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violences sexistes

En France, un quart des filles victimes de violences sexistes ou sexuelles à l’école

29 Janvier 2024, 06:34am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 En France, un quart des filles victimes de violences sexistes ou sexuelles à l’école
Charlotte Arce
 Publié le 25 janvier 2024 à 12h33
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Un sondage OpinionWay paru ce jeudi 25 janvier pour Plan International France révèle qu’une jeune fille sur quatre subit des violences sexistes ou sexuelles à l’école. Près de 40 % sont touchées par le cyberharcèlement.
L’école est-elle un lieu où se reproduisent les violences sexistes et sexuelles qui perdurent dans notre société ? C’est en tout cas la conclusion d’un baromètre OpinionWay réalisé pour l’ONG Plan International France, qui œuvre pour faire progresser les droits des enfants et l’égalité entre les filles et les garçons, et que relaye Franceinfo. 

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Le cyberharcèlement, un phénomène de masse
Les chiffres du sondage sont édifiants et permettent de mesurer l’ampleur des violences sexistes et sexuelles en milieu scolaire, qui sont définies comme « tous les actes qui visent à dévaloriser, humilier ou agresser une personne sur la base de son identité de genre, réelle ou perçue ». Ces violences peuvent être « de nature physique, verbale, psychologique ou sexuelle », ce qui regroupe aussi bien les comportements sexistes que les agressions sexuelles et les viols.

Un quart des jeunes filles a déclaré avoir été confrontées à des violences sexistes ou sexuelles à l’école, mais seules deux tiers d’entre elles se sont confiées à quelqu’un. Dans un tiers des cas, leur confidente est une amie ; un tiers s’est confié à ses parents. Seules 18 % des victimes ont sollicité le personnel scolaire. 

Outre les violences sexistes et sexuelles, les jeunes filles sont aussi touchées par le cyberharcèlement. 38 % y ont été confrontées, 9 % en ont été personnellement la cible tandis que 32 % ont assisté au cyberharcèlement d’une autre élève. 

En vidéo Le stealthing, le point du mari, la zone grise : que signifient ces mots du Q ?

66 % des victimes de cyberharcèlement sont par ailleurs victimes de violences sexistes et sexuelles dans leur établissement scolaire. 

À lire aussi : L’Assemblée adopte un projet de loi qui promet de mieux lutter contre le cyberharcèlement

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Un accompagnement insuffisant selon les victimes
Le baromètre met aussi en lumière le manque de confiance qu’ont les élèves envers l’institution scolaire et son personnel. Deux tiers des personnes concernées par le cyberharcèlement estiment ainsi que l’école n’accompagne pas suffisamment les victimes de ces violences en ligne. 

La sensibilisation mise en place dans les établissements pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles est aussi insuffisante : trois jeunes filles sur dix seulement ont bénéficié d’un temps de parole sur ces sujets. Moins d’une sur deux a déjà assisté à une séance de prévention sur le cyberharcèlement. 

Quant aux auteurs de ces violences, ce sont des garçons dans la majorité des cas (83 %) mais aussi des jeunes filles dans 34 % des situations. Les violences ou le cyberharcèlement est le plus souvent un phénomène de groupe (6 cas sur 10) et a un fort impact sur la scolarité des victimes : 11 % déclarent avoir déjà évité de se rendre en classe.

Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.


https://www.madmoizelle.com/en-france-un-quart-des-filles-est-victime-de-violences-sexistes-ou-sexuelles-a-lecole-1616797

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Gardez votre vieux monde, nous en voulons un sans violence sexiste et sexuelle

21 Janvier 2024, 07:34am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Articles récents \ DÉBATS \ Tribunes
Gardez votre vieux monde, nous en voulons un sans violence sexiste et sexuelle

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Nous sommes féministes. Nous sommes de celles qui reçoivent les paroles des victimes chaque jour, de celles qui ne veulent plus compter les viols, les incestes, les féminicides, les agressions sexuelles et sexistes, de celles qui ne cessent de prôner la transformation de nos politiques publiques pour en finir avec toutes les violences faites aux femmes, aux enfants et aux minorités de genre.

Nous dénonçons, nous agissons, nous luttons sans relâche contre ce fléau. Nous écoutons les paroles des victimes. Leurs drames ne sont pas des fictions. Nous sommes solidaires et déterminées face à cette réalité qui touche toutes les femmes, qu’elles soient célèbres ou non. Nous sommes fières de chacune d’entre nous, de celles qui parlent et de celles qui ne peuvent pas. Dans ce monde qui laisse les victimes dernières de cordée sans justice, nous croyons à la présomption de sincérité.

Emmanuel Macron a tranché au plus haut sommet de l’Etat, à l’image de son bilan en la matière : « il y a la présomption d’innocence », « Gérard Depardieu rend fière la France », dénonçant une prétendue « chasse à l’homme » exercée contre l’acteur dont il est « un grand admirateur », dissimulant volontairement le fait qu’il est mis en examen depuis 2020 pour viol et agression sexuelle et occultant les nombreux témoignages existants sur l’attitude sexiste et dangereuse de l’acteur à l’encontre des femmes sur les plateaux de tournage.

Le Président n’a pas eu un mot de solidarité à l’égard des victimes présumées et pas le moindre regard critique sur les propos et agissements répréhensibles relevant de la justice dont tout le monde a été témoin grâce au reportage de Complément d’enquête.

Ce choix assumé de se tenir du coté d’un auteur de violences, venant d’un Président de la République, garant des institutions, invalide la parole des plaignantes et entrave leur recours à la justice, anéantit leurs espoirs de reconnaissance du préjudice subi, contrarie leurs tentatives de reconstruction. Autoproclamé champion de la lutte contre les violences faites aux femmes, le président Macron s’avère être, ni plus ni moins, un défenseur des agresseurs présumés. Déjà en décembre 2021 pendant l’affaire Nicolas Hulot, il discréditait les féministes en les comparant à une « société de l’Inquisition » faisant d’elles des bourreaux, là où elles sont en réalité victimes ou défenseures de ces dernières.

Relisons tous les témoignages individuels, chacune d’entre nous sait de quoi il s’agit quand nous disons #Metoo : la violence patriarcale s’exerce sur nous au quotidien, quel que soit notre âge, notre métier, notre condition sociale. Pour rappel, les mis en cause dans ces affaires sont à 96 % des hommes, les femmes et les filles représentent 86 % des victimes de violences sexuelles. Parmi toutes les victimes, 56% sont mineures. Nous dénonçons de nouveau aujourd’hui ces chasseurs qui nous voient comme leur proie, qui nous pensent à leur disposition, qui supposent que le sexe et la violence se confondent à leur profit et pour leurs prétendus besoins. Nous voulons que cessent rapidement les laisser-faire et les passe-droits car les agresseurs n’existent pas qu’au cinéma, ils sont aussi présents dans notre quotidien. Ce quotidien dont la violence est validée et acceptée par le Président de la République. Un vieux monde revendiqué par une tribune qui met un j majuscule à Justice en méprisant les victimes et en défendant un homme qui pense au clitoris d’une petite fille quand elle fait du cheval. Les signataires savent ne prendre aucun risque : seules 1% des plaintes pour viol aboutit à une condamnation. La défaillance de notre système judiciaire nourrit l’impunité.

