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Le blog de hugo,

Y a-t-il trop peu de femmes à l’affiche du festival Les Ardentes à Liège ?

23 Avril 2022, 22:28pm

Publié par hugo

 Y a-t-il trop peu de femmes à l’affiche du festival Les Ardentes à Liège ?
Le collectif belge de DJs hip-hop "Supafly collective" rejoindra le collectif "rappeuses en liberté" sur la scène des Ardentes.
20 avr. 2022 à 17:07

2 min
Par Erik Dagonnier
Regions Liege
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Musique - Festivals
Actu liège

Ya-t-il trop peu de femmes à l’affiche du festival Les Ardentes ? C’est en tout cas le reproche fait par plusieurs collectifs féministes sur les réseaux sociaux. Dans une publication, ils comparent plusieurs festivals européens de musiques urbaines et de hip-hop : résultat entre 16 et 25% d’artistes féminines sont annoncées. Or, pour les Ardentes à Liège, il y a un mois environ, seules 2 artistes féminines étaient annoncées soit à peine 4%. Mais la programmation évolue. À l’heure actuelle, le festival des Ardentes annonce 7 femmes et une artiste non binaire sur 80 artistes. Soit 10%. D’autres sont encore annoncées, dont une scène qui sera réservée un soir aux artistes femmes.

Je pense qu’on arrivera entre 15 et 20 artistes féminines à l’affiche cette année.

Capture d’écran d’une publication Instagram du collectif féministe "Et ta sœur".
Capture d’écran d’une publication Instagram du collectif féministe "Et ta sœur". © Tous droits réservés
Jean-Yves Reumont, porte-parole des Ardentes : "L’affiche n’est pas encore complète. On a encore plusieurs dizaines de noms à annoncer. Résultat, je pense qu’on arrivera entre 15 et 20 artistes féminines à l’affiche cette année, mais, malgré cela, je trouve que le collectif à raison de nous alerter et il est tout à fait dans son rôle. Dans la musique en général, pas que dans la musique urbaine, dans le rock aussi, on constate effectivement que les femmes sont souvent moins représentées que les hommes. C’est quelque chose auquel on travaille".

Les femmes artistes, invisibilisées ?
À l’heure actuelle, Les Ardentes annoncent 7 femmes et une artiste non binaire sur 80 artistes. Soit 10% de l’affiche.
À l’heure actuelle, Les Ardentes annoncent 7 femmes et une artiste non binaire sur 80 artistes. Soit 10% de l’affiche. Capture d’écran lesardentes.be
Il y a hélas un petit peu trop peu de femmes à l’affiche des Ardentes.

Plus largement, le festival se dit sensibilisé par la sous-représentativité des femmes dans le milieu musical… Via festiv@liege et le Reflektor, les programmateurs des Ardentes ont signé la charte Scivias pour rendre le secteur plus inclusif.

"Nous travaillons main dans la main avec Scivias à plus de parité dans les équipes techniques, explique le porte-parole du festival, notamment dans les équipes d’accueil. On peut dire aussi que s’il y a hélas un petit peu trop peu de femmes à l’affiche des Ardentes cette année, ce n’est pas du tout le cas derrière la scène puisqu’au niveau de l’équipe on est plus de 50% de femmes à travailler au sein des Ardentes dans l’équipe permanente. Et aussi, dans nos sous-traitants, nous avons beaucoup de collaboratrices qui viennent travailler avec nous sur le festival". De son côté Scivias dément travailler "main dans la main" avec le festival. Scivias refuse que "l’adhésion à ses valeurs soit utilisée comme argument d’autorité pour se défendre d’une programmation au sein de laquelle les femmes sont largement sous-représentées."

Une soirée de "rappeuses en liberté"
Les 3 lauréates du concours 2022 seront présentes

À noter qu’une scène du festival Les Ardentes sera réservée un soir de juillet à des artistes 100% féminines. "Cette année, Les Ardentes travaillent avec le collectif français "rappeuses en liberté" qui soutient toute l’année sur un processus d’accompagnement les femmes dans le milieu urbain", explique Jean-Yves Reumont. Les 3 lauréates du concours 2022 seront présentes, avec notamment le collectif belge de DJs hip-hop "Supafly collective", uniquement composé de femmes.


https://www.rtbf.be/article/y-a-t-il-trop-peu-de-femmes-a-laffiche-du-festival-les-ardentes-a-liege-10977702

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Violences faites aux femmes : quatre avocates spécialistes analysent les propositions d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen

23 Avril 2022, 22:16pm

Publié par hugo

Violences faites aux femmes : quatre avocates spécialistes analysent les propositions d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen
Par Juliette Hochberg Mis à jour le 20/04/2022 à 19:58
Avocates
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Dorothée Bisaccia-Bernstein, Karine Bourdié, Clotilde Lepetit et Laure Heinich défendent quotidiennement des femmes victimes de violences. Si les pénalistes déplorent des mesures peu efficaces prises par Emmanuel Macron, elles s'inquiètent de celles, inconstitutionnelles, proposées par Marine Le Pen. Interview.
Profession : avocates. Personnalités : engagées. Des commissariats aux tribunaux, Dorothée Bisaccia-Bernstein, Karine Bourdié, Clotilde Lepetit et Laure Heinich, les quatre pénalistes du cabinet 7Bac, défendent leurs clientes victimes de violences, qu'elles soient sexistes, sexuelles, intrafamiliales.

L'inefficacité des mesures mises en place par le Président-candidat, faute de moyens déployés, elles la palpent, au quotidien. Quant au danger et à l'inconstitutionnalité de celles avancées par la challengeuse d'extrême droite, les spécialistes les mesurent, avec inquiétude.

Et au milieu des programmes peu remplis sur ces questions des deux candidats qui ont accédé au second tour de la Présidentielle 2022 ? Des victimes, dont le parcours policio-judiciaire demeure éprouvant.

