Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

Un ascenseur obligatoire dans tous les immeubles d’au moins trois étages,handicap

20 Janvier 2019, 17:25pm

Publié par hugo

 Accueil > Accessibilité > Un ascenseur obligatoire dans tous les immeubles d’au moins trois étages
 
80 % des immeubles neufs de trois étages disposent déjà d'un ascenseur alors que cet équipement n'est actuellement obligatoire qu'à partir de quatre étages. © Alexandre Prévot
Un ascenseur obligatoire dans tous les immeubles d’au moins trois étages
Franck Seuret il y a 2 jours Accessibilité 1 Commentaire
L’obligation d’installer un ascenseur dans les immeubles d’au moins trois étages ne sera finalement pas limitée par des conditions restrictives. Une avancée pour l’accessibilité… à la portée symbolique.
Le gouvernement a choisi de faire descendre la pression. Les ascenseurs seront désormais obligatoires dans tous les immeubles neufs d’au moins trois étages au-dessus du rez-de-chaussée (R+3). Le nouveau projet de décret, transmis mercredi 16 janvier, pour avis, au Conseil national consultatif des personnes handicapées, n’impose plus aucune autre condition.
Une seconde version du projet de décret
Cette version 2 correspond mieux aux attentes des associations. La première mouture, élaborée en décembre, abaissait bien de 4 à 3 étages au-dessus du rez-de chaussée (de R+4 à R+3) le seuil à partir duquel un ascenseur devenait obligatoire. Mais uniquement si l’immeuble comptait au moins douze logements en étages par cage d’escalier.
Concrètement, un immeuble de trois étages avec quatre appartements au rez-de-chaussée, quatre au premier étage, quatre au deuxième et trois au troisième (soit quinze appartements au total, dont onze en étages) n’y aurait donc pas été soumis.
« Le double langage du gouvernement »
APF France handicap et le GIHP avaient alors dénoncé ce nouveau « recul concernant l’accessibilité ». Dans un communiqué commun du 19 décembre, ils fustigeaient « le double langage du gouvernement ».
Le texte n’était en effet pas conforme à l’annonce du premier ministre. « Nous allons, par voie réglementaire, dans les mois qui viennent, rendre obligatoire la construction d’ascenseurs dans les immeubles de trois étages et plus », s’était engagé Édouard Philippe, le 27 septembre.
Lire aussi
Démarches administratives sur Internet : et les citoyens handicapés, alors ?
Un coût trop lourd pour les petits immeubles
Les charges d’entretien d’un ascenseur tournent autour de 2 500 € par an pour immeuble de trois étages.
Entre temps, les lobbies avaient sorti la calculatrice. Les bailleurs sociaux, notamment, avaient fait valoir un coût d’entretien trop lourd dans les constructions comptant peu de logements. 2 500 à 3 000 € par an pour un R+3, avançaient-ils. 2 000 € selon d’autres sources.
Le ministère du Logement avait donc décidé de ne rendre obligatoire un ascenseur qu’à partir de douze appartements en étages dans les immeubles d’au moins trois étages. Cette référence a disparu dans le nouveau projet de décret.
L’ascenseur, déjà la norme
Cette victoire des associations est surtout symbolique. L’ascenseur est en effet déjà devenu la norme dans les immeubles de trois étages. 80 % de ceux construits depuis 2006 en sont équipés, selon les données de l’Insee analysées par Christian François, qui a longtemps suivi ce dossier comme militant associatif. Les 20 % restants se situent essentiellement dans le parc social. Ils représenteraient environ 3 100 logements supplémentaires par an.
Une maigre compensation à la loi Élan
Cela ne compensera que très partiellement la restriction du parc de logements habitables en l’état par les personnes en fauteuil roulant. La loi Élan, adoptée en octobre, va en effet faire passer de 100 à 20 % la part de logements totalement accessibles dans les immeubles neufs. Une mesure qui, elle, est loin d’être symbolique.

https://www.faire-face.fr/2019/01/18/ascenseur-obligatoire-immeubles-trois-etages/

Voir les commentaires

Quelques millimètres de plus dans le RER, un nouveau recul pour l’accessibilité,handicap

20 Janvier 2019, 17:24pm

Publié par hugo

 Accueil > Accessibilité > Quelques millimètres de plus dans le RER, un nouveau recul pour l’accessibilité
 
Les escaliers des prochaines rames de RER en Ile-de-France seront moins facilement franchissables. Objectif : gagner de l'espace et, donc, offrir davantage de places assises. © Frédéric de Villamil
Quelques millimètres de plus dans le RER, un nouveau recul pour l’accessibilité
Franck Seuret il y a 3 jours Accessibilité, Transports 2 Commentaires
Lire aussi
Un ascenseur obligatoire dans tous les immeubles d’au moins trois étages
Un récent arrêté va rendre moins praticables les escaliers des futures rames de RER. Un revers supplémentaire pour l’accessibilité universelle.
Ce n’est pas une réforme de grande ampleur. Juste une histoire de millimètres. Les millions de passagers qui empruntent quotidiennement les lignes du RER en Île-de-France risquent de ne même pas s’en apercevoir. Mais l’arrêté publié au Journal officiel le 1er janvier 2019 est symbolique de ces petits arrangements avec le principe d’accessibilité universelle.
Dérogation dans les RER
Dans les nouveaux RER, les marches seront moins profondes et plus hautes.
Ce texte instaure une dérogation au précédent arrêté, datant de 2009. Celui-ci imposait que dans les wagons de métro, tramway ou RER, les marches respectent certaines dimensions : une hauteur maximale de 15 à 20 cm ; une profondeur minimale de 28 cm. Objectif : assurer le confort des utilisateurs. Désormais, la hauteur maximale pourra monter à 20,8 cm. Et la profondeur minimale est abaissée à 21,5 cm. Uniquement dans les RER, précise l’arrêté.
Moins de confort d’usage pour plus de places
Pourquoi ? Parce que de nouvelles rames vont être construites et livrées à partir de 2025. Avec la volonté du constructeur de maximiser le nombre de places assises. En réduisant la profondeur des marches et en augmentant leur hauteur, il va diminuer l’encombrement de l’escalier. Donc gagner de l’espace pour installer six à huit sièges de plus, promet-il.
Conséquence : il va aussi réduire le confort d’usage. Les marches seront moins facilement franchissables par des personnes ayant des difficultés à se déplacer.
« Régressions législatives et réglementaires » récurrentes
« Il semble que l’accessibilité soit toujours perçue telle une contrainte, souligne le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) dans un avis, défavorable sur le projet d’arrêté, rendu en septembre 2018. Depuis quelques années, les régressions législatives et réglementaires demeurent une tendance récurrente qui illustre la méconnaissance profonde du sujet. »
Contraire à la Convention de l’Onu
Le CNCPH rappelle au gouvernement que la France a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Ce faisant, elle s’est engagée à « encourager (…) le développement (…) d’équipements de conception universelle ». C’est-à-dire qui puissent être utilisés par tous.
Ce recul sur les escaliers du RER porte certes moins à conséquence que la loi Élan. Le texte adopté par le parlement en octobre dernier abaisse de 100 à 20 % la part de logements totalement accessibles dans les immeubles neufs. Mais il contribue, à sa manière, à détricoter les acquis de la loi… et à faire reculer les mentalités.
Partager sur

 https://www.faire-face.fr/2019/01/17/rer-accessibilite-universelle-recul/

Voir les commentaires

Les enfants, victimes collatérales des violences conjugales

20 Janvier 2019, 17:16pm

Publié par hugo

 Les enfants, victimes collatérales des violences conjugales
Des années de violences conjugales, physiques, psychologiques et parfois sexuelles, sont à l'origine de traumatismes profonds chez les enfants. C'est l'histoire d'Isabelle et Muriel. Aujourd'hui, elles témoignent pour alerter sur la nécessité d'une prise en charge spécialisée.  
Par Héloïse Rambert
Rédigé le 18/01/2019
 
