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femmes

L’hymne des femmes Sur l’air du Chant des marais , femmes, feminisme, chanson ,

8 Avril 2021, 01:56am

Publié par hugo

 L’hymne des femmes
Sur l’air du Chant des marais
Nous qui sommes sans passé, les femmes,
Nous qui n’avons pas d’histoire [1],
Depuis la nuit des temps, les femmes,
Nous sommes le continent noir [2].
 
Refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout !
 
Asservies, humiliées, les femmes,
Achetées, vendues, violées,
Dans toutes les maisons, les femmes,
Hors du monde reléguées.
 
Refrain
 
Seules dans notre malheur, les femmes,
L’une de l’autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes,
Et de nos sœurs séparées.
 
Refrain
 
Le temps de la colère, les femmes,
Notre temps, est arrivé,
Connaissons notre force, les femmes,
Découvrons-nous des milliers !
 
Refrain
 
Reconnaissons-nous, les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes,
Ensemble, Révoltons-nous !
 
Refrain

L’hymne des femmes chanté par la Compagnie Jolie Môme, 2012
L’Hymne des femmes est une chanson créée collectivement en mars 1971 par des militantes féministes à Paris. Elle est devenue un emblème du Mouvement de libération des femmes (MLF) et plus généralement des luttes féministes francophones. Les paroles sont interprétées sur l’air du Chant des marais. Écoutez aussi cette interprétation, par les Choraleuses, en 2010.

Pour en savoir plus :

Hymne du MLF (Dictionnaire personnel du féminisme), Biscuits de fortune.
« Debout les femmes ! » L’hymne féministe va devenir un tube. On parie ?, L’Obs, 2017.
[1] Invisibilisées, les femmes sont les grandes oubliées de l’Histoire. C’est au début des années 70, dans la foulée des mouvements de libération des femmes, qui chantent cet hymne, que naît la recherche en Histoire des femmes.

[2] Au sens figuré « continent noir » désigne ici cette portion inapparente ou inconnue de l’humanité que constituent les femmes. C’est en effet par cette expression que Freud désigne « la vie sexuée de la femme adulte », que la psychanalyse ne parvient pas à comprendre.

MLF 1971

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http://8mars.info/hymne-des-femmes
 

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Violences conjugales : traumatismes crâniens, les coups oubliés , femmes, feminisme, sante , violences, conjugales

3 Avril 2021, 23:43pm

Publié par hugo

 Violences conjugales : traumatismes crâniens, les coups oubliés
Une femme sur trois sera victime de violence conjugale au cours de sa vie. Et elles sont très nombreuses à souffrir d’un traumatisme crânien. Danielle Hébert est l'une d'elle.  
Une femme sur trois sera victime de violence conjugale au cours de sa vie. Et elles sont très nombreuses à souffrir d’un traumatisme crânien. Danielle Hébert est l'une d'elle.  
©Radio Canada/Ivanoh Demers
29 MAR 2021
 Mise à jour 29.03.2021 à 13:02 par 
Terriennes
 
Esther Normand et de Catherine Varga de Radio Canada
Les traumatismes crâniens chez les femmes victimes de violence conjugale représentent un problème de santé publique majeur. Un fléau que des experts appellent l’épidémie silencieuse. Ces blessures passent trop souvent sous le radar des professionnels de la santé. Dans bien des cas, les victimes elles-mêmes ignorent leur condition. Pourtant, elles risquent des séquelles à court et à long terme en raison des coups répétés qu’elles reçoivent parfois et ce, pendant des années.
Au printemps 2016, Danielle Hébert a 51 ans quand elle reçoit un message Facebook d’un copain qui a fait battre son cœur il y a 40 ans. Son premier "puppy love", comme elle l’appelle. "J'étais sur un petit nuage. Oui, j'avais fait de belles retrouvailles".

Trois mois après le début de leur relation, il exige que cette mère de trois filles quitte sa région pour s’installer chez lui près de Québec. Tout va trop vite. Elle n’est pas prête.

Le terme qu'il a utilisé c'est : je t'aurais décroché la lune puis les étoiles, puis toi tu craches sur mon amour, il va y avoir un prix à payer pour ça.

Danielle Hébert
C’est le début de sept mois d’enfer. "Il n'y a pas eu de pause au niveau physique par la suite. [...] Ça a toujours juste continué à dégénérer à en venir à un viol, à une séquestration, puis à des coups, dont un traumatisme crânien sévère", décrit-elle.

Danielle Hébert a été prisonnière d'une relation de couple violente.
Danielle Hébert a été prisonnière d'une relation de couple violente.
©Radio Canada/ Ivanoh Demers
Une épidémie silencieuse
Une femme sur trois sera victime de violence conjugale au cours de sa vie. Et elles sont très nombreuses à souffrir d’un traumatisme crânien. Une crise de santé publique majeure passée sous silence.

Par contre, depuis une vingtaine d'années, on surveille étroitement les athlètes et les jeunes qui subissent un traumatisme crânien en pratiquant un sport. On applique des protocoles stricts, on traite rapidement les symptômes et on offre une panoplie de programmes de prévention. Mais rien de tout cela pour les femmes victimes de violence conjugale. Pourtant, elles sont plus de 200 000 chaque année au Canada à vivre avec les conséquences d’un traumatisme crânien provoqué par les coups de leur conjoint.

Quand vous considérez l’ampleur du problème et le silence qui l’entoure, vous avez créé l’une des pires crises de santé publique que l’on ait vue depuis longtemps, mais elle n’obtient aucune reconnaissance.

Lin Haag, chercheuse, Université Wilfrid-Laurier, Ontario
La doctorante en travail social Lin Haag est une pionnière dans la recherche sur le sujet au Canada. Elle en a fait son cheval de bataille. "Quand vous considérez l’ampleur du problème et le silence qui l’entoure, vous avez créé l’une des pires crises de santé publique que l’on ait vue depuis longtemps, mais elle n’obtient aucune reconnaissance", explique-t-elle.

Pour Danielle, le cauchemar prend fin quand un voisin entend ses cris de détresse et compose le 911. C’était il y a quatre ans, mais le souvenir de sa tête qui se fracasse sur le plancher ne s’efface pas. "Il m'a prise comme un sac à patates, puis il m'a lancée sur le sofa dans le salon, puis il m'a dit : 'Je vais checker aux 15 minutes si tu respires encore […]'. J'étais inerte, mais mon cerveau fonctionnait encore". Pour tenter de reprendre pied, elle passe huit mois et demi dans une maison d’hébergement.

J'avais toujours le vertige, quand je commençais à marcher, je perdais le ballant vers la gauche [...]. Je n'avais pas beaucoup d'élocution, aucune concentration. Plus capable de faire des mots cachés, des mots croisés.

Danielle Hébert
Le neuropsychologue clinicien et professeur au Département de chirurgie de l’Université de Montréal Louis De Beaumont précise que lorsqu'on reçoit "un coup à la tête très fort avec un certain angle, le cerveau va se promener dans la boîte crânienne et aller se heurter contre les parois de la boîte crânienne [...]. Il peut y avoir une diminution de la connexion dans différentes régions du cerveau qui vont résulter ensuite à une perte fonctionnelle pour la personne, donc avoir des séquelles cognitives".

Il juge la situation très inquiétante : "Les chiffres sont mirobolants. C'est effectivement une très vaste proportion de femmes qui vont subir de la violence conjugale dans leur vie. C'est triste. C'est sous-étudié, surtout les séquelles de cela".

Gestes sournois, conséquences graves
Une menace plus sournoise guette les victimes : la répétition de petits coups à la tête. Selon Lin Haag, "une des leçons que l'on peut tirer du sport est la gravité des blessures répétitives et l'importance de les éviter [...]. Nous pensons que ce facteur augmente le risque pour les femmes exposées à la violence de leur conjoint [...]. Dans bien des cas, elles se retrouvent de nouveau dans une situation de violence dans les heures, les jours ou les semaines qui suivent".

Comme le décrit Louis De Beaumont, "si quelqu'un me donnait une taloche, par exemple, en arrière de la tête, mon cerveau quand même bougerait dans la boîte crânienne, pas suffisamment pour que j'aie des symptômes d'une commotion cérébrale, mais assez peut-être pour faire du dommage si ce nombre de coups là s'accumule". Donc, s’il y a 100, 200 épisodes violents, les dommages s'accumulent dans le cerveau de la victime.

Dans le monde du sport professionnel et amateur, on connaît aujourd’hui l’importance de prévenir les coups répétés à la tête. Et de tenir les sportifs à l’écart du jeu pour favoriser leur guérison.

Nos premières analyses nous indiquent que les femmes qui ont subi un traumatisme crânien lié à la violence de leur conjoint présentent un plus grand nombre de symptômes que les jeunes athlètes qui viennent de subir une commotion cérébrale.

Paul Van Donkelaar, professeur et chercheur en neurosciences cliniques à l’Université de la Colombie-Britannique à Kelowna
Paul Van Donkelaar, chercheur à l’Université de la Colombie-Britannique à Kelowna, étudiait les commotions cérébrales chez les sportifs quand il a rencontré Karen Mason. Elle dirigeait une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Ils réalisent aujourd’hui un des rares projets de recherche dans le domaine au Canada, SOAR. "Nos premières analyses nous indiquent que les femmes qui ont subi un traumatisme crânien lié à la violence de leur conjoint présentent un plus grand nombre de symptômes que les jeunes athlètes qui viennent de subir une commotion cérébrale", précise-t-il.

Pour Karen Mason, co-fondatrice et directrice du centre de recherche sur les survivantes de la violence et des traumatismes crâniens SOAR, les coups répétés à la tête peuvent expliquer qu’une femme n’arrive pas à s’organiser pour quitter son agresseur. "Lorsqu’on y ajoute un traumatisme crânien, vous avez là une femme qui ne peut pas fonctionner à pleine capacité. Ça pourrait donc l'amener à rester plus longtemps et à subir d’autres blessures". Elle ajoute : "Les femmes nous disent souvent 'j’ai des trous de mémoire. J’oublie des rendez-vous. J'emmène mes enfants à l'école en retard. Je dors mal. Je ne suis pas organisée. J'ai du mal à gérer mes émotions.' Plusieurs femmes nous ont dit qu'elles ont toujours cru que c'était de leur faute, ce que leur partenaire leur a dit pendant des années : qu'elles sont stupides, incompétentes, de mauvaises mères. Mais on n’a jamais pensé qu'elles pouvaient souffrir d'une blessure physique".

Le rôle des hormones suscite en ce moment de l'intérêt chez les chercheurs. "Comparativement aux hommes, les femmes vont subir des effets à plus long terme des commotions cérébrales, donc leurs symptômes vont tendre à durer plus longtemps et à être plus sévères", explique Louis de Beaumont. En clair, les séquelles chez ces femmes dépendent de la phase du cycle menstruel où elles reçoivent des coups à la tête.