En cause : des mesures annoncées mais restées dans les tiroirs, des fonctionnaires insuffisamment formés à la réception de leurs paroles, des avocats mis de côté, qui n'ont pas les moyens de rassurer leurs clientes, ou encore, une inadmissible culture du viol qui plane au dessus de certains bureaux de police et de certaines salles d'audience.

Qu'a-t-il été fait pour ces femmes ces dernières années ? Que devrait-il être fait davantage ? Différemment ? Ou fait, tout court, enfin ? Entretien.

Des mesures d'affichage et un déplorable manque de moyens
Marie Claire : Il y a quelques jours, vous publiez, toutes quatre, une tribune dans Le Monde. Qu'y dénoncez-vous et déplorez-vous ? 

Laure Heinich :Nous dénonçons un affichage permanent des luttes pour les femmes… et peu de moyens derrière.

Vidéo du jour :

Les femmes victimes de violences ont pris la parole - et elles l’ont prise seules, sans l’aide de l’État. Les politiques ont ensuite repris ce mouvement de libération de la parole avec un Grenelle contre les violences conjugales, en 2019, qui a produit des mesures d’affichage.

Dorothée Bisaccia-Bernstein : Nous, avocates, voyons sur le terrain que les mesures qui ont été prises à l’issue de ce Grenelle restent parfois lettre morte.

Karine Bourdié :Combien d’années va-t-il falloir encore attendre avant que les chiffres des féminicides baissent, en fait ? Avant que l'on sorte enfin de cette constante désespérante ?

Comment percevez-vous ces mesures mises en place durant le quinquennat d'Emmanuel Macron ? Quelles sont celles que vous qualifiez d'"affichage" ? Et celles qui pourraient être améliorées ?

Clotilde Lepetit : CeGrenelle des violences conjugales a mis en exergue toutes les réflexions menées par les acteurs de terrain - ce ne sont pas les institutions qui ont été proactives. 

L'observatoire départemental des violences envers les femmes, en Seine Saint-Denis, par exemple, a été le fer de lance de toutes les mesures concrètes réalisées aujourd’hui par nos institutions : le Téléphone Grave Danger [appareil équipé d'une touche qui alerte immédiatement un service d'assistance, destiné aux personnes, des femmes à la quasi-unanimité, menacées par leur conjoint ou ex-conjoint, NDLR], ou encore, les formations des parquetiers, des policiers, des magistrats et des avocats. 

Certains commissariats de police ne veulent toujours pas entendre la présence d’un avocat durant un dépôt de plainte alors même qu’elle est permise par les textes. 

Former ces professionnelles, ce n’est pas une mesure d’affichage. Et cela fera probablement son œuvre dans les années à venir. Mais il y a encore du chemin à parcourir… Ces formations ne sont pas encore généralisées et réelles sur tout le territoire. Certains commissariats ne veulent toujours pas entendre la présence d’un avocat durant un dépôt de plainte alors même qu’elle est permise par les textes. Certains avocats ont même peur de réclamer ce droit, que ça créé un conflit avec les enquêteurs.

Quelques autres progrès : le bracelet anti-rapprochement [qui permet de surveiller les auteurs de violences conjugales, NDLR], l’ordonnance de protection [saisie en urgence du Juge aux Affaires Familiales, NDLR]. Jusqu’à peu, celle-ci était appliquée par les magistrats seulement quand les couples n’étaient pas séparés. Or, nous savons qu’en matière de violences très graves et de féminicides, c’est souvent au moment des séparations que le passage à l’acte se commet. 

Il a donc fallu le préciser dans le texte, afin que les magistrats prononcent des ordonnances de protection même lorsque la victime et l'agresseur présumés ne sont plus en couple. Pour que ce soit encore plus clair. Ça allait mieux en le disant. Il faut toujours un retour d’expériences. C’est un travail permanent, qui nécessite, encore une fois, des moyens.

Lire aussi :
Accueil des victimes de violences conjugales : les limites des forces de l'ordre
Le dépôt de plainte : ce qui doit changer
Il y a quelques mois, le hashtag #DoublePeine inondait les réseaux sociaux, où des milliers de femmes victimes de violences sexistes et/ou sexuelles dénonçaient une mauvaise prise en charge de leurs plaintes dans les commissariats. Qu'observez-vous lors des dépôts de plainte de ces femmes ? Qu'est-ce qui doit urgemment changer ?
Clotilde Lepetit : Soyons très claires : le bon accueil de la parole d'une plaignante n'est pas uniformément acquis. Il y a des commissariats où les policiers sont formés à recueillir ces plaintes. Mais il y a en d’autres où c'est dramatique. C’est très aléatoire... On le voit régulièrement dans notre quotidien.

Et puis, à partir du moment où notre cliente dépose la plainte, nous, avocats, n’avons plus accès à l’endroit où sa plainte a été transmise, ni au nom du chef-enquêteur, pas accès non plus à un moindre parquet qui mettrait la personne mise en cause en situation de contrôle judiciaire à titre préventif pour éviter un passage à l’acte supplémentaire...

Lire aussi :
Violences sexistes et sexuelles : comment porter plainte ?
Dorothée Bisaccia-Bernstein : En tant qu’avocate - qui a le droit d’accompagner ma victime dès le dépôt de plainte - je ne sais pas comment sa parole va être réceptionnée, ni comment je vais être accueillie.

On peut avoir les ambitions politiques les plus importantes, nous, praticiennes, voyons bien au quotidien que tout ça ne compte pas tant que les moyens ne sont pas mis.

J’ai vu des femmes sortir du commissariat libérées, parce que leur parole avait été entendue. D'autres, cassées. Trimballées d'un commissariat à l’autre durant des heures et des heures. Traumatisées par par les portes qui s'ouvrent pendant qu'elles expliquent comment elles ont été violées, avec des fonctionnaires qui entrent et sortent de la pièce. C'est inadmissible.

