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45 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

27 Mai 2022, 02:12am

Publié par hugo

45 EME   FEMINICIDES  DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE  202245 EME   FEMINICIDES  DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE  2022
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AFFAIRE ABAD : QUI SAVAIT ?

27 Mai 2022, 01:25am

Publié par hugo


#Abad #Gouvernement #France
AFFAIRE ABAD : QUI SAVAIT ?
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"Qui peut imaginer un seul instant que le président de la République, monsieur Macron, que la Première ministre, madame Borne, ne savaient pas ?"

Le nouveau gouvernement plombé par l’affaire Damien Abad, les véritables raisons de la nomination de Pap Ndiaye à la tête de l’Éducation nationale et les accrocs entre le PS et la Nupes dans la 15e circonscription de Paris. C’est le sommaire du numéro 37 d’un Bourbon Sinon Rien.

Journaliste : Serge Faubert
Reportage : Antoine Etcheto, Laetitia Lallement et Emma Barrier
Montage : Lucie Dulois 
Images : Arthur Frainet 
Son : Baptiste Veilhan 
Graphisme : Adrien Colrat 
Diffusion : Maxime Hector 
Production : Thomas Bornot 
Direction des programmes : Mathias Enthoven 
Rédaction en chef : Soumaya Benaissa

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#Abad
#Gouvernement
#France


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À l'air libre (250) : Violences sexuelles et sexistes : que font les partis politiques ?

27 Mai 2022, 01:22am

Publié par hugo

 


À l'air libre (250) : Violences sexuelles et sexistes : que font les partis politiques ?
13 285 vuesDiffusée en direct le 25 mai 2022

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L’affaire Damien Abad n’en finit pas de faire des vagues, le ministre des solidarités a annoncé qu'il ne démissionnerait pas... Comment sont gérées les accusations de violences sexistes ou sexuelles dans les partis politiques ? Qui doit saisir la justice et quand ? On en discute avec Lénaïg Bredoux, responsable éditoriale aux questions de genre, et nos invitées, Marylin Baldeck de l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, Nelly Garnier, élue LR à Paris et Gabrielle Siry-Houari, porte-parole du PS. 

Vous connaissez notre émission À l'air libre ?  
Votre avis nous intéresse ➡️ https://mdpt.fr/39yQZsn
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(85) À l'air libre (250) : Violences sexuelles et sexistes : que font les partis politiques ? - YouTube

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MANIFESTATIONS CONTRE DARMANIN ABAD

26 Mai 2022, 03:35am

Publié par hugo

 

MANIFESTATIONS CONTRE DARMANIN ABAD
MANIFESTATIONS CONTRE DARMANIN ABAD
MANIFESTATIONS CONTRE DARMANIN ABAD
MANIFESTATIONS CONTRE DARMANIN ABAD
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ABAD, DARMANIN : "L'ÈRE DE L'IMPUNITÉ EST TERMINÉE"

26 Mai 2022, 02:48am

Publié par hugo

 #Abad #Darmanin #Égalité
ABAD, DARMANIN : "L'ÈRE DE L'IMPUNITÉ EST TERMINÉE"
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"Les accusations de viol ne mettent pas en danger une place au gouvernement. On ne peut pas accepter. Les femmes ne sont plus dans une situation où elles se taisent."

Une manifestation regroupant quelques centaines de personnes a défilé ce mardi 24 mai au soir, pour protester contre le maintien de Damien Abad ministre des Solidarités. Ce dernier est accusé de viols et violences sexuelles par deux femmes, ce qu’il conteste. Ce mercredi le parquet de Paris a annoncé ne pas ouvrir d'enquête préliminaire "en l'état".

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La presse féminine nous veut-elle du bien ?

26 Mai 2022, 02:44am

Publié par hugo

 La presse féminine nous veut-elle du bien ?
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La presse féminine, entre oppression et émancipation3 PHOTOSLANCER LE DIAPORAMA
La presse féminine, entre oppression et émancipation
Pauline Machado 
Par Pauline Machado
Publié le Mercredi 25 Mai 2022
Elle façonne nos esprits depuis des siècles, tour à tour carcan sexiste bourré d'injonctions et vecteur d'émancipation à souligner. Dans "Corset de papier", la chercheuse en littérature Lucie Barette décortique avec soin l'Histoire des magazines féminins.
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On en a toutes feuilleté au moins un numéro. Par envie, par ennui, par curiosité. Un Marie France chez notre grand-mère, un Femme actuelle dans la salle d'attente du dentiste, un Biba chez le coiffeur. Et puis, on en a achetés. Parfois juste pour passer le temps, parfois pour survoler quelques articles, parfois par réflexe. Surtout pour les images mises en avant, aux conséquences longtemps plus dévastatrices que libératrices.

Depuis notre adolescence et pendant plusieurs générations avant la nôtre, la presse féminine et ses messages multiples ont imprégné l'esprit de ses lectrices, pour se répercuter directement sur leur corps et faire naître des complexes toxiques. Aujourd'hui, le bilan fait mal.

