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Le blog de hugo,

Féminicide au Havre : 800 personnes rendent hommage à Johanna Tilly,femmes,violences,

19 Septembre 2019, 00:24am

Publié par hugo

 Féminicide au Havre : 800 personnes rendent hommage à Johanna Tilly
Johanna, 27 ans, est morte en pleine rue, poignardée par son ex-conjoint devant ses enfants. Quelque 800 personnes se sont rassemblées mercredi 18 septembre au Havre (Seine-Maritime) pour dire stop aux féminicides, au nombre de 105 depuis le début de l'année.
FRANCE 3
 
 
 
 
 
 
 
 

France 3
France Télévisions
Mis à jour le 18/09/2019 | 20:16
publié le 18/09/2019 | 20:16
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Nous la préparons pour vous chaque matin
Le visage digne, une photo de sa fille entre les mains, la mère de Johanna Tilly peine à réaliser le drame qu'elle est en train de vivre. Deux jours après la mort de la jeune femme en pleine rue sous les coups de couteau de son ex-conjoint, la marche blanche organisée mercredi 18 septembre en sa mémoire a réuni plus de 800 personnes au Havre (Seine-Maritime). Il est un peu plus de 13 heures, lundi 16 septembre, quand Johanne Tilly est tuée de 14 coups de couteau par son ex-compagnon aux abords d'un supermarché du Havre. Les faits se déroulent devant les enfants du couple, trois petits garçons âgés de 2 à 6 ans.
Elle avait déjà déposé plusieurs plaintes
Pour les amis de la jeune femme, c'est là l'épilogue tragique et prévisible d'un long calvaire. Par le passé, Johanna Tilly avait déjà déposé plusieurs plaintes pour violences contre son ex-compagnon, la dernière fois début août, après une agression au domicile familial que la jeune femme avait racontée à ses proches. Sans casier judiciaire, l'homme âgé de 37 ans avait alors été interpellé, puis relâché. En garde à vue depuis lundi 16 septembre, il a reconnu avoir tué son ex-compagne, par crainte, a-t-il indiqué, qu'elle ne le prive de ses enfants.

https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/feminicide-au-havre-800-personnes-rendent-hommage-a-johanna-tilly_3622147.html

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Pourquoi les femmes âgées sont les victimes oubliées des violences conjugales,femmes,violences

18 Septembre 2019, 16:21pm

Publié par hugo

Pourquoi les femmes âgées sont les victimes oubliées des violences conjugales
Sous-estimées, excusées par la sénilité ou la maladie, invisibilisées par les statistiques, les violences au sein du couple touchent pourtant de nombreuses séniores.
Les femmes âgées, souvent isolées, cumulent les fragilités qui les exposent aux violences conjugales. (MAXPPP)
Noémie Leclercq et Charlotte Causit
franceinfo
France Télévisions
Mis à jour le 18/09/2019 | 11:35
publié le 18/09/2019 | 07:01
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LA NEWSLETTER ACTU
Nous la préparons pour vous chaque matin
Dans la petite commune rurale de Jouet-sur-l'Aubois (Cher), dimanche 8 septembre, Mauricette, 76 ans, est morte sous les coups de son conjoint. Celui-ci, âgé de 82 ans, a frappé sa femme à coups de merlin, un outil semblable à une petite hache. "Selon les premiers éléments de l'enquête, (…) l'homme, présumé innocent, était en crise de démence", précise Le Journal du Centre.
Mauricette est pourtant bien la 103e victime de féminicide recensée par le collectif Feminicides par compagnon ou ex depuis le début de l'année. Quelques jours plus tôt, une femme de 92 ans était elle aussi tuée par son mari. Mais elles n'intègrent pas les 219 000 femmes par an en moyenne victimes de "violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime" relevées par le gouvernement entre 2012 et 2018 : les statistiques établies par l'Insee et l'Observatoire national des violences faites aux femmes ne considèrent que les violences subies par les personnes âgées de 18 à 75 ans.
Des victimes invisibles
De son côté, le collectif Féminicides par conjoint ou ex a recensé 16 meurtres de femmes de plus de 75 ans depuis janvier 2019. Mais impossible d'évaluer l'ampleur des violences conjugales dans cette classe d'âge. En 2011, la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) déplorait auprès de l'AFP que les violences subies par les femmes âgées soient "un sujet évacué des campagnes" de sensibilisation et qu'aucune statistique spécifique n'existe.
Huit ans plus tard, aucune disposition particulière n'a été prise en faveur de la reconnaissance de ces victimes et la France accuse un lourd retard sur la question. Le Québec, référent sur ce sujet, finance actuellement des projets de recherche pour améliorer les connaissances sur cette problématique et développer des modèles d'intervention correspondant aux besoins de ces femmes.
Les deux dernières décennies ont été marquées par une prise de conscience collective à l'égard de la maltraitance vécue par les personnes âgées.
Lyse Montminy, professeure titulaire à l'Ecole de travail social de Montréal
à franceinfo
Mais "cette prise de conscience s'est faite sans égard pour l'identité de l'agresseur, ce qui a contribué à occulter la problématique de la violence vécue à l'intérieur d'une relation de couple", estime Lyse Montminy, professeure à l'Ecole de travail social de Montréal. En résumé, l'attention portée à la maltraitance envers les personnes âgées s'est faite sans distinction de nature, mettant au placard les violences conjugales dans cette classe d'âge.
Souvent dépendantes et isolées
Or les femmes âgées cumulent les fragilités : elles sont plus pauvres, plus isolées, affaiblies physiquement et psychologiquement. Beaucoup perçoivent le minimum vieillesse et leur âge ne leur permet pas un retour sur le marché de l'emploi. Cette fragilité matérielle crée, dans de nombreux cas, une dépendance au conjoint, gestionnaire du portefeuille du couple et souvent mieux loti que son épouse.
S'ajoute à cela la fragilité physique et mentale de la fin de vie. La relation aidant-aidé, dans un sens ou dans l'autre, peut être difficile. "Les femmes sont généralement plus jeunes que leur conjtoint, constate Julia*, du collectif Féminicides par compagnon ou ex. Socialement, on s'attend à ce que la femme s'occupe de son conjoint malade." Lorsque l'épouse est en charge de son mari, le féminicide devient "une manière pour lui de dire que sa femme ne vivra pas sans lui", analyse Julia. A l'inverse, quand elle tombe malade avant l'homme, celui-ci peut-être rapidement dépassé par le rôle d'aidant. Et la dépendance aux soins administrés par le conjoint donne à ce dernier d'autant plus de pouvoir pour exercer son emprise.
L'isolement, enfin, est un frein important à la prise en charge des violences conjugales. "L'une des spécificités des femmes âgées victimes, c'est qu'elles sont absentes des réseaux d'aide associatifs, contraintes à l'isolement par le conjoint", appuie Lyse Montminy. C'est d'autant plus vrai pour les femmes vivant en milieu rural. Betty Fournier, présidente de l'association Paroles de femmes, dans le Tarn, constate ces difficultés tous les jours.
En pleine campagne, les femmes âgées ont souvent passé leur vie à aider leurs maris à la ferme, et n'ont pas de revenus propres.
Betty Fournier, de l'association Paroles de Femmes
à franceinfo
"Sans compter sur le fait qu'elles n'ont pas le permis, qu'elles sont loin de tout et n'ont personne à qui parler de ces violences", ajoute Betty Fournier. Elle se souvient par exemple d'un témoignage recueilli par le curé d'un village, seul interlocuteur régulier de certaines femmes.
"Que vont dire les enfants ?"
Difficile dans ce cadre de sortir des schémas violents : la vieillesse constitue "un long tunnel dans lequel toutes les violences subies au cours de la vie s'exacerbent, explique Franck Bénéï, porte-parole de la FNCIDFF. C'est tout simplement la continuité de l'ensemble des violences et des discriminations que connaissent les femmes au cours de leur vie. Elles continuent d'être frappées, sous-considérées et parfois violées."
Si les manifestations de cette violence sont "plutôt semblables" à celles subies par les femmes plus jeunes, les années "font en sorte que certaines personnes ont appris à vivre avec les situations de violence, déplore Lyse Montminy. Pas parce qu'elles les acceptent, mais parce qu'elles ont développé par elles-mêmes des moyens qui permettent de ne pas quitter leur conjoint." Car dans la plupart des cas, les femmes âgées victimes de violences conjugales ne veulent ou ne peuvent pas quitter leur mari, pour différentes raisons.
"Elles ont une piètre image d'elles-mêmes, elles sont isolées socialement, elles croient que le conjoint va changer, elles ressentent de la honte, elles ont peur de subir des représailles, elles ne veulent pas être stigmatisées par leur famille et leurs amis", analysaient, dès 1982, des chercheurs américains. Ces facteurs, communs à de nombreuses femmes battues, peuvent agir plus fortement encore sur les femmes âgées, dont l'éducation traditionnelle accorde beaucoup d'importance à l'institution du mariage. Les octogénaires d'aujourd'hui se sont mariées il y a cinquante ou soixante ans, dans une société très marquée par le patriarcat et où il était normal que l'homme domine la femme.
Souvent, aussi, la victime se sent coupable, particulièrement si le conjoint violent est malade : qu'en diront les voisins ? Surtout, qu'en diront les enfants ? "La question des enfants est primordiale dans la dénonciation des violences", rapporte Annie Guilberteau, directrice générale de la FNCIDFF.
Comment expliquer à ses enfants qu'ils ont un père violent, si c'est ce qu'ils ont toujours connu ? Sans leur approbation, c'est encore plus difficile pour les victimes de s'éloigner de leur mari violent.
Annie Guilberteau, directrice générale de la FNCIDFF
à franceinfo
D'autant qu'il n'y a parfois aucun signe avant-coureur. La mère d'Amina*, 72 ans, a été tuée d'une balle dans la tête par son mari en juin. "Il n'y a jamais eu de violences physiques ni de violences psychologiques avant qu'il ne la tue", témoigne la jeune femme. Son beau-père, malgré des "habitudes de vieux garçon", était "un agneau".
"Un regard erroné" sur les couples âgés
Face à ces particularités, la prise en charge des victimes doit être spécifique. "Au Canada, nous disposons d'un réseau de maisons d'hébergement pour accueillir les femmes âgées victimes de violences conjugales. Certaines de ces maisons sont adaptées pour recevoir, par exemple, des femmes en perte d'autonomie", décrit Lyse Montminy. Le personnel soignant, qui est le plus à même de déceler les violences chez ces populations vieillissantes, est aussi formé pour les repérer.
Le volet préventif, primordial pour libérer la parole des victimes, doit également être renforcé. Mais surtout, pour lutter contre les violences conjugales, il faut les connaître. Les associations spécialisées le martèlent : il n'y a pas de "profil type" d'auteurs ni de victimes de violences. Pourtant, quand il est question des couples d'aînés, on constate beaucoup de préjugés et de déni. "La société a un regard erroné sur la vie de couple à partir d'un certain âge, souligne Annie Guilberteau. On ne pense le couple que comme reproducteur. Les personnes âgées ne sont plus considérées comme un couple, mais comme une famille."
Or ce regard biaisé peut empêcher de prendre la mesure du problème. Après le féminicide de Mauricette, dans le Cher, le parquet de Bourges a déclaré que l'auteur des faits semblait "hors des réalités" lorsqu'il a tué sa femme. "Comme l'excuse de l'alcoolisme pour les conjoints violents plus jeunes, la sénilité est invoquée pour les auteurs de violences conjugales âgés, déplore Annie Guilberteau. La société peine à reconnaître qu'il peut y avoir de la violence conjugale au sein des couples âgés, parce qu'on ne considère pas la vieillesse en dehors d'une certaine sérénité."
* Le prénom a été modifié
A lire aussi

