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Ecoutez-nous bien ! - Le manifeste de la Fondation des Femmes

4 Août 2022, 02:39am

Publié par hugo

Livres › Arts, société & sciences humaines › Philosophie, sociologie & ethnologie › Sociologie › Ouvrages généraux
Ecoutez-nous bien ! - Le manifeste de la Fondation des Femmes - Poche
Fondation des Femmes
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Ecoutez-nous bien !. Le manifeste de la Fondation des Femmes
 
Extrait
 Fondation des Femmes - Ecoutez-nous bien ! - Le manifeste de la Fondation des Femmes.Feuilleter
Un manifeste de la Fondation des femmes à l'aube de la première élection présidentielle française post #MeToo. Pourquoi, en matière d'égalité... Lire la suite
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Résumé
Un manifeste de la Fondation des femmes à l'aube de la première élection présidentielle française post #MeToo. Pourquoi, en matière d'égalité femmes-hommes, les progrès sont-ils si lents, en France comme dans le monde ? Pourquoi les violences sexistes et sexuelles sont-elles encore majoritairement impunies, en dépit des innombrables témoignages dans le sillon du mouvement #MeToo ? La thèse des autrices de ce manifeste est que toute notre société tourne encore trop autour des préoccupations et des points de vue masculins.
Les droits des femmes ont progressé, mais le patriarcat continue de régir les institutions, les mentalités, notre culture commune, laissant les problématiques des femmes et des minorités à la marge. Il est temps, alors, de considérer vraiment les femmes, d'entendre le cri planétaire qui a déchiré le silence millénaire qui accompagne les violences masculines. " Ecoutez-nous bien ", disent-elles, car elles veulent une République entière, inclusive.
Liberté, Egalité, Sororité !


https://www.decitre.fr/livres/ecoutez-nous-bien-le-manifeste-de-la-fondation-des-femmes-9782363833341.html

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Le Peuple des femmes Un tour du monde féministe

2 Août 2022, 00:08am

Publié par hugo

 Accueil > Essais > Le Peuple des femmes

Le Peuple des femmes

Guillaume Le Blanc, Fabienne Brugère
Le Peuple des femmes
Un tour du monde féministe
Ce livre est une enquête sur les pratiques et les voix des femmes dans le monde. Nourri d’entretiens avec des activistes, des artistes, des femmes engagées et des hommes concernés, de synthèses originales sur les grands problèmes qui se posent aux femmes aujourd’hui, il constitue un vade-mecum des pratiques féministes contemporaines.
Le peuple des femmes manifeste une nouvelle exigence de justice qui est désormais la norme, la justice de genre : femmes, hommes, hétéros, homos, trans, tous sont concernés. Non seulement le peuple n’est plus le monopole des hommes, mais la justice sociale qui le sous-tendait et qui s’organisait selon la redistribution des richesses ne peut plus occulter de nouvelles redistributions. Le peuple des femmes n’est donc pas le symétrique du peuple des hommes. Il affirme qu’à la racine de tout monde commun se tient l’enjeu central d’égalité. Mais, par-delà la justice et l’égalité, c’est à une lutte pour le pouvoir que nous assistons. Ce pouvoir préempté par les hommes leur est désormais disputé par les femmes. Renouvelées par les pays du Sud, portées par la puissance des femmes, les formes d’organisation sociale évoluent. Écoféminisme, féminisme du care, féminisme queer : le peuple des femmes, transnational et inclusif, s’affirme comme antidote aux nationalismes virilistes.
Essais
Paru le 16/02/2022
Genre : Essais
384 pages - 159 x 219 mm Broché EAN : 9782080234520 ISBN : 9782080234520


https://editions.flammarion.com/le-peuple-des-femmes/9782080234520

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En finir avec la productivité

2 Août 2022, 00:05am

Publié par hugo

En finir avec la productivité
Critique féministe d'une notion phare du monde du travail
Laetitia Vitaud
Une notion patriarcale et écocide qu’il est urgent de déconstruire

Pas un jour ne se passe sans qu’un travailleur ne partage ses secrets de productivité sur les réseaux sociaux. Pourtant, la productivité est un concept éculé et profondément inégalitaire, directement hérité de la Révolution industrielle et incapable de rendre compte de l’« essentialité » de certains métiers – pour reprendre ce concept mis en évidence par la crise du Covid-19.
En retraçant les liens entre productivité, esclavagisme et patriarcat, Laetitia Vitaud rappelle les fondements dangereux de cette notion reine qui valorise la déshumanisation du travail, nie l’apport du travail gratuit (celui des esclaves hier, celui des femmes toujours) et rime avec extraction des sols et pénuries des ressources.
Il est grand temps de remettre en question le primat de la productivité dans l’économie et la valorisation du travail. Et si on évoluait vers un outil plus juste et vertueux capable de renforcer nos liens – les uns avec les autres comme avec notre environnement ? Voici pour lors une lecture révoltante mais salutaire, qui donne envie de changer les choses pour de bon !

