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Matérialismes trans

30 Septembre 2022, 12:23pm

Publié par hugo

Matérialismes trans
Collectif (Auteur) Paulin Clochec (Auteur) Paru le 27 août 2021 Essai (broché) 
5
2 avis
Matérialismes trans
Matérialismes trans_10
Résumé
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Refusant la réduction des réalités trans à des questions d'identité, cet ouvrage assume une perspective féministe matérialiste : il s'agit d'aborder les conditions sociales des personnes trans, leurs positions dans les rapports sociaux de sexe, de race et de classe, ainsi que leurs inscriptions dans les mouvements féministes. Diverses par leurs thèses et leurs ancrages disciplinaires, ces contributions se rejoignent par leur exigence de tenir ensemble élaboration théorique et engagement militant pour repenser en profondeur...
Caractéristiques
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Date de parution
27/08/2021

Editeur
Hysteriques & Associees

Format
12cm x 19cm

Nombre de pages
288

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Matérialismes trans
Matérialismes trans
RÉSUMÉ
Refusant la réduction des réalités trans à des questions d'identité, cet ouvrage assume une perspective féministe matérialiste : il s'agit d'aborder les conditions sociales des personnes trans, leurs positions dans les rapports sociaux de sexe, de race et de classe, ainsi que leurs inscriptions dans les mouvements féministes. Diverses par leurs thèses et leurs ancrages disciplinaires, ces contributions se rejoignent par leur exigence de tenir ensemble élaboration théorique et engagement militant pour repenser en profondeur les problématiques et les luttes trans et féministes.


https://livre.fnac.com/a16122714/Collectif-Materialismes-trans

Matérialismes trans - broché - Collectif, Paulin Clochec - Achat Livre | fnac

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85 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

30 Septembre 2022, 00:43am

Publié par hugo

85 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022 85 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022 85 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022
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Écart salarial : l’Institut pour l’Egalité avance ses propres chiffres

30 Septembre 2022, 00:01am

Publié par hugo

 Écart salarial : l’Institut pour l’Egalité avance ses propres chiffres

mercredi dernier à 19:07

Temps de lecture
2 min
Par Les Grenades
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Le 27 septembre, une nouvelle enquête publiée par l’Office belge de statistique, Statbel, concluait que l’écart salarial entre les hommes et les femmes travaillant à temps plein a pratiquement complètement disparu depuis 2019. En Région wallonne, les femmes gagnent même en moyenne plus que les hommes, selon cette enquête.

L’Institut pour l’Égalité entre les femmes et les hommes a publié ce 28 septembre un communiqué à ce sujet. La pandémie de Covid-19 et les mesures sanitaires ont eu un impact important sur l’emploi en 2020. L’impact sur l’écart salarial est toutefois resté limité, même s’il semble positif à première vue : l’écart salarial s’est légèrement réduit par rapport à 2019.

Les données de 2020 de l’Office National de Sécurité Sociale (ONSS) indiquent que l’écart salarial s’élève à 8,5% après correction pour la durée de travail, et à 21,6% sans correction. Ce qui représente effectivement une légère baisse par rapport à l’année précédente.

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L’écart salarial entre hommes et femmes se réduit depuis 2019, selon Statbel

"Pas de quoi se réjouir"
"Il n’y a néanmoins pas de quoi se réjouir : cette baisse serait principalement due au fait que de nombreuses femmes touchant des salaires peu élevés n’ont pas pu travailler", note l’Institut. L’absence, sur le marché du travail, des ouvrières, qui ont souvent des salaires très peu élevés, fait qu’elles n’ont pas été prises en compte dans le calcul du salaire moyen des femmes. Conséquence : un salaire moyen plus élevé pour les femmes en 2020 et un écart salarial plus petit.

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Michel Pasteel, directeur de l’Institut, explique : "Les conséquences de la pandémie ont été inégalement réparties. Les personnes qui étaient déjà vulnérables sur le marché du travail ont souvent été les plus durement touchées. Pensez aux aides ménagères, aux aides de cuisine, aux ouvrières dans les usines, etc. Nous devons mener des actions ciblées pour soutenir ce groupe, afin qu’il puisse garder la tête hors de l’eau lors des crises actuelles et futures."

De nombreuses expertes avaient tiré la sonnette d’alarme durant la pandémie à propos de la place des femmes sur le marché du travail.

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Les femmes risquent de disparaître du marché de l'emploi à cause de la pandémie

Selon l’Institut, les chiffres de l’écart salarial (en particulier en Wallonie) doivent être comparés entre secteurs (une grande partie de l’écart salarial est due à la surreprésentation des femmes dans les secteurs peu valorisés financièrement : soins de santé, crèches, ou encore aides à domicile). Par ailleurs, l’analyse sur base du salaire brut mensuel ne permet pas de tenir suffisamment compte de l’impact du temps partiel. Or, plus de 4 travailleuses salariées sur 10 travaillent à temps partiel (contre seulement un salarié masculin sur 10).

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https://www.rtbf.be/article/ecart-salarial-linstitut-pour-legalite-avance-ses-propres-chiffres-11075565

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Accès à l’avortement pour les femmes sans-papiers : l’urgence à tout prix

29 Septembre 2022, 23:57pm

Publié par hugo

 Accès à l’avortement pour les femmes sans-papiers : l’urgence à tout prix

mercredi dernier à 13:11

Temps de lecture
6 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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L’ONG Médecins du monde publie un rapport consacré à l’accès à l’avortement pour les femmes sans-papiers à l’occasion de la Journée mondiale de lutte pour le droit à l’avortement qui a lieu ce 28 septembre.

Les constats du rapport sont issus des pratiques qui ont émergé au sein du Hub humanitaire, un dispositif mis en place il y a cinq ans et qui réunit différentes organisations près du parc Maximilien pour permettre aux personnes en situation de migration qui se rassemblent dans le parc d’avoir accès aux soins de santé.