 https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/pourquoi-les-femmes-agees-sont-les-victimes-oubliees-des-violences-conjugales_3612653.html

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Pour plus de 3 millions de femmes aux Etats-Unis, la première expérience sexuelle résulte d'un rapport non consenti,femmes,

18 Septembre 2019, 16:18pm

Publié par hugo

 Pour plus de 3 millions de femmes aux Etats-Unis, la première expérience sexuelle résulte d'un rapport non consenti
 
 

Pour plus de 3 millions de femmes aux Etats-Unis, la première expérience sexuelle résulte d'un rapport non consenti. - © recep-bg - Getty Images
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RTBF TENDANCE avec AFP
 Publié à 16h00

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Une nouvelle étude américaine montre que 6,5% de femmes ont été abusées lors de leur première relation sexuelle. L'âge moyen auquel ces femmes ont subi ces violences sexuelles est de 15,6 ans.
 
Aux Etats-Unis, une femme sur 16 a vécu sa première expérience sexuelle lors d'un viol. C'est la terrible estimation d'une nouvelle étude. Les données se basent sur les déclarations de 13.310 Américaines âgées de 18 à 44 ans, issues d'une enquête nationale réalisée entre 2011 et 2017.
L'objectif de cette étude était de déterminer à quelle fréquence les femmes subissent des violences sexuelles lors de leurs premiers rapports, ainsi que les conséquences à long terme sur leur santé psychologique et physique.
 
Si le mouvement #MeToo a permis de révéler la fréquence à laquelle les femmes subissent des viols et des agressions sexuelles, aucune étude récente n'est consacrée à la prévalence de ces violences lorsqu'il s'agit du premier rapport, ni aux conséquences à long terme sur la santé globale de ces femmes, notent les auteurs de l'étude.
Sur les plus de 13.000 femmes interrogées, 6,5% ont déclaré avoir subi un premier rapport sexuel sous la contrainte.
Ces femmes étaient en moyenne plus jeunes (15,6 ans) que les jeunes filles qui ont eu des rapports consentis (17,4 ans). Parmi les femmes victimes de violences sexuelles, environ 56% ont précisé avoir reçu des pressions verbales et 25% ont subi des blessures physiques.
 
Des risques plus grands d'avorter ou de développer une endométriose
Par rapport aux femmes qui ont eu un premier rapport consenti, les femmes qui ont été sexuellement abusées présentent des risques plus élevés d'avoir une grossesse non désirée (30,1% contre 18,9%) et d'avorter (24,1% contre 17,3%).
Elles seraient également plus susceptibles d'être atteintes d'endométriose (10,4% contre 6,5%), de développer des troubles de l'ovulation ou des troubles menstruels (27% contre 17,1%) ou encore de contracter une maladie pelvienne inflammatoire (8,1% contre 3,4%).
"Ces résultats mettent en lumière la nécessité de mesures de santé publique et de changements socio-culturels dans la prévention des rapports sexuels, en particulier lorsqu'il s'agit d'initiations sexuelles forcées", concluent les auteurs de l'étude, publiée dans la revue JAMA Internal Medicine.

https://www.rtbf.be/tendance/bien-etre/psycho/detail_pour-plus-de-3-millions-de-femmes-aux-etats-unis-la-premiere-experience-sexuelle-resulte-d-un-rapport-non-consenti?id=10317622

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Le thé protégerait-il le cerveau du temps qui passe? ,sante

18 Septembre 2019, 16:17pm

Publié par hugo

 Le thé protégerait-il le cerveau du temps qui passe?
 