On peut avoir les ambitions politiques les plus importantes, nous, praticiennes, voyons bien au quotidien que tout ça ne compte pas tant que les moyens ne sont pas mis pour avoir des cellules spécifiquement dédiées à ces plaintes dans les commissariats, dans lesquelles travailleraient des policiers formés pour.

Lire aussi :
Violences sexuelles, discriminations, écologie : les candidat·es à la Présidentielle répondent à nos questions
Emmanuel Macron prévoit aussi de développer le système de plainte hors du commissariat et même ouvrir la possibilité du dépôt de plainte en ligne. Selon vous, cette mesure comporte-t-elle des risques ?

Clotilde Lepetit : La pré-plainte en ligne est déjà possible, même très conseillée aujourd’hui. Malheureusement. Nous ne sommes pas totalement pour. 

D’abord, cela n’aide pas les femmes en situation de handicap. Il faut le savoir : les personnes victimes de violences conjugales ou intrafamiliales sont souvent des femmes en situation de handicap [Selon l'Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, 35 % des femmes en situation de handicap subissent des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19% des femmes dites valides, NDLR]. Parfois, elles ne voient pas, n’écrivent pas, ou ont du mal à s’exprimer, et donc, ont besoin d’êtres humains pour déposer leur plainte.

La plainte en ligne est l’aveu-même du manque des moyens.

La plainte en ligne, c’est simplement l’expression du manque d'humains pour recevoir la parole des victimes. C’est l’aveu-même du manque des moyens.

Dorothée Bisaccia-Bernstein : Il s’agit tout de même de déposer une parole. Cela suppose une interaction avec la personne qui va la recueillir. J'imagine mal comment nous pouvons nous passer de l'écoute, de ce que l’on appelle le "non-verbal". Les silences sont importants, par exemple. Dans les procès verbaux, des petites bulles commentent d'ailleurs ces éléments non-verbaux : "Madame pleure", "Monsieur s'esclaffe"... Ils sont tout aussi importants que les mots prononcés.

Clotilde Lepetit : Et les bleus sur le visage ne se voient pas avec une plainte en ligne…

En revanche, que l'on élargisse les lieux de dépôt de plainte et que l'on permette à dans des structures comme la Maison des Femmes ou l’Hôpital d'accueillir les paroles des plaignantes, est une bonne chose, puisqu'il y a un interlocuteur humain, qui peut vous rassurer dans les yeux, et qui peut, de façon humaine et non glacée comme celle d’un écran, répondre à vos angoisses et vos peurs les plus intimes.  

Une culture policio-judiciaire qui doit évoluer
Parmi les mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes, Emmanuel Macron souhaite augmenter de 200 le nombre d'intervenants sociaux dans les commissariats. Qu'en pensez-vous ?

Karine Bourdié : Je trouve tout à fait utile le fait qu’il puisse avoir des intervenants sociaux ou des psychologues dans les commissariats, mais eux, font un travail para-juridique, para-plainte. Ce qui est important au moment du dépôt de plainte, c’est le recueil de la parole en terme de constitution d’infraction ou non. Donc ce qu’il faut vraiment voir changer, c’est la façon dont les victimes vont pouvoir être accueillies, assistées, défendues, par des gens qui vont faire en sorte que leur propos soient retranscrits sur des procès verbaux, qui vont ensuite enclencher des procédures.

Ce dont nous avons besoin aussi, davantage que d'intervenants sociaux, c’est de pouvoir, nous, échanger avec les services enquêteurs, savoir où en est la procédure.

Nous, avocats, avons également besoin de rassurer ces victimes de violences. La situation actuelle ne nous le permet pas. C'est absolument dramatique. Après le dépôt de plainte, je ne serais probablement pas avant des semaines - parfois même des mois - si des investigations ont été faites, si la personne mise en cause a été entendue ou non, si une confrontation est prévue, etc. C’est invivable pour les plaignantes.

Laure Heinich : Je défends des femmes qui ont déposé plainte contre Jean-Jacques Bourdin ou Patrick Poivre d'Arvor. Là, ça ne se passe pas de la même manière. Le Procureur comme la parquetière m'écrivent, j'ai même leur numéro direct.

Voilà pourquoi nous dénonçons des affichages : quand on veut bien faire le travail, c'est possible. Nous demandons que ce travail soit fait pour toutes les affaires, pas seulement les médiatiques.

Vous pointez un manque de moyens, de formations. D'évolution des mentalités aussi ?

Dorothée Bisaccia-Bernstein : Oui. Il demeure dans le milieu policio-judiciaire des résistances fortes sur des lieux communs, des préjugés sur ces violences et les femmes qui en sont victimes.

Dernièrement, j’étais en audience avec l'une de mes clientes victime de violences qui avaient entraînées plusieurs jours d’ITT. Comme la scène de violences conjugales débouchait d’une scène de dispute avec des messages qui "prouvaient" une histoire d’adultère, la juge lui a posé un tas de questions sur cette relation adultérine, lui laissant penser que si elle s'était mieux comportée, elle n’aurait peut-être pas pris ce coup dans la tête, et que, finalement, elle le méritait peut-être un peu.

C’est aussi cela qui pêche dans cette politique pénale : il y a un décalage total entre les mesures politiques et les acteurs policio-judiciaires du quotidien, encore sur un logiciel très ancien. C'est d'une grande violence pour ces femmes qui ont aujourd'hui plus d'attentes - bien légitimes - envers ces institutions et qui se retrouvent confrontées à des archaïsmes mentaux et opérationnels inadmissibles.

Laure Heinich :Notre métier, c’est de s'opposer à cette culture du viol et de dire aux femmes : "En fait, non, vous n’allez pas répondre à cette question sur la manière dont vous étiez habillée, ni à 'Pourquoi vous avez pris le métro à cette heure-ci', ni sur 'combien de verres vous aviez bu'".

