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45 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

31 Mai 2022, 18:43pm

Publié par hugo

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#MeTooThéâtre: devant les molières, un rassemblement pour «montrer que notre parole est libre»

31 Mai 2022, 16:27pm

Publié par hugo

 #MeTooThéâtre: devant les molières, un rassemblement pour «montrer que notre parole est libre»
Violences sexuellesdossier
Le collectif, qui aurait dû prendre la parole sur la scène des molières ce lundi soir, accuse l’organisation d’avoir censuré son discours. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le théâtre pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans le milieu.

Manifestation le 16 octobre 2021 à Paris pour dénoncer les violences sexuelles dans le milieu du théâtre. (Fiora Garenzi/Hans Lucas via AFP)
par Cassandre Leray
publié le 30 mai 2022 à 22h28
«Pas d’honneur pour les violeurs.» Il est tout juste 21 heures quand les voix des militantes et militants s’élèvent face aux Folies Bergère. A l’intérieur du célèbre théâtre parisien, la cérémonie des molières suit son cours, s’attelant à récompenser le théâtre français. Entre deux remises de prix, le collectif #MeTooThéâtre aurait dû être sur scène ce lundi soir pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles. Finalement, c’est dans la rue que la lutte se joue, alors que le collectif accuse l’organisation des molières d’avoir censuré son discours. En réaction, un appel au rassemblement devant le bâtiment du IXe arrondissement a été lancé, pour «montrer qu’on est quand même là, et que notre parole est libre», insiste Marie Coquille-Chambel, membre fondatrice du collectif.

«On est peut-être mieux devant que dedans»
La cinquantaine de manifestantes et manifestants se pressent contre les barrières du théâtre. Marie Coquille-Chambel et Séphora Haymann, autre membre fondatrice, actrice et metteuse en scène, entament la lecture de ce qui aurait dû être dit face au gratin du théâtre français : «A chaque accusation de viol, la présomption d’innocence est brandie pour protéger les accusés. Les agresseurs doivent-ils être écartés du milieu théâtral le temps des procédures judiciaires, ou définitivement, ou pas du tout ? C’est cette question qui est cruciale pour les victimes», assène Marie Coquille-Chambel, doctorante et critique de théâtre.


Dès 19 h 20, avant même le début de la manifestation, trois militantes avaient été mises à l’écart par les forces de l’ordre le temps d’un contrôle. Pancartes confisquées, mais surtout portes de la cérémonie fermées, elles ont fini par rejoindre le groupe formé devant le théâtre. «On est peut-être mieux devant que dedans, sourit Séphora Haymann. Est-ce qu’on aurait vraiment pu pointer un dysfonctionnement en étant au cœur de cette fabrique ?»


Le collectif, invité à prendre la parole au cours des molières par son président, Jean-Marc Dumontet, avait proposé un texte dès samedi à l’organisation. Dans la foulée, «ils nous ont demandé de le réécrire», relate Séphora Haymann. Sans hésiter, les militantes décident alors de ne pas prendre part à la cérémonie. Dans le HuffPost, Jean-Marc Dumontet a de son côté affirmé que le collectif avait rendu un texte qui «dénonçait la présence de violeurs dans la salle, ce qui est une assertion totalement gratuite». Faux, insiste Séphora Haymann : «On a un texte objectif avec des chiffres vérifiables. Pour eux, on dépasse la ligne rouge en disant qu’il y a des violeurs dans la salle. Mais ce qu’on dit, c’est qu’il y a des personnes accusées de viol. C’est factuel.»

«On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas»
Dans la foule, des personnalités comme Adèle Haenel ou Alice Coffin sont présentes. La conseillère de Paris, écharpe d’élue sur l’épaule, l’affirme avec fermeté : ce qui se passe aux Molières est un «exemple éloquent de comment on met sous silence la parole des militantes». «Les institutions ne prennent pas en charge le problème et, en plus, font taire celles qui font le travail à leur place», tonne l’élue écologiste.

Alors que le livre #MeTooThéâtre sera publié vendredi, les événements de ce lundi soir se veulent être un «rappel de pourquoi il faut parler». «Croire les victimes, c’est politique», affirme Séphora Haymann, fière de cet ouvrage dans lequel elle a compilé avec la comédienne Louise Brzezowska-Dudek des textes dénonçant les violences sexistes et sexuelles dans le milieu. «Tout est là, noir sur blanc. On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas.»


https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/metootheatre-devant-les-molieres-un-rassemblement-pour-montrer-que-notre-parole-est-libre-20220530_SFXHE32NEJD7JCPRPSJGJQNO4Y/?utm_medium=Social&xtor=CS7-51-&utm_source=Twitter#Echobox=1653972925

#MeTooThéâtre: devant les molières, un rassemblement pour «montrer que notre parole est libre» – Libération (liberation.fr)

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"Faut toucher la bébête" : le témoignage d'un proche de Jean-Luc Lahaye dans "TPMP" indigne

31 Mai 2022, 13:23pm

Publié par hugo

 "Faut toucher la bébête" : le témoignage d'un proche de Jean-Luc Lahaye dans "TPMP" indigne
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Dominique Richet, proche de Jean-Luc Lahaye, indigne chez Hanouna4 PHOTOSLANCER LE DIAPORAMA
Dominique Richet, proche de Jean-Luc Lahaye, indigne chez Hanouna
Julie Legendart 
Par Julie Legendart
Publié le Mardi 31 Mai 2022
"Vous voulez toucher la vedette, faut toucher la bébête". Emis sur le plateau de "Touche pas à mon poste", le témoignage débectant d'un proche du chanteur Jean-Luc Lahaye a fait bondir.
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"Vous voulez toucher la vedette, faut toucher la bébête". Voilà ce qu'a déclaré sur le plateau du talk show Touche pas à mon poste un proche du chanteur Jean-Luc Lahaye, Dominique Richet. Des propos énoncés afin de défendre le chanteur, mis en examen en novembre dernier pour "viol et agression sexuelle de mineurs de plus de 15 ans", aujourd'hui placé sous contrôle judiciaire.

Accusé en novembre 2021 pour des faits qui se seraient déroulés entre 2013 et 2018, le chanteur Jean-Luc Lahaye avait déjà été condamné pour "atteinte sexuelle sur mineure" en 2007. Le chanteur de 68 ans aurait agressé deux adolescentes de 16 et 17 ans.

"Même moi, je vois, je me fais draguer. Quand je suis avec les artistes, que ce soit Jean-Luc ou d'autres - je tourne sur plusieurs personnalités du show-business - les gamines viennent me voir. Je ne suis pas là avec une carte d'identité... Je vais vous dire un truc, quand j'avais 20 ans, je leur disais 'vous voulez toucher la vedette ? Il faut toucher la bébête'. Mais je faisais gaffe", a précisément déclaré Dominique Richet sur le plateau de Cyril Hanouna.

Des mots qui ont scandalisé.

"Il va falloir se mettre un QR code sur la bite"
Dsormais on peut mme dclarer tranquillement chez #Hanouna qu'on se faisait tripoter par des gamines. pic.twitter.com/0lJCdaVLDt

— LeDoc / D Franck Clarot (@Le___Doc) May 26, 2022
"Mais aujourd'hui, il va falloir se mettre un QR code sur la bite ou sur la foufoune pour savoir avec qui on va et comment on fait", a poursuivi sur le même ton Dominique Richet sur le plateau de l'émission. Suscitant de fait une réaction spontanée de l'animateur Cyril Hanouna : "Ah oui, quand même... J'ai envie de savoir un truc : est-ce que les gens sont oufs avant de venir sur le plateau ou est-ce qu'ils le deviennent ici ?".