Lucie Barette, docteure en littérature et en langue française, décrypte justement l'impact du genre dans une enquête qu'on ne lâche pas et qui, pour le coup, se lit de fond en comble. A travers Corset de papier (ed. Divergences), l'autrice revient rigoureusement sur son Histoire. Elle montre comment, dans le passé et dans le présent, la presse féminine se décrit elle-même comme l'alliée de sa cible. Une alliée redoutable, ses pages recelant d'injonctions interminables que de nombreuses femmes finissent par suivre puis intérioriser.

Gravure du Journal des demoiselles, XIXe siècle
Gravure du Journal des demoiselles, XIXe siècle
C'est dans ses colonnes qu'on apprend à se maquiller, à s'habiller, les dernières tendances qu'il ne faut surtout pas louper. A acheter, acheter, acheter. A être une femme respectable. Un manuel de bonne conduite à peine dissimulé qui renforce les stéréotypes de genres, crée des mythes irréalistes et provoque un sentiment d'insuffisance permanent.

"Je me suis aperçue que la presse féminine du XIXème siècle regroupait déjà toute l'architecture des magazines actuels dans la structure, le fond thématique, l'injonction, l'établissement des normes, le rapport à la consommation", développe la chercheuse auprès des Inrocks. Et paradoxalement, c'est là que ces dernières peuvent s'exprimer sur des sujets sociétaux qu'on refuse dans les journaux d'information.

Fascinant, à l'heure où de nouvelles publications émergent et d'anciens titres tentent de faire peau neuve, se confrontant à un ancien monde qui peine à suivre le mouvement. Voici ce qu'on retient de cet ouvrage passionnant.

Un genre volontairement apolitique
L'universitaire part d'un constat : dans les magazines féminins, "l'actualité politique est peu présente par rapport aux thématiques liées aux normes de beauté et aux relations des couples hétérosexuels". Une lacune qui a du mal à être comblée, et des sujets à gagner en pluralité, remarque-t-elle. "Encore maintenant, (...) il s'agit principalement de sujets concernant la vie privée des femmes blanches."

Et d'observer une répartition genrée qui se perpétue, même en 2022. "Aux hommes, l'universel et le général ; aux femmes, le particulier et les valeurs culturelles qui sont associées au genre féminin". La question est évidente : pourquoi ? Pourquoi les journaux qui leur sont destinés excluraient précisément les conversations sociétales et politiques ?

"Mon hypothèse, c'est que des femmes ont essayé de fonder des journaux incluant cette dimension politique au cours du mouvement général d'explosion de l'imprimé au XIXe siècle, mais qu'on leur a mis des bâtons dans les roues (...) afin de canaliser leurs prétentions à l'analyse politique et de les cloisonner ainsi dans une culture domestique".

Gravure du Journal des demoiselles, XIXe siècle
Gravure du Journal des demoiselles, XIXe siècle
Face à cette censure qui ne dit pas son nom, et pour "ne pas rester muettes face à la redéfinition des fonctions sociales de unes et des autres" dans une époque qui éradique la monarchie mais s'épanouit dans un sexisme systémique et décomplexé malgré les nombreuses actions menées par des révolutionnaires, "elles ont fait comme elles ont pu".

200 ans plus tard, on en ressent toutefois encore les répercussions. "Les premiers journaux féminins du XIXe siècle pourraient nous paraître avoir l'excuse du temps, d'une société hors d'âge et, pourtant, on en perçoit toujours le schéma narratif, la trame, la trace", écrit la chercheuse.

La mère ou la putain
Si la politique est absente des numéros, la morale religieuse, elle, s'y répand allègrement. Elle devient même la ligne éditoriale de la presse féminine, faute de pouvoir exprimer son soutien à une idéologie plutôt qu'à une autre. Pas de laïcité dans les Journal des femmes et autres Journal des demoiselles, mais une dichotomie explicite entre la Vierge Marie (l'exemple ultime pour la lectrice) et Eve la pècheresse (dont le nom est brandi comme une menace).

Une femme respectable est forcément celle qui prend soin de son foyer et des autres avant de penser à s'instruire, et fait surtout attention à ne pas rêver d'indépendance, les nouvelles moralisatrices allant bon train pour associer une envie de carrière à un malheur inévitable. Elle appartient aux classes aisées, aussi.

"Toutes [les jeunes filles] qui sortent du rang, de ce dévouement extrême à la famille, sont présentées comme malheureuses ou monstrueuses", note en ce sens Lucie Barette. Des commentaires qui restent en tête.

Gravure du Journal des demoiselles, XIXe siècle
Gravure du Journal des demoiselles, XIXe siècle
Créer des besoins pour générer de l'argent
"Dès ses débuts, la presse féminine guide ses lectrices vers la consommation de masse des grands magasins et des marques de luxe, tout en assurant sa propre survie économique et en dégageant des bénéfices importants. Les magazines ne sont pas devenus des magasins", analyse Lucie Barette en reprenant les propos d'Isabelle Chazot, journaliste à Marianne, ancienne directrice de 20 ans et ex-plume de Isa et Grazia, "ils l'ont toujours été". Même lorsque le "branded content" n'en avait que la forme, la publicité dite "native" se dissimulant "entre les lignes d'une chronique qu'on disait alors 'affermée', c'est-à-dire consacrée à l'annonceur".