"Médecins du monde est chargé des consultations médicales dans le Hub", explique aux Grenades Céline Glorie, référente santé et droits sexuels et reproductifs chez Médecins du monde. "Nous avons commencé à nous rendre compte que peu de femmes venaient à nos consultations, par peur ou par méconnaissance du dispositif. En conséquence, elles venaient nous voir très tard avec, par exemple des grossesses très compliquées dues à des viols mais qui étaient hors délai pour un avortement en Belgique."

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Un espace en non-mixité
L’organisation a lancé des consultations sages-femmes en non-mixité. "Il s’agit d’un espace dédié aux femmes et à leur parole. Ce n’est pas un espace trop médicalisé, c’est plus rassurant, mais il y a tout de même la présence d’une sage-femme. On y aborde des sujets comme les règles, les femmes viennent notamment chercher des protections périodiques, ce qui nous permet d’ouvrir la porte à des thèmes plus sensibles : la sexualité ou la grossesse. On s’intéresse aux retards dans les règles ou aux douleurs. Elles sont parfois accompagnées d’hommes, on ne sait pas à quel point ils sont bienveillants, si on explique qu’on va parler des règles, cela nous permet de nous assurer qu’elles viennent seules."

Selon le projet médical du Hub Humanitaire, "l’objectif des consultations sages-femmes est d’aborder les questions de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) dans un environnement calme, démédicalisé et en toute discrétion. Les consultations sont organisées quotidiennement lors des heures d’ouverture du Hub Humanitaire de 13h30 à 17h (fermeture le week-end et le mercredi). Il s’agit de consultations de première ligne, sans rendez-vous." Un même groupe de parole est également animé au sein de la Sister’s House à destination des femmes qui y sont hébergées.

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Une charge financière
Rapidement, la question de l’avortement est donc arrivée dans cet espace. Médecins du monde rapporte la situation d’une jeune patiente érythréenne qui se présente à la consultation pour des douleurs abdominales. Elle ne possède pas de titre de séjour et dort dehors. Lorsque la sage-femme effectue lui demande la date de ces dernières règles, elle ne sait pas répondre. "En effet, sur le parcours migratoire, de nombreuses femmes se retrouvent avec une absence de règle due à leur condition de vie, le manque d’alimentation, le mouvement perpétuel, le stress, sans pour autant que cela soit dû à une grossesse désirée ou non. La sage-femme effectue un test de grossesse", note l’ONG. Ce n’est qu’après une première consultation en planning familial et une échographie qu’il est possible de dater la grossesse, qui est déjà très avancée. La patiente souhaite recourir à l’IVG.

"Elles vivent des parcours remplis de violences, dont des violences sexuelles. Nous avons contacté les centres de plannings familiaux proches du Hub pour réfléchir comment mettre en place ces IVG. Et nous avons été confrontées à la charge financière des avortements", souligne Céline Glorie.

L’ensemble des Centres de planning familial partenaires l’organisation indiquent clairement que les moyens financiers ne doivent pas être une barrière, et peuvent prendre sur fond propre en cas d’impossibilité de paiement. Leur financement ne permet cependant pas de le faire constamment.

Elles sont parfois accompagnées d’hommes, on ne sait pas à quel point ils sont bienveillants, si on explique qu’on va parler des règles, cela nous permet de nous assurer qu’elles viennent seules

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L’IVG dans l’Aide médicale urgente
En Belgique, il existe pourtant une intervention financière du CPAS dans les frais médicaux d’une personne en séjour précaire, c’est ce qu’on appelle l’Aide Médicale Urgente (AMU). Les filles et femmes qui n’ont pas accès aux soins de santé doivent entamer une procédure afin de pouvoir en bénéficier. Elles doivent parfois entrer en contact avec 6 à 8 prestataires de soins, obtenir une dizaine de rendez-vous et attendre 9 semaines avant d’avoir accès à une IVG prise en charge par le CPAS.

Cette procédure qui conditionne l’accès aux soins de santé pour les personnes sans-papiers manque de clarté, comprend des contradictions et de nombreux obstacles, indique Médecins du monde. De plus, les délais imposés concernant l’IVG étant très courts (avant la fin de la 12e semaine de grossesse), les femmes et les prestataires doivent donc entreprendre une véritable course contre la montre afin de mettre un terme à la grossesse dans le délai légal. "Ces femmes sont dans une grande précarité et vulnérabilité. Il n’est pas évident pour elles de faire face à des longues démarches administratives", réagit Céline Glorie. Cette lourdeur administrative est renforcée par le fait que tous les CPAS n’interprètent pas la procédure de la même manière, ce qui complique l’accès à l’avortement dans certaines communes.

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Des avortements entravés
Selon les chiffres de Médecins du monde, lors des consultations sages-femmes qui ont eu lieu de janvier 2018 à décembre 2021 : 72 grossesses non planifiées ont été diagnostiquées pour 70 femmes. 62 demandes d’IVG ont été formulées parmi elles. Sur l’ensemble de ces 70 femmes, 26 femmes ont témoigné avoir survécu à des violences sexuelles. 8 demandes d’IVG n’ont pas pu avoir lieu car les femmes étaient hors du délai légal de l’accès à l’IVG en Belgique. "Ce parcours administratif complexifie et entrave l’accès des femmes sans-papiers à l’avortement, elles n’y ont pas accès comme n’importe quelle autre femme sur le territoire belge", selon Céline Glorie

Au fil des entretiens avec les femmes, il est également apparu que des travailleurs sociaux manquaient de connaissances relatives à l’IVG et à l’AMU, et ne faisaient pas toujours preuve de neutralité : "Il arrive, par exemple, que les femmes soient encouragées à ne pas avorter par certains membres du personnel, en fonction de leurs propres valeurs morales. Ce n’est pas acceptable dans un pays comme la Belgique, qui défend fermement les droits des femmes. D’autant plus qu’il est fréquent que les femmes concernées aient subi des violences sexuelles. A l’inverse, certains CPAS font un travail formidable", ajoute Céline Glorie.