 

Le thé protégerait-il le cerveau du temps qui passe? - © gradyreese - Getty Images
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RTBF TENDANCE avec AFP
 Publié le mardi 17 septembre 2019 à 14h00

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Une équipe internationale a mené des recherches sur un petit échantillon de population montrant que la consommation de thé pouvait améliorer la structure du cerveau et qu'elle contribuerait peut-être à le protéger du déclin cognitif en lien avec l'âge.
Cette étude, dirigée par des chercheurs de la National University of Singapore (NUS) et des universités britanniques d'Essex et de Cambridge, a suivi 36 sujets en bonne santé âgés de plus de 60 ans. Les participants ont été classés en trois groupes selon leur consommation de thé vert, de thé oolong (wulong) et de thé noir entre leurs 45 ans et le moment de l'étude, à 60 ans.
Tous les participants ont passé des tests neuropsychologiques et des IRM pour mesurer leur fonctionnement cognitif et analyser la structure de leur cerveau.
Les scientifiques ont aussi rassemblé des données concernant leur santé, leurs habitudes de vie et leur bien-être psychologique.
Les personnes qui buvaient du thé vert, oolong ou noir au moins 4 fois par semaine pendant environ 25 ans affichaient une meilleure organisation cérébrale, associée à un bon fonctionnement cognitif.
Le thé a un impact sur le cerveau
"Nos résultats montrent pour la première fois une contribution positive de la consommation de thé sur la structure du cerveau, et suggèrent que la consommation régulière de thé a un effet protecteur contre le déclin de l'organisation cérébrale en lien avec l'âge", a commenté le professeur assistant Feng Lei, chef d'équipe de l'étude, dont les résultats ont été relayés par la revue Aging.
"Prenez l'analogie du trafic routier comme exemple: considérez les régions du cerveau comme des destinations alors que les connexions entre les régions du cerveau sont des routes. Lorsqu'un système routier est mieux organisé, le mouvement des véhicules et des passagers est plus efficace et utilise moins de ressources. De même, lorsque les connexions entre les régions cérébrales sont plus structurées, la gestion de l'information peut être réalisée plus efficacement", a expliqué Feng.
 
Meilleur fonctionnement cognitif
Une étude précédente, réalisée par le même directeur d'études, avait déjà montré que la consommation quotidienne de thé semblait réduire de 50% le risque de déclin cognitif chez les adultes âgés.
"Nous avons montré au cours de nos études précédentes que les buveurs de thé affichaient un meilleur fonctionnement cognitif que les non-buveurs. Nos résultats actuels en lien avec les réseaux cérébraux viennent étayer indirectement nos résultats précédents en montrant que les effets positifs de la consommation régulière de thé étaient le résultat d'une organisation cérébrale améliorée provoquée en empêchant les perturbations des connexions interrégionales", conclut-il.
Il faut cependant noter que le faible échantillon de participants à cette étude ne permet pas de tirer de conclusions trop hâtives sur les effets bénéfiques du thé.

https://www.rtbf.be/tendance/bien-etre/sante/detail_le-the-protegerait-il-le-cerveau-du-temps-qui-passe?id=10316417

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Fatiha Agag-Boudjahlat : «Combattre le voilement»,femmes,feminisme

18 Septembre 2019, 14:23pm

Publié par hugo

 
Matrimoine
18 septembre 2019
Culture
Fatiha Agag-Boudjahlat : «Combattre le voilement»
 
Combattre le voilement de Fatiha Agag-Boudjahlat, paru tout récemment, est essentiel à l’heure de tous les compromis et accommodements déraisonnables avec les exigences communautaires islamiques. Le livre est préfacé par Elisabeth Badinter.
Le voilement des fillettes explique Fatiha Agag-Boudjahlat, montre bien que l’argument du «choix de se voiler» ne tient pas et que la tolérance à infliger ces traitements, qu’on sait nocifs pour le développement social, cognitif et moteur des petites filles, est inacceptable et contrevient aux droits des enfants.
Concernant «le droit» des adultes à porter le foulard islamique, il ne peut être considéré comme un signe religieux mais comme un choix politique. Pour l’autrice, le religieux doit s’opérer dans la sphère privée et ne doit pas être extériorisé en obligation vestimentaire pour les pratiquantes. En effet, si seules les femmes «vertueuses» portent le voile, cela signifie que toutes les autres sont impudiques «et méritent» d’être agressées. Ce fut le raisonnement de l’imam radical de Brest et aussi celui de Tarik Ramadan dont le désastreux exemple est emblématique de sa pensée !
«Est-il injuste ou colonialiste de condamner la pratique du port du voile, hijab ou foulard ? Quand il endommage la femme, il faut assumer de les combattre parce que le statut de pratique culturelle ne les dote ni d’impunité ni d’immuabilité.» explique FAB. Pour elle, Il n’est pas question d’interdire le voilement par une nouvelle loi mais d’éclairer la signification du voilement. Que signifie-t-il si ce n’est la soumission aux exigences communautaristes les plus rigoristes mettant en scène la hiérarchie des sexes et les codes de la société la plus patriarcale ?
Les différentes «ficelles» utilisés par les islamistes
Nous savons qu’il y a plusieurs formes de voilement. Parfois il est accepté sous la contrainte, mais dans la majorité des cas, il est accepté librement par les femmes, du moins dans notre pays. En France, les femmes sont protégées de la panoplie des discriminations souvent associées au port du voile comme le non droit à l’héritage complet, le non droit au sport, le non droit de circuler librement, les mariages précoces, la polygamie, ou même la lapidation. Tout ceci est proscrit par les lois démocratiques françaises. Cette liberté revendiquée est paradoxale puisque le droit de porter le voile est donc le droit d’accepter un système ouvertement discriminant pour les femmes et qui commence par le devoir de cacher une partie du visage.
Inutile de considérer les femmes voilées comme des victimes ou des martyres, elles ne le sont pas. Il faut tout de même mettre ces femmes en face de leur choix. Il est utile de rappeler que des femmes iraniennes sont emprisonnées tous les jours parce qu’elles refusent de porter le voile, refusant, à juste titre cette obligation et la hiérarchie des sexes qui en découle.
La position féministe universaliste qui est la seule tenable est de soutenir les Iraniennes.
Fatiha Agag-Boudjahlat ne fait pas que tirer la sonnette d’alarme concernant «cette fausse liberté» de se voiler, elle va plus loin  en dénonçant les différentes «ficelles» qu’utilisent des islamistes pour banaliser le port du voile et le rendre quasi attractif.
Pour l’acceptation du principe, on met en avant les «gentilles mamans voilées qui veulent accompagner les sorties scolaires.» Il faudrait interroger la nature des sorties qui sont des activités péri-scolaires et devraient être soumises à la neutralité de confession comme toutes les autres.
L’autrice passe en revue les décisions des comités ONUSIENS et de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) et détaille les articles qui rappellent que l’orthodoxie radicale et ses pratiques, dont le port du voile, sont considérées comme un obstacle à l’égalité entre les femmes les hommes. Elle explique comment est mise en avant l’étudiante voilée, défenseuse des minorités et aussi la chanteuse enturbannée qui est tellement jolie qu’on en oublie ses déclarations contre l’Etat français sur son site internet.
Ces femmes musulmanes plus rassurantes que les barbus, sont là pour faire avancer les pions des islamistes.
Comment en est-on arrivé à iconiser le voile ?
Fatiha Agag-Boudjahlat  décrit une autre tactique qui a malheureusement fait ses preuves : le voile comme identité culturelle et prétendument instrument de résistance.
Comment en est-on arrivé à iconiser le voile ? Cela a commencé avec l’affiche de street art de l’américain Shepard Fairey où sur un triptyque représentant trois femmes, une Latino-Américaine, une Afro-Américaine, la troisième en hijab, représente donc toutes les femmes arabes.
Cette représentation identitaire est une stratégie d’entrisme politique utilisée plus tard et plusieurs fois en France. Par exemple, le 24 novembre 2018, lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes, des activistes voilées ont mis en accusation et bousculé les féministes blanches qui ne souhaitaient pas les laisser prendre la tête du cortège. Leurs revendications identitaires devaient surpasser toutes les autres. Elles scandaient : «le féminisme sera intersectionnel ou ne le sera pas !» Les femmes sont donc invitées à revendiquer pour leur groupe et non pour leurs droits.
Enfin, elle montre comment la mode à l’intérieur du système néo-libéral qui ne s’embarrasse pas de considérations éthiques, se jette sur le marché du voile : siglé Hermès ou noir corbeau il signifie toujours le devoir de cacher une partie de son visage à l’autre moitié de l’humanité qui ne serait pas capable de retenir ses pulsions, à moins que ce visage et ces cheveux soient impurs ?
Le voilement, quel qu’il soit, «signe un consentement construit, contraint ou consenti à un ordre patriarcal.»
Pas à pas, les islamistes font avancer leur pions à travers les femmes et font apparaître comme normale une pratique qui, si elle était accompagnée des discriminations de leur pays d’origine, créerait peut être une vraie réaction ? Que « tout.es les idiot.es utiles des pays occidentaux» y réfléchissent à deux fois avant de se soumettre !
«La banalisation du voile fait partie d’une stratégie globale des islamistes qui ne cesse de croître.»
La brillante démonstration de Fatiha d’Agag-Boudjahlat passe au peigne fin tous les mécanismes consistant à banaliser le voile. Il est d’une rigoureuse logique intellectuelle.
50-50 magazine
Fatiha Agag-Boudjahlat Combattre le voilement. Préface d’Elisabeth Badinter  Ed. du Cerf 2019