Les féministes contemporaines luttent jour après jour depuis les années 1970 contre les violences faites aux femmes, aux minorités de genre, aux enfants. Elles soutiennent celles et ceux qui les subissent dans leur long cheminement vers la reconstruction après avoir vécu l’indicible. Les victimes qui ont fait le choix de recourir à la justice, se heurtent bien souvent à un système qui refuse de les entendre, de les comprendre, de les croire et de les reconnaître. Depuis #Metoo, la tolérance sociale reculait, des progrès étaient accomplis. Ne laissons pas anéantir ces progrès par des propos irresponsables, graves et sexistes du Président de la République qui a porté atteinte aux droits des victimes et aux droits de toutes les femmes et des enfants.

Le vieux monde doit disparaître ne laissons pas ceux qui ont peur de le perdre défendre ses vestiges pourrissants.

Nous continuerons à défendre avec détermination les droits des femmes à disposer de leur corps et leur droit à une vie digne, débarrassée des violences sexistes et sexuelles, une vie dans laquelle chaque agresseur, quel que soit son statut, ne pourra se retrancher derrière une quelconque immunité.

Nous appelons toutes celles et ceux qui défendent les droits des femmes, des enfants et des minorités de genres, et qui refusent les violences sexistes et sexuelles à des rassemblements devant toutes les préfectures ou les palais de Justice de France le Jeudi 11 janvier 2024 à 18h.

Premières signataires

Amicale du Nid / Assemblée des Femmes / Association Nationale des Études Féministes, / ATTAC / CADAC / CIVG Tenon/ CGT/ Collectif enfantiste / Collectif Ensemble contre le sexisme / Collectif Féministe Contre le Viol  / Collectif National pour les Droits des Femmes  / Coordination française pour le lobby européen des femmes/ Diplomatie Féministe Femmes d’Avenir / Fédération des Associations Générales Etudiantes / Fédération Nationale Solidarité Femmes / FEMEN / Femmes Egalité / Femmes Solidaires / Fondation Copernic / FSU / Las Rojas / Ligue des Droits de l’Homme / Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie-LFID / Maison des Femmes de Paris / Marche Mondiale des Femmes France / Mémoire traumatique et victimologie / Mouvement des femmes kurdes en France-TJK-F / Mouvement du Nid/ Osez le Féminisme !/ Planning Familial/ Réseau Féministe « Ruptures »/ Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques France (@StopVOGfr) / Union des Femmes Socialistes (SKB) / Union Etudiante / Union Nationale des Familles de Féminicide / Union syndicale Solidaires / VISA Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes

En soutien

Ensemble ! / France Insoumise / Gauche Ecosocialiste / Les Ecologistes / NPA / PCF / PCOF / Parti de Gauche  / Parti Socialiste


https://www.50-50magazine.fr/2024/01/08/gardez-votre-vieux-monde-nous-en-voulons-un-sans-violence-sexiste-et-sexuelle/

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"Je te crois" tatoué sur la peau : “On préfère croire une potentielle victime qu’un potentiel violeur”

30 Décembre 2023, 10:18am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Je te crois" tatoué sur la peau : “On préfère croire une potentielle victime qu’un potentiel violeur”

Lola et Zazou : “On préfère croire une potentielle victime qu’un potentiel violeur”
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27 déc. 2023 à 11:51 - mise à jour 28 déc. 2023 à 11:55

Temps de lecture8 min
Par Amélie Bruers, Francisco Luzemo, Fanny Deblauwe via

Tipik
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“Ne me libère pas, je m’en charge”, “Laisse les filles tranquilles”, “Et ta mère, tu la siffles ?”... Les slogans féministes ont évolué ces 50 dernières années, suivant les combats menés.

Égalité de droits dans les années 70 (“Un homme sur deux est une femme”), droit à l’avortement dans les années 80 (“Mon corps, mon choix”) ou encore lutte contre les violences conjugales (“Crie plus fort, les voisins sont sourds”) et, plus récemment, les féminicides (“Du coup, Cantat, il a tué la femme ou l’artiste ?”, “Dans quinze féminicides, c'est Noël”, “On ne nait pas femme, mais on en meurt”) ; à chaque époque ses jeux de mots pour interpeller sur les discriminations et violences vécues par les femmes.

Les slogans peuvent aussi se rapporter à des lieux et des événements précis comme le 8 mars, journée de lutte pour les droits des femmes (“Des droits, pas des fleurs”) ou encore les droits des femmes en Iran depuis la répression du régime islamique en 2023 (“Femme, Vie, Liberté”).

Depuis #metoo, de nombreux slogans se sont développés autour des violences sexistes et sexuelles : “Ras le viol”, “Violeur, à toi d’avoir peur”, “Ta main sur mon cul, mon poing dans ta gueule”.

"Je te crois"
Le plus connu étant sans doute “Je te crois”. Une phrase simple lancée par les féministes espagnoles en 2018 (Yo te creo). L’idée derrière ce slogan, c’est de choisir de croire les mots d’une victime, en priorité.

Ce slogan est devenu tellement fort qu’il est sorti des manifs pour s’ancrer dans les esprits et s’encrer dans la peau des féministes et alliés. À Liège, Zazou a déjà tatoué plus de 150 personnes avec ce “Je te crois”. “C’est comme un matching tatoo avec plus de 150 personnes qui ont les mêmes valeurs que toi. Croiser ce tatouage dans la rue, ça peut faire du bien. C'est une sorte de grande thérapie collective”.

Parmi ces 150 personnes tatouées, il y a Lola, 24 ans. “Je ne connais pas une seule amie qui n’ait pas vécu de violences sexiste ou sexuelle. Je suis bien placée pour savoir que c’est dur d’en parler, je l’ai moi-même vécu. Alors, ce tatouage, c’est un lien entre plusieurs générations, ma grand-mère, ma mère, ma sœur. On vous croit, toujours”.

Découvrez, sur les réseaux de Vews, comment Zazou a débuté ce “matching tattoo géant” et pourquoi il a autant d’importance pour Lola.


https://www.rtbf.be/article/je-te-crois-tatoue-sur-la-peau-on-prefere-croire-une-potentielle-victime-quun-potentiel-violeur-11305974

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Le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes, manifestons contre toutes les violences sexistes et sexuelles !

25 Novembre 2023, 07:36am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 8 NOVEMBRE 2023
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Le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes, manifestons contre toutes les violences sexistes et sexuelles !

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En cette journée internationale du 25 novembre, dans un contexte de guerres qui se multiplient, notre soutien va à toutes les femmes dans le monde, premières victimes avec les enfants des conflits armés. Nous manifestons particulièrement notre soutien aux femmes d’Ukraine, de Birmanie, de Palestine, d’Israël, du Haut-Karabakh.

Nous clamons haut et fort notre solidarité avec nos sœurs afghanes maintenues sous le joug d’une oppression effroyable où même aller à l’école devient un acte héroïque.

Nous réaffirmons notre sororité avec les femmes iraniennes et kurdes en révolte pour leur liberté. Femme, Vie, Liberté.

Nous apportons notre soutien aux femmes ouïghoures, persécutées, victimes de politique génocidaire.

Le 25 novembre nous marcherons pour rendre hommage à toutes les victimes de la violence machiste, les femmes, les personnes LGBTQIA+, à toutes celles qui souffrent et qui luttent. A toutes celles que nous avons perdues.

Les violences sexistes et sexuelles surviennent partout, et tout le temps : dans nos espaces familiaux, sur nos lieux de travail et d’études, dans l’espace public, dans les transports, dans les établissements de soin, les cabinets gynécologiques, dans les maternités, dans les milieux du théâtre, du cinéma, du sport, en politique … Dans tous les milieux sociaux. Elles touchent les femmes comme les filles.