La violence conjugale implique souvent la strangulation. Cela pose de grands risques pour la victime qui peut en mourir ou subir de graves blessures au cerveau. "Quand on coupe la circulation du sang et l'apport d'oxygène au cerveau, ça peut très vite provoquer un traumatisme crânien, sans même laisser de marque sur la gorge. [...] Les femmes elles-mêmes ne sont pas conscientes de ces risques", selon Lin Haag.

Danielle a été étranglée à de nombreuses reprises par son ex-conjoint. "C'est toujours deux mains à la gorge soit sur le lit, soit au mur [...] qui m'empêchent de respirer. J'ai perdu connaissance souvent […]. Je ne pense pas qu'on ait vraiment passé de journées entre juillet et janvier sans que j'aie été tenue au mur".

Une femme sur trois sera victime de violence conjugale au cours de sa vie. Danielle Hebert a été étranglée à de nombreuses reprises par son ex-conjoint
Une femme sur trois sera victime de violence conjugale au cours de sa vie. Danielle Hebert a été étranglée à de nombreuses reprises par son ex-conjoint
©Radio Canada / Ivanoh Demers
Une réalité qui passe sous le radar
D’après la directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, Manon Monastesse, les professionnels de la santé devraient être plus à l’affût. "Dans le milieu médical, où est ce qu'on va beaucoup morceler, on ne fait pas le lien entre l'impact de ces traumatismes crâniens là, de ces strangulations-là, dans un contexte de violence conjugale."

Quand il y a des traumatismes [...], les femmes ne vont pas arriver en salle d'urgence puis dire : je suis victime de violence conjugale, je me fais étrangler régulièrement par mon conjoint. Elles ne vont pas divulguer de façon automatique ce genre de traumatisme. Elles vont dire : ah, je suis tombée en bas des escaliers.

​Manon Monastesse, directrice générale, Fédération des maisons d’hébergement pour femmes
À ses yeux, les médecins ne prennent pas le temps de discuter avec les femmes qui pourraient être aux prises avec un conjoint violent. "C'est 20 minutes top chrono, ce qui ne favorise pas le dépistage", déplore-t-elle. À l’urgence aussi, on devrait, d’après elle, développer des stratégies pour repérer les victimes, même quand le conjoint les accompagne.

Pour Lin Haag, on se préoccupe davantage des symptômes psychiatriques comme l’anxiété, la dépression et le stress post-traumatique que des symptômes neurologiques. "Si on attribue, par exemple, les maux de tête persistants au stress post-traumatique ou à d’autres problèmes de santé mentale plutôt qu’à une commotion cérébrale, on se prive du soutien et de la réadaptation offerts aux traumatisés crâniens", explique-t-elle.


Dépistage dans les refuges
Lin Haag a développé un site web à l’intention des intervenantes et des victimes dans les maisons d’hébergement. Son objectif : favoriser la conscientisation et l’éducation pour que les intervenantes puissent offrir aux femmes un meilleur soutien.

Karen Mason et Paul Van Donkelaar misent également sur le web pour encourager le dépistage dans les refuges. Récemment, ils ont lancé une formation de 45 minutes, en anglais et en français, destinée aux travailleuses de première ligne.

Au Canada, les intervenantes en maison d’hébergement commencent à se familiariser avec les outils de dépistage destinés aux traumatisés crâniens. Le Refuge pour les femmes de l’ouest de l’île est l’un des premiers au Québec à adopter cette nouvelle approche. On y utilise notamment une grille comprenant des questions posées aux femmes susceptibles d’avoir subi un traumatisme crânien.

Ça vient apaiser cette espèce de distorsion qu'elle vit : je ne suis pas comme avant, je ne me reconnais pas [...]. Ça amène vraiment de la frustration pour la femme, donc là, c'est un outil pour mettre en lumière avec la femme ces répercussions-là de la violence physique.

​Guylaine Simard, directrice, Refuge pour les femmes de l’ouest de l’Île
La directrice, Guylaine Simard, estime que son équipe a un devoir d’investiguer davantage. Quand une intervenante soupçonne un traumatisme crânien, elle propose à la femme de l’accompagner chez le médecin. Pour la victime aussi, cela met un baume sur ses souffrances. Les femmes, selon elle, devraient recevoir le même soutien qu’on offre aux sportifs. "Je l'ai vécu avec mon fils. T'arrives chez la médecin, et là, elle a sa grille, bing, bing [...]. Mais quand t'es victime de violence conjugale, c'est pas comme ça que ça se passe".

En septembre 2019, Danielle McCann, alors ministre de la Santé, et Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation, ont lancé les travaux en vue de la première Stratégie nationale sur les commotions cérébrales. Danielle McCann a parlé d’inclure les personnes âgées, mais aucune mention des femmes aux prises avec un conjoint violent. D’ailleurs, il n’y avait pas de représentant des milieux d’aide aux victimes de violence conjugale parmi les experts qui participaient aux travaux. (Nos demandes d'entrevues ont été refusées, mais dans un courriel, le ministère de la Santé nous assure tenir compte désormais de ces femmes, ndlr). Et dans le dernier plan d’action pour lutter contre la violence conjugale au Québec annoncé en décembre dernier, on ne parle pas non plus des femmes qui subissent un traumatisme crânien aux mains de leur conjoint.

La ministre de la Sécurité publique du Québec, Geneviève Guilbault.
La ministre de la Sécurité publique du Québec, Geneviève Guilbault.
©Radio Canada/ Sylvain Roy Roussel
7 femmes tuées en 7 semaines au Québec

Après les meurtres de sept femmes en sept semaines au Québec dans des contextes de violence conjugale, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, promet davantage de ressources et d'argent pour faire cesser ce fléau, y compris davantage de répression envers ce genre de crimes. Selon  elle, des statistiques préliminaires en la matière montrent une augmentation de 45 % des accusations pour violence conjugale dans la province, doublée d'une hausse de 12 % des signalements de violence conjugale. "Ni le couvre-feu ni aucune des restrictions sanitaires en place ne doivent empêcher les victimes de violence conjugale de fuir et de demander de l'aide", a insisté la ministre.

La ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest travaille actuellement à la mise en oeuvre du plan d'action présenté en décembre par le gouvernement Legault. Dans ce plan, le gouvernement présentait 14 nouvelles mesures qu'il compte prendre pour lutter contre la violence conjugale. Parmi celles-ci, la Sécurité publique devait notamment évaluer la possibilité de recourir à des bracelets électroniques pour surveiller les ex-conjoints violents et les tenir à distance de leur victime.

Avec la pandémie, les cas de violence conjugale augmentent. Les risques de traumatismes crâniens aussi. Manon Monastesse remarque : "Ça, ça nous a beaucoup ébranlées de voir qu’en si peu de temps il y avait une augmentation au niveau de la sévérité des violences qui ont été vécues par ces femmes et ces enfants [...]. On a vu là une aggravation de la violence qu'elles ont vécue à la fois physique, à la fois psychologique".

La répétition des coups à la tête comporte des risques à long terme de développer des maladies neurodégénératives, notamment l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC). L’ETC fait couler beaucoup d’encre depuis une vingtaine d’années; on l’avait alors découverte en étudiant le cerveau d’athlètes professionnels.

L’ex-conjoint de Danielle a été condamné à 30 mois de prison et inscrit au Registre national des délinquants sexuels pour 20 ans. Une mince consolation pour cette femme qui essaie tant bien que mal de se reconstruire. Ces blessures ont bouleversé sa vie quotidienne. "J'ai l'impression que tous ces gens-là voient dans mon front que moi j'ai de la misère juste à faire mon épicerie [...]. Tu pousses ton panier Danielle, tu fais les rangées, tu respires." Cet accès de rage a aussi affecté son gagne-pain. Incapable de se concentrer, elle ne pourra jamais reprendre le travail.

Ce reportage original signé Esther Normand et de Catherine Varga est diffusé dans Enquête sur le site de nos partenaires de Radio-Canada. 

A lire aussi dans Terriennes : 
►Violences contre les femmes : Istanbul quitte la Convention... d'Istanbul et provoque une vague de colère en Turquie
►Aider les victimes de crimes sexuels : le Québec formule ses recommandations
►Violences au sein du couple : la face cachée de la Saint-Valentin
►Violences conjugales : intervenante sociale, une mission essentielle pour l'aide aux victimes
►Journée internationale des violences faites aux femmes : manifestations et bilan du Grenelle
►Consultation citoyenne pour lutter contre les violences domestiques : "Mémo de vie" et autres pistes
►France : nette augmentation des signalements de violences conjugales pendant le confinement
►Violences conjugales et femmes expatriées : la double-peine
Terriennes
 
Esther Normand et de Catherine Varga de Radio Canada
 Mise à jour 29.03.2021 à 13:02
SUR LE MÊME THÈME

https://information.tv5monde.com/terriennes/violences-conjugales-traumatismes-craniens-les-coups-oublies-402538

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Des inégalités d'accès à la santé sexuelle et reproductive exacerbées par la pandémie ,femmes, feminisme, sante , IVG

9 Mars 2021, 11:43am

Publié par hugo

 Des inégalités d'accès à la santé sexuelle et reproductive exacerbées par la pandémie
Des inégalités d'accès à la santé sexuelle et reproductive exacerbées par la pandémie
Des inégalités d'accès à la santé sexuelle et reproductive exacerbées par la pandémie - © Tous droits réservés
 
Une carte blanche collective*
 Publié le lundi 08 mars 2021 à 08h17
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La crise sanitaire actuelle a opéré comme un miroir grossissant d’une série d’inégalités. La santé sexuelle et reproductive ne fait pas exception.


En Belgique, les services extra-hospitaliers en santé sexuelle et reproductive, tels que les centres de planning familial, occupent une place importante dans l’accessibilité effective à la contraception, l’avortement ou encore le suivi des grossesses désirées ou non désirées.

Cet accès a été mis à mal lors de la mise en place du premier confinement. Alors que l’accès aux soins hospitaliers est repensé par les hôpitaux, que certains actes médicaux sont nommés et officiellement déclarés comme essentiels, d’autres comme la prescription d’une contraception, d’urgence ou non, le suivi d’une grossesse non désirée ou les dépistages sont invisibilisés.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Si les centres de planning familial sont identifiés comme services essentiels devant rester ouverts, le manque de communication officielle de la part des autorités autour de la continuité de ces services et de leur importance pour la santé a laissé de nombreuses femmes dans l’incertitude. Par manque d’accès à l’information ou par méconnaissance du système de santé, certaines bénéficiaires ne sont pas venues ou l’ont fait tardivement, malgré des situations parfois urgentes.

Cette absence de communication, d’autant plus en temps de crise, a par ailleurs engendré un manque d’information auprès de la police et des femmes* qui se rendaient en centres ont parfois dû faire demi-tour suite à un contrôle de police.