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Des "recommandations politiques urgentes"
Médecins du Monde a établi une liste de " recommandations politiques urgentes " en collaboration avec une cinquantaine d’organisations, dont la Fédération Laïque des Centres de planning familial (FLCPF), le CHU Saint-Pierre et la Fédération des associations des médecins généralistes de Bruxelles (FAMGB).

Les organisations demandent de simplifier et harmoniser la procédure administrative de l’AMU afin de permettre aux patientes d’avoir un accès effectif à l’interruption de grossesse volontaire, d’informer, former et sensibiliser les travailleures.euse de première ligne sur l’accès aux soins pour les personnes précarisées et à l’avortement mais aussi d’étendre le délai légal de l’avortement en Belgique de 12 semaines à 18 semaines et de supprimer le délai de réflexion obligatoire de 6 jours avant de bénéficier d’un avortement.

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"Il faudrait mettre en place une procédure accélérée qui aiderait les femmes qui arrivent après une longue route et qui découvrent qu’elles sont enceintes tard", précise Céline Glorie. Les organisations souhaitent faire reconnaître l’IVG comme soin urgent spécialisé, auprès des CPAS, afin qu’elles soient prises en charge systématiquement et de manière accélérée, au même titre que les autres soins urgents.

Crise migratoire : 5 ans du hub humanitaire - JT

Crise migratoire : 5 ans du hub humanitaire
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https://www.rtbf.be/article/acces-a-lavortement-pour-les-femmes-sans-papiers-lurgence-a-tout-prix-11075267

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En Italie, la victoire de Giorgia Meloni fait craindre un recul des droits des femmes et des minorités

29 Septembre 2022, 23:54pm

Publié par hugo

 En Italie, la victoire de Giorgia Meloni fait craindre un recul des droits des femmes et des minorités

27 sept. 2022 à 16:16

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5 min
Par Caroline Bordecq, correspondante en Italie pour Les Grenades
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Après la victoire de son parti de droite radicale Fratelli d’Italia aux élections italiennes, Giorgia Meloni pourrait devenir la prochaine première ministre. Une perspective qui fait craindre aux féministes un recul des droits des femmes et des minorités.

Ce dimanche 25 septembre, l’Italie a tourné une nouvelle page de son histoire. Le parti de droite radicale Fratelli d’Italia a remporté les élections législatives anticipées, avec 26% des suffrages. Permettant ainsi à la coalition des droites – rassemblant La ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi – d’obtenir une large majorité au Parlement (44%).

Cette nette victoire pourrait propulser la cheffe de file de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, au poste de Première ministre, une première pour une femme dans l’histoire politique italienne. Le pays serait alors dirigé par une droite située à l’extrême de l’échiquier politique.

Il pourrait y avoir des batailles très fortes si les droits devaient être attaqués.

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Un risque pour les droits des femmes
Pour Elisa Ercoli, présidente de Differenza Donna, une association qui lutte contre les violences faites aux femmes, ce nouvel équilibre politique est un risque pour les droits des femmes. "On a vu au niveau international que les souverainistes partent du corps des femmes pour imposer une politique traditionaliste de leurs gouvernements", s’inquiète-t-elle. En Pologne, par exemple, l’avortement est presque totalement interdit depuis 2021.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Avec l’arrivée de Fratelli d’Italia au pouvoir, l’une des inquiétudes porte justement sur l’accès à l’avortement. Lors de sa campagne, si Giorgia Meloni a assuré qu’elle ne toucherait pas la loi 194 (qui autorise l’IVG), Elisa Erdicoli estime qu’"elle n’en a pas besoin. Dans un contexte où l’objection de conscience est si élevée, c’est facile de limiter la loi sans la modifier". En effet, en Italie 65% des gynécologues sont objecteur-trices de conscience, c’est-à-dire qu’ils ou elles refusent de pratiquer les IVG au nom de leur moral ou de leurs croyances, imposant à certaines femmes un véritable parcours du combattant pour avorter.

Pour appuyer son propos, la féministe met en lumière la politique menée par Fratelli d’Italia dans les régions où le parti gouverne. En 2021, la région des Marches (Italie du centre), où 70% des médecins sont objecteurs-trices de conscience, a éliminé la possibilité d’effectuer les avortements médicamenteux dans les plannings familiaux, ce qui oblige les femmes à se déplacer dans les hôpitaux, sachant que dans cette région certains d’entre eux ont 90% de médecins objecteur-trices, et retarde donc leur prise en charge. En Belgique, où l’avortement est sorti du Code pénal en 2018, des femmes ont également témoigné des complications liées au délai légal de douze semaines pour avorter.

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Défense d’une société traditionaliste
Dans la lignée des partis souverainistes européens, Giorgia Meloni défend une société traditionaliste. En 2019, elle avait d’ailleurs participé à un congrès mondial ultra-conservateur sur la famille traditionnelle, à Vérone. "Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis Italienne, je suis chrétienne et vous ne me l’enlèverez pas", avait-elle scandé lors d’un meeting la même année, s’attaquant à ce qu’elle appelle "le lobby LGBT". Un discours devenu célèbre notamment pour son remix techno.

Mais là encore, Giorgia Meloni assure ne pas vouloir toucher la loi permettant l’union civile entre les personnes du même sexe. "C’est une loi assez inoffensive car elle ne permet pas l’adoption pour les couples homoparentaux, ou ne simplifie pas l’adoption de l’enfant du ou de la partenaire", analyse Giorgia Serughetti, chercheuse en philosophie politique à Milan. Toutefois, la chercheuse ne serait pas surprise de voir émerger des mesures limitant les droits des personnes LGTBQI +. Elle imagine, par exemple, une interdiction pour les communes d’enregistrer des couples homosexuels comme deux parents d’un enfant.