"Désormais, on peut même déclarer tranquillement chez Hanouna qu'on se faisait tripoter par des gamines", "Nan mais où va-t-on ? Il me dégoûte, condamnons ses propos et ces médias qui laissent passer !", "C'est tout bonnement à gerber. Et au passage, aussi interdire cette émission qui est un ramassis permanent de conneries", ont notamment commenté les internautes sur Twitter, où l'extrait a été abondamment relayé.


https://www.terrafemina.com/article/tpmp-le-temoignage-debectant-d-un-proche-de-jean-luc-lahaye-indigne-video_a364299/1

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Épisode 1/4 : Un féminisme incarné

31 Mai 2022, 13:08pm

Publié par hugo

 Épisode 1/4 : Un féminisme incarné

ÉCOUTER (58 MIN)

Une femme qui s’exprime avec un porte-voix. ©Getty - We Are
LSD
LSD, la série documentaire
Épisode du lundi 23 mai 2022 par Elise Gruau, Perrine Kervran

VOIR TOUS LES ÉPISODES
Voir tous les épisodes 
Résumé
Comment la phénoménologie permet-elle au féminisme de mener les batailles de l’intime ?

En savoir plus
En 1949, Simone de Beauvoir publiait le Deuxième sexe, où elle décrivait la condition féminine à partir des expériences vécues par les femmes, autant du point de vue des représentations que des expériences corporelles.
Cette démarche était inspirée par la méthode de la description phénoménologique, cette philosophie née au début du 20e siècle en Allemagne avec le philosophe Edmund Husserl qui mettait le corps au cœur de l’attention philosophique.
Pour le philosophe Raphël Ehrsam ce travail phénoménologique bien “qu’à peine revendiqué par Simone de Beauvoir”, se retrouve dans tout le deuxième tome du ‘Deuxième Sexe’ : “Elle y distingue deux types d'approche de la condition des femmes en 1949 : une approche par l'extériorité, qui se concentre sur les données de l'histoire que peut fournir la psychologie, l'économie, la sociologie, la biologie, etc. Et une deuxième approche qui est part l'expérience vécue essayer de comprendre comment une situation qui est possible de décrire objectivement est intériorisée et vécue. En réalité, les femmes l'assument, s'y rapportent, la combattent, résistent, en souffrent, et finalement, tout ceci représente l'objet du travail phénoménologique de Simone de Beauvoir.”
Ce texte fondateur du féminisme a été suivi de nombreux mouvements au 20e siècle. La philosophe Camille Froidevaux-Metterie, explique comment et pourquoi la lecture de Simone de Beauvoir a influencé sa réflexion : “Elle introduit dans la pensée phénoménologique la question de la sexuation des corps. Les pères fondateurs de la phénoménologie ont fait du corps le lieu même de toute connaissance. Une idée qui rompt donc avec des siècles et des siècles de dualisme du corps d'un côté, de l'esprit de l'autre. Ces pères fondateurs considèrent le corps dans sa dimension générique, c'est-à-dire dans sa dimension masculine et à aucun moment, ils ne pensent que les corps peuvent être sexués, féminin ou masculin. C’est Simone de Beauvoir qui va réparer un petit peu ce curieux oubli.”
Aujourd’hui, 73 ans après sa publication, militant.es et philosophes poursuivent le geste d’émancipation du corps des femmes par la description, les récits, les partages.
Penser le corps vécu des femmes à travers les différents âges de la vie et des expériences : le corps objectivé par le regard de l’autre, le corps sexué, le corps désirant, le corps procréateur, le corps qui se nourrit, le corps qui souffre, etc.
Nous tendons l’oreille vers les sons alentours et les nombreuses prises de parole qui racontent un nouveau moment du féminisme qui selon Camille Froidevaux-Metterie pourrait tout simplement avoir comme objectif : “De faire de nos corps objets, enfin des corps sujets.”
Un documentaire d’Élise Gruau, réalisé par Marie-Laure Ciboulet.
Avec :
Collectif Notre corps nous-mêmes, et livre aux éditions Hors d’atteinte
Mathilde Blézat, journaliste et autrice
Camille Froidevaux-Metterie, philosophe, autrice de Un corps à soi, Seuil
Raphaël Ehrsam, philosophe
Law, artiste rap
Comédiens : Olivier Martinaud et Nathalie Kanoui.
Bibliographie
Collectif NCNM, Notre corps nous-mêmes, éditions Hors d’atteinte, 2020
Mathilde Blézat, Pour l’auto-défense féministe*, éd. Dernière Lettre, 2022
Camille Froidevaux-Metterie, Un corps à soi, Seuil, 2021
Camille Froidevaux-Metterie, Le corps des femmes. La bataille de l'intime, Points Seuil, 2018
Camille Froidevaux-Metterie, Seins, en quête d’une libération, Anamosa, 2020
Liens
Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir est ici disponible en ligne, en Pdf.
Pour un féminisme incarné dans le sillage de S. de Beauvoir : entretien avec Camille FroidevauxMetterie à lire sur le carnet de recherches sur Simone de Beauvoir dirigé par Marine Rouch, Chère Simone de Beauvoir
Relire Beauvoir. Le Deuxième Sexe soixante ans après. Article d’Ingrid Galster paru dans la revue Sens critique en octobre 2013.
Mickaëlle Provost : Articuler l’expérience et le discours : réflexions à partir du poststructuralisme et de la phénoménologie féministe, in GLAD! n°10, 2021.
Lectures contemporaines du Deuxième sexe : article de Sylvie Chaperon publié dans la revue d’histoire Traverse, n°1, 2000.
Partenariat
LSD, La série documentaire est en partenariat avec Tënk , la plateforme du documentaire d’auteur, qui vous permet de visionner jusqu'au 29/5/2022 le film de Dounia Wolteche-Bovet - Les herbes folles - (70'-2019)


https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/un-feminisme-incarne-1220244

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350 plaintes pour piqûres sauvages depuis fin mars : que faire si on pense être victime ?

31 Mai 2022, 12:39pm

Publié par hugo

 350 plaintes pour piqûres sauvages depuis fin mars : que faire si on pense être victime ?
Par Juliette Hochberg Publié le 31/05/2022 à 12:55
Piqûres sauvages 
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Être piqué en boîte de nuit à son insu par un inconnu ? C'est l'inquiétant phénomène qui a explosé en mai 2022 en France, en témoigne le nombre de plaintes déposées, qui a bondi ce mois-ci. Mais que faire quand on réalise avoir une piqûre sur le corps ? Et dans quel ordre ? Explications.
"Il faut que ça cesse." Jeudi 22 mai 2022, sur la scène de la Laiterie, à Strasbourg, le rappeur Dinos prend soudainement une mine grave, interrompt quelques instants son concert. Il doit prévenir son public qu'à sa dernière représentation, une dizaine de spectatrices ont été piquées à leur insu.

Flambée des signalements en mai 2022
Des fosses aux gradins des salles de concerts, mais aussi, dans les clubs, les bars, ou encore les festivals, des individus mal-intentionnés piquent sauvagement des inconnus.

Depuis fin du mois de mars 2022, presque 350 clientes et clients de lieux de nuit ont porté plainte pour des piqûres reçues au sein de ces établissements, à travers toute la France, révèle France Inter ce lundi 30 mai 2022. Et plus de la moitié de ces plaintes - près de 200 - ont été enregistrées uniquement au cours du mois de mai, toujours d'après les informations de la radio publique. 

Ces chiffres sont inquiétants. Pourtant, il pourrait être en deçà de la réalité, puisque sont comptablisés, seulement, les plaintes déposées dans les commissariats, et non celles réceptionnées par les gendarmes.

Autre information préoccupante : ni le contenu de ces seringues, ni les motivations des "piqueurs", n'ont été pour l'heure identifiés. Et aucun auteur présumé n'a été interpellé.  

Quels sont les symptômes des personnes piquées ? 
"Je n'ai rien senti sur l'instant T", témoigne sur son compte Twitter un Rennais, piqué lors du concert du rappeur PLK dans sa ville, le 21 mai 2022. 

Deux jours après cette soirée, le jeune homme remarque une "marque étrange sur [s]a cuisse" : une piqûre rouge entourée d'un hématome bleu, qu'il photographie et partage sur le réseau social pour alerter. Son médecin l'identifiera comme une piqûre de seringue.

Vidéo du jour :

"On a aucune sensation quand [les seringues] nous touchent", confirme une autre internaute, piquée le 24 mai 2022 à l'un des concerts parisiens du groupe PNL.


Si, sur l'instant, ces victimes expliquent n'avoir détecté aucune douleur, d'autres témoignent des différents maux survenus dans les heures qui ont suivi la piqûre.

