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Le blog de hugo,

Hymne des femmes (L')

28 Avril 2022, 15:56pm

Publié par hugo

 Hymne des femmes (L')
Nous qui sommes sans passé, les femmes
Nous qui n'avons pas d'histoire
Depuis la nuit des temps, les femmes
Nous sommes le continent noir.

Refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout !

Asservies, humiliées, les femmes
Achetées, vendues, violées
Dans toutes les maisons, les femmes
Hors du monde reléguées.

Seules dans notre malheur, les femmes
L'une de l'autre ignorée
Ils nous ont divisées, les femmes
Et de nos soeurs séparées.

Le temps de la colère, les femmes
Notre temps, est arrivé
Connaissons notre force, les femmes
Découvrons-nous des milliers !

Reconnaissons-nous, les femmes
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes
Ensemble, Révoltons-nous !

Dernier refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et jouissons sans entraves
Debout, debout, debout !


http://www.alternatifs.org/76/chorale/hymne.php

 

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Des mots pour agir

28 Avril 2022, 09:43am

Publié par hugo

Des mots pour agir
INFOSCRITIQUES (1)CITATIONS (0)FORUM
Des mots pour agir par Ensler

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Lu
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Eve Ensler
Mollie Doyle
EAN : 9782721005854
326 pages
EDITIONS DES FEMMES (13/11/2009) AUTRES EDITIONS
5/5   1 notes
noter :    
RÉSUMÉ EDITEURRÉSUMÉ MEMBRES
HISTORIQUEMODIFIERLIRE
Des mots pour agir est un recueil d'une cinquantaine de textes d'autrices et d'auteurs américains remarquables à qui Eve Ensler et Mollie Doyle ont demandé d'écrire des "Souvenirs, monologues, pamphlets et prières", pour être lus à l'occasion du festival de théâtre et du film « Until the Violence Stops » organisé, en juin 2006, à New York, pour soutenir le mouvement V-Day. L'objectif de ce mouvement, créé par Eve Ensler, est d'amener le problème des violences faites aux femmes sur le devant de la scène et de faire prendre conscience qu'elles sont un fléau mondial. Ces textes forts, bouleversants, personnels souvent, parmi lesquels ceux de Eve Ensler et Mollie Doyle, Maya Angelou, Carol Gilligan, Robin Morgan, Alice Walker, Jane Fonda, sont accompagnés d'une « invitation à agir » sous forme de conseils pour organiser d'autres événements du même type. L'édition française du recueil réalisée en 2009 est une version augmentée, avec des textes de Nicole Ameline, Taslima Nasreen, Rama Yade, Charles Berling et Antoinette Fouque.


https://www.babelio.com/livres/Ensler-Des-mots-pour-agir/1130638?action=ajout

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33 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

27 Avril 2022, 22:39pm

Publié par hugo

33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022 33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022 33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022 33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022 33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
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33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
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33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE  DEBUT  DE L ANNEE 2022
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Le drame de se retrouver réfugié·es … une fois de plus

27 Avril 2022, 00:42am

Publié par hugo

 26 AVRIL 2022
DÉBATS \ Contributions
Le drame de se retrouver réfugié·es … une fois de plus

Celles et ceux qui cherchent refuge pour la première fois, cherchent des réponses. Celles et ceux pour qui cette situation dure depuis des années savent qu’il s’agit d’une longue attente et que cet état de déracinement halluciné n’est que le début d’un processus de mise au rebus de leur propre vie qui peut durer des années. Chronique de Patricia Simón depuis la frontière ukrainienne.

Przemysl/Makedy (Frontière entre la Pologne et l’Ukraine)

La petite fille porte le chien dans ses bras, son regard fixe un point indéfini ; le turban sur une chevelure aussi claire que sa peau lui donne un air aristocratique. Autour d’elle, un fourmillement de gens qui vont et viennent sans but précis, tandis que sa mère se concentre sur les caresses qu’elle prodigue au chien pour éviter de prêter attention à ce qu’il se passe autour d’elle – le délitement de centaines de vie, y compris la sienne. Sur la droite, la sœur aînée ressemble à une délicate coupe en cristal sur le point de se briser : ses cheveux négligés sont retenus en queue de cheval basse, ses yeux sont gonflés et rouges, ses mains tremblantes sont cramponnées à son téléphone portable, dernier vestige de son ancienne vie.


Deux sœurs avec leur animal de compagnie dans la gare de Przemysl, en Pologne. P.S.

Dans la gare de Przemysl, à la frontière qui sépare la Pologne de l’Ukraine, la mise en scène de la tragédie se déroule parallèlement à deux rythmes différents. Les familles ukrainiennes, en majorité des femmes et des enfants – les hommes ont été mobilisés pour faire face à l’invasion – déambulent dans le hall de la gare centenaire à la recherche de renseignements : où pourront- elles dormir ? Quand partira un autobus qui les emmènera dans la ville où elles connaissent quelqu’un pour les accueillir ? À quelle heure arrivera le bus avec les êtres chers laissés derrière elles ?