L’Italie est déjà un pays où il n’est pas facile de vivre en tant que gay, lesbienne ou d’origine étrangère.

Quant aux migrant·es, "l’agenda est clair : un contrôle sévère des frontières. Les règles d’accès à la citoyenneté italienne ne seront pas non plus améliorées", assure la chercheuse.

Plus qu’une grande rupture sur les droits civiques existants, Giorgia Serughetti s’attend à des mesures symboliques "qui rendront la vie plus difficile aux femmes et aux communautés LGBTQI +, qui renforceront l’idée du retour à une identité hétérosexuelle, italienne, etc., tout en conservant cette image modérée que Giorgia Meloni a réussi à se construire surtout auprès des interlocuteurs internationaux", résume-t-elle.

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En Italie, l’extrême droite est accusée d’instrumentaliser un viol en vue des élections

L’Italie a "les anticorps pour repousser un vrai danger autoritaire"
Ainsi, peu de risques dans l’immédiat de voir surgir en Italie un modèle calqué sur la Hongrie ou encore la Pologne (dont les dirigeants sont proches de Giorgia Meloni), assure la chercheuse. De plus, "le pays a une Constitution solide, des organismes de contrôle, elle a les anticorps pour repousser un vrai danger autoritaire", rassure Giorgia Serughetti.

Sans compter le tissu militant féministe diffus dans la société italienne. "Il pourrait y avoir des batailles très fortes si les droits devaient être attaqués", analyse à son tour Olivia Guaraldo, professeure de philosophie politique à Vérone. La manifestation organisée ce mercredi 28 septembre par le collectif Non Una Di Meno à l’occasion de la journée internationale du droit à l’avortement en est un bon exemple.

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Ainsi, à court terme, plus qu’un risque de dérive autoritaire "le vrai thème c’est le climat qu’on va respirer dans le pays", assure Giorgia Serughetti. Pour la chercheuse, si les choses ne vont pas radicalement changer – "l’Italie est déjà un pays où il n’est pas facile de vivre en tant que gay, lesbienne ou d’origine étrangère", explique-t-elle – les personnes très hostiles aux homosexuel.les, aux migrant·es, ou encore aux femmes "se sentiront plus autorisées à faire du bruit, à être plus agressives", continue la chercheuse.

Un climat qui s’était déjà fortement ressenti lorsque Matteo Salvini était ministre de l’Intérieur (2018-2019). À l’époque, les inquiétudes face à une escalade de la xénophobie et des épisodes de violences racistes en Italie étaient même remontées jusqu’aux Nations Unies.

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En Guinée, "la honte doit changer de camp" face aux violences sexuelles

29 Septembre 2022, 23:52pm

Publié par hugo

 En Guinée, "la honte doit changer de camp" face aux violences sexuelles

27 sept. 2022 à 14:38

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7 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Ce 27 septembre, Amnesty International publie un rapport concernant les violences sexuelles en Guinée. "Les victimes de violences sexuelles en Guinée se heurtent à la stigmatisation sociale, à un manque d’accès aux soins médicaux, ainsi qu’à d’importants obstacles à la justice", souligne l’organisation qui s’appuie sur des témoignages de femmes et de filles sur place.

Ce rapport est publié à la veille d’un procès historique, celui du massacre du 28 septembre 2009, au cours duquel soldats, policiers et miliciens ont tué plus de 150 manifestants et violé 109 femmes lors d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry.

Mobilisation de la société civile
Plusieurs organisations guinéennes de défense des droits des femmes considèrent la diffusion sur les réseaux sociaux en 2015 d’une vidéo montrant une jeune femme nue, menacée par un couteau tenu par Tamsir Touré, alors chanteur populaire, comme "la goutte d’eau qui a fait déborder le vase", un "élément déclencheur" dans la mobilisation contre les violences sexuelles dans le pays.

A la suite de cette affaire, une manifestation de protestation avait été organisée le 4 novembre 2015 et plusieurs nouvelles associations ont vu le jour et ont interpellé les autorités au sujet des violences faites aux femmes et aux enfants.

En 2015, lors de l’affaire Tamsir Touré, la mobilisation avait poussé le ministre de la Justice et la ministre de l’Action sociale à réagir publiquement. En 2019 à la suite d’un viol collectif sur une femme par des militaires à Siguiri, un sit-in avait été organisé devant le ministère de la Défense par plusieurs organisations, finalement reçues par la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).

La même année, le 27 juin, une marche avait été organisée pour dénoncer les viols sur enfants, à la suite de laquelle un mémorandum présentant les préoccupations et recommandations des participants avait été déposé au ministère de la Justice.

En octobre 2020 les Amazones de la presse guinéenne, un collectif de femmes journalistes, ont interpellé par écrit les députés au sujet des viols sur mineures en formulant plusieurs recommandations.

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Amnesty International rappelle que l’année 2021 a été marquée dans le pays par de nouvelles mobilisations d’ampleur contre les violences sexuelles, notamment après le viol d’une fillette de 12 ans à Nzérékoré, et les viols qui ont mené à la mort de M’mah Sylla le 20 novembre. Dans ce contexte, plusieurs autres cas de viols et d’agressions sexuelles touchant des filles et femmes ont été rendus publics fin 2021.


© CELLOU BINANI/AFP

© CELLOU BINANI/AFP

© CELLOU BINANI/AFP
"Les victimes et leurs proches nous ont dit à de nombreuses reprises que les terribles violences sexuelles qui leur ont été infligées sont exacerbées par le jugement de la société. Cependant, le silence entourant les cas de viol commence à se dissiper et la société civile s’emploie à dénoncer les violences sexuelles", déclare Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International.

