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Le blog de hugo,

feministes

Au Maroc, le mouvement "Sexe contre bonnes notes" dénonce le harcèlement sexuel à l'université

20 Janvier 2022, 03:12am

Publié par hugo

 Au Maroc, le mouvement "Sexe contre bonnes notes" dénonce le harcèlement sexuel à l'université
Au Maroc, le mouvement "Sexe contre bonnes notes" dénonce le harcèlement sexuel à l'université
17 janv. 2022 à 14:24

 
Au Maroc, depuis septembre 2021, des centaines d'anciennes étudiantes témoignent sous le hashtag #MeTooUniv. Elles rapportent des faits de violences sexistes au sein des universités, notamment des professeurs qui abuseraient de leur position de pouvoir pour imposer des relations sexuelles.

Fin de l'impunité
Si les jeunes femmes refusent, les professeurs concernés n'hésiteraient pas à compromettre leur réussite. Certaines femmes ont expliqué avoir arrêté leurs études face à ce chantage.

À lire aussi
Harcèlement à l'université: "J'en garde des séquelles"
"“Sexe contre bonnes notes”, “fellation contre validation”, plusieurs affaires de harcèlement sexuel viennent bousculer l’enseignement supérieur, des administrations au ministère. 
Le #MeToo universitaire pourrait-il acter la fin 
de l’impunité pour certains professeurs ?", interroge l'hebdomadaire marocain TelQuel qui a enquêté sur le sujet dans son article du 7 janvier.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

"Il y avait une vraie protection des professeurs par les établissements, qui tenaient à préserver leur réputation et les professeurs plutôt que les étudiantes", explique à Franceinfo Fanny Haza, l'une des journalistes qui a écrit l'article.

Ouverture d'un procès
Le mouvement a mené à un procès qui s'est ouvert le 10 janvier. Sept enseignants comparaissent devant la justice marocaine à Casablanca. Ils doivent répondre à des accusations publiques de harcèlement sexuel, pour des faits qui remonteraient jusqu’à 2007. Un professeur de sciences économiques de l’université de Settat a notamment été condamné à deux ans de prison ferme.

Par ailleurs, les directeurs de certains établissements ont dû démissionner. Des universités ont mis en place des comités d'écoute et des numéros verts à la disposition des étudiantes.

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En Belgique, c'est le mouvement #BalanceTonFoklore qui a dénoncé, début 2021, les violences sexistes et le harcèlement sexuel au sein des universités, ce qui a incité certaines d'entre elles à réagir lors de cette rentrée académique, en septembre 2021, en créant ou élargissant leurs propres actions de lutte contre ces violences.

À lire aussi
Enseignement supérieur : le mouvement #BalanceTonFolklore est-il en train de changer la donne ?
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/au-maroc-le-mouvement-sexe-contre-bonnes-notes-denonce-le-harcelement-sexuel-a-l-universite-10916432

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"Damoiselle", la websérie qui épingle les clichés de beauté à travers l'histoire

20 Janvier 2022, 03:10am

Publié par hugo

 "Damoiselle", la websérie qui épingle les clichés de beauté à travers l'histoire
Incarnée par l’actrice, autrice et réalisatrice Ambre Larrazet, Damoiselle, une série humoristique et historique, de 8 épisodes de 5 minutes, qui met en scène des personnages féminins à travers l’Histoire. A retrouver gratuitement sur la plate-forme <a href="https://www.tv5mondeplus.com/player/106963769_74079A" target="_blank">TV5MONDEplus</a>. 
Incarnée par l’actrice, autrice et réalisatrice Ambre Larrazet, Damoiselle, une série humoristique et historique, de 8 épisodes de 5 minutes, qui met en scène des personnages féminins à travers l’Histoire. A retrouver gratuitement sur la plate-forme TV5MONDEplus. 
©TV5MONDE
Incarnée par l’actrice, autrice et réalisatrice Ambre Larrazet, Damoiselle, une série humoristique et historique, de 8 épisodes de 5 minutes, qui met en scène des personnages féminins à travers l’Histoire. A retrouver gratuitement sur la plate-forme <a href="https://www.tv5mondeplus.com/player/106963769_74079A" target="_blank">TV5MONDEplus</a>. Ernestine, demi mondaine, cocotte du 19ème siècle, incarnée par la comédienne Ambre Larrazet, teste le premier fer à friser électrique, dans l'un des huits épisodes de la websérie "Damoiselle", à retrouver gratuitement sur la plateforme TV5MONDEplus.
15 JAN 2022
 Mise à jour 17.01.2022 à 11:13 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Avis aux fans de tutos, d'histoire, mais aussi d'humour grinçant et décalé, vous adorerez cette websérie ! Dans l'Égypte antique, au Moyen Âge, ou bien encore sous la Révolution française, "Damoiselle" dissèque les recettes mais aussi les diktats de beauté des femmes à travers l'histoire. Et pour chaque épisode, un expert replace dans son contexte la condition des femmes au fil des siècles.
Comment s'épiler le front haut, se fabriquer des serviettes hygiéniques en laine de mouton, ou encore faire son shopping cosmétique en Gaule occupée par les Romains ? Tout, tout vous saurez tout sur les secrets de beauté -plus ou moins réussis- de notre illustre passé. Voilà le principe de la websérie "Damoiselle", créée par Quennie Tassel et Ambre Larrazet et coproduite par TV5MONDE, Taleseed, Et Bim, avec l'appui du CNC. 

Antiquité, Moyen-Âge, Révolution française, Seconde Guerre mondiale... Dans chaque épisode, la comédienne Ambre Larrazet se glisse dans la peau d'une héroïne de l'époque en version influenceuse, histoire de dénoncer avec humour et ironie (non sans rappeller la série à succès française "Kaamelot", les fans devraient s'y retrouver !, ndlr ) les stéréotypes et les injonctions imposées aux femmes au fil des siècles.

Cette première saison -car d'autres suivront peut-être- est composée de huit épisodes de cinq minutes, auxquels s'ajoutent huit séquences de décryptage, "L'éclairage de Julien", dans lequel Julien Megalhaes, spécialiste en histoire de la beauté et de la mode, revient en détail sur le contexte et la condition des femmes de chaque époque traitée.

"Queenie (Queenie Tassel, co-réalisatrice et co-autrice de la série, ndlr) a eu l'idée il y a trois ou quatre ans. Elle m'a vite intégrée dans ce projet et on s'est vite arrêtées sur ce format de tuto beauté. On voulait vraiment faire un décalage entre avec de vraies astuces à ne pas faire chez vous ! (rires) On voulait vraiment faire un décalage entre les codes d'aujourd'hui et le passé. Avec de vraies astuces, à ne pas faire chez vous ! (...) On ne s'est pas arrêtées juste à la beauté, au vêtement. On apprend plein de choses sur ces femmes", explique Ambre Larrazet sur le plateau du 64' de TV5monde. 
 

"Tout est vérifié par Julien le but était surtout d'apprendre des choses, on n'est pas dans la moquerie, on est dans l'inspiration. On a choisi de créer des personnages assez forts car même si les femmes ont souffert, elles ont réussi à se battre, l'important pour nous était de faire passer des messages", tient à préciser la comédienne et co-réalisatrice qui incarne tour à tour Isabeau, la pudique, noble dame du 16ème siècle, Ensemekhtouès, youtubeuse de l'Egypte antique, Ermance, la noble au front haut, ou encore Octavia, Suzon, Marie, la révolutionnaire ou Ernestine, cocotte du 19ème et fan de Maupassant …
Les menstruations, au temps des Pharaonnes
"Je ne vais pas y aller par quatre pyramides, on va parler d'un sujet tabou : les menstruations", lance l'influenceuse à la mode pharaonne, "La semaine dernière, j'ai passé une journée entière avec une tâche de 'vous savez quoi' sur ma tunique, et personne n'a pensé à me le dire ! Pourquoi ? On se le demande !".
 
Je ne vais pas y aller par quatre pyramides, on va parler d'un sujet tabou : les menstruations.

Ensemekhtouès, "youtubeuse" de l'Egypte antique
Ce à quoi répond le scribe qui l'accompagne "Je ne parle pas de ces choses répugnantes, maîtresse..." Une manière de dénoncer avec ironie le tabou des règles qui a perduré à travers les siècles, même si aujourd'hui, on parle heureusement plus ouvertement et (presque) sans honte de "ces choses répugnantes" (sic).

Dans cet épisode, la jeune femme partage des astuces pour fabriquer soi-même des protections périodiques, faites de papyrus ou de boules d'herbes séchées. Et pour "celles qui sont amenées à travailler debout, les éleveuses, les agricultrices, les commerçantes", il y a la laine, "pas très vegan, mais très absorbante", ajoute-t-elle, histoire de rappeler à notre "mauvaise" mémoire que, oui, les femmes travaillaient à cette époque, comme à toutes les autres, et qu'elles y occupaient des emplois présentés -à tort, donc- comme étant réservés à la gente masculine. 
 
C'est en Egypte que l'on a trouvé les traces des premières protections périodiques.

Julien Magalhaes, consultant en histoire de la série
Julien Magalhaes, joint par Terriennes, nous rappelle que toutes ces méthodes existaient bel et bien : "C'est en Egypte que l'on a trouvé les traces des premières protections périodiques. C'était un pays où l'on traitait de tous les endroits du corps y compris dans le cadre de ce sujet-là. On faisait des pommades, des onguents. Il y avait une idée d'impureté bien-sûr, les femmes pouvaient être écartées des cérémonies religieuses pendant leurs menstrues, mais je ne pense pas qu'il y avait un plus grand tabou en Egypte antique qu'il y en a encore aujourd'hui à notre époque !". 
 
A lire aussi ►Ces héroïnes de l’histoire qui, elles aussi, avaient leurs règles
Et notre dossier ►MENSTRUES, RÈGLES, PÉRIODES, MÉNORRHÉE, LE SANG DES FEMMES DANS TOUS SES ÉTATS
Diktats de beauté, une mauvaise habitude séculaire
"Damoiselle" cherche à dénoncer les diktats de beauté qui aujourd'hui peuvent nous paraitre totalement ridicules -et sans aucun doute remplacés par d'autres en ces temps modernes, tout aussi ridicules - auxquels ont du se plier les femmes au cours des siècles.

