 millions  en 2019 (10,2 millions en 2018, et 2,7 millions seulement en 2020, pour cause de Covid). Elle succèdera à Jean-Luc Martinez à partir du 1er septembre, a indiqué l'Elysée, confirmant une information de France Inter.

"C'est un coup de fil de la ministre Roselyne Bachelot qui me l'a appris. Mon coeur a battu très fort. Et j'ai pu partager cette joie avec mes proches. (...) Je remercie la ministre de la Culture et le président de la République de l'honneur qu'ils me font, de la confiance qu'ils m'accordent", a déclaré Laurence des Cars sur France Inter. 

Cette historienne de l'art du XIXe siècle et du début du XXe siècle dirige depuis 2017 le Musée d'Orsay, et le Musée de l'Orangerie depuis 2014. Elle s'est fait connaitre notamment à travers le chantier "Orsay Grand ouvert" visant à agrandir la programmation et les espaces. Elle a mis l'accent sur la diversité, les questions de société, l'importance d'attirer les nouvelles générations. En 2019, l'exposition "le modèle noir" avait été particulièrement remarquée.

L'article Terriennes>Musée d'Orsay : les muses noires en pleine lumière


De "L'origine du monde" à "La Joconde"
Fille du journaliste et écrivain Jean des Cars, petite-fille du romancier Guy des Cars, Laurence des Cars a suivi des études d’histoire de l’art à l’université Paris IV-Sorbonne et à l’Ecole du Louvre. Elle intègre l’Ecole nationale du patrimoine et prend son premier poste de conservatrice au Musée d’Orsay en 1994. Elle deviendra aussi commissaire de plusieurs expositions en collaboration avec des musées internationaux, comme le Metropolitan Museum of Art, la Royal Academy of Art de Londres ou le Musée Thyssen à Madrid. En juillet 2007, l'historienne est nommée directrice scientifique de l’agence France-Muséums, opérateur français chargé du développement du Louvre Abou Dhabi, puis promue dans le corps des conservateurs généraux du patrimoine en 2011.

"Dans un monde qui peut chahuter, rejeter le musée (...) Je veux m'adresser aux visiteurs de tous les âges et de toutes les origines socioculturelles ", déclarait-elle lors d'un entretien à l'AFP début avril. Elle y évoquait déjà sa vision d’un musée dont la programmation serait ancrée "au sein des grands enjeux de société, en attirant ainsi les nouvelles générations".

Un projet qu'elle pourra mettre en oeuvre à la tête du Louvre comme elle l'a confirmé à l'annonce de sa nomination :"Le Louvre a beaucoup de choses à dire à la jeunesse, elle sera au cœur de mes préoccupations en temps que présidente". A cet effet, elle n'écarte pas l'idée d'aménager les horaires d'ouverture du musée qui pourrait "être ouvert un peu plus tard dans la journée, si vous voulez que les jeunes actifs viennent".

Oeuvre emblématique s'il en est du musée du Louvre, pas question pour autant de faire voyager La Joconde, comme certain.e.s l'avaient proposé par le passé: "Non, c'est une œuvre très fragile", répond Laurence des Cars. "C'est un des bonheurs aussi des grands musées du monde que d'aller voir certaines œuvres dont on sait qu'elles ne bougeront pas".


Des oeuvres et des femmes
Parmi ses oeuvres préférées, "L'Origine du monde" de Gustave Courbet, un incontournable du Musée d'Orsay ... "C'est un souvenir que j'ai gardé lorsque j'étais toute jeune conservatrice il y a fort longtemps, j'avais eu à suivre la dation qui avait fait rentrer 'L'Origine du monde' dans les collections nationales, et c'était un dossier fabuleux à suivre. C'est un tableau icônique bien-sûr du Musée d'Orsay (...) et qui peut être présenté sans aucune forme de censure", se souvient Laurence des Cars dans une interview sur France Inter en juin 2020.

A (re)lire >Gustave Courbet, 200 ans : qui était Constance Quéniaux, la femme de "L'Origine du monde" ?

En 2019, le New York Times publiait un article intitulé "Faut-il encore exposer Gauguin ?" à l'occasion de l'exposition Gauguin à la National Gallery à Londres. Interrogée sur cette polémique, "un artiste qu'on regarde différemment aujourd'hui parce qu'il a eu des relations sexuelles avec de très jeunes filles et même des petites filles à Tahiti, et qui reste l'un des plus grands artistes français", comme le précise le journaliste, Laurence des Cars répondait: "Evidemment le comportement de Gauguin est à bien des égards totalement condamnable. Il serait d'ailleurs condamné dans un monde normal et moderne, il n'y a aucune ambiguité là-dessus. Mais il y a son oeuvre, et c'est toujours le débat entre l'oeuvre et l'artiste. Son oeuvre est profonde et d'une grande modernité. (...) Notre mission est d'accompagner l'oeuvre de Gauguin, il n'est pas question de le censurer mais de bien l'expliquer, et d'expliquer le contexte".  

De plus en plus de femmes, et du côté des artistes ?
La France compte de plus en plus de femmes à la tête de ses institutions culturelles. Laurence des Cars rejoint Catherine Chevillot qui a été reconduite en 2018 à la tête du Musée Rodin, Anne-Solène Rolland à la tête du service des Musées de France, Alice Gandin qui dirige depuis août les quatre musées du Mans, ou encore Chiara Parisi à la tête du Centre Pompidou-Metz, Emma Lavigne au Palais de Tokyo, et Camille Morineau à la Monnaie de Paris. Une évolution dont se réjouit cette dernière. "Un mouvement s’opère clairement avec ces nominations à des postes clés d'établissement public", déclarait sur Challenge.fr, Camille Morineau, fondatrice et présidente de l'association Aware - Archives of Women Artists Research & Exhibitions - qui oeuvre à replacer les artistes femmes du XXe siècle dans l'histoire de l'art. 