Cette proximité entre l'éditorial, les conseils que les journalistes dispensent aux lectrices et les intérêts publicitaires grandit à mesure que le capitalisme s'enracine dans la société. Sa démarche est simple : il joue sur les insécurités des femmes façonnées par le patriarcat, et renforcés par ce type de médias, pour créer des besoins et vendre toujours plus de produits qui viennent les combler.

"Il n'y a pas à dire, c'est très efficace", ironise Lucie Barette, qui pointe d'ailleurs que les mêmes corps, blancs et minces, continuent d'être érigés en modèles, deux siècles plus tard.

L'autrice déplore : "C'est tout de même effarant de constater que, depuis 200 ans, nous subissons les mêmes mécanismes, que l'on tombe dans le même panneau, perpétuellement, et ce malgré les critiques et les prises de conscience des dernières décennies."

"Un espace où se développe la puissance d'agir des femmes"
Toutefois, dans un monde où nos voix sont minimisées quand elles ne sont pas silenciées, la presse féminine incarne "un espace où se développe la puissance d'agir des femmes". Grâce à des "réflexions concernant l'éducation des femmes et des enfants", à des rubriques qui "tentent de pallier l'absence d'instruction des femmes et des jeunes filles avec des articles qui sont autant de cours thématiques", ou encore en informant "sur l'actualité culturelle et [en ouvrant] leurs colonnes à la fiction littéraire, à la poésie et à la littérature étrangère".

Ces publications (Le Journal des demoiselles ou Le Journal des femmes), Lucie Barette estime qu'elles relèvent d'un "féminisme apprivoisé", puisqu'elles prônent l'autonomie de son public "tout en proposant un modèle féminin qui s'accommode de celui imposé par l'hétéro-patriarcat blanc".

Et puis, il y a les revues féministes. Celles d'hier (L'Athénée des Dames, La Femme Libre et La Fronde) et d'aujourd'hui (La Déferlante, Censored, Gaze ou Deuxième page), "qui tentent de repenser le modèle du journal féminin pour en faire une plateforme de réflexion et d'émancipation féministe". Un espoir pour un futur plus libre ? L'autrice semble l'entrevoir.

Elle signe d'ailleurs : "Alors oui, la presse féminine est un corset de papier, mais le papier se déchire facilement, et certaines en ont pris leur parti". A nous de continuer sur cette voie.


https://www.terrafemina.com/article/presse-feminine-vecteur-d-oppression-ou-d-emancipation-pour-les-lectrices_a364224/1

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La non-démission de Damien Abad, accusé de viol, suscite l'indignation

26 Mai 2022, 02:42am

Publié par hugo

 La non-démission de Damien Abad, accusé de viol, suscite l'indignation
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Le ministre Damien Abad fait l'objet d'accusations rapportées par Médiapart4 PHOTOSLANCER LE DIAPORAMA
Le ministre Damien Abad fait l'objet d'accusations rapportées par Médiapart
Louise  Col 
Par Louise Col
Publié le Mardi 24 Mai 2022
Damien Abad a été nommé ministre des Solidarités au sein du gouvernement Borne, en dépit d'un signalement pour des faits présumés de viols. S'il dément fermement, son refus de démissionner suscite l'indignation des militantes féministes et de l'opposition.
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Damien Abad a été nommé ministre des Solidarités au sein du gouvernement d'Elisabeth Borne en dépit d'un signalement pour des faits présumés de viols. Deux femmes, Chloé, 41 ans, et Margaux, 35 ans, évoquent au site d'investigation Médiapart des faits présumés qui remonteraient à 2010 et 2011. Des accusations que Damien Abad réfute, avançant notamment que son handicap rendrait impossible l'usage de la force pour contraindre une partenaire à un acte sexuel.

"Bien évidemment, je n'étais pas au courant", a commenté la Première ministre de son côté. "Il ne peut y avoir aucune impunité sur tous ces sujets d'agression sexuelle. Il faut continuer à agir pour que les victimes puissent libérer leur parole et être bien accueillies pour déposer plainte. Si la justice est de nouveau saisie on tirera toutes les conséquences de cette décision".

Cependant, pour bien des voix, féministes et politiques, la non-démission de Damien Abad est intenable.

"Les responsables s'en fichent"
la une de Libration ce mardi :

Abad au gouvernement : intenable https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/xF8DR1Iqhb

— Libration (@libe) May 23, 2022
Mathilde Viot, membre de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, évoque auprès de RMC son indignation. "Les personnes qui ont nommé Damien Abad ministre savaient qu'il y avait des plaintes classées sans suite à son encontre. Ils s'en fichent en réalité. On en arrive à une fausse grande cause du quinquennat", a-t-elle déclaré.

Effectivement, ces accusations avaient été signalées par l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique à Stanislas Guérini et Christophe Castaner notamment, sans réponse de leur part, et ce quatre jours avant la nomination de Damien Adab. "Les violences sexistes et sexuelles en politique n'intéressent pas le gouvernement, mais on le savait déjà avec le maintien de Gérald Darmanin", développe Mathilde Viot.

"Ce que renvoie le gouvernement comme message depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République, c'est que la parole des femmes ne compte pas. Damien Abad ne peut pas être ministre avec deux témoignages de cet ordre qui parlent tous les deux d'un possible viol", a de son côté affirmé la militante écologiste Sandrine Rousseau, candidate aux législatives de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), sur BFM TV.