"Je crois que l'anecdote la plus marquante est l'épilation du front ! Regardez comme ça m'allait tellement bien !!! Apprendre que l'on faisait cela avec de la cire et de la pisse d'âne, c'est tout de même assez surprenant ...", lance Ambre Larrazet.  Le tuto d'Ermance se situe à la fin du Moyen Âge : "On a voulu mettre en avant le fait que c'était surtout des mères, en tout cas elles étaient vues comme ça par la société. C'était le rôle qu'elles devaient accomplir". 

Front hautement dégagé et sourcils éradiqués, voilà ce qui faisait la "tendance" chez la noblesse de l'époque moyenâgeuse. De quoi nous laisser sans commentaire si on osait tenter un comparatif contemporain, qu'il s'agisse du maillot intégral ou du courant anti-épilation du moment ... 
 
Ermance, incarnée par Ambre Larrazet, dans la série "Damoiselle" sur <a href="https://www.tv5mondeplus.com/player/106963767_74079A" rel="nofollow" target="_blank">TV5MONDEplus</a>, trop fière d'arborer haut son "front haut" dans son tuto sur l'épilation capillaire...
Ermance, incarnée par Ambre Larrazet, dans la série "Damoiselle" sur TV5MONDEplus, trop fière d'arborer haut son "front haut" dans son tuto sur l'épilation capillaire...
©TV5MONDEplus
"Ce qui est intéressant quand on se penche sur l'évolution des critères de beauté imposés à la femme, c'est qu'il y a quand même des choses qui se recoupent. Souvent, on lui demande d'être pâle, mince, et en 'modestie', ce qui sont plus des critères liés à l'obéissance, à la jeunesse. Tous ces critères de minceur, de fragilité, ça rejoint une idée du contrôle de la femme.", ajoute le professeur d'histoire. 

A (re)lire notre article ►Femmes à travers l'Histoire : "sois laide et tais-toi !"
 
C'est important de reparler du rôle des femmes dans l'Histoire, car très souvent, elles sont tout simplement effacées des livres d'histoire. Leur vie quotidienne et leur rôle dans la vie politique, soit cela n'a pas été noté, soit il a été perdu au fil des années, parce qu'on ne jugeait pas cela important.

Julien Magalhaes, consultant histoire de "Damoiselle"
Julien Magalhaes est auteur, consultant en Histoire et professeur des Modes et du Costume à l’école Duperré à Paris. Passionné par les époques qui ont précédé la nôtre, il a passé huit ans au pôle design de plusieurs maisons de mode (Balmain, Givenchy). Depuis 2020, il anime un compte Instagram @julienmaelstrom où il analyse les anachronismes présents dans les films historiques.
Julien Magalhaes est auteur, consultant en Histoire et professeur des Modes et du Costume à l’école Duperré à Paris. Passionné par les époques qui ont précédé la nôtre, il a passé huit ans au pôle design de plusieurs maisons de mode (Balmain, Givenchy). Depuis 2020, il anime un compte Instagram @julienmaelstrom où il analyse les anachronismes présents dans les films historiques.
©TV5MONDEplus
"C'est important de reparler du rôle des femmes dans l'Histoire, car très souvent, elles sont tout simplement effacées des livres d'histoire. Leur vie quotidienne et leur rôle dans la vie politique, soit cela n'a pas été noté, soit il a été perdu au fil des années, parce qu'on ne jugeait pas cela important", insiste le spécialiste de l'histoire de la mode.

"Avec Damoiselle, ce qu'on a essayé de faire c'est justement d'aller regarder ces évènements de l'histoire. Par exemple, la marche des femmes sur Versailles les 5 et 6 octobre 1789, ce soulèvement populaire d'abord féminin qui ramène le roi à Paris, c'est quand même incroyable et on en parle peu, c'est pour cela qu'on en a fait un épisode", ajoute-t-il. 
Marie, la "sans-culotte" de la Révolution française, harangue ses concitoyennes pour "aller botter le cul au roi", dans la série "Damoiselle" sur TV5MONDEplus. 
Marie, la "sans-culotte" de la Révolution française, harangue ses concitoyennes pour "aller botter le cul au roi", dans la série "Damoiselle" sur TV5MONDEplus. 
©TV5MONDEplus
Un style tuto engagé ?
Le style affiché est clair, direct, efficace. Le ton se veut léger avec ce débit rapide et le vocabulaire bien connu de tous ceux et toutes celles qui ont l'habitude de regarder des tutos sur le net. "On ne se moque pas des youtubeuses, au contraire, elles nous ont beaucoup inspiré, ce sont des entrepreneuses, des cheffes d'entreprise, elles sont force de proposition, créatives. Les critères de beauté emprisonnent toujours le corps d'une manière générale, ça évolue certes mais trop doucement. Mais justement, quand on voit ces femmes qui prennent possession de leur corps, dans la manière qu'elles ont de le mettre en scène, ça c'est très enthousiasmant !", tient à ajouter Julien Magalhaes.

Depuis le lancement de la série le 5 janvier dernier, les premiers retours sont très positifs et étrangement, selon les premières observations, "Beaucoup d'hommes regardent nos tutos", comme le précise la comédienne. Et puis l'avantage, comme elle tient à le rappeler, c'est que c'est gratuit, en page d'accueil de la plate-forme TV5MONDEplus. 

Faut-il s'attendre à une saison 2 ? "On en a plein en stock ! On pourrait faire encore des centaines de damoiselles !", confirme Julien Magalhaes."C'est sans fin, il y a des millénaires d'histoire de la beauté et puis il y aura sans doute une damoiselle du futur ! ", lance de son côté Ambre Larrazet, fin prête à renfiler son costume, d'époque, bien sûr.  
 
Les huit épisodes de la websérie "Damoiselle", ainsi que les décryptages historiques "L'éclairage de Julien", sont à retrouver gratuitement sur la plate-forme TV5MONDEplus, il suffit de s'inscrire !

A lire aussi dans Terriennes :
►A la préhistoire, la place des femmes était à la chasse
►Le rôle des femmes à la préhistoire : chasseuses, peintres, guerrières...
►Femmes à travers l'Histoire : "sois laide et tais-toi !"
►Reines d'Afrique : une exposition photo célèbre les grandes femmes de l'Histoire du continent
►Des historiennes françaises dénoncent "la domination masculine en Histoire"
►Les femmes dans l’Histoire : vers la réhabilitation grâce aux nouveaux outils numériques ?
►France : les Archives nationales veulent rendre leur place aux femmes dans l'Histoire
►Santé-beauté : stop aux régimes fous !
►Yolanda Dominguez, 'artiviste' madrilène contre les diktats de la beauté
►La minceur : un idéal de beauté dominant mais pas universel
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 17.01.2022 à 11:13
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/damoiselle-la-webserie-qui-epingle-les-cliches-de-beaute-travers-l-histoire-439880

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Covid-19 : les médecins recommandent l'allaitement maternel

20 Janvier 2022, 03:08am

Publié par hugo

 Covid-19 : les médecins recommandent l'allaitement maternel
Une jeune maman en train d'allaiter sa fille, dans une zone isolée réservée aux mères atteintes de la COVID-19, dans une maternité de Lima, au Pérou, le jeudi 30 juillet 2020. Les experts de santé recommandent l'allaitement maternel même en cas de contamination, avec les gestes barrière. 
Une jeune maman en train d'allaiter sa fille, dans une zone isolée réservée aux mères atteintes de la COVID-19, dans une maternité de Lima, au Pérou, le jeudi 30 juillet 2020. Les experts de santé recommandent l'allaitement maternel même en cas de contamination, avec les gestes barrière. 
©AP Photo/Rodrigo Abd
Une jeune maman en train d'allaiter sa fille, dans une zone isolée réservée aux mères atteintes de la COVID-19, dans une maternité de Lima, au Pérou, le jeudi 30 juillet 2020. Les experts de santé recommandent l'allaitement maternel même en cas de contamination, avec les gestes barrière. Une étude médicale espagnole recommande l'allaitement même en cas de contamination de Covid-19. 
15 JUIN 2021
 Mise à jour 18.01.2022 à 12:23 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
L'Organisation mondiale de la Santé recommande que les mères ayant un diagnostic présumé ou confirmé de COVID-19 et qui allaitent leur bébé continuent de le faire, en portant un masque. A ce jour, aucune trace de virus n'a été détecté dans le lait maternel, qui serait au contraire vecteur d'anticorps. Et en cas d'infection cette fois du bébé, le lait maternel lui permettra de renforcer son système immunitaire. 
Puis-je continuer mon allaitement si je suis contaminée par le Covid-19 ? Est-ce que je risque de transmettre le virus à mon bébé ? Est-ce que c’est dangereux pour lui ? Les bénéfices apportés par le lait maternel sont-ils diminués ? Autant de questions que peuvent légitimement se poser toutes les mamans du monde depuis le début de la crise sanitaire il y a deux ans. 

Il n'y a aucune contre-indication, au contraire, répond l’Organisation Mondiale de la Santé considérant que les bienfaits du lait maternel demeurent essentiels. Evidemment, il s'agit pour les mamans de respecter toutes les précautions nécessaires : port du masque pendant l'allaitement, lavage régulier des mains etc. Si la maman est trop impactée par les symptômes de la COVID, il lui est recommandé de tirer son lait. Une baisse de lactation peut se produire pendant l'infection, là aussi, le repos est le meilleur moyen de permettre à la mère de poursuivre à un moment ou un autre l'allaitement. 

Quand aux vaccins contre la COVID-19, ils sont recommandés pour les mères en bonnes santé qui allaitent ou tirent leur lait.

Il est aussi fortement conseillé de continuer d’allaiter même si le bébé tombe malade qu’il ait contracté la COVID-19 ou une autre maladie.

Pas de traces de virus dans le lait maternel
L’allaitement fait depuis toujours l’objet de nombreuses croyances. On lui prête bien des vertus - pas toujours vérifiées - culpabilisant à tort celles qui font le choix de ne pas allaiter. L'apparition de la pandémie de Covid-19 a logiquement poussé nombre de scientifiques à s'interroger sur la capacité du lait maternel à transmettre le virus de la mère à l'enfant, mais aussi sur ses éventuels bienfaits immunitaires.

(Re)lire >L'allaitement, c'est bon pour les bébés, les mamans et l'économie. Paraît-il...

Depuis le début de la crise pandémique, les recherches et les études sur le lait maternel se sont multipliées. A ce jour, aucune transmission du virus de la COVID-19 par le lait maternel et l'allaitement n'a été observée. D'avis général, les experts estiment que le lait maternel œuvre au renforcement du système immunitaire, et qu'il est essentiel pour aider à combattre virus, maladies et autres bactéries.