Karine Bourdié : La culture policio-judiciaire doit évoluée. Même dans des services spécialisés, comme ceux de protections des mineurs, les enquêteurs essaieront toujours d'entendre les jeunes sans l'avocat choisi par la famille. Dans cette culture, on est toujours un peu méfiant vis-à-vis de l’assistance par un avocat. Comme si celle-ci viendrait interférer avec la parole, alors qu'elle participe à l'œuvre de manifestation de la vérité.

La grande cause du quinquennat, d'accord, mais dans les programmes des deux candidats, il n’y a rien. 

Le Président-candidat a affirmé que l’égalité femmes-hommes sera à nouveau la "grande cause" du quinquennat s'il est élu...

Laure Heinich : La grande cause du quinquennat, d'accord, mais dans les programmes des deux candidats, il n’y a rien. En tous cas, rien de saillant.

Il a fallu chercher ailleurs que dans leur programmes pour trouver ce qu’ils proposent sur le sujet, alors qu’il y a autant de femmes qui meurent aujourd'hui en France qu’il y a cinq ans.

Emmanuel Macron souhaite doubler le nombre d'enquêteurs spécialisés (de 2 000 à 4 000) dans les violences intrafamiliales et envers les femmes. Vous qui êtes sur le terrain, est-ce possible ?

Clotilde Lepetit :S'il prévoit de mettre des moyens pour doubler l’accueil des victimes sur ces procédures-là, là, on est d’accord.

En revanche, si l’idée est d'augmenter le nombre d'enquêteurs dédiés aux violences faites aux femmes pour en retirer dans d’autres domaines, c’est dommage. Cela m’inquiète même pour certains services, celui de protection des mineurs notamment. On ne déshabille pas l’un pour rhabiller l’autre.

Des mesures inconstitutionnelles proposées par Marine Le Pen 
Marine Le Pen souhaite, quant à elle, renforcer l'interdiction de la GPA. Juridiquement, comment pourrait-elle "renforcer" un interdit déjà existant ?

Dorothée Bisaccia-Bernstein : Comme toutes les mesures proposées par Marine Le Pen, c’est flou, sans précision.

Elle souhaite ici afficher une forme de répressivité, exprimer un militantisme. Concrètement, qu’est-ce qu’elle pourrait faire ? Proposer des sanctions pénales, financières. L’arsenal juridique existe pour les extrémismes.

Le féminisme de Marine Le Pen est la dernière étape de son polissage, qui ne fait pas vraiment illusion, ni auprès des féministes, ni auprès des praticiennes que nous sommes.

Le féminisme de Marine Le Pen est la dernière étape de son polissage, qui ne fait pas vraiment illusion, ni auprès des féministes, ni auprès des praticiennes que nous sommes. Quand nous voyons son non-programme, nous ne sommes pas dupes.

Dans une lettre adressée aux Françaises le 8 mars 2022, la candidate du Rassemblement National proposait d’inscrire au fichier des délinquants sexuels les harceleurs de rue. Une proposition dangereuse selon vous. Pourquoi ?

Clotilde Lepetit : Il y a déjà des casiers judiciaires pour les auteurs condamnés et le Faed [Fichier automatisé des empreintes digitales, NDLR] qui permettent des rapprochements et donc, de faire avancer les enquêtes. Mais ce qu’elle propose serait un fichier fourre-tout qui perdrait son sens pour les enquêteurs.

Marine Le Pen est une ancienne juriste. (...) Quand elle fait des propositions comme celle-ci, elle sait qu'elle dépasse le cadre.

Laure Heinich : Il existe aussi un fichier pour les agresseurs sexuels, qui posent déjà problème aux magistrats, contraints d'inscrire des personnes à un même fichier, alors que tous les crimes et tous les délits ne s’équivalent pas.

Marine Le Pen propose que les harceleurs de rue, punis d’une contravention, soient inscrits au même fichier que les délinquants sexuels. Évidemment, c’est grave.

La candidate est une ancienne juriste. Elle est aussi conseillée. Quand elle fait des propositions comme celle-ci, elle sait qu'elle dépasse le cadre. Elle montre ainsi aux citoyens qu’il ne s’agira pas de respecter la Constitution. 

Lire aussi :


https://www.marieclaire.fr/violences-faites-aux-femmes-quatres-avocates-decryptent-les-mesures-des-deux-candidats,1426602.asp

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32 EME FEMINICIDE DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

23 Avril 2022, 22:06pm

Publié par hugo

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31 EME FEMINICIDE DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

22 Avril 2022, 04:37am

Publié par hugo

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Junajah "Sentiers battus" Paroles de Femmes

22 Avril 2022, 04:22am

Publié par hugo

 
l y a 12 ans
Junajah "Sentiers battus" Paroles de Femmes
Drella Forever

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Construisons ensemble "des Maisons Citoyennes" afin d'accueillir les femmes en situation précaire et victimes de violences. www.parolesdefemmes.org

Texte : Junajah
myspace : www.myspace.com/junajah
Réduire
 

 

Junajah "Sentiers battus" Paroles de Femmes - Vidéo Dailymotion

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Violences Conjugales: court-métrage de Coline Serreau

22 Avril 2022, 04:08am

Publié par hugo

 

 Violences Conjugales: court-métrage de Coline Serreau
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Zabou Breitman a réalisé un court-métrage sur les violences conjugales pour la série "10 films pour en parler" de la réalisatrice Emmanuelle Millet...plus d'infos sur TELEOBS.COM
 

 

Violences Conjugales: court-métrage de Coline Serreau - Vidéo Dailymotion

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MATHILDE ⎟L'hymne des femmes

22 Avril 2022, 04:06am

Publié par hugo

 L’hymne des femmes
Sur l’air du Chant des marais
Nous qui sommes sans passé, les femmes,
Nous qui n’avons pas d’histoire [1],
Depuis la nuit des temps, les femmes,
Nous sommes le continent noir [2].
 
Refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout !
 