Des victimes souvent mineures
Selon les données fournies à Amnesty International, il existe une prévalence très majoritaire des viols commis sur des filles mineures de moins de 18 ans par des hommes majeurs. En 2020 plus de 75% des victimes étaient des mineures et près de 70% des auteurs étaient majeurs ; en 2019, 75% des victimes étaient des mineures et près de 65% des auteurs étaient des hommes majeurs. Les données de la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables (BSPPV) pour 2021 montrent que 33% des viols et agressions sexuelles enregistrés cette année l’ont été sur des victimes de moins de 13 ans.

Les inégalités de genre, les déséquilibres en matière de pouvoir et le mépris pour les droits humains sont souvent à la racine de ces actes odieux et empêchent les victimes de faire valoir leurs droits sexuels et reproductifs.

La maman d’une fillette victime de viol a parlé à Amnesty International de la stigmatisation subie par son enfant :"Une fois, j’étais partie à l’hôpital avec elle car elle ne se sentait pas bien lors de sa grossesse. On m’a demandé son âge, puis on m’a demandé si elle était mariée. Directement les gens ont su. L’un des médecins a dit : ‘Voilà c’est la petite qui a été violée’. Ça fait mal. Partout où elle passe, on ‘l’indexe’. Elle est tout le temps enfermée dans la maison, elle ne sort pas, elle communique difficilement avec les gens. Elle a envie de recommencer l’école mais ce n’est pas possible. Partout où elle passe les gens sauront que c’est elle. Elle est chez ma maman […] Tout le monde se méfie de nous maintenant. Même le tailleur chez qui on a l’habitude d’envoyer nos habits nous a chassées, en disant que nous sommes une famille problématique et que lui ne veut pas de problèmes. On a même envie de quitter le quartier."

Aicha Barry dont la fille de deux ans a été agressée sexuellement en 2020 par un voisin a dû quitter son domicile au terme d’une procédure judiciaire éprouvante et de pressions dans son quartier : "On habitait à Yimbayah à l’époque. Il a fallu qu’on déménage car il y avait trop de problèmes. Ma fille est petite, elle n’a pas forcément conscience de tout ce qu’il s’est passé, de ce que j’ai dû endurer. Il y avait tellement de pression, les voisins… Je ne pensais pas que j’allais m’en sortir."

"Ni justice, ni réparation"
"Les préjugés de la société concernant le viol en Guinée, qui dissuadent souvent de signaler ce crime et de porter plainte, laissent les victimes de ces atrocités sans soins médicaux, soutien psychosocial, ni aide juridique afin d’obtenir justice et réparation", a déclaré Marie-Evelyne Petrus-Barry, directrice régionale de l’IPPFAR.

"Les violences basées sur le genre sous toutes leurs formes sont reconnues comme des violations des droits humains par le droit et le système international des droits humains. Les inégalités de genre, les déséquilibres en matière de pouvoir et le mépris pour les droits humains sont souvent à la racine de ces actes odieux et empêchent les victimes de faire valoir leurs droits sexuels et reproductifs, et d’en bénéficier pleinement. En tant que défenseur·es des droits humains, nous devons tous et toutes prendre position et faire cesser ces actes inexcusables", ajoute-t-elle.

Elle a envie de recommencer l’école mais ce n’est pas possible.

Le pays a récemment renforcé son arsenal juridique. Depuis 2016, le code pénal punit le viol de cinq à dix ans d’emprisonnement et jusqu’à la perpétuité lorsqu’il a entraîné la mort de la victime. Malgré cette avancée et la création d’unités de police et de gendarmerie spécialisées afin de répondre aux cas de violences sexuelles, accéder à la justice en Guinée "reste une quête ardue semée d’embûches pour les victimes de violences sexuelles, tandis que les auteurs bénéficient souvent de l’impunité. Les autorités coutumières arrivent à faire pression en faveur d’arrangements extrajudiciaires menant à l’abandon des poursuites, ce qui est contraire à la loi et aux droits des victimes", écrit Amnesty International qui recommande des campagnes de préventions contre les violences sexuelles et l’adoption d’une loi générale sur les violences basées sur le genre dans le but de renforcer les capacités de la justice.

"Les autorités guinéennes se sont engagées à combattre les violences basées sur le genre et le viol. Nous les appelons à prendre des mesures concrètes afin de renforcer les efforts entrepris par l’État pour prévenir les violences sexuelles et garantir aux victimes l’accès aux soins et à la justice", ajoute Samira Daoud, faisant également référence aux instruments internationaux ratifiés par la Guinée à ce sujet dont la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des Femmes (CEDAW) en 1982, et le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples sur les droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) en 2012.

En 2017, la Guinée s’est dotée d’une nouvelle Politique Nationale sur le Genre. En 2019, elle a adopté une stratégie nationale pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et une loi sur la parité. La même année, le nouveau code civil a enregistré certaines avancées en matière de droits des femmes comme la reconnaissance de l’autorité parentale aux deux parents et la possibilité pour les femmes de choisir leur profession sans avoir l’autorisation de leur mari.

En 2020, une nouvelle Constitution a consacré la parité comme un objectif politique et social. "Néanmoins, malgré les efforts déployés sur le renforcement du cadre juridique, la mise en œuvre effective de ces mesures et réformes reste faible en raison de l’absence de mécanismes institutionnels, d’outils opérationnels fonctionnels et du défaut de sensibilisation et d’implication de la population. Ceci s’explique en partie par les défis liés à la coexistence du système juridique avec des coutumes et pratiques traditionnelles et religieuses discriminatoires", précise Amnesty International.

Un contexte troublé
Ces constats s’inscrivent dans un contexte politique trouble en Guinée au sein duquel les problématiques en matière de droits humains font écho à celles liées à la lutte contre les violences sexuelles, comme l’étouffement de la contestation de l’autorité, la restriction des libertés d’expression et de réunion pacifique ou encore l’impunité des violations des droits humains.

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Le 5 septembre 2021, le président de la République Alpha Condé, a été renversé par un coup d’État mené par des membres des forces spéciales de l’armée guinéenne, emmenées par le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya. Ces derniers ont créé le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD) et instaurer un régime de transition.