Et décrivent à peu près tous les mêmes symptômes : nausées, bouffées de chaleurs, fourmillements, vertiges, voire malaises. Une jeune pompière montpelliéraine piquée est même tombée dans le coma quelques heures, rapportait Midi Libre début mai.

Certains évoquent aussi une douleur vive au bras, une extrême fatigue ressentie, ou encore, un intense mal de tête. 

Une vingtenaire piquée, conduite aux urgences par ses amies après avoir fait un malaise, assure quant à elle à l'AFP avoir eu "les yeux révulsés" et une paralysie "du côté droit pendant deux jours".


Que dois-je si je crois avoir été piqué(e) ?
Face à cette vague de signalements, le ministère de l'Intérieur et la Police nationale, livrent sur leurs réseaux sociaux respectifs la marche à suivre si on craint d'avoir été piqué·e.

D'abord, "essayez d'identifier les auteurs", puis "prévenez la direction de l'établissement", afin que d'être mis en sécurité.

J'insiste, il ne faut pas laisser le temps à la drogue d'agir car vous pourriez perdre votre lucidité et ne plus être en mesure de chercher du secours, demandez donc immédiatement de l'aide.

Le "Doc Amine", médecin généraliste suivi par des milliers d'internautes sur Instagram et Twitter, où il vulgaruse la médecine, souhaite aussi prévenir de cet inquiétant phénomène. Et pécise qu'il faut expressément prévenir son entourage - dans la mesure du possible, quand on se rend compte rapidement avoir été piqué·e. Mais ici réside toute l'angoisse des victimes : puisque la piqûre ne provoque aucune douleur sur l'instant, et que les agresseurs profitent de l'euphorie du moment de fête pour piquer, il leur est difficile d'agir vite. 

"J'insiste, il ne faut pas laisser le temps à la drogue d'agir car vous pourriez perdre votre lucidité et ne plus être en mesure de chercher du secours, demandez donc immédiatement de l'aide", appuie le généraliste.

Il faut ensuite composer le 17 (numéro de Police secours), le 112 (numéro d'urgence), ou le 114 (numéro d’urgence pour les sourds et malentendants) par SMS, et se rendre aux Urgences "sans délai", pour qu'un bilan toxicologique soit effectué. 

Le "sans délai" est crucial, car les examens qui permettent de déceler les traces de GHB - la "drogue des violeurs" - doivent être réalisés le plus rapidement possible. Dans les 8 heures maximum suivant la piqûre pour un prélèvement sanguin, ou jusqu'à 12 heures après cette agression, en cas d'analyse urinaire.


Les victimes présumées sont ensuite invitées à se manifester auprès d'un commissariat de police ou d'une brigade de gendarmerie, afin de déposer plainte.

Si les personnes exposées s'y sont rendues avant d'aller aux Urgences, elles pourront y être dépistées. Car les policiers réclament à la justice ces analyses, qui permettent de détecter la présence et la nature de la substance injectée, et d'indiquer s'il y a eu, aussi, contamination par ces aiguilles.

Par ailleurs, certaines personnes piquées ont reçu par précaution un traitement préventif post-exposition au VIH. 

Le ministère de l’Intérieur rappelle que pour toutes questions, les victimes présumées peuvent contacter le service d'urgence "Drogue Info Service", disponible 7 jours sur 7, de 8 heures à 2 heures du matin. Cet appel au 0 800 23 13 13 est anonyme et gratuit depuis un poste fixe. 

Que faire si on est témoin d'une piqûre sauvage ?
Le rôle du témoin est clé, car la personne piquée peut rapidement devenir fébrile, voire inconsciente.

Le sujet à ses côtés doit donc, en premier lieu, vérifier son état de conscience, indique le médecin. 

Si elle est consciente, ce dernier préconise de rester auprès d'elle, après d'avoir appelé le 112. "Assurez vous de son état de conscience, demandez-lui si elle a des problèmes de santé, si elle prend des médicaments et essayez de la maintenir réveillée", ajoute-t-il.

Dans le cas de figure où la victime est inconsciente, le témoin doit, en premier lieu, "vérifier qu'elle respire en posant [sa] main sur l'abdomen et en ressentant les mouvements abdominaux".

"Si elle ne respire pas, appelez le 15, demandez d'urgence de l'aide autour de vous, demandez un défibrillateur (la plupart des établissements en sont équipés) et commencez un massage cardiaque", poursuit le spécialiste.


Fin avril 2022, avant l'explosion des signalements le mois suivant, aucune agression sexuelle ou physique, et aucun vol n'avait été signalé en marge de ces injections. Alors qu'au Royaume-Uni, où les cas se sont enchaînés depuis novembre 2021, de nombreuses femmes ont témoigné leur crainte d'être agressées après avoir été droguées contre leur gré. Organisées derrière le mouvement Balance Ton Bar, ces Britanniques interpellent les pouvoirs publics locaux et exigent leur protection. 

Lire aussi :
https://www.marieclaire.fr/350-plaintes-pour-piqures-sauvages-depuis-fin-mars-que-faire-si-on-pense-etre-victime,1428861.asp

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Pas de discours contre les violences sexuelles à la cérémonie des Molières ce soir

31 Mai 2022, 12:34pm

Publié par hugo

 Pas de discours contre les violences sexuelles à la cérémonie des Molières ce soir
Maëlle Le Corre 30 mai 2022

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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTU EN FRANCE
Des militantes féministes dont la comédienne Marie Coquille-Chambel accusent les Molières d’avoir tenté de censurer un discours sur les violences sexuelles. Une mobilisation est prévue devant les Folies Bergère où se tient la cérémonie.
Ce jeudi 26 mai 2022, la comédienne Marie Coquille-Chambel, membre du collectif #MeTooThéâtre, annonçait qu’elle allait faire un discours lors de la fameuse cérémonie des Molières, qui célèbre et récompense le meilleur du théâtre français selon eux chaque année.

Ce n’est pas la première fois que cette actrice et YouTubeuse se lève pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles, ainsi que l’impunité qui les entoure dans ce milieu artistique.


Dès octobre 2021 elle affirmait avoir subi un viol, des faits qui remonteraient à 2020 :

« J’ai été violée par un comédien de la Comédie-Française pendant le premier confinement, pendant que je faisais un malaise. Il est toujours membre de la Comédie-Française, même si la direction est au courant d’une plainte déposée. »

Les Molières demandent la réécriture d’un discours sur les violences sexuelles
Pour le collectif #MeTooThéâtre, cette occasion de prendre la parole lors d’un événement majeur pour la profession était donc forcément un symbole fort. Sauf que l’organisateur en a décidé autrement :

« La délégation des Molières a censuré notre texte et nous a demandé d’en réécrire un pour convenir à la cérémonie et répondre à leur cahier des charges », a annoncé le collectif ce weekend.

Du côté des Molières, le Président de la cérémonie Jean-Marc Dumontet affirme au site Sceneweb que le discours « ne correspondait pas à l’accord conclu entre les deux parties » et qu’il devait « éviter l’évocation de cas particuliers ». 

Hors de question pour les militantes de devoir nuancer ou réécrire leur texte. Elles ont donc choisi de publier en ligne le discours qu’elles avaient initialement prévu de prononcer :

« En octobre dernier, nous avons lancé le collectif #MeTooThéâtre pour alerter l’opinion sur les violences sexuelles qui ont lieu dans le milieu théâtral. Nous avons été glacées par la déferlante de témoignage que nous avons reçu et que nous ne cessons de recevoir depuis. Nous tenons à dire ce soir aux victimes que nous les croyons. Qu’avec le collectif MeTooThéâtre nous serons là pour elles.

Mais ce n’est pas suffisant. À toute la profession, à vous tous et toutes, nous le disons, ce n’est pas suffisant. Madame la ministre, ce n’est pas suffisant. »

Le collectif MeToo Théâtre appelle à manifester ce lundi 30 mai à 19h30, devant la salle des Folies Bergère, là où se tiendront les Molières.


La libération de la parole dans le théâtre
Depuis 2017, plusieurs prises de paroles ont eu lieu sur le sujet des violences sexistes et sexuelles dans le théâtre. Parmi elles, celles de neuf étudiant et étudiantes qui ont conduit en décembre 2021 à la condamnation de Guillaume Dujardin, professeur de théâtre à l’Université de Franche-Comté, à quatre ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis, pour harcèlement, agression et chantage sexuel.

