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Le blog de hugo,

Le droit de vote pour les femmes : une histoire... pas si vieille,femmes,feminisme,histoire,

30 Avril 2020, 16:43pm

Publié par hugo

 Parité et politique
Le droit de vote pour les femmes : une histoire... pas si vieille
 
Yvonne Fina, une Française parmi tant d'autres, vote pour la première fois pour une élection nationale le 21 octobre 1945 à la mairie du 7e arrondissement de Paris. Au lendemain de la guerre, les femmes représentent 53 % des inscrits.
©AP
 
29 avr 2015
Mise à jour 30.04.2020 à 09:14 par
TerriennesBénédicte WeissLiliane Charrier
Le 29 avril 1945, les Françaises s'exprimaient dans les urnes pour la première fois. Cinq ans plus tôt, les Québécoises obtenaient le droit de participer aux scrutins. Histoire croisée du vote au féminin.
 
 

Entrer dans un bureau de vote. Y saisir des bulletins. S'abriter dans l'isoloir et, cachée derrière un fin rideau, en glisser un dans une petite enveloppe bleue. Soulever la toile, se diriger vers l'urne et y déposer son pli, après avoir entendu un assesseur lire son nom. Aujourd'hui, ce geste semble anodin pour nombre de femmes. Mais il y a 75 ans, le 29 avril 1945, il l'était beaucoup moins.
Ce jour-là, les Françaises s'expriment dans les urnes pour la première fois. Ce sont des municipales, les premières élections en France depuis la libération. Un an plus tôt, le 21 avril 1944, une ordonnance de l'Assemblée consultative d'Alger leur a octroyé le droit de vote et d'éligibilité. La France est alors encore en guerre, et les femmes présentes dans la résistance.
Je me suis sentie reconnue comme citoyenne à part entière.
Liane Minard
En 1755, soit 190 ans plus tôt, le rebelle corse Pascal Paoli avait imaginé une Constitution accordant le droit de vote aux personnes de plus de 25 ans, dont les femmes, mais seulement à l’échelon communal. De plus, seules les veuves ou célibataires étaient concernées, et elles n’étaient pas éligibles.
"Je suis entrée dans l'isoloir. Cela m'a fait un petit quelque chose...", se souvenait en 2015, tout sourire, Marcelle-Françoise Devillers, alors âgée de 102 ans. Liane Minard, 93 ans en 2015, est partie voter "le cœur battant", se sentant "reconnue comme citoyenne à part entière". Avant d'en arriver là, le chemin et la lutte avaient été longs, chaotiques et douloureux, comme le montre ce retour en images proposé par le portail de l'audiovisuel public Lumni :
Cinq ans plus tôt, au Québec...
Le 25 avril 1940, cinq ans presque jour pour jour avant le premier vote des Françaises, d'autres femmes acquièrent le précieux droit, ainsi que celui d'être élues. Elles se trouvent de l'autre côté de l'Atlantique : ce sont les Québécoises.
Par rapport aux Françaises, elles ont une particularité : depuis 1918, elles peuvent déjà participer aux scrutins... fédéraux. De fait, le Québec est la dernière province canadienne à décliner le droit de vote au féminin, du moins au 20e siècle... De 1791 à 1849, les Québécoises ont déjà eu la possibilité de déposer leur bulletin dans l'urne, à condition d'être propriétaires (comme les hommes, d'ailleurs).
"La fin de la soumission"
Jeannine Dumouchel, 93 ans en 2015, première femme présidente de la Fédération canadienne France-Canada, se souvient de son premier vote, en 1942 :
"C’est dire si j’étais fébrile, d’autant plus qu’un nouveau parti présentait un programme très intéressant : le Bloc populaire, fondé par André Laurendeau, journaliste au Devoir. J’ai tout de suite adopté sa pensée nationaliste qui, malheureusement, ne passait pas dans la population. Mon père faisait sa cabale pour les conservateurs. Je lisais les journaux, je me renseignais et j’en parlais à ma mère. Quelle émotion j’ai ressentie en entrant dans l’isoloir, le jour du scrutin ! J’allais enfin décider par moi-même, en votant Bloc populaire, contre le candidat de mon père. C’était la fin de la soumission. Enfin libre ! Enfin moi ! (...)
C’est à partir de mon premier X sur un bulletin de vote que je suis devenue ce que je suis : libre, déterminée à suivre ce que me dictait ma raison, et non pas ce que les autres décidaient pour moi. Voilà ce qui a établi non pas mon orientation dans la vie, mais ma condition de femme."
Pourtant, en 1940, toutes les Québécoises ne souhaitent pas acquérir ce droit. Mari, classe sociale, insistance des curés... Les pressions sur les femmes sont diverses. "Le plus gros de la lutte se déroule durant les années 1930, des années noires, de crise économique, rappelle l'historienne Denyse Baillargeon dans Le Devoir. Les femmes étaient probablement beaucoup plus préoccupées par la survie de leurs familles que par n’importe quelle autre question."
Cap sur la parité ?
Une fois le droit de vote acquis, les Québécoises devront encore attendre 21 ans pour que l'une d'elles soit élue. Le 14 décembre 1961, Marie-Claire Kirkland est la première femme à entrer au Parlement. En France, le 21 octobre 1945, 33 femmes sont élues députées dans la Première Assemblée nationale constituante.
 
Représentation de quatre figures du droit de vote des femmes au Québec, devant l'Assemblée nationale de la province. De gauche à droite : Marie Lacoste Gérin-Lajoie, Idola Saint-Jean, Thérèse Casgrain, et la première députée Marie-Claire Kirkland.
cc/Flickr/Paul VanDerWerf
Aujourd'hui encore, malgré l'obtention du droit de vote des femmes de part et d'autre de l'Atlantique et les progrès accomplis, la parité n'est toujours pas acquise en politique. "Le plafond de verre est plus visible que jamais, relevaient en 2015 les membres du comité restreint du Cercle des femmes parlementaires de l’Assemblée nationale du Québec dans une tribune publiée dans Le Devoir. Le nombre de députées de l’Assemblée nationale en témoigne : malgré le fait qu’elles représentent la moitié de la population, les femmes demeurent minoritaires au Parlement, peinant à constituer le tiers de la Chambre. Elles se heurtent à des écueils semblables sur le plan des candidatures, de la politique municipale et, plus généralement, des postes décisionnels."
Trois ans plus tard, toutefois, le virage semble être pris. Le nouveau Premier ministre du Québec, François Legault, montre l'exemple en tenant sa promesse électorale de présenter un gouvernement paritaire de 13 femmes et 13 hommes ministres. En parallèle, la nouvelle Assemblée nationale, issue du scrutin du 1er octobre 2018, compte 53 femmes sur les 125 députés, soit une représentation de 42%, zone de parité historique.
Un an plus tard,  Justin Trudeau, fraîchement réélu Premier ministre du Canada, présente un gouvernement paritaire, tel qu’il l’avait promis. Plusieurs femmes accédent à des ministères importants, dont Chrystia Freeland, ex-ministre des Affaires étrangères, nommée vice-Première ministre et ministre aux Affaires intergouvernementales.
Voir tous nos article du dossier ► Parité et politique
En France, comme le révélaient les élections de mars 2015, l'égalité hommes/femmes ne coule pas de source. Pour la première fois, les assemblées départementales étaient pourtant strictement paritaires, du fait de l'imposition par la loi de 2013 de binômes homme/femme aux élections. Mais dans neuf cas sur dix, la présidence des départements revenait à des hommes. Selon le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, seuls dix départements – sur 101 – avaient une présidente.
Dans les autres fonctions locales électives, 8 % des présidents d'intercommunalités étaient des présidentes, 5 % des régions étaient dirigées par des femmes et à peine 16 % des maires étaient des mairesses. Et pourtant, la loi française impose la parité sur les listes des candidats aux élections municipales : 50 % d’hommes, 50 % de femmes, mais pas dans toutes les communes. Dans celles de plus de 1 000 habitants seulement, les listes des candidats aux élections municipales doivent être paritaires et respecter l'alternance homme-femme...
Aujourd'hui encore, les femmes sont encore loin d’être majoritaires dans les mairies. En 2019, le taux d’occupation des femmes dans les conseils municipaux était de 39,9 %, "toutes tailles de communes confondues", dévoile le site vie-publique. Elles n’étaient que 17 % à être élues maires, 29 % à occuper la fonction de première adjointe, 38 % celle de seconde adjointe et 43 % à être adjointes ou conseillères. Côté classement, c’est à Paris que la parité est la mieux respectée, avec une moyenne de 50,3 % de femmes dans les conseils municipaux en 2018.
A lire aussi dans Terriennes :
► Olympe de Gouges
► 21 avril 1944 : les Françaises ont (enfin) le droit de voter
► Au Québec : un nouveau gouvernement paritaire et une assemblée nationale en zone de parité
Volume 90%
► Canada : le nouveau gouvernement Trudeau est paritaire, comme promis
 