Damien Abad restera-t-il en poste ou se verra-t-il obligé de démissionner ?


https://www.terrafemina.com/article/damien-abad-la-non-demission-du-ministre-accuse-de-viol-suscite-l-indignation_a364194/1

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Féminicides et violences faites aux femmes à l'affiche du Festival de Cannes

26 Mai 2022, 02:39am

Publié par hugo

 Féminicides et violences faites aux femmes à l'affiche du Festival de Cannes
Les colleuses déroulent une banderole avec la liste des noms des "129 victimes de féminicides depuis le dernier festival de Cannes" lors de la première du film <em>Les nuits de Mashhad </em>d'Ali Abbasi lors du 75e festival international du film, le dimanche 22 mai 2022.
Les colleuses déroulent une banderole avec la liste des noms des "129 victimes de féminicides depuis le dernier festival de Cannes" lors de la première du film Les nuits de Mashhad d'Ali Abbasi lors du 75e festival international du film, le dimanche 22 mai 2022.
©AP Photo/Petros Giannakouris
25 MAI 2022
 Mise à jour 25.05.2022 à 11:39 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
C'est une image sans précédent dans l'histoire du Festival de Cannes : les noms des victimes de féminicides défilant sur les marches du Palais. Une action choc signée du collectif féministe des "colleuses", qui depuis plusieurs années recouvrent de leurs slogans les murs des villes de France. Une action qui place au coeur du festival le thème des violences faites aux femmes. 
C'est vêtues de noir pour exprimer leur deuil qu'elles sont venues dérouler sur le tapis rouge les noms de dizaines de victimes de féminicides : 130 depuis le dernier Festival, 129 femmes mortes en un an, tuées parce que femmes. Une image qui détonne au milieu des stars en robes des créateurs et chaussées de talons aiguilles ... Voilà comment les "colleuses" ont "invité" le thème des violences faites aux femmes au 75e Festival de Cannes.

"On n'allait pas venir à Cannes pour poser, on n'a pas voulu monter les marches en souriant, mais comme des activistes, pas comme des actrices", cachant des fumigènes dans leurs sous-vêtements. "En fait les féministes débarquent à Cannes et pas que sur l'écran", ajoute Thaïs Caprio, l'une des militantes .

Nous voulons qu’elles ne soient pas oubliées et que des mesures soient enfin prises pour mettre fin aux violences patriarcales.

Les colleuses
"La France, pays des droits de l’Homme se fout éperduement de ceux des femmes : un viol toutes les 7 minutes, un féminicide tous les deux jours, 219 000 femmes victimes de violences conjugales chaque année. Ça ne peut plus durer", écrivent-elles sur Instagram. "Honorons les mortes, protégeons les vivantes", concluent-elles dans leur publication.

Le collectif est au cœur d'un documentaire français projeté hors compétition  Riposte féministe co-réalisé par Marie Pérennès et Simon Depardon. Le documentaire donne la parole à ces jeunes femmes, "la voix de celles qui n'en ont plus" selon leurs mots. D'Amiens à Marseille, militantes chevronnées, rompues aux thèses féministes ou elles-mêmes victimes de violence, elles expriment leur colère face à une société sexiste. "Céline, défenestrée par son mari", "Présumées menteuses", "Même mon chien comprend quand je lui dis non", "Mon corps, mon choix, et ferme ta gueule"... Ce sont ces messages plaqués sur des murs dans toute la France, sur feuilles A4 blanches, qui ont interpellé les documentaristes.


"Riposte féministe"
Créé au départ pour rendre hommage aux victimes de féminicides, le mouvement a vite évolué "car la violence, ça commence quand tu as huit ans et qu'on te met la main aux fesses dans le métro". Certaines ont trouvé dans le collectif "une écoute", et "depuis que je colle, je n'ai plus peur le soir dans la rue", affirme l'une d'elles dans le documentaire. "Beaucoup de personnes qui étaient féministes mais n'avaient jamais manifesté nous ont rejoint", explique Elvire Duvelle-Charles, "colleuse" d'Ivry, mettant en avant la "simplicité" du procédé. 

La militante féministe Elvire Duvelle-Charles, "colleuse" sur les marches de Cannes, autrice de Féminisme et réseaux sociaux, une histoire d'amour et de haine (Ed. Hors d’atteinte, février 2022) notre entretien ►Féminisme et réseaux sociaux : une arme à double tranchant


"On voulait restituer le quotidien de ces femmes, absolument pas avoir des gens qui nous diraient 'vous devez penser comme ci, comme ça', on n'aurait jamais écouté", explique Simon Depardon. Pour cela, l'équipe a suivi les "colleuses" lors de leurs virées nocturnes mais aussi en dehors pour "avoir des moments où la caméra ne se sent absolument pas, c'est ce qui fait que le spectateur et la spectatrice peuvent se forger leur propre idée".


"S'approprier la rue"
Par leurs messages, les "colleuses" veulent "laisser une trace dans l'espace public, s'approprier la rue", disent-elles. C'est dans la rue aussi que les féministes manifestent, criant à l'intention des forces de l'ordre: "Flics, flics, prenez nos plaintes !".