Début 2022, on note aussi le cas du metteur en scène et ancien directeur du Théâtre des quartiers d’Ivry Jean-Michel Baro qui a renoncé à une création dans trois grandes théâtres, après avoir été visé par une plainte pour viol portée par une ancienne collaboratrice en 2018. La plainte a finalement été classée sans suite en mars 2019. D’autres témoignages de femmes qui racontent avoir été victimes de ce metteur en scène ont aussi été publiés par le journaliste Jean-Pierre Thibaudat.

theatre monica silvestre – pexels
À lire aussi : Biais sexistes, manques de moyens : Marine Turchi éclaire les dysfonctionnements de la justice face aux violences sexuelles

Crédit photo : 28e nuit des Molières (capture)


https://www.madmoizelle.com/pas-de-discours-contre-les-violences-sexuelles-a-la-ceremonie-des-molieres-ce-soir-1387569

JE  VOUS  CROIS  JE  VOUS  CROIT !!!

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Axelle Jah Njiké : « Les femmes peuvent être jouissantes, jouisseuses et jouissives »

31 Mai 2022, 12:33pm

Publié par hugo

 Axelle Jah Njiké : « Les femmes peuvent être jouissantes, jouisseuses et jouissives »
Militante auprès de la Fédération GAMS contre les mutilations sexuelles féminines, l’autrice afropéenne d’origine camerounaise Axelle Jah Njiké signe son premier ouvrage <em>Journal intime d’une féministe (noire)</em> (éd. Au diable vauvert, 2022), manifeste d'une <em>"féministe païenne"</em>.
Militante auprès de la Fédération GAMS contre les mutilations sexuelles féminines, l’autrice afropéenne d’origine camerounaise Axelle Jah Njiké signe son premier ouvrage Journal intime d’une féministe (noire) (éd. Au diable vauvert, 2022), manifeste d'une "féministe païenne".
©portrait de Marie Rouge / couverture Editions Au diable vauvert
31 MAI 2022
 Mise à jour 31.05.2022 à 09:07 par 
TerriennesLouise Pluyaud
Podcasteuse, chroniqueuse et militante auprès de la Fédération GAMS contre les mutilations sexuelles féminines, Axelle Jah Njiké livre dans son premier ouvrage Journal intime d’une féministe (noire) (éd. Au diable vauvert, 2022) un véritable manifeste sur le plaisir et la sexualité. A travers son histoire personnelle, partagée sans honte ni tabou, l’autrice afropéenne d’origine camerounaise prouve à quel point l’intimité est une source d’émancipation, de puissance et de régénération.
Terriennes : Vos oeuvres sonores sont principalement consacrées au vécu et aux sexualités des femmes afro-descendantes. Vous ont-elles donné l’envie de vous dévoiler à votre tour en publiant votre journal intime ?

Axelle Jah Njiké : En réalité, mon journal précède la réalisation de mes podcasts. J’ai eu beaucoup de mal à l’imposer dans le milieu de l’édition française et francophone. On m’a demandé d’écrire plutôt sur la différence entre le féminisme blanc et le féminisme noir… L’intime ne semblait pas être un sujet intéressant à propos des femmes noires en France. J’avais pris part, en 2015, à un ouvrage collectif de recueils érotiques Volcaniques - une anthologie du plaisir, sous la direction de Léonora Miano. Dans le cadre de la promotion de ce livre, beaucoup de lectrices noires se sont confiées à moi en se demandant : pourquoi sommes-nous absentes de cette conversation sur l’intimité et le plaisir féminin ? Alors que dans la littérature anglophone, et aux Etats-Unis, des récits existent, des femmes noires se saisissent de cette thématique.
 

Pour une fois, ce ne sont pas les autres qui le font à notre place, en affirmant savoir comment nous devrions parler de nous-mêmes.

Axelle Jah Njiké
Des passages de mon journal ont donc d’abord servi de contenus sonores, notamment pour mon podcast Me, My Sexe and I, le premier à rendre audible la vie affective et sexuelle des personnes noires. Dans nos communautés, le groupe prévaut généralement sur l’individu : avoir des femmes qui individuellement narraient leur parcours de vie, leur construction personnelle, c’était révolutionnaire. Les femmes afro-descendantes y parlent en leur nom. Pour une fois, ce ne sont pas les autres qui le font à notre place, en affirmant savoir comment nous devrions parler de nous-mêmes.


Dans le titre de votre ouvrage Journal intime d’une féministe (noire), pourquoi le « noire » est-il entre parenthèses ?

C’est la façon pour moi de signifier que je suis née en Afrique, au Cameroun, et que j’ai été éduquée et grandi en France. Ce qui fait de moi une Afro-Européenne. Je ne suis pas d’ici et d’ailleurs mais davantage d’ici que n’importe quel ailleurs où les gens peuvent me renvoyer. Une fois que vous avez dit que j’étais noire, que savez-vous de moi ? Pratiquement rien. Par contre, après avoir lu mon journal intime, je pense que vous en saurez plus sur l’individu que je suis que sur la noire, d’où la parenthèse.

En préambule de votre journal figure la liste de vos partenaires sexuels et relationnels. Pourquoi ce choix ?

Ce décompte de mes expériences relationnelles et pas seulement sexuelles - que j’ai choisies - vise d’abord à nous décomplexer sur le nombre de relations qu’on peut avoir au cours de notre vie sexuelle. La différence de traitement est toujours de mise lorsqu’elle se rapporte à un homme ou à une femme en matière de relations intimes. Parce que je suis une femme et noire, ce premier chapitre intitulé « 69 » interpelle. Toutes ces rencontres, ces gens qui ont fait battre mon coeur, disent beaucoup de moi. Nos partenaires ne parlent que de nous, ils sont l’illustration de nos propres choix à différents moments ou états émotionnels de notre vie. Prendre conscience de ce pouvoir décisionnaire, c’est ce qui m’a sauvé la vie.

Votre premier rapport sexuel n’était pas consenti. Vous aviez 11 ans. C’est ainsi que la plupart des femmes de votre famille ont découvert la sexualité…

Je ne savais alors rien des choses du sexe. J’ai été violée sur le canapé du salon, la télé allumée et la main de mon agresseur pressée sur ma bouche. Après ça, je ne l’ai jamais revu. Je n’ai jamais su si quelqu’un parmi mes proches était au courant. En tout cas, personne ne s’est jamais excusé. Et personne ne m’a jamais demandé si j’allais bien. Je reviens sur cette épisode marquant - qui, pour autant, ne constitue pas toute ma vie - dans La fille sur le canapé, une série du podcast Intime et Politique de Nouvelles Écoutes.

C’est un podcast dont j’ai imaginé la trame et le contenu, qui porte sur les violences sexuelles sur mineures dans le cadre intrafamilial. À travers 6 témoignages d’une fille et de femmes afrodescendantes ainsi que le mien, j’aborde la question hautement taboue des agressions et viols dans l’enfance et l’adolescence au sein des communautés noires. Au lendemain du mouvement Metoo, rien n’avait été fait sur le sujet, j’ai donc réalisé le podcast qu’une fois de plus j’aurais aimé écouter adolescente, en espérant que des jeunes filles le découvrent, prennent conscience qu’elles ne sont pas seules et qu’il est possible de construire sa vie malgré cet événement.


La littérature érotique a joué un rôle important dans votre éducation sentimentale et sexuelle…

Suite à mon agression, je n’ai pas les mots. Mon réflexe est de me rendre à la bibliothèque pour comprendre ce qu’il vient de m’arriver. Le livre de Maya Angelou, Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage (1969), est un texte fondateur car la petite fille qui elle aussi a subi un viol est noire, comme moi. Je n’ai donc pas rêvé ce qui m’est arrivé, d’autant que Maya raconte sa propre histoire, elle ne l’a pas inventée.

La libido est une vraie force de renaissance et de régénération : c’est par cet endroit, où l’on m’a fait le plus de mal, que je deviens la plus lumineuse.