Ces violences génèrent des troubles post-traumatiques spécifiques, plus complexes que ceux qui surviennent après un événement unique
Que plus aucun enfant ne soit jamais laissé seul face à des parents violents entre eux, ou dans des cas extrêmes mais pas si rares, face au meurtre de l'un par l'autre. C'est le cri de deux soeurs, Isabelle et Muriel. Aujourd'hui, à plus de 53 ans, elles ont le sentiment d'être toujours prisonnières du cauchemar de leur enfance.
Ce dimanche d’août 1984, Isabelle et Muriel perdent leurs deux parents. Jumelles, les deux soeurs ont 19 ans lorsque leur père assassine leur mère dans le salon familial avant de se donner la mort. Ce drame est, pour leur mère comme pour elles-mêmes, l’issue redoutée d’années de violences conjugales exercées par leur père.
Une famille rongée par la violence
Durant l’enfance et l’adolescence des jumelles, la police se rend chaque semaine au domicile de la famille, alertée par des voisins affolés par les cris et le bruit d’objets brisés. “Nous avons grandi, avec nos deux frères aînés, dans une grande violence, auprès d’un père perturbé, jaloux et paranoïaque”, raconte Isabelle, aujourd’hui âgé de 53 ans. La mère est la principale cible de cette violence. “Notre maman était une femme soumise à beaucoup d’interdits et battue”, poursuit-elle. Très jeunes, Isabelle et Muriel ne voient pas ce que subit leur mère. Mais, vers l’âge de sept ans, elles commencent à assister à des scènes “horribles”. Le père ne cherche pas à préserver ses enfants et frappe sous leurs yeux. “Il ne faisait absolument pas attention à nous. Que l’on ait peur ou non l’indifférait complètement. On le suppliait d’arrêter, mais rien n’y faisait”, se remémore Isabelle, qui ne peut retenir ses larmes à l’évocation de ces souvenirs. Tout n’est qu’angoisse dans la vie des enfants. Même quand le père est absent. “Le week-end, il sortait en discothèque. Je nous revois l’attendre dans nos petites chemises de nuit, sans pouvoir trouver le sommeil. Nous savions qu’il allait revenir alcoolisé et que tout recommencerait.”
La vie dans la peur de la mort
Les enfants savent que la mort rôde autour de leur mère. “Il a failli la tuer à maintes reprises. En grandissant, nous avions toujours peur de la laisser toute seule. Nous craignions qu’il profite de notre absence pour la rouer de coups”, raconte Isabelle. “Un jour, nous sommes revenues de la fête de l’école. Quand elle nous a ouvert la porte, j’ai eu un choc : il  avait essayé de l’étrangler et elle avait le visage tout tuméfié. Je ne pourrai jamais oublier la couleur qu’elle avait.” La mère sait aussi que sa vie est menacée. “Elle nous avait fait promettre de nous enfuir s'il la tuait”, ajoute Muriel. Lorsque ses filles deviennent adolescentes, elle demande le divorce, ce qui le rend plus menaçant que jamais. “Je l’ai entendu lui dire des horreurs. Que si elle partait, il la retrouverait et lui ferait exploser la cervelle. Elle n’a de toute façon pas trouvé le moyen de partir avec quatre enfants”, constate sa soeur.
“Elle gisait dans une mare de sang, le combiné du téléphone à la main”
Le jour du meurtre, seule Muriel est présente au domicile familial. “Avec maman, nous étions allées rendre visite à une de ses soeurs. A notre retour, il était là, bizarrement calme. J’ai senti que quelque chose n’était pas normal”, explique-t-elle. Un peu plus tard dans la soirée, depuis sa chambre, elle entend sa mère parler au téléphone. Elle apprendra plus tard qu’elle appelait la police. La conversation est interrompue par un bruit sourd qui lui fait “extrêmement peur”. Elle se dirige vers le séjour. “J’ai trouvé ma mère dans une mare de sang. Elle tenait encore le combiné du téléphone dans sa main.” Le mari s’enfuit et se suicide près du garage. Isabelle, en week-end avec son petit ami de l’époque, n’apprendra ce qui s’est passé que le lendemain.
Suite au drame, aucune prise en charge n’est proposée à la fratrie, ce qui met toujours Isabelle “en colère”, 34 ans après. “Nous avons été abandonnées à nous-mêmes alors que des cellules psychologiques peuvent être mises en place, par exemple pour les personnes victimes d’attentats.” Comble de la douleur pour les deux soeurs : la famille qui leur restait s’est complètement détournée d’elles. Bien que majeures au moment de la perte de leurs parents, elles expriment toutes deux un immense regret de ne pas avoir été entourées par leurs proches. “Nos oncles et tantes ont fait leur bonne action en nous accueillant quelques jours et puis c’est tout”, souffle Isabelle, toujours éprouvée. “Nous avons crevé de solitude”, ajoute sa soeur, la voix étranglée.
Troubles obsessionnels compulsifs, crises d’angoisse, alcoolisme…
Les années passant, les deux jumelles s’enfoncent dans le mal-être. Elles développent des problèmes de santé différents mais évoquent la même vie de douleur et d’isolement. Isabelle développe des “troubles obsessionnels compulsifs qui n’ont eu de cesse de s’aggraver”, jusqu’à une récente amélioration. “Je mettais de heures à faire ma toilette, comme si j’avais besoin de me purifier.” Elle souffre d’angoisses, en particulier au volant, d’agoraphobie, de cauchemars dans lesquels “son père n’est pas mort et réapparaît ”, et d’anorexie-boulimie. Muriel se réfugie dans l’alcool dès ses 16 ans. “Je ne mangeais plus et je buvais du cognac avant d’aller au lycée. Personne ne l’a vu.” Elle est aussi paralysée par une phobie sociale extrêmement sévère. “Jusqu’à 25 ans, je n’ai rien pu faire de ma vie”, se désole-t-elle. Toutes deux font des tentatives de suicide et décrivent un suivi psychiatrique en pointillés, pas toujours structuré, parfois freiné par les coûts des soins. Leurs deux frères aînés sont quant à eux dans un refus complet de soins et font preuve de violences physiques ou verbales envers elles.
Traumatismes chroniques
Longtemps considérées comme le problème du seul couple parental, il est maintenant clair que les violences conjugales affectent les enfants qui en sont témoins. “Nous savons depuis quelques années que les enfants sont les autres victimes de la violence exercée sur leur mère, même s’ils ne sont ni frappés ni menacés par le père, explique le Pr Thierry Baubet, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Avicenne (APHP), spécialiste des psychotraumatismes et co-auteur de “Dis, c'est comment quand on est mort ? : Accompagner l'enfant sur le chemin du chagrin”. La violence que les parents exercent l’un envers l’autre a un effet traumatique et engendre de véritables blessures psychiques.” Les dégâts psychiques causés chez les enfants par les violences conjugales à répétition et le meurtre de leur mère par leur père, tout aussi dévastateur, sont pourtant à distinguer. Les premières créent des traumatismes chroniques. “Lorsque les épisodes traumatiques se répètent, l’enfant sait que la violence va recommencer et pense qu’il ne peut rien y faire. Il se sent abandonné et impuissant. C’est ce qui se passe dans l’inceste, la guerre, mais aussi les violences conjugales”, continue le Pr Baubet. Ces violences génèrent des troubles post-traumatiques spécifiques et plus complexes que ceux qui surviennent après un événement unique. “Les enfants qui y sont exposés vont être gênés dans leur développement, dans toutes les tâches qu’ils ont à accomplir pour grandir, des grands apprentissages à l’émergence de la sexualité, explique le psychiatre. Nous voyons ensuite des adolescents et adultes avec des tableaux psychologiques relativement graves, même si la mère n’a pas été tuée. Ces violences donnent lieu à plus de problèmes de mémoire, de mauvaise estime de soi, de difficultés avec les autres, plus de dépression, d’anxiété associée et parfois des complications comme les addictions et les conduites suicidaires."
L’impossible deuil de l’enfant
L’assassinat de la mère sous les yeux de l’enfant est aussi dévastateur. “Le drame associe le traumatisme - la vision d’un évènement d’une horreur insupportable - et la perte irrémédiable. C’est d’autant plus inconcevable pour le jeune enfant ou adolescent que la personne qui en est à l’origine est celle qui aurait dû protéger la mère et les enfants”, rappelle le Pr Baubet. La mort de la mère confronte l’enfant au deuil, ce qui n’est pas sans conséquences. “Quelle qu’en soit la raison, la perte d’un parent dans l’enfance multiplie le risque suicidaire pendant toute la vie. Plus elle survient tôt, plus il est compliqué pour le petit de faire ce deuil. Les plus jeunes n’ont pas l’équipement cognitif et affectif pour le faire.”
Un protocole de soin expérimental pour les enfants témoins de l’assassinat de leur mère
Après le féminicide, l’enfant et la famille n’ont bien souvent plus envie de parler de ce qu’il s’est passé. Le choc, le chagrin et la douleur sont tels qu’il est rare que des soins soient entrepris à ce moment-là. “Il y a cependant une “fenêtre” pour parler avec l’enfant avant qu’il ne se referme sur sa douleur”, assure le Pr Baubet. Depuis deux ans, un protocole expérimental de soins a été mis en place en Seine-Saint-Denis, à l‘hôpital Robert Ballanger d'Aulnay-sous-bois. “Immédiatement après l’assassinat, il est pris en charge en pédiatrie pendant quelques jours pour évaluer l’impact traumatique. Le travail est mené en coopération avec les pédopsychiatres et les services de protection de l'enfance (ASE). Puis, vient le temps de voir qui va pouvoir s’occuper de lui. Les proches survivants font face, eux aussi, à de grandes difficultés. Enfin, un suivi à long terme est instauré pour l’enfant et sa famille, en coordination avec un service proche du domicile.” Si le protocole est encore unique en son genre en France, dix centres de soin des psychotraumatismes ouvriront l’année prochaine pour renforcer l’offre de soins.
Pour Isabelle et Muriel, qui n’ont bénéficié d’aucun soutien spécifique, l’amertume est grande. “Si on nous avait tendu la main, si nous avions bénéficié d’une aide des services sociaux, même si nous étions majeures, notre vie aurait été totalement différente, assure Muriel. En ce qui me concerne, j’ai raté ma vie de A à Z.” Même conviction chez sa jumelle. “Prendre soin des enfants qui ont vécu dans la terreur, ça change tout”, résume Isabelle. En psychothérapie, il n’est cependant jamais trop tard pour agir, comme le rappelle le Pr Baubet. “Avec des soins tardifs, il est possible d’améliorer une partie des symptômes, même si le chagrin et la colère seront toujours là. On peut rendre la vie plus vivable.”
Voir aussi sur Allodocteurs.fr

