5 millions de Français seuls en 2016 : Alors on fait quoi pour les fêtes ?
par Roxanne D'Arco
"Frissons ensemble", par Michel Slomka // collectif des Gueux"Frissons ensemble", par Michel Slomka // collectif des Gueux
79
Le phénomène touche un grand nombre de personnes. Selon un rapport de la Fondation de France, cinq millions de personnes en France sont seules en 2016. La fin d’année est une période particulièrement difficile pour elles. C’est là qu’interviennent les réveillons solidaires… Kézako ?
Rires et applaudissements se font entendre. L’heure est à la fête en cette fin d’après-midi, le 21 décembre 2016. Un jongleur, chapeau sur la tête et veste à paillettes dorées fait son show avec deux ballons, sur une musique de fond. Il enchaîne ensuite avec des casquettes. Nous sommes à un réveillon solidaire ! Toutes les générations sont présentes. Les enfants sont partagés entre le spectacle et le stand de maquillage.
Joie et dépaysement pour petits et grands
"Frissons ensemble", par Michel Slomka // collectif des Gueux
« Frissons ensemble », par Michel Slomka // collectif des Gueux
Bienvenue à la journée « Frissons ensemble », dans les locaux du Jardin d’Alice, à Montreuil, à l’Est de Paris. Responsable de l’association, Sara, 34 ans, se réjouit encore de cette journée. « C’était super ! Ce qui est génial, c’est qu’on a le collectif des gueux avec nous. C’est une troupe de comédiens. Et puis le décor qu’on a pu faire grâce à eux, c’est vraiment bien ! » Il est vrai que le dépaysement est assuré. Au centre de la salle, un énorme arbre trône, donnant l’impression de se retrouver dans Alice au pays des Merveilles.
Parmi les adultes, certains ont gardé aussi un grain de folie et sont maquillés. Sur une table habillée d’une nappe rouge à pois blancs, on voit les restes d’un atelier cuisine. A l’honneur : les biscuits de Noël. Sapin, étoile ou ange, le choix est là ! Côté culinaire, et plus original, une autre table était consacrée à un atelier peinture sur crêpe. L’une des créations est exposée, sur laquelle une tête de dinosaure est dessinée avec du chocolat ! « C’est l’œuvre d’un Breton ! Il bluffe tout le monde à chaque fois », commente la jeune femme. On sent que l’ambiance est aux retrouvailles et au partage.
L'alliance entre le graphisme et le chocolat, à "Frissons ensemble". Crédit photo : Roxanne D'Arco
L’alliance entre le graphisme et le chocolat, à « Frissons ensemble ». Crédit photo : Roxanne D’Arco
« Il y a autant les bobo que les prolo montreuillois, et c’est très bien comme ça ! »
« Il y a les habitués, les gens qui habitent à trois mètres et réalisent qu’on est là à cette occasion. Ils sont un peu à l’affût d’événements comme ça. C’est sympa pour les enfants, c’est normal ! La solidarité se fait par ce type de rencontre, mais aussi par les discussions avec les personnes extérieures. Plein de gens issus de différents milieux sont venus », explique Sara avant d’ajouter : « Il y a autant les bobo que les prolo montreuillois, et c’est très bien comme ça ! »
Les grands-parents viennent avec leurs petits-enfants, avant d’être rejoints par les parents en fin de journée. Une manière de créer une mixité. D’ailleurs, c’est le but de la Fondation de France, qui aide financièrement à l’organisation de ces réveillons solidaires. « Notre demande, c’est que les associations impliquent des personnes en difficulté, notamment sur la conception de l’événement, que ce soit sur le choix des animations, le menu du repas, la collecte de cadeaux ou de nourriture… L’idée est de faire les choses ensemble ! C’est plus amusant et ça n’a pas du tout le même impact », explique Martine Bruère, experte solidarité nationale de la Fondation de France.