Diplômée d’HEC et agrégée d’anglais, Laetitia Vitaud est spécialiste du futur du travail. Experte au Lab du média Welcome to the Jungle, elle est l’autrice de Welcome to the Jungle. 100 idées innovantes pour recruter des talents et les faire grandir avec Jérémy Clédat (Vuibert, 2021), Du Labeur à l'ouvrage (Calmann-Levy, 2019) et Faut-il avoir peur du numérique ? avec Nicolas Colin (Armand Colin, 2016).


https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/en-finir-avec-la-productivit%C3%A9-9782228930253

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"Je pourrais te tuer et personne ne dirait rien" : en Afghanistan, les talibans violentent les femmes

1 Août 2022, 02:29am

Publié par hugo

 "Je pourrais te tuer et personne ne dirait rien" : en Afghanistan, les talibans violentent les femmes
Des femmes afghanes marchent en scandant des slogans et en tenant des banderoles lors d’une manifestation pour les droits des femmes à Kaboul, le 16 janvier 2022.
27 juil. 2022 à 15:55

Temps de lecture
6 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
Les Grenades
Monde
Info

"‘Mauvaise femme […] Les États-Unis ne nous donnent pas d’argent à cause de vous, bande de salopes’ […] Et puis il m’a donné un coup de pied. Le coup était si fort que j’ai eu une blessure au dos, et il m’a aussi mis un coup de pied dans le menton […] Je sens encore la douleur dans ma bouche. J’ai mal dès que je veux parler." Ce témoignage est celui d’une manifestante afghane qui a été arrêtée et incarcérée pendant plusieurs jours. Il a été recueilli par Amnesty International.

L’organisation dénonce dans un rapport ce mercredi 27 juillet la répression "suffocante" des talibans en Afghanistan qui prive "des millions de femmes et de jeunes filles de leur droit de mener une vie libre et épanouissante en sécurité", presque un an après la prise de pouvoir des talibans.

Depuis qu’ils ont pris le contrôle du pays le 15 août 2021, les talibans ont "violé les droits des femmes et des filles à l’éducation, au travail et à la liberté de mouvement", soutient Amnesty qui souligne que chaque détail du quotidien des femmes et des filles est contrôlé et soumis à d’importantes restrictions.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Détentions arbitraires, disparitions forcées et des actes de torture
Les femmes et les filles du pays ont répondu à cette répression par une vague de manifestations. En réaction, les talibans ont harcelé et brutalisé des manifestantes et les ont soumises à des arrestations et des détentions arbitraires, des disparitions forcées, et des actes de torture physique et psychologique.

À lire aussi
Être une femme et vivre aujourd’hui en Afghanistan : "Je suis désespérée"


Afghanistan : Manifestation de femmes près d'une grande mosquée de Kaboul
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Le 19 janvier 2022 par exemple, les défenseuses des droits humains Tamana Zaryab Paryani et Parwana Ibrahimkhel ont été enlevées chez elles à Kaboul par un groupe d’hommes armés. Trois sœurs de Tamana Zaryab Paryani, la plus jeune âgée de 13 ans, ont également été enlevées.

Quelques instants avant que les hommes entrent dans sa maison, Tamana Paryani a posté une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle elle identifie les hommes comme des talibans et appelle à l’aide. A la suite de la diffusion de la vidéo, plusieurs porte-parole talibans ont nié leur implication dans les enlèvements.


Pourtant, en février dernier, Pamana Zaryab Paryani et Parwana Ibrahimkhel ont été libérées avec d’autres militantes féministes afghanes. Elles ont été emprisonnées 27 jours par les talibans parce qu’elles avaient participé, avec une vingtaine d’autres Afghanes, à une manifestation, qui s’est tenue le 16 janvier dans la capitale.

"Un soldat qui marchait à côté de moi m’a frappée sur le sein"
Après que des photos des blessures d’une autre manifestante ont été mises en ligne, deux femmes ont expliqué que les talibans ont développé une nouvelle stratégie afin de les empêcher de montrer leurs blessures en public. L’une d’elles a déclaré à Amnesty International : "Ils nous ont frappées sur les seins et entre les jambes. Ils ont fait cela pour que nous ne puissions pas le montrer au monde. Un soldat qui marchait à côté de moi m’a frappée sur le sein, et il a dit, 'Je pourrais te tuer maintenant, et personne ne dirait rien.' Cela arrivait à chaque fois que nous sortions : on nous insultait – physiquement, verbalement et émotionnellement."

Des manifestantes incarcérées avaient un accès insuffisant à la nourriture, à l’eau, à la ventilation, à des produits d’hygiène et à des soins de santé. Afin d’obtenir leur libération, ces femmes ont été contraintes à signer des déclarations selon lesquelles ni elles ni des membres de leur famille ne manifesteraient plus, ni ne parleraient publiquement de leur expérience en détention.

Selon quatre lanceurs d’alertes travaillant dans des centres de détention dirigés par les talibans, les talibans arrêtent de plus en plus souvent des femmes et des jeunes filles pour des infractions mineures à leurs politiques discriminatoires, telle que la règle leur interdisant d’apparaître en public sans un mahram (chaperon de sexe masculin ; les femmes n’ont plus le droit de voyager plus de 72 km sans être accompagnées d’un mahram). Les femmes arrêtées sont généralement inculpées du "crime" ambigu de "corruption morale".