►►► À lire aussi : Comment le coronavirus affecte les avortements

De plus, de nombreux et nombreuses jeunes ont été confiné·es avec leurs parents, ce qui a rendu leur accès à un centre de planning familial encore plus difficile. Enfin, de nombreuses femmes* et enfants victimes de violences conjugales et intrafamiliales ont été enfermé·es avec leurs agresseurs, et n’ont pu accéder aux services de soutien et de prise en charge.

Le silence des autorités quant à l’accès à ces services en temps de crise sanitaire a laissé place à la désinformation générée par les groupes anti-avortement, qui n’ont eux pas hésité à diffuser des messages dissuasifs spécifiques pendant le confinement : “Évitez les hôpitaux et plannings familiaux, vous risquez d’être contaminée !”.

Par manque d’accès à l’information ou par méconnaissance du système de santé, certaines bénéficiaires ne sont pas venues ou l’ont fait tardivement, malgré des situations parfois urgentes

Un droit à l’avortement toujours menacé
Alors même que la pandémie exacerbe les inégalités sociales et de santé auxquelles font face de nombreuses femmes*, le projet de loi modifiant la législation relative à l’interruption volontaire de grossesse, et qui vise précisément à rendre l’accès à celle-ci plus égal, est renvoyé quatre fois au Conseil d’État entre décembre 2019 et juillet 2020.

De plus, ce texte a fait l’objet, dans le cadre de la formation du gouvernement fédéral, d’un marchandage politique qui a renvoyé les travaux au point de départ alors que, pourtant soutenu par la majorité des partis, il était sur le point d’être voté par le Parlement.

►►► A lire aussi : Report du vote sur la dépénalisation de l’avortement : "Une gifle" pour les femmes, dénonce Sophie Rohonyi (DéFI)

Dans une perspective de justice sociale et d’égalité des chances et afin de rendre les services de santé sexuelle et reproductive accessibles à toutes et tous, nous demandons :

Que l’État prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer, par tous les canaux, une information complète, exacte et neutre sur le droit et l’accès à l’interruption volontaire de grossesse. Cela passe notamment par la prise en charge d’un référencement adéquat sur des sites internet officiels et la mise à disposition des coordonnées de toutes les structures agréées à la pratique de l’IVG. Tout délit de désinformation doit être pénalement sanctionné.

De permettre l’ouverture de nouveaux centres IVG dans les zones peu desservies comme le Luxembourg afin de garantir un accès effectif à l’avortement pour toutes et dans de bonnes conditions ;

De faciliter l’accessibilité financière à l’IVG pour les femmes* en situation de précarité et les femmes que leur situation rend vulnérables ;

De garantir l’autonomie des personnes, à titre individuel ou en couple, dans leur décision de poursuivre ou d’interrompre une grossesse, quel qu’en soit l’avancement ;

D’étendre le délai de recours à l’avortement pour permettre à chaque femme* ne souhaitant pas mener à terme une grossesse non désirée de l’interrompre dans un service agréé belge, évitant ainsi d’exacerber les inégalités d’accès aux soins, selon qu’elles ont la possibilité ou non de se rendre dans un pays voisin où la législation est plus favorable ;

De réduire le délai obligatoire entre la première consultation et l’intervention qui est actuellement de 6 jours et qui peut être vécu comme une forme de violence ; d’une part pour respecter l’autonomie et la capacité des femmes* à prendre des décisions par et pour elles-mêmes, d’autre part pour garantir au plus grand nombre le choix de la méthode (médicamenteuse ou chirurgicale) ;

De supprimer les sanctions pénales à l’encontre tant des médecins qui pratiquent l’IVG que des femmes* qui y recourent ;

Renforcer la loi pour empêcher les entraves à l’IVG ;

De renforcer l’information et la formation des professionnel·le·s de santé afin de lutter contre la pénurie de médecins formé·es à la pratique de l’avortement.

Encore trop de femmes* n’ont pas accès à l’avortement en Belgique
Allonger le délai légal à 18 semaines n’augmentera pas le nombre de demandes d’interruptions volontaires de grossesse. En Belgique, la majorité des femmes* avortent autour de 7 semaines de grossesse, c’est-à-dire le plus rapidement possible à partir du moment où elles découvrent qu’elles sont enceintes sans l’avoir désiré.

Cette absence de communication, d’autant plus en temps de crise, a par ailleurs engendré un manque d’information auprès de la police et des femmes* qui se rendaient en centres ont parfois dû faire demi-tour suite à un contrôle de police

A l’échelle internationale, ces chiffres se vérifient : même dans les pays qui bénéficient d’une loi plus généreuse (comme au Canada où il n’existe pas de délai limite), 89% des avortements sont pratiqués avant 12 semaines de grossesse, selon les rapports de la Commission nationale d’évaluation de la loi du 3 avril 1990 relative à l’interruption de grossesse.

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Le nombre d’IVG est stable depuis plusieurs années (en moyenne 18.800 avortements par an entre 2011 et 2017) et il ne bondira pas avec cette nouvelle loi : celle-ci permettra seulement de mieux accueillir et accompagner les 500 femmes* qui, tous les ans, se voient contraintes d’aller à l’étranger pour interrompre leur grossesse. Étendre le délai permettrait simplement d’accompagner ces femmes* en Belgique, avec considération pour le vécu singulier de chacune.

Parce que la contraception n’est pas efficace à 100%. Parce que certaines femmes* n’ont tout simplement pas accès à la contraception. Parce qu’on leur prescrit une contraception qui ne leur convient pas. Parce qu’il y a des viols, des incestes, des violences. Parce que des conjoints s’en vont en cours de route. Parce qu’il y a des dénis de grossesse. Parce qu’il y a des femmes* qui sont sous contraception hormonale continue, sans règles, et qui réalisent donc tardivement qu’elles sont enceintes. Parce qu’à l’inverse, certaines personnes continuent à avoir des saignements tout en étant enceintes et découvrent leur grossesse au bout de plusieurs semaines. Parce que d’autres encore ont des cycles menstruels tellement irréguliers qu’une grossesse sera détectée très tardivement. Parce que la grossesse est une période à risques pour l’apparition ou l’aggravation des violences conjugales et intrafamiliales. Parce que l’accès à l’avortement pour les personnes sans-papiers est plus long et plus complexe. Parce que certaines personnes subissent des pressions de leur entourage pour ne pas avorter. Parce qu’un·e médecin réticent·e n’a pas réorienté tout de suite la personne vers un centre IVG. Parce que les solutions alternatives ne paraissent parfois pas envisageables. Parce que tout le monde n’a pas les moyens de payer les frais de transport et de soins pour aller avorter à l’étranger.

En cette journée internationale de lutte, nous rappelons qu’il est essentiel de protéger et garantir les droits des femmes* à disposer de leurs corps et de leurs vies. D’autant plus dans ce contexte de crise prolongée. C’est une question de santé publique, de justice sociale et d’égalité des chances : l’État doit créer, en toutes circonstances, des conditions favorables à l’accès à la santé reproductive et sexuelle et à la réalisation du droit de toutes et tous à l’autodétermination.

*Toute femme ou personne concernée

*Texte collaboratif rédigé par un collectif de femmes avec le soutien du Collecti·e·f 8 maars, Sororidad sin Fronteras, la Fédération des centres pluralistes de planning familial, la Fédération Laïque des centres de planning familial, Bruxelles Laïque, le GACEHPA et le Centre d’action laïque.

Les signataires
Structures

320 rue Haute, Amnesty Belgique francophone, asbl Les Pissenlits, AWSA-Be asbl (Arab Women’s Solidarity Association) , Centre Bruxellois de Promotion de la Santé, Centre d’Action Laïque de la Province de Liège, Centre d’Action Laïque de la province de Namur, Centre de planning familial de Laeken, Centre de Planning Familial de Namur, Centre de Planning Familial de Rochefort, Centre de Planning familial et de consultations conjugales Estelle Mazy, Centre de planning familial La Famille Heureuse de Tournai, Centre de planning familial Le "37", Centre de Planning Familial Willy Peers, Centre Louise Michel, Collectif 8 mars Mons, Collectif Contraception Charleroi, Collectif Contraception Liège asbl, centre de planning familial et centre IVG extra-hospitalier, Collectif contre les violences familiales et l’exclusion asbl – Liège, Corps écrits, CPF EVERE, Famille Heureuse Liège, Fédération bruxelloise de promotion de la santé, Fédération des Associations Sociales et de Santé (FASS), Fédération des CPF des FPS, Feminisme Yeah ! , Feminisme Yeah ! , Femmes de Droit, droit des femmes, asbl, Femmes et Santé, Fondation Anne-Marie Lizin, GAMS Belgique (Groupe pour l’Abolition des
Mutilations Sexuelles féminines), GARANCE asbl, Groupe Santé Josaphat, Groupement belge de la Porte Ouverte pour l’émancipation économique de la Travailleuse, Haute Ecole Charlemagne, Lama asbl, Latitude Jeunes asbl, Les Femmes Prévoyantes Socialistes, LUSS asbl, Maison Arc-en-ciel de Mons asbl, Maison Arc-en-Ciel de Namur, Maison Arc-en-Ciel du Brabant wallon asbl, Maison des Femmes-MOVE asbl, Médecins du Monde – Belgique, Modus vivendi asbl, O’YES, Planning Aimer Jeunes, Planning Familial Infor Famille BW, Planning familial Infor-Femmes Liège, Planning St Josse asbl, Plate forme "Collectives et ardentes", Plateforme citoyenne pour une naissance respectée, Sida Sol asbl, Synergie Wallonie pour l’égalité entre les femmes et les hommes asbl, Thoreme – andro-switch, Vie Féminine, Vrouwenraad (Meron Knikman, voorzitter), Woman’do – CPF