Axelle Jah Njiké
Je vais ensuite déambuler dans les rayons et tenir entre les mains Sexus d’Henri Miller (1949) puis les ouvrages de l’écrivaine franco-américaine Anaïs Nin. Grâce à l’auteure de Venus erotica, je réalise que les femmes ont du désir et qu’elles écrivent sur ce sujet intime. Ce qui s’est passé sur le canapé n’était pas du plaisir mais une agression, je ne dois pas confondre les deux. Petit à petit, je vais alors m’autoriser à me réapproprier mon corps, mon plaisir, ma chair, à éprouver des sensations et à ne pas en avoir honte. La libido est une vraie force de renaissance et de régénération : c’est par cet endroit, où l’on m’a fait le plus de mal, que je deviens la plus lumineuse.

Vous vous définissez comme une « féministe païenne » c’est-à-dire ?

Le sexe des femmes, c’est quand même l’origine du monde. Me définir comme telle, c’est rappeler que la source, le commencement se logent à cet endroit. C’est aussi revendiquer mon afro-descendance puisqu’au temps de la colonisation, certains peuples africains étaient considérés comme païens car il n’y avait pas de séparation entre eux et l’univers. Ils pensaient que le divin s’incarnait dans tout ce qui les entouraient y compris le sexe des femmes. Me dire « féministe païenne », c’est me souvenir de cette mémoire.

Néanmoins, le patriarcat a réussi à nous convaincre qu’être femme était synonyme de pêché. Ma sexualité n’a pourtant rien de diabolique. Jamais aucune fille ne devrait avoir honte de son sexe. Les femmes peuvent être jouissantes, jouisseuses et jouissives. Or, combien d’entre-nous avons entendu que souffrir faisait partie d’un destin de femme ? Et cela concerne toutes les cultures : en Europe, nous dénonçons l’excision pratiquées dans les pays africains, pour autant à l’intérieur de nos frontières, y a-t-il un discours sur le plaisir féminin affirmant à nos filles que c’est super d’être doté d’un clitoris et qu’elles peuvent s’éclater avec ? L’excision se traduit dans la chair des unes, mais intellectuellement elle est bien dans l’esprit des autres…

(Re)trouver notre dossier : ►LUTTER CONTRE L'EXCISION

Comment lutter contre cette honte du sexe féminin qui continue, malgré tout, de se transmettre de génération en génération ?

Par la transmission car c’est en transmettant à votre descendance que vous pouvez changer les choses. Le viol a longtemps été la manière la plus banale, de devenir femme, dans ma famille. Aucune femme avant moi, dans ma lignée, n’avait pu choisir son premier partenaire sexuel. J’ai donc décidé de couper court à ce schéma d’entrée dans la sexualité des femmes de ma famille pour que ma propre fille puisse emprunter une autre voie, non plus synonyme de douleur mais d’épanouissement.

Elle a aujourd’hui 30 ans et entre nous, la parole a toujours été ouverte : il était impératif pour moi d’avoir avec elle, dès son plus jeune âge, un dialogue sur la sexualité car je ne voulais pas qu’elle soit aussi démunie que je l’avais été adolescente. Plus ma fille saurait de quoi relevait son plaisir, plus elle serait en capacité de dire non quand ça ne lui correspondait pas. Les films, les séries, et les livres ont été de précieux supports pour maintenir cette conversation. Aujourd’hui, et d’autant plus depuis le mouvement Metoo, les relais pour aborder les sujets de l’intime avec ses enfants ne manquent pas !

Regarder à nouveau Axelle  Jah Njiké, invitée sur le plateau du Journal Afrique de TV5monde ►


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TerriennesLouise Pluyaud
 Mise à jour 31.05.2022 à 09:07
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Le combat des militantes colombiennes pour construire la paix

31 Mai 2022, 12:26pm

Publié par hugo

 TERRIENNES
Femmes et guerresFemmes : résister autrementL'actualité en Colombie
Le combat des militantes colombiennes pour construire la paix
En Colombie, des militantes mettent en place des comités populaires et associatifs pour (re)construire la paix, et aider à la réconciliation, dans un pays ravagé par des décennies de violence, comme ici au Musée itinérant de la mémoire.
En Colombie, des militantes mettent en place des comités populaires et associatifs pour (re)construire la paix, et aider à la réconciliation, dans un pays ravagé par des décennies de violence, comme ici au Musée itinérant de la mémoire.
©Soraya Bayuelo Mochuelo/ Musée itinérant de la mémoire
26 MAI 2022
 Mise à jour 30.05.2022 à 10:10 par 
TerriennesFlorencia Valdés Andino
La question de la paix se retrouve au coeur de l'élection présidentielle colombienne du 29 mai et 19 juin. La présidence Duque qui s’achève a été marquée par une recrudescence des attentats contre les défenseurs et défenseures des droits humains comme Maria Ciro Zuleta, Soraya Bayuelo et Daniela Soto. Portrait de trois femmes qui risquent leur vie pour construire la paix.
Elles sont toutes les trois menacées, toutes les trois ont vécu dans leur propre chair la violence et elles œuvrent dans les zones les plus sanglantes de la Colombie : le Catatumbo dans le Nord Est, los Montes de María dans le Pacifique et le département del Valle del Cauca dans l’Ouest. Des points hautement conflictuels et stratégiques où circulent personnes et marchandises, licites et illicites. Autre point en commun, leur combat redonne la parole à des populations marginalisées et forcées au silence.

Je suis paysanne et féministe !

María Ciro Zuleta
« Je suis paysanne et féministe », dit fièrement María Ciro Zuleta. Des mots tabous quand elle a cofondé le Comité d’Intégration sociale du Catatumbo (Cisca) en 2004 dans le but de fédérer les paysans survivants des attaques des paramilitaires perpétrées entre 1999 et 2001.

« En réalité, nous sommes ici pour réparer une communauté qui vit dans une situation conflictuelle depuis cents ans », ajoute-t-elle. Et au cœur du conflit, les terres. Le Catatumbo est une zone géostratégique tout près de la frontière vénézuélienne où les activités minières, les grands propriétaires terriens, les guerrillas et les narcos se disputent un territoire très riche délaissé par les pouvoirs publics.

<em>« Je suis paysanne et féministe »,</em> lance María Ciro Zuleta, co-fondatrice du Comité d’Intégration sociale du Catatumbo (Colombie).
« Je suis paysanne et féministe », lance María Ciro Zuleta, co-fondatrice du Comité d’Intégration sociale du Catatumbo (Colombie).
©Maria Ciro Cisco
Deux visions du monde s’affrontent
« Chez nous, deux visions du monde complètement différentes s’affrontent. Une vision productiviste de la nature et une vision. Ni notre communauté ni nos terres n’ont vocation à être exploitées ni polluées avec du glyphosate. Nous souhaitons établir une relation apaisée avec la nature pour produire des aliments et pouvoir en vivre », explique María Ciro Zuleta.

Notre lutte et tant que femmes et paysannes part d’un simple questionnement : où sommes-nous ?

María Ciro Zuleta
Dans cette communauté, 45% de ces aliments sont produits par les femmes. « Alors que nous cultivons la terre et nous nourrissons les nôtres, nous étions absentes des décisions, notre avis ne comptait pas, regrette-elle. Notre lutte et tant que femmes et paysannes part d’un simple questionnement : où sommes-nous ? Quand j’ai intégré mon identité de paysanne, j’ai intégré que j’étais en lutte et je me suis identifiée en tant que féministe, j’ai pu repartir sur de nouvelles bases et travailler avec les autres femmes de la communauté », raconte la militante.

A partir de 2010, María Ciro Zuleta met en place des groupes de parole de femmes où leurs enfants sont les bienvenus. Des groupes où on peut raconter les traumatismes du passé et échanger également sur les difficultés du quotidien. « Parallèlement, nous avons fait comprendre aux hommes que la lutte pour la souveraineté alimentaire et pour un environnement sain n’allait pas se faire sans nous ».

Femmes rurales, la double peine
La pauvreté est un véritable fléau dans les zones rurales colombiennes et les premières à en pâtir ce sont les femmes et surtout les plus âgées. Selon l’organisme Fedesarrollo, 46,8% de la population rurale est pauvre : « Il fallait briser ce système patriarcal qui nous structure et qui nous rend économiquement dépendantes ».