Migrant·e·s, déplacé·e·s, personnes en transit ou quel que soit le nom qu’on veut leur donner – celles et ceux pour qui la condition de réfugié·e dure depuis des années conversent assis par terre ou sont allongés dans un demi-sommeil. Celles et ceux-là savent que cet état de déracinement halluciné dans lequel on regarde sans voir, et dans lequel on avance pour être toujours plus loin de chez soi, n’est que le début d’une mise à l’index de leur propre vie qui peut durer des années… ou toujours.

Afiza, 18 ans, vient d’Afghanistan et vivait depuis presque trois ans en Ukraine avec ses parents et ses deux frères lorsqu’ils ont dû fuir de nouveau emportant juste quelques papiers. La jeune fille somnole enveloppée dans une couverture pendant que sa mère se repose d’un trajet de 30 kilomètres dans une chaise roulante qui lui a été prêtée à la gare. « Nous avons déjà vécu ça. Maintenant il faut repartir de zéro et nous n’avons aucune idée de l’endroit où nous pourrons recommencer nos vies », raconte Afiza, qui ne juge pas utile d’expliquer de nouveau pourquoi elle et sa famille ont dû abandonner leur pays. « Nous ne savons pas vers où nous allons nous diriger, nous aspirons seulement à ce que ce soit un endroit où nous pourrons vivre bien » ajoute-t-elle.


Afiza avec sa famille dans la gare de Przemysl P.S.

Si certains doutent de l’importance de documenter la barbarie, ce ne sont pas celles et ceux qui en ont souffert et qui, chaque fois que cela leur est possible, la documentent pour ne pas oublier que l’incroyable, l’inexplicable est arrivé… une fois de plus.

Juste en face d’elle, se tient Hasnat Ahmad Intagran, un étudiant en médecine qui, comme les dizaines de milliers d’étudiants étrangers qu’accueillait l’Ukraine jusqu’à présent, craint que tous les efforts consentis par lui et sa famille, aient été vains. « Pendant trois jours, nous avons tenté d’arriver à la frontière sans rien à manger ni à boire » raconte-t-il, tandis qu’à ses côtés un autre étudiant indien, qui préfère taire son nom et cacher son visage à la caméra, acquiesce. « Nous disons à nos familles que tout va parfaitement bien : Nous ne voulons pas qu’ils nous voient ainsi, dormant à même le sol, ni qu’ils sachent que nous avons faim », explique-t-il. C’est une position partagée par de nombreux·ses autres réfugié·e·s, qui n’acceptent pas d’être photographié·e·s dans ces conditions ou refusent de prendre le temps d’expliquer pourquoi ils ont fui.


Hasnat Ahmad Intagran dans la gare de Przemysl P.S.

Les déplacé·e·s se sont regroupé·e·s dans la gare par région d’origine. Dans un coin, une population majoritairement noire tente de trouver le sommeil pendant qu’un volontaire organise les transferts en autobus et véhicules privés vers d’autres villes. Bien que la crise ukrainienne soit le centre de l’attention des grandes puissances internationales depuis des semaines et que l’invasion russe se soit produite depuis déjà une semaine, on ne détecte rien qui ressemble à un quelconque plan d’accueil mis en place ou soutenu par la communauté internationale ou par l’Union européenne. Ni ici, ni à Medyka, par où a transité une quantité significative de ce million de personnes qui, selon les estimations des Nations Unies, se sont vues forcées d’abandonner le pays depuis le début de la guerre.

Seuls quelques dizaines de volontaires polonais·e·s s’affairent à cuisiner un peu de nourriture chaude, prennent la peine de recenser les noms et celui des villes où les réfugié·e·s ont des connaissances, et de les prévenir lorsqu’une voiture ou un autobus s’apprête à partir pour cette destination. C’est le cas de Caterina, une jeune femme de 21 ans qui vivait à Ivano-Frankivsk – une ville à l’ouest de l’Ukraine – et qui a vécu plusieurs années à Barcelone avec son père. « Je ne sais pas comment expliquer ce qui nous est arrivé. Un jour j’étais étudiante en coiffure et le lendemain, je me retrouve à fuir mon pays sans rien et sans savoir comment parvenir à destination ». Au moins, Caterina connait sa destination : la maison de sa mère en Pologne.