https://www.50-50magazine.fr/2019/09/18/fatiha-agag-boudjahlat-combattre-le-voilement/

POUR  moi  je  trouve  que  on a   pas  a montre  sa  religion dans  la  rue  cela  doit rester  dans la sphère prive ; une petit  croix ,  ou  autre  cela me   derange  moins  

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#WagonSansCouillon : elles témoignent des violences sexistes subies dans le métro,femmes,violences,

18 Septembre 2019, 03:58am

Publié par hugo


 #WagonSansCouillon : elles témoignent des violences sexistes subies dans le métro
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Wagon sans Couillons, le "Balance ton porc" des transports.
 
Par Clément Arbrun
Publié le Lundi 16 Septembre 2019

Puisque s'embarquer sur n'importe quelle ligne est toujours un sport de combat, le hashtag #WagonSansCouillon témoigne des passagers les plus "relous". Des situations trop banalisées.
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On le sait bien, le harcèlement sexiste dans les transports est (très) loin d'être un phénomène rarissime. Des gestes "déplacés" de gros relous aux remarques misogynes en passant par la masturbation en public, l'on ne compte plus le nombre d'abus qui se banalisent au fil des lignes, de jour comme de nuit. Et c'est pour cela que le collectif Osez le féminisme désire libérer la parole. Suite au 14 septembre dernier (premier samedi d'expérimentation de l'ouverture des métros de nuit à Paris), ces militantes ont lancé le bien nommé hashtag #WagonSansCouillon.
L'idée ? Inviter les internautes à témoigner sur Twitter, afin de relater leur vécu. Poser des mots sur les situations inconvenantes qu'elles ont pu vivre, les agresseurs et harceleurs qu'elles ont pu croiser entre deux arrêts. Sans oublier les fameux "frotteurs" du métro - vous savez, ce terme un peu curieux que l'on a inventé pour ne pas trop répéter le mot "agresseur".

Hormis cet appel à témoins, les internautes sont appelées à participer à une enquête du même nom, lancée le 14 septembre dernier. Un travail de recherche destiné à "mesurer la prévalence des violences sexistes dans l'espace public, l'utilisation et l'efficacité des dispositifs d'urgence mis à la disposition des usagères", précise le communiqué d'Osez le féminisme. Et tout cela se remplit ici. Salutaire !
Le métro des machos
 

"On a le droit de circuler librement sans que les hommes nous dérangent et nous menacent", décoche à ce titre l'une des administratrices de l'association. Sur Twitter, quelques voix se libèrent déjà pour décrire ce malaise quotidien. A l'instar de cette militante qui confesse sans filtre sa peur constante. Et relate l'espace d'un thread quelques expériences dont elle se serait bien passée : ces avances dans les bus bondés, cet homme qui, ligne 4, a sorti son sexe et a commencé à se masturber, cet autre, qui, au sein de son groupe de potes très bruyants, est venu la harceler. Surtout, elle témoigne de ce que l'on éprouve dans ces instants-là, entre la crainte croissante et la sidération, l'inquiétude (pas juste au sein du métro, mais à sa sortie) et l'impression d'être "figée". Comme impuissante, que le wagon soit désert ou non.
Dans l'idéal, #WagonSansCouillon aura évidemment pour effet d'ouvrir davantage d'yeux quant à la réalité du harcèlement dans les lieux publics. Mais également d'apporter un éclairage sur l'impunité de ceux qui y sévissent. "Le harcèlement sexiste, c'est par exemple quand un homme regarde une femme avec insistance, la siffle, lui parle alors qu'elle ne manifeste pas d'intérêt à être en contact avec lui, a des propos à connotation sexuelle, fait des commentaires sur le physique, la suit dans les couloirs. L'agression sexuelle, c'est quand un homme utilise la promiscuité des transports pour frotter son sexe contre une femme, lui toucher les fesses, les seins. Tout ça, ça suffit !", déplorent encore les militantes d'Osez le féminisme.
En ce sens, leur grande enquête porte autant sur les "stratégies d'évitement" employées par les passagères face aux potentiels agresseurs que sur les réactions des éventuels témoins face à de telles situations d'abus.
 
Quant à l'opération #WagonSansCouillon en son entier, elle se poursuit le 12 octobre prochain, à l'occasion du second samedi d'expérimentation d'ouverture des métros de nuit. Les résultats de l'enquête antérieure seront alors dévoilés, ainsi que les préconisations et revendications issues de leur analyse minutieuse - et tout ce que cela raconte sur l'insécurité des femmes dans les transports en commun. Un questionnaire nécessaire puisque, comme le précise Osez le féminisme, une étude du Haut Conseil à l'Égalité réalisée en 2015 révèle que 100% des femmes utilisatrices ont déjà été victimes de harcèlement sexiste ou d'agressions sexuelles dans les transports en commun. C'est l'heure du terminus, tous les relous descendent.

https://www.terrafemina.com/article/-wagonsanscouillon-elles-temoignent-des-violences-sexistes-subies-dans-le-metro_a350570/1

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L'excision, en France aussi ,femmes,violences,