Asservies, humiliées, les femmes,
Achetées, vendues, violées,
Dans toutes les maisons, les femmes,
Hors du monde reléguées.
 
Refrain
 
Seules dans notre malheur, les femmes,
L’une de l’autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes,
Et de nos sœurs séparées.
 
Refrain
 
Le temps de la colère, les femmes,
Notre temps, est arrivé,
Connaissons notre force, les femmes,
Découvrons-nous des milliers !
 
Refrain
 
Reconnaissons-nous, les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes,
Ensemble, Révoltons-nous !
 
Refrain

L’hymne des femmes chanté par la Compagnie Jolie Môme, 2012
L’Hymne des femmes est une chanson créée collectivement en mars 1971 par des militantes féministes à Paris. Elle est devenue un emblème du Mouvement de libération des femmes (MLF) et plus généralement des luttes féministes francophones. Les paroles sont interprétées sur l’air du Chant des marais. Écoutez aussi cette interprétation, par les Choraleuses, en 2010.

Pour en savoir plus :

Hymne du MLF (Dictionnaire personnel du féminisme), Biscuits de fortune.
« Debout les femmes ! » L’hymne féministe va devenir un tube. On parie ?, L’Obs, 2017.
[1] Invisibilisées, les femmes sont les grandes oubliées de l’Histoire. C’est au début des années 70, dans la foulée des mouvements de libération des femmes, qui chantent cet hymne, que naît la recherche en Histoire des femmes.

[2] Au sens figuré « continent noir » désigne ici cette portion inapparente ou inconnue de l’humanité que constituent les femmes. C’est en effet par cette expression que Freud désigne « la vie sexuée de la femme adulte », que la psychanalyse ne parvient pas à comprendre.


http://8mars.info/hymne-des-femmes

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En chemin, elle rencontre

22 Avril 2022, 02:11am

Publié par hugo

 En chemin, elle rencontre
INFOSCRITIQUES (20)CITATIONS (20)FORUM
En chemin, elle rencontre par Kris

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Lu
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Kris
Éric Corbeyran
EAN : 9782917237069
93 pages
DES RONDS DANS L'O (24/09/2009) AUTRES EDITIONS
4.07/5   49 NOTES
noter :    
RÉSUMÉ EDITEURRÉSUMÉ MEMBRES
HISTORIQUEMODIFIERLIRE
En France, une femme meurt tous les 2 jours et demi sous les coups de son conjoint, environ 70 000 adolescentes de dix à dix huit ans sont menacées d'être mariées de force, entre 55 000 et 65 000 fillettes ou femmes sont mutilées ou menacées de l'être. Dans le monde, 5 000 femmes sont tuées au nom de l'honneur, des centaines de milliers de femmes sont victimes de la traite en vue de la prostitution... Pour que les femmes osent parler, pour briser le silence, pour une prise de conscience et de responsabilité, les artistes, femmes et hommes, se mobilisent pour la défense du droit humain. Avec Kris, Corbeyran, Masson, Lapière, Collignon, Lepage... et avec le soutien d'Amnesty International.


https://www.babelio.com/livres/Kris-En-chemin-elle-rencontre/174930

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Présidentielle : pour qui votent les féministes ?

22 Avril 2022, 02:08am

Publié par hugo

 Présidentielle : pour qui votent les féministes ?
"Marine Le Pen n'est pas féministe" estiment de nombreuses militantes et personnalités qui se mobilisent pour faire barrage à "l'extrême droite", tout en réclamant au candidat Macron d'aller plus loin pour la défense des droits des femmes s'il est élu dimanche 24 avril pour un second mandat. Les deux candidats ici lors du débat télévisé du 20 avril. 
"Marine Le Pen n'est pas féministe" estiment de nombreuses militantes et personnalités qui se mobilisent pour faire barrage à "l'extrême droite", tout en réclamant au candidat Macron d'aller plus loin pour la défense des droits des femmes s'il est élu dimanche 24 avril pour un second mandat. Les deux candidats ici lors du débat télévisé du 20 avril. 
©Ludovic Marin, Pool via AP
21 AVR 2022
 Mise à jour 21.04.2022 à 21:03 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Devant les 15 millions de télespectateur-trice-s qui ont suivi leur débat, hormis la polémique sur le port du voile ou la question des féminicides, les deux candidats finalistes de la présidentielle n'ont fait que survoler la thématique des droits des femmes, comme pendant toute la campagne. Pourtant les attentes sont énormes. A trois jours du second tour, des militantes féministes, élues et organisations ou associations prennent position pour dire non à Marine Le Pen. 
Marine Le Pen, Emmanuel Macron, vote blanc ou abstention ? Assocations féministes, élues, ministre ou ex-ministres de l'égalité femmes-hommes et militantes engagées sur le terrain ont décidé de donner de la voix en attendant ce dimanche 24 avril 2022. Au vu des prises de position des unes et des autres, leur choix ne laisse guère place au doute et prend l'allure d'un vaste mouvement "antiMarine".
Le féminisme "pris en otage" par la candidate Le Pen
Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde, l'actuelle ministre, Elisabeth Moreno, et plusieurs anciennes ministres chargées de l'égalité femmes-hommes -Nicole Ameline, Laurence Rossignol et Najat Vallaud-Belkacem – prennent position clairement contre Marine Le Pen. "Nous, ministres et anciennes ministres des droits des femmes, l’affirmons : Marine Le Pen n’est pas féministe".

La mue de la candidate du RN n’est qu’un leurre.
Tribune publiée dans Le Monde

"Historiquement viriliste et patriarcale, elle (l'extrême-droite) enferme les femmes dans une vision essentialiste de la société, emprisonnant les genres dans des fonctions à la fois hiérarchisées et différenciées",  ajoutent les signataires de cette tribune. "Résultat : les femmes sont cantonnées au rôle de 'gardiennes du foyer'... Si Marine Le Pen ose citer régulièrement Simone de Beauvoir, si elle affirme – non sans quelques ambiguïtés – être attachée à la loi Veil [légalisation de l’interruption volontaire de grossesse en 1975], que son père et son parti voulaient abroger, si elle prétend qu’une femme à l’Elysée serait mécaniquement la plus à même de défendre les femmes", la mue de la candidate du RN "n’est qu’un leurre", selon elles, ajoutant que l’extrême droite ne fait qu’instrumentaliser le combat féministe.