Nos articles à (re)lire:
>#WomenInCulture : la semaine des musées au féminin
>Nathalie Bondil, une femme à la tête du musée des Beaux-Arts de Montréal pour faire entrer l’art dans la vie
"Fort heureusement, les choses bougent, et nous assistons à une féminisation croissante des postes de direction des musées, ce qui n’est que justice au regard du nombre de femmes engagées dans les métiers de la conservation. La tendance est aujourd’hui largement internationale, et quelques femmes dirigent aujourd’hui la Tate, à Londres la National Gallery de Washington ou les musées du Vatican, à Rome, mais nous ne sommes pas si nombreuses, et il faut encore et toujours encourager toutes celles qui hésitent à franchir le pas d’une candidature à un poste de responsabilité", estime Laurence des Cars, sur le site du ministère de la Culture, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars.

Et les artistes femmes dans tout ça ? "En 2018, l'exposition Berthe Morisot mettait en avant cette grande peintre mais aussi les collectionneuses, mécènes, les femmes critiques d'art. C'est une question essentielle. -déclarait Laurence des Cars en juin 2020 - Mais les collections du Musée d'Orsay reflètent aussi une réalité. C'est qu'il y avait peu de femmes artistes au XIXème siècle, ou en tout cas reconnues par le système officiel. L'accès aux Beaux-arts par exemple a été extrêmement tardif pour les femmes. C'est donc une question qui me tient évidemment à coeur". 
 


Alors à la question faut-il des femmes pour mettre en lumière les artistes femmes ? La réponse est oui car beaucoup reste à faire. Selon le classement Artindex de 2020, à peine plus d'une vingtaine de femmes comptaient parmi les cent artistes les plus visibles dans le monde, contre 19 en 2018. A ce rythme là ... 
 

A lire aussi dans Terriennes:

>Et si on jouait à "Où sont les femmes dans les arts" ?
>Artistes et femmes, un site pour les répertorier et les mettre en lumière
>#WomenInCulture : la semaine des musées au féminin
>Guerrilla Girls, vengeuses masquées des femmes artistes occultées
>Journée du matrimoine : les artistes femmes se révèlent
>Musée d'Orsay : les muses noires en pleine lumière
>Belles de jour : une exposition autour des femmes, artistes et modèles
>Nathalie Bondil, une femme à la tête du musée des Beaux-Arts de Montréal pour faire entrer l’art dans la vie
>Berthe Morisot, peintre oubliée de l'impressionnisme, mise en lumière au Québec
>Berthe Morisot au musée d'Orsay : une impressionniste en pleine lumière
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 26.05.2021 à 17:15
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/une-femme-au-louvre-laurence-des-cars-la-tete-du-plus-grand-musee-du-monde-410208

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En Suisse, des femmes privées de passeport après leur divorce , femmes, feminisme, couples ,

30 Mai 2021, 08:50am

Publié par hugo

En Suisse, des femmes privées de passeport après leur divorce
Depuis la réforme de la loi sur les étrangers adoptée en Suisse, l’épouse ou l’époux d’origine étrangère peut, en plus de son passeport, perdre aussi son titre de séjour. Et le divorce conduire à une expulsion.
Depuis la réforme de la loi sur les étrangers adoptée en Suisse, l’épouse ou l’époux d’origine étrangère peut, en plus de son passeport, perdre aussi son titre de séjour. Et le divorce conduire à une expulsion.
©ville de geneve.ch
25 MAI 2021
 Mise à jour 25.05.2021 à 11:47 par 
Terriennes
 
avec Le Temps
Chaque année, l’administration suisse retire à près de 50 personnes, en majorité des femmes, leur nationalité à la suite de leur divorce, nationalité qu'elles avaient acquise par mariage. Des procédures intrusives, selon les défenseur-e-s des droits humains, qui mettent en danger ces femmes dont certaines risquent d'être expulsées du pays.
Kadidiatou Kamate est divorcée. Rien de plus banal, alors que près de la moitié des couples se séparent. Mais dans son cas, la fin de son histoire d’amour a aussi eu un impact inattendu sur sa nationalité. Car en quittant son mari, Kadidiatou, originaire de Côte d’Ivoire, a perdu son passeport suisse. Aujourd’hui, à presque 50 ans, elle risque aussi l’expulsion d’Yvoire, en France voisine, dans un cercle vicieux bureaucratique qui la laisse tremblante, l’angoisse chevillée au corps.
 
Kadidiatou Kamate, originaire de Côte d’Ivoire, a perdu son passeport suisse à la suite de son divorce. 
Kadidiatou Kamate, originaire de Côte d’Ivoire, a perdu son passeport suisse à la suite de son divorce. 
© Eddy Mottaz / Le Temps
L’annulation de sa naturalisation suisse a eu lieu en 2017, soit six ans après qu’elle eut obtenu le passeport à croix blanche et quatorze ans après son mariage. Ce que Berne lui reproche? D’avoir menti sur sa volonté de vie commune lors de sa demande de naturalisation en 2010. En 2012, Kadidiatou quittait en effet le domicile conjugal «avec ses enfants et a déposé plainte contre son époux en raison des graves violences dont elle avait été victime». Pour les autorités, aucun doute: en étant battue par son mari, Kadidiatou ne pouvait pas être honnête lorsqu’elle disait vouloir faire sa vie avec lui. Et donc ne s’est mariée que pour avoir la nationalité suisse. «Faux, répond-elle. Avec mon mari, je voulais que l’on règle nos problèmes et que l’on avance ensemble.»