TerriennesBénédicte WeissLiliane Charrier
Mise à jour 30.04.2020 à 09:14

https://information.tv5monde.com/terriennes/le-droit-de-vote-pour-les-femmes-une-histoire-pas-si-vieille-30472

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Enceinte à l'heure du Covid-19 : les gynécologues appellent à assouplir les règles de confinement,femmes,sante,

30 Avril 2020, 16:40pm

Publié par hugo

 Coronavirus : une épidémie mondiale
Santé des femmes
La maternité dans tous ses états
Covid-19 : femmes en première ligne
Enceinte à l'heure du Covid-19 : les gynécologues appellent à assouplir les règles de confinement
 
Le Centre Hospitalier de Semur en Auxois informe les patientes.
31 mar 2020
Mise à jour 29.04.2020 à 18:46 par
TerriennesIsabelle SolerLiliane Charrier
A l'heure où le déconfinement se profile, le le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) recommande d'assouplir les règles en maternité. Un appel qui, s'il est rapidement entendu, devrait rasséréner les futures mamans. Durant les longues semaines de confinement dû au Covid-19, mener sa grossesse à terme a été pour beaucoup de femmes un parcours de combattante.
 
 

Autoriser la présence de la personne de son choix lors des échographies et du séjour en maternité après l'accouchement, un acte banal "avant", interdit pendant le Covid et peut-être possible rapidement si les autorités sanitaires suivent les recommandations du Collège national des gynécologues et obstétriciens français.
Si cette décision semblait acceptable au moment le plus aigu de la crise sanitaire, il apparaît aujourd'hui difficile de garder la même doctrine.
Collège national des gynécologues et obstétriciens français.
Jusqu'à présent, dans la plupart des maternités, la personne accompagnant la mère n'est autorisée à rester que pendant l'accouchement et deux heures après la naissance. "Si cette décision semblait acceptable au moment le plus aigu de la crise sanitaire, il apparaît aujourd'hui difficile, alors que se prépare le déconfinement et que la situation s'est stabilisée avec une circulation moindre du virus, de garder la même doctrine", explique le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) dans un communiqué.
Pour beaucoup de femmes enceintes, l'isolement imposé par le confinement a terni la joie de la naissance prochaine. Séances de préparation à l'accouchement par visioconférence, téléconsultations après sept mois et demi de grossesse, rendez-vous avec l'anesthésiste remplacé par une discussion téléphonique, visite à la maternité annulée : les professionnels de la naissance ont rapidement pris des mesures tout en maintenant les examens essentiels, mais à distance.
 
L'importance de préparer ensemble la naissance
Le CNGOF, conscient de la difficulté pour les futurs parents de vivre séparés ce moment, recommande, depuis l'annonce du déconfinement, de "faciliter la présence de l'accompagnant" tout en maintenant les mesures barrières. Et ce du fait de "la particularité qu'est l'événement de vie que représente une naissance, l'importance pour un couple de préparer ensemble les différents temps qui la précèdent et qui la suivent, et le nécessaire accompagnement autour des enjeux psychiques de la périnatalité", explique le Collège national des gynécologues et obstétriciens français.
"Les consignes évoluent, explique Jacky Nizard, président de l'association des gynécologues-obstétriciens européens et obstétricien à la Salpêtrière à Paris. Pour le moment la plupart des maternités acceptent un accompagnant en salle de travail, mais il n'y a pas de règle générale". Car pour ne pas augmenter les risques de transmission du virus, certaines maternités, jusqu'à récemment, filtraient les futurs papas.
Des présences tout juste tolérées
Ce qui a prévalu pendant prés de deux mois ? "Dans environ les trois quarts des maternités d'île de France, les coparents étaient admis en salle de naissance. Ensuite, environ deux heures après l'accouchement, au moment de regagner la chambre mère-enfant, ils étaient invités à rentrer chez eux", expliquait le docteur Thierry Harvey, gynécologue obstétricien à la maternité des Diaconnesses, dans le 12e arrondissement de Paris.
Et pour l'accouchement à proprement parler, gestes barrières pour tout le personnel médical bien sûr : "Même si la parturiente est Covid-négative, les obstétriciens portent tous des masques en salle d'accouchement. Pour les parturientes Covid-positives, nous nous sommes inspirés de nos collègues d'Alsace, très touchée par l'épidémie, en ouvrant une salle dédiée."
Seule le jour J ?
Pour ce grand moment de la vie qu'est la naissance d'un enfant, nombre de futures mamans ont fait état d'un profond vague à l'âme. Pour celles qui ont dû se résoudre à accoucher sans leur conjoint.e, la déception est cruelle. Karin Karam, 32 ans, fait le compte de tous les rendez-vous, médicaux, mais aussi de bien-être, qui ont dû être annulés : "Ce sont six semaines pendant lesquelles on doit se concentrer sur cet événement heureux, mais là on est concentrés sur le coronavirus. J'ai l'impression qu'on m'a volé mon début de congé maternité," confiait-elle.
Afin d'accompagner les futures mamans durant cette période cruciale de leur vie, le professeur Jacky Nizard, avait publié sur internet de petites vidéos à leur intention. Tournées dans la cour de l'hôpital sur un ton délibérément badin, elles devançaient les questions : "Pour les consultations, zéro accompagnant : le père reste dehors"; "Pour l'accouchement, pour l'instant, un accompagnant - ça pourra changer - et s'il sort, il ne revient plus". "Après ? Personne : on sait, c'est compliqué".
Plusieurs pétitions avaient réclamé la présence du coparent en salle d'accouchement : "La situation est critique et chacun doit prendre ses précautions... Cependant interdire l'accès à la salle d'accouchement au papa ne résoudra rien. La maman vivant déjà avec le papa, s'il est porteur, elle le sera tout autant. De plus, des mesures d'hygiène peuvent être instaurées aux papas," écrivait Stéphanie Laufer, à l'origine d'une pétition en Suisse.
Isolées, mais rassurées
Même si la grossesse les rend plus vulnérables aux infections virales respiratoires, les femmes enceintes peuvent être rassurées quant au risque de transmission du virus à leur bébé. "Il n'y a pas de transmission verticale et l'allaitement est permis," assure le Dr Thierry Harvey.
Les futures mamans ne doivent pas oublier que certains troubles assimilables à des symptomes de coronavirus peuvent aussi avoir d'autres causes. "En fin de grossesse, le volume de l’utérus qui comprime le diaphragme et le thorax rend la respiration parfois difficile", rappelle le professeur Yves Ville, chef du service d’obstétrique et de médecine fœtale de l’hôpital Necker-enfants malades.
Tous les médecins et obstétriciens alertent néanmoins les femmes sur l'impérieuse nécessité des gestes barrières : lavages de main fréquents, éviter les contacts, tousser dans son coude, utiliser des mouchoirs jetables et les jeter dans un contenant fermé.
 