Personnes

Florence A. , Amélie Adam, Sara Aguirre, Valérie Alaluf, Florence Alardot, Adeline
Alexandre, Yvette Ambroes, Hélène Andjaparidzé, Brigitte André, Robert André,
Maria Helena Arguello, Aurore Arnould, Manon Arnould, Aurélie Aromatario,
Cecile Artus, Veda Auquier, Roberta Auriemma, Ingrid Badie, Carolina Balut
Miranda, Michèle Barbé, Nicky Bardaxoglou, Claire Batardy, Cécile Béduwé,
Sophie Beernaerts, Ana Carolina Belmar, Miriam Ben Jattou, Philippe Bernard,
Louise Berré (Psy en Planning Familial), Jean-Louis Bertholomé, Chantal Bils, Anita
Biondo, Féministe militante, Lambert Blockouse, Dominique Boermans, Annabelle
Boffa, Jean Bolly, Isabelle Bomboir, Anne Bonet, Marie Bonsignore, Mégane
Borsu, Emmanuelle Bribosia, Frédéric Brichau, Chloé Bruggeman (Médecin
généraliste en Maison médicale et planning), Franky Bussche directeur Studie en
Onderzoek deMens.nu, Eglantine Bustarret, G. Caers, Josiane Carré, Annalisa
Casini, Martine Chamiec, Jacqueline Charlier, Josette Charlier, Agnès Chetaille,
chercheuse ULB, Chi Thi Chu, Lola Clavreul, Christiane Clokers, Manuella Cobbaut,
Murielle Coiret, Roseline Colle, Françoise Colpé, Sandrine Coqu, V. Costermans,
Michelle Coulon, Ariane Couvreur, France Crasset, Nina Crelot, Mathilde D., Savina
D., Antoinette D’Addario, Caroline Daelemans, Aude Daessle, Marie Dandois
Dandois, S. Dandois, Laura Darchambeau, Barbara De Cock, Anne De Frenne,
Nour de San (Présidente Stop aux Violences Sexuelles), Dominique De Valeriola,
Marianne De Ville, Chloé De Vreese, Georges de Wasseige, Laurence Debaisieux,
Jacques Deck, Cloé Decker, Marianne Decortis, Josianne Deffet, F. Defraigne,
Florence Degavre, Lina Del Rizzo, Roland Delbaere, Anne Delbaere, gynécologue,
Maria Delellio, Anne Delepine, Martine Delezenne, Benjamin Delfosse, Matilda
Delier (Psychologue sociale), S. Delloye, Danielle Delnat Delnat, André Delvaux,
Charlotte Delvigne, A. Denis, Laure Depuydt, S. Derisbourg, Brice Dermagne, Elise
Dethier, Cécile Dethier, Joëlle Devolder, Maud Devroey, Colette Dewitte, N.
Dhondt, Mary Di Stefano, P. Diederich, Ludovic Diepdael, Louise Docquir,
Isabelle Donner, Lydia Doss, Danièle Dradin, F. Dradin, Christiane Dradin, J.
Duchaine, Claire Duchesne, Claudette Dufranne-Fiori, Martine Dufrasne,
Françoise Dufrasne, Laura Dumont, Dolorès Dupaix – 12ddS, Claude Emonts,
président honoraire du CPAS de Liège. , Vanessa Faure, Alyssia Ferrarese, Alyssia
Ferrarese, Monique Fettweis, Isabelle Finkel, Huguette Flagothier, Huguette
Fontaine, Véronique Fontaine, médecin, Pauline Foschia, Cécile Foucart, Luc
Franken, Christine Frison, Isabelle Gailly, Jeanne Garant, F. Genin, Nadine
Georges, Sofie Gerits, Sarah Gilis, Julie Gits, Céline Glorie, D. Goldman, docteur,
Madeleine Gomba, Christine Gonda, Julieta Gonzalez, Nil Görkem, Nathalie
Grandjean, Coline Grando, Violaine Gregoire, Marie Grisar, Florence Guiot,
Philippe Halain, Joelle Hanlet Hanlet, William Hans, Marie-Claire Hanus, Géraldine
Hardy, Sylvie Hardy, Kas Hatice, Jeremy Haut, gynécologue, Thérèse Hauwaert,
Andrée Havelange, Anneke Helbig, Henri Henrard, Nicole Henry, Paola Hidalgo Noboa, Julie Hoge, Anne Holoye, gynécologue, Pierre Honnay, Vincent Huberland, Ludovica Imperiale, Katinka in 't Zandt, Anne Jacob, Colette Dewitte
Jallet, Patricia Janssens, Blandine Jelli, Corynne Joly, Anne-France Ketelaer
algemeen directeur deMens.nu, Françoise Kruyen, gynécologue, Marie Paule
Kumps, Deborah Kupperberg, Aurore L., Manon L’Hoir, Martine Lachaussée,
médecin généraliste en centre extra-hospitalier, Marie-Hélène Lahaye, autrice du
blog Marie accouche là, Lara Lalman, Elia Lampecco, Laurie Lanckmans, Marine
Lanoy, Sylvie Lausberg, psychanalyste et historienne, Laval, Ma Leclere, Caroline
Lecocq, Berthe Lecocq, Manon Legrand, Laurence Lejeune, Liliane Lemauvais, N.
Lenders, Eliane Lepoivre -Daels, Quentin Leroy, A. Leruitte, Geneviève Leseur,
Christophe Leys, Manon Libarle, Sarah Libert, V. Libert, Jacques Libert, docteur,
Laurent Licata, Bri Liège, Isabelle Limbrée, Myriam Lindenbaum, Damien Linder,
psychologue en centre IVG extra-hospitalier, Michel Lizin, N. Lodiso, docteur,
Christiane Loïcq, Charlotte Lonfils, Chantal Longueville, D. Loreau, Anny Lumaye,
Reine Marcelis, Berengere Marques-Pereira, Émilie Martineau, Xénia
Maszowez, Sandrine Matagne, docteur, François Mathonet, M.P. Mathonet,
Jeanne Mathonet, Gabriela Matton Rodriguez, Robert Mayeresse, Michèle
Meersseman-Wantens, Andre Meert med gener m.med bvs et planning seraing,
Patricia Mélotte, Lise Ménalque, chercheuse, Yolande Mendes da Costa, David
Méndez Yépez, Patricia Mercier, Marie Meurice, Eva Minder, Victoria Minjauw,
Louise Moraldy, Freddy Mortier voorzitter deMens.nu, Christine Mosseray,
Thibault Moyersoen, Jacqueline Munten, Carla Nagels, Denise Nihon, Charlotte
Nissen, Raül Nuevo Gascó, Stephen O’Brien, Davide Olchini, docteur, Cécile Olin,
Joëlle Oosters, Nicole Otthiers, Imen Oualhadj, Dominique Owieczka, Lory
Owieczka, S. Paillet, Perrine Panis, Anne Pardou, Sarah Parkinson, David
Paternotte, ULB, Emile Peeters, Claire Pelgrims, Stéphanie Penelle, Sophie
Pereira, Claude Perot, Patrick Petitjean, Charlotte Pezeril, Marchal Philippe,
Françoise Picqué, Aurélie Piessens – Chargée de mission politique FLCPF, Valérie
Piette, professeure d’histoire (ULB), Elisa Piettre, Charlotte Pignon, médecin
généraliste, Anne Pirlet, Michèle Pirot, Steve Pirotte, Ame Plateau, Laurence
Polet, Maud Poskin, Dany Putz, Marie Rapaille, Cécile Raze, Olga Rémy, Olga
Rémy Rémy, Jean-François Renard, Laurence Renders, Veronique Renders,
Nicole Renier, Lou Richelle, médecin généraliste, Marie-Claire Riethmacher, F.
Riga, Sophie Ripault, Sandrine Roginsky, Elsa Roland, Rita Romengo, Michèle
Romus, Fabienne Roosen, Laurence Rosier professeure ULB, Charlotte Rousseau,
Lionel Rubin, Fatiha Saidi, Michel Saint-Mard, Lucia Sali, Sandrine Sali, Pierre
Sauveur, Sarah Scaillet, Helene Schidlowsky, Martine Schlitz, Annemarie
Schoenaerts, Fanny Segers, Sarah Sepulchre, professeure UCLouvain, Patricia
Seront, Jennifer Sevrin, juriste et membre de Fem&L.A.W., A. Simon, J.P. Simon,
Thibault Sion, Anne Sokol, Bruno Sommacal, Myriam Sommer, Hélène Soubre, Vincent Steeman, Laurence Stevelinck Withofs, militante féministe, Celine T.,
Olivier Theuerkauff, Maud Tilman, Lucie Tilman, Céline Tixier-Thomas, Guillaume
Tixier-Thomas, Carine Trechanski, Roxanne Tremblay, Anne Troquay, Rebeca
Tzu-Yun Hung, Ludivine Urbain, Nolwenn Vallage, Zoé Van Cauwelaert, Nicole
Van den Bogaert, Nicolas Van der Linden, Robert Van Ransbeek, Céline Van
Vaerenbergh – sage-femme, Nathalie Grandjean Vandenplas, Nathalie Vandenplas
, Marion Vanderhaeghen, Cécile Vanderpelen, Charlotte Vanistendael, Catherine
Végairginsky, Luc Vekemans, Marcel Vekemans, Diego Ventura, An Vercoutere,
Laurence Verdonck, Béatrice Verhaegen, Henri Verlaet, Anne Verougstraete,
Monique Verrept, Charlotte Verrier, Fabienne W., Lucie W., Géraldine
Wagemans, Marguerite Wetz, Martine Willekens, Michèle Willimes, Kam
Zaghdoud, E. Zimmer, Dan, Fanfan, Marie, Logan

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En tête à tête avec Alice Coffin : "Les femmes veulent nourrir leur imaginaire avec les œuvres qu'elles ont choisies" , femmes, feminisme,

9 Mars 2021, 10:44am

Publié par hugo

 En tête à tête avec Alice Coffin : "Les femmes veulent nourrir leur imaginaire avec les œuvres qu'elles ont choisies"
En tête à tête avec Alice Coffin : 3 images 
En tête à tête avec Alice Coffin : - © Mathieu Neuprez
   
Les Grenades
 Publié le dimanche 07 mars 2021 à 09h07
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L’année passée, Les Grenades ont lancé "En tête à tête", une série de grands entretiens sous forme de podcasts avec des femmes politiques, sociologue, philosophe, historienne, ou autrice. Ils avaient pour objectif de comprendre la crise sanitaire que nous sommes en train de vivre.


A l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, Les Grenades vous proposent un épisode spécial d'"En tête à tête" avec la journaliste française et militante lesbienne Alice Coffin, également autrice du livre "Le génie lesbien" qui bouscule les certitudes et rebat les cartes du fameux principe de neutralité, dans les rédactions notamment.

Enfant, je m’imaginais en garçon. J’ai depuis lors réalisé un rêve bien plus grand, je suis lesbienne. Faute de modèle auquel m’identifier, il m’a fallu beaucoup de temps pour le comprendre puis j’ai découvert une histoire et une culture que j’ai embrassées et dans lesquelles j’ai trouvé la force de bouleverser mon quotidien et le monde

Quelques passages de ce livre percutant ont été sortis de leur contexte et ont amorcé une vague de haine à l’égard de l’autrice. Cette phrase, par exemple, a fait couler beaucoup d’encre : "Il ne suffit pas de nous entraider, il faut à notre tour les éliminer de nos esprits, de nos images, de nos représentations. Je ne lis plus les livres des hommes, je ne regarde plus leurs films, je n’écoute plus leur musique. Les productions des hommes sont le prolongement d’un système de domination, elles sont le système".

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Libération des imaginaires
Cette phrase "s’inscrit dans un moment très important pour le féminisme actuellement et elle raconte ce moment-là, qui est un moment d’émancipation, de libération des esprits et des imaginaires, explique Alice Coffin dans le podcast. "Depuis quelques années, notamment avec Me Too et d’autres mouvements, les femmes veulent nourrir leur imaginaire avec les œuvres qu’elles ont choisies".