Un rappel : au cours du quinquennat Macron, la députée RN du Pas-de-Calais n’a voté aucun texte en faveur des femmes "qu’il s’agisse des lois pour lutter contre les violences ou de celles en faveur de l’égalité économique et professionnelle". Même chose au niveau européen : durant son mandat d'eurodéputée (entre 2004 et 2017), Marine Le Pen s’est opposée à tous les textes progressistes en faveur des femmes adoptés par le Parlement européen. Ministre et ex-ministres accusent même la candidate du Rassemblement national de prendre en "otage le combat féministe". Précisant également que si elle était élue, elle a annoncé qu'elle "ne conserverait pas de ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes". 


Autre prise de position politique, celle d'élues locales. Dans une tribune publiée dans le JDD, elles sont 38 femmes, responsables d’un exécutif local, à dénoncer le "cauchemar national" que représenterait l’élection de Marine Le Pen.
N’oublions jamais qu’elle est plus proche de Vladimir Poutine que de Simone Veil.

Tribune d'élues locales dans le JDD
C'est donc sans ambiguïté qu'elles appellent à voter pour Emmanuel Macron au second tour :"25 avril 2022. La France peut se réveiller avec le Rassemblement national à la tête de l’État. Pendant des mois, Madame Le Pen a tenté de se dédiaboliser par une stratégie médiatique savamment entretenue et par les outrances d’un Zemmour qui l’a pourtant soutenue dès 20h02. N’oublions jamais qu’elle est plus proche de Vladimir Poutine que de Simone Veil et qu’elle reste issue d’un parti dont les racines xénophobes et machistes ne peuvent que diviser les Français". Sur la liste des signataires figurent de nombreuses maires, dont Natacha Bouchart, maire de Calais, Caroline Cayeux (Beauvais), Pascale Loiseleur, maire de Senlis, dans l'Oise, ainsi que de nombreuses vice-présidentes de région. 
Un féminisme "washing" de circonstance 
Féministe Marine Le Pen ? Oui, selon un sondage Ifop pour le magazine Elle (réalisé en ligne du 11 au 13 avril (avant le débat télévisé de l'entre-deux tours) auprès de 1039 femmes âgées de 18 ans et plus) vient contredire la tribune du Monde. 
 

La moitié des femmes interrogées (49%) situent la candidate du RN dans la case féministe contre 30% pour Emmanuel Macron. Une tendance qui s'accentue encore sur les capacités des candidats à lutter contre le harcèlement de rue (51% pour Marine Le Pen contre 34% à Emmanuel Macron), le sexisme et les violences sexuelles (48% contre 36%), les inégalités salariales (49% contre 35%).

Son discours sécuritaire semble la rendre crédible sur les questions des violences faites aux femmes.

François Kraus, expert "genre et sexualités" Ifop
"Son discours sécuritaire semble la rendre crédible sur les questions des violences faites aux femmes", analyse François Kraus, directeur du pôle "politique" et expert "genre et sexualités" à l'Ifop.

Les femmes interrogées font en revanche plus confiance à Emmanuel Macron qu'à Marine Le Pen pour lutter contre la haine contre les personnes LGBT (50% contre 29%) et les stéréotypes de genre (46% contre 40%). La santé (74%), le pouvoir d'achat (71%), la sécurité (60%) et l'éducation (60%) viennent en tête des préoccupations des femmes interrogées, devant les droits des femmes (48%) ou les discriminations (47%).

Au final, 53% des femmes interrogées disent vouloir voter pour le président sortant au deuxième tour, 47% pour Marine Le Pen.

Sondage Ifop pour <em>Elle</em> réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 13 avril auprès d'un échantillon national représentatif de 1039 femmes âgées de 18 ans et plus.
Sondage Ifop pour Elle réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 13 avril auprès d'un échantillon national représentatif de 1039 femmes âgées de 18 ans et plus.
©IFOP
L'Ifop compare ces résultats avec une enquête plus large Rolling Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio réalisée auprès d’un échantillon de 3007 personnes âgées de 18 ans et plus du 11 au 13 avril, qui montre que 52% des hommes voteront pour Emmanuel Macron, 48% pour Marine Le Pen.

"Au second tour, en 2002, le vote en faveur de son père était deux fois plus faible chez les femmes (11%) que chez les hommes (26%). Cette différence n'existe plus", précise François Kraus.


Barrage féministe contre Marine Le Pen
S'ajoutant à la tribune des ministres dans Le Monde citée plus haut, d'autres appels sont lancés dans les médias et parfois par des médias eux-même. A l'instar du
magazine Elle qui a décidé de prendre publiquement parti en publiant une tribune pour lancer un "appel à faire barrage à l'extrême droite".

Marine Le Pen est une femme, mais elle ne défend pas les droits des femmes.

Appel du magazine Elle
"Des années que nous militons pour l’égalité des chances et des droits entre hommes et femmes. Des années que nous nous battons pour que les femmes accèdent aux plus hautes fonctions. Et quand l’une d’elles se trouve en position d’être élue présidente de la République, c’est une candidate d’extrême droite, écrit en introduction la rédaction du magazine. "Marine Le Pen est une femme, mais elle ne défend pas les droits des femmes, ajoute le texte. Ne nous y trompons pas. Et votons. Une femme d'extrême droite n'est pas moins dangereuse qu'un homme d'extrême droite", conclut le communiqué.