Une fois les femmes du Comité d’Intégration sociale du Catatumbo organisées, elles développent une culture maraichère et la culture de plantes médicinales « que nous vendons dans nos marchés ». Le but est de produire local et de consommer local « exporter quoi que ce soit ». « Nous nourrissons les plus pauvres des pauvres ». Un acte révolutionnaire car le pays importe 30% de son alimentation, d’après Greenpeace.
 

Nous construisons la paix car nous équilibrons les rapports de force entre les femmes et les hommes dans la communauté.

Maria Ciro Zuleta
Ce modèle de circuit court commence à porter ses fruits. L’organisation de Maria Ciro Zuleta a été invitée à partager ses connaissances au-delà du Catatumbo. « Dans cette démarche, nous construisons la paix car nous équilibrons les rapports de force entre les femmes et les hommes dans la communauté. Nous voulons être des facteurs de changement ». La signature des accords de paix en 2016 avec la guerrilla de la FARC - démobilisée depuis et devenue un mouvement politique - a été un moment capital dans cette région où les premiers conflits agraires remontent aux années 40.

« Ça a été l’opportunité de parler finalement de paix, de se dire qu’il était possible d’envisager notre société sous le prisme de la paix. Un moment privilégié pour s’interroger sur des décennies de guerre et ses conséquences. Car nous sommes programmés dans une logique belliqueuse. En revanche, nous n’avons pas la naïveté de croire qu’en cinq ans nous allons défaire des années et des années de conflit », assure la militante.

Selon l’Institut Kroc pour les études sur la paix internationale de l’Université de Notre Dame aux Etats-Unis, 28 % des dispositions de l’accord « sont pleinement mises en œuvre, 18 % sont à un niveau intermédiaire de progrès, 35 % sont à un statut minimum et 19 % n’ont pas été initiées ». Et c’est la réforme rurale, question fondamentale, qui est la plus négligée. « La Colombie est peut-être le pays où la répartition des terres est la plus mauvaise au monde », avait déclaré le président Juan Manuel Santos, signataire du texte à Cuba et Prix Nobel de la paix.
 


Une lutte locale et féministe
Lucide, María Ciro Zuleta reste toutefois optimiste : « Au départ, j’étais la seule dirigeante de mouvement paysan femme. La façon dont j’affichais mes convictions faisait peur et mes collègues hommes me demandaient de rester discrète. Désormais, les foulards verts et violets commencent à se faire visibles chez nous. C’est un grand début pour déconstruire ce système. Prendre la place qui nous revient, prendre la parole, desceller les comportements machistes et violents ».
 

Cela ne fait que 20 ans que les femmes participent à la résolution des conflits alors que les femmes sont les premières victimes de la guerre.

María Ciro Zuleta
Et cette lutte sera longue, avoue-t-elle, puisque « cela ne fait que 20 ans que les femmes participent à la résolution des conflits alors que les femmes sont les premières victimes de la guerre ». Référence à la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité du Conseil de sécurité des Nations unies. Le 31 octobre 2001, ce texte reconnaît enfin l'impact des conflits armés sur les femmes et les filles « et œuvre pour la protection et la pleine participation de celles-ci aux accords de paix », peut-on lire.

Les trois principaux candidats en lise, à gauche Gustavo Petro, Federico Gutierrez, à droite, et en troisième position, le populiste milliardaire Rodolfo Hernandez, promettent paix et développement pour le Catatumbo. Et assurent vouloir donner un nouvel élan aux accords de paix qui ont profondément pâti de la présidence du très droitier Ivan Duque. Ils sont sept à prétendre à la fonction suprême.

Respect des droits des paysans
Soraya Bayuelo, du militantisme au journalisme alternatif .
Soraya Bayuelo, du militantisme au journalisme alternatif .
©Soraya Bayuelo
Dans les Montes de María (Caraïbes colombiennes), Soraya Bayuelo ne cache pas son soutien à Gustavo Petro. L’ex membre de la guérilla urbaine M-19 et ancien maire de Bogota, la capitale, propose dans son programme une législation spéciale destinée au monde rural, le respect des droits des paysans et la promotion de la production agricole nationale. Les sondages le donnent gagnant au premier tour.

Une première pour la gauche colombienne qui compte sur la colistière du candidat, Francia Marquez, afro-colombienne issue des luttes sociales, pour attirer un électorat jeune et politisé. Quand la journaliste et activiste a cofondé le Collectif de Communications Montes de Maria Linea 21, elle n’aurait jamais songé à voir un ticket présidentiel avec un tel CV si plébiscité. En 1994, dans la localité de El Carmen de Bolívar, les paramilitaires à la solde des grands propriétaires terriens et les guérillas s’affrontent. Les paysans se retrouvent entre deux feux, accusés par les premiers d’être « subversifs » et harcelés par les seconds pour les rejoindre ou supporter leur économie de guerre.

Retrouvez notre portrait ►Francia Marquez, une femme au cœur de la lutte afrocolombienne
« Ici c’est une terre bénie très riche en ressources naturelles. Nous avons vu défiler toutes les guérillas, sauf les zapatistes (guérilla du sud du Mexique) », sourit-elle. Les paysans défendaient avec une telle véhémence la terre et l’eau que tous les groupes armés pensaient pouvoir y trouver facilement de recrues.

Au parc, on distribuait des feuilles et les gens dessinaient ce qu’ils voyaient où ressentaient. Sur les dessins on voyait du sang, des corps et on filmait ensuite cette production.

Soraya Bayuelo
En dix ans, les Montes de María ont subi une cinquantaine de massacres faisant plus de 300 morts. Dans ce contexte, impossible de témoigner et encore moins de décrire la situation au quotidien. Alors, le Collectif se débrouille autrement pour contourner toutes les censures tacites : « Au parc, on distribuait des feuilles et les gens dessinaient ce qu’ils voyaient où ressentaient. Sur les dessins on voyait du sang, des corps et on filmait ensuite cette production. Sans prévenir qui que ce soit, on installait un cinéma en plein air pour récupérer nos nuits, notre espace public parce qu’on ne pouvait pas sortir le soir ». Le but étant de « construire des citoyens, des sujets politiques ».

« La mort est venue me chercher »
En 1998, son frère est assassiné par des paramilitaires. Premier exil pour la militante. A son retour, sa nièce de 13 ans meurt dans un attentat des Farc. Une bombe avait été posée chez un commerçant qui refusait de payer l’impôt de guerre. La jeune fille passait dans la rue au moment de la détonation. « Ces moments si douloureux ne m’ont pas dissuadé de revenir. Je me suis dit que je ne partirais plus jamais malgré les menaces. La mort est venue me chercher et je lui ai dit ‘respecte-moi’ ».

En 2000 c’est l’impensable qui frappe à 20 km de Carmen de Bolivar dans la localité d’El Salado Villa del Rosario, 7000 habitants. Du 16 au 21 février, pourchassant soi-disant des membres des Farc, des paramilitaires épaulés par des hélicoptères et soutenus par des militaires, massacrent de la manière la plus macabre qui soit 60 personnes, blessent et violent des centaines d’autres. Après ces trois jours d’horreur, toute la population fuit laissant derrière elle une ville fantôme.

« Nous sommes des survivants »
« Je ne pouvais pas raconter cet enfer comme mes collègues de Bogota le raconteraient. Ce sont mes proches. On se devait de leur rendre hommage, de parler de leurs rêves, de leurs vies. Ils n’étaient pas des chiffres. On ne voulait pas être qu’une tache de sang dans le pays, des victimes. Nous sommes des survivants », se souvient Soraya Bayuelo.

Ici nous dansons, nous chantons et nous écrivons notre propre histoire pour ne plus nous taire.

Soraya Bayuelo
A partir de ce moment-là, le travail de journalisme alternatif devient un travail de mémoire et de réparation. « Ici nous dansons, nous chantons et nous écrivons notre propre histoire pour ne plus nous taire ». 