"On dit 'Le féminisme n'a jamais tué personne', mais est-ce qu'il ne faudrait pas aller plus loin dans la lutte ?", se demande l'une d'elles à l'écran, aussitôt contredite par une autre colleuse qui juge que la violence, "c'est la domination".

"On voulait montrer que les débats comme ça entre militantes, c'est ce qui fait avancer, qui pousse à réfléchir autrement", dit Marie Pérennès. Le film montre aussi l'hostilité à l'égard des "colleuses": "on va systématiquement essayer de les faire taire", raconte Simon Depardon.

A (re)lire ►​Un mémorial parisien pour rendre hommage aux victimes de féminicides


Les violences sexistes et sexuelles "s'invitent" au festival
Des prostituées massacrées en Iran dans Les nuits de Mashhad d'Ali Abbasi, inspiré de faits réels, une femme battue dans Decision to leave de Park Chan-wook, et le récit d'un féminicide dans La nuit du 12 de Dominik Moll... Le thème des violences sexistes et sexuelles est un sujet au cœur de plusieurs films en compétition et dans les sections parallèles.
 


La fiction de Pauline Guenna et Dominik Moll, La nuit du 12, avec Bouli Lanners  raconte le traitement policier des violences conjugales. Le polar commence avec une histoire vraie, le meurtre de Clara, 21 ans, brûlée vive près de Grenoble. Sans caricature mais sans indulgence, le film déconstruit les rouages implacables d'une enquête policière orientée, dans laquelle la victime est toujours un peu coupable... Clara était trop jolie, trop imprudente, changeait trop souvent de partenaire: pour les policiers - tous des hommes -, son meurtre ne doit rien au hasard.

Finalement, c'est grâce à des personnages féminins qu'un des enquêteurs va "se remettre en question", analyse Dominik Moll. 
 


"Arrêtez de nous violer"
Vendredi 20 mai 2022, une manifestante anonyme avait réussi à franchir les barrières de sécurité au pied des marches du palais du Festival. Elle portait ce slogan en anglais peint aux couleurs du drapeau ukrainien sur son torse dénudé "Stop raping us", "Arrêtez de nous violer", des mains rouges sang recouvrant son bas ventre. L'action avait ensuite été revendiquée sur Twitter par le mouvement Scum, qui se définit comme féministe "radical".

Une manifestante nue portant inscrit à la peinture sur son corps "Arrêtez de nous violer" dans la couleur du drapeau ukrainien a fait irruption sur les marches du Festival de Cannes, lors de la première du film <em>Trois mille ans de nostalgie</em>, vendredi 20 mai 2022. 
Une manifestante nue portant inscrit à la peinture sur son corps "Arrêtez de nous violer" dans la couleur du drapeau ukrainien a fait irruption sur les marches du Festival de Cannes, lors de la première du film Trois mille ans de nostalgie, vendredi 20 mai 2022. 
©Joel C Ryan/Invision/AP
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TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
 Mise à jour 25.05.2022 à 11:39
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Aya Cissoko, du ring à l'écriture, un combat au nom des siens

26 Mai 2022, 02:36am

Publié par hugo

 Aya Cissoko, du ring à l'écriture, un combat au nom des siens
Aya Cissoko, trois fois championne du monde de boxe, écrivaine, signe son troisième livre <em>Au Nom des tiens </em>(Seuil), une lettre ouverte à sa fille sur la filiation, un ouvrage politique et emplit d’amour, qui redonne toute sa place aux vies invisibilisées et silenciées.
Aya Cissoko, trois fois championne du monde de boxe, écrivaine, signe son troisième livre Au Nom des tiens (Seuil), une lettre ouverte à sa fille sur la filiation, un ouvrage politique et emplit d’amour, qui redonne toute sa place aux vies invisibilisées et silenciées.
©photo Bénédicte Roscot/couverture Editions Seuil
24 MAI 2022
 Mise à jour 24.05.2022 à 15:36 par 
Terriennes
 
Lynda Zerouk
Dans son livre Au nom de tous les tiens, Aya Cissoko, écrivaine, ex-championne du monde de boxe, achève l’exploration de son histoire familiale et de la condition noire en France. Sous forme d’une lettre adressée à sa fille française, issue d’une double lignée, celles de résistants aux colons au Mali et de Juifs Ashkénazes, déportés à Auschwitz, elle livre un récit universel sur la transmission. Rencontre avec l’autrice.
Une lettre, ce n’est jamais bien long. Comme celle qu’Aya Cissoko écrit à sa fille Billie, tout juste âgée de 9 ans. Au nom de tous les tiens (Seuil) est contenu dans une petite centaine de pages. Chacune d’une remarquable densité.

« C’est mon côté boxeuse, je suis très concise », éclaire l’ancienne sportive, trois fois championne du monde de boxe française et anglaise que rien n’arrête. Jusqu’à cette blessure brutale aux cervicales, la poussant définitivement hors du ring.


L’expression par le corps, par les poings, dès lors compromise, il lui faut vite trouver un autre moyen « d’extraire tout le mal qui ronge de l’intérieur ». D’utiliser la force créatrice de la colère dont elle fait un éloge revivifiant.

L’écriture éruptive s’impose alors dans « la douleur », que l’on sent encore vive quelques jours après la sortie du livre.