Une étudiante à l’université, qui a été arrêtée en 2022, a dit à Amnesty International qu’elle avait été menacée et frappée après avoir été arrêtée sur la base de charges liées à l’absence de mahram. Elle a témoigné : "[les membres des talibans] ont commencé à m’administrer des décharges électriques […] sur les épaules, le visage, le cou, partout où ils pouvaient […] Ils me traitaient de prostituée [et] de garce […] Celui qui tenait le pistolet a dit 'Je vais te tuer et personne ne pourra retrouver ton corps.'"

 

À lire aussi
Afghanistan: les femmes ne peuvent plus voyager seules en avion

Empêchées d’étudier et mariées de force
Le système de protection et de soutien pour les femmes fuyant la violence domestique a été décimé dans le pays, selon Amnesty. En outre, depuis le retour des talibans au pouvoir, les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés ont fortement progressé en Afghanistan.

Stephanie Sinclair, directrice de Too Young to Wed, une organisation travaillant sur les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, observe : "En Afghanistan, tout contribue à favoriser le mariage des enfants. Vous avez un gouvernement patriarcal, la guerre, la pauvreté, la sécheresse, des filles qui ne peuvent plus aller à l’école. Avec tous ces facteurs […] nous savions que les chiffres du mariage des enfants allaient exploser."

Khorsheed (prénom d’emprunt), une femme de 35 ans vivant dans une province du centre de l’Afghanistan, a déclaré à Amnesty International que la crise économique l’a poussée à marier sa fille de 13 ans à un voisin âgé de 30 ans en septembre 2021, en échange d’une "dot" d’un montant de 60.000 afghanis (environ 670 dollars). Elle a expliqué qu’après le mariage de sa fille, elle s’est sentie soulagée, et a ajouté : "Elle n’aura plus faim."

En ce qui concerne l’éducation, les talibans continuent d’empêcher la grande majorité des filles élèves du secondaire d’aller en cours. À l’université, le harcèlement infligé aux étudiantes par les talibans a créé un environnement peu sûr où les étudiantes sont systématiquement désavantagées. Fatima (prénom d’emprunt), 25 ans, enseignante du secondaire officiant dans la province du Nangarhar, a précisé à Amnesty International : "Ces jeunes filles voulaient seulement avoir un avenir, et maintenant elles ne voient aucun futur devant elles."

À lire aussi
Les filles privées d'école secondaire en Afghanistan : l'Unesco dénonce un "revers majeur" pour l'éducation

Brishna (prénom d’emprunt), étudiante de 21 ans à l’université de Kaboul, a déclaré à Amnesty International : "[Les] gardes devant l’université nous crient dessus et disent : "Arrange tes habits, ton foulard […] Pourquoi peut-on voir tes pieds ?" […] [La] personne responsable de notre département est venue en cours et nous a dit "Faites attention – nous ne pouvons vous protéger que lorsque vous êtes dans l’enceinte de la faculté […] Si des talibans essaient de vous faire du mal et de vous harceler, nous ne pourrons pas les en empêcher.'" De nombreuses étudiantes ont désormais soit cessé d’aller en cours, soit décidé de ne pas s’inscrire du tout.

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Ce 26 juillet, un autre rapport, celui-ci de l’ONU, alertait également sur le fait que les progrès en matière d’égalité des sexes et de droits des femmes ont été balayés dans le pays. "L’Afghanistan est le seul pays au monde où les filles n’ont pas le droit d’aller au lycée. Les femmes ne peuvent pas travailler en dehors de la maison, sauf dans quelques secteurs et pour des tâches particulières. Il n’y a pas de femmes ministres, ni même de ministère à la Condition féminine, ce qui supprime de fait le droit des femmes à la participation à la vie politique", dénonce Alison Davidian, représentante adjointe d’ONU Femmes en Afghanistan.


À lire aussi
Afghanistan : à Hérat, les talibans interdisent aux hommes et femmes de manger ensemble au restaurant

"Prises ensemble, ces politiques forment un système répressif qui introduit des discriminations à l’égard des femmes et des filles dans presque toutes les facettes de leur vie. Chaque détail de leur quotidien – si elles peuvent aller à l’école, si et comment elles travaillent, si et comment elles sortent de chez elles – est contrôlé et soumis à d’importantes restrictions", s’insurge quant à elle Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International qui en appelle à la communauté internationale pour qu’elle impose des mesures face au comportement des talibans. "Si la communauté internationale s’abstient d’agir, elle abandonnera les femmes et les filles d’Afghanistan, et fragilisera les droits partout ailleurs", selon Agnès Callamard.

L’organisation plaide pour une stratégie robuste pour inciter ces changements. Elle demande notamment des sanctions ciblées ou des interdictions de voyager, par l’intermédiaire d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Il s’agirait d’obliger les talibans à rendre des comptes pour le traitement réservé aux femmes et aux filles, sans nuire à la population afghane.