L’Ukraine et la Pologne sont deux pays qui entretiennent d’étroites relations commerciales, familiales et sociales. Au sein des familles ukrainiennes, il est fréquent d’avoir des parents qui ont migré dans le pays voisin pour améliorer leurs conditions de vie. C’est pourquoi certaines disposent de ce qu’il y a de plus précieux lors d’un exode : un réseau de soutien. Justement ce que devrait garantir l’Union européenne en pareil contexte. Et son absence laisse le champ libre à une pléiade de personnages hétéroclites qui ne manquent jamais de faire acte de présence dans ce type de crises humanitaires dans les pays du Nord global.


Femmes ukrainiennes déplacées de guerre traversant la frontière en direction de la Pologne. PATRICIA SIMÓN.

À Medyka, le poste frontière qui a été sous le feu des projecteurs ces derniers jours, pullulent une vingtaine d’entre elles : un jeune Suédois, à qui sa chevelure donne un aspect messianique, vêtu d’une chasuble et d’un habit noirs, passe accompagné d’un Canadien en uniforme de camouflage couleur sable, affirmant qu’il va aller en Ukraine se battre contre les Russes, en même temps qu’il converse par téléphone avec son prétendu supérieur. Près d’eux, un autre jeune s’identifie comme médecin volontaire mais nie faire partie de l’organisation dont son gilet arbore le logo: Rescuers without Borders – la seule qui ait monté une minuscule tente près de la frontière –, une organisation israélienne de volontaires médicaux dont le sigle est bien moins visible que le drapeau du pays dont elle provient.

Un peu plus loin, ce sont de nouveau des Polonaises et des Polonais autogéré·e·s qui distribuent du thé, du café, de la nourriture, des vêtements et qui donnent des informations à celles et ceux qui arrivent dans le désarroi le plus total. Ils le font par une température de 0°C degrés et juste protégés sous une tente. Auprès d’eux, Cristina regarde fixement les portiques lumineux par lesquels arrivent les personnes déplacées. Elle vient de franchir la ligne et sa silhouette, vêtue d’un manteau gris flanquée d’une valise rouge, se détache au milieu de l’obscurité. Elle a 17 ans et arrive de Lviv, une ville qui s’est convertie en refuge pour des dizaines de milliers de déplacé·e·s mais où Cristina ne se sentait pas en sécurité. « Mon père, ma mère, mon frère sont tous restés là-bas mais, moi, je ne pouvais pas vivre avec cette peur » explique-t-elle pendant qu’elle attend, qu’à un moment ou à un autre, arrivent quelques·uns de ses amis qui connaissent des gens disposés à les accueillir à Varsovie.


Cristina a 17 ans et vient de Lviv. P.S.

Un monde en fuite
Si nous ne voyons pas arriver les amis de Cristina, en revanche, comme surgis du néant, apparaissent une cinquantaine de Vietnamiens, dont nous ignorons pour quelles raisons ils vivaient Ukraine car aucun d’eux ne parlait anglais ou français et aucun journaliste présent ne parlait ukrainien ou vietnamien. Les limitations imposées par le manque de ressources pour engager des traducteurs est un facteur que nous n’avons pas l’habitude de signaler comme il se doit dans nos chroniques. Le profil du déplacé ou réfugié s’exprimant en anglais suppose déjà un filtre en termes de niveau d’éducation et de classe sociale. À cela s’ajoute le fait que, souvent, la qualité de l’échange d’information se voit considérablement dégradée, car l’anglais n’étant pas la langue maternelle des réfugié·e·s, il est normal qu’ils ne puissent pas s’exprimer avec toutes les nuances et la profondeur qu’ils pourraient développer dans leur propre langue. C’est pourquoi, dans des villes comme Lviv, les volontaires qui se consacrent à la traduction sont exemptés de remplir d’autres tâches pour la communauté dans le contexte de la guerre.


Groupe d’étudiant.es tunisienn.es*s à l’aéroport de Cracovie, avant leur évacuation par l’ambassade de leur pays. P.S.

La veille, à l’aéroport de Cracovie, à trois heures de voiture de la frontière, une centaine d’étudiants tunisiens se remettaient de leur fuite, installés dans la cafétéria. C’est dans ce même local que le personnel de leur ambassade gérait leur transfert en Tunisie par avion militaire. Deux filles et trois garçons attablés se montrent sans relâche les vidéos qu’ils ont prises durant la débandade. Ils étaient étudiants en médecine et en pharmacie à Kharkiv, la ville, qui, jusque-là, avait le plus souffert des bombardements russes.

« Nous n’avons rien pu emporter d’autre que nos papiers d’identité. Nous sommes partis en courant à la gare, mais regarde de quoi ça avait l’air ! » se remémore Tayssin Labidi, une jeune fille au visage expressif, en montrant une vidéo sur lequel on distingue une meute de personnes qui, à grands cris, tentent de monter dans le train, d’abord pour Kiev et ensuite pour Lviv. « A partir de là nous avons dû marcher soixante-dix kilomètres jusqu’à la frontière ». Quelques minutes avant, j’avais remarqué les difficultés qu’avait la jeune fille à se déplacer. « Bien que cela ne soit pas vrai, nous disions à nos familles que tout allait bien. J’ai passé quatre années merveilleuses à étudier la médecine dans cette ville. Je ne sais pas si nous pourrons revenir et continuer nos études. Ou si nous allons perdre toutes les qualifications validées jusqu’à présent » ajoute-t-elle.