De parler des siens et les rappeler à la mémoire des vivants, dans un pays qui laisse peu de répit. 

Aya Cissoko
Elle signe d’abord deux ouvrages ; Danbé en 2011, co-écrit avec Marie Desplechin, adapté en téléfilm trois ans plus tard, suivi de N’ba en 2016. Arrive ensuite Au nom de tous les tiens qui vient clore ce tryptique. Conclusion en quelque sorte d’un long parcours initiatique où Aya Cissoko a pris la ferme décision de « rompre le silence », et « de parler des siens et les rappeler à la mémoire des vivants, dans un pays qui laisse peu de répit. »
 


Danbé, la tête haute
Danbé, la tête haute Bande-annonce VF
Dénoncer "la mécanique raciste"
Ce dernier ouvrage, puissant et lumineux, jaillit de « l’urgence ». « Urgence de livrer cette histoire de filiation et de m’acquitter de mon devoir de transmission comme ma mère le fit en son temps. Il est important qu’un enfant sache d’où il vient », confie-t-elle.

Raconter ses origines revient alors à combler des trous béants de l’Histoire de France.

Si nous voulons construire collectivement un avenir fraternel, il va vraiment falloir que l’on regarde cette histoire, en finir avec le mythe d’une société égalitaire.

Aya Cissoko
Sa fille est issue d’une double lignée. Celles des guerriers bambaras au Mali qui ont affronté les atrocités de la colonisation et celles de Juifs Ashkénazes qui ont été déportés et exterminés à Auschwitz. « Si nous voulons construire collectivement un avenir fraternel, il va vraiment falloir que l’on regarde cette histoire, en finir avec le mythe d’une société égalitaire. La liberté s’est construite au détriment d’autres corps et ces corps ne demandent pas une réparation matérielle. On a vécu le pire et les effets de cette histoire agissent encore aujourd’hui », analyse Aya Cissoko. Solide.

Comme la trame principale de ce livre nourrie aux mots de l’écrivain et historien guinéen Djibril Tasmir Niane : « Le monde est vieux mais l’avenir sort du passé. » Le texte émerge de là. Fort et habile, dès les premières lignes. Aya Cissoko nous enfonce un œil dans le trou d’une serrure. On est de suite happée par la scène violente qu’elle nous donne à voir. Elle est chez la mère de son petit-ami qu’elle rencontre alors pour la première fois. Elle n’a pas encore fini de longer le vestibule qui la mène au salon, que cette mère assène à son fils : « Elle est quand même noire-noire ! (p.7) »

Le racisme des individus m’atteint encore parfois, mais il ne me blesse plus.

Aya Cissoko
Cette parole ouvertement raciste est de celles qui suscitent chez la plupart de nous -du moins l'espère-t-on- un réflexe d’indignation. Mais ce n’est pas sur ce terrain que l’autrice attire le public. « C’était juste pour planter le décor, nous explique-t-elle. On va dérouler le fil, parce que l’enjeu est ailleurs. C’est dans chaque interstice que ce racisme existe. Et être un enfant ne protège pas car cela commence très tôt. » La mécanique raciste que décrit Aya Cissoko dans ses pages ne se regarde pas par le bout de la lorgnette.
« Le racisme des individus m’atteint encore parfois, mais il ne me blesse plus, écrit-elle (p.91). Celui, plus sournois, produit par les institutions et ses représentants, me donne en revanche plus de fil à retordre. » Ce racisme-là suscite moins de réactions indignées quand il n’est pas simplement nié dans le débat public.


Un combat mené dès l'enfance
Pour Aya Cissoko, née de parents d’origine malienne, tous deux analphabètes, le combat avec les institutions a commencé tôt. Son histoire familiale « concentre à elle seule tout ce que ce pays produit de racisme structurel et de discriminations systémiques (p.38) ».

Et la raconter à sa fille à un coût : ne rien cacher des difficultés de la condition noire en France. Les morts prématurées. Celles de son père Sagui Cissoko et sa petite sœur dans l’incendie criminel de leur immeuble à Ménilmontant (Paris 20ème ). S’en suit une longue bataille avec la justice, qui durera dix ans, pour faire reconnaître à la famille le statut de victime.

Un an plus tard, la mort frappera à nouveau, prématurément. Alors âgé de 4 ans seulement, son petit frère décède d’une méningite diagnostiquée tardivement. La veille de sa mort, il avait pourtant consulté des services d’urgences. Elle raconte aussi comment son père, ouvrier chez Renault est brutalement mis à la porte, quand il se met en tête de dénoncer ses mauvaises conditions de travail. Comment Massira Dansiré, sa mère devenue veuve, élevant seule ses enfants, fait des ménages avant d’être emportée par une mort prématurée, elle aussi. Tandis que son frère fait les frais des contrôles policiers répétés et parfois de mauvais traitements à l’école.

L'école n’est pas « la seule » manière… Mais encore la meilleure façon de s’en sortir malgré une institution structurellement inégalitaire.