Parmi les 170 personnalités féminines signataires figurent la philosophe Elisabeth Badinter, la journaliste Laure Adler, la rabbine Delphine Horvilleur, la présidente d'Oxfam Cécile Duflot, les actrices Zabou Breitman, Romane Bohringer, Judith Chemla, Léa Drucker, les écrivaines Vanessa Springora, Fatima Daas, Leïla Slimani ou encore Chloé Delaume.


Faire barrage. La même formule est utilisée dans une autre tribune publiée par Le Journal du dimanche des associations de défense des droits des femmes. "L'égalité entre les femmes et les hommes que prônent Mme Le Pen et son parti n'est qu'une façade qui masque une volonté de stigmatiser et d'exclure les femmes étrangères ou immigrées", déclare le texte signé par une soixantaine d'associations et organisations féministes dont le Planning familial, #NousToutes, le Collectif féministe contre le viol (CFCV) et la Fondation des femmes. "Comme 77% des Françaises, nous trouvons que les sujets des droits des femmes n’ont pas été traités correctement pendant la campagne présidentielle", écrivent les militantes. 


Sur les 36 pages du programme et le document '22 mesures pour 2022', le mot "femmes" n’apparaît qu’une fois.

Equipop
Egalement parmi les signataires, l'ONG Equipop, qui travaille à l'amélioration des droits et la santé des femmes et des filles dans le monde. "Sur les 36 pages du programme et le document '22 mesures pour 2022', le mot "femmes" n’apparaît qu’une fois, pour parler de ses sympathisantes. Il n’y a pas de livret dédié à l’égalité femmes-hommes parmi les 17 livrets thématiques", indique le communiqué. Sur la question des droits sexuels et reproductifs, il est aussi rappelé qu’en 2012, Marine Le Pen envisageait de dé-rembourser l’IVG dans certains cas, dénonçant ce qu’elle appelait des "avortements de confort". "Au Parlement européen, les député·e·s du RN, dont Marine Le Pen, ont systématiquement voté contre les textes relatifs aux droits des femmes et continuent de le faire, qu’il s’agisse d’améliorer l’accès à l’avortement ou de lutter contre les violences sexistes et sexuelles", insiste Lucie Daniel, experte Plaidoyer pour Equipop.

Ne pas déposer de bulletin Marine Le Pen dans l'urne le 24 avril est une chose, mais  choisir de glisser un bulletin Emmanuel Macron signifie bien plus qu'un "simple" barrage à l'extrême droite. Les militantes attendent plus de la part du président sortant, qui, selon elles n'a pas répondu aux attentes ces cinq dernières années, et qui veut à nouveau faire de la cause des femmes l'une des grandes priorités de son prochain quinquennat s'il est élu. Elles lui demandent de se positionner d'ici dimanche sur le plan d'urgence pour l'égalité en  10 mesures qu'elle lui ont déjà soumis. A trois jours du vote, une toute dernière mobilisation a été lancée sur les réseaux sociaux , invitant les internautes à taguer le candidat avec le mot dièse #ecouteznousbien. Alors écoutez-les bien Mr le président. 
 

 
A lire aussi dans Terriennes :  

►Présidentielle : le débat sur le voile à mots découverts dans l'entre-deux tours
►Présidentielle 2022 : qui pour défendre les droits des femmes ?
►Metoo politique : sexisme et violences sexuelles, les candidats à la présidentielle face au miroir
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TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 21.04.2022 à 21:03
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https://information.tv5monde.com/terriennes/presidentielle-pour-qui-votent-les-feministes-453676

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Marine Le Pen : un danger pour les femmes du monde entier

22 Avril 2022, 02:03am

Publié par hugo

 21 AVRIL 2022
France \ Politique
Marine Le Pen : un danger pour les femmes du monde entier

Marine Le Pen cherche des voix à tout prix. Alors la catholique multi-millionnaire s’invente féministe, s’affiche « être une femme de son temps, divorcée avec 3 enfants, qui veut protéger les femmes dans la rue et souhaite porter les préoccupations des droits des femmes au sommet de l’État ». Un discours et des promesses dans la pure lignée du patriarcat, celle où les femmes ne servent qu’à mettre au monde de bon.nes chrétien.nes, à fournir la main d’œuvre de demain et à céder la place aux hommes sur le marché du travail sauf pour celles qui sont au pouvoir ou proches de celui-ci, bref, celles des classes supérieures, des nanties et des rentières.

Mais comment faire pour obtenir l’adhésion d’un électorat féminin peu réceptif à la vision rétrograde de la femme prônée par le RN et séduire les jeunes générations issues de #Metoo pour gagner des voix ? Marine le Pen a bien conscience que les hommes sont aux commandes du pouvoir et qu’il faut les caresser dans le sens du poil pour accéder au fauteuil de l’Elysée. Également, la conservatrice ne peut pas aller contre ses valeurs traditionnelles inculquées depuis sa plus tendre enfance et qu’elle a toujours défendues. Alors, la solution est toute trouvée pour une Marine Le Pen qui n’hésite pas à brûler son soutien-gorge : tenir un discours « féministe » mais pas trop, le temps de l’entre-deux tours…

Un changement de position qui ne passe pas inaperçu puisqu’elle prend ouvertement les femmes pour des cruches.

Dans les 22 mesures de son programme électoral, la candidate de l’extrême droite omet sciemment de leur faire une place. Les femmes sont à peine citées. Pas une seule mention sur l’obligation de l’égalité salariale du côté du patronat. Forcément puisque « la loi existe » et que « les syndicats doivent faire leur travail ». N’oublions pas qu’en 2017, les députés RN ont voté contre la loi pour l’égalité salariale et de manière générale, contre les textes qui favorisent l’avancée des droits des femmes en matière d’égalité.