Presque 50 annulations par an
Cette mère de trois enfants n’a pas joué de malchance: ce qu’elle a subi n’est pas rare. En moyenne, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) annule chaque année 49 naturalisations à la suite d’un divorce. La procédure n’est pas automatique: c’est au cas par cas que le service ouvre une enquête, possiblement donc suite à une dénonciation. Il s’agit, comme le mentionne l’article 36 de la loi sur la naturalisation entrée en vigueur en 2014, de prouver que la naturalisation a été «obtenue par des déclarations mensongères ou par la dissimulation de faits essentiels», «au plus tard huit ans après l’octroi de la nationalité suisse».

Le Tribunal administratif fédéral, puis le Tribunal fédéral, confirment tous deux la décision de Berne: «La communauté conjugale des époux n’était ni stable, ni tournée vers l’avenir au moment de la signature de la déclaration de vie commune puis au moment de l’octroi de la nationalité, et le couple était en proie à̀ d’importantes difficultés de longue date», écrivent les juges de Mon-Repos. Et pour cause, justifient-ils: Kadidiatou, victime de violences physiques et psychiques depuis 2005, avec des coups et des blessures constatées en 2009, un traitement pour son anxiété et de multiples scènes d’insultes racistes devant témoins, n’aurait pas pu, selon eux, être sincère quand elle a demandé la naturalisation facilitée en 2010.

Les autorités ne prennent aucunement en compte la réalité des violences conjugales.

Roxane Sheybani, avocate
Face à ces arguments, son avocate Roxane Sheybani n’en revient toujours pas. «C’est d’une violence inouïe. Parmi tous les aspects choquants de cet arrêt, je note que les autorités ne prennent aucunement en compte la réalité des violences conjugales, explique-t-elle. Considérer que les violences conjugales excluent la volonté matrimoniale, c’est ignorer l’état psychologique dans lequel la victime est plongée et maintenue, et la punir – une seconde fois – pour être tombée amoureuse d’un bourreau.» Elle a porté l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme et croise les doigts.

A-t-elle des chances de gagner? Nicolas Hervieu, juriste à Paris et spécialiste du droit européen, le pense. «Si la Cour laisse une grande marge d’appréciation aux Etats en matière de nationalité – souveraineté oblige –, elle est aussi particulièrement vigilante dans la lutte contre les violences domestiques.» La décision du Tribunal fédéral le surprend, car en droit français, souligne-t-il, la rupture de communauté de vie à la suite de violences conjugales peut justifier le refus de nationalité du conjoint violent. Mais l’inverse est peu probable, notamment car la loi française prévoit une disposition inverse.

Le droit a une vision extrêmement conservatrice de la famille, comme une entité stable et immuable. C’est rétrograde!

Pedro Da Silva Neves, avocat
Une autre affaire, jugée en février dernier au Tribunal administratif fédéral, révèle aussi à quel point les enquêteurs se faufilent dans l’intimité d’un couple pour en deviner les failles. Dans ce cas, une Brésilienne voit sa naturalisation annulée suite à son divorce, prononcé en 2014. Pour justifier leur décision, les autorités estiment que la «communauté conjugale était instable et péjorée» depuis plusieurs années, du fait de l’infidélité du mari et de sa dépendance à l’alcool. La femme a eu beau répéter qu’à l’époque elle voulait sauver son couple, malgré les hauts et les bas, rien n’y a fait: elle a perdu son passeport suisse.

«Cela ressemble beaucoup à une accusation pénale, mais sans les garanties d’une procédure pénale, car ici on renverse le fardeau de la preuve, s’offusque son avocat, Pedro Da Silva Neves. Ma cliente est accusée d’un comportement frauduleux, et c’est à elle de prouver son innocence. Au-delà des aspects techniques, cela pose des questions philosophiques que tous les couples connaissent! Qu’est-ce qu’un mariage stable? Sincèrement, tous les couples du monde vivent des crises. Mais avec la naturalisation facilitée, c’est comme si ces crises étaient interdites, prohibées. Le droit suisse actuellement en vigueur a une vision extrêmement conservatrice de la famille, comme une entité stable et immuable. C’est rétrograde!»

Double peine
La perte de la nationalité suisse n’est pas la seule conséquence d’une telle procédure. Car depuis la réforme de la loi sur les étrangers, l’épouse ou l’époux d’origine étrangère peut, en plus de son passeport, perdre aussi son titre de séjour. Et le divorce conduire à une expulsion. Pour Pedro Da Silva Neves, ce système fait que l’époux étranger devient otage de son ou sa partenaire.

A Yvoire, Kadidiatou Kamate est soutenue par tous ses amis. Grâce à son travail et son implication dans la communauté locale, elle a refait un dossier pour obtenir un permis de résidence en France. Sa fille aînée, issue d’un premier mariage, a vu également sa naturalisation annulée. Elles espèrent toutes deux que la Cour européenne des droits de l’homme reconnaîtra leur honnêteté. Les fins de mois sont dures: son ex-mari ne lui verse pas la pension alimentaire qu’il lui doit, et ses aides sociales ont été suspendues quelques mois. «Aujourd’hui je me bats pour mes enfants, répète-t-elle. Tout ce que je demande, c’est de vivre en paix.»
 