Concernant la transmission du virus, la réponse des récentes études est négative. 
L'étude espagnole "MilkCorona", diligentée par le Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnol, en collaboration avec un hôpital universitaire de Valence, conclut qu'aucun des échantillons de lait maternel analysés ne contenait de traces de l'ARN du coronavirus.

Il est important de recommander l'allaitement maternel de façon systématique dans tous les cas où la mère a peu ou pas de symptômes.

Cecilia Martínez Costa (service de pédiatrie, Hôpital Clínico de Valence)
En revanche, ces mêmes échantillons contenaient les anticorps développés par la mère. "Ce qui suggère que le lait maternel est un vecteur de transmission d'anticorps", explique María Carmen Collado, chercheuse chargée du projet. Ces résultats soulignent "qu'il est important de recommander l'allaitement maternel de façon systématique dans tous les cas où la mère a peu ou pas de symptômes", estime Cecilia Martínez Costa, du service de pédiatrie de l'hôpital Clínico de Valence.

Cette étude a aussi analysé la présence d'anticorps dans le lait maternel de 75 femmes vaccinées avec les sérums de Pfizer, Moderna et AstraZeneca, et montré que tous les échantillons contenaient des anticorps à des niveaux variant selon les vaccins, ajoute le communiqué.

L'étude a également montré que le lait de femmes ayant reçu une dose de vaccin après avoir contracté le virus et celui de femmes ayant reçu les deux doses d'un vaccin sans avoir jamais attrapé le Covid contenaient le même niveau d'anticorps.


Lait maternel, vaccin et immunité...
Ces constats rejoignent les résultats d'une précédente étude menée aux Etats-Unis, selon laquelle l’infection par le COVID-19 chez la mère ne doit pas être un obstacle à l’allaitement. Au-delà d'une transmission possible d’immunité naturelle chez les mères qui allaitent, la vaccination anti-COVID-19 pourrait également fournir une protection au bébé. Les pédiatres de l'Université de Washington révèlent, dans le Journal of Obstetrics and Gynecology (AJOG), une augmentation majeure des anticorps COVID-19 dans le lait maternel après la vaccination.

Cette étude pilote a été menée auprès de cinq mères, qui ont fourni des échantillons de lait maternel après avoir reçu deux doses du vaccin Pfizer-BioNTech. Les chercheurs ont suivi les niveaux d'anticorps COVID-19 dans le lait maternel à partir d’une mesure précédant la première injection et, sur une base hebdomadaire, pendant 80 jours après la vaccination. Les bébés des participantes étaient âgés d'un mois à 24 mois. Pour évaluer la réponse immunitaire dans le lait maternel, les chercheurs ont surveillé les niveaux des immunoglobulines IgA et IgG, les anticorps déployés par le système immunitaire pour combattre les infections chez les bébés. Les résultats confirment que le lait maternel contient des taux élevés d'anticorps IgA et IgG immédiatement après la première dose de vaccin, les deux anticorps atteignant des niveaux "immuno-significatifs" dans le lait maternel, dans les 14 à 20 jours suivant la première vaccination.

Cette réponse immunitaire apparaît stable durant les trois mois de suivi de l’étude, précise l’autrice principale, la Dr Jeannie Kelly, professeure d'obstétrique et de gynécologie : "Les niveaux d'anticorps étaient même plus élevés à la fin de l’étude, donc la protection transmise par le lait maternel dure sans doute encore plus longtemps... L’étude est ainsi la première à montrer que les anticorps COVID-19 persistent dans le lait maternel pendant des mois après la vaccination de la mère", ajoute-t-elle.


Encourager l'allaitement, selon l'OMS
Dès juin 2020, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) encourageait les mères infectées par le coronavirus à continuer, pour celles qui le désiraient, à allaiter. "Nous savons que les enfants courent un risque relativement faible de Covid-19, mais qu'ils sont à risque élevé face à de nombreuses autres maladies et affections que l'allaitement maternel empêche", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

"Sur la base de la transmission par contacts familiaux, on estime que les décès de nourrissons dus à la COVID19, dans les pays à faibles et moyens revenus, pourraient se situer entre 1 800 et 2 800, si les mères concernées allaitent, écrivent les experts de l'OMS. En revanche, si les mères infectées par le SARS-CoV-2 devaient être séparées de leurs enfants ou arrêter d'allaiter, on estime que la mortalité infantile serait comprise entre 134 000 et 273 000", ajoute le rapport.


Selon l'Agence européenne du médicament, "aucun risque n’est attendu en cas d’allaitement. La décision concernant l’utilisation du vaccin chez les femmes enceintes doit être prise en étroite consultation avec un professionnel de santé après examen des bénéfices et des risques". En France, la Haute autorité de santé estime qu'"Il n’y a pas d’effet attendu chez le nourrisson et l’enfant allaité par une femme vaccinée. La vaccination chez la femme allaitante est donc possible".

Allaiter, entre bienfaits et injonction
En septembre dernier, des chercheurs chinois de Beijing estimaient que le coronavirus était sensible à certaines protéines antivirales bien connues dans le lait maternel, telles que la lactoferrine. "Le lait maternel empêcherait toute propagation du virus", selon Tong Yigang, professeur de l’université de Beijing. Les chercheurs affirmaient avoir trouvé des anticorps dans le lait maternel capable d’agir efficacement contre la maladie. "En chauffant le lait à 90 degrés pendant une dizaine de minutes, on rend néammoins inactive la protéine de lactosérum, ce qui fait chuter le taux de protection contre le coronavirus à moins de 20%". Aucune autre étude n'est venue depuis confirmer ces constats, la prudence s'impose donc... 
 

Des banques de lait maternel permettent aux mères de faire bénéficier de leur surplus de lait à des bébés nés prématurément. Il leur est administré après avoir été pasteurisé et congelé.
Des banques de lait maternel permettent aux mères de faire bénéficier de leur surplus de lait à des bébés nés prématurément. Il leur est administré après avoir été pasteurisé et congelé.
©DR
Une composition unique

La composition qualitative du lait maternel humain est spécifique. Au niveau calorique, il est proche du lait de vache (entre 67 et 69 pour le lait maternel et 70/Kcal par déci pour le lait de vache). Sa teneur en glucides est en revanche plus élevée, tandis qu’elle est plus faible en protéines et à peu près équivalente en lipides. Il est par ailleurs composé de 87% d’eau, comblant à lui seul les besoins hydriques du bébé.

Le premier lait (du 1er au 5e jour), appelé colostrum, est très riche en anticorps. Le lait de transition s’enrichit en nutriments. Le lait mature (dès le 15e jour) évolue au fil du temps, participant à la protection de la santé de l’enfant. 

L’Organisation mondiale de la santé recommande l’allaitement exclusif du nourrisson jusqu’à l’âge de six mois, puis en complément d’une alimentation adaptée à l’âge de l’enfant jusqu’à ses deux ans au moins. 

(Source planetesante.ch)
En France, une femme sur trois choisit de ne pas allaiter son nourrisson, et résiste ainsi à l'effet d'une mode, née aux Etats-Unis de l'allaitement pour toutes. Si certains bienfaits que l'on prête au lait maternel - stimulation du système immunitaire de l'enfant ou prévention du cancer du sein chez les mamans allaitantes - ont été démontrés par les scientifiques, d'autres vertus - comme celle de rendre les enfants plus intelligents - n'ont jamais été vérifiées et ne restent que des légendes.

En 2016, une campagne de l'UNICEF avait fait polémique. Le slogan affirmait que l’allaitement stimulait non seulement la santé d’un enfant, mais aussi son QI (Quotient Intellectuel), ses performances scolaires et son revenu à l’âge adulte ! La campage citait une étude de mars 2015 du Lancet Global Health. Les auteurs y évoquaient des "liens" entre allaitement et développement de l’intelligence "à confirmer "... L’aspect culpabilisant des messages portés par cette campagne avait choqué et ses arguments jugés contraires aux droits des femmes. Un rappel néammoins : dans certains pays, les femmes n'ont pas le droit d'allaiter en public... 

Si le lait maternel possède bel et bien des propriétés incomparables pour les bébés et les mamans, ce geste reste avant tout un choix des mères et non, à l'heure du Covid, un remède miracle.
 

A retrouver dans Terriennes :
>Coronavirus : les femmes plus résistantes que les hommes?
>Grands prématurés : "Le Covid-19 révèle l’ignorance des besoins des tout-petits"
>Au Chili, allaiter en public ne peut se faire... que dans un bar topless
>Allaitement maternel : chacun(e) son combat
>L'allaitement, c'est bon pour les bébés, les mamans et l'économie. Paraît-il...
>"Octobre rose" au Sénégal : dépistage et prise en charge des cancers du sein
>#EggHeadChallenge : afficher "sa tête d'oeuf" contre le cancer
>Rosemary, agente de santé bénévole au Kenya : un engagement intact face à la Covid-19
>Journée mondiale de la santé : les étudiantes infirmières face au COVID-19, leur première crise sanitaire
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 18.01.2022 à 12:23
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/covid-19-et-allaitement-le-lait-maternel-recommande-meme-en-cas-de-contamination-412828

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Qui est Virginia Giuffre, celle qui accuse le Prince Andrew d'agression sexuelle ?

20 Janvier 2022, 03:00am

Publié par hugo

 Qui est Virginia Giuffre, celle qui accuse le Prince Andrew d'agression sexuelle ?
Virginia Roberts Giuffre a déposé plainte à New York à l'été 2021 contre le prince Andrew pour agression sexuelle au sein du réseau Epstein lorsqu'elle était mineure. 
Virginia Roberts Giuffre a déposé plainte à New York à l'été 2021 contre le prince Andrew pour agression sexuelle au sein du réseau Epstein lorsqu'elle était mineure. 
©AP Photo/Bebeto Matthews
14 JAN 2022
 Mise à jour 14.01.2022 à 11:23 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Elle a fait résonner l'affaire Epstein jusqu'à Buckingham Palace. Virginia Giuffre accuse le prince Andrew de l'avoir agressée sexuellement quand elle avait 17 ans. Le fils cadet de la reine d'Angleterre, désormais déchu de tous ses titres militaires, pourrait devoir faire face à un procès au civil à l'automne prochain. 
Qui est celle qui fait s'effriter les ors de la couronne britannique sur fond de scandale sexuel ?