À lire aussi
"Les talibans m’ont tout pris", Meena, journaliste afghane réfugiée en Belgique

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/je-pourrais-te-tuer-et-personne-ne-dirait-rien-en-afghanistan-les-talibans-violentent-les-femmes-11038564

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"Le monde a besoin de la France pour en finir avec le sida" : Amanda Dushime, 20 ans, porteuse du VIH

1 Août 2022, 02:09am

Publié par hugo

 "Le monde a besoin de la France pour en finir avec le sida" : Amanda Dushime, 20 ans, porteuse du VIH
L'activiste burundaise Amanda Dushime, née il y a 20 ans avec le VIH, adresse une lettre ouverte au président français, à deux mois de la Conférence du Fonds mondial sur le sida aux Etats-Unis, la précédente avait eu lieu en France à Lyon en octobre 2019.
L'activiste burundaise Amanda Dushime, née il y a 20 ans avec le VIH, adresse une lettre ouverte au président français, à deux mois de la Conférence du Fonds mondial sur le sida aux Etats-Unis, la précédente avait eu lieu en France à Lyon en octobre 2019.
©TheGlobalFund.org
29 JUIL 2022
 Mise à jour 29.07.2022 à 09:17 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
La 24e Conférence internationale sur le sida (AIDS 2022) se tient du 29 juillet au 2 août 2022 à Montréal. L'occasion pour la jeune activiste burundaise Amanda Dushime d'adresser une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Outre les discriminations et la stigmatisation auxquelles les malades font face, elle y décrit la difficulté croissante d’accéder au dépistage et aux traitements. Une lettre que nous publions ici en exclusivité pour Terriennes. 

Amanda Dushime est née avec le VIH, il y a vingt ans, au Burundi. Elle est paire éducatrice pour l’Association nationale de soutien aux séropositifs et malades du sida (ANSS) et ambassadrice du réseau Grandir ensemble.

"Si être adolescente, c’est compliqué, être adolescente et vivre avec le VIH, c’est encore plus difficile. Nous subissons de multiples stigmatisations et discriminations. Les autres ont peur de nous. Nous ne pouvons pas accéder à certains métiers, formations ou encore bourse d’études. Certains perdent leur travail. D’autres sont rejetés par leurs amis et familles", lançait la jeune femme lors de son intervention durant la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en octobre 2019, à Lyon. 

Ses mots mettaient alors en pleine lumière ce que rapportent les experts depuis des années : l'extrême vulnérabilité des jeunes filles et des femmes face au virus. En 2017, en Afrique orientale et australe, chez les 10-19 ans, 79 % des nouvelles infections concernaient des filles, comme le rapportait en 2019 La Croix.
 

"J’ai toujours été malade, mais je n’ai été dépistée qu’à l’âge de 11 ans. (...) Pendant toutes ces années, je n’ai jamais rien dit. Par peur de l’exclusion, du rejet, confiait Amanda à la tribune. Mon rôle est fort, je porte beaucoup de visages, des milliers de jeunes parlent à travers moi," ajoutait-elle du haut de ses 18 ans.


La lettre ouverte d'Amanda au Président français
Alors que se tient, fin juillet 2022 à Montréal, la 24e Conférence internationale sur le sida (AIDS 2022), et à deux mois de la prochaine conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, elle reprend sa plume pour écrire une lettre ouverte au président français, que nous publions ici dans son intégralité. 
 
Lettre ouverte d'Amanda Dushime au Président Macron

"Monsieur le Président, j’étais à vos côtés en 2019 à Lyon lorsque vous aviez exhorté les chefs d’Etats du monde entier à augmenter leur participation financière au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Aujourd’hui plus que jamais, à deux mois de la prochaine Conférence de reconstitution des ressources du Fonds, vous devez renouveler cet appel et donner l’impulsion nécessaire en augmentant la participation financière de la France.
 
En 2020, dans le monde, un enfant est décédé de causes liées au sida toutes les 5 minutes…
Il y a trois ans, votre implication avait permis de collecter plus de 14 milliards de dollars pour financer la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. C’était la première fois que le Fonds mondial récoltait autant d’argent. Cependant, malgré ce succès, le constat reste alarmant, terrifiant même, tant la pandémie de Covid-19 a exacerbé les obstacles et les inégalités qui entravent la lutte contre le VIH/sida à travers le monde, et en particulier en Afrique, où le nombre de dépistages au VIH a chuté et où les services de prévention ont enregistré une baisse importante de fréquentation. Dans ces conditions, les engagements pris en 2019 n’ont pas permis de réaliser des progrès décisifs dans la lutte contre le VIH/sida, en particulier contre le VIH pédiatrique, encore très négligé. En 2020, dans le monde, un enfant est décédé de causes liées au sida toutes les 5 minutes…

En tant que jeune vivant avec le VIH, paire éducatrice et ambassadrice du réseau Grandir Ensemble, je porte la voix de mes pairs pour vous alerter, Monsieur le Président, sur la nécessité impérative de redoubler d’efforts dans la lutte contre le VIH/sida.

Souvent oubliés, nous, enfants et adolescent.e.s vivant avec le VIH, devons faire face à un parcours semé d’embûches. Aux difficultés quotidiennes, telles que la prise quotidienne de médicaments, les hospitalisations répétées, les discriminations et la stigmatisation, s’ajoute la difficulté croissante d’accéder au dépistage, aux traitements et aux examens biologiques, pourtant indispensables.

Nous ne voulons plus de cela. Nous souhaitons devenir les adultes de demain.
 
