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Violences intrafamiliales : que contient le rapport remis par des parlementaires à Éric Dupond-Moretti - Madmoizelle

31 Mai 2023, 22:05pm

Publié par hugo

 Violences intrafamiliales : que contient le rapport remis par des parlementaires à Éric Dupond-Moretti
Christelle Murhula
 22 mai 2023 à 12h46
MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ

Dans un rapport de plus de 160 pages remis à Éric Dupond-Moretti, deux parlementaires préconisent 59 recommandations pour mieux protéger les victimes de violences.
Pôles spécialisés dans les tribunaux, mesures d’urgence prises en vingt-quatre heures… Ce lundi 22 mai, la députée Renaissance Émilie Chandler et la sénatrice UDI Dominique Vérien remettent au garde des Sceaux un rapport qui garantit 59 recommandations pour mieux lutter contre les violences intrafamiliales.


Dans ce texte de plus de 160 pages, le but premier est d’améliorer le traitement judiciaire de ces violences. Pour ce faire, plus de 300 auditions d’acteurs judiciaires et de nombreux déplacements dans différentes juridictions ont été réalisés.

Une meilleure coopération entre instances judiciaires
Dans leurs recommandations, les parlementaires souhaitent la création d’un fichier regroupant les informations sur les auteurs de violences. Mais également une meilleure prise en charge des hommes violents, grâce à des campagnes de prévention dédiées, ou encore un comité de suivi pour les sorties de prison.

Les parlementaires plaident également pour la création de pôles spécialisés dans les tribunaux, qui permettraient de constituer des équipes dédiées et formées au traitement des violences intrafamiliales, ce qui n’existe pas encore. Le rapport appelle également à développer une filière d’urgence dans les juridictions, afin que des mesures puissent être prises en 24 heures.

207 743 victimes de violences conjugales en France en 2021
Le rapport souligne également que l’utilisation des initiatives mises en places depuis 2019 est en nette hausse. Comme le téléphone grave danger, le bracelet anti-rapprochement et, plus récemment, l’ordonnance de protection qui permet de fixer immédiatement des interdictions de contacts entre l’auteur des violences, la victime et les enfants, et ce en dehors de toute procédure pénale.


Le ministère de l’Intérieur a recensé 207 743 victimes de violences conjugales en France en 2021, essentiellement des femmes, rapporte 20 minutes. Une hausse de 21 % par rapport à 2020. La même année, 122 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Depuis début 2023, une quarantaine de féminicides ont eu lieu.

Violences conjugales : les ressources
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :

Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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https://www.madmoizelle.com/violences-intrafamiliales-que-contient-le-rapport-remis-par-des-parlementaires-a-eric-dupont-morreti-1530209

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Camille Froidevaux-Metterie : « Gagner, cela voudrait dire que les femmes ne soient plus du tout définies par leurs corps. »

31 Mai 2023, 22:01pm

Publié par hugo

Camille Froidevaux-Metterie : « Gagner, cela voudrait dire que les femmes ne soient plus du tout définies par leurs corps. »
Pauline Leduc
 20 mai 2023 à 07h30

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  FÉMINISME
Àl’occasion de la parution d’Être féministe pour quoi faire ?, formidable petit essai pour la jeunesse, Madmoizelle s’est entretenue avec la philosophe et professeure de science politique, Camille Froidevaux-Metterie. Elle revient sur son entrée dans le féminisme, la “bataille de l’intime” qui se joue actuellement et apporte une réponse à celles et ceux qui considèrent que le combat est déjà gagné.
Interview de Camille Froidevaux-Metterie
Madmoizelle. Qu’est-ce qui vous a décidé à écrire un texte sur le féminisme pour la jeunesse ? 
Camille Froidevaux-Metterie. Lorsque la responsable éditoriale de La Martinière Jeunesse, Marie Bluteau, m’a proposé de participer à leur nouvelle collection « Alt » – qui s’adresse aux 15-25 ans et traite des grands enjeux de société, avec un fort enracinement politique et social – j’ai tout de suite trouvé l’idée géniale. Il y a d’abord eu un élan intime, parce que je suis moi-même mère de grands enfants – une fille de 17 ans et un garçon de 21 ans – qui sont dans la tranche visée. C’est la première fois que j’avais l’occasion d’écrire pour eux. Par ailleurs, je suis enseignante à l’université où je côtoie des étudiants entre 20 et 25 ans. À leur contact, je mesure à quel point les jeunes ne lisent plus que par fragments, allant chercher dans les livres, les chapitres ou les paragraphes qui les intéressent. Je trouvais donc intéressant de pouvoir contribuer à essayer de les faire revenir à la lecture grâce à un petit livre court et pas cher.


(…) on assiste à un grand virage militant grâce à une repolitisation de la jeunesse qui se passe à distance des instances traditionnelles, comme les partis politiques

Camille Froidevaux-Metterie
Vous dédiez ce livre « à la génération Y qui a relancé le projet féministe et à la génération Z qui l’accomplira ». Qu’est-ce qui rend cette dernière spécifique ?
Il me semble, et c’est un motif de réjouissance, qu’on assiste à un grand virage militant grâce à une repolitisation de la jeunesse qui se passe à distance des instances traditionnelles, comme les partis politiques. Ce qui est très enthousiasmant, c’est que cette dynamique vient de la base et qu’elle se manifeste sous des formes inédites et multiples. Mais, si ces jeunes s’engagent avec beaucoup de passion, j’observe qu’ils n’ont pas toujours la réflexivité permettant d’accompagner l’engagement politique et, spécifiquement, féministe. J’ai notamment constaté une forme de désintérêt pour les origines du féminisme et ses fondements théoriques. Cela me semble donc important de participer à réinscrire la dynamique contemporaine dans l’histoire du féminisme.