Elles trouvent racine dans le patriarcat et se situent aussi, souvent, au croisement d’autres discriminations. Ainsi les femmes les plus touchées par ces violences sont celles qui souffrent déjà de multiples oppressions : les femmes victimes de racisme, les femmes migrantes, sans papiers, les femmes précarisées, en situation de handicap, les femmes lesbiennes et bi, les femmes trans, les femmes en situation de prostitution et celles victimes de l’industrie pornocriminelle.

Une prise de conscience collective a eu lieu avec #MeToo. Elle n’est pas suffisante, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

En France, depuis 2017 ce sont 848 féminicides ayant fait plus de 1000 enfants orphelin∙es qui ont été commis par un conjoint ou un ex conjoint. Le nombre de femmes victimes de violences dans le couple et les enfants qui en subissent les conséquences ne diminue pas (213 000 par an) tout comme les viols ou tentatives (94 000 par an). La quasi-totalité des agresseurs sont des hommes (97,3%).

Une femme en situation de handicap sur 5 a été victime de viol. 50% des lesbiennes et 75% des bi ont été confrontées à des violences dans l’espace public et 85 % des personnes trans ont déjà subi un acte transphobe.

La plupart du temps, encore, les victimes ne sont pas crues, les plaintes classées sans suite, l’impunité des agresseurs persiste. La justice reste encore largement sourde à reconnaître ces violences.

160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, en majorité au sein de la famille. Mais leur parole peine toujours à être reconnue. Bien plus, les mères qui cherchent à les protéger de l’inceste subi sont souvent elles-mêmes poursuivies et se voient retirer la résidence de leurs enfants. Au bout de 2ans, le gouvernement veut supprimer la Commission Indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants sous prétexte que son travail est terminé. Nous exigeons son maintien.

Les femmes demandeuses d’asile sont très vulnérables aux réseaux de prostitution, de proxénétisme et de traite des êtres humains. Ceux-ci sont déjà à pied d’œuvre pour satisfaire l’augmentation de la demande de marchandisation du corps des femmes et des filles avec les Jeux Olympiques et Paralympiques en France en 2024.

Le projet de loi « Asile et immigration » ne fera que dégrader encore plus la situation de ces femmes comme celle de toutes les femmes sans papiers.

Sur les lieux de travail plus de 8000 viols ou tentatives ont lieu chaque année et un tiers des femmes subissent du harcèlement sexuel. Les employeurs publics et privés doivent faire cesser les violences et protéger les victimes y compris de violences conjugales. Nous ne nous contentons pas de la ratification par le gouvernement de la convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail à moyens constants. Nous exigeons la mise en place de nouvelles obligations pour renforcer la protection des victimes !

Toutes ces violences ne sont pas une fatalité.

Nous serons massivement dans la rue le 25 novembre pour faire valoir nos revendications, pour exiger la fin des violences machistes.

Nous exigeons l’application des lois existantes, un plan d’urgence national, des politiques publiques s’élevant contre la tolérance sociale, promouvant la prévention, la protection et la solidarité vis à vis des victimes et des co-victimes, mettant fin, enfin, à l’impunité des agresseurs !

Disons stop aux annonces du gouvernement non suivies d’effet et exigeons la mise en place d’une loi-cadre !

Le dernier rapport de la Fondation des femmes publié en septembre dernier estime que pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, il faudrait au minimum 2,6 milliards d’euros. L’État en dépense aujourd’hui 184,4 millions. On est loin du compte.

C’est ainsi que des associations d’aide aux victimes, qui les soutiennent, les hébergent et leur permettent d’entamer leur reconstruction se retrouvent en grande difficulté. De qui se moque -t-on ?

Nous exigeons l’obtention immédiate de 3 milliards d’euros pour combattre enfin efficacement ces violences !

MANIFESTATION LE 25 NOVEMBRE

Premières signataires : 

Action contre les violences masculines subies par les femmes et les filles de la Maison des femmes de Paris, Allié.e.s du Soulèvement Femme Vie Liberté, Amicale du Nid, APEL-Égalité, Assemblée des Femmes, Association des Tunisiens en France, Association Grigny Solidarité Palestine, Association Nationale des études féministes, ATTAC France, Bienvenue Clandestin·e·s !, CGT, Collectif Bas les Masques, Collectif enfantiste, Collectif féministe contre le viol, Collectif IVG Tenon, Collectif national pour les droits des femmes, Coordination des associations pour le droit à l’avortement et la contraception, Coordination des Sans Papiers de Paris, Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes, Élu/es contre les violences faites aux femmes, Ensemble contre le sexisme, Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles, Fédération nationale solidarité femmes, FEMEN, Femmes contre les précarités, le chômage et les discriminations, Femmes égalité, Femmes plurielles, Femmes solidaires, Fondation Copernic, FSU, IFCDU- WICUR Initiative de Femmes pour la Citoyenneté et les Droits Universels, JuntanzaFem de mujeres Colombianas en Paris, Las Rojas, LDH, Les Effrontées, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie, Maison des Femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes, Mémoire traumatique et victimologie, Mouvement des femmes kurdes, Mouvement Le Cri, Mouvement du Nid, Negar, Osez le Féminisme, Réseau féministe Ruptures, Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées, SKB (Union des femmes socialistes, Turquie), Solidarités Asie France, Stop aux violences obstétricales et gynécologiques France, Union étudiante, Union nationale des familles de féminicides, Union syndicale Solidaires, Vigilance et initiatives syndicales antifascistes, Voix Lycéenne.

En soutien :

Ensemble !, Gauche Démocratique et Sociale, Gauche écosocialiste, Génération.s, Jeunes génération.s, Les Écologistes, Mouvement Jeunes Communistes de France, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti Communiste Français, Parti Socialiste, Révolution Écologique pour le Vivant , Union communiste libertaire.


https://www.50-50magazine.fr/2023/11/08/le-25-novembre-journee-internationale-contre-les-violences-faites-aux-femmes-manifestons-contre-toutes-les-violences-sexistes-et-sexuelles/

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"Grosse pute, on va niquer ta mère": face au harcèlement en ligne, Laura Laune lance un webshop pour tirer profit des haters

5 Octobre 2023, 10:33am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

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Avec les Hirond’Elles, les femmes apprennent le vélo et s’envolent sur les pistes cyclables de Bruxelles

© Hirond’Elles

29 sept. 2023 à 07:00

2 min
Par Maxime Maillet et Arno Goies via

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ABruxelles, le vélo ne cesse de gagner en popularité : ce moyen de transport permet d’éviter les bouchons et d’opter pour une mobilité douce, moins polluante. Mais tout le monde n’est pas à l’aise sur une selle et dans la circulation bruxelloise. C’est le cas de nombreuses femmes. Dans la capitale, à peine un tiers des cyclistes sont des femmes d’après une étude de l’association Pro Vélo (2019).

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Dans le quartier maritime de Molenbeek, il existe des cours d’initiation pour apprendre aux femmes à faire du vélo, à trouver leur place dans la circulation et à gagner en autonomie et en confiance en elles. Depuis 2018, ce projet "Les Hirond’Elles " est porté par MolemBIKE et Riet Naessens.


Hirond'Elles : des cours d'initiation au vélo pour les femmes de Molenbeek
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Chaque année, une centaine de femmes (et leurs enfants) sont formées. C’est le cas de Fatima. A 56 ans, elle n’a jamais fait de vélo. " Mes deux enfants roulent à vélo. Toute la famille roule à vélo. Je suis la seule à ne pas en faire. J’ai l’impression d’avoir un handicap. Puis, je trouve ça plus pratique de faire du vélo dans une grande ville comme Bruxelles. Pour éviter les embouteillages ou pour accéder à d’autres endroits plus agréables ".