Aya Cissoko
Elle bat en brèche le mythe de la méritocratie républicaine, depuis cette établissement primaire où elle comprendra d’abord « qu’elle est pauvre », « avant d’apprendre que le noir de [sa] peau [l’]exposerait à des dangers (p.52) ». Pour autant, elle considère que « l’école n’est pas « la seule » manière… Mais encore la meilleure façon de s’en sortir malgré une institution structurellement inégalitaire ». Pour Aya Cissoko, mépris de classe et racisme vont alors de pairs. Son statut social de triple championne de boxe, née en France, diplômée de Science Po - école qu’elle intègre à 28 ans après l’arrêt brutal de sa discipline sportive - écrivaine, comédienne, mais aussi conférencière, « ne la protège pas de l’arbitraire raciste ». Conclusion implacable : « La classe n’efface pas la race (P.36). »


(Re)lire nos autres articles :
►"Ouvrir la voix" un film d'Amandine Gay : mots et maux de femmes noires francophones
►Rokhaya Diallo : celle qui n'est pas restée à sa place
L'hommage maternel
Si elle résiste face à ces injustices, elle le doit avant tout à sa mère. Une femme « devenue puissante par nécessité » à qui elle rend un vibrant hommage. Enfant, il lui est arrivé d’en avoir « honte » et de « l’avoir mal aimée » parfois, dans cette société blanche où elle était « exclue de la norme ».

La dignité est un élément non négociable de notre éducation. C’est un véritable corset qui permettait à ma mère de tenir debout, de garder la tête haute.

Aya Cissoko
A mesure qu’elle grandit, les mots de sa mère résonnent plus fort. Le sentiment de honte d’avoir eu honte l’envahit. « N’oublie pas que tu n’es pas l’enfant de rien, ni de personne », ou encore « danbé », qui signifie dignité en bambara. Ces mots, Masiré Dansira, les lui répétait inlassablement. « La dignité est un élément non négociable de notre éducation. C’est un véritable corset qui permettait à ma mère de tenir debout, de garder la tête haute. Elle nous disait : « la dignité, c’est ce qui nous permet de garder notre humanité », détaille Aya Cissoko.

Il n’est pas inutile de rappeler ici que la dignité est un concept politique qui n’est pas nouveau. Hérité des luttes des populations immigrées, il accompagne aujourd’hui encore les générations issues de l’immigration postcoloniale. Chez Aya Cissoko, il est tellement ancré, qu’il y a dix ans, elle a tatoué « Danbé », en toutes lettres, sur son avant-bras.


Au nom de tous les tiens, ouvrage politique, sensible, emplit d’amour s’inscrit dans une démarche mémorielle salutaire. Ce titre, choisit en référence à l’ouvrage Au nom de tous les miens de l’écrivain franco-américain d’origine juive polonaise, Martin Gray, sonne juste. Résister en dépit des souffrances, écrire pour donner du sens à la vie et la mort, trouver le chemin du courage et de l’espoir. Comme Masiré Dansira avant elle, c’est ce que transmet Aya Cissoko, à Billie : « Deviens quelqu’un ma fille. Mais n’oublie pas qu’on ne peut devenir quelqu’un sans dignité et sans considérer les autres. »
 

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Terriennes
 
Lynda Zerouk
 Mise à jour 24.05.2022 à 15:36
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Les mosquées à l’épreuve du genre

26 Mai 2022, 02:03am

Publié par hugo

 Les mosquées à l’épreuve du genre
Les mosquées à l’épreuve du genre
hier à 10:40

5 min
Par Malika Hamidi, une carte blanche pour Les Grenades
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FEMINISME
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En janvier dernier, une jeune femme s’est vue interdire l’accès d’une mosquée à Aulnay-sous-bois alors qu’elle souhaitait accomplir ses prières rituelles. Cette interdiction n’est pas un cas isolé puisque nombre de mosquées "encouragent" indirectement les femmes à prier chez elles, à la maison, ne leur octroyant en leur sein, et dans le meilleur des cas, qu’un espace de prière réduit.

Pourtant, selon la tradition musulmane, les dernières nuits du mois de Ramadhan que nous avons vécues récemment sont porteuses de vertus décuplées durant lesquelles les musulmans sont invités à vivre ce renouvellement spirituel en communion. Et les femmes musulmanes ne sont pas en reste…

En effet, nous constatons pourtant depuis quelques années un processus dit de "féminisation" des mosquées dans le monde musulman, notamment au Maroc ou encore en Algérie, avec l’apparition de Murshidât (des prédicatrices) qui tentent d’éradiquer les violences extrémistes et de mettre un terme aux départs de jeunes gens vers la Syrie.

Il n’existe aucun argument juridique qui interdise formellement à la femme de diriger la prière

Ouverture de mosquées dirigées par des femmes
De même, en Europe, l’ouverture de mosquées dirigées par des femmes, comme la Mosquée Mariam à Copenhague, gérée par Sherin Khankan, première femme imame au Danemark, a fait des émules dans différentes villes, notamment avec l’émergence de mosquées dites "inclusives".

Ce type de mosquées reste un phénomène minoritaire puisque, quand bien même une minorité de femmes musulmanes d’Europe revendique le droit de diriger la prière, la majorité d’entre elles priorise la lutte contre l’islamophobie genrée en contexte européen, mais pose la question controversée de l’imamat de la femme qui fait débat au sein des communautés musulmanes d’Europe.