Pendant ce temps, ses amis racontent encore et encore comment les bombes tombaient de toutes parts et insistent pour montrer leurs enregistrements vidéo. Si certains doutent de l’importance de documenter la barbarie, ce ne sont pas celles et ceux qui en ont souffert et qui, chaque fois que cela leur est possible, la documentent pour ne pas oublier que l’incroyable, l’inexplicable est arrivé… une fois de plus.

Patricia Simon Journaliste multimédia, écrivaine, chercheuse universitaire et professeure de journalisme d’investigation à l’Université ouverte de Catalogne (Universitat Oberta de Catalunya – UOC). Patricia est spécialisée dans les domaines du genre et des droits humains. Ses reportages ont couvert plus de 25 pays. En 2020, elle a documenté les manifestations en Irak, les conséquences de la pandémie COVID-19, l’incendie du camp de réfugiés de Lesbos, ainsi que les élections présidentielles américaines. Elle a publié plusieurs livres et contribué à certains ouvrages sur les femmes migrantes, la violence sexiste, le journalisme et le féminisme. Elle a reçu le prix 2013 de l’AMECO (Association of Women of the Media Award).

Article publié dans Medfeminiswya, média partenaire de 50-50 Magazine

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Étiquettes : Monde


https://www.50-50magazine.fr/2022/04/26/le-drame-de-se-retrouver-refugie%c2%b7es-une-fois-de-plus/

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Émilie Delorme : « Au Conservatoire, on doit encore progresser, mais je ne vais pas lâcher »

27 Avril 2022, 00:39am

Publié par hugo


Média
Matrimoine
26 AVRIL 2022
Culture \ Arts
Émilie Delorme : « Au Conservatoire, on doit encore progresser, mais je ne vais pas lâcher »

Directrice du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Émilie Delorme témoigne sur sa nomination et sur l’évolution des établissements culturels en matière de mixité. Si le progrès est visible, il reste encore du travail pour parvenir à plus de candidatures féminines. 

Quel est votre parcours ? 

J’ai fait des études d’ingénieur·e en parallèle de mes études au conservatoire régional. Au terme de ces études, j’ai passé quelque temps au sein d’une banque de marché où je travaillais sur la question du passage à l’euro. Je ne suis pas restée très longtemps car j’ai toujours souhaité travailler dans l’environnement culturel. 

J’ai rejoint le Festival d’Aix-en-Provence durant trois ans, puis le Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles pendant cinq ans, avant de revenir au Festival d’Aix-en-Provence pour diriger l’Académie. 

Comment avez-vous obtenu ce poste ? 

J’ai été nommée par le ministre de la Culture, qui à l’époque de ma nomination était Franck Riester. À l’issue des publications d’appels à candidature, le ministère estimait, à juste titre, qu’il y avait très peu de candidatures féminines. S’en est donc suivie une procédure active de recherche et c’est dans ce cadre que le ministère m’a contactée pour que je me porte candidate. Par la suite, un processus de recrutement a mené à ma nomination par le ministre.

Y a-t-il eu des réactions sur le fait que vous soyez une femme à ce poste ? 

Au sein du Conservatoire, je n’ai pas l’impression que cela ait été un sujet. En revanche, le fait que je sois une femme faisait que, face à moi, certains se justifiaient tout de suite sur des questions d’égalité ou de parité. Ma nomination a aussi amené à questionner la place des femmes dans certains postes. Si une femme peut obtenir le poste de directrice, elle doit pouvoir trouver sa place dans d’autres postes, ce qui n’est pas toujours le cas. 

Y a-t-il eu une évolution au sein du Conservatoire depuis votre arrivée ? 

Nous avons constaté une évolution sur certains aspects, mais il est important de noter que le Conservatoire était déjà actif sur ces sujets de parité et d’égalité. L’établissement possédait déjà le label égalité AFNOR avant mon arrivée. 

Il y a des domaines dans lesquels nous progressons, notamment la question de la parité au sein des jurys. En tant que directrice de cet établissement, j’ai la possibilité de présider l’ensemble des jurys, ce qui favorise leur mixité. 

Pourtant, nous trouvons encore parfois des jurys entièrement masculins. J’ai récemment encore présidé un jury d’examen lors duquel j’étais la seule femme présente. Nous savons qu’au sein de certaines disciplines, il est difficile d’obtenir l’égalité. Nous progressons sur un certain nombre de sujets, mais nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir. Parmi les nominations que j’ai pu faire, il y a notamment la directrice adjointe du Conservatoire : nous sommes donc un binôme de femmes à la tête de l’établissement. 