Soraya Bayuelo a cofondé le Collectif de Communications Montes de Maria Linea 21, avec pour mission de <em>"construire des citoyens, des sujets politiques".</em>
Soraya Bayuelo a cofondé le Collectif de Communications Montes de Maria Linea 21, avec pour mission de "construire des citoyens, des sujets politiques".
©Soraya Bayuelo
L’activité du Collectif avec les populations déplacées s’intensifie avec une radio communautaire, des projets destinés uniquement aux enfants et la création d’un festival audiovisuel. L’art produit au fil des années se trouve dans un Musée Itinérant de la Mémoire, el Mochuelo, où tous ceux qui ont été touchés de près ou de loin par le conflit armé et la violence peuvent partager leur vécu. Le Mochuelo est un petit oiseau gris bleu très résistant « comme nous ».

Résistants et déterminés. Car le Clan del Golfo, la cartel héritier du groupe paramilitaire responsable entre autres du massacre d’El Salado, menace une situation déjà précaire. Ce même groupe criminel qui a bloqué une partie de la Colombie en représailles à l’extradition aux Etats-Unis de son chef « Otoniel » à trois semaines des élections en imposant « une grève ».

Deux balles dans l’abdomen
Daniela Soto, devenue un symbole du mouvement social qui a commencé il y a tout juste un an.
Daniela Soto, devenue un symbole du mouvement social qui a commencé il y a tout juste un an.
©Daniela Soto
Déterminée, Daniela Soto l’est aussi. A 23 ans, elle est devenue un symbole du mouvement social qui a commencé il y a tout juste un an. En avril 2021, une vague de Colombiens, jeunes et moins jeunes, prend les rues des principales villes du pays pour manifester au départ contre une réforme fiscale mais très vite la liste des griefs s’allonge : le coût de la vie, les injustices, l’impunité et la violence. Des maux endémiques aggravés para la crise sanitaire.

(Re)lire notre article ►Manifestations en Colombie : des mères en première ligne 

Connus pour leur grande capacité de médiation, les indiens Nasa sont invités à rejoindre le mouvement avec d’autres organisations de peuples originaires. A Cali, la capitale de leur département, Valle del Cauca (Ouest), ils sont accueillis avec des balles. Farouchement opposés aux manifestations, des civils fortunés habillés en blanc tirent sur eux arguant qu’ils sont armés.

Je ne pouvais pas mourir comme ça.

Daniela Soto
Daniela Soto est touchée à l’abdomen : deux balles. « Je ne pouvais pas mourir comme ça », a-t-elle déclaré dans les médias locaux. Une fois guérie, la jeune femme a pu retourner dans le territoire ancestral de Sath Tama Kiwe Resguardo de Las Mercedes Caldono dans le département du Cauca où elle a grandi. « Le triangle d’or » des groupes criminels, guérillas et trafiquants.

Discriminée à l’école à cause de ses origines, Daniela Soto se détourne de la culture nasa. Elle ne veut plus porter le sac à dos tissé para sa grand-mère, ne participe pas aux cérémones et cache d’où elle vient. La lecture et l’écriture seront son refuge. En grandissant, Daniela Soto renoue avec les traditions et rejoint le programme des femmes du Consejo nacional indigena del Cauca où elle deviendra coordinatrice d’un groupe de jeunes à 18 ans. Son obsession étant de les dissuader de travailler dans la coca ou de rejoindre les groupes armés faute de mieux.

Nous ne pouvons pas nous habituer à l’impunité. J’ai la grande responsabilité de continuer à parler pour ceux qui doivent se taire ou qui se sont tus à jamais.

Daniela Soto
Ses combats : le droit à la terre, l’alphabétisation, la lutte contre les violences sexuelles et la participation politique des femmes. Elle souhaite « comprendre et décortiquer les mécanismes de domination ». C’est à l’université du Cauca qu’elle poursuit cette quête à la faculté de philosophie. Parallèlement, la jeune femme rejoint le Réseau des jeunes bâtisseurs de la paix de la fondation Mi sangre. Une organisation mixte et plurielle consacrée aux des plus jeunes dans les zones rurales. Là encore les besoins des femmes et filles déplacées par le conflit sont au cœur de ses préoccupations.

« Sans prendre les armes»
Quand Daniela Soto a été blessée par balle, son envie de se battre a été décuplée. Pendant « le paro nacional », les grandes mobilisations de 2021, 20 personnes sont mortes, dont deux de ses amis proches, et plus de 2000 ont été blessées comme elle : « Nous ne pouvons pas nous habituer à l’impunité. J’ai la grande responsabilité de continuer à parler pour ceux qui doivent se taire ou qui se sont tus à jamais ».

Daniela Soto est soutenue par l’organisation irlandaise Front line defenders qui tente de protéger les défenseurs des droits humains et de l’environnement dans le monde. Une protection loin d’être superflue, au moins 52 leaders ont été tués pendant le premier trimestre 2022 en Colombie, notamment dans le Cauca.

A 24 ans, l’étudiante a déjà eu mille vies et a enterré plus de jeunes « qu’avant les accords de paix ». « En pleine construction », la leader nasa ne cherche pas la lumière. Elle souhaite que la violence cesse et que justice soit faite. « Et nous y parviendrons sans prendre les armes ».

La militante colombienne Daniela Soto, qui a réchappé à une blessure par balle lors d'une manifestation, souhaite <em>"comprendre et décortiquer les mécanismes de domination". </em>
La militante colombienne Daniela Soto, qui a réchappé à une blessure par balle lors d'une manifestation, souhaite "comprendre et décortiquer les mécanismes de domination". 
©Daniela Soto

 

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TerriennesFlorencia Valdés Andino
 Mise à jour 30.05.2022 à 10:10
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Annie Ernaux, récit intimiste en super 8

31 Mai 2022, 12:24pm

Publié par hugo

 Annie Ernaux, récit intimiste en super 8
L'écrivaine Annie Ernaux, présente avec son fils David Ernaux-Briot son premier film à Cannes, dans la sélection parallèle de la Quinzaine des réalisateurs : <em>Les années super 8</em>. Une plongée dans l'univers intime de celle qui porte la voix des combats féministes.
L'écrivaine Annie Ernaux, présente avec son fils David Ernaux-Briot son premier film à Cannes, dans la sélection parallèle de la Quinzaine des réalisateurs : Les années super 8. Une plongée dans l'univers intime de celle qui porte la voix des combats féministes.
©LES FILMS PELLEAS
28 MAI 2022
 Mise à jour 28.05.2022 à 16:05 par 
Terriennes
 
avec AFP
Dans Les années super 8, un film so-réalisé avec son fils et présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes, Annie Ernaux fait le récit de sa vie, "mais aussi celui de milliers de femmes en quête de liberté et d'émancipation". Ce "road movie" intimiste concocté à partir d'images d'archives familiales nous emmène en voyage dans le temps, dans la France des années 70. L'écrivaine raconte la décennie qui a fait d'elle une des plus grandes voix féministe de la littérature française.
Lue, étudiée et traduite dans le monde entier, Annie Ernaux est l'une des plus grandes écrivaine de la littérature française mais aussi l'une des plus grandes voix féministes, c'est une voix forte, et politique aussi. 

Les années super 8 a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs de la 75e édition du Festival de Cannes, ce film d'1 heure est né de l'envie de se réapproprier des dizaines de films super 8 tournés entre 1972 et 1981 par son ex-mari, aujourd'hui décédé.


Si l'idée de faire du cinéma ne l'a jamais vraiment intéressée, Annie Ernaux dit s'être laissée "prendre au jeu": "Je me suis vraiment investie dans ce récit qu'on entend car c'était important pour moi de me raconter dans mes mots", précise celle qui a été finaliste du prestigieux prix Booker international en 2019. "Ces films étaient stockés dans un tiroir depuis des années et on les avait un peu oubliés. Un jour, nous les avons regardés avec mes fils et mes petits-enfants. C'est là, de fil en aiguille, que David m'a proposé d'en faire un film sur lequel j'accolerai un récit", raconte la romancière de 81 ans.
 


"Gagner ma liberté"
Dans le film, le spectateur découvre une Annie Ernaux mariée et mère de deux enfants en bas âge. A chaque fois, l'écrivaine est au premier plan, omniprésente. Mais à y regarder de plus près, c'est une femme frêle, mal à l'aise dans sa nouvelle vie que le public rencontre.

Une femme tiraillée entre ses devoirs d'épouse, sa vie bourgeoise, elle la transfuge de classe comme elle l'a racontée dans La place, et son désir irrépressible d'écrire. C'est d'ailleurs à cette époque qu'elle écrit son premier livre Les Armoires vides (1974).