18 Septembre 2019, 03:58am

Publié par hugo

Elle>Société>Actu société
L'excision, en France aussi
Publié le 17 septembre 2019 à 15h14
Illustration © Irene Rinaldi
À ce jour, plus de 124 000 femmes en France ont subi des mutilations génitales. C'est deux fois plus qu'au milieu des années 2000. L'État vient de lancer un plan d'action pour mettre fin à ce rituel archaïque.
C'est un cri de douleur qu'elle n'oubliera jamais. Une cicatrice laissée au plus profond de sa chair. Une couleur rouge qui teinte l'intérieur de ses cuisses et se répand sur le carrelage de la salle de bains. Elle ferme les yeux et revit la scène comme si elle avait eu lieu hier. Elle revoit les visages de ceux qui lui maintiennent les bras et les jambes, de celle qui brandit la lame, le sourire de sa grand-mère dans l'embrasure de la porte. Elle se souvient encore du jingle de la radio annonçant le flash info alors qu'on la remet sur pied. Quelques secondes. Ça n'a pas duré plus longtemps. Par la fenêtre, elle aperçoit les barres d'immeuble de la Cité des 4000, à La Courneuve. Au loin, le soleil se couche et pour Mahalia * plus rien ne sera plus comme avant. Son corps a été mutilé. Elle vient de subir une excision. À l'aide d'une lame de rasoir, son clitoris a été coupé. Pratiquée sans anesthésie, parfois accompagnée d'une ablation des petites lèvres et d'une suture des grandes lèvres, cette opération de tradition millénaire doit priver la femme de tout plaisir sexuel. « J'avais 13 ans. C'est jeune, 13 ans. Mais je n'ai rien oublié. Je savais que c'était une coutume en Mauritanie, le pays de mes parents, mais je ne pensais pas que ça m'arriverait ici. J'allais à l'école. Je regardais la 'Star Ac', on parlait des garçons. J'étais à des années-lumière de penser à l'excision », confie la jeune femme de 29 ans. Mahalia fait partie des rares femmes qui ont été mutilées en France au début des années 2000. « Au milieu des années 1980, ça s'est beaucoup fait. Puis il y a eu de très grands procès, et les familles ont été averties de ce qu'elles risquaient : dix ans d'emprisonnement, voire vingt si la mutilation s'exerce sur une mineure de moins de 15 ans et 150 000 euros d'amende », explique Marion Schaefer, vice-présidente de l'association Excision, Parlons-en !. Mais, loin d'avoir disparu, la pratique s'est déplacée géographiquement. « Les familles ont mis en place des stratégies d'évitement. Aujourd'hui, les fillettes sont en danger quand elles partent en vacances dans leur pays d'origine. Une enfant sur trois dont les parents viennent d'un pays pratiquant l'excision est menacée », s'alarme Marion Schaefer. Mali, Côte d'Ivoire, Gambie, Sénégal, Guinée-Conakry, Sierra Leone, Tchad, Nigeria, Éthiopie, Somalie, Mauritanie... Nombreux sont les pays où le pourcentage de femmes mutilées avoisine les 90 %. En France, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), le nombre de femmes adultes excisées s'élève à 124 355 alors qu'elles n'étaient que 62 000 au milieu des années 2000.
Un plan d'action contre l'excision
C'est pourquoi, en juin dernier, le gouvernement a décidé de lancer un vaste plan d'action en partenariat avec les associations. « Il faut informer et sensibiliser sur les risques de l'excision, travailler en lien avec les gouvernements des pays concernés et les ONG », nous confie Marlène Schiappa. La Secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes tient à préciser qu'à cela s'ajoute un volet judiciaire : « Comme beaucoup de violences qui concernent les femmes, l'excision est évidemment interdite, mais la loi est très peu appliquée car cette mutilation est très souvent pratiquée avec le consentement des membres de la famille. Et les jeunes filles ne veulent pas déposer plainte contre leurs tantes ou leurs grand-mères. Avec ce plan, nous voulons faire en sorte que les personnes qui excisent les petites filles ne puissent avoir aucun répit en France et dans le monde, qu'elles soient poursuivies en justice dès lors qu'on peut les identifier. » Une nouvelle saluée par les associations. « Il faut sensibiliser, informer, éduquer, aider », poursuit Marion Schaefer.
"L'excision touche les femmes de tous les milieux. Ce n'est pas une affaire de classe sociale ou de religion, mais de tradition." Isabelle Gilette-Faye
Depuis trois ans, l'association mise sur les réseaux sociaux pour avertir les jeunes filles du sort qui pourrait leur être réservé. « Nous avons mis en place un chat anonyme sur la plateforme d'information alerteexcision.org. Les adolescentes peuvent librement poser des questions et discuter avec des professionnels qui seront capables de les aiguiller », ajoute Marion Schaefer. Présente sur Facebook, Instagram et Snapchat, l'association espère toucher les jeunes filles de 11 à 18 ans. Car ce sont elles qui sont en danger. « Avant, l'excision se pratiquait sur les toutes petites filles, mais, avec le travail accompli par les services de la Protection maternelle et infantile (PMI), les fréquents examens de santé obligatoires, l'âge de l'excision a reculé », explique Isabelle Gillette-Faye, sociologue et directrice générale de la Fédération Gams (Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles). Depuis trente ans, cette experte le martèle : « L'excision touche les femmes de tous les milieux. Ça peut aller de la fille de l'ambassadeur à celle de la femme de ménage, ce n'est pas une affaire de classe sociale ou de religion, c'est une histoire de tradition. »
Une pratique archaïque
Difficile pourtant de remonter aux origines de l'excision. D'après les conservateurs du British Museum, le premier document mentionnant ce type d'opération daterait de 163 av. J.-C. Elle aurait été pratiquée sur les femmes des pharaons pour s'assurer de leur pureté et de leur fidélité. Néfertiti et Cléopâtre auraient elles-mêmes été mutilées. Par imitation, l'excision se serait étendue aux classes moins élevées de l'Égypte antique, puis sa pratique se serait répandue vers l'ouest de l'Afrique et dans l'est, au Yémen. Kadiatou* ne sait pas combien de femmes, dans sa famille, ont été exciseuses, mais elle fait partie d'une longue lignée. Il a fallu du temps et de nombreuses précautions pour pouvoir entrer en contact avec cette Guinéenne de 64 ans. Son petit-fils fait l'intermédiaire via l'application de messagerie sécurisée Telegram. Dans une note vocale, elle nous raconte son parcours. « Avant d'arriver en France, j'assistais ma grand-mère et ma mère pendant les excisions. On se déplaçait de village en village, c'est comme ça qu'on gagnait notre vie. Les gens nous respectaient », se rappelle-t-elle. À 25 ans, elle quitte l'Afrique avec ses enfants pour suivre son mari en France. « Quand je suis arrivée, j'ai continué à pratiquer l'excision, et ça s'est vite su. Les grand-mères, les tantes, les mères amenaient leurs filles. Je n'y voyais pas de mal, je pensais que c'était positif, qu'il fallait faire perdurer les traditions de nos ancêtres. J'ai fait ça pendant quelques années. Je ne gagnais pas ma vie avec ça, mais ça représentait un bon complément de salaire », se souvient-elle.
Quand on l'interroge sur le prix d'une excision ou le nombre de jeunes filles qui sont passées sous sa lame, Kadiatou reste évasive. Difficile de savoir si elle a cessé son activité par peur d'être découverte par la police. Elle prétend que, un soir, une fillette a failli faire un arrêt cardiaque et que, à la suite de cet événement, elle a choisi de « fermer boutique ». Les mots sont violents. Des remords ? Kadiatou dit en avoir. Elle insiste sur les cauchemars qui viennent encore la hanter plusieurs dizaines d'années après. S'est-elle informée des conséquences de ses actes ? « Je sais que je pourrais être en prison. Aujourd'hui, j'ai compris que ce que je faisais était mal. Je ne pensais pas que ça aurait de tels effets sur la vie de ces jeunes filles. » Elle est elle-même excisée, comment pourrait-elle ignorer les répercussions médicales ? Infections à répétition, douleurs en urinant et pendant les menstruations, saignements, risque d'incontinence, complications lors de l'accouchement... « Comme la patiente n'a pas de désir, il y a un manque de lubrification, des sécheresses vaginales qui font que les rapports sexuels sont plus souvent des viols que des moments de plaisir », explique la Dre Ghada Hatem, médecin chef à la Maison des femmes, à Saint-Denis. C'est dans cette structure, créée en 2016 pour accueillir les femmes victimes de violences, que chirurgiens, psychologues et sexologues viennent en aide aux excisées. Elle est rattachée à l'hôpital Delafontaine, dont la maternité compte 14 % de femmes victimes.
"Il faut qu'elles comprennent que si elles n'investissent pas leur sexualité, se faire opérer peut n'avoir aucun effet." Ghada Hatem
La Dre Ghada Hatem parvient à réparer une centaine de patientes grâce à une procédure entièrement prise en charge par la sécurité sociale. « L'opération n'est pas très compliquée. Lors d'une excision, il n'y a qu'un centimètre du clitoris qui est coupé, mais il en reste environ une dizaine en interne », explique-t-elle. « Il faut être méticuleux pour protéger l'enveloppe de nerfs. Cela dure entre une demi-heure et trois quarts d'heure, il y a peu de complications, mais c'est très symbolique. » Après l'opération, le parcours est long avant de retrouver une sexualité normale. « Il faut préparer les femmes. Les informer que ce n'est pas miraculeux. Ce n'est pas parce qu'on a replacé votre clitoris que vous allez avoir des orgasmes rapprochés. Il faut qu'elles comprennent que si elles n'investissent pas leur sexualité, se faire opérer peut n'avoir aucun effet. Il faut qu'elle se disent : tiens, j'ai un truc, là, comment ça fonctionne, et j'ai le droit de m'en servir. Le tabou sur la sexualité fait que les femmes ne se touchent pas, qu'elles ne s'autorisent pas à avoir du plaisir. Il faut les accompagner vers la réappropriation d'un organe qui a beaucoup de vertus », confie la Dre Ghada.
Une longue réappropriation de son corps
Il aura fallu près de treize ans à Ramata Kapo pour ressentir les vrais bénéfices de son opération. Cette militante française de 40 ans avait 18 mois lorsqu'elle a été mutilée au Mali. Ce n'est qu'à 16 ans, lors de sa première consultation gynécologique, en France, qu'elle a découvert son excision. Pour elle, l'opération est une bénédiction. « J'ai toujours eu l'impression d'être moins femme que les autres parce qu'on m'avait retiré une partie de moi. Aujourd'hui, je me sens enfin bien dans mon corps », explique-t-elle. Quand on l'interroge sur les raisons qui peuvent pousser une famille, installée depuis plusieurs générations en France à faire exciser son enfant, elle répond : « Le poids des traditions familiales se renforce avec la distance. Pour continuer à avoir le sentiment d'appartenir à leur pays d'origine, certaines personnes n'hésitent pas à faire perdurer ces pratiques néfastes, même quand elles sont progressivement abandonnées dans les pays d'Afrique. » Mais c'est aussi la peur que leurs filles ne trouvent pas de mari dans leur ethnie d'origine qui pousse les femmes à livrer leurs enfants à des exciseuses. « Elles le font de manière sacrificielle dans une soumission aux désirs masculins », rappelle Isabelle Gillette-Faye. Optimiste, la sociologue explique que les chiffres commencent à baisser en Afrique. Mais, pour autant, le combat est loin d'être gagné. « La prochaine bataille contre l'excision aura lieu en Asie et au Moyen-Orient, contre les barbiers qui excisent des petites filles en Égypte, par exemple. Et là, la rhétorique des religieux et des politiques sur ce sujet est très agressive, ils ne se laisseront pas faire, et nous n'avons pas de données chiffrées, ce qui enlève du poids à notre discours », poursuit-elle. Sur un des murs de la Maison des femmes, on peut lire cette phrase prononcée par une journaliste à propos de Marie Curie en 1906. « Le temps est proche où les femmes deviendront des êtres humains. » Plus d'un siècle plus tard, cela reste un combat de chaque instant...
* Les prénoms ont été modifiés.
Quand des médecins excisent
Au Caire, à Londres ou à Moscou, certaines cliniques privées n'hésitent pas à pratiquer l'excision, alors que cette mutilation est interdite par la loi. Réalisées avec ou sans anesthésie, ces opérations sont menées par des médecins diplômés, dans le respect des normes hygiéniques. En Russie, il existe même des promotions sur les clitoridectomies des fillettes de 5 à 12 ans. En novembre dernier, la chaîne Best Clinic baissait ses tarifs de 2 190 roubles (30 Euros) à 1 750 roubles (24 Euros) sur les trois types d'excision. « Pas besoin de raison médicale pour cette opération, elle peut être réalisée pour des motifs culturels ou religieux », pouvait-on lire sur le site. « Tous les pays n'ont pas une politique assimilationniste comme la France », explique Isabelle Gillette-Faye de la Fédération Gams. Certains pays comme l'Angleterre sont profondément communautaristes, ce qui explique qu'ils aient laissé s'installer sur leur sol ce type de pratique. Il aura d'ailleurs fallu attendre février dernier pour que la justice anglaise prononce la toute première condamnation de son histoire à l'encontre d'une exciseuse. En Egypte, où les mutilations sexuelles féminines sont illégales depuis 2008, les sanctions ont dû être renforcées en 2017, car 80 % des femmes excisées l'étaient par des médecins. Aux Etats-Unis, en 2016, les Drs Kavita Shah Arora et Allan J. Jacobs ont demandé la légalisation de l'excision au nom du respect des traditions. Rejetée, la proposition a donné des idées à certains médecins belges qui ne seraient pas contre une excision médicalisée...