Il reste encore de nombreux postes pour lesquels j’aimerais voir davantage de femmes nommées, ce qui pour l’instant n’est pas si évident. Nous avons un certain nombre de postes d’enseignant·es à pourvoir et pour certains d’entre eux je ne reçois aucune candidature féminine, j’essaie donc d’y travailler. Ce travail fonctionne à certains endroits et à d’autres non, ce qui veut dire que je dois encore progresser. Mais je ne vais pas lâcher, car c’est un travail à très long terme. 

D’où vient ce manque de candidatures ? 

Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, certaines femmes m’ont témoigné du fait que leur passage par cet établissement avait été un traumatisme pour elles et qu’elles n’ont donc pas forcément envie d’y revenir. Ces témoignages nous invitent à travailler l’inclusivité de cet établissement pour que chacun et chacune puisse s’y sentir bien. 

Ensuite, il est important de rappeler que le Conservatoire est perçu comme un établissement de grande excellence. Les candidats enseignant·es doivent passer des épreuves pédagogiques devant un jury, épreuves très exigeantes et qui peuvent facilement être mal vécues lorsqu’on n’y est pas préparé. Beaucoup de candidat·es se présentent trois ou quatre fois avant d’obtenir un poste.

À ces enjeux existent donc plusieurs solutions : œuvrer pour qu’elles se sentent heureuses dans cette maison, mais également porter une réflexion sur le processus de recrutement et sur ce qui pourrait décourager les femmes. Au sein du département de jazz par exemple, il n’y a actuellement aucune femme parmi les enseignants. Cette année, nous avons créé un nouveau poste de professeur·e de chant pour lequel nous espérons obtenir davantage de candidatures féminines. Je suis certaine qu’avec plus de mixité, elles se sentiront plus à l’aise pour candidater. 

Les femmes sont-elles exclues de la direction du milieu culturel ? 

Toutes les nominations des cinq dernières années à des directions d’opéra en France concernent des hommes. Nous savons pourtant que ce sujet figurait parmi les priorités du quinquennat d’Emmanuel Macron, et que les différentˑes ministres de la Culture ont tous·tes affiché la volonté de changer les choses. Il n’y a actuellement plus que deux femmes directrices d’opéra en France. 

Nous constatons même dans certains endroits, comme cela a été le cas pour les centres chorégraphiques nationaux par exemple, qu’après une phase de progression, la situation pouvait à nouveau se détériorer rapidement. Donc oui, c’est un fait.

Propos recueillis par Morgane Irsuti 50-50 Magazine 

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Étiquettes : Parité Culture Egalité pro


https://www.50-50magazine.fr/2022/04/26/emilie-delorme-au-conservatoire-on-doit-encore-progresser-mais-je-ne-vais-pas-lacher/

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Des femmes rebelles : Olympe de Gouges, Flora Tristan, George Sand

27 Avril 2022, 00:34am

Publié par hugo

 Des femmes rebelles : Olympe de Gouges, Flora Tristan, George Sand
INFOSCRITIQUES (6)CITATIONS (9)FORUM
Des femmes rebelles : Olympe de Gouges, Flora Tristan, George Sand par Perrot

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Lu
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Michelle Perrot
EAN : 9789973580665
160 pages
EDITIONS ELYZAD (10/04/2014) AUTRES EDITIONS
4.16/5   16 notes
noter :    
RÉSUMÉ EDITEURRÉSUMÉ MEMBRES
HISTORIQUEMODIFIERLIRE
Elles étaient belles, libres, avides d'amour, d'écriture et d'action, engagées dans les luttes de leur temps pour l'égalité des sexes et la justice sociale.
Olympe de Gouges, Flora Tristan, George Sand incarnent avec éclat la rébellion des femmes : une des grandes forces de l'Histoire. J'ai eu envie de les rencontrer et de les raconter pour celles et ceux qui se battent dans le monde aujourd’hui.