​Comme c'est déjà le cas, recherche des symptômes de la maladie (fièvre, toux...), masques et solution hydroalcoolique sont de rigueur, et l'accompagnant s'engage à rester "confiné" pendant toute la durée de sa présence en salle de naissance, afin d'éviter au maximum les allées et venues.
Après l'accouchement, "il semble préférable d'envisager une absence totale de sortie de l'accompagnant qui reste auprès de la mère. Si le séjour est plus long ou que l'accompagnant ne peut rester dormir sur place, une seule venue est autorisée par jour, toute sortie est considérée comme définitive et seul un retour le lendemain peut être autorisé", préconise le CNGOF.
Retrouvez notre dossier ► CORONAVIRUS : UNE ÉPIDÉMIE MONDIALE
Note positive, cette information rassurante : à ce jour, aucun cas de transmission du Covid-19 au fœtus n’a été observé dans le monde.
A lire aussi dans Terriennes :
► Coronavirus : face à la pandémie, les femmes en première ligne ?
► Coronavirus : s'approprier le confinement, au féminin
► Violences conjugales: le risque de "l'enfer" du confinement
► Coronavirus : se laver les mains, le bon geste, surtout féminin ?
► Coronavirus : face à la pandémie, les femmes en première ligne ?
► Une Journée des droits des femmes dans l'ombre du coronavirus
TerriennesIsabelle SolerLiliane Charrier
Mise à jour 29.04.2020 à 18:46

https://information.tv5monde.com/terriennes/enceinte-l-heure-du-covid-19-les-gynecologues-appellent-assouplir-les-regles-de

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Charles de Gaulle, l'homme qui accorda le droit de vote aux Françaises,femmes,histoire,politiques,

30 Avril 2020, 16:38pm

Publié par hugo

Tribunes : points de vue, combats et engagements, Terriennes ouvre ses pages à l'expression de tout.e.s
Charles de Gaulle, l'homme qui accorda le droit de vote aux Françaises
 
Yvonne de Gaulle, accompagnée de Charles de Gaulle, votant aux premières élections accessibles aux femmes, les municipales d’avril 1945.
 
28 avr 2020
Mise à jour 29.04.2020 à 16:15 par
Michèle Jacobs-Hermès
 
 

Voilà près de cinquante ans que le libérateur de la France a rejoint les étoiles. Et la sienne n’est pas prête de pâlir, bien au contraire ! Charles de Gaulle, vénéré ou boudé de son temps, suscite aujourd’hui une admiration quasi unanime et une abondante littérature. Ses concitoyennes ont de bonnes raisons de lui dire merci. Passage en revue des « troupes » d’arguments, avec l’écrivaine  Catherine Clément, auteure de « De Gaulle, la fabrique du héros ».
« Françaises, Français » avait-il coutume de dire au début de toutes ses interventions publiques. Et l’envoi, resté dans la légende, résonnait, tant le ton était clair, militaire et paternaliste à la fois.
Galanterie ? Bonne éducation ? Préfiguration de l’écriture inclusive ? Ce sacré Général, ce président de la République avait tout simplement le souci de considérer la gent féminine comme partie intégrante et coresponsable de la démocratie aux côtés des hommes. Et son action le prouva. Car c’est le général de Gaulle qui, en avril 1944, signa l’ordonnance accordant à ses concitoyennes  le droit de vote et d’éligibilité.
Il était temps ! La plupart des pays voisins, ou lointains comme le Canada,  avaient déjà franchi le pas.
 
Churchill le traitait de « prima donna »…
Pour Catherine Clément, il s’agit d’un héros très singulier !
 
Parmi les grandes figures romantiques, idéalistes et pragmatiques qui ont brandi l’étendard de la France, il y a certes Jeanne d’Arc, mais il y a aussi le général de Gaulle. Un militaire dans l’âme. Un homme féru d’histoire. Un vrai sensible aussi !
Les Editions Tohu Bohu ont demandé à Catherine Clément de consacrer à celui dont on n’hésite pas à faire le grand mythe du XXème siècle un magnifique livre-objet, enrichi de nombreux documents et fac-similés, et donnant accès à des archives sonores. L’écrivaine férue d’histoire, de sociologie et de philosophie, observatrice des grandes cultures du monde et soucieuse de la place des femmes dans notre société (1), reprend ici, dit-elle, ses « habits de journaliste ». Et d’une écriture fluide et belle, elle part à la découverte de ce « héros singulier », ce « grand diable en képi » qui sauva la France... et sut convaincre les Britanniques de nous venir en aide. Et dire qu’il arrivait à Churchill de traiter le Général, habitué aux propos grandiloquents, de « prima donna »…
 
Catherine Clément avoue au passage être une « vraie repentie » ! « Quand j’étais étudiante à Normale Sup, j’étais très hostile au Général de Gaulle »,  s’amuse-t-elle. « Je me souviens que mes petits camarades lui ont tourné littéralement le dos à son arrivée à une de nos cérémonies. Là j’étais quand même assez furieuse. Il avait démocratiquement été élu !» Sans cet épisode, le président aurait-il été davantage à l’écoute des étudiants en mai 1968 ? Pas impossible ! « Il avait été profondément vexé ! »
Pour  notre interlocutrice, comme pour nombre d’autres  intellectuels français sceptiques, voire carrément hostiles, tel Régis Debray, « la figure du Général a grandi au fil des années ».
Certes le peuple français, voire la plupart des peuples européens, lui doivent beaucoup. Mais « Il importe aussi  que les femmes aient en mémoire tout ce qu’il a fait pour que leurs droits soient reconnus » estime Catherine Clément. « Non, cette préoccupation n’avait rien à voir avec son éducation familiale, sa formation militaire. Je verrais davantage un lien avec ses séjours en Pologne, en Afrique, en Algérie, à Londres surtout ! C’est le fait de traverser et d’observer le monde qui l’a changé ».
 
Femmes résistantes, déportées : de quoi impressionner et convaincre ce sacré Général
 
D’entrée de jeu, dans son ouvrage, où pointent sa formation analytique et son approche de la « fabrique » des êtres, notre auteure dévoile la grande combativité du Général face à la déferlante nazie, sa conviction que la patrie mérite tous les sacrifices. Charles de Gaulle comparera, dans ses Mémoires, la France à une « princesse » ou une « madone », «vouée à une destinée exceptionnelle » …
Plus sérieusement, dans la vie réelle, le Général était entouré de figures féminines particulièrement positives. Elles sont évoquées dès la préface de « De Gaulle, la fabrique du héros ».
Il y a Yvonne, femme discrète mais décidée, qu’il aime, qui l’accompagne partout et à laquelle il explique ses décisions y compris de haute stratégie. « On a été injuste avec Yvonne. Elle n’était en rien une demeurée, ni une femme subordonnée à son mari » estime Catherine Clément. En effet, il semble que cette « bonne catholique », qui participa aux municipales d’avril 1945 -  les premières à voir déferler les électrices, plus nombreuses que les électeurs ! -  fit pression sur son président de mari en 1967 pour faire passer la Loi Neuwirth autorisant l’usage de la pilule et la régulation des naissances !
Très présente aussi dans le cœur du Général, Anne, sa fille  trisomique « sa joie » comme il la qualifiait, parlant d’elle comme « un jouvenceau médiéval amoureux d’une inaccessible ! » « Il a adoré cette enfant, il l’a mise en majesté » dans un mouvement qui va bien plus loin que le simple humanisme. « C’est peut-être Anne qui explique l’engagement de sa mère en faveur de la contraception. J’en fais l’hypothèse… »
 
Ont aussi impressionné notre grand gradé durant la Seconde Guerre mondiale, des parentes  de son premier cercle, impliquées  dans l’action. Des femmes d’honneur et de conviction. Catherine Clément rappelle que Charles de Gaulle avait vu suffisamment de résistantes œuvrer à travers tout le pays pour se convaincre de l’urgence à leur accorder le droit de vote. On pense à sa nièce Geneviève de Gaulle-Anthonioz, déportée à Ravensbrück et entrée en 2015, en même temps que Germaine Tillion, au Panthéon.  A sa sœur, Marie-Agnès, qui fut résistante et connut, elle aussi, la déportation. Sans parler de sa secrétaire, Elisabeth de Miribel, investie dans les Forces françaises de l’intérieur, qui partira plus tard au Canada pour rallier les Québécoi.e.s à la France libre, et qui mènera une carrière de diplomate !
 