https://www.allodocteurs.fr/se-soigner/violences/violence-conjugale/les-enfants-victimes-collaterales-des-violences-conjugales_26064.html

Voir les commentaires

Marche mondiale des femmes, troisième édition : les féministes en rangs divisés aux Etats-Unis,femmes,feminisme

20 Janvier 2019, 17:14pm

Publié par hugo

 Les Midterms 2018 sous le signe des femmes, un record de candidates pour les élections de mi-mandat aux Etats-Unis
Marche mondiale des femmes, troisième édition : les féministes en rangs divisés aux Etats-Unis
 
La troisième édition de la Marche des femmes à New York, "Let's go girls", "Allez les filles", un des nombreux slogans inscrits sur les pancartes brandies par les manifestant.e.s.
©CharlotteOberti
   
La troisième "Marche des Femmes" a rassemblé des dizaines de milliers de personnes samedi 19 janvier 2019, dans plusieurs grandes villes à travers le monde et surtout aux Etats-Unis, où est né ce mouvement. A New York, bonnet rose bien vissé sur la tête, les manifestant.e.s ont scandé les mêmes slogans anti-Trump, mais sur fond de divisions internes. Reportage.
20 jan 2019
Mise à jour 20.01.2019 à 14:29 par
Charlotte Oberti
dansAccueilTerriennes#MeToo #BalanceTonPorc contre les violences sexuelles, partout les femmes passent à l'offensiveLes Midterms 2018 sous le signe des femmes, un record de candidates pour les élections de mi-mandat aux Etats-Unis
Par un froid glacial, des dizaines de milliers de personnes, sourires aux lèvres et pancartes à la main, se sont rassemblées, samedi 19 janvier à New York, pour la "Marche des femmes". “Nous ne nous tairons pas”, “le pouvoir aux femmes”, “laissez nos utérus tranquilles”. Lors de la troisième édition de ce rassemblement, l’une de celles organisées à travers les Etats-Unis, les slogans féministes et farouchement anti-Trump foisonnent.
 
 
Des participantes à la troisième marche des femmes brandissent une pancarte sur laquelle on peut lire "Pussy power", traduisez "le pouvoir de la chatte", en référence aux propos de Trump avant son élection.
©CharlotteOberti
Nous sommes là pour protester contre l’inégalité entre hommes et femmes mais aussi pour célébrer des victoires.
Katherine Siemionko, Pdte New York Alliance
“Cette année, c’est particulier. Nous sommes là pour protester contre l’inégalité entre hommes et femmes mais aussi pour célébrer des victoires”, commente Katherine Siemionko, fondatrice et présidente de New York Alliance, en référence à l’arrivée en force d’élues femmes au Congrès le 3 janvier dernier. (Lire notre article >Elections de Midterms aux Etats-Unis : les femmes font la différence)
 
Katherine Siemionko, fondatrice et présidente de New York Alliance.
©CharlotteOberti
Divisions sur fond d'accusations d'antisémitisme
Mais cette troisième journée de mobilisation en deux ans était surtout particulière pour une autre raison: l’organisation Women’s March a récemment connu une scission après que des dirigeantes ont été accusées d’antisémitisme - accusations qu’elles rejettent. L’une d’entre elles, Tamika Mallory, a attisé la polémique en participant à un meeting de Louis Farrakhan, leader de l’organisation Nation of Islam aux propos notoirement antisémites. En réaction, plusieurs femmes ont quitté le mouvement. Samedi, deux événements distincts ont eu lieu à New York : une manifestation était organisée par Women’s March Alliance à Colombus Circle, aux abords de Central Park, et un rassemblement de l’organisation nationale de Women’s March s’est tenu, lui, à Foley Square, dans le sud de Manhattan.
 
 
"Women's wave", soit la vague des femmes, était le slogan de cette troisième mobiilsation.
©CharlotteOberti
La Marche des femmes est divisée, c’est très dommage. J’ai l’impression qu’on est à peine un quart de ce qu’on était l’année dernière.
Maury Silver, manifestant
Dans les rangs des manifestants, des deux côtés, nombreux déplorent cette polémique qui vient perturber l’unité du mouvement. “J’ai longuement hésité pour savoir à quelle manifestation aller, confie Carol Bohan, 60 ans. J’ai finalement décidé de suivre Planned Parenthood (le planning familial américain, NDLR) qui soutient la marche à Columbus Circle.” “La Marche des femmes est divisée, c’est très dommage. J’ai l’impression qu’on est à peine un quart de ce qu’on était l’année dernière ”, remarque Maury Silver, 74 ans, manifestant de la première heure et professeur en psychologie sociale à la retraite coiffé du fameux bonnet rose emblématique de la mobilisation.
 
 
Maury Silver, professeur à la retraite, manifestant féministe de la première heure
©CharlotteOberty
Selon la police, quelque 40.000 personnes ont manifesté à Columbus Circle - les organisateurs en comptent eux au moins 50.000. En 2008, les cortèges avaient réuni plus de 200.000 personnes rien qu’à New York.
 