Article original à retrouver sur le site Le Temps publié ici dans le cadre de notre partenariat

A lire aussi dans Terriennes :
>#MeToo en Suisse : quels effets de la "libération de la parole" dans les entreprises ?
>Votation suisse sur le port du niqab : une jeune convertie témoigne
>La première boutique spécialisée en menstruations ouvre ses portes en Suisse
>Egalité salariale femme-homme : un index en vigueur en Suisse
>Congé paternité : la Suisse dit oui
>Suisse : une entreprise condamnée pour un licenciement après un congé maternité
Terriennes
 
avec Le Temps
 Mise à jour 25.05.2021 à 11:47
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https://information.tv5monde.com/terriennes/en-suisse-des-femmes-privees-de-passeport-apres-leur-divorce-406536

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PROTECTION REUTILLISABLE , SERVIETTE REUTILISABLE ET CULOTTE MENSTRUELLE

30 Mai 2021, 01:17am

Publié par hugo

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Laureen Genthon : “l’engagement phare du mandat c’est la création d’une Maison des Femmes à Nanterre”, femmes, feministes

29 Mai 2021, 01:00am

Publié par hugo

 Île de France \ Politique \ Vidéos 50/50
Laureen Genthon : “l’engagement phare du mandat c’est la création d’une Maison des Femmes à Nanterre”

Laureen Genthon fut responsable de la commission féminisme de l’Union des Etudiants Communistes (UEC). Aujourd’hui, elle est conseillère départementale des Hauts de Seine et adjointe au maire de Nanterre, déléguée aux droits des femmes, une toute nouvelle délégation. Elle a pour ambition la mise en place d’un lieu d’accompagnement des femmes et des enfants victimes de violences, d’un centre de ressources sur les droits des femmes, la formation des agent·es de la ville sur les violences… Le projet qui lui tient particulièrement à cœur est la création d’une Maison des Femmes. 

Propos recueillis par Caroline Flepp 50-50 Magazine

Vidéo Rafaël Flepp 50-50 Magazine

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Étiquettes : Politique Ile-de-France


https://www.50-50magazine.fr/2021/05/27/laureen-genthon-lengagement-phare-du-mandat-cest-la-creation-dune-maison-des-femmes-a-nanterre/

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Tenzin Palmo, anglaise bouddhiste, ermite et féministe , femmes, feministes ,

29 Mai 2021, 00:59am

Publié par hugo

 26 MAI 2021
Monde
Tenzin Palmo, anglaise bouddhiste, ermite et féministe
Tenzin Palmo
«En quoi un pénis est-il essentiel pour atteindre l’Éveil ?» s’interroge révoltée la nonne Tenzin Palmo qui a vécu 12 ans dans une caverne en tant qu’ermite et a monté des couvents. Rien ne prédisait que Diane Perry, jeune anglaise d’origine modeste, à devenir un jour une figure emblématique bouddhiste, sous le nom de Tenzin Palmo, ainsi qu’une fervente féministe !
Née en 1943 à Londres, Diane est orpheline de père à l’âge de 2 ans. Sa mère travaille pour élever ses 2 enfants entre les ménages et les séances de spiritisme auxquels la fillette assiste. Très jeune, elle sent qu’elle est encline à l’introspection et a l’impression de sortir de son corps lorsqu’elle dort. Elle est fascinée par l’Asie et passe des heures à dessiner des femmes aux traits asiatiques habillées en kimono.

Adolescente, les thèmes de la souffrance, de la vie après la mort l’interpellent. Elle se met à étudier le christianisme et le coran. A 15 ans, elle pratique le yoga. A 18 ans, elle découvre le bouddhisme et rejoint la Buddhist Society, la plus ancienne organisation bouddhiste d’Occident. Elle se sent proche du bouddhisme tibétain et sa voix intérieure lui indique qu’elle est une Shangpa kagyupa, c’est-à-dire une nonne appartenant à l’une des huit lignées de transmission du bouddhisme au Tibet. Cette lignée particulière développée vers le Xème siècle a été fondée par deux femmes, Nigouma et Sukhasiddhi. Diane se met alors à étudier le tibétain et côtoie des lamas exilés en Angleterre dont Chögyam Trungpa, auteur des premiers best-sellers bouddhistes dans les années 70.

La jeune femme décide de partir à la recherche de son maître. En 1964, elle embarque sur un cargo pour l’Inde et devient professeure d’anglais dans un école de moines. A 21 ans, elle se présente devant Khamtrul Rinpoché pressentant qu’il est son maître. Elle est ordonnée, se rase le crâne et reçoit le nom de Tenzin Palmo. Elle suit son maître au monastère de Tashi Jong, seule femme parmi une centaine d’hommes où elle est plutôt mal accueillie en tant qu’occidentale et femme.

Puis, la jeune femme aux yeux bleus perçant demande à devenir une Togdenma, la forme féminine des Togden, c’est-à-dire une cheffe spirituelle comme il en existait autrefois avant la révolution culturelle en Chine. Les moines refusent sa demande. En effet, les nonnes au Tibet n’ont pas accès à un enseignement profond et vivent dans de petits couvents. Elles sont réduites à effectuer des rituels simples, à réciter des prières pour la population et, surtout, à travailler au service des moines comme servantes. « En quoi un pénis est-il essentiel pour atteindre l’Éveil ? » s’interroge révoltée Tenzin Palmo.

La retraite dans une grotte

A 26 ans, elle décide d’effectuer une longue retraite dans une grotte dans une région de l’Himalaya perchée à 4300 mètres d’altitude. Elle se prépare mentalement pendant 6 années. Après 12 ans passés dans sa caverne, elle sort de son état d’ermite à l’âge de 45 ans pour des raisons administratives, son passeport arrivant à échéance. Tenzin Palmo retourne donc en Europe, anime des conférences, publie des livres, lève des fonds puis s’installe en Inde. Elle rencontre le Dalaï-Lama qui l’autorise à créer un couvent de nonnes désirant étudier dans la tradition Drukpa Kagpy, un courant de pensée dominant chez les bouddhistes. Dans son école-couvent, on y enseigne la philosophie, la tradition des textes sacrés, le tibétain et la méditation. Des diplômes y sont décernés.