Libérer la France. Ecoutez les femmes. 
 
1944 sera le bon « cru », à la fois pour la libération du pays et pour celle des femmes, jusque là maintenues dans l’ «irresponsabilité » politique. Le Général en est-il le grand instigateur ?
 
Certain.e.s diront que c’est en réalité  la guerre qui est pour beaucoup dans l’accès des femmes au suffrage universel, tant nombre de Françaises, à travers tout le pays, avaient  fait preuve de ténacité, et de sens du sacrifice au point d’en mourir, d’être torturées ou incarcérées.
 
D’autres argueront que la paternité de cette avancée majeure dans l’histoire de la démocratie française appartient à Fernand Grenier, dirigeant communiste, et à ce titre proche du Général à Londres. C’est effectivement cet ancien et futur député, soutenu par le gaulliste Louis Vallon, qui est le rédacteur de l’amendement voté par l’Assemblée consultative d’Alger, et transcrit dans l’ordonnance du 21 avril 1944. Sa promulgation est le fait du  Comité français de libération nationale, qui prendra symboliquement le nom de Gouvernement provisoire de la République française le 3 juin, soit quelques jours avant le débarquement.
 
Sans remonter à Condorcet et à Olympes de Gouges, depuis  une centaine d’années, en effet, des dizaines de milliers de suffragettes se sont succédé au fil des générations pour  fustiger et corriger les aberrations du Code Napoléon. Elles s’appelaient Hubertine Auclert, briseuse d’urne et gréviste de l’impôt dans les années 1880, et Marguerite Durand, fondatrice de La Fronde, un journal exclusivement féminin. Dans les années 1930, on retiendra, parmi bien d’autres, Louise Weiss, Madeleine Pelletier ou encore Marthe Bray, à l’initiative d’un Tour de France suffragiste, mais aussi de manifestations musclées voire provocatrices faisant irruption dans l’espace public. De quoi frapper les esprits et mobiliser les médias.
Dans sa passionnante étude sur « Les femmes dans la société française au XXème siècle », l’historienne Christine Bard fait longuement état du combat collectif mené par ces mouvements féministes : « le problème, c’est l’oubli. On n’a pas valorisé cette histoire dans notre mémoire collective » regrette-t-elle.
 
Foin de tergiversations. « C’est bien de Gaulle qui a signé l’ordonnance », tranche Catherine Clément. « Il s’agit d’une décision qui, pour lui, allait de soi ». La France libre s’était engagée à sa suite, dès 1943, à donner l’égalité politique, économique et sociale aux femmes, ce qu’avait confirmé le programme d’action du Conseil national de la Résistance. On n’avait que trop tardé …
Jusqu’à de Gaulle, les militantes françaises n’avaient, en effet, pu convaincre des responsables politiques que de manière partielle ou éphémère, à commencer par Léon Gambetta, puis Léon Blum qui nomma, en 1936, trois femmes, dont Irène Joliot-Curie, sous-secrétaires d’Etat dans son gouvernement. Un geste signifiant, mais qui n’empêcha pas le Front populaire d’ «enterrer » le vote unanime de l’Assemblée nationale en faveur de l’élargissement du suffrage universel aux Françaises…
Le vote des femmes : un « détail » de l’Histoire » ?
 
Catherine Clément attribue le retard de la France à la loi salique. « L’affaire remonte à Philippe le Bel ! Et nous n’en avons pas fini : à ce jour, il n’y a toujours pas eu de présidente de la République ».
« La France est un vieux pays réactionnaire. Cela change avec Emmanuel Macron qui échappe à la matrice liée à la loi salique. Il a été quasi élevé par sa grand-mère, son couple est fusionnel. Valéry Giscard d’Estaing était, quant à lui, déjà assez féministe. François Mitterrand a fait tout ce qu’il a pu pour faire avancer les droits des femmes » explique Catherine Clément.
 
Elle évoque par ailleurs, dans son ouvrage, les mesures « féministes » prises par le Général par-delà mers et océans, dans le processus de décolonisation. Soit notamment la liberté de mariage pour la femme. Dans le même temps,  les décisions de Charles de Gaulle visent à mettre  fin au travail forcé et à aligner les rémunérations entre blancs et indigènes, deux objectifs parmi d’autres qui  participaient, mais à pas très lents, de l’émancipation des hommes, sans qu’il soit encore question de renoncer à l’« empire colonial».
 
Au fil des chapitres et au travers d’une série de focus, notamment consacrés à l’Afrique, à l’Algérie, au Liban,  Catherine Clément  retrace, dans son ouvrage, l’actualité, très chargée sur tous les fronts, qui occupe l’agenda de Charles de Gaulle en avril 1944, à commencer par la crise franco-britannique au Proche-Orient autour de la Syrie.  Très présente aussi, la volonté de refondation imminente du pays, qui appelle de très nombreuses réformes. Celle du suffrage universel au même moment n’en prend que plus de sens ! D’autant que, dans le même temps, comme on peut le visionner en visitant l’extraordinaire musée de la Libération de Paris ouvert en août dernier sur la place Denfert-Rochereau, Pétain était alors de retour à Paris pour assister, à Notre-Dame, aux obsèques des victimes des bombardements qui venaient d’atteindre la capitale. Les images d’actualité, filmées alors sous contrôle des nazis, montrent une foule certes nombreuse, mais en réalité aux sentiments très partagés !
Des archives de l’époque recèlent des informations passionnantes concernant la gestation de l’élargissement du suffrage universel aux femmes. Il est ainsi très instructif de voir s’interroger les familles politiques et les services de Renseignements généraux ! Circonspection et sarcasme sont de sortie, y compris chez les journalistes ! Les femmes sont-elles préparées ? Voire même intéressées ? A qui va profiter cette ouverture? Telle est bien la question qui compte, d’autant que les femmes vont représenter désormais plus de 60% de l’électorat et que nombre d’hommes sont encore déportés ou prisonniers, sans parler des disparus.
 
« Si c’est une faute de s’abstenir de voter, c’en est une autre de mal voter ( … ) C’est un péché de voter pour un ennemi de la religion, de la patrie et du bien général, car en votant pour lui on participe volontairement au mal qu’il pourrait faire s’il était élu. »
Extrait de « Mon devoir de chrétien » par l’Abbé E. Berty. La vie paroissiale de Sèvres.
 
La revue Cahiers d’Histoire précise que les organisations de femmes communistes, principalement l’Union des femmes françaises, issue de la Résistance, sont très actives. Leur rassemblement du Vel’ d’Hiv, en avril 1945, est resté dans les annales. Leurs militantes Maria Rabaté et Jeannette Vermeersch sont connues pour avoir poussé les femmes à s’inscrire sur les listes électorales. Jeannette, rappelle malicieusement Catherine Clément, développa par ailleurs des thèses natalistes et peu féministes qu’on pourrait assimiler aujourd’hui au mariage pour tous. Autres temps autres enjeux !
Il faut aussi compter avec les groupements de femmes catholiques qui multiplient les initiatives et activent leurs réseaux caritatifs et sociaux, l’influence du clergé et des maris étant la grande inconnue dans cette situation nouvelle.
 
Est-ce à dire que le Général visait surtout à drainer le vote des femmes sur sa propre personne ? Catherine Clément n’y croit pas. Elle rappelle d’ailleurs dans son ouvrage que le grand Charles se moquait des « politichiens ». « Charles de Gaulle n’était pas un calculateur. Sous certains aspects, il était assez naïf. Ce qui m’a frappée en étudiant son parcours, c’est la force de son instinct ! »
Et d’évoquer le projet très éphémère, mais incroyablement novateur,  fomenté entre Jean Monnet et Winston Churchill  et auquel le Général s’était rallié, visant à procéder à une fusion entre la France et le Royaume Uni pour mieux contrer l’invasion allemande en 1940. Il faudrait vraiment ressortir ce sujet au regard du Brexit, s’amuse notre interlocutrice.
 