A lire aussi dans Terriennes :
>#WomenMarch : mobilisation mondiale réussie pour la deuxième Marche des femmes
>Marche des femmes, Women's March 2018, point de départ d'une année encore plus féministe ?
>Revivez la marche des femmes 2017, anti-Trump, aux Etats-Unis et dans le monde
>Aux Etats-Unis et ailleurs, les femmes marchent pour défier Donald Trump
"Je marche pour mes amies et les femmes à travers le monde. Certaines choses qu'elles vivent sont terribles", confie Sam Raffalli, lycéen.
 
 
Sam Raffalli, lycéen : "Je marche pour mes amies et les femmes à travers le monde. Certaines choses qu'elles vivent sont terribles."
©Charlotte Oberti
Cette division affecte le mouvement, comme le reconnait elle-même Katherine Siemionko. Une mauvaise nouvelle car les batailles à mener sont encore nombreuses : “Les hommes et les femmes n’ont toujours pas les mêmes droits, les salaires ne sont pas équitables, nous manquons de droits en matière de reproduction et il est toujours très difficile pour une femme d’accéder à des postes de pouvoir. Nous sommes encore très, très loin du compte.”
 
 
"Back and not alone", (trad: de retour et pas seules), en référence à l'arrivée en force de femmes élues à la Chambre des Représentants américains, à la suite des élections des Midterms.
©CharlotteOberti
 
Comme pour donner du grain à moudre aux activistes, la veille de la manifestation, la Maison Blanche a publié un communiqué à l’occasion de l’anniversaire de “Roe vs Wade”, la loi de 1973 ayant conduit à la légalisation de l’avortement. Elle y déplorait la perte de “toutes ces vies fauchées”.
 
(De gauche à droite) Rachel, Lily et Grace, trois amies de 17 ans venues exprès du Connecticut, ne se sentent pas en sécurité en tant que femmes.
©CharlotteOberti
Loin des stratégies politiques, Rachel, Lily et Grace, trois amies de 17 ans venues exprès du Connecticut, parlent, quant à elles, de leur besoin de sécurité. “Au cours de l’année dernière, trois de mes amies ont été violées et aucune n’a porté plainte par peur d’être traitées de salope”, raconte Rachel. L’adolescente dresse un parallèle entre la réaction de ses amies et l’audition très médiatisée du juge Brett Kavanaugh, nommé à la Cour suprême début octobre en dépit d’accusations d’agression sexuelle étayées durant l’audition par une femme.
“Je ne veux pas vivre dans un monde comme ça.”
Au-delà des revendications féministes, c’est un ras-le-bol contre la présidence Trump qui s’est déversé dans les rues. “Shutdown” du gouvernement interminable, tensions à la frontière avec le Mexique, inaction face au changement climatique : les griefs des manifestants contre le pouvoir sont nombreux. Certains ont d'ailleurs agité des pancartes en forme de bottes pour mettre Trump hors de la Maison blanche à coup de “coups de pied au cul”.
 
À Foley Square, une foule davantage hétérogène, et peu dense, s’est rassemblée autour d’une estrade sur laquelle ont défilé des intervenantes aux discours inspirés, dont l’activiste féministe Gloria Stein et Alexandria Ocasio Cortez, la nouvelle élue démocrate du Congrès qui fait figure de star de la politique. Ici, les “femmes de couleur”, les immigrées et celles issues de la communauté LGBTQ sont mises au centre.
 
Brittany Pavon, 31 ans, est venue manifester pour réclamer que les femmes noires soient plus représentées dans les milieux féministes.
©CharlotteOberti
“Ces femmes ont trop longtemps été mises à l’écart des cercles féministes et ne sont que très rarement entendues, estime Brittany Pavon, 31 ans, venue avec des amies. C’est une bonne initiative de les mettre en avant.”
 
 
Rassemblées derrière des barrières, des jeunes filles noires écoutent et enregistrent sur leur téléphone portable les discours des intervenantes.
©CharlotteOberti
Rassemblées derrière des barrières, bravant le froid glacial qui règne dans la rue, des jeunes filles noires captivées écoutent et enregistrent sur leur téléphone portable les discours de femmes à la tribune les incitant à “occuper l’espace”.
 
Il est temps qu’on fasse confiance aux femmes noires, qu’on nous écoute et qu’on nous respecte.
Zakiyah Ansari, membre du comité Women's March NYC
“Il est temps qu’on fasse confiance aux femmes noires, qu’on nous écoute et qu’on nous respecte”, dit Zakiyah Ansari, membre de Alliance for Education et membre du comité directeur de Women’s March NYC.
 
 
Zakiyah Ansari, membre du comité directeur de Women’s March NYC.
©CharlotteOberti
“Historiquement, ce sont les femmes qui ont apporté les vrais changements. Et ça se voit aujourd’hui. Où serions-nous sans les marches pour les femmes ?”
 
Retrouvez nos autres articles :
>Quand les Canadiennes soutiennent la marche des femmes à Washington
>#NousToutes: les marches contre les violences faites aux femmes, grandes oubliées des médias
>#NousToutes #Jemarchele24 : appel national à manifester contre les violences sexuelles en France
Charlotte Oberti
Mise à jour 20.01.2019 à 14:29
 
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/marche-mondiale-des-femmes-troisieme-edition-les-feministes-en-rangs-divises-aux-etats

Voir les commentaires

Femmes à travers l'Histoire : "sois laide et tais-toi !",femmes,feminisme,

20 Janvier 2019, 17:12pm

Publié par hugo

 Beauté des femmes, normes, sacrifices
Femmes à travers l'Histoire : "sois laide et tais-toi !"
 
"Les vieilles"de Francisco de Goya
Avec Histoire de la laideur féminine, Claudine Sagaert signe un essai sur la représentation des femmes disgracieuses dans les sociétés. L'occasion de découvrir la cruauté tranquille de l'Eglise catholique et de certains auteurs sur celles qui ne sont pas désirables. Des représentations qui continuent d'influencer notre imaginaire... et nos rejets.
19 jan 2019
Mise à jour 19.01.2019 à 10:38 par
Frantz Vaillant
dansAccueilTerriennesBeauté des femmes, normes, sacrifices
Dès le début, cela commence mal, très mal, pour les femmes.
Dans Hippolyte, la pièce d'Euripide, ce contemporain de Socrate écrit sans ciller : "La femme est un mal. Le père qui l'a engendrée et nourrie lui adjoint une dot. L'époux qui prend dans sa maison ce parasite s'amuse à parer la méchante idole et se ruine aux belles toilettes, le malheureux détruisant peu à peu le bien de sa famille (...) Soyez maudites. Jamais je ne pourrai rassasier ma haine contre les femmes (...) Elles ne cessent de faire le mal". 
Claudine Sagaert, sociologue et professeur de philosophie explique : "Dès la Grèce antique, ce n'est pas telle ou telle femme qui est jugée laide, c'est LA femme. On voit se mettre en place  une conception de la femme laide qui va partir d'une dimension physiologique. De cette dimension physiologique, on va en déduire une dimension négative  du point de vue intellectuel et du point de vue moral".
Dans son ouvrage Histoire de la laideur féminine (Imago édition) l'auteure passe en revue, explique et décortique les anathèmes qui touchent les femmes laides. Claudine Sagaert s'est appuyée sur des textes philosophiques, médicaux  et littéraires.
Pour un résultat assez stupéfiant.
Femmes,  "Vomissures de la terre"
Les siècles qui passent ne calment pas les choses. Bien au contraire.
la sorcière est souvent assimilée à une femme hideuse, résultat d'un commerce avec le diable
Jean Baptiste Louis de Thesacq, médecin français du XVIIIe siècle, affirme : "dire du mal des femmes a été, pour le Moyen Âge, comme pour l'Antiquité, un des lieux communs de la littérature".
La toute puissante Eglise catholique fait mieux que cela : elle les condamne. Si Marie, mère de Jésus, représente pour les chrétiens  la pureté absolue (la voici enceinte bien que n'ayant jamais eu de rapport sexuel avec Joseph, son mari), Eve, mère de l'humanité,  incarne à jamais la tentation (elle a mordu, la fourbe, dans le fruit défendu au jardin d'Eden).
Et surtout,  gare aux femmes laides ! Bernardin de Sienne, franciscain prédicateur du XVème siècle, va jusqu'à les traiter de "vomissures de la terre" !
La laideur au couvent
Dans son ouvrage, Claudine Sagaert nous rappelle qu'au Moyen-Âge  la jeune femme qui souffre d'une disgrâce est envoyée illico dans un couvent tant sa présence au sein
Nonnes dînant en silence, tout en écoutant la lecture de la Bible (Humilité, Pietro Lorenzetti, 1341
Wikipedia
 de la famille est perçue comme une insulte. Une femme laide "n'a pas sa place dans le monde, elle y est comme déplacée". Et même au couvent, à l'abri du monde, elle continue de déranger : "Les ecclésiastiques se plaignaient amèrement que les pères marient leurs filles les plus gâtées et abandonnent au Seigneur les plus laides".  Pas très catholique pour des hommes d'Eglise...
La femme laide suscite un rejet, parfois de la haine, jamais de l'indifférence. Elle est une tâche,  un rebut, une erreur de casting dans la grande mise en scène de la société, le long métrage de l'existence.
Forcément encombrante puisque non désirée, non charnelle, non "fécondable", elle doit vivre avec une honte originelle et, surtout, ne pas se faire remarquer, s'effacer autant que possible.
L'intelligence lui est refusée, la sexualité défendue. Elle est une ennemie désagréable pour tous les hommes mais aussi, pour les femmes, la projection pénible d'un cauchemar vivant.
 