Il faut s’attaquer la sphère artistique car elle nous conditionne énormément

En tête à tête avec Alice Coffin : 
En tête à tête avec Alice Coffin : - © Mathieu Neuprez
Selon la journaliste, il n’est d’ailleurs pas anodin que Me Too ait commencé avec le milieu du cinéma "car c’est l’industrie la plus productrice d’imposition des imaginaires dont il faut se libérer. Il faut s’attaquer la sphère artistique car elle nous conditionne énormément. J’ai apprécié beaucoup de lectures et de films d’hommes, avec le recul, je me suis posé des questions : quelles images ces œuvres ont-elles véhiculées sur l’amour et sur le couple où la femme existait en tant qu’objet ?"

C’est un milieu qui privilégie les hommes, analyse Alice Coffin. L’entreprise artistique, avec le concept du "génie", est une industrie qui favorise l’avènement de la pensée masculine. Et de citer Iris Brey qui a théorisé le regard féminin, ou "Female Gaze" au cinéma, c’est-à-dire une façon de filmer les femmes sans en faire des objets, de partager la singularité des expériences féminines avec tous les spectateurs, quel que soit leur genre, et de renouveler notre manière de désirer en regardant sans voyeurisme.

►►► A lire aussi : Au cinéma, le regard féminin est "révolutionnaire"

Des propos sexistes, aussi dans les rédactions
Dans les médias également, des voix se sont élevées, notamment récemment la journaliste Clémentine Sarlat, ex-présentatrice de l’émission sportive Stade 2 en France, qui avait dénoncé un harcèlement moral et des propos sexistes dans la rédaction. Pour Alice Coffin, il est toujours extrêmement dur et compliqué d’être une femme journaliste. Les agissements, les comportements, les remarques permanentes sur les choix des sujets. "Il y a une entreprise de sape qui décourage avec des réflexions comme "Ah, ah, tu vas encore faire ta féministe de service…". Tout cela est épuisant à vivre et c’est loin d’être réglé", observe-t-elle.

"Le principe de neutralité, c’est la subjectivité des dominants, souligne encore Alice Coffin. Un président de la république en France est toujours un homme blanc, hétéro et c’est la norme. A force de mettre uniquement ce genre de personne à la tête des institutions, ces personnes finissent justement par incarner l’institution, la norme, le neutre. Tout ce qui n’est pas un homme blanc devient un parti pris, un parti biaisé. C’est une démarche extrêmement pernicieuse, c’est vraiment assurer la prérogative d’un point de vue sur tous les autres".

Elle poursuit : "Il est clair qu’il n’y a pas de neutralité en soi, on arrive tous avec un point de vue mais l’essentiel est que, justement, il n’y en ait pas un qui domine tous les autres et qu’ils puissent tous s’exprimer, ce qui est loin d’être le cas pour l’instant". En Belgique, 65% des journalistes sont des hommes. Après 50 ans, les femmes désertent la profession. 13% seulement des expert.es interrogé.es dans la presse quotidienne sont des femmes.


En tête à tête avec Alice Coffin : 
En tête à tête avec Alice Coffin : - © Mathieu Neuprez
Créer des liens
Tout lien entre femmes est un acte de trahison au régime patriarcal

"Le patriarcat est organisé de telle sorte que les liens entre femmes n’existent pas, c’est-à-dire en les ramenant notamment dans la sphère domestique, le foyer. Faire acte de groupe, tout ce qui vise à créer des liens, des facultés de regroupements entre femmes met un grain de sel dans le patriarcat. L’engagement à la sororité est puissant", dit Alice Coffin qui estime que la pandémie a un effet négatif sur l’engagement des féministes.

"Il y a eu un essoufflement très clair, un coup d’arrêt très brutal avec une aggravation de beaucoup de choses déjà présentes avant le confinement. Dans les oppressions, de manière générale, on a toujours intérêt à pouvoir en sortir et à pouvoir être dans la rue, en public. Et cela, évidemment, c’est compliqué comme situation. D’où l’importance du self care, de prendre soin de soi", conclut-elle.

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En tête à tête avec Alice Coffin, un entretien mené par Safia Kessas avec les journalistes Mathieu Neuprez et Camille Wernaers, assistante de production : Lise Lamouche.

L’émission a été diffusée le dimanche 7 mars 2021, de 16h à 17h sur La Première-RTBF.

En tête à tête avec Alice Coffin - le podcast en entier

Les autres podcasts En tête à tête

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Le 8 mars nous les premièr.e.s de corvées serons en grève ! Soyons des milliers ! , femmes, feminisme ,

4 Mars 2021, 06:28am

Publié par hugo

TRIBUNE
Le 8 mars nous les premièr.e.s de corvées serons en grève ! Soyons des milliers !
Nous relayons ci-dessous une tribune des femmes syndicalistes de Haute-Garonne, parue sur le site du NPA31, appelant à faire grève et à manifester le 8 mars à Toulouse.

mardi 2 mars
 

Tribune initialement parue ici

Nous femmes syndicalistes de Haute-Garonne, CGT, FSU et Solidaires, serons en grève et appelons nos collègues, qu’elles soient avec ou sans emploi, à se mobiliser, à faire grève et à rejoindre la manifestation du 8 mars à Toulouse 14H haut des allées Jean Jaurès

Adhal Fatima, AED - Aït Aïssa Saïda, AESH - Akielewiez Agnès, enseignante - Alaoui Samira, téléconseillère - Alava Carole, aide-soignante CHU - Alonso Cister Andréa, enseignante - Andrieu Charlotte, professeure des écoles - Andrillon Agathe, éducatrice spécialisée - Arnaud Elvida, secteur énergie - Arrelano Rachele, vendeuse galeries Lafayette - Baron Bernadette, ministère du travail - Baron Sylvie, agent service logistique - Barrier Christine, administrative galeries Lafayette - Barthe Sandrine, vendeuse galeries Lafayette - Bazri Nadia, Voies Navigables de France - Bech Pauline, enseignante - Belhachemi Samira, agente de sureté aéroportuaire - Benjelloun Marine, projectionniste - Bensi Sandrine, sage-femme CHU - Bentajou Sandrine, conductrice service du balayage mécanisé de Toulouse Métropole - Bonnassies Odile, vendeuse galeries Lafayette – Bossard Refas Zouaouia, agente de police municipale - Bouchelit Malika, adjointe administrative petite enfance - Boudreault Françoise, éducatrice spécialisée ANRAS - Bouharira Nasahia, aide-soignante CHU - Bounouif Noura, infirmière CHU - Burlot Dominique, enseignante - Carrier Estelle, enseignante en lycée pro - Cassagnaud Sandra, agente financière contractuelle UT2J - Chauvain Typhaine, agente administrative polyvalente - Colin Jeanne, chercheuse Météo-France - Collet Pauline, doctorante UT2J mirail - Constans Véronique, ATSEM - Cortes Sabrina, cheminote - Costa France-line, employée libre-service monoprix – Daumas Amandine, enseignante - Debats Veronique, chargée de communication recherche publique - Dedieu Marie-Sophie, ingénieure agronome - Delrieu Marianne, agente administrative - Diane Angela, employée assurances - Dumont Martine, ingénieure formation - Dumortier Christine, AESH - Esquerré Montagnini Cécile, enseignante - Estingoy Carole, conseillère clientèle Téléperformance - Fabre Monique, responsable administrative université Toulouse III - Fabrega Anne, infirmière scolaire - Ferara Sandra, accueil clientèle galeries Lafayette - Ferrua Julie, infirmière CHU - Fevrier Laure, AESH - Foa Camille, enseignante - Galataud Elsa, AESH - Garcia Marie, conductrice de train - Gascard Marie, professeure des écoles - Gaspard Nathalie, cheminote - Giscloux Hélène, AESH - Gonsalvo Magalie, éducatrice spécialisée ARSEAA - Goupil Céline, ATSEM - Guerra Aurélie, professeure des écoles - Hachemi Radia, téléconseillère - Haehling Raphaëlle, enseignante contractuelle en lycée pro - Hanifi Assia, logisticienne CHU - Hertzog Maud, chercheuse en biologie - Hubbard Virginie, directrice d’école - Isambert Jeanne, enseignante - Jeanvoine Elsa, enseignante - Kouranti Ioanna, ingénieur aéronautique - Labadie Carole, agente Météo-France - Laib Delila, employée de Commerce - Lambert Lucie, infirmière CHU - Latapie Annie, éducatrice spécialisée ARSEAA - Lavigne Christèle, chargée de mission formation - Lergenmuller Marina, éducatrice spécialisée Conseil Départemental - Loillier Yacina, inspectrice phytosanitaire à la DRAAF - Magnant Laeticia, cheminote - Marois Florence, secteur de l’énergie - Mesbahi Kheira, adjointe technique petite enfance - Moreve Carmen, agente de la poste - Moudjeb Afifia, vendeuse galeries Lafayette - Moulinier Marie, infirmière CHU - Nougarède Alexandra, conseillère Pôle Emploi - Oudjani Jédjiga, adjointe technique théâtre - Pelissier Jennifer, professeure des écoles - Périllat Marie-Cécile, enseignante - Perrey Diane, enseignante - Piacere Agnès, responsable de projet - Pibou Laura, juriste - Pin Véronique, assistante de vie - Poupon Isabelle, enseignante - Prono Isabelle, aide-soignante CHU - Quemener Catherine, ingénieure sous-traitance - Ratajszczak Sylwia, intervenante sociale - Raynal Alazaïs, inspectrice de l’action sanitaire et sociale - Rivasseau Lisa, AESH - Sagnard Charlotte, adjointe responsable magasin - Sailliet Julie, conductrice de bus - Salgado Cécilia, infirmière en clinique - Salingue Pauline, éducatrice spécialisée CHU - Seguin Alexia, professeure des écoles - Seniguer Teldja, chargée d’études économiques - Sers Magalie, adjointe administrative - Tafforin Clémence, infirmière en clinique - Teboul Yannick, ATSEM - Thenieres Corine, ATSEM - Van Der Ham Julie, enseignante - Vaulot Corinne, enseignante - Vieira Marie-Jo, ATSEM

Ce 8 mars nous serons donc en grève, aux côtés des femmes du monde entier pour refuser toutes ensemble de payer le prix de la crise pandémique.