Si ces archives existent et « parlent », il est d’autant plus invraisemblable que la question de l’octroi du vote aux Françaises ne soit vraiment analysée que depuis que le nombre de chercheuses est devenu significatif dans le milieu fermé des historiens. Autrefois, bien des ouvrages et des manuels scolaires faisaient l’impasse sur le sujet. A croire qu’il s’agissait d’un « détail » de l’Histoire » !
Aussi voit-on avec plaisir que, dans « Enseigner de Gaulle », un ouvrage publié fin 2018 par la Fondation Charles de Gaulle en lien avec Canopé, trois femmes ont participé au collectif  d’écriture. L’ordonnance de 1944 y trouve toute sa place. Et elle a même donné lieu à un petit film d’animation.(2)
Et les gagnant.e.s des élections au suffrage vraiment universel sont …
 
On lira à cet égard l’étude de Janine Mossuz–Lavau sur le vote des femmes en France entre 1945 et 1993, parue dans la Revue française de science politique, pour visualiser les tendances, les évolutions et, ici, pour connaître le résultat des courses aux premières élections municipales de 1945.
Ce sont 12 millions de femmes qui sont autorisées à y participer. Elles seront 2% de plus que les hommes à se rendre dans les isoloirs ! Les actualités télévisées et photographiques de l’époque attestent de l’effort réalisé pour que le comportement démocratique entre dans les esprits, même si quelques micro-trottoirs sont révélateurs des grands clichés macho et ironiques à combattre.
 
En 1945, l’étude mentionnée laisse voir que les électrices ont choisi un vote un peu plus conservateur que celui des hommes. Une première tendance qui évoluera au fil du temps. En 48 ans de pratique électorale, et pour la période impartie, Janine Mossuz–Lavau note la disparition du survote conservateur, l’apparition d’un survote socialiste, une plus forte réticence envers le Front national et une plus grande confiance à l’égard des Ecologistes.
 
Femmes, je vous aime… Y compris sur mes affiches
 
Les droits et la place des femmes dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale mériteraient encore bien des développements. Car, au-delà du vote et de l’éligibilité, il restait encore aux Françaises, notamment aux femmes mariées et aux travailleuses, bien des avancées à conquérir au pays dit des « droits de l’homme ».
Une de ces avancées où Charles de Gaulle se montra – aussi - précurseur est liée à sa politique de communication, qu’il soigna tout particulièrement, avec la complicité d’André Malraux, puis d’Alain Peyrefitte.
Admirer Marianne n’est jamais anodin. Et les visages féminins sont légion sur les affiches de campagne du Général. Un indice pour la route ? Connaissez-vous sa gentille mariée qui invite à dire « oui » en soutien au référendum qu’il organise en 1958 et à l’avènement de la Vème République ? Ou la petite fille au bonnet phrygien à laquelle il tend la main, et qui signale, en 1965, au travers d’un slogan jugé génial par les experts « J’ai 7 ans. Laissez-moi grandir » ? Celle-là même qui permettra au Général d’être réélu président au suffrage universel direct contre un certain François Mitterrand.  De Gaulle, fustigeant ici l’image de « vieux briscard » que ses ennemis voulaient lui accrocher dans le dos, recueillit 61% des suffrages féminins !
Ces deux affiches continuent à rôder dans les têtes de celles et ceux qui ont plus de 50 ans aujourd’hui. Cerise sur le gâteau des « terriennes » que vous êtes : elles sont signées d’un duo de jeunes femmes graphistes. Oui, oui, et retenez bien leurs noms : Marie-Francine Oppeneau et Marie-Claire Lefor.
Michèle Jacobs-Hermès
Mise à jour 29.04.2020 à 16:15

https://information.tv5monde.com/terriennes/charles-de-gaulle-l-homme-qui-accorda-le-droit-de-vote-aux-francaises-357196

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EmploiMétiersDroit et justice Anniversaire : il y a 75 ans, les Françaises votaient pour la première fois,femmes,histoire,

30 Avril 2020, 14:47pm

Publié par hugo

 Anniversaire : il y a 75 ans, les Françaises votaient pour la première fois
Les femmes votaient pour la première fois le 29 avril 1945, lors d'une élection municipale historique.
France 2
France Télévisions
Mis à jour le 29/04/2020 | 16:43
publié le 29/04/2020 | 16:43
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C'est un combat pour l'égalité qui a duré plusieurs décennies. Il y a exactement 75 ans, le 29 avril 1945, les Françaises étaient autorisées à voter pour la première fois, à l'occasion d'élections municipales. Ce jour-là, elles sont 12 millions à faire le chemin jusque dans l'isoloir. "C'est un droit qu'on a trouvé tout naturel. Après tout, on a le droit de donner notre avis", expliquait l'une de ces pionnières en 2015.
"Toute une série de revendications dans tous les domaines"
Le droit de vote des femmes est l'achèvement d'une bataille portée par plusieurs féministes d'exception. Dès la Révolution, Olympe de Gouge l'avait réclamé. En vain. Vers le milieu du XIXe siècle puis, surtout, à partir du début du XXe, cette demande est reprise par un nombre croissant de femmes. "Le vote, c'est ce que l'on a retenu souvent, mais c'est accompagné de toute une série de revendications dans tous les domaines", explique l'historienne Florence Rochefort.

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/anniversaire-il-y-a-75-ans-les-francaises-votaient-pour-la-premiere-fois_3940349.html
EmploiMétiersDroit et justice Anniversaire : il y a 75 ans, les Françaises votaient pour la première fois,femmes,histoire,
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Afrique du Sud : les violences conjugales en hausse,femmes,violences,

30 Avril 2020, 14:45pm

Publié par hugo

Afrique du Sud : les violences conjugales en hausse
Dans le pays, les violences faites aux femmes se sont multipliées à cause du confinement. Les appels au numéro d'aide ont doublé en un mois.
 
franceinfo
France Télévisions
Mis à jour le 30/04/2020 | 11:33
publié le 30/04/2020 | 11:11
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Sa vie a basculé au début du confinement. Cette femme sud-africaine témoigne aujourd'hui des violences qu'elle a subies, battue devant ses enfants. Elle a trouvé refuge dans un centre refuge mais reste traumatisée. "C'était très difficile de partir à cause des enfants, après le confinement, je vais devoir retourner au travail et croiser mon agresseur parce que c'est très près de chez moi. Il a promis qu'il allait me tuer, il va tirer sur moi ou brûler ma maison", se désespère-t-elle.
12 000 appels en trois semaines
Des violences qui sont de plus en plus courante. Le numéro national pour les femmes battues est saturé : en tout, 12 000 appels en trois semaines, le double de la normale. "Je veux vraiment encourager les femmes à sortir de cette violence. Elles sont nombreuses à avoir perdu la vie en restant assises, en pensant que tout irait bien", regrette une gardienne de refuge. Mais se déplacer en période de confinement est très difficile. Encore plus de porter plainte dans un pays où la violence est omniprésente. Officiellement, le coronavirus aurait tué 93 personnes mais le bilan des violences conjugales pourrait être bien plus important.

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/afrique-du-sud-les-violences-conjugales-en-hausse_3941707.html

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STOP AUX VIOLENCES CONJUGALES

29 Avril 2020, 21:17pm

Publié par hugo

STOP  AUX  VIOLENCES   CONJUGALES

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STOP AUX VIOLENCES FAITES AUX FEMMES !!!!!!

29 Avril 2020, 19:14pm

Publié par hugo

le chiffre   est de   30  31   FEMMES  TUER   A CE JOUR !!!! 