Contributeurs : Salyna


https://www.babelio.com/livres/Perrot-Des-femmes-rebelles--Olympe-de-Gouges-Flora-Trist/632017

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Ni vues ni connues

27 Avril 2022, 00:32am

Publié par hugo

Ni vues ni connues
INFOSCRITIQUES (28)CRITIQUES PRESSE (1)CITATIONS (9)FORUM
Ni vues ni connues par Collectif Georgette Sand

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LIRE UN EXTRAIT
Collectif Georgette Sand
EAN : 9782266286794
POCKET (07/03/2019) AUTRES EDITIONS
4.3/5   71 NOTES
noter :    
RÉSUMÉ EDITEURRÉSUMÉ MEMBRES
HISTORIQUEMODIFIERLIRE
Pourquoi les noms comme les exploits des femmes n’apparaissent-ils ni sur les plaques des rues ni dans les manuels scolaires ? N’auraient-elles donc rien fait qui vaille la peine qu’elles soient reconnues ?
Pourtant, de plus près, en balayant les légendes, en soulevant les tapis, en fouillant les placards, on découvre que l’Histoire qui est enseignée n’a pas retenu le nom de la femme qui affirme l’existence du système solaire avant Galilée, invente l’art abstrait avant Kandinsky, ou théorise les pulsions de mort avant Freud…Mais pourquoi, et surtout comment ?
En décortiquant les mécanismes qui ont fait tomber les 75 femmes de ce livre aux oubliettes, le collectif Georgette Sand met en lumière sur un ton décalé ce qui a été occulté, spolié ou fantasmé. Il révèle également que ce qui rend invisible n’est pas une fatalité et peut même être désamorcé très simplement : pour être reconnues, il faut être connues, et pour être connues, il faut être vues.


https://www.babelio.com/livres/Collectif-Georgette-Sand-Ni-vues-ni-connues/991250

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Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a effacé les femmes

26 Avril 2022, 14:44pm

Publié par hugo

 Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a effacé les femmes   [corriger]
INFOSCRITIQUES (63)CRITIQUES PRESSE (1)CITATIONS (43)STATSFORUM
Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a effacé les femmes par Lecoq

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Non-fiction

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Lu
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Titiou Lecoq
[remplacer]
[+]
EAN : 9782378802424
L' ICONOCLASTE (09/09/2021) AUTRES EDITIONS
4.54/5   255 NOTES
noter :    
RÉSUMÉ EDITEURRÉSUMÉ MEMBRES
HISTORIQUEMODIFIERLIRE
A chaque époque, des femmes ont agi, dirigé, créé, gouverné mais elles n'apparaissent pas dans les manuels d'histoire. Du temps des cavernes jusqu'à nos jours, l'autrice passe au crible les découvertes les plus récentes, analyse les mécanismes de la domination masculine et présente quelques vies oubliées.


https://www.babelio.com/livres/Lecoq-Les-grandes-oubliees--Pourquoi-lhistoire-a-effac/1328774

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33 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

26 Avril 2022, 12:27pm

Publié par hugo

33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE  L ANNEE 202233 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE  L ANNEE 202233 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE  L ANNEE 2022
33 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE  L ANNEE 202233 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE  L ANNEE 202233 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE  L ANNEE 2022
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Pourquoi les conséquences de la famine sont pires pour les filles et les femmes

26 Avril 2022, 12:10pm

Publié par hugo

 LES GRENADES

Pourquoi les conséquences de la famine sont pires pour les filles et les femmes
Nasra, 12 ans, du Kenya.
hier à 08:36

8 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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GUERRE EN UKRAINE

"J’ai généralement des maux de tête. Lorsque je suis à l’école, j’ai du mal à me concentrer parce que je suis tellement fatiguée et affamée." Ce témoignage est celui de Nasra, 12 ans, qui vit au Kenya. Chaque jour, elle marche 50 kilomètres pour trouver de l’eau potable.

C’est l’une des multiples – et dramatiques – situations qui se cachent derrière les chiffres mis en avant ce 14 avril par l’ONG Plan International, qui défend les droits des enfants et des filles : 928 millions de personnes manquent de nourriture dans le monde, dont 70% sont des filles et des femmes. Quelque 44 millions d’entre elles risquent de mourir de faim.

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Une escalade sans précédent
La guerre en Ukraine, le changement climatique et la pandémie provoquent une escalade sans précédent de l’insécurité alimentaire. Au Mali, en Éthiopie, mais aussi à Haïti ou au Laos, la crise alimentaire atteint de graves proportions, alerte Plan International. "Lorsque la nourriture est rare, les filles mangent souvent moins et sont les dernières à manger", explique la directrice de Plan International Belgique, Isabelle Verhaegen.

"Les conséquences des famines sont ressenties différemment selon les personnes. Lorsqu’on parle de malnutrition, les preuves sur le terrain montrent que les femmes, les nourrissons, les enfants et les adolescent·es sont les plus exposé·es. Aujourd’hui, si vous mettez toutes les personnes affamées du monde dans un seul endroit, il s’agirait du troisième pays le plus peuplé du monde après la Chine et l’Inde", précise aux Grenades le Dr Unni Krishnan, directeur de l’action humanitaire chez Plan International. "Dans de tels contextes, les organisations humanitaires telles que Plan International sont confrontées à un choix impossible entre nourrir les personnes qui ont faim ou nourrir celles qui meurent de faim."