Quel était votre propre rapport au féminisme lorsque vous étiez adolescente ?
Il n’y avait plus de féminisme quand j’étais adolescente ! La deuxième vague a reflué dès le tout début des années 80. On n’était plus dans le combat féministe, mais dans l’investissement du monde social et professionnel. J’ai grandi à une époque où on disait aux filles qu’il fallait faire des études, viser tous les métiers et investir le monde. En bref, qu’il fallait devenir des hommes comme les autres. A 20 ans, alors que je sortais de Sciences Po, tout me paraissait possible. Je n’avais pas le sentiment de vivre dans un monde où j’allais être empêchée de quoi que ce soit, que j’allais devoir lutter ou souffrir d’être une femme. Jusqu’à ce que je tombe enceinte, au début de ma trentaine. J’ai alors été brutalement confrontée à cette évidence que même si les femmes des sociétés occidentales, soi-disant émancipées, avaient en effet conquis pas mal de choses, notamment dans le monde du travail, rien n’avait changé en ce qui concerne leur vie privée. Cela a été un vrai choc.


Depuis une dizaine d’années, on assiste à ce que je nomme « la bataille de l’intime », qui s’est ouverte aux États-Unis au début des années 2010.

Camille Froidevaux-Metterie
Vous écrivez d’ailleurs que cette première maternité vous a initié au féminisme. De quelle manière ?
Lorsque je suis devenue mère, j’ai traversé une période que je trouvais singulièrement difficile. Je me suis donc plongée dans la pensée féministe, mais ce que je lisais ne me parlait absolument pas de mon quotidien de femme cis-hétéro et mère de famille. Les questions de la maternité, de la sexualité et de l’apparence étaient traitées seulement sous l’angle de l’aliénation. J’ai réalisé que ces thématiques incarnées étaient passées sous silence comme si, pour prendre leur place dans la société, les femmes devaient faire fi de leurs corps.

Le fait que le féminisme ne se soit pas emparé de ces thématiques qui concernent la vie des femmes au quotidien m’a d’autant plus choqué que ces sujets sont vecteurs de discriminations et de violences. Un congé maternité, par exemple, se solde souvent par un ralentissement de la carrière, voire une mise au placard ou un licenciement. En devenant mères, les femmes perdent en quelque sorte leur condition de sujet de droit et sont d’abord considérées comme des corps maternels. Alors, j’ai commencé à travailler sur ces thématiques, à un moment où je découvrais aussi les études de genre qui arrivaient tout juste en France. En ce début des années 2000, Judith Butler n’était même pas encore traduite ! Ce sont elles qui ont remis la question du corps au centre. 


A vos yeux, le combat féministe actuel s’articule donc autour de la lutte pour que nos « corps objets » deviennent enfin « des corps sujets ».
Le socle du système patriarcal repose sur la définition de l’existence des femmes au seul prisme de leurs fonctions corporelles, notamment sexuelle et maternelle. Depuis une dizaine d’années, on assiste à ce que je nomme « la bataille de l’intime », qui s’est ouverte aux États-Unis au début des années 2010. Sujet par sujet, les femmes tentent de se réapproprier leur corps pour que, de lieu par excellence de la domination masculine, il se transforme en un lieu d’émancipation et de liberté.

Des règles, marqueur historique de la prétendue indignité des femmes, à la ménopause dont on commence à parler aujourd’hui, en passant par les organes génitaux, la sexualité, les violences sexuelles et sexistes – #Metoo – , la maternité, les arrêts naturels de grossesse ou le post-partum : nous sommes entraînées dans un parcours d’exploration et de réappropriation de toutes les dimensions incarnées de la vie des femmes.

Ce mouvement peut paraître évident aujourd’hui, mais lorsque j’ai commencé à y travailler et que mon premier livre (ndlr La révolution du féminin chez Gallimard) est sorti en 2015, il a été fraichement reçu dans le champ féministe de l’époque. Parce que je m’intéressais à la maternité et au souci esthétique, on me reprochait de vouloir réenfermer les femmes dans leurs corps… Aujourd’hui, les choses ont changé et plus personne ne peut nier la centralité de l’intime dans nos luttes.


De quelle manière pourrait-on accélérer ce combat pour le gagner enfin?
Il est difficile de répondre à cette question. Gagner, cela voudrait dire que les femmes ne soient plus du tout définies par leurs corps. Et même, au-delà, que les individus puissent s’émanciper totalement de toute caractérisation ou enfermement liés à des caractéristiques physiques (genre, couleur de peau…). Le féminisme appelle à une transformation totale de la société, une véritable révolution, puisqu’il s’agit de faire tomber l’édifice patriarcal. Ce n’est pas rien ! On parle d’un projet qui s’inscrit sur des décennies et pour lequel il faudrait enclencher des politiques, dont on ne voit pas le début d’un commencement.

C’est désolant de voir que les partis qui devraient être à la pointe du sujet, soit la gauche progressiste, accordent si peu de place aux problématiques féministes, autrement que sous des formes d’affichages. Les grandes déclarations, tout le monde sait faire. Mais mettre en place, concrètement, des actions, c’est autre chose. Il y a tout de même quelques initiatives. Je pense par exemple à celles qui demandent des congés menstruels, ou pour les arrêts naturels de grossesse, ou de mettre un terme aux violences gynécologiques et obstétricales. Ce genre de mesures, additionnées les unes aux autres, permettent de politiser la question de l’intime. Mais la route est longue…

(…) je vois mal comment on pourrait avancer sur la bataille de l’intime, qui concerne spécifiquement la sphère de la vie amoureuse et sexuelle, si les hommes n’y contribuent pas activement. 