Nous sommes à la croisée des chemins. Soit les pays du monde augmentent le financement, soit nous abandonnons tout espoir de mettre fin au sida en 2030.
Les succès qui ont jalonné l’histoire de la lutte contre le VIH/sida montrent que des résultats remarquables peuvent être obtenus lorsque nous refusons la fatalité et que nous nous mobilisons tou.te.s pour ne laisser personne de côté. Rappelez-vous de votre réponse à la lettre ouverte adressée aux enfants de sept ans dans le monde entier, leur promettant un monde libéré du sida, de la tuberculose et du paludisme en 2030. Cet objectif ambitieux, que vous disiez partager, nécessite des actes résolus que vous appeliez de vos vœux. Comme vous l’avez dit, "Nous n'avons, non seulement, pas le droit de reculer, nous avons surtout l'obligation, l'obligation d'éradiquer ces maladies". Or, l’éradication du sida ne pourra devenir réalité qu’à la seule condition que des ressources financières, matérielles et humaines suffisantes et adéquates lui soient consacrées.

Nous sommes à la croisée des chemins. Soit les pays du monde augmentent le financement, soit nous abandonnons tout espoir de mettre fin au sida en 2030. En augmentant la participation financière de la France au Fonds mondial, vous contribuerez à éradiquer le sida, comme vous vous y étiez engagé à mes côtés en 2019.

Monsieur le Président, la grande conférence mondiale sur le sida aura lieu dans quelques jours à Montréal. La Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial aura lieu dans deux mois à New York. Nous, les personnes vivant avec le VIH à travers le monde, comptons sur vous, pour être au rendez-vous."

[Lettre publiée ici via l'organisation The Global Found]

Amanda Dushime, aux côtés d'Emmanuel Macron, lors de la Conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, en octobre 2019 à Lyon (France). 
Amanda Dushime, aux côtés d'Emmanuel Macron, lors de la Conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, en octobre 2019 à Lyon (France). 
©The Global Fund org
La conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui se déroule tous les trois ans, réunit des représentants des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des communautés touchées par les trois maladies infectieuses les plus dévastatrices. La France est un membre fondateur du Fonds mondial et son premier contributeur européen. Il y a trois ans, Lyon avait accueilli la précédente conférence du Fonds. Celui-ci avait alors obtenu des promesses de dons d’une somme sans précédent de 14 milliards de dollars US en vue du provisionnement de ses subventions pour la période 2021-2023.

C'est à cette occasion que le Président de la République française avait pu rencontrer, sur scène, Amanda Dushime. 
 
A lire aussi dans Terriennes : 

► Au Malawi, la Covid-19 menace la lutte contre le VIH et les inégalités de genre
► Ikambere, un lieu unique en France pour aider les femmes atteintes du VIH
► "En finir avec le SIDA d'ici 2030" : Vuyiseka Dubula, une militante en mode combat
► A Cuba, les mères ne transmettront plus le virus du sida à leur enfant
► SIDA : quelles perspectives pour le préservatif féminin en Afrique ?
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 29.07.2022 à 09:17
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https://information.tv5monde.com/terriennes/le-monde-besoin-de-la-france-pour-en-finir-avec-le-sida-amanda-dushime-20-ans-porteuse-du

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Le féminisme va-t-il ruiner nos vies ? Oui, et c'est tant mieux

1 Août 2022, 01:57am

Publié par hugo

 Le féminisme va-t-il ruiner nos vies ? Oui, et c'est tant mieux
Publié le Vendredi 29 Juillet 2022
60Partages
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.

Le féminisme va-t-il ruiner nos vies ? Oui, et c'est tant mieux
Dans son essai à coeur ouvert, Fanny Vedreine nous explique comment le féminisme va ruiner nos vies. Et ce, pour le meilleur. A lire vite et à mettre entre toutes les mains.
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Son éveil féministe, Fanny Vedreine l'a eu il y a 8 ans, lors de la mort de son père. C'est avec sa disparition qu'elle s'est rendu compte de la domination masculine exercée dans sa famille et plus largement, au sein de la société. Elle a alors entamé une longue déconstruction de tous les piliers de sa vie, sorte d'atterrissage à face par bien des aspects violent dans une réalité brutale.

Dans son premier essai intitulé Comment le féminisme va ruiner ta vie (pour mieux le reconstruire, promis) (ed. Mango Society), l'autrice installée à Nice raconte, au fil de 10 chapitres qui abordent chacun un domaine précis, comment ce cheminement a, justement, détruit sa vie. Puis l'a reconstruite pour lui permettre d'atteindre une liberté jouissive qui la définit aujourd'hui.

Un texte intime, dont l'écriture a été "la chose la plus difficile qu'elle ait fait de [sa] vie", estime Fanny Vedreine lors de notre échange par téléphone. On en a profité pour évoquer plusieurs thématiques fortes. Et notamment, la place importante qu'elle donne aux émotions dans ses pages, à la source de beaucoup de problématiques actuelles et ancestrales. Entretien.

Fanny Vedreine, autrice
2 PHOTOSLANCER LE DIAPORAMA
Fanny Vedreine, autrice
Terrafemina : Peut-on militer sans émotion ?
Fanny Vedreine : Je pense que c'est impossible, les émotions font de nous des êtres humains. Les personnes qui vont à l'encontre de leurs émotions (sans aucun jugement car la société nous brise par rapport à ça) finissent toujours par péter les plombs. Comment veux-tu être militant·e pour une cause, ce qui implique avoir de l'empathie, si toi même tu n'es pas capable de dire quand ça va pas, quand t'es révoltée ? La révolte vient d'une émotion. Oser affirmer sa colère contre quelque chose est essentiel pour militer.