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"Le temps presse"
"Le temps presse pour celles et ceux qui sont extrêmement vulnérables dans les zones de famine. Il est essentiel que nous nous attaquions à la faim et aux facteurs qui l’amplifient avec un sentiment d’urgence", poursuit-il. "La réponse à la faim est souvent trop lente et trop faible. Par exemple, la sécheresse est une urgence à évolution lente. Vous savez bien à l’avance qu’elle arrive et qu’elle peut entraîner une pénurie alimentaire. Le temps que le monde commence à s’y intéresser, elle atteint un point de basculement. La bonne nouvelle, c’est que vous êtes prévenu à l’avance ; la mauvaise, c’est que le monde s’en moque jusqu’à ce que les médias diffusent des images d’enfants mourant·es – et à ce moment-là, le temps est déjà plus que compté."

Lorsque la nourriture est rare, les filles mangent souvent moins et sont les dernières à manger

Elema, 18 ans, originaire d’Éthiopie, témoigne : "Après avoir perdu une grande partie de notre bétail à cause de la sécheresse, j’ai dû quitter l’école pour aider ma mère en ramassant et en vendant du bois de chauffage." Galamo, 30 ans, marche cinq heures pour aller chercher de l’eau. Maman de cinq enfants, cette Éthiopienne a perdu tout son bétail à cause de la sécheresse, ce qui a laissé la famille sans aucun revenu.

Elle raconte : "La sécheresse a causé toutes sortes de problèmes dans notre vie. Le bétail n’a pas pu paître car il n’y avait plus de pâturages. Il est également difficile pour nous d’acheter de la nourriture et d’autres produits de première nécessité, de sorte que nos enfants doivent aller au lit le ventre vide. Si les choses restent en l’état, nous risquons de périr. Nous n’avons reçu aucune aide jusqu’à présent."

Elema, 18 ans, et sa mère avec deux des bovins qui leur restent.
Elema, 18 ans, et sa mère avec deux des bovins qui leur restent. © Plan International
Quand la pénurie alimentaire conduit à des violences envers les filles et les femmes
Le Dr Unni Krishnan souligne que "lorsque les familles et les communautés sont mises à rude épreuve, les filles sont plus susceptibles que les garçons d’être retirées de l’école (qui parfois distribuent des repas aux enfants) et elles courent le risque d’un mariage précoce ou forcé, de violences sexistes, d’exploitation sexuelle et de grossesse non désirée. Des adolescentes du Burkina Faso, du Mali et du Sud-Soudan ont confié à Plan International qu’elles risquent davantage d’être mariées à un jeune âge si leur famille connaît des difficultés financières. La pauvreté et la faim sont indissociables pendant une crise. Des filles et des femmes qui ont fui le conflit à Cabo Delgado, au Mozambique, nous ont confié que la perte de leurs revenus les a obligées à recourir à l’exploitation sexuelle pour survivre, parfois pour seulement 0,16 dollar US."

Sur place, au Mozambique, Adalvira dos Santos est superviseuse de la protection de l’enfance. "La situation des filles est triste. Beaucoup d’entre elles ne mangent pas assez et certaines, qui sont désespérées, se vendent pour très peu de nourriture. C’est dire l’ampleur de la situation : les filles sont obligées de perdre leur dignité pour pouvoir manger. De nombreuses jeunes filles pratiquent le sexe transactionnel pour obtenir de la nourriture ici", relate-t-elle. "Il existe de nombreuses formes d’abus qui se produisent en raison de l’ampleur du niveau de pauvreté. De nombreuses femmes mariées sont désormais seules et entièrement responsables de leurs enfants parce que leurs partenaires sont partis, ont perdu la vie ou sont également coincés dans cette situation. Lorsque les enfants ont faim, ils vont chercher de la nourriture auprès de leur mère, même si le père est présent."

Les preuves sur le terrain montrent que les femmes, les nourrissons, les enfants et les adolescent·es sont les plus exposé·es au risque de malnutrition

Selon le Dr Unni Krishnan, la faim est également très dangereuse pour les adolescentes et les femmes qui sont enceintes ou qui allaitent. "Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont déjà la principale cause de décès des filles âgées de 15 à 19 ans et le fait d’être mal nourri augmente le risque de faire une fausse couche ou de mourir en couches. Pour leurs enfants, elle peut accroître le risque de décès du nouveau-né, d’insuffisance pondérale à la naissance et de retard de croissance, entraînant un cycle intergénérationnel de malnutrition."

Les adolescent·es et les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables en cas de malnutrition, en raison de leur croissance et des transformations de leur corps. Souffrir de la faim pendant ces années critiques peut freiner la croissance et avoir un impact significatif sur le développement du cerveau, avec des conséquences profondes sur le niveau d’éducation ou la santé présente et future de l’enfant.