Concrètement, les femmes débutantes apprennent les bases sur l’esplanade de Tours & Taxis : trouver son équilibre, pédaler, freiner, anticiper, maîtriser le code de la route et surtout vaincre sa peur grâce aux conseils des bénévoles. " On commence vraiment par leur présenter un vélo, puis les mettre en selle. C’est comme quand on apprend à un enfant à faire du vélo, mais un enfant va le faire d’une manière plus instinctive. Une personne adulte a beaucoup plus d’appréhension : elle comprend plus facilement les risques et les dangers en cas de chute ", explique Claire, une bénévole.

Après avoir maîtrisé les bases, les femmes mi-avancées volent de leurs propres ailes et se rendent en groupe sur les pistes cyclables pour circuler au milieu des autres usagers. Une belle occasion d'occuper l’espace public, mais aussi de découvrir Bruxelles. " On a remarqué que les femmes de Molenbeek n’ont pas l’habitude de franchir le canal pour aller à Bruxelles. D’autres ne connaissaient par exemple pas le Cinquantenaire. Je les ai emmenées là-bas. On va aussi à Schaerbeek et au Parc Josaphat. Je leur montre la beauté de cette ville. Par après, elles osent y retourner avec leurs enfants, avec leur famille. Et c’est ça aussi le but " conclut Riet Naessens, la porteuse du projet.

Les cours se donnent deux fois par semaine, les jeudis et samedis de 15h à 18h à Tours & Taxis. Plus d’informations sur le site internet de MolemBIKE


https://www.rtbf.be/article/avec-les-hirondelles-les-femmes-apprennent-le-velo-et-senvolent-sur-les-pistes-cyclables-de-bruxelles-11261719

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Contre les violences sexistes et sexuelles, la Fondation des Femmes veut multiplier par 15 le budget de l’État

26 Septembre 2023, 03:26am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 metoo
SOCIÉTÉ
Contre les violences sexistes et sexuelles, la Fondation des Femmes veut multiplier par 15 le budget de l’État
Elisa Covo
 Publié le 25 septembre 2023 à 14h14
MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTUALITÉS FRANCE
« Où est l’argent contre les violences faites aux femmes ? » s’interroge la Fondation des Femmes dans un nouveau bilan, publié le 25 septembre 2023, qui appelle à multiplier par 15 le budget alloué à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles en France.
Dans un nouveau bilan, publié le 25 septembre 2023, la Fondation des Femmes s’insurge des moyens insuffisants qu’alloue l’État à la lutte contre les violences faites aux femmes, alors que l’égalité femmes-hommes est censément « la grande cause du quinquennat » (et de celui d’avant).


Multiplier par quinze ou trente le budget
Ce bilan fait suite à un premier rapport intitulé « Où est l’argent contre les violences faites aux femmes ? », paru cinq ans plus tôt. Il étudie les différents budgets mobilisés par l’État (hors collectivités territoriales) dans la lutte contre les violences conjugales, et les violences sexuelles hors du cadre du couple.

Le constat cinglant : « Au total, l’État aura dépensé 184,4 millions d’euros en 2023 pour lutter contre toutes les violences faites aux femmes, quand les besoins atteignent entre 2,6 à 5,4 milliards d’euros », expliquent Claire Guiraud et Alice Gayraud, co-autrices du rapport, à nos confrères de Libération. Selon les calculs du quotidien, « cela reviendrait à multiplier entre 15 (en ne se basant que sur les victimes s’étant signalées à la justice) et 30 (en tenant compte des enquêtes de victimation) le budget prévu ».

Un budget inadapté aux besoins
Ces cinq dernières années, 50 millions d’euros supplémentaires ont été investis dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Néanmoins, les budgets actuels restent bien en deçà des besoins, souligne le rapport. Le ministère de l’Intérieur note, par exemple, une hausse de 83 % dans les dénonciations de faits de violences conjugales entre 2018 et 2022. Pour les violences sexuelles, la hausse se chiffre à 100% sur les dix dernières années.

 Ce rapport vient ainsi illustrer le paradoxe de #MeToo : alors que nous n’avons jamais autant parlé de violences faites aux femmes, leur prise en charge est moins satisfaisante qu’avant #MeToo. Le budget moyen par femme victime de violences conjugales est en baisse de 26 %. Cela s’explique par le fait que l’explosion des demandes […] n’a jamais été suivi d’investissements à la hauteur des besoins. 

OÙ EST L’ARGENT CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ?, rapport du 25 septembre 2023.
Selon la Fondation, l’État devrait investir entre 2,6 et 5,4 milliards d’euros par an (soit 0,5 à 1 % de son budget) par an le budget dans la protection des victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles en France. Un chiffre qui paraît élevé mais qui ne l’est pas tant, détaille Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation, dans les colonnes de Libération : « En réalité, 2,6 milliards d’euros, cela équivaut à 39 euros par habitant. Et seulement à 0,5 % du budget de l’État. Il s’agirait certes d’une révolution budgétaire pour les droits des femmes, mais pas d’une révolution budgétaire pour la France ». Actuellement, « 2,78 euros sont dépensés par habitant ».


Violences conjugales : les ressources
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :

Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Le futur de Numerama arrive bientôt ! Mais avant ça, nos confrères ont besoin de vous. Vous avez 3 minutes ? Répondez à leur enquête 


https://www.madmoizelle.com/contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles-la-fondation-des-femmes-veut-multiplier-par-15-le-budget-de-letat-1576869

LES  MECS  VOUS  VOUS   SENTEZ  BIEN  A  AGRESSEZ LES FEMMES ???? !!!! les patrons  A NE PAS PAYER PAREIL LES HOMMES ET LES  FEMEMS PAREIL  VOUS  TROUVEZ  CELA  BIEN ??????

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Agressions sexuelles à l’Inc’Rock : comment mieux assurer la sécurité des festivalières ?

7 Mai 2023, 01:03am

Publié par hugo

 LES GRENADES

Agressions sexuelles à l’Inc’Rock : comment mieux assurer la sécurité des festivalières ?

© Tous droits réservés

03 mai 2023 à 13:28

Temps de lecture4 min
Par Chloé Olivier pour Les Grenades
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Violences faites aux femmes
agression sexuelle
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Ces 28, 29 et 30 avril derniers se tenait à Incourt une nouvelle édition du festival l’Inc’Rock. Si les festivités se voulaient de prime abord bon enfant, ce sont pourtant plusieurs agressions sexistes et sexuelles qui ont été recensées sur place. Des faits graves, qui soulèvent à nouveau la question de la prise en charge des victimes de violences sexuelles en milieu festif.

La saison des festivals musicaux belges a officiellement débuté en ce dernier week-end d’avril, avec l’ouverture à Incourt, dans le Brabant Wallon, de la 19ème édition du festival l’Inc’Rock. Un événement présenté comme festif et familial, à la line-up hétéroclite touchant tous les publics. Pourtant, sur le site du festival, l’ambiance prend un tout autre tournant lorsque sont constatées plusieurs agressions sexistes et sexuelles envers des jeunes femmes mineures.

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"Quelque chose ne va pas"
C’est Félicien Bogaerts, présentateur à la RTBF, qui a dénoncé les faits ce lundi 1er mai dans un communiqué posté sur ses réseaux sociaux. Le samedi, il accompagne sa sœur cadette, âgée de 16 ans, afin qu’elle puisse assister à la "journée rap" avec quelques ami·es. Régulièrement, il prend des nouvelles d’elle par message, s’assurant que la soirée se déroule sans accroc. Cependant, peu avant 23h, la jeune femme lui répond que "quelque chose ne va pas" et lui demande de la rejoindre à l’entrée du festival.