Virginia Giuffre sort de l'ombre pour la première fois en mars 2011, dans un entretien accordé au journal britannique Daily Mail. Elle raconte avoir été exploitée sexuellement par le couple Epstein-Maxwell, en évoquant pour la première fois le prince Andrew. A ce moment là, elle ne l'accuse officiellement encore ni d'agression sexuelle ni de viol.

Selon elle, sa rencontre avec Ghislaine Maxwell a lieu à l'été 2000, à l'âge de 16 ans, pendant un job d'été à la résidence Mar-a-Lago, propriété de Donald Trump en Floride. La fille du magnat de la presse anglaise l'aurait appâtée en lui parlant d'un homme riche qui cherchait une masseuse. Mais une fois à la résidence de Jeffrey Epstein, toujours en Floride, les massages prennent un tour sexuel. Dans un récit similaire à d'autres victimes, Virginia Giuffre explique qu'elle était trop fragile pour s'opposer, elle qui avait déjà été victime d'abus sexuels et fugué plusieurs fois dans son enfance.

J'étais la victime parfaite pour eux.

Virginia Giuffre
"J'avais été maltraitée tellement de fois avant qu'Epstein me fasse ce qu'il m'a fait. Je n'avais aucun amour-propre (...). J'étais la victime parfaite pour eux", raconte-t-elle dans un documentaire de Netflix ("Jeffrey Epstein, Filthy Rich").

D'après son récit, c'est en 2002 qu'elle a pu fuir en Thaïlande. Aujourd'hui âgée de 38 ans, elle vit désormais en Australie où elle a fondé une famille ainsi qu'une association de soutien à la parole des victimes d'agression et de trafic sexuels ("Speak out, Act, Reclaim").


Le "J'accuse" de Virginia contre le Prince Andrew
Ce n'est qu'à l'été 2021 que Virginia Giuffre décide de déposer plainte, au civil, devant un tribunal de New York, pour demander réparation. Elle y accuse le prince d'agressions sexuelles quand elle avait 17 ans, à Londres, New York, et sur l'île privée de Jeffrey Epstein, aux Îles Vierges américaines.

L'examen de sa plainte a fait ressortir un accord de 2009, dans lequel elle a transigé avec Epstein pour ne pas le poursuivre, ainsi que "d'autres accusés potentiels", contre 500.000 dollars.

En 2015, le prince et Buckingham Palace ont dû démentir publiquement les accusations selon lesquelles il aurait eu des relations sexuelles avec une femme qui apparaît anonymement dans une procédure judiciaire, et qui s'avère être Virginia Giuffre.

A l'été 2019, un juge américain ordonne la publication de milliers de documents judiciaires en marge d'une action en diffamation intentée par la jeune femme contre Ghislaine Maxwell. L'Américaine y accuse notamment Epstein et Maxwell de l'avoir livrée à certains de leurs puissants amis pour profiter d'elle sexuellement. Elle y nomme plusieurs personnalités, dont le prince Andrew, qui démentent toutes vigoureusement.

Le lendemain de la publication des documents, Jeffrey Epstein est retrouvé mort pendu dans la cellule de la prison fédérale de Manhattan où il est incarcéré. L'enquête officielle a conclu à un suicide, mais la concomitance des événements a nourri les théories selon lesquelles Epstein est mort pour qu'il ne parle pas.

<em>"Vous nous avez pris notre liberté, maintenant c'est à notre tour de prendre la vôtre."</em>, lance Virginia Giuffre lors de son témoignage dans le documentaire <em>Jeffrey Epstein: Filthy Rich</em> sur Netflix. 
"Vous nous avez pris notre liberté, maintenant c'est à notre tour de prendre la vôtre.", lance Virginia Giuffre lors de son témoignage dans le documentaire Jeffrey Epstein: Filthy Rich sur Netflix. 
©capture ecran
Absente au procès Maxwell
Au procès de Ghislaine Maxwell devant le tribunal fédéral de Manhattan en décembre, l'accusation a fait citer quatre victimes mais pas Virginia Giuffre, ce qui a suscité des questions tant son nom a été prononcé durant les débats. Il est apparu que la jeune femme avait pris 32 fois l'avion avec Epstein, entre la fin des années 1990 et le début des années 2000. Dont un vol Tanger-Luton en mars 2001, là où elle situe sa première rencontre avec le prince Andrew.

Quant à l'une des victimes, qui a témoigné sous le prénom "Carolyn", elle a raconté qu'elle n'avait que 14 ans quand une de ses amies, Virginia Giuffre, l'a emmenée pour la première fois à la résidence d'Epstein à Palm Beach. Dans le Daily Mail, elle a confié sous son nom Carolyn Andriano que Virginia Giuffre lui avait confié avoir "couché avec" le prince Andrew en 2001.

"Carolyn" lors de son témoignage au procès Maxwell, et à gauche en photo aux côtés du Prince Andrew. 
"Carolyn" lors de son témoignage au procès Maxwell, et à gauche en photo aux côtés du Prince Andrew. 
©capture ecran/CBC
Quelles suites judiciaires pour le prince Andrew ? 
Qu'est-ce qui attend le prince Andrew après le rejet par la justice à New York de son recours contre la plainte civile de Virginia Giuffre ? 

Pour des juristes interrogés par l'AFP, si le second fils de la reine Elizabeth II ne trouve pas d'accord financier avec la plaignante, il sera jugé au civil avec un risque infime pour lui d'un procès pénal.

A la suite de la décision du juge du tribunal fédéral de Manhattan Lewis Kaplan, les avocats du prince britannique peuvent interjeter appel. Ils ont même en théorie la possibilité de se pourvoir devant la Cour suprême des Etats-Unis, mais des experts doutent que la procédure aille jusque-là.

Si tous les recours d'Andrew sont rejetés, un procès au civil pourrait alors se tenir "entre septembre et décembre" de cette année, avait dit à l'automne 2021 le juge Kaplan. Dans ce cas, le duc d'York, qui rejette "catégoriquement" les accusations de Virginia Giuffre, devra faire une déposition sous serment dans le cabinet d'un avocat, probablement au Royaume-Uni, et répondre aux questions de conseils américains de la plaignante.

La plainte déposée contre lui ne peut pas être convertie en poursuites pénales pour crimes sexuels. Mais rien n'empêche à l'avenir des procureurs américains d'engager des poursuites pénales contre Andrew s'ils estiment qu'il a effectivement pu commettre un crime.

Le juge de district Lewis A. Kaplan a donné son feu vert le mercredi 12 janvier 2022 à une action en justice contre le prince Andrew par Virginia Giuffre, qui dit l'avoir agressée sexuellement alors qu'elle avait 17 ans.
Le juge de district Lewis A. Kaplan a donné son feu vert le mercredi 12 janvier 2022 à une action en justice contre le prince Andrew par Virginia Giuffre, qui dit l'avoir agressée sexuellement alors qu'elle avait 17 ans.
©Steve Parsons/Pool Photo via AP
De la disgrâce au procès civil ?
Reste que pour l'ancien procureur Roger Canaff, d'éventuelles poursuites au pénal pour "agressions sexuelles" n'auraient pas de "base juridique" pour la justice fédérale américaine et seraient prescrites à l'échelon de l'Etat de New York. En outre, même si le prince royal britannique ne bénéficierait pas d'immunité diplomatique, selon la presse, des juristes américains estiment qu'il serait très difficile de le faire extrader vers les Etats-Unis pour qu'il y soit éventuellement jugé.


{"Cela doit être extrêmement triste pour la reine de devoir dire à son fils préféré qu'il n'a plus ses nominations militaires et qu'il doit mettre son titre en suspens."}

Au lendemain de l'annonce du rejet de son recours, le deuxième fils d'Elizabeth II a perdu ses titres militaires. "Avec l'accord et l'approbation de la reine, les affiliations militaires et parrainages royaux du duc d'York ont été rendus à la reine", a annoncé le palais. Le prince "continuera à ne pas assumer de fonctions publiques et se défend dans cette affaire comme citoyen privé", précise Buckingham, laissant entendre que la reine ne financerait pas ses frais d'avocat.
Le duc d'York ne pourra plus utiliser l'appellation d'"altesse royale" à titre officiel.


Un accord financier possible mais insuffisant
L'un des avocats de Virginia Giuffre, David Boies, a déclaré sur la BBC que sa cliente n'écartait pas un accord, mais qu'une simple transaction financière ne suffirait pas. "Il est très important" pour elle "que cette affaire soit résolue d'une manière qui lui donne raison et qui donne raison aux autres victimes", a-t-il déclaré.

Aller jusqu'au procès, risquer révélations et défaite ou conclure un accord qui sonnerait comme un aveu, pour le prince Andrew, "il n'y a pas de bonne solution", estime Anna Whitelock, historienne spécialiste de la monarchie à la City University de Londres. Et un accord financier apporterait son lot de questions sur "l'origine de cet argent", souligne-t-elle.


A lire aussi dans Terriennes : 


https://information.tv5monde.com/terriennes/qui-est-virginia-giuffre-celle-qui-accuse-le-prince-andrew-d-agression-sexuelle-440339

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Présidentielle française : la candidate Christiane Taubira "en colère contre les injustices sociales"

19 Janvier 2022, 22:16pm

Publié par hugo

 TERRIENNES
Les femmes politiquesFrance : élection présidentielle 2022
Présidentielle française : la candidate Christiane Taubira "en colère contre les injustices sociales"
Une nouvelle candidate pour la présidentielle française 2022 : Christiane Taubira, ici lors de son annonce officielle le 15 janvier 2022 à Lyon. Elle a promis de se soumettre à l'initiative citoyenne de la primaire populaire de la gauche. 
Une nouvelle candidate pour la présidentielle française 2022 : Christiane Taubira, ici lors de son annonce officielle le 15 janvier 2022 à Lyon. Elle a promis de se soumettre à l'initiative citoyenne de la primaire populaire de la gauche. 
©AP Photo/Laurent Cipriani
Une nouvelle candidate pour la présidentielle française 2022 : Christiane Taubira, ici lors de son annonce officielle le 15 janvier 2022 à Lyon. Elle a promis de se soumettre à l'initiative citoyenne de la primaire populaire de la gauche. C'est dans une vidéo Youtube sous-titrée que Christiane Taubira annonce qu'elle envisage de se présenter à la présidentielle française de 2022. 
17 DÉC 2021
 Mise à jour 15.01.2022 à 16:20 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
Et de cinq ! Cette fois, c'est officiel. Christiane Taubira sera donc la 5ème femme à briguer la présidence française en avril prochain. Vingt ans après sa première candidature, l'ancienne ministre de la Justice sous François Hollande confirme ce qu'elle avait laisser pressentir peu avant Noël . Un mois de réflexion qui lui a permis de finaliser son projet pour l'Elysée : SMIC à 1 400 euros net, revenu minimum étudiant et imposition des grandes fortunes. 
"Je veux prendre toute ma part contre la démoralisation, contre les discours de haine et les propos belliqueux" et affronter "le risque de dislocation sociale", a déclaré Christiane Taubira. La dernière candidate à se lancer dans la course à la présidentielle française a officialisé son annonce le 15 janvier 2022 lors d'un rassemblement d'environ 400 soutiens dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon.