Les confinements ont mis en lumière que les femmes sont indispensables au fonctionnement de la société et invisibilisées en permanence : les femmes, et toujours plus les femmes migrantes, sont majoritaires dans les emplois du soin, de la santé, de l’éducation, du nettoyage, du commerce, elles sont sous payées, peu ou pas reconnues… Pourtant les promesses de revalorisation de nos métiers ont fondu comme neige au soleil : la majorité des salariées n’ont même pas vu la couleur des primes COVID ! Nous serons dans la rue pour mettre fin aux écarts de salaires et de retraites et donc pour réclamer la revalorisation des métiers à prédominance féminine, la reconnaissance des qualifications et de la pénibilité des métiers. Les femmes subissent particulièrement la précarité, les temps partiels (80% sont occupés par des femmes), les petits boulots précaires, les horaires flexibles, le travail du dimanche… L’écart de rémunération persiste à 25% entre les femmes et les hommes.

Lors du premier confinement les femmes ont payé le plus lourd tribut : d’une double journée de travail, nous sommes passées à une triple journée ! Travail, tâches domestiques et instruction des enfants ! Et ce tant pour les femmes ayant poursuivi leur travail sur le terrain qui devaient s’occuper du reste en rentrant, que pour les femmes en télétravail à qui on expliquait que ce n’était pas un problème de garder les enfants en même temps. Les inégalités entre femmes et hommes ont été exacerbées.

Quelle que soit notre profession, nous sommes toutes un jour ou l’autre confrontées à du sexisme, des violences, du harcèlement au travail. Ceci a souvent pour conséquence une remise en cause de notre professionnalisme, une assignation à une position d’infériorité, à des tâches subalternes. Trop souvent nous sommes moquées, voire humiliées quand nous avons le courage de le dénoncer. Trop souvent c’est la victime qui est sanctionnée, déplacée voire même licenciée, pas l’agresseur. La quasi-totalité des entreprises ferment les yeux sur ces violences, nous ne devons plus le tolérer.
Parce que le 8 mars n’est pas le jour de « la fête des femmes, ni le jour « de la femme » mais bien la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, en France, comme en Pologne, au Chili comme en Italie et en Espagne, en Argentine comme au Nigeria, nous serons toutes et tous dans la rue pour dénoncer et arrêter une société capitaliste qui nous exploite, nous soumet et nous tue.

Nous n’aurons que ce que nous gagnerons par nos luttes ! Battons-nous pour l’égalité au travail comme dans la vie !
MOTS-CLÉS 8 Mars   /    Féminisme    /    Du Pain et des Roses   /    Du Pain et des Roses


https://www.revolutionpermanente.fr/Le-8-mars-nous-les-premier-e-s-de-corvees-serons-en-greve-Soyons-des-milliers

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Genre, travail et confinement : des inégalités aggravées dans le secteur de la solidarité internationale , femmes, emplois , egalite

6 Décembre 2020, 02:16am

Publié par hugo

 3 DÉCEMBRE 2020
France \ Société
Genre, travail et confinement : des inégalités aggravées dans le secteur de la solidarité internationale

Publiée en novembre 2020, une enquête alerte sur l’explosion des inégalités genrées en matière d’organisation du travail, lors du premier confinement. Menée au sein des organisations de solidarité internationale, cette étude a montré que les femmes ont été plus durement touchées, que ce soit en termes de charge de travail, de charge mentale ou d’impacts économiques. 

A l’initiative de Adéquations, Coordination Sud, F3E, Genre en Action, Médecins du Monde, avec la collaboration de Plateforme Genre et développement et de l’Université Bordeaux-Montaigne, la publication Genre et organisation du travail pendant la crise covid-19, Etude dans le milieu de la solidarité internationale en France est le résultat d’un questionnaire diffusé au sein des organisations de solidarité internationale en mai et juin 2020. Parmi les 253 réponses exploitables, on compte 74% de femmes répondantes en raison de la féminisation du secteur. 

Ce rapport met en lumière des tendances et des pistes de réflexion, en particulier concernant l’aggravation des inégalités de genre qui existaient déjà dans le secteur de la solidarité internationale, où les femmes sont moins en responsabilité.

Les constats du rapport : surcharge professionnelle et domestique, impacts économiques et risques psycho-sociaux

Si le rapport montre que la surcharge professionnelle engendrée par le confinement a touché les femmes comme les hommes, c’est sur les femmes qu’a pesé la charge mentale et domestique dans la grande majorité des cas. Une répondante parle par exemple de « débordement du travail sur les heures personnelles ; difficulté de maintenir des horaires équilibrés (ex : temps de travail vs. préparation de repas familiaux) ». 

Comme le montre le graphique ci-dessous, les femmes ont donc été particulièrement touchées par une augmentation de la charge domestique, qui est allée de pair avec la diminution du temps personnel et l’augmentation du stress. 


Les femmes ont notamment dû assurer la garde des enfants comme l’indiquent de nombreuses répondantes : « Beaucoup de femmes sont restées en télétravail et se sont occupées de leurs enfants. Beaucoup d’hommes sont restés en télétravail et se sont reposés sur leurs femmes également en télétravail pour garder leurs enfants. »

Les impacts économiques ne sont pas non plus à négliger. En plus des inégalités de salaire femmes/hommes préexistantes, les femmes, en particulier celles issues de minorités ethniques, ont été le plus souvent en chômage partiel ou technique en raison des postes qu’elles occupent. 

Enfin, les conséquences psycho-sociales ont été particulièrement fortes pour les femmes : sentiment de culpabilité de ne pas pouvoir assumer la charge de travail, stress et surmenage face à la charge professionnelle et domestique, sentiment d’isolement lié au télétravail et au confinement.

Les recommandations du rapport

Le rapport met, tout d’abord, l’accent sur la nécessité d’adaptation des structures étudiées vis-à-vis de leurs salarié·es. Il préconise la création de dispositifs d’accompagnement à la vie personnelle et privée, ainsi que l’ouverture d’espaces de dialogue, qui ont manqué lors du premier confinement. 

Au vu des inégalités recensées, le rapport indique qu’un système mixte, combinant télétravail et présentiel, est préférable. Les salarié·es concerné·es ont rappelé que la généralisation du télétravail n’est pas la meilleure solution. En effet, le télétravail entraîne une distension du lien social, qui va de pair avec une série d’interrogations : comment intégrer une nouvelle collègue ? Comment échanger sur son vécu et son ressenti avec ses collègues ? Comment faire sans les temps de décompression, par exemple les trajets ? Comment repérer le burn-out ?

Le rapport recommande également aux organisations d’effectuer un diagnostic numérique, à la fois pour lutter contre la fracture numérique mais aussi pour s’adapter aux personnes en situation de handicap. En effet, lors de l’enquête, une répondante a déclaré : « Je pense […] à une collègue sourde qui ne peut sans doute pas assister aux réunions en visio (lors de nos réunions en présentiel, il y a des traductions en langue des signes). »

Ce rapport soulève donc l’importance de penser les inégalités en termes de structure et non au cas par cas. Cela signifie préparer et outiller les responsables en amont des crises avec des formations obligatoires par exemple. A ce titre, le rapport demande la mise en place d’incitations de la part du gouvernement pour que soient adoptées des politiques internes sensibles au genre et au handicap.

La parole des concerné·es

Lors d’un webinaire organisé le 9 novembre 2020 pour présenter le rapport, la parole a été donnée à des membres de ces organisations de solidarité internationale pour recueillir leur avis sur les recommandations du rapport.

Laura Petersell et Lola Papazoff du Secours Catholique se sont, tout d’abord, exprimées sur le sentiment de culpabilité ressenti par les femmes. Dans l’article qu’elles ont écrit sur le sujet, elles indiquent que la culpabilité n’est pas individuelle mais collective. Les femmes représentent la majorité des salarié·es de ces organisations de solidarité internationale (70% pour le Secours Catholique). Pourtant, elles ne représentent qu’une faible part des cadres de ces organisations. Les postes qu’elles occupent ont donc une forte utilité sociale mais sont dévalorisés socialement et financièrement. Selon elles, c’est cette forte dévalorisation qui génère de la culpabilité au quotidien et encore plus pendant le confinement. Laura Petersell et Lola Papazoff demandent donc que la parole soit donnée aux salarié·es et que les responsables, surtout des structures locales, soient formé·es à ces questions.

Elisabeth Péricard Devauchelle a parlé, quant à elle, des initiatives mises en place au Planning familial pendant le confinement, par exemple : le maintien des salaires dans leur intégralité, ainsi que l’aménagement des horaires, compte tenu de la pénibilité du télétravail. Enfin, elle a mentionné une dernière mesure qui souligne toute l’importance de ce rapport : le Planning familial a fourni une aide particulière aux femmes répondant au standard d’écoute destiné aux femmes ayant besoin d’effectuer une IVG ou ayant dépassé le délai et devant être envoyées à l’étranger.

Venir en aide aux salarié·es des organisations de solidarité internationale, c’est s’assurer que la chaîne de la solidarité et de la sororité n’est pas rompue, même en temps de crise. 

Maud Charpentier 50-50 Magazine

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Étiquettes : Santé Egalité pro
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Pierre Foldes : “j’essaie de réparer, à ma mesure, quelques horreurs engendrées par le machisme” ,articles femmes hommes , feminisme, sante, viol , violences,

4 Novembre 2020, 04:22am

Publié par hugo

 3 NOVEMBRE 2020
DOSSIERS
Pierre Foldes : “j’essaie de réparer, à ma mesure, quelques horreurs engendrées par le machisme”

Chirurgien de guerre, Pierre Foldes a été pionnier dans la reconstruction du clitoris des femmes mutilées. S’étant rendu compte de l’ampleur des violences faite aux femmes, en 2014, Il fonde avec Frédérique Martz, l’Institut Women-safe, l’Institut de santé génésique. La spécificité de cet Institut est le concept de prise en charge holistique des violences, physiques et mentales, vécues par les femmes dans un même lieu. 

Quel est votre parcours ?

J’ai été médecin puis chirurgien et me suis engagé dans l’humanitaire presque tout de suite. J’ai été immédiatement dans des situations de conflit et ma première expérience a été la guerre. Je me suis aperçu que personne ne s’intéressait aux femmes pourtant il y avait des milliers de femmes violées, c’est une situation qui m’a tout de suite interpellé.

Ce qui a fait de vous un allié des femmes ?

Cela se passait dans les années 80. J’ai vu que les femmes subissaient des mutilations sexuelles et j’ai trouvé cela insupportable. Elles savaient que j’étais chirurgien et m’ont demandé de l’aide. C’est comme cela que j’ai commencé mon action de reconstruction chirurgicale génitale des femmes. J’ai découvert entre autres mutilations, l’ablation du clitoris et j’ai introduit alors les premières techniques de reconstruction du clitoris.

En fait à côté de cette violence physique, j’ai découvert toutes les autres violences, les mariages forcés, la privation de liberté, les obligations sexuelles imposées aux femmes etc. C’est à ce moment que j’ai pris conscience d’une violence totale envers les femmes : physique et psychologique.

J’ai alors rencontré Frédérique Martz, avec qui j’ai créé l’Institut de santé génésique. En fait c’est surtout elle qui a inventé le concept de prise en charge holistique de ces violences, c’est à dire de tous les aspects de la violence considérés dans un même lieu, avec une prise en charge médicale, sociale, psychologique et juridique.