Pourquoi ne t’achètes-tu donc pas une paire de lunettes, espèce de laide et vieille salope ?
Des voyous insultant la chanteuse Susan Boyle
"La vieille fille laide à sa fenêtre"
Parmi ces bannies, citons encore "les vieilles filles", un terme qui, selon l'auteure, "indique déjà qu'elle n'est pas une femme. Genre hybride, elle est une fille déjà vieille. Elle n'a donc pas de réel statut". Et de citer plusieurs auteurs, et non des moindres, qui trempèrent leur plume dans la plus acide des encres pour évoquer leur existence.
Alexandre Dumas : "A l'annonce de la vieille fille, il eût fallu voir les hochements de tête, les grimaces, les sourires de commisération ou de raillerie (..) tous enfin bâtissaient sur ce seul mot de vieille fille un échafaudage de conjectures fâcheuses".
 
"Quand il y a une vieille fille dans une maison, les chiens de garde sont inutiles : il ne s'y passe pas le moindre événement qu'elle ne le voie, ne le commente et n'en tire toutes les conséquences" écrit Balzac.
Pixabay
Octave Mirbeau:" Elle était fort laide, si laide que personne jamais ne l'avait demandée en mariage, malgré ses six mille livres de rente. (...) Elle avait, en m'embrassant furieusement, des gestes si durs, des mouvements si brusques, que je préférais encore qu'elle me pinçât le bras". Balzac : "Il n'y a rien de plus horrible à voir que la matinale apparition d'une vieille fille laide à sa fenêtre 
Zola et "les repoussoirs"
Il y a aussi la redécouverte de cette étonnante nouvelle signée Zola, Les repoussoirs.
Un industriel à l'idée un tantinet cruelle d'inventer un nouvel "article de toilette". Il charge plusieurs courtiers de "recruter" des femmes particulièrement laides dans Paris.
L'écrivain Emile Zola
(Domaine public)
L'industriel ne retient que "les faces décourageantes, celles qui glacent par leur épaisseur et leur bêtise". Il va louer leur laideur. Les bourgeoises se précipitent.
Accompagnées de ces laiderons, elles voient leur beauté aussitôt rehaussée et cet étrange attelage dans les rues est censé séduire les hommes. L'affaire rencontre un grand succès.
L'écrivain précise : "Le bureau était entouré de clientes qui choisissaient chacune son repoussoir et l'emportaient avec une joie féroce".
Emile Zola, loin de jubiler sur le sort de ces "repoussoirs" dénonce là l'immense solitude de ces femmes laides. Il condamne  cet argent qui peut tout acheter, jusqu'à la dignité des êtres. Lucide, l'écrivain  conclut : "Qu'importe au progrès une femme qui souffre ! L'humanité marche en avant."
Visionnaire Zola...
 
Le combat des laides a été celui de toutes celles qui, par leur engagement, se sont autorisées à être fécondes autrement que par leur ventre.
Claudine Sagaert
"Le féminisme dénature la femme"
La féministe occupe une place de choix dans cette farandole de l'exclusion. Ses activités, la défense de la femme et la légitime revendication de ses droits, ne peuvent que la rendre laide. L'auteure note : "Elle s'intéresse à autre chose qu'aux hommes et à leurs désirs. Ainsi, le féminisme dénature la femme, la précipite dans la laideur".
Dès lors, il
Le journal satirique L'assiette au beurre du 18 septembre 1909, intitulée "Féminisme et féministes".
 s'agit de  caricaturer les féministes avec une outrance souvent délirante.
L'enjeu est de rire mais, surtout, ne pas leur permettre d'accéder au pouvoir politique. Lui seul autoriserait une amélioration du droit des femmes.
Inadmissible.
Les féministes sont donc osseuses, odieuses, grimaçantes, non désirables, mais aussi sans scrupule. Ces suffragettes obéissent, pour reprendre l'expression d'un propagandiste franquiste, à une "compensation de frustration hormonale".
Délicat.
On ne leur reconnaît à ces féministes (forcément hystériques) aucune intelligence particulière. Elles s'acharnent à vouloir braconner sur des terres interdites.
Pour les femmes, de toutes les façons,  il n'y a guère d'échappatoire. "Belle, la femme est idiote, intelligente, elle est laide", écrit Claudine Sagaert. En somme, le combat des laides a été celui de toutes celles qui, par leur engagement, se sont autorisées, au sens fort du terme, à être fécondes autrement que par leur ventre".
 
 
Le cas Susan Boyle
L'ouvrage balaie aussi notre époque. Il évoque brièvement le cas emblématique de Susan Boyle. Souvenons-nous. Cette artiste au physique hors norme participe en 2009 au télé-crochet anglais "Britain's got talent". Lorsqu'elle se présente sur scène, quelques sifflets
L'actrice et chanteuse Rossy de Palma à Cannes en 2015. Elle est l'une des artistes favorites du réalisateur Pédro Almodovar.
Georges Biard, CC BY-SA 3.0 (commons.wikimedia.org)
fusent et la caméra capte les regards dégoûtés parmi le public. Une cascade de rires accompagne l'aveu de son âge (47 ans). Tout cela s'éteint quelques minutes plus tard quand s'élève sa voix, pure, puissante, indiscutable. A la stupéfaction générale, Susan Boyle semble révéler au monde tout entier qu'on peut être laide et  talentueuse.
Elle accède au rang de star et ses albums, du jour au lendemain, se vendent par millions.
Mais la célébrité planétaire n'immunise pas contre la bêtise.
En juin 2017, des voyous s'en prennent à la chanteuse  quand, un jour,  elle est assise tranquillement dans un bus. Un témoin raconte au quotidien The Telegraph :  “Une dizaine ou une quinzaine d’entre eux l'ont cernée et ont commencé à lui lancer des objets. Ils ont mis le feu à un morceau de papier et lui ont jeté au visage. Susan Boyle gagne la sortie sous les insultes qui continuent de pleuvoir : "Pourquoi ne t’achètes-tu donc pas une paire de lunettes, espèce de laide et vieille salope ?"
Rossy de Palma, l'actrice révélée par le cinéaste espagnol Pedro Amodovar a eu, elle aussi, à souffrir des quolibets durant son enfance. Mais de son physique à nul autre pareil, elle a fait une force. Lors d'un entretien au magazine Paris-Match, elle confiait : "J’avais hâte de quitter l’école, je croyais ainsi pouvoir échapper à la bêtise. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme je le pensais. Je me suis rendu compte que la vie est une grande cour de récréation qu’on ne quitte jamais."
 