Camille Froidevaux-Metterie
Vous appelez par ailleurs à une prise de conscience des hommes…
Je fais partie de ces féministes qui considèrent qu’on peut être un homme féministe. Et même qu’on doit l’être ! Il me paraît crucial de s’adresser aux hommes et de faire comprendre, notamment aux jeunes, qu’ils ont une place à prendre. Les combats des années 70 n’ont pas intégré les hommes et je pense que c’est l’une des raisons de leur reflux très rapide. A l’époque, les féministes considéraient, pour de plutôt bonnes raisons, que les hommes n’avaient pas leur place dans ce mouvement constitué par et pour les femmes. Les choses sont différentes aujourd’hui, et je vois mal comment on pourrait avancer sur la bataille de l’intime, qui concerne spécifiquement la sphère de la vie amoureuse et sexuelle, si les hommes n’y contribuent pas activement. 


Que répondez-vous à celles et ceux qui considèrent que le combat est déjà gagné ?
Je réponds qu’en réalité rien n’est gagné et que même l’essentiel n’a pas encore été accompli. L’essentiel, c’est que les femmes cessent d’être des corps objets pour devenir des corps sujets. Or, on en est très loin. Prenons comme exemple la question du non-désir d’enfant. Depuis 2001, toute personne adulte peut se faire stériliser. Il est ahurissant de constater que si cela est facile pour les hommes, cela reste aujourd’hui encore très compliqué pour les femmes de trouver des praticiens qui acceptent de les stériliser, a fortiori quand elles sont jeunes et qu’elles n’ont pas eu d’enfants. Elles entendent des remarques comme : « Vous êtes trop jeune » ou « Vous allez changer d’avis ». Il faut en finir avec ce déni des capacités réflexives des femmes par rapport à leur propre corps ! 

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https://www.madmoizelle.com/camille-froidevaux-metterie-gagner-cela-voudrait-dire-que-les-femmes-ne-soient-plus-du-tout-definies-par-leurs-corps-1529327

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Au Festival de Cannes, on « s’en fout un peu » des hommes violents

28 Mai 2023, 03:23am

Publié par hugo

Thierry Frémaux délégué général du Festival de Cannes // Source : Capture écran Twitter
ÉDITO DE LA RÉDAC
Au Festival de Cannes, on « s’en fout un peu » des hommes violents
Marie-Stéphanie Servos
 19 mai 2023 à 14h38
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ÉDITO DE LA RÉDAC
Jeudi 18 mai, Karim Rissouli recevait dans C à vous (France 5) un panel d’invités pour une spéciale Cannes 2023, en direct du Festival. Parmi eux : Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes. L’occasion pour ce dernier de dire à quel point il se « fout » de ce qui a pu être reproché à Johnny Depp. Ça a le mérite d’être clair, et ça veut dire beaucoup.
On ne manque pas d’alerte. On ne manque pas de lettres ouvertes, de pétitions, de témoignages, de procès, de verdicts qui prouvent qu’il est urgent pour le monde du cinéma d’entamer un sérieux examen de conscience qui n’arrive toujours pas. Un paradoxe, comme le font remarquer nos consœurs de Mediapart Marine Turchi et Lénaïg Bredoux, puisque le cinéma a été d’emblée concerné par le mouvement #MeToo, dont la médiatisation est née suite à des révélations touchant directement l’industrie, à travers notamment l’un de ses plus puissants producteurs, Harvey Weinstein.


Pourtant, une large partie du monde du cinéma semble feinter de l’ignorer, au nom de la désormais sacro-sainte « séparation de l’homme et de l’artiste ».

Questionné par Karim Rissouli sur le choix du Festival d’honorer un film (pas si extraordinaire que ça par-dessus le marché) donnant le premier rôle à Johnny Depp, le délégué général du Festival a rétorqué, sans sourciller, qu’il… ne savait pas.

« Je m’en fous un peu »
Non, Thierry Frémaux ne savait pas. Thierry Frémaux « n’était pas au courant » de l’existence du pourtant très médiatisé procès Depp-Heard, des accusations de violences, du cyberharcèlement sans précédent… Car Thierry Frémaux ne lit pas les journaux, affirme-t-il, n’a sans doute pas de télé (on suppose) et ne va jamais sur les réseaux sociaux.

Il ne connait pas non plus « l’image de Johnny Depp aux États-Unis ». Il s’intéresse à Depp avant tout « comme acteur ». Et puis surtout, il s’en fout un peu. Oui, vous avez bien lu. Répondant à une Laure Adler pour le moins choquée, il affirme, mot pour mot : « Non, enfin, j’étais au courant comme ça quoi, mais je m’en fous un peu. »


Qui pourrait croire que Thierry Frémaux ne savait pas ?
Thierry Frémaux ne savait pas. A-t-on déjà entendu pire excuse ? D’ailleurs, est-ce bien une excuse ? Ne pas savoir justifie-t-il de ne pas remettre en question un choix contestable et critiquable ? Ne pas savoir valide-t-il finalement ce choix, comme si rien ne s’était produit ? « Oh, je savais pas, mais ne changeons rien du coup. » À côté, « séparer l’homme de l’artiste » paraissait presque plus convaincant…


Car qui pourrait croire une seule seconde que Thierry Frémaux, en sa qualité de délégué général du Festival, ne savait pas ? Qu’il ignorait parfaitement tout de ce procès ? Peut-être Frémaux vit-il en reclus, certaines personnes préfèrent s’éloigner d’une actualité souvent anxiogène pour se préserver, ok. Mais dans la position qui est la sienne, celle de la figure publique du plus grand festival de ciné au monde, n’y avait-il personne pour l’informer que son choix serait sûrement à revoir : « Tu sais Thierry, Depp, il a quelques casseroles sur le dos »… On imagine bien que si.

Alors, Thierry Frémaux se moque-t-il de nous ? Sans doute. Ce qui est sûr, puisqu’il le dit lui-même, c’est qu’il n’en a rien à faire.