STOP   AUX  VIOLENCES   FAITES   AUX  FEMMES   !!!!!!
STOP   AUX  VIOLENCES   FAITES   AUX  FEMMES   !!!!!!
STOP   AUX  VIOLENCES   FAITES   AUX  FEMMES   !!!!!!
STOP   AUX  VIOLENCES   FAITES   AUX  FEMMES   !!!!!!
STOP   AUX  VIOLENCES   FAITES   AUX  FEMMES   !!!!!!
STOP   AUX  VIOLENCES   FAITES   AUX  FEMMES   !!!!!!
STOP   AUX  VIOLENCES   FAITES   AUX  FEMMES   !!!!!!
STOP   AUX  VIOLENCES   FAITES   AUX  FEMMES   !!!!!!
STOP   AUX  VIOLENCES   FAITES   AUX  FEMMES   !!!!!!

le chiffre   est de   30  31   FEMMES  TUER   A CE JOUR !!!! 

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Pendant le confinement, le délicat suivi à distance des auteurs de violences conjugales,femmes,violences,

29 Avril 2020, 01:44am

Publié par hugo

 
Société
Famille - vie privée
Pendant le confinement, le délicat suivi à distance des auteurs de violences conjugales
L’expulsion du conjoint violent est privilégiée pendant l’état d’urgence sanitaire, pour éviter d’imposer aux victimes un changement de domicile pendant le confinement.
Par Simon Auffret Publié le 25 avril 2020 à 12h00 - Mis à jour le 27 avril 2020 à 13h29
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Lecture 4 min.
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Depuis le début du confinement, Benjamin [le prénom a été modifié] descend parfois en bas de son immeuble pour jouer avec ses deux filles. Sa femme reste dans leur appartement, proche de Lyon, pour veiller sur leur plus jeune enfant, un nourrisson de quelques mois, malade depuis sa naissance. Un quotidien ponctué par les appels du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) du Rhône : il y a presque deux ans, Benjamin a été condamné pour des violences sur sa femme.
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Lire aussi  Violences conjugales : « Le confinement est devenu un instrument supplémentaire pour les agresseurs »
Parmi les 526 auteurs de violences conjugales suivis à distance dans le département, son accompagnement fait partie des « dossiers sensibles ». « Au moment où je l’ai eu au téléphone, tout se passait plutôt bien », atteste Laurence Zobel, sa conseillère d’insertion et de probation. Suivi par un psychologue dans le cadre de son sursis avec mise à l’épreuve, il participait depuis plusieurs mois à un groupe de parole d’hommes violents organisé par le SPIP, interrompu par le confinement. L’intégralité de son contrôle judiciaire se déroule désormais à distance.
« La situation exacerbe les tensions »
Depuis le 17 mars, quatre signalements de situations de violences ont été effectués en urgence auprès du parquet de Lyon, et suivis d’interpellations. « Nous sommes très attentifs aux hommes qui acceptent mal d’avoir été exclus de leur domicile, à ceux dont nous connaissons le caractère impulsif, parfois lié à leur consommation d’alcool, et aux familles reformées après une condamnation pour violences », décrit Laurent Theoleyre, directeur du SPIP du Rhône.
Les conseillers craignent la tentation des conjoints de se présenter au domicile de leur ex-compagne et les accès de violences liés à d’importants changements dans le quotidien des familles
A Lyon, un centre d’hébergement accueille également quatre hommes dont la peine de prison s’est terminée en plein confinement. Soumis à une interdiction de s’approcher de leur ancien domicile, ils ne peuvent être accueillis par leurs proches et amis face au risque sanitaire. Un autre homme, libéré depuis plusieurs mois, dormait dans sa voiture lorsqu’un logement, temporaire, a pu lui être proposé.
Les conseillers craignent la tentation des conjoints de se présenter au domicile de leur ex-compagne et les accès de violences liés à d’importants changements dans le quotidien des familles. « Entre sorties contrôlées et contact permanent avec les enfants, certains hommes s’adaptent mal à la découverte d’un confinement connu par de nombreuses femmes depuis des milliers d’années », observe Laurence Zobel. « La situation exacerbe les tensions, et peut transformer des violences verbales et matérielles existantes en violences physiques », constate aussi Mélanie Chaverot, responsable à Lyon du Service de contrôle judiciaire et d’enquêtes (SCJE).
Plusieurs dizaines d’évictions de conjoints violents
Depuis le début du confinement, le SCJE est contacté quotidiennement par le parquet pour prendre en charge des conjoints violents dès leur interpellation, lorsque le placement en détention provisoire n’est pas demandé. Suivant les consignes du ministère de la justice, l’expulsion du conjoint est privilégiée pendant toute la durée de l’état d’urgence sanitaire, pour éviter d’imposer aux victimes un changement de lieu de résidence pendant le confinement. Une plate-forme nationale d’orientation, reliant procureurs, SPIP et juges aux affaires familiales, permet depuis le 6 avril d’intervenir en urgence avec les associations et de reloger, en centre d’hébergement ou à l’hôtel, l’auteur de violences.
« Si l’éviction du conjoint n’est pas nouvelle, le confinement fait apparaître de façon plus criante la problématique de son relogement immédiat, déjà soulevée pendant le Grenelle contre les violences conjugales : sans solution d’hébergement, ou avec des solutions précaires, la situation ne fait que s’aggraver », considère Laurence Zobel. Le SCJE a procédé à vingt relogements dans le Rhône. Au niveau national, 41 places ont été trouvées grâce à la plate-forme d’orientation au 22 avril, selon le cabinet de la garde des sceaux, Nicole Belloubet.
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Lire aussi  Les arbitrages du Grenelle contre les violences conjugales : des mesures, mais sans plus de moyens
En Seine-Saint-Denis, le conseil départemental a aussi financé dix chambres d’hôtel dans ce but, dont cinq sont actuellement occupées. « Les magistrats se saisissent plus souvent de l’opportunité d’éviction et de relogement, ce qui mériterait d’être pérennisé après l’urgence », souligne Ernestine Ronai, responsable de l’observatoire des violences faites aux femmes du département.
Prise en charge immédiate
Lorsqu’une solution d’accueil est trouvée, un suivi psychologique par téléphone est mis en place et le SCJE multiplie les échanges avec l’homme violent comme avec la victime, pour s’assurer du respect de l’interdiction de contact. « L’obligation de soin ne peut attendre le déconfinement », insiste Mélanie Chaverot, pour qui la prise en charge immédiate est d’autant plus importante que la tenue des procès pourrait, compte tenu du ralentissement de l’activité des tribunaux, être décalée de plusieurs semaines.
Le 6 avril, un numéro national a été, pour la première fois, mis en place par la Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge d’auteurs de violences conjugales et familiales (Fnacav). Une trentaine d’écoutants, psychologues et intervenants spécialisés, se relaient pour des discussions, gratuites et anonymes, avec les hommes violents, leur conjointe ou des proches inquiets. Cent cinquante appels ont été recensés en quinze jours. « Pour les hommes qui ont des difficultés psychologiques, un allongement du confinement risquerait d’être très problématique, alerte Alain Legrand, son responsable. Cela va susciter des angoisses profondes, qui risquent ne pas pouvoir être levées, sauf à entamer une discussion dès maintenant. »
Confinement : qui appeler si vous avez besoin de parler
La situation de confinement peut être source de détresse pour certaines personnes. Si vous avez besoin de parler, plusieurs dispositifs d’écoute restent disponibles pendant le confinement.
SOS-Amitié
Par téléphone au 01-42-96-26-26 (vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept) ou tchat en ligne (de 13 heures à 3 heures du lundi au dimanche)
Suicide écoute
01-45-39-40-00 (vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept)
Alcool Info Service
Par téléphone 0-980-980-930 (de 8 heures à 2 heures du matin, sept jours sur sept) ou tchat en ligne (de 8 heures à minuit)
Drogues Info Service
Par téléphone 0-800-23-13-13 (de 8 heures à 2 heures du matin, sept jours sur sept) ou tchat en ligne (de 8 heures à minuit)
Vous êtes victime de violences à l’intérieur de votre foyer ?
Pour les femmes victimes de violences conjugales, le 39-19 (de 9 heures à 19 heures, du lundi au samedi) ou en ligne sur Arretonslesviolences.gouv.fr (vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept). La secrétariat d’Etat chargé de l’égalité a par ailleurs mis en place des nouvelles mesures pour aider les personnes confinées avec des conjoints violents.
Pour les enfants en danger, le 119 (vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept). Les victimes de violences intrafamiliales peuvent également désormais donner l’alerte via un SMS adressé au 114.
Violences intrafamiliales : les numéros utiles
La Croix Rouge
Par téléphone au 09 70 28 30 00, une ligne mise en place pour la période du confinement.
Conseils additionnels :
Ne restez pas collé aux chaînes et sites d’information. L’actualité peut être très anxiogène, aménagez-vous des coupures.
Certains psychologues, psychiatres et psychothérapeutes proposent des téléconsultations pendant le confinement. N’hésitez pas à contacter un professionnel de santé.