Il ne s'agit pas d'un film de souvenirs, même s'il documente les années qui l'ont forgée comme écrivaine mais il décrit surtout une époque, celle des Trente glorieuse et la soif de vivre d'une génération en quête d'émancipation, de loisirs et de voyages.

Je peux affirmer que ces dix années sont les années majeures dans ma vie parce qu'elles vont confirmer mon désir d'écrire. Et puis aussi parce que je vais gagner ma liberté

Annie Ernaux
Annie Ernaux aura pourtant mis plusieurs années à s'émanciper de sa vie domestique pour écrire. "Je peux affirmer que ces dix années sont les années majeures dans ma vie parce qu'elles vont confirmer mon désir d'écrire. Et puis aussi parce que je vais gagner ma liberté. Une liberté que je souffrais de ne pas avoir, même si je pense que j'ai fait, moi, un mariage d'amour".

"Je pense que pour le spectateur, c'est peut être un récit qui est nouveau, vraiment nouveau pour lui, de me voir et de m'entendre raconter des choses de mon intimité et en même temps, cette intimité appartient à tout le monde", poursuit-elle. Finalement, "c'est à la fois le récit de ma vie mais aussi celui de milliers de femmes qui ont elles aussi été en quête de liberté et d'émancipation".

"L'évènement", oeuvre majeure sur l'avortement
Si plusieurs de ses films ont été adaptés au cinéma, dont L'évènement, récit autobiographique sur l'avortement clandestin qu'elle a subi en 1964, qui a raflé le Lion d'or à la Mostra de Venise 2021, Annie Ernaux raconte ne pas être intéressée par ce médium.
 


La raison ? "J'écris avec les images intérieures, les images de la mémoire. Le processus d'écriture pour le cinéma est très différent", explique-t-elle.

Je crois qu'on pouvait attendre cette vague conservatrice car quand les femmes prennent le pouvoir .... ou plutôt quand leurs voix s'élèvent, les hommes sont solidaires entre eux.

Annie Ernaux
Au moment où le droit à l'avortement est remis en question aux Etats-Unis, que pense celle dont l'oeuvre est traversée par ces questions ? "Je crois qu'on pouvait attendre cette vague conservatrice car quand les femmes prennent le pouvoir .... ou plutôt quand leurs voix s'élèvent, les hommes sont solidaires entre eux", répond-elle. Et d'ajouter "qu'en France comme aux Etats-Unis, les femmes ne sont plus disposées à se laisser faire".


Voix féministe mais écrivaine avant tout
Véritable icône féministe pour plusieurs générations, Annie Ernaux confie simplement se sentir "femme. Une femme qui écrit, c'est tout".

"Je suis toujours étonnée que ce que j'écris dans la solitude ait un tel écho ! C'est vrai que rencontrer des lecteurs me donne du plaisir et une justification de l'écriture, tous les doutes se trouvent d'un seul coup effacés dans ce partage, et je me dis qu'on n'est pas seul", confie-t-elle sur France Inter.


©Gallimard
Son dernier livre Le jeune homme est paru début mai chez Gallimard. Dans ce très bref récit de 40 pages écrit à la fin des années 1990, l'autrice raconte une relation qu'elle a vécue avec un garçon de 30 ans son cadet, lorsqu'elle avait 54 ans.  Une histoire d'amour qu'elle vit tel un défi vis-à-vis de la société. En exergue au début du livre, on peut lire ces quelques mots : "Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues". 

Un ouvrage, épisode de plus de l’entreprise autobiographique d’Annie Ernaux commencée il y a un demi-siècle, qui reçoit l'aval des critiques. Le Figaro salue "le rythme de la forme brève ernausienne, sa densité, fruit d’un long travail, le martèlement d’une lecture du réel ". L'écrivaine "réussit le prodige de mettre en relief, avec la simplicité et la densité de l’évidence, les aspects essentiels d’une expérience", selon L’Obs. Quant à L’Express, il conclut ainsi "Disons-le tout de go, un délice, un bonbon, un clin d’oeil à la vie".
 


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Pourquoi les ados voudraient un enseignement menstruel à l'école

31 Mai 2022, 12:19pm

Publié par hugo

 Pourquoi les ados voudraient un enseignement menstruel à l'école
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Pourquoi les ados voudraient un enseignement menstruel à l'école
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Lundi 30 Mai 2022
Aujourd'hui encore, les règles sont taboues pour un·e Français·e sur deux. C'est ce que nous enseigne le baromètre annuel de l'association Règles Élémentaires.
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Les règles sont taboues pour un·e Français·e sur deux. C'est ce que nous enseigne le baromètre annuel de l'association Règles Élémentaires, se basant sur un échantillon de 1000 répondant·e·s, représentatif·ves de la population française âgée de 18 ans et plus. Ainsi,Règles Élémentaires nous apprend également que la moitié des moins de 35 ans pense qu'il est normal d'avoir mal pendant ses règles. Ou encore qu'une jeune femme de moins de 24 ans sur 2 a déjà manqué l'école à cause de ses règles.

Le baromètre nous enseigne encore que près de 60% des personnes interrogées "n'ont reçu aucun enseignement formel à propos des règles", et que seulement un quart des jeunes a déjà entendu parler de maladies liées aux règles à l'école. 44% de la population française avance avoir reçu un enseignement à ce sujet. De plus, 70% des Français·es déclarent avoir déjà entendu parler de la précarité menstruelle et 46% savent de quoi il s'agit.

De fait, les 16-19 ans sont ouvertement favorables à presque 100 % à un "enseignement menstruel" délivré dans le cadre scolaire. C'est également le cas de Règles Élémentaires, première association française de lutte contre la précarité menstruelle et le tabou des règles, qui se mobilise "pour qu'un enseignement menstruel formel accessible à tou·tes, notamment dans le cadre scolaire, devienne la norme".

Déconstruire un tabou
60% des personnes interroges n'ont reu aucun enseignement formel propos des rgles
Prs d'1/4 des -35 ans a t confront personnellement la prcarit menstruelle.
Prs d'une jeune femme sur deux a dj manqu l'cole cause de ses rgles

— Rgles lmentaires (@RElementaires) May 28, 2022
Comme le rapporte le baromètre, l'opinion française est déjà largement favorable à l'idée d'un enseignement menstruel normalisé dans les écoles. "Tout genre, tout âge, et tout milieu social confondu, près de 85% des français·es adhèrent à cette idée", lit-on, parmi l'échantillon de 1000 répondant·e·s interrogés pour cette étude.

Une donnée importante car "si les réseaux sociaux peuvent permettre de faire émerger des sujets et de diffuser des informations, ils ne peuvent pas se substituer à un enseignement formel accessible à tou·tes, notamment dans le cadre scolaire", relate encore le rapport de Règles Elementaires. "L'information et l'enseignement menstruel apparaissent comme les premiers outils pour que les règles ne soient plus, d'une part taboues, d'autre part sources d'inconfort, de honte, d'angoisse, et in fine, d'inégalités entre les femmes et les hommes."

"L'image des règles doit être renormalisée. La frontière entre le normal et le pathologique doit être clarifiée. Nos institutions ont un rôle majeur à jouer pour éduquer, sensibiliser et informer au cours d'un enseignement menstruel plébiscité par tou.tes", développe le rapport chiffré, qui rappelle également que 8 Français·es sur 10 pensent que la précarité menstruelle est un enjeu de santé publique, et que près de 9 Français·es sur 10 pensent qu'il faudrait mettre à disposition des protections gratuites "pour toutes les personnes qui en ont besoin".

En plus de cet appel à l'enseignement, l'association sensibilise également les professionnels de santé quant à la nécessité de mieux accompagner les personnes concernées et les pouvoirs publics "à intensifier et pérenniser la lutte contre la précarité menstruelle, pour permettre à chacun.e de vivre dignement ses règles".

SOCIÉTÉ NEWS ESSENTIELLES RÈGLES MENSTRUATIONS CORPS EDUCATION ÉCOLE ADOLESCENT ENFANTS


https://www.terrafemina.com/article/education-pourquoi-les-ados-voudraient-un-enseignement-menstruel-a-l-ecole_a364287/1

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