Personnellement, « Je m’en fous un peu », c’est ce que je réponds lorsque, après une harassante journée de travail, mon conjoint me demande si je préfère manger des pâtes ou une pizza, ou qu’il m’apprend que le PSG a remporté son dernier match, alors que je n’aime pas le foot. Ou encore quand le vendeur d’une boutique me propose pour la cinquantième fois une carte de fidélité dont je n’ai pas besoin, mais qui me permettrait de cumuler « 5 euros tous les 100 euros d’achats ».

« C’est l’équivalent d’une gifle dans la figure de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles »
Mais peut-on sérieusement se « foutre » d’un acteur problématique (c’est peu dire), a fortiori lorsqu’il s’agit d’en faire la figure de proue de l’un des événements culturels les plus médiatisés au monde ? Peut-on feindre d’ignorer que Johnny Depp a été un mari violent, comme le prouve le verdict rendu dans le cadre de son procès face au Sun, qui met en lumière que « la grande majorité des agressions présumées (envers Amber Heard, ndlr) ont été prouvées ». Peut-on feindre d’ignorer le symbole que constitue son grand retour sur un tapis rouge, incarnant un monarque ? C’est l’équivalent d’une gifle dans la figure de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles.


Il faut rappeler que l’on ne parle pas de n’importe quelle affaire. Jamais un procès n’a été autant suivi et médiatisé, et jamais une personnalité publique n’a subi autant de haine et de violence sur les réseaux sociaux qu’Amber Heard lors de son procès face à Johnny Depp. Il suffit de regarder le très instructif et révulsant documentaire de Cécile Delarue, que l’on recommande d’ailleurs chaudement à Thierry Frémaux.

Le Festival de Cannes est politique, c’est son essence même
On entend ceux et celles qui diront que le Festival de Cannes doit être, avant tout, centré sur l’art, « le septième art, à tout prix ». C’est évidemment faux. Et c’est bien là le problème. Cannes a toujours été politique, c’est d’ailleurs dans son ADN et aux fondements mêmes du Festival. Rappelons que sa création a eu lieu en réponse au fascisme, qui s’était invité à la Mostra de Venise en 1938. L’objectif du Festival était de soutenir un cinéma « où l’art ne serait pas influencé par les manœuvres politiques ». Ce parti pris était, de fait, politique, faisant du cinéma un champ d’expression libre de porter des messages, quels qu’ils soient, mais qui en disent long sur notre monde.

Cette nouvelle édition aurait pu être celle de la prise de conscience. Mais le message qu’elle porte montre plutôt que les enjeux financiers passent avant tout. Car c’est bien ce dont il s’agit. Le nier est ignorer à quel point les violences sexistes et sexuelles appartiennent à un système qui protège les agresseurs, a fortiori lorsqu’il y a de forts enjeux financiers. Le cas Depp en ouverture du Festival de Cannes en est l’illustration. Car finalement, n’est-ce pas là la plus belle pub (et gratuite par ailleurs) faite à ce film ?


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 https://www.madmoizelle.com/au-festival-de-cannes-on-sen-fout-un-peu-des-hommes-violents-1529723

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L’absence de femmes en politique est-elle vraiment une question de confiance en soi ? (spoiler : non)

27 Mai 2023, 00:12am

Publié par hugo

L’absence de femmes en politique est-elle vraiment une question de confiance en soi ? (spoiler : non)
Elisa Covo
 19 mai 2023 à 15h19
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTU EN FRANCE
Selon les informations de France Info, le Parti Socialiste lancera à l’automne une « Commission de transition féministe » pour « repérer des talents » et encourager davantage de femmes à se présenter aux prochaines élections. Une initiative qui s’inscrirait dans la volonté plus large, au sein des plus anciens partis de gauche comme le PS ou le PCF, de briser le plafond de verre et de favoriser la parité dans les postes à responsabilité.
Il n’y a qu’à regarder du côté de l’hémicycle pour constater l’ampleur du problème. Qu’il s’agisse du groupe parlementaire de la Gauche démocrate et républicaine ou des cadres du parti socialiste, le résultat est le même : les effectifs comptent deux tiers d’hommes. Les vieux partis de gauche ont dû mal à se renouveler et le besoin devient pressant, ne serait-ce que pour être en phase avec les valeurs d’égalité qu’ils défendent.


Vers la création d’une Commission de transition féministe
Dans un article publié le 19 mai, France Info révèle que le PS lancera à l’automne une Commission de transition féministe. Le but ? Briser le plafond de verre en allant « dans les fédérations, pour repérer les talents parmi les militantes, les former, leur apprendre les rouages de l’appareil politique pour parvenir à les hisser aux postes clés du parti, et à les convaincre de se lancer, de candidater aux prochaines élections, notamment municipales et législatives ».

Comme le relate le média, la Commission de transition féministe entend œuvrer à différents niveaux : outre des aides lors de la maternité, 1ᵉʳ frein à l’investissement en politique selon l’article, l’enjeu serait aussi de booster la confiance des talents via des sessions de média training ou de prise de parole en public pour lutter contre l’autocensure et le syndrome de l’imposteur que ressentiraient de nombreuses militantes.

Un milieu très fermé
Si l’initiative est encourageante, elle ne peut se suffire à elle-même : il ne s’agit pas simplement d’une question de confiance en soi, mais bien de tout un système pensé par et pour des hommes, qui rechignent encore aujourd’hui à inclure leurs consœurs.