Des dizaines de sympathisants de l’opposition ont été tués par les forces de défense et de sécurité lors de manifestations, et de nombreux militants pro-démocratie, opposants politiques et sympathisants de l’opposition ont été détenus arbitrairement, des violences également documentées par Amnesty International.

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Octobre rose : accompagner les femmes après la maladie

29 Septembre 2022, 23:46pm

Publié par hugo

 Octobre rose : accompagner les femmes après la maladie

26 sept. 2022 à 16:20

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4 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades
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Loin des campagnes de "pinkwashing", l’entrepreneuse et militante Juliette Berguet organise ce 29 septembre à Bruxelles une conférence-événement par les femmes pour les femmes. Son objectif : questionner l’accompagnement des survivantes du cancer dans la remise à l’emploi et apporter des solutions pour une meilleure prise en charge de toutes.

Le cancer du sein reste le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes (33%). Juliette Berguet, 45 ans, fait partie des survivantes de la maladie. "En 2018, dès qu’on m’a annoncé le diagnostic, je me suis accrochée en pensant à l’après. Mais très vite, j’ai compris que la remise au travail allait être compliquée… Dans mon parcours, je n’ai pas trouvé de service adapté à Bruxelles."

C’est à la suite de son expérience qu’elle a décidé de désormais se battre pour un accompagnement plus qualitatif des personnes en rémission.

"On ne peut pas courir, on doit marcher"
L’experte de son propre vécu explique qu’il reste un angle mort concernant la remise à l’emploi des personnes à l’issue d’une incapacité de travail pour cause de maladie de longue durée. "Il est important de souligner que les formations pour chercheur·euses d’emploi sont souvent intensives et proposent un rythme impossible à suivre quand on doit supporter la fatigue qui est l’une des conséquences de la maladie. Même chose au niveau de l’entrepreneuriat ; on ne peut pas courir, on doit marcher."

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Selon le baromètre belge du cancer, aucune mesure n’existe spécifiquement pour la réinsertion professionnelle des travailleur·euses atteint·es de cancer. Pour objectiver les besoins, plusieurs études ont été réalisées. Les chiffres de l’enquête de la chercheuse Régine Kiasuwa Mbengi, révèlent notamment que seulement 35% des patient·es entrant en invalidité (c’est-à-dire ayant 12 mois ou plus d’arrêt de travail) réintègrent le marché du travail après cinq ans.

La Mutualité chrétienne a elle aussi creusé la question de la remise à l’emploi, et plus spécifiquement chez les femmes ayant eu un cancer du sein. Selon les résultats de leur étude : pour 26% des femmes, l’incapacité se prolonge au-delà de deux ans.

Baob pour lutter contre l’isolement
Face à ces constats, Juliette Berguet a interpellé les responsables politiques et pouvoirs publics. "Mon objectif est de mettre en place un véritable plan pour accompagner les femmes. En créant des outils spécifiques, je veux leur permettre de ne plus être isolées, de trouver des options adaptées à leurs besoins, de se sentir ‘raccrochées’au système."

Je veux briser les tabous de la maladie car il y a un véritable marketing autour du cancer qui joue sur la vulnérabilité

Pour parvenir à ses fins, elle a fondé l’association Baob Brussels. Ce premier espace multidisciplinaire situé plein centre de Bruxelles se veut un lieu d’accueil et de soutien vers une reconstruction positive. En effet, en tant que femme racisée, Juliette Berguet pointe de véritables inégalités d’accès aux structures de soin durant le parcours de rétablissement.

"Personnellement, j’ai eu la chance de pouvoir me faire accompagner par des thérapeutes, des coachs, des spécialistes du bien-être… Mais tous ces soins ont un coût ; j’ai pu en profiter grâce à l’assurance de mon compagnon, mais au cours de ces activités, je voyais toujours les mêmes profils et je n’avais pas l’impression d’être à ma place. Durant mon traitement, j’ai aussi sympathisé avec d’autres femmes, elles issues de la diversité, et moins aisées financièrement. J’ai compris qu’elles, elles n’avaient droit qu’au strict minimum et n’avaient pas accès à tous ces soins de bien-être. Je me suis dit que ce n’était pas juste", explique-t-elle.


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Un événement qui donne la parole aux concernées
À la ville de Bruxelles, le cabinet de l’Échevine l’Égalité des chances Lydia Mutyebele Ngoi soutient son initiative en lui mettant un lieu à disposition. "On travaille également avec Actiris, et la Mutualité chrétienne à un projet d’accompagnement et de réinsertion. En fait, nous faisons remonter les problématiques de terrain", explique Juliette Berguet.

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Dans le cadre de la campagne de sensibilisation d’Octobre rose Bruxelles se mobilise, notre interlocutrice organise une conférence le jeudi 29 septembre à l’hôtel de ville de Bruxelles pour discuter de toutes ces questions. Elle ajoute : "On laisse trop peu la parole aux concernées. Cet événement est mis en place par les femmes atteintes de maladie pour les femmes atteintes de maladie. Nous souhaitons conscientiser au dépistage, mais aussi à l’après. Je veux briser les tabous de la maladie car il y a un véritable marketing autour du cancer qui joue sur la vulnérabilité."

Ici pas de "pinkwashing" donc, mais une soirée de réflexion. Six intervenantes interviendront : Manuela Varrasso, experte des questions de diversité, inclusion et discrimination pour Actiris, Isabelle Veys, cheffe de clinique chirurgie mammaire et pelvienne à l’Institut Jules Bordet, Karin Toussaint, juriste, formatrice & consultante en droit social et droit des ASBL, Régine Kiasuwa Mbengi, responsable au Centre du cancer des matières liées à la réinsertion professionnelle des patient·es travailleur·euses atteint·es de cancer, Cinda Ayachi, Coach cancer certifiée retour au travail spécialisée en inclusion et gestion du stress, et évidemment Juliette Berguet. La conférence sera modérée par Monia Taieb.