https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/25/pendant-le-confinement-le-delicat-suivi-a-distance-des-auteurs-de-violences-conjugales_6037756_3224.html?fbclid=IwAR3CRQjYpZg6FtRnaFGVGtllkOy3jOUgMPe9jrOKK3NwM54h9EgriKt4uVE

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Au Canada, ce petit signe discret permet de repérer une victime de violences conjugales,femmes,violences

29 Avril 2020, 01:28am

Publié par hugo

Au Canada, ce petit signe discret permet de repérer une victime de violences conjugales
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Un geste de la main pour prévenir les violences.
 
Par Clément Arbrun
Publié le Lundi 27 Avril 2020

Comment prévenir et lutter contre les violences conjugales, en augmentation durant cette période de confinement, sans risquer d'alerter le conjoint et agresseur ? Le Canada nous répond avec une idée ingénieuse.
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"Avant même l'apparition du Covid-19, la violence domestique était déjà l'une des plus grandes violations des droits humains. Désormais, il est temps de briser le silence". Prononcées aux prémices du mois par Phumzile Mlambo-Ngcuka, la directrice exécutive de l'agence de l'Organisation des Nations unies ONU Femmes, ces puissantes paroles sont toujours d'actualité. Oui, les violences faites aux femmes, et notamment les violences conjugales, constituent une véritable "pandémie fantôme".
Mais face à ce fléau, comment agir alors que l'heure est au "restez chez vous" et que les sorties se font rares ? De bien des manières. En employant une application comme App-Elles par exemple. Discrètement intégrée au smartphone (on peut même la masquer), elle propose un dispositif d'alerte transmettant votre position GPS à trois "contacts de confiance" - tout en enregistrant votre environnement sonore en temps réel.

En France, l'on peut également se rendre en pharmacies pour alerter. Et à Varsovie, une brillante étudiante a carrément lancé une fausse boutique en ligne de cosmétiques (mais vraie plateforme d'aide) invitant les victimes et témoins à venir échanger - autorités et/ou taxis commandés sur place sont ainsi prévenus.
Et du côté du Canada, l'on ne manque pas d'idées non plus. C'est une judicieuse trouvaille que relaie ainsi la Fondation canadienne des Femmes : effectuer, lors d'un appel vidéo, un banal geste de la main afin d'alerter autrui sur les dangers encourus. Derrière ce langage codé, un appel à l'aide aisément identifiable.

Sponsorisé par WWF
STOP AUX PESTICIDES, AGISSONS !
Déforestation importée, pesticides, pollution. La production agricole est responsable à elle seule de 20% des émissions de gaz à effet de serre et de 70 à 80% de la déforestation dans le monde.
Voir Plus
Un appel à l'aide
 
Un simple signe de la main suffit pour alerter.
Illustré ci-dessus, le geste est simple : le pouce est d'abord replié sur la paume de la main (affichée face à l'objectif de la webcam), puis caché dans la main, les doigts repliés sur lui. Si vous voyez quelqu'un faire ce signe d'appel à l'aide, n'attendez pas et "informez-vous auprès de la personne de façon sécuritaire", prévient la Fondation. Faites en sorte de savoir si la personne concernée "a besoin de quelque chose" ou nécessite de l'aide, en lui posant de courtes questions. Comme "Dois-je chercher des services qui pourraient vous aider ?" ou "Voulez-vous que j'appelle le 911 ?". Ainsi, un simple hochement de tête suffira à dire "oui" ou "non".
L'idéal pour alerter et venir en aide sans prévenir le conjoint et agresseur. Rappelons-le cependant, d'autres "astuces" sont tout aussi recommandées en cette exceptionnelle période d'isolement. Les services de messagerie instantanée (ou "tchat") intégrés aux très nombreux jeux sur mobile et ordinateur permettent tout aussi bien d'échanger : c'est rapide, anonyme, gratuit. Même un dispositif comme Netflix Party en possède un. Et puis, pour n'éveiller aucun soupçon, il est aussi conseillé de s'en remettre aux SMS d'urgence, de ceux l'on peut envoyer au 114 par exemple. Un numéro gratuit adapté aux personnes sourdes et malentendantes.
De même, la Fondation canadienne des Femmes propose également aux internautes de communiquer avec la personne concernée sur les réseaux sociaux, par courriels, en échangeant sur Whatsapp. Et de privilégier les formulations (en apparence) banales : "Comment allez-vous ?", "Prenez contact avec moi quand vous aurez un moment", "Vous voulez que je vous contacte régulièrement ?", "Comment puis-je vous soutenir autrement ?"...
Autant "d'appels à l'aide" qui peuvent sembler anecdotiques mais qui, parfois, sont une question de vie ou de mort. A l'adresse des lectrices canadiennes anonymes, la plateforme recommande encore le recours au site Hébergement Femmes (afin de s'informer quant à la localisation des refuges pour victimes de violences à proximité de chez soi) et bien sûr, d'appeler le 911 en cas d'urgence.
- Si vous êtes victime ou témoin de violences conjugales, appelez le 3919. Ce numéro d'écoute national est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Cet appel est anonyme et gratuit. - En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.
- S'il s'agit d'un danger qui réclame une aide immédiate, vous devez appeler les services d'urgence en composant le 911.

https://www.terrafemina.com/article/violences-conjugales-au-canada-ce-petit-signe-discret-permet-de-reperer-une-victime_a353476/1

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Paul Magnette et le féminisme: quelles sont ses priorités? ,femmes,feminisme

28 Avril 2020, 15:19pm

Publié par hugo

 
 