https://www.elle.fr/Societe/News/L-excision-en-France-aussi-3808969

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Chafia, 106ème victime de féminicide, était battue depuis des années au vu et au su de tous,femmes,violences,

18 Septembre 2019, 03:40am

Publié par hugo

Chafia, 106ème victime de féminicide, était battue depuis des années au vu et au su de tous
par Anais Moine
aujourd'hui à 15:11

Ce lundi 16 septembre, les membres d’une association ont retrouvé dans leur local situé dans un immeuble de la cité Maroc à Creutzwald, en Moselle, le corps sans vie de Chafia Ben Chérif. La bénévole, âgée d’une soixantaine d’années, a été tuée entre vendredi et samedi. L'auteur présumé des faits, son mari, l’aurait violentée pendant des années avant de l’assassiner et de prendre la fuite.
Ce drame aurait-il pu être évité ? D’après ses voisins, Chafia Ben Chérif était victime de violences conjugales depuis des années. "Les coups ? Ils ne datent pas d’hier. Nous, on vit dans le même bloc depuis deux ans et régulièrement, on l’entendait hurler et appeler au secours", témoigne l’un d’entre eux, interrogé par nos confrères du Républicain Lorrain. La mère de famille aurait d’ailleurs été aperçue à plusieurs reprises le visage tuméfié, rapporte le quotidien local. Il y a quelques jours dans un square du quartier, des personnes auraient même vu le suspect frapper la victime. Des violences régulières, en privé comme en public, qui ont pu déboucher sur un homicide puisque le corps sans vie de Chafia a été découvert ce lundi 16 septembre au matin. Son époux, considéré à ce stade de l’enquête comme l’auteur des faits présumés, a quitté Creutzwald accompagné de son fils, né d'une précédente union, qui ne s'est pas rendu au lycée de la commune en ce début de semaine.
Une procédure criminelle a été ouverte par le parquet de Metz dès la découverte du cadavre de la sexagénaire par des membres d’une association où elle effectuait du bénévolat. Le meurtre aurait été commis entre vendredi et samedi selon les premiers éléments communiqués. Un important dispositif de gendarmerie a été déployé et les investigations sont en cours pour retrouver le père et son fils.
Chafia Ben Chérif est la cinquième femme assassinée par son conjoint ou ex-conjoint en Moselle depuis le début de l’année et la 106ème victime de féminicide recensée par le collectif Féminicides par compagnon ou ex. En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit une tous les trois jours, selon le ministère de l'Intérieur.
Au Havre, une femme tuée par son conjoint, poignardée devant ses enfants
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Voir aussi : Victimes de violences conjugales, ces stars brisent le silence
 