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Le rôle de la guerre en Ukraine
Plan International estime que les conflits sont la principale cause de la faim dans le monde et sont responsables de la situation de la majorité (68%) des personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. Du Mali à la Syrie en passant par le Mozambique, les combats prolongés détruisent les moyens de subsistance et obligent les familles à fuir leur foyer, laissant d’innombrables enfants, dont des filles, confrontés à la faim. Ils rendent également extrêmement difficile et dangereux l’accès des organisations humanitaires aux communautés dans le besoin.

La guerre en Ukraine a aussi des conséquences évidentes. "La récolte ukrainienne nourrit normalement 400 millions de personnes. Un tiers de l’approvisionnement mondial en blé provient d’Ukraine ou de Russie. L’Ukraine, souvent appelée le "grenier à blé" de l’Europe, fournit également au monde de l’huile de tournesol, de l’orge, du maïs et des engrais. Mais le conflit en cours signifie que les champs ne seront pas préparés, que les cultures ne seront pas plantées et que les engrais ne seront pas disponibles", déclare le Dr Unni Krishnan. "Chaque jour où le conflit se poursuit, ses effets dévastateurs se font de plus en plus sentir. La hausse rapide des prix des denrées alimentaires ne fait qu’aggraver une situation déjà mauvaise dans certains pays."

Du Liban à la Somalie en passant par le Niger, de nombreux pays qui dépendent des importations en provenance d’Ukraine ou de Russie sont déjà paralysés par la faim. Cela signifie que le conflit a déjà des conséquences dévastatrices pour le monde entier. Parmi les pays où Plan International travaille, le Liban, la Somalie, l’Éthiopie et le Soudan sont parmi les plus dépendants des importations de blé d’Ukraine ou de Russie, qui représentent 40 à 90% des approvisionnements. Dans tous ces pays, le blé est un aliment de base. "Sans une aide urgente, la rupture de l’approvisionnement alimentaire touchera durement les enfants et leurs familles", prévient l’expert.

Chaque enfant qui se couche le ventre vide est un test décisif pour l’humanité

C’est la raison pour laquelle il cite la paix parmi les solutions durables à cette situation. "Les États doivent garantir un accès humanitaire sans entrave et œuvrer à la consolidation de la paix dans les zones touchées par un conflit. Toutes les parties à un conflit ont la responsabilité d’assurer la pleine protection des civils et de permettre aux travailleurs et travailleuses humanitaires d’atteindre en toute sécurité les personnes dans le besoin", soutient-il.

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"Chaque enfant qui meurt de faim est un vote de défiance envers notre humanité"
"Le monde a aussi besoin d’être plus compatissant. Le succès de l’humanité n’est pas défini par le nombre d’avions de chasse et par l’argent consacré aux dépenses militaires (près de 2000 milliards de dollars en 2020) ou par le nombre de gratte-ciel dans les capitales occidentales et par le succès de la navigation spatiale. Elle est également définie par le nombre d’enfants affamé·es qui se couchent chaque soir en raison d’un problème évitable, à savoir la faim. Chaque enfant qui se couche le ventre vide est un test décisif pour l’humanité. Chaque enfant qui meurt de faim ou à cause de la guerre est un vote de défiance envers notre humanité", continue l’expert.

"En tant que travailleur humanitaire, la faim est l’une des 'catastrophes' les plus difficiles à gérer. Principalement parce que nous savons qu’elle peut être évitée, qu’il existe une solution et que le monde dispose collectivement des ressources nécessaires pour y parvenir. Mais cela ne se produit pas à cause des priorités mal placées des personnes qui détiennent le pouvoir et l’argent. L’objectif mondial de 6,6 milliards de dollars pour prévenir une nouvelle famine n’a pas encore été atteint. Les gouvernements et les donateurs doivent de toute urgence s’engager et combler ce déficit de financement. Ce n’est vraiment pas grand-chose. C’est l’équivalent d’une semaine seulement des revenus de l’entreprise Amazon en 2020, par exemple", résume-t-il.

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En association avec le Programme alimentaire mondial, Plan International est actuellement présent dans 15 pays et y mène 60 projets qui touchent directement 3,2 millions de personnes. Il s’agit principalement de programmes d’aide financière et en bons d’achat, de distributions de nourriture et de repas scolaires, de dépistage de la malnutrition, de soutien nutritionnel et de mesures de protection des enfants.

"Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que davantage de pays atteignent des niveaux d’urgence en matière d’insécurité alimentaire. Des enfants meurent déjà de faim. C’est maintenant qu’il faut agir, il ne faut plus attendre", presse le Dr Unni Krishnan. Face à cette situation sans précédent, l’ONG a décidé de lancer une campagne de récolte de fonds.


Famine en Ethiopie – JT 29/01/2022
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/pourquoi-les-consequences-de-la-famine-sont-pires-pour-les-filles-et-les-femmes-10980104

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