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Lorsque Félicien Bogaerts la retrouve, elle lui indique s’être fait toucher de manière inappropriée et ce, à plusieurs reprises, par un inconnu. Des gestes obscènes – une agression sexuelle – que l’homme aurait par ailleurs répétés avec "trois autres adolescentes, au minimum".

La jeune femme, ayant pu apercevoir le visage de son agresseur, le désigne avec certitude, ce qui permet à son frère aîné d’attraper l’individu par le bras et de le conduire jusqu’à l’équipe de sécurité présente sur place. Cette dernière laisse pourtant l’homme repartir au bout de quelques secondes, ce qui interpelle particulièrement le journaliste, qui mobilise alors les forces de police. Même réaction de leur côté : l’agresseur est réhabilité au sein du festival sans plus de discussion, nullement inquiété pour ses agissements. Les victimes, en revanche, ne sont pas prises en charge ni redirigées vers une personne-ressource.

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Une publication partagée par Félicien Bogaerts (@felicienbogaerts)

Si Félicien Bogaerts a décidé de partager les faits sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’il s’agit là "d’un événement public, avec des questions d’intérêt public, qu’il faut pouvoir traiter en public". Nulle volonté, selon ses dires, de nuire à l’image de l’Inc’Rock en particulier, mais bien le souhait de mettre en avant la problématique que représentent les agressions sexistes et sexuelles – et surtout leur prise en charge – au sein d’évènements de ce genre et d’induire "une réflexion à grande échelle, que l’on doit avoir à l’approche de la saison des festivals".

La sécurité représente 10% du budget que nous allouons au festival

Pour l’animateur, mobiliser d’importantes forces de sécurité et la vidéosurveillance ne suffit pas. C’est au niveau de la formation de ces gardien·nes de l’ordre qu’une sensibilisation à ce type de violences doit être effectuée. L'agence de sécurité présente sur place a été contactée et n'a pas répondu à nos questions.

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Une formation incomplète des services de sécurité ?
Pour Benoît Malevé, directeur de l’Inc’Rock, tout avait pourtant été mis en place par le comité organisateur pour garantir la sécurité des festivalier·ères et leur prise en charge en cas de besoin. "La sécurité représente 10% du budget que nous allouons au festival. L’Aide à la Jeunesse en Milieu Ouvert (AMO) et un planning familial étaient sur place, de même que la Croix Rouge".

L’Inc’Rock s’inscrivait de surcroît dans la "dynamique Festi’Safe, avec une tolérance zéro en ce qui concerne la délinquance sexuelle". Une personne était d’ailleurs chargée de le rappeler au micro avant le début des concerts. Pour le directeur, l’intégrité des jeunes faisait partie des priorités absolues. Selon lui toujours, si les forces de police et de sécurité ne sont pas intervenues, c’est parce que l’individu interpellé "n’avait que 16 ans et semblait totalement déboussolé". La police aurait simplement relevé son identité et n’aurait pas jugé opportun de sanctionner le jeune homme. Edit du 6 mai 2023 : Contacté par nos soins, le chef de corps de la zone de Police Ardennes brabançonnes, Laurent Broucker, explique être en train de faire toute la lumière sur les événements, en contactant les agents qui étaient sur le terrain ce jour-là.

Se retrouver face à ce type de réaction de la part des figures d’autorité est malheureusement fréquent pour Éléonore Goffin, membre du collectif À Nous la Nuit – organisation veillant à la sécurité de tous·tes en milieu festif. Pour elle, le manque de prise en charge effective des victimes de violences d’ordre sexuel est dû à une formation incomplète des services de sécurité, qui font malgré tout leur travail.

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À Nous La Nuit a d’ailleurs participé à l’élaboration d’un projet de loi visant à mettre à jour la formation des vigiles. Le collectif assure aussi l’écolage de personnes-ressources au sein des équipes des festivals, mais cela prend du temps. Une prise en charge de qualité se prépare donc bien en amont, afin de pouvoir recevoir au mieux les victimes et leur témoignage.

Si cela n’a pas été le cas pour la jeune sœur de Félicien Bogaerts, cette dernière surmonte tout de même l’événement avec beaucoup de courage. Il concède cependant que cela peut ne pas être possible pour toutes les victimes. Par son intervention publique, l’animateur souhaite ainsi faire bouger les lignes et conscientiser le grand public, afin que cet été, la fête puisse être plus folle, et surtout plus safe, pour tout le monde.

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https://www.rtbf.be/article/agressions-sexuelles-a-lincrock-comment-mieux-assurer-la-securite-des-festivalieres-11192397

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Le Japon post-#metoo découvre les vertus des coordinatrices d'intimité

30 Avril 2023, 21:53pm

Publié par hugo

 Le Japon post-#metoo découvre les vertus des coordinatrices d'intimité
Détail de l'affiche de <em>L'empire des sens</em>, film de Nagisa Ōshima sorti en 1976
Détail de l'affiche de L'empire des sens, film de Nagisa Ōshima sorti en 1976
Détail de l'affiche de <em>L'empire des sens</em>, film de Nagisa Ōshima sorti en 1976Détail de l'affiche du film de François Truffaut <em>Baisers Volés (</em>1968)
27 AVR 2023
 Mise à jour 27.04.2023 à 12:31 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
Désamorcer les crises, prévenir les abus et mettre tout le monde à l'aise pour tourner les scènes intimes sur les plateaux de cinéma : telles sont les missions des coordinatrices d'intimité. Essentiellement féminine, cette nouvelle profession née dans l'Amérique post-#metoo perce maintenant au Japon.
Assise à côté du réalisateur, Momoko Nishiyama observe sur l'écran de contrôle un acteur déshabillant sa partenaire. Elle est l'une des deux premières "coordinatrices d'intimité" du Japon, où l'industrie audiovisuelle a été secouée ces derniers mois par des accusations d'agressions sexuelles. Engagée sur des tournages pour le cinéma ou la télévision, comme pour cette série aux nombreuses scènes "intimes" filmée près de Tokyo, elle veille au bien-être des acteurs en servant d'interface avec le réalisateur, qu'elle aide à mettre en images sa vision.

Aux Etats-Unis, tout le monde sait ce qu'est une coordinatrice d'intimité, mais au Japon je dois expliquer ce que je fais.

Momoko Nishiyama, coordinatrice d'intimité

Cette profession, de plus en plus courante sur les tournages hollywoodiens depuis le mouvement #MeToo né de l'affaire Harvey Weinstein en 2017, est encore balbutiante dans l'archipel nippon. "Aux Etats-Unis, tout le monde sait ce qu'est une coordinatrice d'intimité, mais au Japon je dois expliquer ce que je fais, que je ne suis pas l'ennemie du réalisateur", dit Momoko Nishiyama, 43 ans.

Anticipation, facilitation
Son travail commence avant le tournage par une lecture attentive du script : "Je dis au réalisateur 'il est écrit que A enlace B, est-ce que ça va plus loin ? Jusqu'où se déshabillent-ils ?'" Elle s'entretient ensuite avec chaque acteur et actrice pour lui demander ses limites : "C'est une scène sans soutien-gorge. Si on ne voit pas votre poitrine êtes-vous d'accord ?"


"Grâce à sa présence, les échanges étaient plus faciles", confie Asuka Kawazu, 23 ans, l'une des actrices de la série. Sans coordinatrice d'intimité, "il arrive qu'on s'aperçoive le jour du tournage qu'on va plus loin que ce qui était prévu". La présence de Momoko Nishiyama "nous fait sentir qu'on prend soin de nous", ajoute l'actrice.
Une relation plus égalitaire 
Le réalisateur, Kenji Kuwashima, apprécie lui que la coordinatrice "défende les deux parties. Finalement tout le monde veut la même chose : fabriquer la meilleure production possible... Jusqu'à maintenant il y avait une relation assez verticale où le réalisateur disait : 'fais ça', mais elle devient plus égalitaire et les deux côtés en sortent grandis".