Tout ça est très lié aux injonctions du patriarcat. Il y a un vrai bashing autour de l'émotion en général, celle des femmes notamment mais aussi des hommes. Comment ont fait nos grands mères, nos arrières grands mères nos ancêtres pour avoir le droit de vote ? Grâce à la révolte collective. Si elles n'étaient pas sorties dans la rue en criant, en étant en colère on n'aurait peut-être pas encore le droit de vote en tant que femmes.

Penses-tu qu'on puisse être complètement déconstruit ?
F. V. : Non, on ne le sera jamais vraiment. Dans la mesure où les réflexes du patriarcat peuvent se nicher absolument partout, toute notre vie nous avons des choses à apprendre et à réaliser. Toute notre vie, quand on a envie d'être engagé sur le chemin de la déconstruction en tout cas, on va décortiquer des choses de notre passé, de notre famille, de nos proches, de la parentalité, de notre couple. Et cette espèce de violence plus ou moins forte, celle de se confronter à ses propres biais, arrive quotidiennement. C'est le chemin d'une vie.

Tu parles aussi d'égoïsme et de la façon dont les femmes sont tournées vers les autres. Pourquoi prendre soin de soi est-il essentiel pour mener un combat collectif ?
F. V. : C'est encore en lien avec l'émotionnalité. Comment veux-tu t'occuper des autres si toi-même tu te négliges ? C'est apprendre à dire non, aussi. Et à ne pas culpabiliser de dire non. C'est ça le problème avec l'éducation des filles : les filles n'ont pas le droit de dire non. On attend d'elles qu'elles soient gentilles et si elles s'imposent, qu'elles disent non parce qu'elles n'ont simplement pas envie, qu'elles s'écoutent, on leur reproche implicitement de sortir de la normalité patriarcale. Cela va jusqu'à la sexualité, avec le consentement. On a le droit de dire non et c'est quelque chose qu'il faut marteler.

Tu parles de se remettre au centre de sa propre vie, et au centre de la conversation. Est-ce que ça aussi, c'est le départ d'un cheminement féministe ?
F. V. : Avant la mort de mon père, je pensais que c'était lui, ou mes frères, ou les hommes avec qui je couchais, qui devaient gérer des pans de ma vie. Je me mettais complètement au second plan. Après son décès, je me suis retrouvée toute seule à devoir prendre mes propres décisions. Je ne sais pas comment serait ma vie s'il était encore en vie. Son départ, bien que très douloureux, m'a permis une réelle libération. J'ai pris en pleine face la réalité sur la soumission totale aux hommes. Et j'y ai réagi. Soit tu regardes ta vie passer, soit tu décides d'en être l'actrice principale. Dans les deux cas il y a de la souffrance, mais dans le mien, je suis libre et je me suis tellement fait entendre depuis 8 ans que plus personne n'a le droit de me dicter ce que je dois faire.

Tu dédicaces uniquement ce livre à des garçons, pourquoi ?
F. V. : Ce sont mes neveux, je n'ai que des neveux, mais c'est aussi un symbole. Un moyen de leur dire d'essayer de comprendre ce qui se passe lorsqu'ils seront plus grands, et de ne pas faire les mêmes erreurs que leurs pères. De ne pas reproduire de schémas problématiques au cours de leur vie.

Quel est le symbole derrière les lunettes ?
F. V. : Ce sont les lunettes du féminisme. Les lunettes c'est quelque chose que tu enlèves souvent. Ca représente l'ambivalence dans laquelle tu évolues quand tu es féministe, et que tu es face à des personnes qui ne partagent pas tes convictions. C'est aussi voir la vie autrement, te déconstruire et capter tous les schémas problématiques. Quand tu enlèves ces lunettes-là, c'est aussi une façon de refuser de voir la réalité. C'est confortable de ne rien voir. Mais on avance mieux en voyant clair.

Quel message as-tu pour celles et ceux qui entament ce combat aujourd'hui ?
F. V. : Je vais reparler du principe de prendre soin de soi. L'idée est certes de ne pas baisser les bras, mais pas non plus de se miner. Il faut continuer à lutter, à se révolter, à aller voter. Si on baisse les bras, il n'y a plus personne. On est dans un moment où il faut parallèlement prendre soin de soi encore plus. Eduquer ses enfants, s'éduquer soi-même, nourrir son esprit un maximum. Ne pas culpabiliser de ses failles et encore une fois : être à l'écoute de ses émotions.

Comment le féminisme va ruiner ta vie (pour mieux la reconstruire, promis), de Fanny Vedreine. Ed. Mango Society


https://www.terrafemina.com/article/livre-comment-le-feminisme-va-ruiner-ta-vie-l-essai-a-coeur-ouvert-de-fanny-vedreine_a365275/1

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 La mode est politique

29 Juillet 2022, 01:22am

Publié par hugo

 La mode est politique

RÉSUMÉ
Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, la mode est politique, et ce depuis le moment où il a été décidé que les hommes et les femmes ne s’habilleraient pas de la même manière. Elle impacte profondément la vision que la société a des femmes, et détermine souvent leur présence et leur poids dans l’espace public. 