L'occasion d'en savoir plus sur les propositions de la candidate. Parmi elles :  l'organisation de "conventions citoyennes" ainsi qu'un "référendum d'initiative citoyenne", et la mise en place d'"un revenu de 800 euros par mois pendant cinq ans" pour les étudiants et d'un Smic revalorisé à "1.400 euros net". Autre projet : la réforme de la fiscalisation des grandes fortunes "à partir de 10 millions d'euros de patrimoine" . 

Christiane Taubira a promis de se soumettre à l'initiative citoyenne de la primaire populaire, une "investiture" par des électeurs de gauche -déjà 120.000 inscrits pour voter-, quel que soit le résultat.


Un mois de réflexion
"J'envisage d'être candidate à l'élection présidentielle de la République française", a déclaré l’ancien ministre de la Justice de François Hollande dans une vidéo de trois minutes diffusée le 17 décembre 2021 sur les réseaux sociaux.

"Je ne serai pas une candidate de plus", a-t-elle toutefois affirmé, assurant vouloir "mettre toutes (ses) forces dans les dernières chances de l'union", à l'heure où la gauche est éparpillée entre plusieurs candidatures, pour un faible total d'environ 25% des intentions de vote au premier tour.

J'ai toujours dit que je prendrai ma responsabilité.

Christiane Taubira
A 69 ans, la native de Cayenne dit avoir "fait le compte" des "interrogations et attentes" des Français avant de se lancer pour "ouvrir un chemin commun". "J'ai toujours dit que je prendrai ma responsabilité", rappelle-t-elle.

"Nous saluons la position de Mme Taubira", se sont félicités auprès de l'AFP ses organisateurs, appelant l'ancienne ministre à "participer au vote de la Primaire populaire" et "faire gagner la justice sociale et l'écologie en 2022".

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Popularité intacte
Malgré de rares apparitions médiatiques, Christiane Taubira jouit toujours d'une popularité intacte auprès de l'électorat de gauche, issue notamment de son combat pour le mariage pour tous en 2013.

Une étude Odoxa pour L'Obs publiée il y a une semaine a révélé qu'elle est, à gauche de l'échiquier politique, la figure jugée "la plus compétente", "convaincante" et "proche des préoccupations des Français". 

Reste pour l'ancienne députée européenne à transformer les attentes d'une partie de la gauche et convaincre plus largement. Testée pour la première fois depuis la proposition d’Anne Hidalgo de primaire, Christiane Taubira est créditée de seulement 2% d'intentions de vote au premier tour, selon un sondage OpinionWay - Mieux voter publié deux jours avant son annonce de possible candidature.

Autre épine dans son pied, tout en assurant que les propos des antivax sont "un ramassis d'imbécillités", elle avait refusé fin septembre d'appeler à la vaccination contre le Covid en Guyane, arguant que donner une consigne alors qu'elle ne disposait pas de suffisamment d'"éléments d'information" risquerait de "décrédibiliser" sa "parole forte".  Des propos très critiqués, le ministre de la Santé Olivier Véran évoquant même la "lâcheté" de l'ancienne députée.


©opinionway
Une écrivaine et militante
Christiane Taubira est née le 2 février 1952 à Cayenne en Guyane. Sa mère, aide-soignante et infirmière est morte à 49 ans, après avoir élevé seule ses onze enfants. Bac B en poche, elle obtiendra un DEA en sciences économique à l'université Panthéon-Assas à Paris. Elle est également titulaire d'une licence en sociologie et d'un certificat d'études supérieures en ethnologie afro-américaine. Elle devient professeure de sciences économiques en 1978.

Parallèlement, elle s'engage en politique en tant que militante indépendantiste au sein du Mouvement guyanais de décolonisation. Elle dirige également la revue indépendantiste Mawina. C'est au cours de ses activités militantes qu'elle rencontre Roland Delannon, leader indépendantiste, qu'elle épouse en 1987 et avec lequel elle a quatre enfants, et dont elle se sépare en 2002.

Députée de 1993 à 2002 , Christiane Taubira s'investit notamment dans le sujet de la recherche de l'or en Guyane. Son fait d'arme le plus marquant de son parcours politique reste la loi à laquelle elle a donné son nom tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité, votée le 10 mai 2001. En 2012, elle est nommée ministre de la Justice sous François Hollande. Un de ses dossiers majeurs fut le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe.

Revoir l'émission L'invité sur TV5monde avec Christiane Taubira en 2014 ►


A (re)lire :
►Vingt ans après la loi Taubira, où en est la reconnaissance de l'esclavage en France ?
►Mariage homosexuel : le projet de loi de Christiane Taubira
Victime de racisme et de sexisme
Tout au long de sa carrière politique, Christiane Taubira a fait l'objet de remarques sexistes, mais aussi racistes. En 2013, l'hebdomadaire d'extrême droite Minute publie une photo d'elle légendée "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane". Deux ans plus tard, la revue est condamnée à 10 00 euros d'amende.

Notre article ► Les dérapages de l'extrême droite contre Christiane Taubira

©essai/broche
Parmi ses nombreux ouvrages, qu'elle dit rédiger la nuit, car insomniaque, on retiendra notamment L'esclavage raconté à ma fille (Bibliophane, 2002). "La traite et l'esclavage furent le premier système économique organisé autour de la transportation forcée de populations et de l'assassinat légal, système qui a perduré en France durant plusieurs siècles. Il ne s'agit pas de se morfondre ni de se mortifier, mais d'apprendre à respecter l'histoire de peuples forgée dans la souffrance. D'appréhender les pulsions de vie qui ont permis à ces millions de personnes réduites à l'état de bêtes de somme de combattre ou simplement de survivre. De comprendre cette première mondialisation qui a généré des relations durables entre quatre continents", écrit-elle.

On lui doit aussi Egalité pour les exclus : le politique face à l’histoire et à la mémoire coloniales, (Temps Présent, 2009), et son dernier ouvrage a été publié en 2021, Ces morceaux de vie... comme carreaux cassés (Robert Laffont). 

En mai 2019, Christiane Taubira est distinguée pour son combat en faveur de l'égalité des droits et reçoit le prix Laurent-McCutcheon de la Fondation Émergence au Canada. 

Voici sa réaction dans le 64' de TV5monde ►


#Taubira2022
Ce n’est pas la première fois que la Guyanaise se lance dans la course à l’Elysée: en 2002, elle avait été candidate sous les couleurs du Parti radical de gauche (PRG), recueillant 2,32% des voix.

"Taubira is back" ou encore "She's in", voilà quelques-uns des slogans qu'aiment utiliser depuis plusieurs semaines les soutiens de Christiane Taubira en multipliant l'envoi de SMS à l'entourage de "leur candidate", avec un émoji bras musclé et le mot-dièse #Taubira2022. Avec Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Nathalie Arthaud et Marine Lepen, la candidature de Christiane Taubira porte donc à cinq le nombre de femmes en lice pour la présidentielle 2022, soit un record... 


A lire aussi dans Terriennes :


https://information.tv5monde.com/terriennes/presidentielle-francaise-christiane-taubira-candidate-436913

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De 1936 à 2022, le style vestimentaire des femmes de pouvoir

19 Janvier 2022, 21:51pm

Publié par hugo

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Depuis 1936, la question du vêtement des femmes politiques se pose alors que l'on ne s'interroge pas sur celui de leurs homologues masculins. Sophie Lemahieu, historienne de la mode à l'école du Louvre nous explique les enjeux du style des femmes de pouvoir.

« Madame le Ministre a le “new-look” », Elle, 29 juin 1948.
« Madame le Ministre a le “new-look” », Elle, 29 juin 1948.• Crédits : Archives ELLE France
Sophie Lemahieu publie l'étude S’habiller en politique : Les vêtements des femmes de pouvoir. 1936-2022 éditée par le Musée des Arts Décoratifs, en partenariat avec l’Ecole du Louvre.

La masculinisation de la femme politique
Selon Sophie Lemahieu, il existe bien une masculinisation du style vestimentaire des femmes ayant des responsabilités politiques mais cela dépend des époques. En effet, en 1936, les premières femmes politiques accèdent au gouvernement en France, en étant nommées secrétaires d’Etat alors même qu’elles n’ont pas le droit de vote.

« Dans les années 30, l'important est de respecter la bienséance qui divise très fortement la population. A cette époque, il n’est pas question de masculinisation. Les femmes vont connaître d'autres problèmes concernant leurs vêtements, notamment la longueur des jupes avec les tailleurs jupes qui sont encore assez longs à cette période. »

La masculinisation arrive à partir des années 70.

« On entend souvent l'anecdote de Michèle Alliot-Marie, qui n'était pas encore élue ministre mais qui travaillait déjà en cabinet ministériel et qui devait entrer à l'Assemblée nationale. Elle était vêtue d'un pantalon. L’huissier de l'Assemblée nationale ne voulait pas la laisser entrer et elle lui aurait dit que si son pantalon le gênait elle allait l’enlever dans les plus brefs délais. Elle ne l’a pas fait et l'huissier a fini par la laisser entrer. »

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D’après Sophie Lemahieu, cet évènement est le début de la masculinisation des femmes politiques qui, pour avoir plus de crédits auprès des électeurs et de leurs collègues, vont se fondre dans la masse des hommes politiques. Ainsi dans les années 1980 et 1990, elles adoptent le tailleur pantalon et raccourcissent leurs cheveux. Il y a donc l’idée de se fondre dans la masse des hommes présents en grande majorité dans le monde politique et l’idée de confort.