En espérant que la soirée du 29 septembre fasse bouger les lignes !

Infos pratiques
Maison Baob : 26 Rue du Lombard, 1000 Bruxelles. Ouverture durant tout le mois d’octobre.

Conférence : Jeudi 29 septembre : ouverture des portes à 17h30 à l’hôtel de ville de Bruxelles. Plus d’infos par ici.


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Ces actrices porno sortent du silence et révèlent les dessous violents de l'industrie

29 Septembre 2022, 23:44pm

Publié par hugo

 Ces actrices porno sortent du silence et révèlent les dessous violents de l'industrie
Publié le Jeudi 29 Septembre 2022
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Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.

Ces actrices porno sortent du silence et révèlent les dessous violents de l'industrie
Diffusé ce jeudi 29 septembre, l'émission "Complément d'enquête" dédiée au monde du porno fait état des nombreuses violences et humiliations subies par les actrices.
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Ce mardi 27 septembre, 3 acteurs et un réalisateur ont été interpellés dans le cadre de l'enquête sur la plateforme French Bukkake, du nom d'une pratique sexuelle, et placés en garde à vue pour "traite d'êtres humains aggravée, viol en réunion ou proxénétisme aggravé". Tout avait commencé en 2020, lorsqu'un service de gendarmerie avait remarqué que le site "proposait un abonnement payant permettant à certains clients (...) de participer à des tournages de films pornographiques, et donc d'avoir des relations sexuelles", détaille Franceinfo.

Aujourd'hui, 46 personnes se sont portées partie civile, 12 hommes sont poursuivis dont la "grande majorité est incarcérée", précise le média, dont "Pascal OP" et Mat Hadix, particulièrement connus dans le milieu.

En juin dernier, c'était au tour du site étiqueté "amateur" Jacquie et Michel d'être dans la tourmente. Michel Piron, son propriétaire, sa femme et trois hommes présentés comme des "acteurs" ont été arrêtés dans le cadre d'une enquête judiciaire ouverte en 2020, rapporte l'AFP. Le premier pour complicité, entre autres, de viols aggravés, proxénétisme aggravé et traite des êtres humains ; les trois derniers pour viols aggravés ou en réunion, traite des êtres humains ou encore proxénétisme.

Une industrie "prédatrice"
Ces violences longtemps tues, c'est justement ce que veut mettre en lumière le numéro de Complément d'enquête dédié à l'industrie du porno, diffusé ce jeudi 29 septembre sur France 2, qui recueille des témoignages accablants de victimes. Certaines ont d'ailleurs témoigné devant la délégation sénatoriale chargée d'enquêter sur les dérives dans ce milieu.

Ce mercredi 28 septembre, les sénatrices Laurence Rossignol (PS), Annick Billon (Union des démocrates et indépendants), Alexandra Borchio-Fontimp (Les Républicains) et Laurence Cohen (Parti communiste) ont présenté au Sénat 23 propositions pour mieux encadrer une industrie "prédatrice" et "génératrice de violences systémiques envers les femmes".


"J'ai mal, je pleure, je saigne, mais personne ne s'arrête"
Hélène et Marine (les prénoms ont été modifiés) ont accepté de témoigner dans le reportage de Complément d'enquête. Jeunes et précaires à l'époque, elles ont tournée dans les productions de "Pascal OP", qui leur avait promis 1 500 euros pour quelques heures de tournage. L'expérience s'est transformée en cauchemar.

Hélène confie : "A toutes les scènes, je passe mon temps à les pousser, à dire non. Je suis sur lui, et il me maintient, et de là, j'ai une double pénétration forcée, alors que j'avais dit non. Donc j'ai mal, je pleure, je saigne, mais personne ne s'arrête." Marine, quant à elle, "réalise aujourd'hui [qu'elle a] été violée pendant ces scènes".

Un reportage qui contribue à un débat brûlant : faut-il interdire le porno ? Une chose est sûre en tout cas, il est urgent d'en dévoiler les dessous crasses, et d'enfin réellement protéger ses travailleuses.

Complément d'enquête - Porno : une industrie hors de contrôle, une enquête de Rola Tarsissi, Mathieu Dreujou et Michel Pignard diffusée jeudi 29 septembre sur France 2 à 23h.
https://www.terrafemina.com/article/-complement-d-enquete-ces-actrices-porno-sortent-du-silence-dans-un-documentaire-choc-video_a366182/1


https://www.terrafemina.com/article/-complement-d-enquete-ces-actrices-porno-sortent-du-silence-dans-un-documentaire-choc-video_a366182/1

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Depuis cinq ans, #MeToo bouscule la société

29 Septembre 2022, 23:13pm

Publié par hugo

 Depuis cinq ans, #MeToo bouscule la société
Publié le 29 septembre 2022 à 12h16
Un rassemblement #MeToo, à Los Angeles (Californie, Etats-Unis), le 12 novembre 2017.
Un rassemblement #MeToo, à Los Angeles (Californie, Etats-Unis), le 12 novembre 2017. - ©Ronen Tivony / NurPhoto / NurPhoto via AFP

SAUVEGARDER
En 2017, la vague #MeToo déferlait sur la société, changeant durablement notre rapport aux violences sexistes et sexuelles.

Tout a commencé le 15 octobre 2017. L'actrice américaine Alyssa Milano publie un message invitant les femmes victimes de harcèlement sexuel à témoigner sur Twitter en utilisant le hashtag « #MeToo ». Quelques jours plus tôt, la presse américaine sortait deux enquêtes explosives sur les agressions et les viols commis par le producteur de cinéma Harvey Weinstein, en toute impunité pendant des années.

À lire également >> Dans les coulisses de l'enquête à l'origine de la révolution #MeToo

En l’espace de quelques heures, les témoignages s’accumulent et des manifestations s'organisent dans différents pays. Un séisme, dont les secousses continuent de résonner mais il reste un long chemin à parcourir pour éradiquer les comportements sexistes et les violences sexuelles.