Aujourd’hui, la mode est bousculée par la rapidité de l’information et l’appétence de certains à changer le monde qui nous entoure. Mais difficile de changer sans comprendre les notions et les codes de ce milieu qui sont multiples et complexes à appréhender.

C’est la raison de ce lexique.

Classées par ordre alphabétique, les différentes entrées ne sont pas de simples définitions mais bien de courts essais, dans lesquels Mélody Thomas interroge librement les différents concepts présentés. Elle revient sur des notions fortes, des moments marquants et des pièces emblématiques de l’histoire de la mode – qui est le miroir de l’histoire de nos sociétés  – et nous aide à décrire les problèmes du présent pour dessiner ensemble l’avenir.


https://livre.fnac.com/a16660047/Melody-Thomas-La-mode-est-politique#:~:text=Contrairement%20%C3%A0%20ce%20que%20l%E2%80%99on%20veut%20nous%20faire,leur%20pr%C3%A9sence%20et%20leur%20poids%20dans%20l%E2%80%99espace%20public.

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Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire la mode est politique et ce depuis le moment où il a été décidé que les hommes et les femmes ne s’habilleraient pas de la même manière. Elle impacte profondément la vision que la société a des femmes et détermine souvent leur présence et leur poids dans l’espace public.  Aujourd’hui la mode est bousculée par la rapidité de l’information et l’appétence de certains à changer le monde qui nous entoure. Mais difficile de changer sans comprendre les notions et les codes de ce milieu qui sont multiples et complexes à appréhender.C’est la raison de ce lexique.Classées par ordre alphabétique les différentes entrées ne sont pas de simples définitions mais bien de courts essais dans lesquels Mélody Thomas interroge librement les différents concepts présentés. Elle revient sur des notions fortes des moments marquants et des pièces emblématiques de l’histoire de la mode – qui est le miroir de l’histoire de nos sociétés  – et nous aide à décrire les problèmes du présent pour dessiner ensemble l’avenir.

La mode est politique de Mélody THOMAS (la-grande-librairie.fr)

https://la-grande-librairie.fr/livre/la-mode-est-politique/

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Trouble dans le genre

28 Juillet 2022, 03:52am

Publié par hugo

 Trouble dans le genre


Le féminisme et la subversion de l'identité
Judith Butler, Éric Fassin
Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux États-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d’une identité stable. Ce livre désormais classique est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d’une contre-culture, mais bousculer l’hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s’agit pas d’inversion, mais de subversion.
Judith Butler localise les failles qui témoignent, à la marge, du dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. En même temps, elle questionne les injonctions normatives qui constituent les sujets sexuels. Jamais nous ne parvenons à nous conformer tout à fait aux normes : entre genre et sexualité, il y a toujours du jeu. Le pouvoir ne se contente pas de réprimer ; il ouvre en retour, dans ce jeu performatif, la possibilité d’inventer de nouvelles formations du sujet.
La philosophe relit Foucault, Freud, Lacan et Lévi-Strauss, mais aussi Beauvoir, Irigaray, Kristeva et Wittig, afin de penser, avec et contre eux, sexe, genre et sexualité – nos désirs et nos plaisirs. Pour jeter le trouble dans la pensée, Judith Butler donne à voir le trouble qui est déjà dans nos vies


https://www.editionsladecouverte.fr/trouble_dans_le_genre-9782707150189

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Le corps des femmes dans l’art

25 Juillet 2022, 16:48pm

Publié par hugo

Matrimoine
25 JUILLET 2022
Culture \ Arts
Le corps des femmes dans l’art

Des premiers vestiges préhistoriques à l’effigie du corps féminin ne représentant que des attributs sexuels disproportionnés, aux femmes dérangeantes de Jenny Saville, en passant par les toiles conventionnelles ou sulfureuses des peintres de la Renaissance, le corps des femmes reste souvent orchestré par le regard masculin. Il est perçu comme un objet pictural aussi fascinant esthétiquement que politiquement. Ce corps à la fois tentateur et pudique témoigne encore et toujours de la place accordée aux femmes à des époques données, répondant à l’injonction de beauté et aux fantasmes hétéronormés du patriarcat. L’érotisme dans l’art s’est toujours fait le reflet d’un siècle, de ses mœurs, de ses pratiques sexuelles, de ses codes et de ses désirs ainsi que de sa complexité dans son rapport au corps. 

Les scènes de bain du Moyen-Age ne sont pas qu’un simple témoignage de l’hygiène de vie de l’époque, mais bien des lieux de prostitution connus et reconnus par la Royauté à l’instar de l’Eglise qui possédait ses propres maisons closes.  « Jouir en payant n’était pas péché » d’après ces messieurs en soutane, cerbères d’une certaine morale rigoriste. Alors, pourquoi se priver de chair fraiche et de taxes prélevées à chaque passe ? Cet impôt contribuera à la coûteuse édification de la chapelle Sixtine. L’exploitation du corps des femmes existe au sortir du Néolithique avec l’instauration du système patriarcal. La traite des femmes existait déjà sous l’Antiquité. Le pornikon, tribut prélevé dans les lupanars grecs, sur chaque acte sexuel, donnera le mot pornographie.