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https://www.aufeminin.com/news-societe/chafia-106eme-victime-de-feminicide-etait-battue-depuis-des-annees-s4004600.html

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"Il y a une omerta encore plus forte" : pourquoi les inégalités territoriales jouent aussi un rôle dans les violences conjugales,femmes,violences,

18 Septembre 2019, 02:14am

Publié par hugo

 
"Il y a une omerta encore plus forte" : pourquoi les inégalités territoriales jouent aussi un rôle dans les violences conjugales
Isolement, entre-soi, précarité : certains territoires sont plus propices que d’autres à la non-dénonciation des violences conjugales. Dans les DOM-TOM et les territoires ruraux, la libération de la parole est plus difficile, tout comme la prise en charge des victimes.
Lors de la manifestation de l'association Nous toutes au Trocadéro, à Paris, le 1er septembre 2019, pour dénoncer l'inaction du gouvernement face aux violences faites aux femmes. (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)
Noémie Leclercq
franceinfo
France Télévisions
Mis à jour le 17/09/2019 | 12:12
publié le 17/09/2019 | 07:00
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LA NEWSLETTER ACTU
Nous la préparons pour vous chaque matin
"Pour espérer s'en sortir, mieux vaut être battue dans le Nord que dans le Tarn." Ce constat, dressé froidement par la sœur d'une victime de féminicide lors de la "marche des familles", mardi 3 septembre, est partagée par plusieurs associations. D'après leur expérience, elles estiment qu'une femme qui subit des violences conjugales n'aura pas les mêmes chances d'en sortir en fonction de son lieu de résidence.
La sortie des violences est, en effet, un processus laborieux. Le Haut Conseil à l'égalité le divise en quatre étapes : la révélation des faits et l'accès au droit, la mise en sécurité des victimes, la phase judiciaire, puis la sortie effective et durable du schéma violent. Mais certains territoires, insulaires ou ruraux, favorisent le repli sur soi et rendent encore plus difficile ce parcours.
Les DOM-TOM, régions les plus touchées
En 2018, 121 féminicides conjugaux, c'est-à-dire les meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint, ont eu lieu en France. C'est en outre-mer que ces crimes ont été les plus fréquents : le taux d'homicides par mort violente au sein du couple pour un million d'habitants atteint notamment 14,2 en Polynésie française, 7,4 en Guyane et 5,2 en Martinique, contre 1,9 en moyenne en France métropolitaine.
Un rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE) intitulé "Combattre les violences faites aux femmes en outre-mer", a été remis à la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, en décembre 2017. "Sur les îles d’outre-mer, les mesures d’éloignement sont par définition plus difficiles à appliquer. Les victimes et leurs agresseurs vivent en vase clos, tout le monde se connaît. A l’acte d’agression s’ajoutent la honte, la pression, le regard des autres, qu’on ne peut pas fuir", estimait-elle alors.
Deux ans plus tard, le procureur de Cayenne, Samuel Finielz, dresse le même constat, même s'il estime que le retard a été "en partie rattrapé" en Guyane depuis 2017. "Certaines victimes peuvent avoir des réticences à déposer plainte du fait de leur situation irrégulière", explique-t-il. Dans ce département, les étrangers en situation irrégulière représentent en effet 20 à 25% de la population. "Les victimes de violences conjugales craignent d'être reconduites à la frontière lors du dépôt de plainte", déplore le magistrat, rappelant que cette peur est infondée : les femmes étrangères victimes de violences conjugales sur le territoire français sont, du moins en partie, protégées par la loi. Mais d'autres spécificités territoriales freinent la libération de la parole.
La vie en communauté, avec des traditions très marquées, favorise l'entre-soi. Les victimes craignent, en déposant plainte, de désorganiser l'ensemble de la société.
Samuel Finielz, procureur de Cayenne
à franceinfo
Avec ses quelque 84 000 km²,  la Guyane est le plus vaste département français. "L'étendue géographique pose de vrais problèmes pour le maillage territorial, rapporte le procureur de Cayenne. Certains villages ne sont accessibles que par pirogues et complètement coupés des services publics." Or la prévention et la prise en charge des violences conjugales passent principalement par les acteurs locaux, comme les associations et les spécialistes de la santé, qui peuvent faire de la prévention et communiquer autour des solutions existantes, comme le numéro d'aide 3919.
"Le tissu associatif est bien moins développé qu'en métropole et les établissements de santé plus rares, déplore Samuel Finielz. Alors on cherche des solutions alternatives. On essaie notamment de développer notre système de ‘pirogues du droit', qui sillonnent les deux fleuves guyanais avec un certain nombre d'intervenants sociaux à bord." Mais ces embarcations restent exceptionnelles : le procureur de Cayenne espère pouvoir doubler leur nombre dans les mois à venir, mais pour le moment, seules deux pirogues par fleuve sont en service.
Le "déni et l'oubli" pour les victimes en milieu rural
Les problématiques sont similaires dans d'autres départements français : l'entre-soi, l’isolement, la précarité financière et le manque de structures d’accueil forment un terrain peu propice à la dénonciation des violences au sein du couple et à la prise en charge des femmes concernées dans les zones rurales. Faiblement peuplés, ces territoires sont les parents pauvres des politiques publiques.
L'argent va là où les chiffres de violences sont accablants, souvent dans les régions très peuplées. Et les petites communes ont rarement les ressources nécessaires pour mettre en place des politiques publiques efficaces.
Betty Fournier, présidente de l'association Paroles de femmes
à franceinfo
Le détail des financements accordés dans la lutte contre les violences conjugales est difficile à établir : puisque les associations sont au cœur de ce combat, il s'agit surtout de subventions accordées par différents acteurs publics (Etat, collectivités territoriales) et privés (entreprises et fonds philanthropes). Sollicités par franceinfo, ni le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, ni les ministères compétents sur la question - Justice, Santé et Solidarités, Comptes publics - ne sont en mesure de donner la répartition par département ou région des financements publics.
En 2014, le réseau associatif Solidarité femmes a mené une enquête auprès de 1 134 femmes dans les zones rurales des régions Midi-Pyrénées et Pays de la Loire pour identifier les problèmes que peuvent y rencontrer les femmes battues. "Dans ces territoires isolés, on est confronté à une charge culturelle, où le machisme est encore très présent, constate Françoise Brié, présidente du réseau. Additionné à l'entre-soi, dans des villages où tout le monde se connaît et où les auteurs de violences sont souvent très investis localement. Les victimes craignent souvent des retombées sociales si elles parlent."
Même le médecin traitant, d'ordinaire l'une des premières personnes à recueillir la parole des victimes, n'est pas forcément une personne de confiance.
Dans un petit village où chacun se connaît, il n'y a parfois qu'un médecin pour tout le monde. Il peut être l'ami du mari violent, ou le mari violent lui-même.
Betty Fournier, présidente de l'association Paroles de femmes
à franceinfo
S'ajoutent à cela les difficultés financières, notamment pour les femmes issues de couples de "néo-ruraux" qui viennent de s'installer à la campagne, souvent sans emploi et isolées.
L'association tarnaise Paroles de femmes a mis en place un système alternatif de "personnes relais" pour pallier ces manques : 90 personnes sont formées pour repérer et orienter les victimes de violences conjugales dans ce département. "Ça peut être la postière, le kiné, le pharmacien, précise Betty Fournier. Toute personne en contact avec la population et sensibilisée sur ces questions peut devenir relais."
Une initiative efficace, mais loin d'être suffisante. "Dans les régions dépeuplées et qui semblent moins concernées par les violences conjugales, c'est le déni et l'oubli pour les victimes", déplore-t-elle.
"Les procureurs n'ont pas de comptes à rendre"
La précarité et l'entre-soi prévalent également dans certains départements urbains et peuplés, comme la Seine-Saint-Denis et le Nord. Mais le nombre important de féminicides et de procédures juridiques pour violences conjugales dans ces territoires ont conduit la justice à agir. Dans les Hauts-de-France, région métropolitaine la plus touchée par les violences conjugales, plusieurs procureurs ont créé des arsenaux juridiques pour lutter contre ce fléau. Luc Frémiot, ex-procureur de Douai (Nord), a notamment fait de la lutte contre ces violences une priorité de sa juridiction dès sa nomination à la Cour d'appel, en 2003.
C'est spécifique aux violences conjugales d'attendre que la situation soit terrible pour que les pouvoirs publics s'engagent véritablement. Il faut attendre des chiffres catastrophiques pour que l'on commence à faire quelque chose.
Luc Frémiot, ex-procureur de Douai
à franceifno
Des solutions ont prouvé leur efficacité. Dans l'ex-juridiction de Luc Frémiot, c'est désormais "tolérance zéro : suppression des mains courantes [au profit des dépôts de plaintes], éloignement du domicile familial pour les auteurs de violences et déferrement des auteurs au parquet immédiatement après la garde à vue." Le magistrat déplore que ces mesures ne soient pas généralisées à l'ensemble du territoire : depuis qu'il a pris ces dispositions, le nombre de plaintes déposées a considérablement augmenté, attestant d'une libération de la parole, et le taux de récidive dans ces affaires a chuté.
Pour beaucoup de procureurs, estime-t-il, les violences conjugales restent une affaire privée, intime. Sans directives issues du gouvernement, chaque juridiction reste soumise au bon vouloir des acteurs locaux. "Les procureurs n'ont pas de comptes à rendre, rappelle-t-il. L'action publique qu'ils mènent dépend de leurs objectifs, et il tient à la garde des Sceaux d'orienter des politiques par des circulaires."
Le rôle essentiel des associations
En mai 2019, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a publié une circulaire visant à remobiliser parquets et juges aux affaires familiales sur les violences faites aux femmes. Quelques mesures concrètes ont été proposées aux procureurs : mise en place de l'ordonnance de protection civile "le plus souvent possible", généralisation du "téléphone grand danger" et prise en compte des liens entre violences conjugales et maltraitance des enfants. Mais tout cela reste insuffisant pour Luc Frémiot, qui estime que "les procureurs ne sont pas assez encadrés".
Si le ministère demandait des états des lieux trimestriels sur leur action à ce niveau, on pourrait apprécier davantage les compétences d'un procureur et les points faibles d'une juridiction, et ainsi diminuer les inégalités territoriales.
Luc Frémiot, ex-procureur de Douai
à franceinfo
Dès le lancement du Grenelle, la mise en place de "procureurs référents spécialisés" sur les violences conjugales dans les 172 tribunaux français a été annoncée. "La plupart des parquets ont déjà un substitut référent, constate Luc Frémiot. Ce qui importe, ce sont les instructions qu'on va leur donner. Il faut des lettres de missions claires, fermes et précises si l'on veut vraiment faire changer les choses."
Et surtout, les procureurs ne sont pas les seuls rouages d'une politique pénale efficace. En France, rappelle Françoise Brié, les associations sont au cœur des dispositifs de prise en charge des victimes de violences conjugales. "Nous sommes le relais sur le terrain qui permet la mise en place d'une politique publique, insiste-t-elle. Mais évidemment, il faut que cette politique publique soit décidée en amont, et qu'on ait les moyens nécessaires pour l'appliquer."
Chacun insiste sur l'importance de ce travail en réseau. La mise en place d'une politique pénale relève de la compétence du procureur, mais "on ne peut rien faire seul", martèle Luc Frémiot. Dans le Nord, onze associations compétentes sur la question existent. "Même si je n'avais pas de budget spécifique à Douai, on a pu mettre en place une chaîne de bonne volonté grâce au tissu associatif", précise le magistrat. Malgré leur rôle essentiel dans la lutte contre les violences conjugales, ces associations "ne sont pas du tout pérennes et n'ont aucune visibilité sur leur budget d'une année à l'autre", dépendantes des subventions qui leur sont allouées par l'Etat et des dons privés. Sur cette question, les collectifs féministes sont très clairs : il faut "un milliard, pas un million" pour qu'ils puissent remplir correctement leurs missions.
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Féminicide : une femme tuée au Havre par son conjoint, devant ses trois enfants,femmes,violences,