Et pour celles qui y parviennent malgré tout, le milieu politique reste pétri de sexisme, comme le démontre quotidiennement le compte @balancetonintimidation, qui recense les messages haineux reçus par les députées. En novembre 2021, 285 femmes politiques avaient déjà publié dans Le Monde une tribune appelant à « écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes » de la vie politique. Vastement relayée, cette dernière avait alors déclenché une vague de témoignages sur les réseaux sociaux, réunis sous le hashtag #MeTooPolitique. Pour autant, les partis peinent à se remettre en question, notamment face aux cas de violences sexistes et sexuelles qui continuent de fleurir en leur sein.  


https://www.madmoizelle.com/le-manque-de-femmes-en-politique-est-il-vraiment-une-question-de-confiance-en-soi-spoiler-non-1529685

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Jane Fonda : « Il voulait voir à quoi ressemblaient mes orgasmes »

26 Mai 2023, 02:58am

Publié par hugo

 Jane Fonda regrette de ne pas avoir été une bonne mère pour ses enfants // Source : Capture écran Youtube
SOCIÉTÉ
Jane Fonda : « Il voulait voir à quoi ressemblaient mes orgasmes »
Elisa Covo
 19 mai 2023 à 13h13
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Invitée sur le plateau de Watch What Happens live! mardi 16 mai, l’actrice américaine Jane Fonda a partagé les avances graveleuses du réalisateur français René Clément, connu notamment pour son film Plein Soleil.
Tous les yeux sont actuellement rivés sur le cinéma français. Alors que s’est ouvert mardi 16 mai le festival de Cannes, marqué par la lettre ouverte d’Adèle Haenel, et la tribune dans Libération de 123 actrices dénonçant un milieu complaisant avec les « hommes et femmes qui agressent », la prolifique Jane Fonda s’est confié sur le plateau du talk-show Watch what happens live! à propos du cinéaste français René Clément.


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Jane Fonda Plays Plead The Fifth | WWHL

« Il voulait savoir à quoi ressemblent mes orgasmes »
Dans une séquence question-réponse, l’animateur Andy Cohen lui a demandé de nommer « un homme à Hollywood qui l’aurait draguée, mais dont elle aurait refusé les avances ». L’actrice et productrice, connue pour ses prises de positions féministes, notamment sur la place des femmes dans l’industrie cinématographique, a alors raconté que René Clément lui avait proposé de coucher avec elle. C’était lors du tournage du film Les Félins, en 1964, dont elle partageait l’affiche avec Alain Delon. Elle avait alors 27 ans et lui 51 :

Il a dit qu’il voulait coucher avec moi parce que mon personnage devait avoir un orgasme dans le film, et qu’il avait donc besoin de voir à quoi ressemblaient mes orgasmes. Comme il l’a dit en français, j’ai fait semblant de ne pas comprendre.

Face aux bafouillements d’Andy Cohen, Jane Fonda n’a pas tardé à rajouter : « J’ai plein d’histoires pour toi, mais on n’a pas le temps ». Une allusion lourde de sens.


https://www.madmoizelle.com/jane-fonda-il-voulait-voir-a-quoi-ressemblaient-mes-orgasmes-1529547

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Damien Abad demande la levée de son immunité parlementaire, après les multiples accusations de viols

26 Mai 2023, 01:03am

Publié par hugo

Source : Wikipedia / Jean-Luc Hauser 
ACTUALITÉS
Damien Abad demande la levée de son immunité parlementaire, après les multiples accusations de viols
Christelle Murhula
 19 mai 2023 à 11h48

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTU EN FRANCE
Depuis juin 2022, le député et ancien ministre des Solidarités est visé par une troisième plainte, cette fois-ci pour « tentative de viol ».
« Je souhaite être entendu par la justice comme n’importe quel autre citoyen, et ce sous quelque régime que ce soit », écrit Damien Abad, dans un communiqué relayé par l’Agence France Presse mercredi 17 mai.


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Le député et ancien ministre s’est dit « favorable » à la levée de son immunité parlementaire, dans le cadre d’une enquête préliminaire en cours pour « tentative de viol ». Il indique avoir écrit à la présidente de l’Assemblée nationale pour lui signifier sa position.

« Jamais je n’ai voulu me cacher derrière mon immunité parlementaire, ni bénéficier de quelconque privilège de par mon statut de député », écrit-il. En effet, étant parlementaire, Damien Abad bénéficie d’une immunité parlementaire, qui le protège des arrestations, des gardes à vue et des contrôles judiciaires. Néanmoins, cette immunité n’empêche pas d’une éventuelle mise en examen. 

Trois plaintes déposées
Affilié au groupe Renaissance à l’Assemblée Nationale, Damien Abad avait été nommé en mai 2022 ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées. Mais au lendemain de sa nomination, Mediapart relayait dans une enquête les témoignages de deux femmes qui l’accusant de viols. L’une d’entre elle avait porté plainte en 2012, puis en 2017, plaintes qui ont été classées sans suite. Plusieurs témoignages de victimes avaient suivi la parution de l’enquête du journal d’investigation.

Mais fin juin 2022, une femme avait porté plainte pour « tentative de viol », entraînant une enquête préliminaire. Malgré ces multiples accusations, il avait été réélu député, puis a été écarté du gouvernement le 4 juillet. Le même jour, une quatrième femme l’accusait de viol par soumission chimique, qui aurait eu lieu en 2013.

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« Je me défendrai sans relâche afin de prouver mon innocence et laver mon honneur », a de son côté conclu Abad dans son communiqué. Le bureau de l’Assemblée Nationale devrait statuer sur son cas autour du 24 mai. 