Vous décririez vous comme féministe ou pro-féministe ?

Non je ne me décris pas féministe, je suis simplement un soignant qui essaye de faire son boulot. Je fais une tentative de réparation, mais on se rend compte que ce sont les femmes elles-mêmes qui choisissent et assument la guérison. Prétendre leur prendre cette place est encore un acte hautement machiste. Je me rends compte du crime des hommes, de l’androcentrisme insupportable qui régit la société et j’essaie de réparer à ma mesure quelques horreurs engendrées par le machisme.

Oui je tente de tendre la main aux femmes, et je fais un travail que j’imagine militant. Est-ce que cela fait de moi un féministe ? Je ne saurais le prétendre. Est ce que j’ai la légitimité de la parole ? Ce n’est pas à moi d’en juger. J’essaye de faire et d’être dans l’action.

Que pensez-vous des violences obstétricales ?

Elles existent malheureusement et bien qu’il y ait de bons médecins, il y a des violences faites aux femmes au sein de l’appareil médical. Je me suis engagé contre ces violences et ainsi je fais les réparations d’épisiotomie mal réalisées, mal suivies ou mal réparées C’est en effet une violence faite aux femmes de faire des épisiotomies rapidement, mal réparées et non expliquées.  Bien des pathologies dites « fonctionnelles », autour du périnée, de la vulve, sont bien mal prises en compte, alors qu’elles détruisent la vie des femmes. Alors oui, je tente de les soigner et je me bats contre ces violences.

Mais les soigner vraiment, comme toutes violences, implique une prise en charge pluridisciplinaire qui est essentielle et souvent encore plus importante que l’acte médical. C’est cette approche globale qui est merveilleusement réalisée par l’équipe de Women-Safe sous la direction de Frédérique Martz.

Cela change tout et redonne aux femmes leur premier rôle. Elles sont au centre de leur propre thérapie et c’est pour cela qu’elles gagnent.

Toutes ces violences sont en fait similaires, elles sont physiques et toujours mentales. C’est la femme qui en venant nous voir décide de se réparer, c’est elle la première à se réparer, nous, nous sommes là pour l’aider et l’accompagner et non pour prendre la première place. Il faut accompagner sur le long terme, le travail chirurgical n’est qu’une petite partie du travail de reconstruction.

La femme est l’actrice de sa réparation. Ce n’est pas le médecin qui est le chef, le médecin est juste à ses côtés.

Quelle est votre réaction à #metoo ?

C’est un mouvement essentiel. #metoo enfin ! C’est la condition du progrès humain ! Cela nous rappelle le crime des hommes.  Nous sommes dans un monde encore totalement androcentré.

On le voit partout, on a pris beaucoup de retard par rapport à l’égalité femmes/hommes. On le constate dans tous les domaines. Il faut détruire les stéréotypes.

Pour vous quelles sont les mesures de prévention des violences ?

Il faut avoir la connaissance des signes avant coureurs, détecter absolument les premiers signes et entrer le plus tôt possible dans l’histoire des violences. C’est ce que nous a appris Women-Safe : le harcèlement est un phénomène extrêmement répandu qui concerne essentiellement les filles. « Il faudrait pouvoir agir avant la première claque…» Le harcèlement est le type de violence qui a le plus fort sex-ratio femmes/hommes.

Il faut porter cette parole de prévention partout dans les universités, les écoles, les commissariats de police, les hôpitaux. C’est essentiel. Et c’est ce que font les équipes de Women-Safe.

Les femmes sentent tous les signes mais ne peuvent en parler parce qu’elles pensent qu’elles n’ont pas le droit de parler, qu’on ne les écoute jamais. Leur parole n’est pas encore légitime. Pourtant, elles sentent beaucoup plus que les hommes. Il faut apprendre à les écouter et favoriser leur parole.

Concernant la prévention, L’institut a acquis une énorme connaissance des circonstances qui alertent. Nous avons des données éminemment pertinentes et importantes qui peuvent sauver des vies. Nous sommes prêt·es à les partager avec des associations qui pourraient agir avec nous en prévention et en accompagnement de ces femmes en danger.

Les stéréotypes restent en place partout. L’avenir de l’humanité doit passer par la destruction des stéréotypes, pour l’égalité femmes/hommes.

Un stéréotype qui vous choque particulièrement ?

Je pense qu‘il y en a partout : par exemple sur les photos de bateaux, on voit quasi toujours l’homme musclé à la barre, et une femme un peu dénudée sur le pont…On est encore dans un monde plein de ces visions ancestrales ridicules et destructrices.

Je songe encore à un autre exemple qui m’avait frappé par sa violence : Il y avait eu un sondage réalisé en Belgique par un institut Européen très sérieux dont le sujet était : les critères de choix des partenaires. Les résultats ont été les suivants : pour les femmes, l’intelligence chez les partenaires était un des critères très important, en revanche pour les hommes, il fallait que les femmes soient le moins intelligentes possible ! Cela donne une idée du déséquilibre des mentalités.

Quelle est la spécificité de votre Institut ?

C’est le côté holistique qui consiste à rassembler toutes les aides dans un même lieu. Médecins, psychologues, thérapeutes, avocat·es. Dans notre institut, l’infirmière est la première et la plus importante personne pour gérer la réparation, c’est elle qui organise tout et met tout le monde en relation. Les femmes ont une parole plus naturelle qui permet d’aller vers tous les autres.

Frédérique Martz, co-fondatrice de l’institut, a mis en place des protocoles où la victime est au centre, et où les métiers coexistent, sans hiérarchie, avec le principe du secret partagé.

Quels sont les messages à faire passer aux jeunes médecins femmes et hommes, aujourd’hui ?

Il faut bien sûr être loyal·e , honnête et respectueuse/respectueux mais surtout il faut élargir son point de vue en se mettant en relation avec les autres professionnel·les qui s’occupent des patientes. Il faut toujours douter pour apprendre, le respect ne suffit pas.  Il faut apprendre à se remettre en question. Une approche non médicale peut enrichir énormément. Les femmes se remettent en cause beaucoup plus facilement que les hommes, nous devons apprendre à le faire car c’est une richesse.

Un conseil à tous les hommes pour faire avancer l’égalité femmes/hommes au quotidien ?

Se rappeler, qu’on est deux sexes pour construire l’avenir de notre planète. Se souvenir qu’il y a une façon féminine et masculine d’agir. Il faut toujours échanger entre les sexes pour progresser. La parole devrait être rendue plus naturelle pour les hommes.

Qu’ils écoutent et regardent les femmes, elles vont leur dire comment faire.

D’après vous pourquoi le combat féministe n’avance pas suffisamment ?

Les homme craignent les femmes c’est pour cela qu’ils freinent le mouvement alors que ce n’est qu’ensemble que l’on peut avancer…

Les femmes sont différentes des hommes, elles ne sont pas plus faibles. Elles sont juste plus vulnérables du fait du monde tel qu’il est. En fait ce que l’on peut considérer comme une faiblesse est une force. Leur fragilité est une force. Elles ont la première charge du petit humain.

L’anthropologue Françoise Héritier disait : « les femmes ont le pouvoir exorbitant de faire les deux sexes ».

 Vous avez utilisé le mot pouvoir, en fait derrière les problèmes des lutte féministes, il y a un problème de pouvoir. Les hommes ont peur du pouvoir des femmes.

Propos recueillis par Roselyne Segalen 50-50 magazine


https://www.50-50magazine.fr/2020/11/03/pierre-foldes-jessaie-de-reparer-a-ma-mesure-quelques-horreurs-engendrees-par-le-machisme/

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L’hymen, un mythe patriarcal , femmes, feminisme , sexes

18 Octobre 2020, 04:58am

Publié par hugo

 
Matrimoine
15 OCTOBRE 2020
France \ Société
L’hymen, un mythe patriarcal

En 2015, l’Association Nationale des Centres d’IVG et de Contraception (ANCIC) diffusait auprès du grand public une plaquette informative, destinée à déconstruire les idées reçues existant autour de l’hymen, et plus largement autour de la virginité. Le 14 septembre 2020, l’ANCIC fait part de son inquiétude quant à la volonté du gouvernement Macron de pénaliser les médecins délivrant des certificats de virginité, dans le cadre du projet de loi contre les séparatismes. Dans ce même communiqué de presse, l’association met à disposition sa campagne vieille de cinq ans sur l’hymen et ses réalités.

L’objectif de la campagne de l’ANCIC est clair : informer les jeunes filles et jeunes garçons de ce qu’est réellement l’hymen, et en quoi il n’est pas forcément lié à la perte de la virginité.

Les idées reçues

Dans l’imaginaire collectif, l’hymen est une membrane obstruant l’entrée du vagin. Au moment de la première pénétration sexuelle, ce dernier devrait être percé par le pénis, ce qui occasionnerait une perte de sang plus ou moins abondante, et permettrait donc de prouver la virginité de la jeune fille. Pourtant, tout ceci est faux. C’est précisément ce qu’écrit l’ANCIC dans sa brochure, en insistant sur le fait qu’il est impossible de prouver la virginité d’une jeune fille. L’Organisation Mondiale de la Santé le dit également :. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord parce que comme le dit l’ANCIC : « Il existe de très nombreuses variétés anatomiques d’hymen. Certains hymens sont élastiques et se distendent, sans se déchirer, au moment du premier rapport sexuel ; certaines femmes n’ont pas d’hymen. » Aussi, la brochure de l’association précise que 40% des femmes ne saignent pas lors du premier rapport sexuel. Lors d’une interview, la gynécologue obstétricienne Laura Berlingo estime même que ce chiffre tournerait plutôt autour des 50% . Pour elle, la prétendue existence de l’hymen comme une sorte de « bouchon venant refermer le vagin » est d’autant plus absurde que ce dernier laisse s’écouler les règles, montrant ainsi qu’il ne s’agit pas d’une paroi fermée et non perméable. Concernant les règles, l’ANCIC démontre également qu’un tampon ne peut venir perforer l’hymen, du fait des raisons exposées précédemment. C’est aussi le cas pour l’équitation, certain.es s’imaginent que parce que les cavalières ont les jambes écartées, leur hymen peut se briser au cours de la pratique de ce sport. Enfin, tout comme l’OMS, l’association explique qu’on ne peut effectuer des tests de virginité auprès des jeunes filles, pour la simple et bonne raison qu’il est impossible de vérifier si l’hymen est bien intact, que ce soit visuellement, ou au toucher. L’ANCIC en arrive donc à la conclusion suivante : seule la femme peut affirmer qu’elle est vierge.