 
"La laideur physique n'est pas signe de laideur morale" rappelle Claudine Sagaert
(Pixabay)
Un narcissisme industriel
Notre époque, avec cette mode hystérique des selfies, cette mise à disposition volontaire et à volonté de son image, ce narcissisme quasi industriel exclut, de facto,  celles et ceux qui ne répondront jamais aux critères de beauté en vigueur (grands yeux, petit nez, petit menton, bouche charnue, pommettes larges et hautes etc.).
Sans parler des personnes obèses, anorexiques. "Chacun dans la société contemporaine est ainsi reconnu responsable de son corps et de son visage",  appuie Claudine Sagaert "La femme est restée femme grâce à son apparence. On l'appréhende toujours de ce point de vue". Bien entendu, aujourd'hui, personne n'impose à la femme d'être belle, il n'y a pas de dictateur mais disons que c'est un "dictateur intériorisé". La femme ne doit pas avoir de ride, être en surpoids, elle doit soigner son apparence, au risque d'être coupable. On va lui attribuer un certain nombre de défauts  : elle manque de volonté, elle est irrespectueuse envers elle-même et envers les autres, etc. Il y a, à notre époque, une normalisation de l'apparence, qui est extrême, et cela dans le monde."
 
(Pixabay)
Dans le monde, vraiment ? " Ecoutez, j'ai vécu six ans au Brésil et ce qui m'a vraiment questionnée dans les pays d'Amérique Latine, c'est que toute la représentation dans la publicité, ce sont des femmes blanches, blondes et souvent très minces. Vous imaginez dans un pays comme le Mexique et le Pérou, où les gens sont typés ? Ca ne correspond pas du tout à leur physionomie ! Quelque part, cela provoque un déni d'identité. Il y a aussi les Asiatiques qui se font débrider les yeux, les Africains et Africaines qui se font blanchir la peau. On comprend que les normes sont extrêmement bien ancrées. Ce qui est plus grave, c'est que l'individu lui-même, dès lors, ne se sent pas à la hauteur. Il sait que dans le domaine de l'emploi, des rapports amoureux, si son apparence ne correspond pas à un certain type de diktat, eh bien il ne sera pas recruté, ou il aura moins de chance lors de relations amoureuses ".
L'apparence obéit à une mécanique infernale. Et si une femme se trouve un jour frappée de disgrâce, il peut lui arriver d'endosser une sombre culpabilité. Parce que la société la juge responsable de son physique. La voici tout à coup honteuse d'elle-même. "Victime, elle considère paradoxalement ces critiques comme justifiées, elle les intègre au point d'oeuvrer à sa propre dévalorisation".
Infernal.
 
 
"Histoire de la laideur féminine"
Par Claudine Sagaert
Imago édition
260 pages.
22 euros
A lire aussi dans Terriennes :
► En Russie, de jeunes activistes des réseaux sociaux résistent à la tyrannie de la beauté
► Deux hôtesses de l’air d'Aeroflot refusent de se soumettre aux diktats esthétiques. Et gagnent
► Grossophobie : cette discrimination méconnue qui touche les personnes grosses
► Au Paraguay, 100 kilos de gloire contre la dictature de la minceur
Frantz Vaillant
Mise à jour 19.01.2019 à 10:38
 
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/femmes-travers-l-histoire-sois-laide-et-tais-toi-278816

Voir les commentaires

Sexisme en France : de la blague à l'injure, à la radio ou sur internet, l'état des lieux alarmant du Haut Conseil à l'Egalité,articles femmes hommes,egalite,

20 Janvier 2019, 17:08pm

Publié par hugo

 Sexisme en France : de la blague à l'injure, à la radio ou sur internet, l'état des lieux alarmant du Haut Conseil à l'Egalité
 
Manifestation contre le sexisme, le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes, le 29 octobre 2017 à Marseille, France.
©AP Photo/Claude Paris
« Salope », « pute », « connasse ». Voilà le peu glorieux trio de tête des insultes les plus souvent proférées à l’encontre des femmes, selon plusieurs sondages récents. Injures largement tolérées, stéréotypes sexistes dans les publicités, ou encore humour sexiste banalisé dans les médias ou sur le net : le Haut Conseil à l’Egalité publie cette semaine son premier état des lieux du sexisme en France.
18 jan 2019
Mise à jour 18.01.2019 à 12:18 par
Sarah Boumghar
dansAccueilTerriennesLe sexisme ordinaire
Quatre femmes sur dix déclarent avoir récemment subi un acte sexiste. Le sexisme est aujourd’hui, en 2019, toujours une réalité et fait partie du quotidien des femmes. Voilà le premier constat de cet état des lieux du sexisme en France rendu public jeudi 17 janvier 2018, le premier du genre réalisé par le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes.
Le sexisme est présent à toutes les échelles de la société et dans toutes les sphères sociales, rapporte l'enquête du HCE. Si l’égalité entre les femmes et les hommes est garantie par la loi, les manifestations du sexisme sont bien là et participent, dans les faits, aux inégalités entre les sexes. On le trouve, notamment, dans de nombreuses normes sociales encore appliquées aujourd’hui, allant de la règle « le masculin l’emporte sur le féminin », à l’invisibilisation des femmes dans les programmes scolaires. L'un des objectifs affiché de ce premier état des lieux est de définir le sexisme, afin de lutter efficacement contre celui-ci.
 
 
Ancré, aussi, dans le marketing, le sexisme s'affiche à tous les coins de rue sur les panneaux publicitaires, ou sur les étiquettes de prix des supermarchés, les produits estampillés "fille" étant souvent plus chers.
 
Lire notre article :
> Un rapport du CSA détaille la persistance du sexisme dans les publicités télévisées
Sur Twitter, @PepiteSexiste relève au quotidien les "pépites" des spécialistes en marketing, et milite contre les stéréotypes et le sexisme ordinaire. Marion, la jeune femme derrière ce compte Twitter, présente à la présentation du rapport du HCE, a pris la parole pour dire ce qu'elle attendait de la société.
 
 
L'injure sexiste, un quotidien dans l'espace public
"Le sexisme est partout, encore trop toléré et insuffisamment condamné", explique le rapport. Il conduit les femmes à adopter des « stratégies d’évitement » dans les espaces publics et à modifier leurs comportements. Selon les chiffres du secrétariat à l’égalité femmes-hommes de 2014, 80% des femmes rencontrent du sexisme au travail, 100% d'entre elles sont harcelées dans les transports et seulement 2% des rues françaises portent des noms de femmes.
 
 
 
Retrouvez notre article :
>La Suisse n'échappe pas au sexisme ordinaire dans ses universités
 
Les injures sont différentes selon les âges sociaux. On passe de la figure de la "fille facile" à celle de "mère envahissante" puis à celle de la "vieille sorcière"
Keltoume Larchet, membre de l'Observatoire national de la délinquance
 
L'état des lieux présente les injures sexistes comme une "violence du quotidien peu condamnée". Avec l'aide de l'Observatoire national de la déliquance, le HCE dessine dans son rapport une "carte d'identité" de l'injure sexiste. "Les injures sont différentes selon les âges sociaux. On passe de la figure de la "fille facile" à celle de "mère envahissante" puis à celle de la "vieille sorcière", selon Keltoume Larchet, chargée d'études criminologiques au sein de l'Observatoire national de la délinquance. Dans 73% des cas, les personnes qui profèrent les injures sont des hommes, et 54% des injuriées sont des femmes. Les jeunes femmes sont les plus exposées ; la moitié des victimes est âgée de moins de 35 ans. Ces insultes sont lancées dans "tous les espaces du quotidien", dans la rue, au travail, sur le lieu d'études, comme dans le cadre privé.
 