Pour tourner des scènes réalistes tout en protégeant les acteurs, Momoko Nishiyama ne se déplace jamais sans une panoplie de pads en silicone pour éviter les contacts entre les parties intimes et de maebari, des cache-sexes fabriqués sur mesure.
Elle sort d'un sac des culottes et strings de toutes formes dans plusieurs nuances de beige, pour s'adapter au mieux à chaque situation. "J'en ai toujours une trentaine avec moi", rit-elle.
Adapter, mais pas trop
Momoko Nishiyama a suivi en 2020 des cours en ligne organisés aux Etats-Unis pour se former à son nouveau métier, qu'elle adapte aux tournages japonais. "Je fais aussi attention de ne pas trop l'adapter, car cela empêcherait les nécessaires changements à la façon de faire japonaise", précise-t-elle.

Elles veillent à la sécurité et à la dignité des acteurs et de l'équipe pour créer une atmosphère dissuadant le harcèlement.

Miwa Nishikawa, réalisatrice

Ces derniers mois, les médias nippons ont relayé les accusations d'agressions sexuelles de plusieurs actrices, provoquant une réaction indignée d'un collectif de cinéastes, dont Koji Fukada, prix du jury au Festival du cinéma de Cannes 2016 pour Harmonium et Hirokazu Kore-eda, présent à Cannes en 2023 avec Monster et lauréat de la Palme d'or en 2018 pour Une affaire de famille. 

"Nous avons été choqués" par les faits rapportés et l'absence de réaction de l'industrie, explique Miwa Nishikawa, membre de ce collectif, qui a dénoncé les "actes impardonnables" des cinéastes abusant de leur statut pour commettre des violences. "Nous avons pensé que cela permettrait de faciliter la prise de parole", ajoute la réalisatrice de Under the Open Sky, estimant que le harcèlement "a toujours été là, sous la surface". 

"Malheureusement, contrairement à l'Occident ou la Corée du Sud où le mouvement #metoo a pris, l'industrie japonaise n'a pas su évoluer", signe, selon Miwa Nishikawa, "d'un manque de solidarité entre les travailleurs de l'industrie et d'une structure qui les unirait et les protégerait".
Effet dissuasif
<p>Miwa Nishikawa en 2016, au Festival du film de Rome où elle présentait son film <em>Nagai Iiwake</em>.</p>
Miwa Nishikawa en 2016, au Festival du film de Rome où elle présentait son film Nagai Iiwake.

©AP Photo/Domenico Stinellis
Le collectif appelle à la mise en place de formations et de règles à l'échelle de l'industrie pour encadrer castings et tournages, et à la généralisation des coordinatrices d'intimité. Selon Miwa Nishikawa, il serait cependant naïf de croire que la seule présence de ces coordinatrices va faire cesser le harcèlement sexuel. Mais leur présence montre à tous "qu'elles veillent à la sécurité et à la dignité des acteurs et de l'équipe", ce qui peut créer "une atmosphère dissuadant le harcèlement", pense la cinéaste.

Momoko Nishiyama avoue se sentir parfois "un peu impuissante" face à l'inertie de l'industrie pour combattre le harcèlement : "Il y a des gens qui veulent changer les choses, et de plus en plus de plateaux de tournage à l'atmosphère saine, mais je me dis qu'il faut que ça change davantage".

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TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
 Mise à jour 27.04.2023 à 12:31
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https://information.tv5monde.com/terriennes/le-japon-post-metoo-decouvre-les-vertus-des-coordinatrices-d-intimite-489641

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Lutte contre le sexisme : quel rôle pour les journalistes ?

23 Avril 2023, 02:54am

Publié par hugo

 Lutte contre le sexisme : quel rôle pour les journalistes ?
De gauche à droite : Safia Kessas, Rose Lamy, Anne-Marie Impe
© Olivia Droeshaut et Romain Garcin

hier à 13:00

Temps de lecture12 min
Par Amélie Bruers, journaliste à la rédaction Info, pour Inside
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"Dérapages", jeux de mots graveleux et empathie avec l’accusé : les journalistes font-ils le jeu du sexisme ? C’est la question que se pose Rose Lamy depuis 2019 sur son compte Instagram "Préparez-vous pour la bagarre". Elle y recense des exemples de traitements médiatiques sexistes, en France d’abord et dans l’ensemble de la francophonie, ensuite.

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Rose Lamy est française mais elle est venue écrire son troisième essai en Belgique. Je l’ai rencontrée à Bruxelles. Nous avons discuté de l’impact de son compte Instagram et de son livre "Défaire le discours sexiste dans les médias" sur les rédactions et les écoles de journalisme. Pour croiser son propos avec ce qu’il se passe en Belgique, j’ai également parlé du traitement médiatique des violences faites aux femmes avec Anne-Marie Impe, journaliste indépendante, essayiste et co-rédactrice du guide pratique "Comment informer sur les violences contre les femmes ?" et Safia Kessas, journaliste, réalisatrice, responsable du média féministe Les Grenades et responsable Diversité à la RTBF.


© Tous droits réservés
L’humour qui déshumanise
"Six mois de prison pour le boulanger de Rebecq qui aimait (trop) les miches", c’est l’un des exemples belges que pointe Rose Lamy. Ce titre fait référence à la condamnation pour violences sexuelles d’un boulanger envers l’une de ses employées. "C’est dénigrant pour les victimes, c’est déshumanisant", déplore Rose Lamy.

"Le fait de blaguer des violences, ça les banalise. On ne parle pas des faits juridiques quand on fait ça. Un journaliste doit rapporter des faits, des plaintes, des instructions en cours ou des procès rendus. On ne peut pas appeler 'pétrissage de miches' ce qui relève d’une agression sexuelle. En déshumanisant de la sorte la victime, on ne peut même pas se connecter le cerveau en se disant qu’elle a souffert. On rit de la blague, on ne voit pas la violence. Ça devient un moyen de rire plutôt que d’informer".


© photo du Guide pratique édité par l’AJP
Casser les mythes autour des violences sexistes et sexuelles
Hors du monde académique, Rose Lamy décrypte l’impact des mots choisis par les journalistes pour parler des affaires de féminicides, de violences psychologiques, physiques et sexuelles envers les femmes. Cette ancienne communicante pour la SNCF a commencé à s’intéresser au traitement des violences sexistes sur une page Instagram, créée pour "arrêter de ne parler que de ça à ses proches".

Aujourd’hui, la page est suivie par 220.000 personnes et est devenue une référence dans l’observation et le décryptage du langage médiatique autour des violences sexistes et sexuelles. "Je me suis lancée sans grand projet, juste avec l’idée de collecter et partager. Ma thèse de départ, c’est qu’il y a un langage dominant à l’endroit du sexisme. Dans les faits, cela empêche la prise en compte de la réalité des violences et cela empêche la recherche de la vérité. Le fait de minimiser les violences, de déresponsabiliser les agresseurs nous abreuve de mythes porteurs d’une idéologie et nous empêche de voir la réalité d’une situation".