À lire aussi : « Un homme handicapé en position de violeur ? Ça semble inconcevable, et pourtant… »


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Crédit photo de la une : Wikipedia / Jean-Luc Haus
https://www.madmoizelle.com/damien-abad-demande-la-levee-de-son-immunite-parlementaire-apres-les-multiples-accusations-de-viols-1529553

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DROITS NOUVEAUX ET LGBTI De nouvelles conquêtes pour l’égalité

21 Mai 2023, 20:41pm

Publié par hugo


Mélenchon 2022  ›  Le programme  ›  Tous les livrets thématiques
LES LIVRETS THÉMATIQUES DE L'AVENIR EN COMMUN
DROITS NOUVEAUX ET LGBTI
De nouvelles conquêtes pour l’égalité
 
 
 
À propos de ce livret
Sommaire
Notre constat : Droits LGBTI : un quinquennat de reculades
Notre projet : de nouvelles conquêtes pour l’égalité
Nos propositions : l’égalité des droits, de la naissance à la mort
Droit de vivre dans la dignité, sans discrimination
Garantir la santé sexuelle et reproductive
Permettre le changement d’état civil libre et gratuit
Permettre la filiation universelle
Dès la naissance, défendre le droit à l’intégrité physique et à l’autodétermination des enfants intersexes
Personnes LGBTI étrangères : non aux discriminations croisées !
Droit de mourir dans la dignité : l’ultime liberté
NOTRE CONSTAT : DROITS LGBTI : UN QUINQUENNAT DE RECULADES
Le quinquennat qui s’achève a été marqué par un inquiétant renouveau réactionnaire que la frilosité d’Emmanuel Macron, malgré ses promesses de campagne, n’a rien fait pour combattre.

Si les droits des lesbiennes et des gays ont connu une progression réelle avec la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe en 2013, puis l’ouverture de la PMA aux femmes lesbiennes et célibataires en 2021, l’égalité entière des droits reste à conquérir. 

Les personnes LGBTI continuent de subir le déchaînement de violences verbales et trop souvent physiques. Les violences intrafamiliales ont notamment connu une forte hausse lors des confinements successifs, avec un manque cruel de moyens pour l’hébergement et l’accompagnement des jeunes mis à la rue par des parents LGBTI-phobes. Les personnes transgenres et intersexuées continuent de subir des discriminations violentes. 

Comme en 2013 avec le mariage pour tous, le débat sur la PMA puis celui sur les thérapies de conversion ont ouvert la porte à un renouveau du courant conservateur et réactionnaire dans le pays. 

Depuis cinq ans, l’action du gouvernement en matière de droits individuels et sociaux des personnes LGBTI a été surtout marquée par les reculades et les promesses non tenues. 

En témoigne ainsi de la loi Bioéthique : l’ouverture de la PMA à toutes aurait pu être une nouvelle conquête pour l’égalité de toutes et tous. Elle restera incomplète : la PMA reste inaccessible aux personnes trans, et le gouvernement a renoncé à la réforme de la filiation pour tous les couples, introduisant ainsi une nouvelle inégalité de traitement.

Malgré la mobilisation constante des collectifs et les condamnations régulières de la France à ce propos, la majorité LREM a constamment refusé de légiférer clairement pour interdire les opérations et les traitements non consentis sur les personnes intersexes.

Les personnes trans n’ont obtenu aucun droit nouveau, Emmanuel Macron ayant choisi délibérément le maintien du statu quo de la loi Justice du XXIe siècle de 2016, qui a maintenu la judiciarisation du changement de genre alors même qu’elle déjudiciarisait le divorce et le changement de prénom à l’état civil.

Pire encore : la loi « Asile immigration » de 2018 a permis l’expulsion sans recours des personnes venant de pays considérés comme « sûrs », dont certains criminalisent pourtant l’homosexualité.

Les discriminations contre les personnes LGBTI sont loin d’avoir disparu. Les agressions au travail sont la réalité d’un·e salarié·e LGBTI sur quatre. La moitié des personnes continue de cacher son identité sexuelle ou de genre à leur entourage professionnel. Aucun plan d’action sérieux n’a été mis en œuvre en cinq ans pour y remédier.

Dans ce contexte déjà lourd de déceptions et d’hypocrisie, la droite et l’extrême droite ont refait des paniques morales, notamment vis-à-vis des personnes transgenres, un de leurs chevaux de bataille. 

De Valérie Pécresse à Éric Zemmour, nombreux sont les appels du pied aux vestiges de la « Manif pour tous » et les complaisances avec les milieux réactionnaires, religieux et intégristes, qui n’ont jamais renoncé à s’attaquer aux conquêtes émancipatrices : les familles homoparentales, la filiation, l’égalité femmes-hommes, et même le droit à l’interruption volontaire de grossesse.

L’élection présidentielle de 2022 sera décisive pour les droits des personnes LGBTI. Le nouveau président et sa majorité seront-ils aux côtés des personnes LGBTI pour faire face à l’offensive réactionnaire et faire progresser les droits, ou les laissera-t-il faire ? Tel est l’enjeu de l’élection.

LGBTI : qui est qui ?
Mais que signifient ces lettres LGBTI ? Certaines lettres se réfèrent à diverses orientations sexuelles :

« L » comme lesbienne ;
« G » comme gay, pour homosexuels masculins ;
« B » comme bisexuel·le.
D’autres se réfèrent à l’identité sexuée ou de genre des personnes :

« T » comme trans ou transgenre : personne qui a adopté un parcours de transition d’un genre à un autre ;
« I » comme intersexué·es : personne naissant avec des attributs physiques ou biologiques appartenant aux deux types de sexe, que la médecine ne reconnaît dans aucun des deux sexes, femme ou homme.


https://melenchon2022.fr/livrets-thematiques/lgbti/

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Homophobie : quels sont vos droits en tant que victime ?

21 Mai 2023, 03:17am

Publié par hugo

 Homophobie : quels sont vos droits en tant que victime ?


Vérifié le 20 octobre 2020 - Direction de l'information légale et administrative (Première ministre)

La loi punit de manière particulière les injures, la diffamation, la violence et la discrimination, lorsqu'elles basées sur l'orientation sexuelle réelle ou supposée de la victime. On parle d'injure, de diffamation, de violence et de discrimination homophobes. Si vous êtes victime ou témoin de ces faits, vous pouvez alerter les services de secours et signaler les faits. Si vous êtes victime, vous pouvez porter plainte.