 
 
La blague sexiste fait encore rire à la radio...
Si les noms d’oiseaux évoqués plus haut sont explicites, le sexisme peut aussi, souvent, se cacher dans les détails. Le HCE a passé au crible les matinales des radios les plus populaires et les résultats sont édifiants. 71% des chroniques humoristiques mobilisent des ressorts sexistes tels que des stéréotypes attribués aux femmes : hystériques, idiotes, fragiles…
France Inter, qui fait une plus grande place aux humoristes femmes sur son antenne, s’en sort mieux que ses consœurs avec 2 chroniques sur 10 qui utilisent le sexisme pour faire rire. Les chiffres s’élèvent à 8 sur 10 pour RTL et même jusqu’à 10 sur 10 pour Europe 1. Le traitement des femmes à l’antenne est également différent que celui appliqué aux hommes. Sur France Inter par exemple, Léa Salamé est appelée par son prénom seul alors que son co-animateur Nicolas Demorand à lui droit à son patronyme entier.
…et sur Internet
Internet n’est pas en reste et les vidéos des très populaires Youtubeurs Norman et Cyprien affichent des chiffres pires que ceux des matinales radios. Pas moins de 83% des vidéos visionnées par le HCE des deux humoristes contiennent du sexisme et l’injure sexiste y est présente dans deux de leurs sketches sur six. Comme pour les radios, les humoristes de la plateforme vidéo sont principalement des hommes. Les YouTubeuses, humoristes ou non, font régulièrement l’objet de commentaires et insultes sexistes et parfois même de campagne de harcèlement. Le rapport cite le cas de la vidéaste Marion Seclin, qui en 2016 avait reçu pas moins de 40 000 injures sexistes, menaces de viol ou de mort suite à la publication de deux vidéos sur le harcèlement de rue et le féminisme.
 
Sur le site blague.info, site de ce type le mieux référencé par Google, une blague sexiste par jour à été publiée entre le 6/11/17 et le 22/12/17.
 
 
Capture d'écran du site blague.info
Le HCE précise qu’il est difficile de relever le sexisme dans l’humour, entres autres parce que sa dénonciation est parfois vue comme un « manque de second degré » ou une «forme de censure ». 
 
L’humour sexiste n’est pas inoffensif. Il contribue à véhiculer des images négatives sur la place des femmes dans la société et à « renforcer les stéréotypes de sexe », « légitimer les inégalités et les violences sexistes et sexuelles », « consolider l’entre-soi ‘masculin’ et entretenir un climat d’hostilité entre femmes » et à « dévaloriser l’image que les femmes ont d’elles-mêmes », nous dit le rapport du HCE.
Du mieux dans les années à venir ?
Malgré les constatations alarmantes du Haut Conseil à l'Egalité, sa présidente, Danielle Bousquet, tient à relever les avancées de ces dernières années. "Il y a une mobilisation réelle depuis quelques mois puisqu'il ne se passe pas un jour sans qu'un acte sexiste ne soit dénoncé ou ne fasse le buzz sur les réseaux sociaux. C'est le signe que la tolérance au sexisme a baissé. Il faut amplifier cette mobilisation", affirme-t-elle. Elle rappelle néanmoins que "L'heure est plus que jamais au combat".
 
Retrouvez nos articles Terriennes :
> "Tu seras un homme mon fils" : une campagne pour éduquer les garçons contre le sexisme
> Emmanuelle Piquet, celle qui veut apprendre aux petites filles à agir contre le sexisme
> Eduquer les petits garçons - et les filles - pour lutter contre le sexisme
 
Mise à jour 18.01.2019 à 12:18

https://information.tv5monde.com/terriennes/sexisme-en-france-de-la-blague-l-injure-la-radio-ou-sur-internet-l-etat-des-lieux

Voir les commentaires

« L’habitat indigne rend malade, isole et tue »

20 Janvier 2019, 03:39am

Publié par hugo

« L’habitat indigne rend malade, isole et tue »
Il y aurait 600 000 logements indignes en France. Quatre associations réclament un plan national pour lutter contre ce fléau.
 
Cet article est en accès libre. Politis ne vit que par ses lecteurs, en kiosque, sur abonnement papier et internet, c’est la seule garantie d’une information véritablement indépendante. Pour rester fidèle à ses valeurs, votre journal a fait le choix de ne pas prendre de publicité sur son site internet. Ce choix a un coût, aussi, pour contribuer et soutenir notre indépendance, achetez Politis, abonnez-vous.
Q uand va-t-on se donner les moyens de lutter contre ce fléau majeur qu'est l'habitat indigne ?, a lancé Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé-Pierre, lors d'une conférence de presse tenue ce mercredi 9 janvier avec les représentants de l’association nationale des Compagnons bâtisseurs, du réseau Procivis et du mouvement Soliha. L'habitat indigne c'est 600 000 logements : pour moitié des locataires et pour moitié des propriétaires occupants. Des copropriétés dégradées, des logements pauvres en milieu rural… la palette est large mais ce qui manque surtout, c'est l'ambition sur le terrain, auprès des gens. L'accompagnement des ménages est déterminant ! » Après une entrevue avec le ministre du Logement Julien Denormandie, qui les a laissées perplexes, les quatre organisations ont décidé de demander au gouvernement d’« engager sans tarder un ambitieux plan national de lutte contre l’habitat indigne ».
Un électrochoc
« Le fait initiateur de ce plan c'est la catastrophe sans nom de Marseille, a déclaré Christophe Robert. Les responsabilités ne sont pas établies dans une telle affaire. C'est aussi pour cela que la fondation Abbé-Pierre a décidé de se porter partie civile dans cette affaire. C'est un acte politique. Nous voulons créer un électrochoc » L'action en justice n'est pas un mode d'action complètement nouveau pour la fondation qui s'est déjà portée partie civile dans des affaires contre des marchands de sommeil. Mais c'est un mode d'action récent et surtout inédit dans le cadre d'une plainte contre X pour homicide involontaire. « Notre objectif c'est surtout d'apporter des éléments sur l'habitat indigne et les chaînes de responsabilité aux avocats qui vont défendre les victimes », a expliqué Julia Faure, responsable de la mission « Taudis » à la fondation.
Selon la loi du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement, sont considérés comme habitats indignes les locaux ou installations utilisés aux fins d’habitation et impropres par nature à cet usage, ou exposant les habitants à des risques manifestes pouvant porter atteinte à leur sécurité ou à leur santé.
Quelque 1 900 personnes sont en attente de relogement à Marseille. « Le relogement n'est pas qu'une mission d'accès au bâti mais aussi à la citoyenneté », a rappelé Yannick Borde de Procivis, réclamant également un plus grand rôle de l'État. « Il faut que l'État soit outillé pour suivre les arrêtés d'insalubrité », a renchéri Christophe Robert. « L'insalubrité est un dossier compliqué. Il faut convaincre les propriétaires occupants. Trouver des solutions de travaux. Trouver des montages financiers... », a repris Yannick Borde. La loi Elan, qui présente des avancées significatives, s'est accompagnée de la suppression dans la loi de finances 2018 de l’allocation logement « accession », dite « allocation travaux », qui permettait de financer des travaux de réhabilitation pour les ménages très modestes. Un outil d'intervention fondamental pour ces associations qui réclament son rétablissement.
Éviter des « Marseille bis »
« La réalité de l'habitat indigne est une réalité silencieuse, a souligné Xavier de Lannoy du mouvement Soliha. Quartiers, propriétaires pauvres, locataires de logements dégradés : quand l'habitat indigne est le dernier refuge, on se tait. Et nous, associations, ne parlons pas assez. Il faut alerter !»
Si l'habitat indigne semble occuper une place nouvelle depuis l’effondrement des deux immeubles vétustes de la rue d’Aubagne à Marseille, « la politique de lutte contre l’habitat indigne diminue, et n’est pas à la mesure de la violence sociale », dénoncent les associations.
« On ne dit pas que rien ne se fait. On dit que l'insuffisance est dramatique. Or, il est possible de faire autrement ! », a insisté Christophe Robert en renvoyant à deux précédents sur lesquels le nouveau plan doit s'appuyer : la loi SRU relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU) du 13 décembre 2000 qui a imposé 20 % puis 25 % de logements sociaux. Et la loi du 10 juillet 2010 dite Grenelle 2 qui comporte un volet sur la précarité énergétique. « L’habitat indigne rend malade, isole et tue !, a insisté Christophe Robert. Il ne suffit plus de simplement faire évoluer la loi, il faut des moyens humains et financiers. Il faut fixer des objectifs et s'y tenir, sans quoi nous aurons des Marseille bis. »
Les quatre associations réclament ainsi que le gouvernement fixe un objectif de 60 000 logements indignes rénovés par an sur cinq ans, contre 13 000 par an à l’heure actuelle.De leur côté, les quatre organisations se sont engagées à parfaire le contenu du plan demandé, à moins d’un mois de la publication du 24e rapport sur l’état du mal-logement en France, que la fondation Abbé-Pierre rendra public le 1er février.