Capture d’écran du compte Instagram "Préparez-vous pour la bagarre"
Capture d’écran du compte Instagram "Préparez-vous pour la bagarre" © Rose Lamy
Romantisation et victim blaming
Dans les observations de Rose Lamy, il y a notamment le fait de romantiser les agressions sexistes et sexuelles ; nous avons tous déjà lu des phrases telles que 'Il était fou amoureux', 'Il la trouvait jolie' ou encore 'Il n’a pas supporté la rupture' pour contextualiser ou justifier des féminicides. Cet exemple est encore sorti récemment dans un journal français pour relater un féminicide à Paris ; les morceaux du corps de la victime ont été retrouvés dans un sac-poubelle dans le parc des Buttes-Chaumont.

"Le journaliste a repris la justification de l’accusé : 'Il l’a mise là parce que c’est l’un des plus beaux parcs de Paris'", détaille Rose Lamy. "Cette phrase n’est absolument pas remise en question dans la suite de l’article pour expliquer que cela romantise et enlève la dimension violente. À long terme, ce genre de justifications peut orienter la justice. Ça prépare l’opinion en cas de procès aux Assises, ça prépare les futurs jurés à avoir de l’empathie pour l’accusé. Et ça enferme cette idée que dans les féminicides, il y a de l’amour. Ce n’est absolument pas rationnel ni neutre. C’est presqu’idéologique".

Cette romantisation va souvent de pair avec le "victim blaming", le fait de faire porter à la victime la responsabilité de la violence. "Si je devais pointer un fait précis, je mettrais en évidence le traitement médiatique de l’affaire Daval. Un vrai cas d’école", raconte Safia Kessas, journaliste et créatrice du média féministe Les Grenades. "J’ai écrit un papier à cette époque en 2018. On a présenté l’assassin d’Alexia comme un 'homme en larmes', 'la deuxième victime', on a dit qu’il était 'sous pression', que c’était arrivé 'par accident'. Le drame conjugal a été utilisé pour décrire les faits. Certains médias ont servi de caisse de résonance, voire de tribune au discours de victimisation de l’avocat de la défense : 'Jonathan va être jugé pour 3-4 secondes de sa vie, ce n’est pas un mauvais homme'. Mais pour étrangler, déplacer le corps de sa femme et le brûler, il a fallu plus que 3-4 secondes. La victime a été blâmée pour son comportement qui aurait poussé à bout l’assassin. Bref, ce cas-là, c’était un festival", se souvient la réalisatrice.

Rose Lamy développe cette responsabilisation de la victime dans son essai : "La violence physique et la mort sont présentées comme moins importante que les souffrances narcissiques de l’homme jaloux, et ce relativisme est très présent dans les médias". L’autrice illustre ce positionnement avec cet exemple sur les agressions sexuelles dans le milieu du judo français : "'Les témoignages de violences sexuelles qui fragilisent le judo français'. Vous avez bien lu : ce sont les témoignages et non les violences des agresseurs qui portent atteinte au bon fonctionnement de judo français".

Extrait du livre de Rose Lamy "Défaire le discours sexiste dans les médias"
Extrait du livre de Rose Lamy "Défaire le discours sexiste dans les médias" © Rose Lamy
Échanger avec les journalistes
Depuis quatre ans, à chaque fois qu’elle observe un contenu problématique, Rose Lamy poste l’extrait concerné sur son compte Instagram et analyse le problème en interpellant directement la rédaction concernée. "Au début, les journalistes ne venaient pas du tout me parler. Mais il y a eu des modifications d’articles, des échanges avec des femmes journalistes qui font partie des rédactions incriminées qui me disaient 'merci' d’avoir abordé cette question car elles n’osaient pas".

La sortie de son livre en 2021 a changé la donne et offert une certaine légitimité à l’autrice. "Il y a quelque chose de sacré dans le livre et en plus, le mien est sorti chez un éditeur reconnu. Je ne l’ai pas sorti chez une toute petite maison d’édition taxée de 'wokisme'. J’étais contente d’avoir ces discussions avec les journalistes mais je préfèrerais discuter en amont du problème global plutôt que de perdre du temps à faire du cas par cas", relève l’autrice.

Photo de couverture du guide pratique de l’AJP édité en 2021
Photo de couverture du guide pratique de l’AJP édité en 2021 © AJP
Un guide pratique pour les journalistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Ce problème structurel, il existe aussi en Belgique et c’est pour arrêter de mal-informer sur les violences sexistes que l’AJP a sorti un guide inédit, en novembre 2021 : "Comment informer sur les violences contre les femmes : dix recommandations à l’usage des journalistes".

"Ce guide existe d’abord grâce aux associations féministes", insiste Safia Kessas, qui a participé aux discussions qui ont précédé la rédaction de cet ouvrage à destination des journalistes. "Ce travail collaboratif entre les associations de terrain, le monde académique et les organisations professionnelles est fondamental pour avancer sur ces sujets".

Le guide met à disposition des journalistes dix fiches thématiques qui vont de la prise de conscience du système de violences à l’égard des femmes (qu’est-ce que la culture du viol, le continuum des violences, le masculinisme ?) à l’usage des bons mots (par exemple : pédocriminalité à la place de pédophilie, féminicide et non crime passionnel, victime déclarée à la place de victime présumée) en passant par l’information sur les solutions pour les victimes (insérer des numéros d’aide dans les articles de presse, par exemple).

"La structure du manuel permet deux niveaux de lecture : rapide, grâce aux résumés figurant sous la rubrique 'en bref' qui proposent une série de conseils très concrets, ou approfondie, grâce aux nombreuses explications, exemples et références qui y figurent", explique Anne-Marie Impe, journaliste et rédactrice de ce guide.

Les membres de l’AJP et les rédactions l’ont reçu dans leur boite aux lettres mais il n’est pas contraignant pour les journalistes. "C’est un outil destiné à faciliter la compréhension du phénomène des violences faites aux femmes et à favoriser la réflexion sur la manière de mieux en parler dans les médias", explique Anne-Marie Impe.

"Chaque journaliste reste libre de se saisir – ou pas – des conseils qui y figurent. Toutefois, le fait que le Conseil de déontologie journalistique ait publié en 2021 une recommandation sur le traitement journalistique des violences de genre, renforce le caractère incitatif des conseils qui figurent dans le guide de l’AJP".

Malgré la publication de ce guide, certains médias continuent de mal-informer sur les violences faites aux femmes. "C’est sans doute par méconnaissance du sujet car si tous les journalistes affiliés à l’AJP ont reçu le guide, tous ne l’ont bien sûr pas lu", commence Anne-Marie Impe. "Mais c’est aussi par opportunisme : certains médias savent qu’un titre sensationnaliste voire voyeuriste va leur attirer des clics. Il y a une demande pour ce type de journalisme. Les lecteurs portent donc aussi une part de responsabilité dans les dérives médiatiques", nuance l’essayiste.

Les Grenades, un média pour ne plus ignorer le prisme du genre
À la RTBF, Safia Kessas a amené le sujet du genre sur la table en 2017. "Le genre était impensé dans les rédactions. J’ai décidé de monter ce projet en constatant que ces questions créaient le débat. Un moment, j’ai préféré agir et développer une information avec un traitement médiatique juste plutôt que de pointer les manquements réguliers. C’est ainsi qu’en novembre 2017, la rédaction de la RTBF a pris une recommandation pour l’ensemble de ses journalistes en vue de combattre les violences faites aux femmes. La RTBF a été la première rédaction à s’engager formellement en ce sens".

Les Grenades sont nées en 2019 et ont fait réagir quelque temps après leur lancement. "Certains journalistes nous ont attaqués, sans jamais chercher le dialogue et en essayant de nous discréditer sous prétexte qu’ils détenaient les savoirs et la neutralité. Un concept mis en cause par bon nombre d’experts et d’expertes. Alice Coffin dit de ce concept que c’est la subjectivité des dominants et qu’il vise à maintenir le statu quo. Elsa Dorlin parle de 'prétendue neutralité' qui est en réalité selon elle une posture politique", souligne Safia Kessas.