Injure ou diffamation
Violence
Discrimination
Injure ou diffamation
Tout déplier

De quoi s'agit-il ?

Demander le retrait des contenus homophobes sur internet

Signaler des contenus homophobes

Contacter la police et la gendarmerie par messagerie instantanée

Contacter le bureau d'aide aux victimes

Porter plainte

Sanctions
Injure ou diffamation publique
La peine encourue est de 1 an d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende.

Injure ou diffamation non publique


La peine encourue est une contravention de 1 500 € maximum.

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LGBTIphobies : « Il faut permettre aux élèves de se construire dans la tolérance »

21 Mai 2023, 03:04am

Publié par hugo

 article-anti-homophobie
SOCIÉTÉ
LGBTIphobies : « Il faut permettre aux élèves de se construire dans la tolérance »
Elisa Covo
 17 mai 2023 à 19h17

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Mercredi 17 mai 2023, le ministère de l’Éducation nationale a révélé les affiches de sa campagne de prévention et de sensibilisation contre les LGBTIphobies à l’école. Un phénomène contre lequel lutte SOS Homophobie depuis maintenant 20 ans. Rencontre avec Véronique Godet, co-présidente de l’association.
« Ici on peut être soi ». C’est ainsi que s’intitule la campagne nationale de prévention et de sensibilisation contre les LGBT+phobies en milieu scolaire, lancée mercredi 17 mai 2023 par le gouvernement. Dans son rapport annuel, publié le même jour, l’association SOS Homophobie, qui conduit des interventions dans les écoles depuis 20 ans, révèle en effet que 6 % des signalements qu’elle reçoit concernent des LGBTIphobies en milieu scolaire. Parmi les victimes, 56% sont mineures, et 84 % sont élèves. Dans 74% des cas, les auteur•ices sont aussi des élèves, qui agissent le plus souvent en groupe mixte (40%). Rejet, insultes, outing, violences physiques, harcèlement sur les réseaux sociaux… les méthodes sont multiples et les conséquences dévastatrices, alerte l’association. État des lieux avec Véronique Godet, co-présidente.


Interview de Véronique Godet, co-presidente de SOS Homophobie.
Madmoizelle. Quel rôle peut jouer l’école dans la lutte contre les LGBTiphobies ?
Véronique Godet. Pendant les années collège et lycée, les enfants passent plus de temps à l’école que chez eux. Il en va donc de notre responsabilité en tant qu’adultes d’être des modèles pour leur donner la possibilité de se construire dans la tolérance et l’acceptation de soi. Aujourd’hui, trop peu de professeurs sont formés à cela. Pourtant, si l’on parle des familles plurielles, arc-en-ciel, si l’on célèbre la fête des parents plutôt que la « fête des pères » ou « des mères », si l’on invente des contes avec deux princesses qui vécurent heureuses, que l’on inclut des personnes trans, que l’on explique l’intersectionnalité… Cela donne l’impression aux élèves qu’iels ne sont pas à la marge, qu’iels sont intégré•e•s dans le modèle social. C’est essentiel.

Vous constatez que les LGBTIphobies sont souvent le fruit d’un effet de groupe. Comment l’expliquer ?
Véronique Godet. Cela est lié à l’image de soi. Les années collège et lycée sont charnières pour la construction sociale. On s’interroge beaucoup, et dans ces moments, on a tendance à aller vers la dynamique la plus puissante. Il arrive, par exemple, que l’on ait des élèves qui se posent des questions sur leur orientation, mais qui vont tenir des propos homophobes pour s’intégrer dans le groupe dominant. La classe est un reflet de la société. Les élèves relaient la parole de leurs parents ; on a parfois des noyaux durs, constitués autour de convictions religieuses ou d’une éducation réactionnaire… Mais, on constate lors de nos interventions qu’il y a des positionnements qui se nuancent, quand on ne les juge pas, quand on prend le temps de déconstruire les stéréotypes, quand les élèves prennent conscience de la violence de leurs propos et de l’impact concret qu’ils peuvent avoir.


Quel rôle jouent les réseaux sociaux dans la propagation des LGBTIphobies ?
Véronique Godet. Ce sont des caisses de résonance. Une insulte sur internet est multipliée à l’infini et récupérée par des personnes que l’on ne connait même pas. Le harcèlement est amplifié, on se retrouve sans aucun espace safe : harcelé à l’école, on est pris dans un continuum de violence qui se poursuit en ligne quand on rentre à la maison. Il est très difficile de se construire dans un tel réseau de violence. Et puis, certains influenceurs LGBTI véhiculent des images complètement déformées de nos vécus, avec cette idée que si on ne se démarque pas, on est invisibles. Le rôle de nos interventions est aussi de normaliser l’existence des personnes LGBTI.

Que penser de la campagne « Ici on peut être soi » du gouvernement ?
Véronique Godet. Je suis favorable à ce qu’il y ait des campagnes, si elles sont appliquées dans tous les établissements, accompagnées de discussions, d’apprentissages, de réflexion de groupe, si les professeurs sont formés… Une campagne d’affichage seule ne suffit pas. C’est une mesure de bonne conscience. On a un gouvernement qui n‘ose pas prendre de vraies mesures donc on se retrouve avec une campagne qui ne permet pas une réelle sensibilisation. Il faut que l’état alloue les moyens nécessaires à cette sensibilisation, à la formation du corps enseignant sur ces questions. Il faut qu’il s’assure à tout prix que le sujet ne soit plus tabou… Et, il faut lutter contre la rupture d’égalité sur le territoire en impliquant tous les établissements, et donc tous les élèves, sans exception.