UN MOMENT « HISTORIQUE », MAIS ENCORE BEAUCOUP DE TRAVAIL 
« L'ampleur du mouvement est extraordinaire », s'enthousiasme auprès de l'AFP Florence Rochefort, chercheuse au Centre national français de la recherche scientifique (CNRS), spécialiste de l'histoire des féminismes. C’est un moment « historique », qui a permis de « rendre visible l'étendue de ces violences » que subissent les femmes. Commentaires déplacés au travail, agressions sexuelles dans les transports ou en soirée… « #MeToo a montré la quotidienneté de ces violences sexuelles et sexistes, leur caractère banal », appuie Sandrine Ricci, sociologue spécialiste du sujet, de l'université du Québec à Montréal. « Le mouvement a permis aux gens, notamment aux victimes avérées ou potentielles, de mieux saisir de quoi il s'agit. »

Cinq ans plus tard, des « préjugés persistent » et la société a tendance encore à « déresponsabiliser les agresseurs, surtout quand ils sont en position de pouvoir » – et comme l’actualité des dernières semaines l’illustre. « Nous sommes loin d'avoir mis en place des solutions » pour remédier à la situation, insiste également Florence Rochefort. Entre crises économique et climatique, « la période n'est pas très faste pour résoudre les problèmes sociaux ». Dès son apparition et encore aujourd'hui, ce mouvement suscite également de vives discussions et critiques, notamment parmi les hommes, qui le considèrent parfois comme exagéré.

DES COMPORTEMENTS MOINS TOLÉRÉS ?
Le constat est partagé par Fabienne El-Khoury, co-porte-parole de l'association française Osez le féminisme. « On a toujours beaucoup d'empathie envers les hommes agresseurs et on ne croit pas les victimes quand ça nous arrange. » Lors du récent procès en diffamation opposant Johnny Depp à son ex-femme, l'actrice Amber Heard, l'acteur américain a reçu un fort soutien du public alors qu'elle a été dénigrée, cite-t-elle en exemple.

Le mouvement #MeToo a donné « un coup de pouce » à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, mais elle est loin d’être terminée, relève Fabienne El-Khoury. Toujours présentes dans le quotidien de nombreuses femmes, ces violences sont cependant moins tolérées par une partie de la société. Depuis #MeToo, « c'est plus facile de parler de harcèlement sexuel et c'est considéré désormais comme un problème structurel plus qu'individuel », souligne auprès de l'AFP Hillevi Ganetz, professeure spécialisée en genre et médias, à l'université de Stockholm.

LES ENTREPRISES ET LES GOUVERNEMENTS POUSSÉS À RÉAGIR 
Le mouvement a également poussé les entreprises à réagir. Elles sont plus nombreuses à organiser des formations sur le harcèlement sexuel et à mettre en place des référents.

Aux Etats-Unis, « les employeurs prennent plus au sérieux les accusations de harcèlement ou d'agressions sexuelles, ils appliquent des mesures disciplinaires ou licencient les employés accusés de ces comportements », indique à l'AFP Camille Hébert, professeure de droit à l'université de l'Ohio. Cette fermeté accrue « fait évoluer la culture d'entreprise », bien que les lois restent les mêmes.

Du côté des pouvoirs publics, quelques nouvelles lois ont vu le jour dans certains pays. La Suède en 2018 et l'Espagne à l'été ont par exemple durci leur législation sur le viol.

80 affiches pour dénoncer les violences faites aux femmes


https://www.elle.fr/Societe/News/Depuis-cinq-ans-MeToo-bouscule-la-societe-4065474

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En Afghanistan, les talibans répriment une manifestation de soutien aux femmes iraniennes

29 Septembre 2022, 23:10pm

Publié par hugo

 En Afghanistan, les talibans répriment une manifestation de soutien aux femmes iraniennes
Publié le 29 septembre 2022 à 9h40
En Afghanistan, les talibans répriment une manifestation de soutien aux femmes iraniennes 
En Afghanistan, les talibans répriment une manifestation de soutien aux femmes iraniennes - © WAKIL KOHSAR/AFP

SAUVEGARDER
Pour disperser un rassemblement de femmes organisé ce jeudi 29 septembre devant l'ambassade d'Iran à Kaboul en soutien aux Iraniennes, les talibans ont tiré en l’air et violenté des manifestantes.

Aux cris de « Femme, vie, Liberté », le slogan scandé par les Iraniennes, quelque 25 femmes ont manifesté pendant une quinzaine de minutes ce jeudi matin sur la route en face de l'ambassade iranienne. Mais leur rassemblement a été dispersé par des coups de feu tirés en l'air par les talibans postés devant le bâtiment, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils ont également tenté de frapper les manifestantes à coup de crosse. 

Lire aussi >> Golshifteh Farahani : En Iran, « elles meurent parce que femmes »

LES MANIFESTATIONS D’IRANIENNES FONT DES ÉMULES EN AFGHANISTAN 
« L'Iran se soulève, maintenant c'est à notre tour », « De Kaboul à l'Iran, dites non à la dictature ! », ont également scandé les manifestantes, derrière des banderoles que les talibans leur ont arrachées des mains. 

Les femmes, dont certaines avaient dissimulé leur visage derrière des lunettes de soleil et des masques chirurgicaux, ont ramassé les débris de leurs bannières pour en faire des boules de papier et les jeter sur les talibans qui leur faisaient face.  

Les talibans ont également ordonné à des journalistes d'effacer les vidéos et les photos de la manifestation.  

Des manifestations ont lieu tous les soirs en Iran depuis le 16 septembre, date à laquelle la jeune Mahsa Amini est morte à l'hôpital, trois jours après son arrestation à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d'Iran, qui doivent se couvrir les cheveux en public. 

Par
La rédaction avec AFP 
La rédaction avec AFP


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