Récemment, la rédaction des Grenades a pu apporter un autre regard sur un double féminicide à Gouvy, en province de Liège : celui de Ann Lawrence Durviaux et Nathalie Maillet par le mari de cette dernière. "Le traitement médiatique a été problématique", analyse Safia Kessas. "On pouvait lire des choses comme ‘Nathalie Maillet tuée par son mari : il l’a surprise au lit avec sa maîtresse !’ ou un autre article évoquant un ‘secret de polichinelle’sur l’attirance de Nathalie Maillet pour les femmes. Les Grenades ont été à contrecourant. La journaliste Camille Wernaers a parlé aux proches et nous avons raconté une tout autre histoire, nous avons nommé la potentielle portée lesbophobe des assassinats. Ce traitement médiatique a d’ailleurs été récompensé par un OUTd’OR en 2021".

Compte instagram "Préparez-vous pour la bagarre"

« La neutralité des dominants »
Ce recours à une supposée neutralité, Rose Lamy l’analyse à plusieurs reprises dans son essai et l’illustre notamment dans la couverture médiatique des procès de violences sexistes et sexuelles. "Dans cette histoire de se croire neutre et objectif dans la manière de raconter les violences, on peut très vite voir qu’un point de vue est défendu. Et je pense que ça échappe complètement à la conscience des gens qui écrivent", commence l’autrice. "Il y a, par exemple, le choix de mettre le point de vue de l’accusé en titre ou en exergue. Je prends l’exemple d’un agriculteur accusé d’agression sexuelle sur sa stagiaire. Le jugement est rendu : il est coupable. Dans un média, on lit : 'le dérapage de l’agriculteur'. Ce mot 'dérapage', c’est le mot de l’agriculteur, du coupable qui reconnait le jugement et qui présente ses excuses dans l’article. 'Dérapage', ce n’est pas un terme juridique. Mais le journaliste décide de mettre ça en titre. Ce n’est ni objectif ni neutre. C’est un récit orienté par un point de vue externe. C’est exactement la même chose quand le journaliste fait le choix de prendre les paroles d’un avocat pour un fait. Il est logique qu’un avocat défende son client. Ce n’est pas logique qu’un journaliste reprenne cette défense comme un fait".

Former les futurs journalistes
Pour les trois expertes, si l’on veut sortir du traitement médiatique sexiste, il faut continuer à informer les journalistes en activité et évidemment, mieux former les étudiants. "Ce sujet n’est pas suffisamment pris en compte dans les écoles de journalisme", déplore Anne-Marie Impe. "Elles organisent des tables rondes et autres événements de sensibilisation à l’occasion du 8 mars, par exemple, ce qui est un premier pas dans la bonne direction. Toutefois, je pense qu’il faudrait intégrer dans les programmes de cours de toutes les écoles de journalisme un atelier ou un module de quelques heures qui aborderait comment couvrir de manière éthique et pertinente les violences faites aux femmes".

En France, Rose Lamy a été approchée par des associations d’étudiants pour apporter son expertise au cursus de journalisme mais elle s’est retrouvée confrontée au refus des directions. "C’est toujours cette histoire de fausse neutralité. Quand des associations d’étudiants veulent faire rentrer mon livre, il y a un refus des institutions de faire rentrer quelque chose qui serait d’idéologique dans les écoles. C’est le mythe de la neutralité. C’est la neutralité et l’objectivité d’une partie de la population face à tout le reste qui serait militant. Ils ont des formations et des usages qui se transmettent, qui ont une histoire. Tout ce qui les confronte peut être jugé comme militant. Mais je pense qu’on a des choses à dire en dehors du cursus universitaire. Je ne sais pas si c’est ma place d’aller dans les écoles. Je ne rêve pas du tout d’être journaliste, j’aime mon point de vue de citoyenne, de lectrice de médias et de femme qui refuse qu’on parle de moi comme ça publiquement".

« Ringardiser le crime passionnel »
En Belgique, le vocabulaire et le traitement médiatique des violences sexistes et sexuelles va de pair avec l’évolution de la loi. Dernièrement, plusieurs avancées demandées par les associations de victimes et féministes ont abouti à un projet de loi : le mot 'féminicide' est rentré dans le vocabulaire, la notion de consentement fait partie de la réforme du code pénal. "Il est évident que depuis #metoo, certaines choses ont évolué dans le bon sens", salue Safia Kessas.

"Les efforts en matière de prise en charge institutionnelle, judiciaire et de réparation ont été faits même si les obstacles sont encore nombreux. #metoo a permis l’objectivation de situations avec une caisse de résonnance dans d’autres milieux que le cinéma (la politique, le monde de la nuit, l’enseignement, …). Aujourd’hui nous constatons que les sujets que les Grenades traitaient à leurs débuts sont traités par les rédactions aujourd’hui. On inclut une dimension genre dans les sujets économiques et sociétaux également. Je pense que les choses évoluent. Mais le chemin est encore long".

En France aussi, les journalistes qui hier, dénonçaient un 'militantisme féministe', utilisent aujourd’hui les bons mots pour parler des violences sexistes. "Le terme 'Crime passionnel' a, par exemple, été bien ringardisé", se réjouit Rose Lamy. "Les gens s’en rendent compte maintenant. Récemment, un homme a dit que les féminicides constituent un crime de possession. On a failli tomber par terre. On a réussi à politiser le féminicide. C’est dans la tête de tout le monde que ce ne constitue pas un crime d’amour et ça, c’est central. En utilisant le bon mot, tu visibilises un phénomène de société et le décompte devient insupportable à lire".

Extrait du livre "Défaire le discours sexiste dans les médias"
Extrait du livre "Défaire le discours sexiste dans les médias" © Rose Lamy
Un problème de société, pas seulement de médias
Car si les médias ont la responsabilité de traiter correctement les faits de violences sexistes et sexuelles, c’est aussi parce que cette violence ne faiblit pas. "Les médias jouent un rôle essentiel dans la formation des imaginaires collectifs", confirme Anne-Marie Impe. "Un traitement journalistique éthique et pertinent des violences contre les femmes peut donc contribuer à changer la perception que les citoyens ont du phénomène : non, les violences ne sont pas des affaires intrafamiliales privées, mais bien un problème de société, grave et récurrent. En prendre conscience constitue un premier pas pour lutter contre ces violences. Il ne faut toutefois pas se tromper de cible en s’en prenant exclusivement aux médias, parfois sans nuances. C’est la violence contre les femmes qui est systémique et qu’il faut dénoncer. Les médias ne sont que le reflet de la société, dont tous les corps institués (police, justice, universités…) ont tendance à minimiser les violences, à mettre la parole des femmes en doute, à étouffer leurs plaintes ou à les classer sans suite. C’est contre cette posture patriarcale qu’il faut lutter", conclut la journaliste.

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https://www.rtbf.be/article/lutte-contre-le-sexisme-quel-role-pour-les-journalistes-11185414

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Harcèlement et agressions à la salle de sport : elles racontent ce qu'elles subissent | Speech

17 Avril 2023, 21:48pm

Publié par hugo

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Harcèlement et agressions à la salle de sport : elles racontent ce qu'elles subissent | Speech

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14 256 vues  17 avr. 2023
"Quand on fait notre séance de sport, on n'a pas envie d'être dérangées"

Mansplaining, propos, gestes et regards déplacés : trois jeunes femmes racontent le harcèlement et les agressions qu’elles subissent à la salle de sport.

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