https://www.politis.fr/articles/2019/01/lhabitat-indigne-rend-malade-isole-et-tue-39829/

Voir les commentaires

Jean-Luc Mélenchon répond aux questions de Rémy Buisine (interview intégrale)

19 Janvier 2019, 04:53am

Publié par hugo

 Jean-Luc Mélenchon répond aux questions de Rémy Buisine (interview intégrale)
23 174 vues
 

1,6 k
 
63
 
Partager
 
Enregistrer
 
 
 
Brut
 
Ajoutée le 11 janv. 2019

Abonné 231 k
 
Entretien exclusif avec Jean-Luc Mélenchon réalisé le jeudi 10 janvier 2019. Gilets Jaunes, Marine Le Pen, Emmanuel Macron : il répond à vos questions et à celles de Rémy Buisine.
Catégorie
Actualités et politique
Moins

https://www.youtube.com/watch?v=pZvHEmyU2SA

Voir les commentaires

Christine Delphy (1/5) Se dire féministe

19 Janvier 2019, 04:06am

Publié par hugo

 Christine Delphy (1/5)
Se dire féministe
14/01/2019
Podcast  Exporter
Théoricienne et militante féministe historique, Christine Delphy a œuvré à la création du MLF, à l'introduction des concepts de genre, de patriarcat, de travail domestique, et ne cesse de rappeler l'importance des luttes et de la pensée féministe pour parvenir à un changement radical de société.
Christine Delphy• Crédits : Thomas Samson - AFP
Très tôt, Christine Delphy perçoit les inégalités dans la répartition du travail domestique entre son père et sa mère. Elle ne comprend pas non plus pourquoi les femmes « cirent les chaussures de leurs maris ». Rebelle, elle osera le dénoncer, mais commencera longtemps ses phrases par : 
Je ne suis pas féministe mais...
En 1962, elle part étudier trois ans aux États-Unis. Elle y découvre le racisme et participe à la lutte pour les droits civils. C'est aussi là-bas qu'elle sera victime de harcèlement sexuel de la part de son supérieur. Ce qui forgera chez elle l'envie profonde de créer, à son retour en France, un mouvement de femmes. 
Mais à cette époque-là, je n'osais pas le dire. On m'aurait pris pour une folle.
Pour prolonger...
Bio et bibliographie de Christine Delphy sur le site Je ne suis pas féministe, mais…, un site autour du documentaire réalisé par Sylvie Tissot sur Christine Delphy.
Blog de Christine Delphy
Site de la revue Nouvelles Questions Féministes fondée en 1981 par Simone de Beauvoir, Christine Delphy, Claude Hennequin et Emmanuèle de Lesseps.
De nombreux articles de Christine Delphy sont en ligne sur le site archives-ouvertes.fr.
Intervenants
Christine Delphy
chercheuse au CNRS

https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/christine-delphy-15-se-dire-feministe

Voir les commentaires

4 min La philosophie doit-elle nous rendre heureux ? ,

19 Janvier 2019, 04:04am

Publié par hugo

 Le Journal de la philo par Géraldine Mosna-Savoye
Du lundi au vendredi à 10h55
Réécouter La philosophie doit-elle nous rendre heureux ?
4 min
La philosophie doit-elle nous rendre heureux ?
07/09/2017
Podcast  Exporter
Deux essais qui lient philosophie et bonheur sont l’occasion de se poser à nouveau cette question.
La mélodie du bonheur, film de Robert Wise avec Julie Andrews• Crédits : COLLECTION CHRISTOPHEL © Robert Wise Productions / Argyle Enterprises - AFP
Parlons aujourd’hui de l’utilité de la philosophie, rien que cela. Car à voir les nombreux articles, essais, ou encore, interventions qui relèvent de cette discipline : c’est bien cette question qui s’impose : à quoi sert-elle ? Pourquoi y faire appel ? De quel secours est-elle ?
Certains diront à débrouiller le réel en soulevant les bonnes questions, sans savoir pourtant ce qu’est le réel ou une bonne question, d’autres répondront à rien, et ils auront sûrement raison, enfin, d’autres diront, à mieux vivre. Et c’est cette dernière possibilité qui nous intéresse aujourd’hui !
Mieux vivre, voire vivre bien, et même, pourquoi pas, atteindre le bonheur grâce à la philosophie, avec ces deux essais qui viennent tout juste de paraître : la réédition de Métaphysique du bonheur réel d’Alain Badiou aux éditions PUF, et la parution d’Un bonheur sans mesure de Laurence Devillairs, chez Albin Michel, où tout commence selon elle avec cette paradoxale injonction à être heureux…
A la fin des années 80, un célèbre club de vacances nous exhortait au « bonheur, si on veut ». « SI ON VEUT », ce n’était pas une nécessité, ce n’était pas obligé. Et telle est bien le paradoxe que Laurence Devillairs dégage, dès le début de son livre, avec ce slogan : pourquoi, depuis quand le bonheur, est-il devenu une obligation ?
A quoi bon un bonheur auquel on serait obligé, ou du moins, dont le désir serait bien réel, mais néanmoins provoqué et orienté ? A croire que ce désir de bonheur serait aujourd’hui plus fort que le bonheur lui-même…
Il y a donc une ironie de la philosophie à lire ces pages : quand on attend d’elle qu’elle nous conduise au bonheur, elle nous pousse donc à interroger ce désir même : pourquoi le vouloir ? Pourquoi le vouloir, vraiment, consciemment, et comment l’exercer, et sous quelle forme ?
Le désir de bonheur reste aussi chez le philosophe Alain Badiou inchangé… qui parlait à ce micro-même, en janvier 2015, de son vieux reste de platonisme… Mais plus que le désir de bonheur, c’est justement son exercice qui l’intéresse dans sa Métaphysique du bonheur réel : comment la métaphysique, d’ailleurs, l’exercice d’une pensée logique et la découverte, est le signe de cette béatitude, et même la béatitude, c’est bien ce que nous dit ici Badiou. Mieux que de mener au bonheur ou d’interroger le bonheur, et si la philosophie était donc elle-même le bonheur ?
Bibliographie
Métaphysique du bonheur réel
Alain Badiou
PUF, 2017
Un bonheur sans mesure
Laurence Devillairs
Albin Michel, 2017
À découvrir

https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-philo/la-philosophie-doit-elle-nous-rendre-heureux

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>