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En effet, il n’existe aucun argument juridique qui interdise formellement à la femme de diriger la prière. L’une des références les plus citées par les partisans de l’imamat des femmes est le hadith du Prophète concernant l’autorisation donnée à une femme nommée Oum Waraqa, respectée du vivant du Prophète pour son savoir et sa maîtrise du Coran et qui stipule : "Le Prophète, qui rendait souvent visite à Oum Waraqa, lui permit d’avoir un muezzin pour l’appel à la prière et lui ordonna de diriger la prière au sein de sa communauté".

Cet avis reste cependant marginal et minoritaire et met en lumière une communauté de croyants tiraillée entre les mentalités, la culture et le droit canonique en faveur de la femme. Il serait pourtant salutaire aujourd’hui de trouver des "pédagogies" afin d’amener les communautés musulmanes à accepter la pluralité des avis juridiques relatifs à la question des femmes en particulier.

En contexte européen, c’est du côté belge qu’une décision pionnière a été adoptée en février 2020 : l’exécutif des Musulmans de Belgique était sur le point de nommer des théologiennes dans les mosquées belges. Cette initiative fut amorcée puis depuis lors avortée, l’instance étant minée par des dissensions internes depuis des années et menacée d’un retrait de reconnaissance par le gouvernement fédéral à Bruxelles en mars dernier.

Cette initiative aurait pu être une avancée majeure pour les femmes longtemps écartées, invisibilisées et confinées dans des espaces réduits. En effet, force est de constater que dernièrement, la présence féminine dans les mosquées s’accroît grâce à une conscientisation nourrie de la littérature de plus en plus abondante sur les femmes qui ont contribué à l’âge d’or de l’islam.

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Défendre sa place
Ces dernières années, la nouvelle génération de femmes musulmanes, dotée d’une conscience intellectuelle, spirituelle, religieuse, voire théologique, souhaite défendre sa place dans la hiérarchie religieuse mais aussi contribuer au processus décisionnel au-delà du rôle social et psychologique auquel on souhaite les assigner.

En effet, les nominations de ces prédicatrices, en Europe comme dans les sociétés majoritairement musulmanes, amènent certains questionnements au sein des dynamiques féminines voir féministes : les femmes musulmanes laissent-elles véritablement le choix aux mosquées qui leur consacrent un espace au sein duquel elles sont de toute évidence en train de s’imposer ces dernières années, avec courage et détermination pour certaines, avec timidité pour d’autres ?

Quelle est la véritable marge de manœuvre de ces prédicatrices au sein d’un système principalement et culturellement dominé par les hommes ? Est-ce une forme de contrôle et de mainmise sur un discours libérateur qui s’autonomise et échappe aux dirigeants des mosquées comme de l’État ? La première et la deuxième génération ne risquent-elles pas de se sentir bousculées par cette présence féminine avide de réforme des mentalités ?

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En Europe, la troisième et la quatrième génération semblent s’imposer avec courage et stratégie. Elles négocient une place au sein des mosquées à partir d’activités comme l’apprentissage de la langue arable, des actions humanitaires et des conférences. Elles défient une forme de conservatisme, voire d’autoritarisme liés aux mentalités des premières générations. Ces dernières années, certaines militantes ont ainsi révolutionné le fonctionnement "culturel" de certaines mosquées, notamment grâce au soutien de certains "alliés masculins" qui valident l’idée selon laquelle un décalage se creuse entre les jeunes générations et les imams en provenance de leurs pays d’origine.

Quelle est la véritable marge de manœuvre de ces prédicatrices au sein d’un système principalement et culturellement dominé par les hommes ?

Les femmes musulmanes d’Europe n’ont pas attendu l’officialisation, la validation et encore moins la nomination de "prédicatrices" pour "féminiser" leur rapport à la spiritualité et à la mosquée. Elles se prennent en charge en rendant visible une présence là où on ne les attend pas. Elles subvertissent les espaces associatifs et cultuels dans une démarche à la fois contestataire certes, mais aussi dans le "respect" de leurs aînés.

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Au demeurant, que ce soit dans les sociétés majoritairement musulmanes ou en Occident, c’est bien toute la question de l’autorité et du "contrôle" qui se pose et s’impose aux mosquées qui doivent aujourd’hui faire face à une réalité féminine, voire féministe, amorçant ainsi un virage sans précédent au sein de la sphère religieuse.

Ce n’est d’ailleurs qu’à ce prix que les "prédicatrices" pourront composer, tout en s’appropriant leur place et une parole, et obtenir leur légitimité absolue auprès d’une génération de femmes musulmanes qui résistent tant bien que mal face à toutes les formes de discriminations qu’elles subissent, que ce soit au sein de leur propre communauté de foi qu’au sein de la société civile.

Ces initiatives posent le défi du pouvoir, du leadership et de l’Agency au féminin au sein des lieux de cultes cadenassés par des mentalités patriarcales à l’épreuve d’une autorité spirituelle genrée en devenir.

En réalité, l’invisibilisation des femmes dans les lieux de cultes et dans la sphère publique ne sont que les deux faces d’une même pièce : celle de l’infantilisation et de la déshumanisation des femmes musulmanes dans la société civile tout comme au sein de la mosquée.

Malika Hamidi est docteure en sociologie, spécialiste du féminisme musulman en Europe.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


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