A travers les âges, les femmes ont fait l’objet d’un rapport de fascination et de répulsion : elles passionnent, attirent, excitent mais on les cache et les méprise. Longtemps l’interdiction de peindre des nus, en raison de la morale religieuse, a été contournée à travers la représentation abondante d’allégories, de déesses alanguies et sensuelles. Sous la Renaissance et la remise en cause de l’Église catholique, la société commence à sortir de l’idée selon laquelle le corps des femmes serait « péché ». Des gravures plus obscènes représentant l’acte sexuel, circulaient secrètement en raison des pressions et menaces du Clergé. Les peintres n’hésitaient plus à mettre en valeur leurs maitresses. Ces courtisanes, d’apparence si élégantes et raffinées, du Tintoret ou d’Engelhart cachaient, pourtant, un quotidien misérable dont le seul moyen pour survivre en dehors du mariage ou du couvent, était de se vendre. L’enlèvement des Sabines de Nicolas Poussin ou le rapt de Proserpine du sculpteur Le Bernin, représentaient des scènes sous-jacentes de viol qui faisaient fantasmer ces Messieurs. 

Ce regard masculin de dominant / dominée témoigne principalement d’une mainmise sur ce corps obsédant et sur sa descendance. En 1804, Napoléon 1er infériorise les femmes juridiquement dans son code misogyne. Les femmes et le fruit de leurs entrailles sont la propriété du mari, elles lui doivent obéissance, il n’existe pas de viol entre époux. Les femmes ne disposent d’aucun droit même sur leur propre corps. Celui-ci ne lui appartient pas et se résume à l’utilisation de son utérus à des fins économiques, pour assurer sa lignée et par-delà, l’ego masculin.

La banalité de l’inceste et de la pédocriminalité

Ainsi, parmi les toiles post-impressionnistes de Paul Gauguin et celles, figuratives de Balthus, il n’est pas rare de voir des adolescentes poser comme modèles. Le spectateur joue le voyeur en s’extasiant devant cette jeunesse découvrant la sexualité à travers le regard lubrique de l’artiste âgé. Cette pratique était normalisée à l’époque. Les peintures badines de François Boucher ou d’Honoré Fragonard offraient des jeunes filles à peine pubères dévoilant innocemment poitrines, fessiers ou cuisses. L’inceste et la pédocriminalité demeuraient d’une banalité sans précédent.

Des peintres comme le préromantique Francisco de Goya avec Sa Maja nue ou Edouard Manet et sa scandaleuse Olympia proposent ainsi des visions plus transgressives et provocatrices en portraitisant des femmes qui aiment être vues, et plus encore être vues nues. Ces modèles semblent ainsi dialoguer avec le désir du spectateur à travers leur regard en les interpellant. Dans ces tableaux, le modèle défie son public mais aussi l’artiste, ce qui est une forme de pouvoir, celui de la séduction. Peut-on y déceler une certaine forme d’émancipation ? Le saphisme et les relations lesbiennes étaient autorisés en termes de représentations académiques, puisqu’elles appartenaient au registre des fantasmes masculins.

Et que dire du lascif courant de l’Orientalisme, avec ces visions de harems, de femmes dociles aux poses lascives, totalement à disposition de ces messieurs. Il faudra attendre les années 70 pour que les femmes se réapproprient leurs corps et l’exhibent en tant que support de l’œuvre. Marina Abramovic, Ana Mendieta ou Valie Export affichent des corps martyrisés, souillés, humiliés par le patriarcat lors de leurs performances artistiques. Louise Bourgeois ou Orlan s’attaquent au pénis, symbole de force et de virilité, en les exposant comme de simple morceau de viande. Le gâteau de la mariée de Penny Slinger offre une série de photographies où l’artiste portant un voile blanc immaculé offre sa virginité comme douceur à partager.

Aujourd’hui, on observe une prise de conscience globale du patriarcat et de son modèle économique d’exploitation des femmes. L’art, comme mode d’expression et de communication, n’y échappe pas. Le cisgenre n’a plus la cote, le nu académique encore moins.  Cependant, le corps des femmes a fait, fait et continuera de faire l’histoire de l’art… en comptant désormais avec des codes féminins !

Laurence Dionigi 50-50 Magazine

Photo de Une : Statuette féminine du Paléolithique (Préhistoire)

Lire aussi : L’érotisme dans l’art 

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Étiquettes : Culture


https://www.50-50magazine.fr/2022/07/25/le-corps-des-femmes-dans-lart/

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Sophie de Lambilly : «La Maison Calypso est le lieu de réparation des femmes»

25 Juillet 2022, 16:37pm

Publié par hugo

 21 JUILLET 2022
France \ Vidéos 50/50
Sophie de Lambilly : «La Maison Calypso est le lieu de réparation des femmes»

Depuis février dernier, La Maison Calypso accompagne les femmes victimes de violences et de mutilations sexuelles avec une prise médicale, psychologique, sociale et juridique. L’établissement situé à Plaisir dans les Yvelines dispose aussi d’un pôle prévention et éducation affective et sexuelle s’adressant aux 12-25 ans ainsi que d’un Centre de planification et d’éducation familiale. Sophie de Lambilly y est conseillère conjugale et familiale.

Sandrine Laure Dippa 50-50 Magazine

https://www.50-50magazine.fr/2022/07/21/sophie-de-lambilly-la-maison-calypso-est-le-lieu-de-reparation-des-femmes/

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