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Pour Sophie Lemahieu, il est très difficile quand on est une femme politique de trouver un équilibre entre « décence, pudeur, respect, dignité de la fonction, modestie et discrétion » afin d’éviter les scandales et les jugements d’apparence pour se concentrer essentiellement sur les idées et les projets politiques. On parle très souvent des vêtements des femmes politiques en les réduisant, parfois, à leur physique à la différence des hommes.

« Sur la photo du premier gouvernement Raffarin, on voit un amas de costumes sombres et tout à droite, Roselyne Bachelot, porte un tailleur jupe rose pâle. On ne voit qu'elle sur la photo. Cette stratégie vestimentaire est extrêmement intéressante car il y a d'autres ministres femmes sur cette photo mais elles sont invisibles. Sur cette photo Roselyne Bachelot porte un message à travers lequel elle affirme qu'il n’est pas nécessaire de ressembler à un homme pour y arriver. Lors de la photo du gouvernement Raffarin 2, Roselyne Bachelot est toujours présente en tailleur rose et plusieurs de ses consœurs ont décidé de porter des vestes blanches et colorées. Elles ont suivi son exemple et ont décidé de se rendre visibles, d'assumer le fait qu’elles n'ont pas la même apparence que les hommes et qu'elles sont toutes aussi légitimes. »

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En 2022, est-ce que les femmes politiques affirment davantage leur féminité ?
Selon Sophie Lemahieu, les candidates actuelles n’affirment pas particulièrement leur féminité. « Il est plus simple quand on est en campagne présidentielle de tenir une ligne de conduite cohérente. Ainsi on voit très souvent Valérie Pécresse en tailleur pantalon ainsi que Marine Le Pen alors que cette dernière portait beaucoup de tailleur jupe à une époque. Par exemple, si ces femmes politiques sont dans un lieu public, le jean peut tout à fait être acceptable parce qu’elles montrent leur dynamisme et ressemblent aux électeurs. »

Néanmoins, d’autres candidates font des choix différents : Anne Hidalgo prône le fait de pouvoir se sentir libre en s'habillant en robe ou en pantalon. D’après Sophie Lemahieu, l'idée des plus jeunes femmes politiques aujourd'hui est de se dire que leurs vêtements ne doivent plus avoir d'importance, et qu’elles n’ont pas à se masculiniser, ni à jouer sur leur féminité.

Actualité : S’habiller en politique : Les vêtements des femmes au pouvoir. 1936-2022 sort en librairie le 4 février 2022.

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Une sélection de l'actualité culturelle et des idées  
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https://www.franceculture.fr/emissions/affaire-en-cours/affaire-en-cours-du-lundi-17-janvier-2022

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Plafond de verre et plancher collant : les inégalités professionnelles hommes-femmes

19 Janvier 2022, 21:25pm

Publié par hugo

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Depuis une quarantaine d’années, un grand nombre d'indicateurs documentent l’ampleur des inégalités professionnelles femmes-hommes. Comment faire évoluer les choses ? Anita, conseillère commerciale, et Julie, inspectrice du travail, luttent contre les inégalités salariales, chacune à sa manière.

Les inégalités salariales entre hommes et femmes
Les inégalités salariales entre hommes et femmes• Crédits : Alexandre MARCHI - Maxppp
Derrière un écart de rémunération global estimé à 16,5% par Eurostat, les statistiques sur les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes ne disent que peu de choses des inégalités concrètes qui se jouent dans les entreprises et les administrations. Pour certaines femmes, il s'agit de briser le "plafond de verre" qui limite les progressions de carrières. Pour d'autres, ce sera le "plancher collant" qui est devenu synonyme de temps partiels et de bas salaires, des conditions de travail où elles sont surreprésentées. Deux histoires de femmes qui luttent à leurs niveaux respectifs contre les inégalités salariales.

"Ils culpabilisent les femmes qui veulent faire valoir leurs droits"
Anita Pujo est conseillère commerciale au sein d'une agence. Alors qu'elle voit ses collègues hommes évoluer rapidement dans la hiérarchie de l'entreprise, elle continue de stagner au même poste.

"J'ai postulé à vingt-sept reprises à un poste de catégorie supérieure, sans succès." Anita Pujo

La jeune femme devient responsable syndicale pour faire évoluer cette situation. C'est alors qu'elle se heurte aux discours contradictoires de son employeur en même temps qu'elle découvre l'ampleur des inégalités salariales entre les hommes et les femmes au sein de son entreprise : "On était à quatre cents euros par mois d'écart !"

Indignée par cette inégalité injustifiée, Anita Pujo décide d'assigner l'employeur aux Prud'hommes. Pour elle, "c'est le début de l'enfer", car, dès lors, son directeur d'agence commence à la harceler. 

"Le médecin du travail a fait cinq demandes de changement de poste en huit mois. L'employeur n'a pas donné suite, jusqu'au moment où j'ai été arrêtée." Anita Pujo

Le 25 décembre 2013, Anita fait un AVC "sur pathologie cardiaque avec conditions de travail comme facteur aggravant". Mais qu'importe, elle compte bien aller jusqu'au bout. Et malgré les remarques de ses collègues, elle se démène pour que justice soit faite...

"J'ai entendu un collègue me dire : "Mais tu craches dans la soupe, tu as un salaire, maintenant, en plus tu es cadre ! De quoi te plains-tu ?" Donc en fait, ils amènent les femmes à culpabiliser de faire valoir leurs droits. C'est inacceptable." Anita Pujo

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"Mettre un pas dans l'entreprise, c'est entrer dans le monde des hommes"
Inspectrice du travail, Julie s'est intéressée plus particulièrement à la place des femmes dans l'histoire du droit du travail. Elle comprend rapidement que, pour une femme, "mettre un pas dans l'entreprise, c'est entrer dans le monde des hommes".

L'inspectrice repère au sein des entreprises les mécanismes discriminants et les injustices dans les conditions de travail. Pour cela, elle rencontre les employés, mène des entretiens, consulte les fiches de postes et les bulletins de salaire, pour prendre la mesure exacte des discriminations sexistes. Un jour, la salariée d'une entreprise agro-alimentaire la contacte.

"Elle est arrêtée pour des raisons de maternité. Et quand elle reprend le travail, le salarié dont elle était la cheffe est devenu son chef. Elle n'a plus accès à l'intranet de l'entreprise, ou tout simplement, elle n'a plus accès à un ordinateur. Elle n'a plus accès à son bureau." Julie

Julie découvre alors que la loi prévoit une obligation liée au retour de congé maternité. Quand les femmes sont absentes pendant les périodes d'augmentation collective et individuelle en entreprise, elles doivent pouvoir en bénéficier aussi à leur retour. C'est ce qu'on appelle le principe de rattrapage salarial.

La jeune inspectrice décide donc de réaliser une série de contrôles dans les entreprises de la région pour vérifier que cette obligation est bien respectée…

"Quand j'explique à la DRH le principe de rattrapage salarial, je la vois blêmir et se dire : "Ohlalala, ça va être le bordel..."" Julie

Merci à Anita Pujo, Julie, et une pensée pour Me Emmanuelle Boussard-Verrechia.

Reportage : Judith Chetrit

Réalisation : Anne Depelchin

Mixage : Valérie Lavallart et Eric Boisset

Musiques : "Wave" de Rone et "Blow Up" de The Beaches.


https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/plafond-de-verre-et-plancher-collant-les-inegalites-professionnelles-hommes-femmes

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6 EMME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

16 Janvier 2022, 15:39pm

Publié par hugo

 

6 EMME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE  2022
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Au Conservatoire de Bruxelles, l’accusation d’agression sexuelle portée contre un étudiant provoque des remous

16 Janvier 2022, 15:31pm

Publié par hugo

 Au Conservatoire de Bruxelles, l’accusation d’agression sexuelle portée contre un étudiant provoque des remous
 Au Conservatoire de Bruxelles, l’accusation d’agression sexuelle portée contre un étudiant provoque des remous
Au Conservatoire de Bruxelles, l’accusation d’agression sexuelle portée contre un étudiant provoque des remous
 
Camille Wernaers pour Les Grenades
 Publié le vendredi 14 janvier 2022 à 13h09
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La parole continue à se libérer autour des violences sexuelles dans l'enseignement supérieur. L’année passée, le compte #Balancetonfolklore avait notamment relayé de nombreux témoignages de violences sexuelles. D’autres mouvements avaient fait leur apparition qui concernent directement les étudiant·es, comme #BalanceTonBar.

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Dans ce contexte, il y a lieu de se demander ce qu’il se passe derrière les murs du Conservatoire de Bruxelles (CBR), école supérieure des Arts de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui compte plus de 650 étudiant·es. En l’occurrence, ce sont les murs de l’établissement qui ont parlé, fin novembre dernier, lorsqu’un collage féministe y a été apposé : "Pourquoi le CBR protège [un] agresseur sexuel ?", exprimant le malaise d’au moins une dizaine de personnes.

S’il n’est resté visible que quelques heures, le collage a fait grand bruit parce qu’un nom y est mentionné ; le même nom a également été cité sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes se sont confiées aux Grenades et affirment que cet étudiant du Conservatoire a été accusé par plusieurs femmes pour des faits qui se seraient passés en dehors de l'établissement. Une fois confronté à ces accusations dans sa classe actuelle, "il a avoué les faits", expliquent les sources.

Selon nos informations, 11 étudiant·es sur les 13 que compte la classe s’estiment désormais "en insécurité ", dont des personnes qui ont elles-mêmes vécu des viols ou des agressions sexuelles et qui ont exprimé leur malaise et leur incapacité à continuer à étudier avec cet étudiant.

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"Traumatique"
Les étudiant·es ont lu un texte lors d’une réunion avec la direction du Conservatoire. Les Grenades ont pu en prendre connaissance. "Ce mardi 5 octobre, un homme de notre classe a donc avoué devant nous toutes et tous être l’auteur de deux agressions sexuelles. […] Quand on dit individuellement que nous sommes "insécurisé·es", ce n’est pas qu’on est insécurisé·es dans le sens : "je ne me sens pas trop bien et j’ai pas envie d’aller en cours". Ce qu’on dit, c’est beaucoup plus grave que ça. [...]", peut-on lire dans ce texte.