Elle crée également l’alliance des nonnes non himalayennes pour les Occidentales, Vietnamiennes ou Thaïlandaises. En 2008, sa Sainteté le Gyalwang Drukpa, l’une des plus hautes autorités spirituelles du bouddhisme tibétain lui décerne le titre honorifique de Jetsunma. En 2013, elle préside l’association internationale de femmes bouddhistes.

Aujourd’hui à 78 ans, Jetsnunma Tenzin Palmo continue de donner des conférences dans le monde entier, à s’occuper de son couvent et à lutter pour que les nonnes aient les mêmes chances d’accès à l’ordination, à spiritualité égale, que les moines. Et quand on lui demande ses projets, elle répond avec un sourire lumineux : « je fais le vœu de continuer à renaître sous une forme féminine jusqu’à ce que j’atteigne l’Éveil. » Attendons donc la prochaine réincarnation de Tenzin Palmo pour une égalité spirituelle en pleine conscience…

Laurence Dionigi, 50-50 Magazine

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https://www.50-50magazine.fr/2021/05/26/tenzin-palmo-anglaise-bouddhiste-ermite-et-feministe/

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Comment s'assurer du consentement de l'autre ? , articles femmes hommes, respect

28 Mai 2021, 23:24pm

Publié par hugo

 Comment s'assurer du consentement de l'autre ?
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"Le consentement, c'est pour éviter des choses qui vont avoir des conséquences hyper fortes pour les victimes." Comment être certain du consentement de l'autre ? Louise Delavier donne des pistes pour s'en assurer.

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Avec les culottes menstruelles, les règles aussi passent au zéro déchet , femmes,

28 Mai 2021, 22:45pm

Publié par hugo

 Avec les culottes menstruelles, les règles aussi passent au zéro déchet
HYGIENE INTIME Grâce aux culottes menstruelles, on peut avoir des règles plus respectueuses de son corps et de la planète


Anissa Boumediene
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Publié le 28/05/21 à 09h15 — Mis à jour le 28/05/21 à 16h18

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Grâce aux culottes menstruelles, les règles passent aussi à l'heure du zéro déchet.
Grâce aux culottes menstruelles, les règles passent aussi à l'heure du zéro déchet. — Elia lingerie
Désormais, la tendance du zéro déchet concerne aussi les règles.
Abandonner les protections hygiéniques jetables pour des culottes menstruelles permet d’avoir des règles qui ne polluent ni notre corps, ni la planète.
En prime, on peut en trouver de jolies.
Deux milliards. C’est le nombre de tampons et de serviettes jetés chaque année rien qu’en France. Des protections jetables non recyclables qui sont régulièrement mises en cause en raison des substances chimiques et autres résidus de pesticides que nombre d’entre elles contiennent.

Heureusement, des alternatives plus respectueuses du corps et de l’environnement existent. A l’occasion ce 28 mai de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, 20 Minutes s’intéresse aux règles en mode zéro déchet.

Des protections hygiéniques polluantes
Glyphosate, matières plastiques issues de la pétrochimie, phtalates et dioxines : on l’a dit, la composition des protections hygiéniques jetables est régulièrement pointée par les associations de consommateurs, qui alertent face à la présence de « résidus potentiellement toxiques » contenus dans les tampons et serviettes. Une composition source de pollution, comme le souligne l’Agence de la transition écologique (Ademe), qui a étudié « les impacts environnementaux des protections hygiéniques absorbantes ».

Et ces produits (qui recouvrent également les couches pour bébé et les protections contre les fuites urinaires) polluent à toutes les étapes, de leur production et l’extraction des matières premières à leur fin de vie. « La production des fibres et matières textiles, la consommation d’électricité et de chaleur pour assembler les différents composants, contribuent au changement climatique [avec l’émissions de gaz à effet de serre] et à l’épuisement des ressources fossiles », relève l’Ademe. Un processus qui a aussi « un impact sur la santé humaine et l’écotoxicité aquatique ».

Au cours de sa vie, une femme utilisera jusqu’à 15.000 protections hygiéniques jetables. Or, une serviette met entre 500 et 800 ans à se décomposer. Une fois à la poubelle, tampons, serviettes et leur emballage plastique finissent enfouis ou incinérés. A ce rythme, avoir ses « ragnagnas » coûte bonbon : en moyenne 3.000 euros dans une vie, rien qu’en serviettes et tampons.

« J’ai eu mes premières règles zéro déchet, je me sens "consommactrice" ! »
En comparaison, les culottes menstruelles, lavables et réutilisables – et dont certaines ont un pouvoir d’absorption équivalent à quatre tampons –, permettent d’éviter une quantité importante de déchets. « On peut exprimer sa sensibilité écolo au quotidien, que ce soit avec des vêtements produits de manière écoresponsable ou en adoptant une alimentation bio et en vrac. Alors pourquoi pas avec les règles ?, s’interroge Laure, qui a récemment acheté et testé deux culottes menstruelles. J’utilise encore des tampons, et je ne me vois pas faire sans, notamment l’été à la plage. Mais je trouve intéressant de réduire mes déchets de règles simplement avec deux culottes achetées au supermarché ». C’est le cas de l’enseigne Naturalia, qui commercialise depuis quelques mois une culotte menstruelle très performante, bio, éthique et made in France.

Parmi les marques disponibles dans l’Hexagone, la lingerie Elia s’inscrit dans une démarche vertueuse globale. « Notre lingerie menstruelle est 100 % made in France, en coton bio certifié, et fabriquée avec des fibres végétales absorbantes issues de forêts gérées de manière écoresponsable, pour assurer une meilleure préservation des ressources. On a même a mis en place un algorithme prédictif qui permet d’anticiper les commandes, pour ne produire que la juste quantité de culottes », explique à 20 Minutes Marion Goilav, sa cofondatrice.