En quoi consistent les interventions en milieu scolaire de SOS Homophobie ?
Véronique Godet. Pendant deux heures, nos bénévoles sont d’abord formés, puis ils réunissent les élèves dans un espace sans adulte extérieur, pour que la parole soit confidentielle. Ensemble, on déconstruit les stéréotypes et les idées reçues, on amène les élèves à réfléchir sur les discriminations, sur comment elles fonctionnent, en commençant par le sexisme qui influence forcément la manière dont on envisage la masculinité par exemple, et qui est donc un terreau pour l’homophobie.

On les fait aussi réfléchir sur les conséquences de leurs paroles, du rejet, de l’homophobie, de la transphobie… On en profite pour faire un rappel à la loi : être gay, bi, lesbienne, trans n’est pas illégal. Être homophobe, lesbophobe, transphobe et le manifester… l’est. Enfin, on leur propose de poser des questions anonymement, et on les rassure sur leur place dans ce monde. Aujourd’hui, un quart des appels de jeunes que l’on reçoit évoquent un mal de vivre qui est lié au fait qu’iels ne peuvent pas être qui iels sont. C’est parce que l’on est dans une société qui ne nous permet pas d’être qui l’on est.

En 2022, SOS homophobie a sensibilisé près de 30 000 élèves dans toute la France grâce à ses bénévoles. Vous souhaitez vous engager à ses côtés et animer des interventions en milieu scolaire ? Inscrivez-vous sur www.sos-homophobie.org


https://www.madmoizelle.com/lgbtiphobies-il-faut-permettre-aux-eleves-de-se-construire-dans-la-tolerance-1529265

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Pour la première fois, Edwy Plenel prend la parole sur l’agression qu’il a subi de la part de Maïwenn Christelle Murhula 17 mai 2023 à 12h09 4

21 Mai 2023, 02:55am

Publié par hugo

 Edwy Plenel // Source : Capture écran Youtube
ACTUALITÉS
Pour la première fois, Edwy Plenel prend la parole sur l’agression qu’il a subi de la part de Maïwenn
Christelle Murhula
 17 mai 2023 à 12h09
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTU EN FRANCE
Dans les colonnes du magazine américain « Variety », le directeur de Mediapart est revenu sur l’agression qu’il a subi en février de la part de la réalisatrice Maïwenn. Cette dernière avait reconnu sans gêne l’agression dans l’émission Quotidien, à laquelle elle participait le 10 mai.
Ce mardi 16 mai, alors que Maïwenn montait les marches du Festival de Cannes aux côtés de Johnny Depp, balayant les multiples critiques dont son film est l’objet, Edwy Plenel, directeur de la rédaction de Mediapart, est revenu pour la première fois dans le magazine américain Variety sur l’agression dont il accuse la réalisatrice.


Le journaliste affirme avoir été agressé le 22 février dans un restaurant parisien par la réalisatrice, qui lui aurait attrapé les cheveux et craché dessus, faits pour lesquels il avait déposé plainte le 7 mars.

À lire aussi : Cannes 2023 : plus de 100 actrices dénoncent un festival complaisant avec les « hommes et femmes qui agressent »

« Un geste pour plaire à son monde »
Le 10 mai, dans l’émission Quotidien, Maïwenn avait même reconnu devant un public et un plateau hilare, avoir agressé le journaliste, sans s’en expliquer davantage. Ce que Edwy Plenel a commenté dans les pages de Variety : « Elle est ouvertement anti-MeToo et elle a fait un geste pour plaire à son monde, et c’est pourquoi elle s’en est vantée à la télévision. On a pu voir une sorte de fierté qui faisait écho à ce monde », a-t-il expliqué.

Une agression en défense à Luc Besson ?
Le journaliste estime avoir été agressé par la réalisatrice en raison des nombreuses enquêtes de Mediapart concernant des accusations de viol et d’agression sexuelle à l’encontre de Luc Besson, ex-mari de Maïwenn. Dans ces enquêtes, les déclarations de cette dernière avaient été relatées :

Lorsqu’elle s’est entretenue avec la police, elle a évoqué des aspects compliqués de sa relation avec Luc Besson, notamment lors de leur séparation. Mais une fois que nous avons publié notre article, nous n’avons jamais reçu de protestation d’aucune sorte », contextualise le journaliste. « C’était il y a environ cinq ans. Cela signifierait que pendant tout ce temps, Maiwenn voulait se venger. Mais si c’était le cas, pourquoi n’a-t-elle pas envoyé d’email ? [Nous] n’avons même jamais reçu d’appel téléphonique d’elle.

Edwy Plenel dans « Variety »
Edwy Plenel explique aussi qu’au départ, il ne souhaitait pas porter plainte, mais seulement obtenir des excuses de la part de la réalisatrice. Mais celle-ci aurait refusé, préférant presque s’en vanter sur les plateaux de télé lorsque la question lui était posée. 


« Nous avons décidé que nous devions intenter une action en justice, par principe, car nous ne pouvons pas permettre à quelqu’un – simplement parce que cette personne est issue d’un milieu privilégié et artistique – d’attaquer le directeur d’une publication en raison de son contenu », explique le journaliste.

Une agression qui, selon Plenel, dépasse sa propre personne, mais est également une offensive contre la presse : « Elle ne s’est pas attaquée qu’à moi individuellement, mais au symbole que je représente, en tant que fondateur et directeur d’un journal qui, en France, a été à la pointe de toutes les révélations #MeToo », estime encore le journaliste.


https://www.madmoizelle.com/pour-la-premiere-fois-edwy-plenel-prend-la-parole-sur-lagression-quil-a-subi-de-la-part-de-maiwenn-1529031

LA  VIOLENCE   POUER MOI  C EST INADMISSIBLE ,  que on est envie de  taper une personne  je l entend mais la taper   non ,  

en ce  moment comme  bcp  on ena  marre d etre meprise  par .............................

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