L’hymen en 2020 : un sujet de débat public

Si l’ANCIC a de nouveau publié sa brochure quant aux idées reçues sur l’hymen, c’est parce que la question de la virginité et de ces fameux tests a émergé dans la sphère publique au mois de septembre. En effet, il est question de pénaliser les médecins délivrant des certificats de virginité afin de lutter contre les séparatismes et l’islamisme radical, comme le dit Marlène Schiappa. Beaucoup s’interrogent sur la légitimité d’un tel débat : selon France 3 (relayée par la BBC :  seulement 30% des docteur·es affirment avoir été confronté·es à des demandes de certificat, et la majorité d’entre elles/eux déclare s’y être opposée. La gynécologue Ghada Hatem, fondatrice de La Maison des Femmes à St Denis, a déclaré sur France Inter qu’elle ne recevait pas plus de trois demandes de certificat par an. Sur cette question des certificats, l’ANCIC rappelle que « dans le code de santé publique, ce certificat n’a aucune existence légale, contrairement à un certificat pour la pratique du sport, par exemple. Il n’est donc pas reconnu par le conseil de l’ordre des médecins. »

Pourtant, si certain·es considèrent ces tests de virginité comme un non-sujet en France, l’ONU a appelé en octobre 2018 les Etats à interdire leur pratique. L’organisation insiste sur le côté traumatisant et humiliant de ces vérifications, et rappelle que « la virginité n’est pas un terme médical ou scientifique. Au contraire, le concept de virginité est une construction sociale, culturelle et religieuse, qui reflète les discriminations de genre opérées envers les femmes et les filles. » Comment ne pas être d’accord ? Derrière ces simples vérifications se cache bien entendu une volonté de contrôle sur la vie sexuelle et reproductive des femmes. Vérifier l’état de l’hymen de la jeune fille, c’est vérifier qu’elle sera vierge au moment de son mariage, et que ses enfants seront donc bien de son mari. Par ailleurs, les idées reçues sur l’hymen sont également porteuses d’une vision hétéronormée des rapports sexuels, comme le dit Laura Berlingo. Cette vision hétéronormée exclue les rapports homosexuels, mais aussi d’autres pratiques telles que la masturbation, ou le sexe oral. Dans ce cas, pourquoi l’ANCIC dénonce-t-elle la pénalisation des docteur.es acceptant de délivrer des certificats de virginité ?? Selon l’association, ces certificats médicaux servent avant tout à protéger les jeunes filles demandeuses de leur famille et des pressions sociales qu’elles subissent.

L’ANCIC préconise le dialogue et la mise en place d’aides sociales et financières pour ces jeunes filles en danger, plutôt que l’interdiction de la délivrance de tels certificats. En effet : « Mme Schiappa et Mr Darmanin se trompent de cible en pénalisant les professionnel.les de santé. Les personnes à condamner sont celles qui portent atteinte à la liberté individuelle des femmes, en leur exigeant ce certificat. » La gynécologue Ghada Hatem ne dit pas autre chose quand elle affirme que sa priorité est la sécurité de ces jeunes filles : « Si une fille a besoin d’un papier pour lui sauver la vie, je le fais. » . Finalement, ce que conseillent l’ANCIC tout comme Ghada Hatem, c’est la création d’un espace de parole sécurisé, dans lequel la jeune fille peut se livrer à un·e professionnel·le en toute confiance. Aussi, il est primordial de prendre le temps d’éduquer les élèves des collèges et des lycées, mais également les étudiant·es. Pour que les femmes puissent jouir de leur liberté sexuelle comme elles l’entendent, et ce loin des pré-jugés sexistes, il faut que les adolescent·es et les jeunes adultes prennent conscience que parler de virginité comme on le fait aujourd’hui ne veut rien dire en soit, mais au contraire contribue au développement d’un concept patriarcal dont le but ultime est de contrôler la vie sexuelle des femmes. 

Victoria Lavelle 50-50 magazine


https://www.50-50magazine.fr/2020/10/15/lhymen-un-mythe-patriarcal/

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Ces lycéens québécois enfilent une jupe pour dénoncer le sexisme à l'école , articles femmes hommes, sexisme

12 Octobre 2020, 03:15am

Publié par hugo

 Ces lycéens québécois enfilent une jupe pour dénoncer le sexisme à l'école
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Des lycéens en jupe au Québec pour protester contre le sexisme
Des lycéens en jupe au Québec pour protester contre le sexisme
Louise  Col 
Par Louise Col
Publié le Vendredi 09 Octobre 2020
Pour dénoncer les restrictions vestimentaires dans leurs établissements scolaires, des lycéens québécois ont enfilé une jupe en cours. On applaudit.
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Le sexisme à l'école n'est pas une particularité française, loin de là. Alors que le débat fait rage autour des "tenues républicaines" que devraient porter les collégiennes et lycéennes (règle édictée par le fashion policier Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale), au Québec aussi, la révolte gronde.

Et dans les lycées québécois, ce sont les jeunes hommes qui montent au créneau pour s'élever contre les codes vestimentaires établis par leur établissement à l'encontre de leurs camarades féminines. De nombreux étudiants ont ainsi débarqué en cours vêtus d'une jupe pour défendre l'égalité et le droit à s'habiller librement.

Tom Ducret-Hillman fait partie de ces élèves féministes. Sur son Instagram, il délivre un message militant qui est rapidement devenu viral. "Le code vestimentaire c'est la chose la moins sensée que j'aies jamais vu pour vrai faudrait changer s'taffaire la. C'est en faisant des p'tites affaires comme ca qu'on va arriver a changer."


D'autres lycéens lui ont emboîté le pas comme Guillaume Dery, élève au Collège Saint-Paul, à Varennes (le "collège" québécois correspond à notre lycée) qui a publié une photo réjouissante devenue instantanément virale sur laquelle les adolescents arborent fièrement leur jupe. Une photo "likée" par la chanteuse féministe Angèle.

"Tu peux être un gars et être féministe en même temps"

"Dans mon école, il y a eu pas mal d'histoires avec le code vestimentaire. Des filles qui se font sortir de leurs cours à cause de la longueur de leurs jupes, d'autres qui reçoivent des commentaires totalement déplacés de la direction: "Regarde-toi comment t'as pas d'allure". Souvent, les filles se font dire qu'elles dérangent les garçons avec la manière dont ils s'habillent, et nous sommes totalement en désaccord. Nous pensons que c'est aux garçons de se concentrer par eux-mêmes et que cette responsabilité n'appartient pas aux filles. Les garçons portent la jupe pour démontrer leur soutien envers les filles, et que tu peux être un gars et être féministe en même temps. On essaye aussi de passer un message de tolérance. Si tu veux porter une jupe, tu peux le faire même si t'es un gars", explique le jeune homme au média Nightlife.

Ces actions solidaires ont été applaudies par les lycéennes, qui se sont réjouies de l'implication de leurs camarades. La jeune Cassandre Bau-Plourde, par exemple, a ainsi partagé l'initiative sur son compte Instagram, en dénonçant les nombreuses interdictions vestimentaires auxquelles se heurtent les lycéennes.

"L'hypersexualisation du corps féminin est au coeur de notre code vestimentaire à l'école. Le port de la brassière obligatoire, les bretelles spaghettis interdites, la jupe trop courte et j'en passe, démontre que le corps de la femme appartient encore à la société. En 2020, l'argument reste qu'il ne faut pas attirer l'oeil et qu'il ne faut pas déranger. Si j'ai chaud et que je mets une camisole moins couvrante? Et si je ne mets pas de brassière, parce que ça me fait mal ? Ils vont me priver d'une éducation pour ne pas déranger? Je pense que si j'assume mon habit, les autres sont capable de se gérer. Nous sommes tous capable d'être respectueux."


La jeune fille poursuit : "La masculinité toxique est extrêmement présente dans notre communauté. Les stéréotypes traditionnels parlent des hommes comme étant dominants, le plus fort, le charmeur, etc... Clairement, ceux-ci ont un énorme impact négatif dans notre environnement social. L'action de porter la jupe est un moyen pour casser les habitudes sexistes et malsaines. Au même titre que les femmes peuvent s'habiller comme elles le veulent, les hommes devraient aussi. Alors, si l'école est un lieu formateur pour notre société future, elle devrait s'adapter à la réalité des jeunes d'aujourd'hui et l'enseigner."

Cette campagne enthousiasmante et égalitaire, qui réunit filles et garçon dans un même élan féministe, fera-t-elle boule de neige dans les lycées français ?


https://www.terrafemina.com/article/sexisme-ces-jeunes-quebecois-portent-une-jupe-pour-denoncer-le-sexisme-au-lycee_a355405/1

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Bouches-du-Rhône : une collégienne convoquée pour avoir porté un short , femmes, feminisme , sexisme

20 Septembre 2020, 02:40am

Publié par hugo

 Bouches-du-Rhône : une collégienne convoquée pour avoir porté un short
Les lycéennes réclament le droit de s’habiller comme elles veulent. Depuis la rentrée scolaire, sur les réseaux sociaux, un vent de contestation monte. Les jeunes filles dénoncent les règlements des établissements, qu’elles jugent parfois sexistes. Exemple à Allauch, dans les Bouches-du-Rhône.
S. Depierre, J. Hessas, C. Langlais, V. Blanc
France 3
France Télévisions
Mis à jour le 19/09/2020 | 17:26
publié le 19/09/2020 | 17:26

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C’est une tenue d’adolescente presque classique, avec son large t-shirt et son short qui n’a rien d’un vêtement de plage. En début de semaine, pourtant, elle a valu à sa propriétaire, Anouk Tamisier, 13 ans, une convocation chez le principal adjoint de son établissement scolaire. "Je ne sais pas ce qui est choquant, c’est un short, c’est normal. Les garçons portent des shorts, avec une amie, on en a compté huit dans une même journée", explique-t-elle.

Réactions sur les réseaux sociaux
Plusieurs garçons portent effectivement des shorts ou des bermudas à la sortie du collège. C’est le père d’Anouk qui a publié sur Facebook son irritation. Les commentaires, plus de 800, s’y sont emballés. Beaucoup relèvent un traitement inégal entre filles et garçons. Les parents ont cependant signé le règlement de l’école qui stipule que jupes et shorts courts y sont interdits. Mais où s’arrête le court ? Ne peut-on s’adapter à la chaleur et faire preuve de pédagogie ? C’est le souhait du recteur de l’Académie Aix-Marseille, Bernard Beignier.

Le JT


https://www.francetvinfo.fr/france/rentree/bouches-du-rhone-une-collegienne-convoquee-pour-avoir-porte-un-short_4111691.html

je  suis   surpris  que  cette école est  convoque une fille pour un short  !!!!! TOTAL  SOUTIENT   A  CETTE  FILLE  et  a cette  famille  bien  entendu   

 

J AI UNE  QUESTION ET  SI UN GARCON ETAIT  VENU  EN KILT   EN  JUPE  ??????? QUE  AURIEZ  VOUS  FAIT  ?????

https://www.instagram.com/souslesjupesdeshommes/?hl=fr

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