Des arguments qui ont convaincu Melissa, qui vient de se convertir aux culottes menstruelles. « Depuis quelques années, on parle beaucoup plus de consommation zéro déchet et de problématiques liées à la santé des femmes, comme le syndrome du choc toxique causé par les tampons, que j’ai utilisés pendant de nombreuses années. On m’a diagnostiqué une endométriose, et même si le lien de causalité n’est pas avéré, j’ai fait le choix d’arrêter totalement les tampons. Mais à chaque cycle, je remplissais la poubelle de la salle de bain avec mes serviettes moyennement confortables et qui me donnaient l’impression de porter une couche. Alors j’ai eu envie de passer au zéro déchet. On était en plein reconfinement, en télétravail, je me suis dit que c’était le bon moment. Il y a quelques mois, j’ai commandé une sélection de culottes menstruelles adaptées à mon flux, et j’ai eu mes premières règles zéro déchet ! C’est très gratifiant de se dire qu’on n’en a généré aucun. Avec cette démarche, je me sens "consommactrice", c’est une vraie révolution ! »


Des culottes efficaces et jolies
Avant, la lingerie spéciale règles, cela désignait pour beaucoup de femmes une petite collection de culottes défraîchies, prêtes à être sacrifiées sur l’autel des menstruations. Mais ça, c’était avant. Car aujourd’hui, en plus d’être efficaces, les culottes menstruelles sont aussi jolies. Couleurs, dentelle et lurex, version taille haute ou string, la marque Loop a soigné le look de ses culottes menstruelles. « Pourquoi avoir ses règles signifierait ne pas pouvoir porter des sous-vêtements aussi élégants que confortables ? », s’est interrogée Morgane Tireau, cofondatrice de la marque, qui ne veut plus que les femmes « vivent leurs règles comme une contrainte ».

Moins de contraintes, mais plus d’investissement, puisqu’il faut compter en moyenne une trentaine d’euros par culotte. « Au départ, le prix m’a freinée », confie Laure, qui « compte en acheter d’autres, progressivement, d’autant qu’à terme, ce sera rentabilisé ». Un bon calcul, puisqu’une culotte menstruelle a une durée de vie de trois à cinq ans.

Côté entretien, il suffit de les rincer à l’eau froide avant de les laver en machine avec le reste du linge (dans un filet à lingerie et sans adoucissant). Et en pratique, « c’est très libérateur. On en enfile une le matin et une le soir, c’est confortable et joli. Bref, ça permet d’oublier qu’on a ses règles, résume Melissa. En prime, on n’a plus la crainte de voir les Anglais débarquer quand on a oublié de refaire le plein de tampons et de serviettes au supermarché. Si un jour j’ai des filles, je leur en achèterai direct, ça change vraiment la vie ! » Un appel du pied déjà entendu par plusieurs marques, dont Elia et Loop, qui proposent des modèles adaptés aux jeunes filles dès leurs premières règles.

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Droits fondamentaux des personnes afrodescendantes : des expertes auditionnées au Parlement de la Cocof ,

28 Mai 2021, 17:09pm

Publié par hugo

Droits fondamentaux des personnes afrodescendantes : des expertes auditionnées au Parlement de la Cocof
Droits fondamentaux des personnes afrodescendantes : des expertes auditionnées au Parlement de la Cocof
Droits fondamentaux des personnes afrodescendantes : des expertes auditionnées au Parlement de la Cocof - © Tous droits réservés
   
Camille Wernaers
 Publié le mercredi 26 mai 2021 à 19h25
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Ce 25 mai, le parlement de la Cocof auditionnait trois premières expertes sur les questions de racisme et de sexisme. Cette série d'auditions est liée à la résolution sur les droits fondamentaux des personnes d’ascendance africaine en Europe, une résolution adoptée par le Parlement européen le 26 mars 2019.

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“Environ 15 millions de personnes d’origine africaine vivent en Europe aujourd’hui. Ces personnes sont confrontées à de la discrimination et à des stéréotypes négatifs profondément ancrés”, écrivait le Parlement européen au moment de l’adoption de la résolution. “Le Parlement exhorte l’Europe et les autorités nationales à développer des politiques antiracistes et à mettre un terme à la discrimination dans les domaines de l’éducation, du logement, de la santé, du droit pénal, de la participation politique et de la migration”. La résolution demande une attention accrue portée aux personnes d’origine africaine dans le budget européen.

La présidente de la séance était la parlementaire Magali Plovie (Ecolo) qui a ouvert les discussions se disant “très contente que cette série d’audition soient organisée sur un sujet aussi important”. “Travailler sur des recommandations qui feront avancer les droits fondamentaux des personnes afrodescendantes doit se mener de manière transversale, à tous les niveaux de pouvoirs”, estime-t-elle. Elle a ensuite donné la parole à l’anthropologue et chercheuse de l’UCL Jacinthe Mazzocchetti, qui travaille sur la question du racisme depuis 20 ans.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Les effets de la colonialité
Jacinthe Mazzocchetti a expliqué aux parlementaires présent·es le principe de colonialité, c’est-à-dire le fait que les individus restent aujourd’hui encore directement influencés par des formes de pensées issues du colonialisme. “L’un des effets majeurs de la colonialité, c’est que l’on continue à hiérarchiser. Il n’y a pas de supérieur sans inférieur. Penser “l’autre” comme radicalement différent de soi permet de se construire soi-même. C’est pour ça que le racisme est un problème qui nous concerne tous et toutes et aussi les personnes blanches. Cela ne concerne pas qu’une seule partie de la société car cela affecte la manière dont nous vivons ensemble”, précise l’experte.