Pourquoi tant de misogynie ? Pour la candidate, « Le progrès pour les femmes, c’est de rester à la maison » affirmait-elle en 2012 où elle proposait un revenu maternel pour que Madame s’occupe du foyer et cède sa place sur le marché du travail. Pour elle, il n’existe pas de plafond de verre ni de parois de verre. Les écarts salariaux se justifient par le mérite. Dans son programme, pas de mesures concrètes proposées pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles « sauf pour les étrangers qui se livrent à ces pratiques outrageantes » qui seront expulsés (quid des violeurs français ou harceleurs possédant leurs papiers en règle ?) La candidate ment sur les chiffres du viol « 52 % des viols commis à Paris l’ont été par des étrangers » alors que 80% des violeurs sont proches des victimes.  Elle propose juste un meilleur accueil des plaignantes dans les commissariats et d’inscrire les harceleurs dans un fichier. On reste dans le déni des violences faites aux femmes, discours conservateur par excellence.

En revanche, elle promet une entrave aux droits reproductifs ce qui est contraire aux accords signés entre la France et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Marine Le Pen s’engage à un moratoire de trois ans sur les sujets sociétaux (PMA, GPA, euthanasie, IVG…). Il s’agit encore et toujours de faire main basse sur le ventre des femmes afin de mieux les contrôler et qu’elles arrêtent leur carrière pour fournir un travail domestique gratuit (garde d’enfants, tâches domestiques). Pour cela, il est impératif que naissent des Français.es blanc.hes de préférence. Une croisade nataliste que la candidate de l’extrême-droite souhaite mettre en marche avec le doublement de l’allocation familiale réservée qu’aux familles françaises, l’instauration d’une part fiscale pleine contre une demi-part actuellement pour le deuxième enfant, un prêt public à taux 0% sur 10 ans pour un achat immobilier à l’occasion de la naissance d’un troisième enfant ou aider financièrement les familles monoparentales au lieu d’obliger les pères à prendre leur responsabilité paternelle.

La candidate abonde la culture du viol en souhaitant abolir la loi de 2016 sur la prostitution qui vise à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel, à cesser la traite humaine et à accompagner les personnes prostituées. Aucune empathie pour ces femmes fragiles psychologiquement en précarité financière dont la société française masculiniste profite et abuse.

Remise en cause de l’égalité femmes/hommes à travers la diplomatie et la politique étrangère françaises

La candidate qui se préoccupe du sort de ses consœurs à l’international, affirme haut et fort qu’elle « soutiendra des programmes français, bilatéraux voire multilatéraux, qui ont fait la preuve de leur efficacité en faveur de la protection des femmes, notamment contre tout fanatisme religieux, contre certaines traditions, excision, infibulation, mariages précoces … » sans les lister. Elle rappelle sa conception du rôle de la France en termes de politique étrangère : « les pays riches n’ont pas vocation par l’intermédiaire de l’ONU et ses agences à imposer aux pays pauvres leurs modes de vies ou leurs traditions ».

Un discours ambigu qui affirme la position d’une France qui lutte contre les discriminations faites aux femmes, mais qui ne peut intervenir au nom de la culture et des traditions locales. Ainsi, dans la conférence de presse du 13 avril dernier, Marine Le Pen se détache entièrement de ce que les autres Etats peuvent bien mettre en place pour l’égalité femmes/hommes et la protection des droits des femmes et des enfants.

Elle souligne que la vocation de l’appareil diplomatique français doit briller par sa présence physique et militaire uniquement et remet ainsi en cause la défense et la promotion des droits fondamentaux et des valeurs démocratiques françaises à l’étranger lorsqu’elle affirme que « l’appareil diplomatique français est concentré sur de prétendus grands enjeux globaux, définis par telle ou telle agence de l’ONU ou par exemple le GIEC (1)  : Ainsi, au lieu d ’œuvrer aux intérêts de la France, nos ambassades doivent parfois se consacrer à la santé reproductive, à la promotion des droits des minorités, à l’égalité femmes/hommes ou encore à la diplomatie féministe. Or, la diplomatie française doit être orientée non en direction de prétendus grands enjeux globaux, féministes ou environnementaux, mais vers la protection et la promotion des intérêts de la France quels qu’ils soient dans le monde. C’est cela le rôle de la diplomatie française ».

Une remise en cause totale et sans ambiguïté des différents axes d’intervention de la politique étrangère de la France en faveur de la non-discrimination des femmes portés par le ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères  . Ainsi, il ne serait plus question de débloquer des budgets alloués à l’entreprenariat féminin dans les pays en développement, de lutter contre les stéréotypes de genre, de favoriser l’accès aux droits reproductifs, de soutenir les associations féministes locales et les ONG qui œuvrent contre les violences, etc.

Marine Le Pen offre une France qui se désengagerait de ses valeurs universelles et humanistes. Il est vrai que la candidate est sur la même lignée que son ami, Viktor Orbàn, premier ministre hongrois, modèle et soutien politique et financier de la candidate, lequel a mis en place une politique nataliste dans une société traditionnellement patriarcale où la communauté LGBT n’a plus sa place puisque considérée « contre-nature » par l’Eglise et où l’accès à la contraception est entravé. Une même vision prônée par son autre soutien politique et financier, Vladimir Poutine, où une loi en 2017 a été votée pour dépénaliser les violences domestiques sous prétexte de ne pas détruire le sacro-saint noyau familial au détriment de la souffrance des femmes et des enfants. Et que penser des eurodéputé.es du RN qui ont voté, en 2020, contre une résolution visant à condamner l’interdiction de l’avortement en Pologne au motif de leur souveraineté. Toujours cette même vision de la femme-objet qui appartient à l’homme et au service de l’homme…

En dehors des principes démocratiques et des valeurs universelles que porte la France, Marine Le Pen, est un véritable danger pour les femmes… pour toutes les femmes du monde entier. Il revient en conséquence à chacun et à chacune de porter sa responsabilité sur l’avenir de nos libertés en ce deuxième tour de l’élection présidentielle.

Laurence Dionigi 50-50 Magazine

1 Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

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