"[…] Ce n’est pas acceptable de mettre à nouveau ces personnes dans une situation de danger. Mettre des victimes d’agressions sexuelles face à un agresseur sexuel, c’est extrêmement violent et traumatique. […] Dans ces conditions, il ne s’agit plus de neutralité. C’est une prise de parti. Et c’est le parti des agresseurs. Je ré-insiste à nouveau sur la notion de trauma et de syndrome de stress post-traumatique que nous sommes en train de vivre : l’ensemble des composantes que je viens d’énoncer produit inéluctablement du stress. Et le stress affecte le cerveau et donc l’apprentissage. […] d’un point de vue scientifique, pour avoir la capacité de pouvoir apprendre quelque chose, nous devons être dans un environnement safe et bienveillant. […] Aujourd’hui, nous souhaiterions pouvoir à nouveau suivre nos cours et les suivre sereinement. Et c’est la raison pour laquelle nous sollicitons votre aide aujourd’hui. Quelles solutions pouvez-vous nous proposer pour que nous puissions à nouveau suivre nos cours dans des conditions qui préservent notre santé physique et psychologique ?", y est-il encore écrit.

D’autant plus que la classe concernée est une classe d’agrégation, c’est-à-dire que les étudiant·es apprennent à y donner cours et doivent s’entrainer. "Cela signifie, lors de certains exercices, se toucher", affirme l’une de nos sources.

De son côté, la direction du Conservatoire aurait demandé à plusieurs étudiant·es qui portaient un t-shirt " Violeur partout, justice nulle part " de ne plus le faire au sein de l’établissement. Contactée, la direction n’a pas souhaité répondre à nos questions.

"Révolté par la période dans laquelle nous vivons"
L’étudiant concerné par les accusations portées par les étudiant·es est représenté par l’avocat Fabrice Guttadauria. Il estime que son client a été "roulé dans la boue". "Je suis tout à fait favorable à la libération de la parole de la femme qui se produit en ce moment, la parole des femmes et des enfants a longtemps été négligée", explique-t-il aux Grenades. Il réfute cependant ces accusations et "trouve regrettable que les procès se fassent sur les réseaux sociaux, car c’est ce qu’il s’est passé dans cette affaire".

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"Deux femmes ont accusé mon client d’agression sexuelle sur les réseaux et dans certains forums de discussions. Une seule plainte a été déposée. Mon client n’a jamais reconnu les faits en classe et les conteste. Il a peut-être eu ce qu’on appelle les mains baladeuses. Il appartient désormais au judiciaire et aux personnes compétentes de comprendre ce qu’il s’est passé. Mon client est toujours présumé innocent. Je tiens à dire qu’il n’est ni PPDA, ni Nicolas Hulot. Je suis révolté de la période dans laquelle nous vivons. Les gens se sont monté le bourrichon tous seuls, c’est la psychose générale, et des revendications sont arrivées jusqu’en classe, sans avoir jamais entendu sa version. C’est choquant. Imaginez ce qu’il se passe dans sa tête ? Il ne sait plus de quoi est fait son avenir, il veut seulement étudier. Je vois, dans le cadre de mon travail, de plus en plus de jeunes hommes qui portent cette étiquette d’agresseur à cause de ce qui se dit sur les réseaux sociaux. Une machine est en marche sur laquelle ils n’ont plus aucun contrôle. C’est irréversible et catastrophique. Dans cette affaire, je trouve aussi la réaction de la direction très molle, c’est à eux de faire respecter la discipline dans l’établissement. Ont-ils encore de l’autorité ? Des plaintes pour harcèlement et diffamation ont été déposées, notamment contre le Conservatoire pour cette absence de réaction ferme", poursuit l’avocat.

Aujourd’hui, certaines étudiantes continueraient d’aller au cours avec “la boule au ventre” nous dit-on, d’autres seraient sous certificat médical. L’une de nos sources souligne : "Ces faits ne passe plus avec les mouvements féministes qui ont pris de l’ampleur ces dernières années". Ces même mouvements ont incité différentes universités à réagir lors de cette rentrée académique, en septembre 2021, créant ou élargissant leurs propres actions de lutte contre le harcèlement et les violences sexuelles en leur sein. Autant de sujets qui se font de plus en plus prégnants.

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Pour rappel, selon les chiffres d’Amnesty, près d’un·e Belge sur deux a déjà été exposé·e à au moins une forme de violence sexuelle. Les femmes et les jeunes sont surreprésenté·es parmi les victimes. Un homme sur cinq en Belgique pense que les femmes aiment être forcées et un homme sur deux estime qu’une victime peut être en partie responsable de son agression.

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Vers un centre de jour pour les femmes sans-abri et mal logées à Bruxelles ?

16 Janvier 2022, 15:30pm

Publié par hugo

Vers un centre de jour pour les femmes sans-abri et mal logées à Bruxelles ? 
Camille Wernaers pour Les Grenades
 Publié le jeudi 13 janvier 2022 à 15h50
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"Effrayant". C’est avec cet adjectif que Cindy résume ses quatre années dans la rue, sans logement.  "À l’école, on ne vous apprend pas ce que vous pouvez faire si vous vous retrouvez à la rue. Alors, j’y suis arrivée avec mon sac à dos sans savoir comment m’en sortir. Avant, j’avais eu une vie stable avec un travail, j’élevais mon fils. Ensuite, je suis devenue alcoolique et puis sans-abri avec mon compagnon de l’époque, qui s’est avéré être un homme violent et toxicomane. J’étais fragile psychologiquement. J’ai fini par me séparer de lui et heureusement, j’ai été prise en amitié par des anciens de la rue, des hommes qui y étaient depuis 10 ans. Cela m’a un peu protégée. Parce que c’est un milieu très masculin. Beaucoup de femmes tombent dans la drogue ou se mettent en couple face aux violences qu’elles subissent. Moi-même, je suis restée en couple presque en permanence durant ces quatre ans", relate-t-elle.

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Cindy a passé du temps dans des centres d’accueil mais elle a surtout dormi dehors dans des tentes. Selon elle, ces centres ne sont pas adaptés à un public féminin. "Que ce soit les centres de jour ou de nuit, j’ai l’impression que rien n’était fait pour les femmes. Nous étions prises dans la majorité masculine et les centres ne s’adaptent pas à la minorité. Je ne leur jette pas la pierre, ce n’est pas facile et ils ont peu de moyens financiers. Par exemple, dans un des centres ici à Charleroi, il y a 25 lits pour les hommes et trois pour les femmes à un autre étage. Pendant tout un temps, la douche à cet étage ne fonctionnait pas et on a dû parlementer avec l’éducateur pour essayer de prendre notre douche à l’étage des hommes. Ils ont refusé. Ils ont préféré nous empêcher de prendre une douche plutôt que de mettre un éducateur quelques minutes devant la douche des hommes pour nous protéger."

"Un autre centre de nuit accueille les femmes seules ou les femmes et hommes avec enfants. Il n’y a que 11 lits, il est donc vite saturé. Quand cela arrive, ils appellent le deuxième centre pour savoir s’il y a de place et nous redirige vers celui-là, qui se trouve de l’autre côté de Charleroi ! On doit traverser à pied toute la ville tard le soir, ce n’est vraiment pas idéal, ils pourraient trouver une autre solution", explique-t-elle. Elle déplore également le contenu des ateliers qui y sont organisés : "Une ou deux fois par an, il y a des ateliers bien-être, en résumé ce sont des ateliers maquillage et des étudiantes en coiffure viennent nous coiffer… moi, je dors sous tente, ou plutôt je ne dors pas car on dort très mal dans la rue, la dernière chose dont j’ai envie c’est de me faire maquiller ou coiffer. Les dons de vêtements que l’on recevait n’étaient pas adaptés non plus. On y trouvait des talons et des mini-jupes ! Comme si on allait porter ça… les gens ne se rendent pas vraiment compte."

Des tampons et des conseils
Cindy s’est souvent rendue dans les locaux d’Espace P à Charleroi, une asbl qui accompagne les travailleuses du sexe. "Même si je n’étais pas prostituée, j’y étais accueillie à bras ouverts. Elles me donnaient des tampons et aussi des conseils. On étaient solidaires. Ce sont les femmes les plus gentilles que j’ai rencontrées dans ma vie. Vous imaginez demander un tampon dans un centre : une salle où 25 hommes sont assis en train de boire un café ? On chuchote notre demande, presque comme si on cherchait de la drogue [Rires]. Cela ne devrait pas être un secret." En Belgique, l'association BruZelle distribue des protections menstruelles aux femmes précaires. En cinq ans, les bénévoles ont distribué 1.200.000 serviettes menstruelles gratuitement sur l’ensemble du pays.

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"Notre corps, c’est notre monnaie d’échange dans la rue parce que tout un tas d’hommes profitent de la précarité des femmes. Il m’est souvent arrivé de me faire aborder par des hommes qui me proposaient de me réchauffer dans leur voiture ou de venir prendre un bain chez eux. Ils avaient bien entendu une idée derrière la tête et, parfois, j’ai accepté de les accompagner. J’ai eu la chance de ne jamais subir de violences", témoigne-t-elle.

Ils ont préféré nous empêcher de prendre une douche plutôt que de mettre un éducateur quelques minutes devant la douche des hommes pour nous protéger

Cindy est finalement sortie de la rue en 2019 avec l’aide d’Housing First, une association qui vise l'insertion sociale des personnes sans-abri les plus fragiles (qui ont un long parcours de vie en rue et des problématiques de santé physique ou mentale et/ou d'assuétude), en leur trouvant d’abord un logement. Une équipe accompagne ensuite le ou la locataire. "Ils m’ont sauvé la vie", résume Cindy. "J’étais surendettée, ils m’ont aidée pour les démarches administratives. Mais ils viennent aussi juste boire un café avec moi ou ils apportent un gâteau le jour de ton anniversaire quand ils savent que tu restes seule." Aujourd’hui, Cindy continue à rester en contact étroit avec les personnes sans-abri, elle conseille aussi bénévolement les travailleurs et travailleuses du secteur en tant qu’experte du vécu et paire-aidante.

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Et cette expertise a été mobilisée dans le rapport que l’asbl L’Ilot publie ce 13 janvier avec le soutien d’Equal.Brussels. Alors que les températures sont glaciales dans notre pays - et qu’un homme sans-abri est décédé d’hypothermie le 11 janvier-, l’association a présenté ce jour les constats et recommandations d’une recherche-action sur la question du sans-abrisme au féminin au sein de la Commission social-santé de l’ARCCC au Parlement bruxellois.