Selon elle, les causes des multiples discriminations que subissent les afrodescendant·es est à trouver dans ce mode de pensée, que l’on rencontre dans la société et dans les institutions. “C’est ce qu’on appelle le racisme structurel dont les conséquences sont visibles partout : dans les discriminations à l’embauche, dans les inégalités de l’accès au logement, dans le domaine de la justice mais aussi à l’école. Et c’est pire si on croise le racisme avec le genre, si on est une femme afrodescendante. A cela s’ajoute le racisme ordinaire : les insultes, les regards en coin, le harcèlement. On ne peut pas lutter contre le racisme en prenant des mesures uniquement contre ces actes individuels. Il faut aussi lutter contre le racisme structurel pour arriver à une société où l’égalité est pleine et entière et pas uniquement à un discours sur l’égalité, teinté de méritocratie avec des injonctions à s’intégrer sans que les conditions soient réellement présentes pour le faire”. 

►►► A lire aussi : Au programme du premier panel des Assises contre le racisme : l'importance des statistiques

Plongée dans l’Histoire
Jacinthe Mazzocchetti estime que l’on ne peut pas se priver de plonger dans l’Histoire pour comprendre les violences actuelles. “Il faut prendre conscience que l’Europe et le continent africain partagent une histoire commune. Celle de la traite transatlantique des esclaves et puis de la colonisation. La Belgique y a participé. Cela reste dans notre mémoire collective, qui se transmet. Il y a des traces et des effets du passé sur notre présent. Il faudrait reconnaitre la contribution des personnes afrodescendantes à la construction de notre société. C’est ça qui nous permettra d’avancer ensemble, c’est donc tout l’inverse des accusations de communautarisme”.

Il faut aussi lutter contre le racisme structurel pour arriver à une société où l’égalité est pleine et entière

La résolution du Parlement européen invite d’ailleurs “les institutions et pays de l’UE à suivre l’exemple des États membres ayant déjà pris des mesures pour compenser les injustices et crimes contre l’humanité commis dans le passé.” “Ces crimes historiques, perpétrés au nom du colonialisme européen, ont toujours aujourd’hui un impact négatif sur les personnes d’origine africaine”, affirment les député·es qui proposent de procéder à des réparations telles que la présentation d’excuses publiques et la restitution des objets volés à leur pays d’origine. Le Parlement appelle aussi les pays de l’UE à déclassifier leurs archives coloniales et à présenter une perspective globale sur le colonialisme et l’esclavage dans leurs programmes scolaires.

C’est également l’avis de Jacinthe Mazzocchetti : “Il y a un lien entre les représentations, les discours et les pratiques. Si on ne représente les pays africains que comme des pays pauvres, violents ou exotiques, cela a des effets concrets. Pour prendre conscience qu’il s’agit d’un mode de pensée hérité et ne pas le reproduire, il est indispensable d’analyser les représentations et les discours. Cela peut passer par les médias et l’éducation. Il faut s’attaquer aux causes de la transmission de cet imaginaire raciste, notamment par la production de contenu académique qui traite du racisme et qui pourrait être utilisé dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, surtout dans les études de sciences politiques ou sociales. Il faudrait décoloniser les institutions publiques comme l’école, les musées, l’espace public, et cela en écoutant les personnes concernées qui sont les principales expertes sur le sujet et que l’on retrouve mobilisées partout et aussi sur les questions d’écologie, de capitalisme et de féminisme.”


Changer les représentations
Safia Kessas a ensuite expliqué son travail au sein de la RTBF. Journaliste, réalisatrice et créatrice des Grenades, elle est également responsable diversité et égalité au sein de la RTBF. “Cela signifie que nous travaillons avec toutes les équipes qui produisent du contenu pour améliorer la représenter de tous les groupes sociaux de la société”, souligne-t-elle. Une tâche ardue compte tenu des chiffres des derniers baromètres : les derniers chiffres du baromètre radio du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) indiquent 12% de personnes issues de la diversité à l’antenne. Le baromètre concernant la télévision indiquait quant à lui 14% de personnes issues de la diversité en 2017. Ces intervenant·es se retrouvent essentiellement dans les sujets sports ou consacrés à l’actualité internationale. Si on croise ces données avec celles du genre, on se rend compte que les femmes afrodescendantes sont presque invisibles à l’écran et sur les ondes.

Les personnes excluent du débat médiatique le sont aussi du débat démocratique

Derrière les murs des rédactions, le portrait-type du journaliste reste encore trop homogène : c’est un homme de 45 ans dont la langue maternelle est le français, dont les parents sont belges et issu·es des classes moyennes ou supérieures. C’est dans ce contexte que l’animatrice de Cécile Djunga a été cyberharcelée et a décidé de porter plainte. Cette procédure a mené à la condamnation d’un des cyberharceleurs. Les femmes racisées ont plus de risques d’être cyberharcelées sur Twitter, selon Amnesty International.

“Le traitement médiatique des personnes afrodescendantes dans les médias est encore traversé par des images réductrices. A la RTBF, nous avons choisi de travailler à partir de la psychologie sociale et nous formons les journalistes sur la question des biais inconscients, des stéréotypes. On le sait : dans nos cerveaux, nous classons, nous hiérarchisations les individus. Cela a un impact concret”. S’en rendre compte est une première étape pour modifier le traitement médiatique. “Nous pensons aussi qu’il faut utiliser les bons mots, et ne pas hésiter à interroger les expert·es de la société civile. Nous avons une responsabilité sociale puisque notre parole est publique”, continue la journaliste qui conclut : “Les personnes excluent du débat médiatique le sont aussi du débat démocratique. MeToo et Black Lives Matter ont été des catalyseurs, la société bouge. Il faut raconter correctement cette société et représenter chacun·e de manière digne et respectueuse”.