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Paul Magnette et le féminisme: quelles sont ses priorités?
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Pour le dernier numéro de “Wilfried Magazine”, la journaliste Cindya Izzarelli s’est entretenue avec le bourgmestre de Charleroi et président du Parti socialiste, Paul Magnette. Dans cet entretien exclusif, la question du féminisme, sa définition selon l’homme politique et la vision qu’il en a à l’échelle nationale, est abordée. Il s'agit d'un angle particulièrement intéressant qui mérite analyse.
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En ayant l’air de ne pas y toucher, entre flottements et euphémismes, Paul Magnette nous donne pourtant à lire un discours politique flou, presque convaincu, mais toujours vacillant, laissant derrière lui l’âpreté du "je suis féministe, mais".
"Féminisme", un drôle de terme ?
Selon le Bourgmestre, le terme est "construit sur la racine du mot féminin alors qu’au fond, il s’agit simplement, de la défense de l’égalité des droits et des possibilités d’épanouissement". Passons outre l’utilisation du "simplement" qui, au regard de l’immensité du changement qu’il reste à faire pour l’égalité et de l’injustice qui continue à se jouer au quotidien, ne devrait pas trouver sa place dans une définition du terme féminisme.
Remettre en question l’étymologie du vocable, ce n’est pas autre chose que nier la charge symbolique et historique qui l’a formé, traversé et nourri. Dire que c’est drôle, voire étrange, que la défense de l’égalité entre les femmes et les hommes soit portée par un mouvement ayant pour racine le mot "féminin", c’est d'une part, consciemment ou inconsciemment, déposséder les femmes de ce qui les constitue en tant que minorité opprimée par un système qu’elles dénoncent et, d’autre part, c’est s’inscrire dans une démarche qui rend invisible le combat particulier, en l’occurrence celui des femmes, pour l’égalité.
Le féminisme, dans sa définition officielle, a pour ambition de promouvoir et atteindre l'égalité politique, économique, culturelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes.
En ayant l’air de ne pas y toucher, entre flottements, euphémismes et métaphore douteuse, Paul Magnette nous donne à lire un discours politique flou
Ce mouvement n’est donc pas autre chose qu’une clef de compréhension pour appréhender et comprendre nos sociétés, pour mettre en lumière ce qui coince, identifier où les systèmes d’oppression commencent et comment ils s’articulent.
Parmi ces clefs de compréhension, on retrouve également le concept d’intersectionnalité. Pour le Président du parti socialiste, cette fois-ci, le terme n’est pas drôle mais source possible de confusion. Alors oui, l’intersectionnalité, c’est un concept facilement intelligible de prime abord (il désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de stratification, domination ou de discrimination dans une société) mais, effectivement, le concept se corse lorsqu’il s’agit de l’appréhender dans la réalité et donc dans la complexité de ces ramifications.
Cela étant dit, de la même manière que compter jusqu’à dix est assez évident, répondre à une équation mathématique du troisième degré demande un effort de compréhension et d’entraînement plus fourni pour parvenir à maîtriser correctement le raisonnement. Est-ce que l’on se contente de compter jusqu’à dix en renonçant à résoudre le calcul pour autant ? Non, ça serait dommage. C’est la même chose avec l’intersectionnalité, et tout autre raisonnement conceptuel d’ailleurs. Oui, le concept d’intersectionnalité est compliqué mais ça n’est pas une raison suffisante pour le balayer d’un revers de la main ou de le réduire à la lutte des classes.
►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe
Dans une réflexion politique, il est regrettable et somme toute un peu facile de rejeter un outil sociologique au motif qu’il est trop compliqué à utiliser. En effet, lorsqu’il est question d’intersectionnalité, il ne s’agit pas tant de raccrocher un problème à un autre pour les solutionner par ricochets mais bien d’utiliser une grille de lecture adéquate pour comprendre pleinement un phénomène d’oppression. L’objectif étant de le saisir dans sa globalité afin de déterminer quel(s) mécanisme(s) de domination sont à l’œuvre derrière lui et comment les détricoter.
Positionnement politique : sortir du bois
Sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et l’égalité salariale, Paul Magnette n’hésite pas. Il faut dire qu’au PS, les feux sont aux verts sur ces deux sujets et son président ne marche pas sur des œufs. Il soutient la dépénalisation de l’avortement, la réduction du délai de réflexion et dénonce la violence et le paternalisme. Il se positionne clairement pour une inscription de l’égalité salariale dans la loi, parle de l’allongement du congé de paternité, dénonce le plafond de verre, les féminicides et la violence à l’encontre des femmes.
Qu’en est-il dans les faits ? Où se situe le PS ou le collège communal sur l’échelle de la parité et sur celle de la place des femmes dans les instances dirigeantes par exemple ?
Dans une réflexion politique, il est regrettable et somme toute un peu facile de rejeter un outil sociologique au motif qu’il est trop compliqué à utiliser
On le sent faiblir sur la question de la prostitution qui est un "problème qui touche principalement les femmes mais qui n’est pas lié à la féminité. Les hommes sont eux aussi présents". Pour le Bourgmestre de Charleroi, les vrais enjeux "se situent au niveau de la prostitution de rue, un milieu d’une violence terrible, souvent liée à des problèmes de toxicomanie". S’il n’est pas ici question de nier le fait que la violence et la toxicomanie renforcent la problématique, il n’est pas non plus question d’ignorer la part de responsabilité du déni et de l’abandon politique général qui dure depuis des années.
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Les associations demandent l’action
Selon lui, la Belgique est loin d’être le plus mauvais élève à l’échelle mondiale en ce qui concerne l’égalité entre les femmes et les hommes. Cet argument refuge, aussi douillet et confortable soit-il, est loin d’être suffisant et la Belgique n’est pas un exemple pour autant. Dans cet entretien, deux urgences (l’égalité salariale et le congé paternité) sont mises en avant mais pour les associations, de nombreuses actions doivent encore être menées et bon nombre de dossiers urgents en matière d’égalité des genres sont toujours en attente.
En effet, les priorités sont nombreuses, d’autant plus en cette période de crise sanitaire mondiale qui, on ne le sait que trop bien, renforcera plus encore les inégalités. L’on ne compte plus les voix qui s’élèvent pour énumérer ses priorités et les faire parvenir aux oreilles des personnalités politiques. Ainsi, dans plusieurs lettres ouvertes publiées récemment, il a été rappelé l’extrême nécessité d’une prise de mesures sociales et économiques.
Les associations demandent que soient garantis les droits économiques et sociaux des femmes. L’accent est mis tout particulièrement sur l’importance de la préservation de leur autonomie économique au-delà de l’égalité salariale. Il est aussi question que cette crise sanitaire soit l’occasion de revaloriser les métiers des secteurs féminisés. Les droits sociaux des femmes ont besoin de mesures fortes pour les assurer, tout comme leur droit à la sécurité qui n’est pas garanti aujourd’hui encore. Les violences conjugales ont terriblement augmenté depuis l’entrée en vigueur du confinement.
Plus que de durcir le ton, il est fondamental de mettre œuvre les moyens nécessaires pour mener une politique de prévention des violences qui tienne la route. Comprenons par là qui soit globale, cohérente, coordonnée et correctement financée. Une politique stricto sensu capable de garantir la sécurité des femmes de manière générale et de celles dans des situations de violences conjugales. C’est-à-dire en développant une politique de prévention concrètement engagée, en garantissant la sécurité de la victime, en facilitant l’accès aux soins de santé, en corrigeant la fracture numérique, etc.
Les associations demandent que soient garantis les droits économiques et sociaux des femmes
La sonnette d’alarme est aussi tirée au sujet des femmes migrantes pour lesquelles un intérêt particulier doit être apporté. Tout comme il en faut un pour la monoparentalité et la gestion des nombreuses charges qui en découlent.
Différentes lettres ouvertes ont été publiées par les associations de terrain, sur les violences conjugales, sur la précarité numérique et, enfin, sur la nécessité de prendre en compte la situation singulière des femmes tant dans le contexte de crise sanitaire que dans le déconfinement.
Vers une décrispation idéologique ?
Au cours de l’entretien, Paul Magnette s’inquiète de savoir si, en tant qu’homme blanc de près de 50 ans, certains sujets de débats lui sont de facto inaccessibles. Pour le dire autrement, peut-il légitimement s’exprimer sur la question du féminisme en étant un homme (situé : blanc, de près de 50 ans) ? La réponse lui appartient ; à lui de décider s’il veut ou pas prendre part à ce débat sur le féminisme. Cela dit, puisqu’un entretien sur le sujet a déjà été publié, nous sommes en droit de présumer que la question est rhétorique.
Reste à déterminer si cette participation au débat se cantonnera au cadre d’un entretien photographié sur les toits de la ville ou s’il souhaite l’ancrer au sein même de celle-ci dans le réel et être acteur d’un changement de mentalité. Espérons qu’advienne, aujourd’hui plus que jamais, un positionnement courageux des instances politiques, tous partis confondus, pour participer à l’effort sociétal qui œuvre à faire bouger les lignes de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est plus.
Explosion des violences conjugales
Sophie Mincke est philosophe, spécialisée en questions éthiques, politiques et sociétales.
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.
Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.

https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_paul-magnette-sur-le-feminisme-un-drole-d-entretien?id=10489095

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