"Nous avons rassemblé des associations du secteur sans abrisme (Diogènes, DoucheFlux et L’Ilot) et des associations féministes (Vie Féminine pour leurs connaissances sur la précarité au féminin et L’Université des Femmes qui avait déjà organisé deux colloques sur le sans-abrisme au féminin). Nous avons aussi invité des académiciennes qui travaillent sur ce sujet au sein de ce comité de pilotage. À côté de cela, nous avons rassemblé des expertes du vécu, dont Cindy, car on ne voulait pas uniquement d’un savoir académicien ou de terrain mais aussi un savoir d’expérience, venant de femmes qui ont vécu dans la rue", précise Ariane Dierickx, la directrice de L’Ilot. "Avoir impliqué les femmes concernées dès le début du processus, c’est quelque chose de très important. Elles ont créé des liens entre elles", observe Élodie Blogie, chargée de projets au sein de L’Ilot qui a rédigé le rapport.

Parmi les constats de cette recherche-action : la sous-estimation du nombre de femmes sans-abri. "Selon les dénombrements de Bruss’Help, il y aurait 21 % de femmes sans-abri. C’est déjà beaucoup mais le chiffre est très certainement plus élevé car il y a un sans-abrisme caché. Les femmes sans abri développent des stratégies d’évitements face aux violences de la rue, elles vont dormir une nuit dans une voiture, puis chez des proches, etc. Elles fréquentent moins les lieux d’hébergement traditionnels, on estime que 9 personnes sur 10 dans les centres d’accueil sont des hommes. Cela veut dire qu’elles font plutôt appel au réseau informel qu’au réseau formel, ce qui a des conséquences sur la détérioration de leur situation administrative et augmente le non-recours à leurs droits. Et puis, même dans la rue, elles se fondent dans la masse, elles marchent par exemple, elles ne restent pas à un seul endroit." Ce qui complique leur dénombrement. "Avec d’autres méthodes comme celle de la Fondation Roi Baudouin par exemple, on monte à 30 % de femmes sans-abri dans certaines villes. C’est déjà un premier signe que les chiffres pourraient être sous-estimés", souligne Ariane Diericx.

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Le visage féminin de la précarité
La Fédération européenne d’associations nationales travaillant avec les sans-abri (FEANTSA) a élaboré la typologie ETHOS qui s’intéresse à l’exclusion liée au logement en tant que processus (et non pas un phénomène statique) qui concerne beaucoup de personnes à différents moments de leur vie et qui intègre également les personnes "en risque" de sans-abrisme. "Si on ajoutait ce type de population dans les chiffres du sans-abrisme, la proportion de femmes exploserait !", réagit la directrice de L’Ilot.

Car dans les problématiques de mal logement et de logement insalubre, on retrouve évidemment des personnes précaires. En Belgique, selon les chiffres de Statbel pour 2019, 70% des personnes en situation de pauvreté individuelle sont des femmes. " Il est important de parler de pauvreté individuelle parce qu’on prend souvent les chiffres du ménage, qui cachent la pauvreté féminine. On sait aussi que les familles monoparentales sont plus pauvres, dans 83% des cas, ces ménages sont en réalité composés d’une femme seule avec un ou plusieurs enfant(s). On sait que les personnes âgées sont précaires, il s’agit principalement de femmes avec des petites pensions. On constate donc que la pauvreté à un visage féminin, il n’est pas logique qu’au tout dernier échelon de l’exclusion, le sans-abrisme, les chiffres s’inversent et qu’il y ait plus d’hommes", continue-t-elle.

Nous nous sommes même rendu compte qu’il y avait une méconnaissance et une méfiance envers le féminisme, le secteur n’est pas à l’aise avec certaines terminologies par exemple. Du coup, il n’y a pas de curiosité et on ne va pas chercher l’expertise là où elle existe

Un autre constat de la recherche est le parcours de violences subi par ces femmes avant et pendant leur survie dans la rue. "Des études ont bien montré les situations de violences conjugales et familiales que vivent ces femmes (et ces enfants), qui sont accentuées par leur parcours dans la rue. Il y a une omniprésence des violences sexuelles. Pour les éviter, certaines "se masculinisent" ou ne se lavent plus. Elles vont aussi chercher la protection d’hommes, ce qui n’est pas gratuit, nous avons constaté ce lien clair entre mal logement, sans-abrisme et prostitution", souligne Ariane Dierickx. "Et certaines catégories de la population sont plus exposées que d’autres, je pense aux femmes migrantes ou aux femmes transgenres." Dans les centres d'accueil mixtes, les femmes qui ont vécu des situations familiales violentes ont parfois du mal à se retrouver avec d’autres hommes.

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Main dans la main
Face à ces violences et ces spécificités du sans-abrisme au féminin, les professionnel·les sont bien souvent démuni·es. Ainsi, le CPVS (Centre de prise en charge des violences sexuelles, intégré au centre pluridisciplinaire "320, Rue Haute") observe qu’une part non négligeable de son public est composée de personnes très précarisées, voire sans-abri. Ces profils arrivent généralement via d’autres associations, via les services de police, ou en ambulance.

Le centre l’admet : l’offre proposée n’est pas adaptée. "Notre modèle n’est pas adapté à la prise en charge de ces personnes : c’est un modèle très centré sur la personne, qui vise à l’accompagner pendant plusieurs mois. Les femmes sans abri, elles reviennent pour des nouveaux faits à chaque fois, mais elles n’acceptent pas le suivi. […] Elles ne rentrent pas dans les cases, c’est difficile de mettre en place un lien. Souvent la violence sexuelle, ce n’est pas leur demande, c’est presque le cadet de leurs soucis. […] On ressent beaucoup d’impuissance, parce qu’on n’a pas un dispositif qui tient compte de leurs besoins spécifiques. Leur demande, c’est d’avoir de la nourriture, ou de pouvoir dormir deux heures. Nous, on est là, avec le frottis, etc. […] Pour le moment, on bricole, mais je n’ai pas l’impression que ça fonctionne très bien ", témoigne le Centre dans le rapport. 

"Dans le secteur du sans-abrisme, il n’y a pas d’expertise féministe. En travaillant sur le sujet, nous nous sommes même rendu compte qu’il y avait une méconnaissance et une méfiance envers le féminisme, le secteur n’est pas à l’aise avec certaines terminologies par exemple. Du coup, il n’y a pas de curiosité et on ne va pas chercher l’expertise là où elle existe. C’est dommage car de nombreuses thématiques pourraient être portées main dans la main par le secteur du sans-abrisme et celui des droits des femmes, notamment au sujet des dominations croisées", explique Ariane Dierickx.

Souvent la violence sexuelle, ce n’est pas leur demande, c’est presque le cadet de leurs soucis. […] On ressent beaucoup d’impuissance, parce qu’on n’a pas un dispositif qui tient compte de leurs besoins spécifiques. Leur demande, c’est d’avoir de la nourriture, ou de pouvoir dormir deux heures

Le secteur du sans-abrisme, comme bien d’autres secteurs du soin, concentre un grand nombre de travailleuses qui subissent elles aussi des violences sexistes. "Comment gérer le sexisme des hommes ? Nous, on le subit déjà comme travailleuses. […] Ce sont parfois des choses ancrées depuis très longtemps. […] C’est aussi de la drague lourde, des attouchements, quelqu’un qui m’a embrassée dans le cou. Des réflexions sur les habits, des “tu me provoques parce que tu as mangé une carotte comme ça”. Parfois les regards. Nous, on n’ose pas s’habiller comme on veut par peur du regard des autres. Comme travailleuses, c’est d’autant plus difficile qu’il y a une volonté de créer du lien. […] Quand il y a eu beaucoup de de problèmes de sexisme, on a fait une campagne. On avait mis des images choc, ça a permis de discuter, on a sanctionné aussi. Pour le moment, on a un certain équilibre, mais c’est précaire", confie une travailleuse dans le rapport.

"Ce sont des femmes, des travailleuses sociales engagées, qui doivent venir en "aide" à d’autres personnes victimes de ce système, elles doivent les accompagner. Mais les victimes peuvent devenir bourreaux. Et c’est difficile de dénoncer cela, il y a plutôt un refoulement des violences", indique Ariane Dierickx.

Un lieu d’accueil pour les femmes
Devant ces constats, L’Ilot fournit toute une série de recommandations, dont deux principales : former les professionel·les du secteur du sans-abrisme aux spécificités du sans-abrisme au féminin et créer un lieu d’accueil bas seuil pour les femmes. Il n’existe pas de tel lieu à Bruxelles. Ariane Dierickx en rêve déjà : "Ce serait un espace sécurisant pour les femmes sans-abri qui répondent à leurs besoins avec des équipes formées sur ces questions. On pourra les sortir de l’urgence mais aussi travailler, dans un deuxième temps, sur leur autonomisation en fonction de leurs demandes."

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De son côté, le ministre bruxellois de la Santé et des Affaires Sociales Alain Maron (Ecolo) explique aux Grenades s'intéresser de près au sans-abrisme au féminin. "À plusieurs reprises, j’ai déclaré qu’il me paraissait opportun de créer un lieu d’accueil de jour réservé aux femmes. Des moyens ont d’ailleurs été dégagés pour créer ce lieu dès 2022. En parallèle, nous avons renforcé et allons encore renforcer les dispositifs qui accueillent et accompagnent des femmes, qu’elles soient accompagnées ou non d’enfants", précise-t-il.

Plus concrètement, le ministre souligne qu’une maison d’accueil à destination de femmes victimes de violence sera inaugurée en 2022 ; qu’une maison d’accueil pour parents solo (majoritairement des femmes) a été ouverte en juillet 2021 et que la capacité d’accompagnement d’Housing First (notamment à destination des femmes) a été renforcée fortement depuis 2020 et le sera encore en 2022 et suivantes. Par ailleurs, dans les capacités d’accueil à l’hôtel, les femmes et familles ont été prises en compte et la capacité d’accueil d’urgence prévoit depuis 2020 un accueil pour les femmes (non-mixte).

Ajoutons que les femmes en situation de migration peuvent être hébergées en non-mixité par la Sister's House et qu'en décembre dernier s'est ouvert le premier centre d’accueil pour demandeurs et demandeuses d’asile LGBTQIA+ en Belgique.

"Notre travail à nous en 2022 sera de trouver ce lieu, qui doit répondre à un certain nombre de critères. On espère qu’il pourrait être mis à disposition par les autorités publiques pour que l’on n’ait pas à louer ou acheter de bâtiment. Et il faudra aussi trouver du financement structurel pour les équipes afin qu’elles puissent travailler sereinement… bref, on va continuer à retrousser nos manches !", sourit quant à elle Ariane Dierickx. 

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