18 Septembre 2019, 02:11am

Publié par hugo

 Féminicide : une femme tuée au Havre par son conjoint, devant ses trois enfants
Une femme a été mortellement poignardée par son compagnon dans une rue du Havre (Seine-Maritime) lundi 16 septembre. C'est le 105e féminicide en France depuis le début de l'année.
Le Havre en Seine-Maritime.  (GOOGLE MAPS / FRANCETV INFO)
franceinfo
Radio France
Mis à jour le 16/09/2019 | 16:18
publié le 16/09/2019 | 15:45
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LA NEWSLETTER ACTU
Nous la préparons pour vous chaque matin
Une femme de 27 ans est morte poignardée en pleine rue lundi 16 septembre, devant ses trois enfants, a appris franceinfo de source policière. Son conjoint est le principal suspect. C'est le 105e féminicide en France depuis le début de l'année.
Les faits se sont produits vers 13h10, rue des Briquetiers au Havre (Seine-Maritime) devant une grande surface commerciale. Armé d'un couteau, un homme a mortellement poignardé sa compagne devant ses trois enfants âgés de 2, 4 et 6 ans. Le suspect et la victime sont tous les deux domiciliés dans l'agglomération havraise.
Les faits se sont déroulés devant un supermarché
L'homme, né en 1982, a agi à la suite "d'un différend de couple", précise la source policière. Il a été interpellé dans la foulée. Les témoins de la scène étaient en cours d'audition par la police lundi après-midi, afin de déterminer les circonstances exactes de ce meurtre. Une cellule psychologique a été mise en place au commissariat du Havre. Le supermarché devant lequel se sont déroulés les faits a fermé ses portes pour le reste de la journée de lundi, de nombreux employés étaient en état de choc.
Depuis le 1er janvier 2019, 105 femmes sont mortes, tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon un décompte des associations. Le mercredi 3 septembre, lors de l'ouverture d'un Grenelle contre les violences faites aux femmes, le Premier ministre a annoncé une première série de mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes, devant plus d'une dizaine de ministres et des associations.
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https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/feminicide-une-femme-tuee-au-havre-par-son-conjoint-devant-ses-trois-enfants_3618953.html

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