Des difficultés spécifiques pour les femmes afrodescendantes
La politologue Louise Ngandu a été la dernière intervenante de cette première série d’audition. Elle est également présidente de l’association Aire de Femmes. “Trop souvent, dans les discours médiatiques et politiques, les femmes afrodescendantes sont considérées comme un bloc homogène. Elles vivent pourtant des difficultés spécifiques et différentes selon qu’elles soient jeunes filles, femmes actives professionnellement ou du troisième âge”, a-t-elle commencé, continuant : “En Afrique, on dit qu’on ne connaitra la véritable histoire du lion que lorsque les lions écriront leur propre histoire. Sinon, elle sera toujours écrite du point de vue du chasseur”.

Ces femmes se situent à l’intersection de plusieurs discriminations. “Elles vivent donc une discrimination qui leur est propre et elles subissent les nombreux clichés véhiculés par les médias, souvent de manière inconscient car cela est présent dans l’inconscient collectif. Il y a des étiquettes qui leur sont attribuées comme le fait que les femmes africaines sont corvéables ou incompétentes. Il y a aussi une sexualisation de leur corps. Cela a des effets comme la discrimination à l’embauche. Il y a aussi les agressions verbales, physiques et sexuelles”, précise Louise Ngandu.

►►► A lire aussi : Colonisation: aux origines de l'hypersexualisation des femmes noires

Selon l’experte, ce sont autant de discriminations qui entrainent des conséquences à long terme pour les femmes concernées, notamment psychologiques. “Et elles sont absentes des chiffres et des statistiques des institutions. On va par exemple apprendre qu’il y a eu 200 plaintes pour racisme auprès d’Unia. Mais combien de femmes afrodescendantes là dedans ? On ne le sait pas. C’est pareil quand on parle de la vulnérabilité des familles monoparentales. Il y a des femmes afrodescendantes dans le cas qui sont invisibilisées par cette expression, imaginez si vous êtes une femme afrodescendante, que vous êtes mère et que vous élevez seul vos enfants. Vous êtes encore plus vulnérable”, déplore-t-elle.

Il y a des étiquettes qui leur sont attribuées comme le fait que les femmes africaines sont corvéables ou incompétentes. Il y a aussi une sexualisation de leur corps

Autre exemple : l’expression “personnel de santé”, fort utilisée dans les médias durant la crise sanitaire. “Il y a beaucoup de femmes et beaucoup de femmes afrodescendantes dans ces métiers. Cela n’a pas été visibilisé. Quand j’entends que “le personnel de santé est épuisé par la crise”, il y a toute une réalité qui est passée sous silence !"

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Louise Ngandu propose d’impulser un travail de déconstruction transversal dans tous les domaines de compétences de la Cocof, avec la participation active des principales personnes intéressées. Outre des statistiques plus précises qui permettent de mieux comprendre la situation sur le terrain et la création d’une base de données des expert·es afrodescendant·es, elle demande aussi la création d’un espace socioculturel africain qui serait un lieu de référence et d’expression, ainsi que le renforcement des associations de la société civile qui travaillent sur ces questions.

La prochaine série d’audition sera consacrée à la santé. Des expert·es seront entendu·es au Parlement de la Cocof jusque la fin juin.

Femmes et colonisation: 60 ans d'indépendance du Congo

 

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_droits-fondamentaux-des-personnes-afrodescendantes-des-expertes-auditionnees-au-parlement-de-la-cocof?id=10770006

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#RDLS139 : Suicides de policiers, féminicides, mort au travail, burnout, pénibilité , femmes, feminisme,

27 Mai 2021, 18:53pm

Publié par hugo

#RDLS139 : Suicides de policiers, féminicides, mort au travail, burnout, pénibilité
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JEAN-LUC MÉLENCHON
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Dans ce 139e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur la manifestation des policiers du 19 mai. Il évoque, surtout, le problème des suicides dans la police alors que 14 policiers se sont suicidés depuis le début de l'année. Un sujet sur lequel les députés insoumis Alexis Corbière et Ugo Bernalicis avaient déposé une commission d'enquête. 

Le député insoumis parle ensuite de la question des féminicides : ces actes meurtriers commis contre les femmes et souvent leurs enfants par des conjoints ou ex-conjoints. Il explique qu'il faut y faire face en prenant au sérieux les alertes, quand elles sont lancées, et y mettre les moyens pour protéger les femmes de leurs potentiels agresseurs. 

Enfin, Jean-Luc Mélenchon parle de la mort au travail et de la pénibilité au travail. Il dénonce le burnout, cette situation à laquelle arrivent ceux qui travaillent trop et qui sont tellement épuisés qu'ils ne peuvent plus travailler. Le candidat à l'élection présidentielle explique aussi pourquoi ceux qui disent que les Français ne travaillent pas assez sont des menteurs.

***SOMMAIRE***
00:00 : Intro : nouveau livre en librairie
02:43 : Manif de policiers du 19 mai 
07:01 : Suicides dans la police
12:28 : Féminicides : ça suffit !
15:07 : Mort au travail et Burnout
22:03 : Pénibilité au travail 
25:25 : La baisse de l'assurance chômage 
27:53 : Revue 3 de L'Avenir en commun et émission BFM Business
32:51 : La petite vidéo cadeau ❤️

***LES LIENS***
- Commander le livre «Députés du peuple humain» : https://www.lisez.com/livre-grand-for...
- Question de Michel Larrive sur les accidents du travail : https://youtu.be/rSAQHd6tTQE
- Revue 3 de L'Avenir en commun sur le progrès social et humain : https://www.seuil.com/ouvrage/le-prog...
- Emission BFM Business : https://youtu.be/RchYUp2GGXQ

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