5 millions de personnes seules
"Frissons ensemble", par Michel Slomka // collectif des Gueux
« Frissons ensemble », par Michel Slomka // collectif des Gueux
Si l’aide aux personnes en difficulté est la priorité numéro un, l’objectif est aussi qu’elles puissent échanger. D’où l’importance de trouver des voisins, des commerçants, voire des élus lors de ces événements. D’après une étude publiée justement par la Fondation de France, cinq millions de personnes sont seules en 2016, soit un million de plus qu’en 2010. La période des fêtes de fin d’année est, pour beaucoup, très compliquée à vivre. « C’est le pire moment. J’étais un moment sur une plateforme téléphonique… Tellement de personnes appelaient. Certaines se font même hospitalisées pour ne pas être seules à cette période… », explique Martine Bruère.
L’association estime qu’une soirée ne change pas grand-chose et cherche à inscrire ces initiatives dans la durée, avec pourquoi pas d’autres temps forts durant l’année. « Ce qu’on veut, c’est sortir du « simplement » caritatif. Ce volet a sa raison d’être, mais nous voulions déjà aller plus loin et créer du lien ! D’où notre volonté à ce que les bénéficiaires participent », estime l’experte solidarité nationale. Pour Sara, du Jardin d’Alice, « la Fondation de France fait en sorte que les gens aient un vrai Noël, on est dans une autre forme de « charité ». On est là pour mettre le paquet, et pas se contenter de coller des gommettes ». De l’énergie bien dépensée, même si la jeune femme avoue en riant : « les enfants m’ont tuée ».
5 millions de Français seuls en 2016 : Alors on fait quoi pour les fêtes ?
par Roxanne D'Arco
"Frissons ensemble", par Michel Slomka // collectif des Gueux"Frissons ensemble", par Michel Slomka // collectif des Gueux
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Le phénomène touche un grand nombre de personnes. Selon un rapport de la Fondation de France, cinq millions de personnes en France sont seules en 2016. La fin d’année est une période particulièrement difficile pour elles. C’est là qu’interviennent les réveillons solidaires… Kézako ?
Rires et applaudissements se font entendre. L’heure est à la fête en cette fin d’après-midi, le 21 décembre 2016. Un jongleur, chapeau sur la tête et veste à paillettes dorées fait son show avec deux ballons, sur une musique de fond. Il enchaîne ensuite avec des casquettes. Nous sommes à un réveillon solidaire ! Toutes les générations sont présentes. Les enfants sont partagés entre le spectacle et le stand de maquillage.
Joie et dépaysement pour petits et grands
"Frissons ensemble", par Michel Slomka // collectif des Gueux
« Frissons ensemble », par Michel Slomka // collectif des Gueux
Bienvenue à la journée « Frissons ensemble », dans les locaux du Jardin d’Alice, à Montreuil, à l’Est de Paris. Responsable de l’association, Sara, 34 ans, se réjouit encore de cette journée. « C’était super ! Ce qui est génial, c’est qu’on a le collectif des gueux avec nous. C’est une troupe de comédiens. Et puis le décor qu’on a pu faire grâce à eux, c’est vraiment bien ! » Il est vrai que le dépaysement est assuré. Au centre de la salle, un énorme arbre trône, donnant l’impression de se retrouver dans Alice au pays des Merveilles.
Parmi les adultes, certains ont gardé aussi un grain de folie et sont maquillés. Sur une table habillée d’une nappe rouge à pois blancs, on voit les restes d’un atelier cuisine. A l’honneur : les biscuits de Noël. Sapin, étoile ou ange, le choix est là ! Côté culinaire, et plus original, une autre table était consacrée à un atelier peinture sur crêpe. L’une des créations est exposée, sur laquelle une tête de dinosaure est dessinée avec du chocolat ! « C’est l’œuvre d’un Breton ! Il bluffe tout le monde à chaque fois », commente la jeune femme. On sent que l’ambiance est aux retrouvailles et au partage.
L'alliance entre le graphisme et le chocolat, à "Frissons ensemble". Crédit photo : Roxanne D'Arco
L’alliance entre le graphisme et le chocolat, à « Frissons ensemble ». Crédit photo : Roxanne D’Arco
« Il y a autant les bobo que les prolo montreuillois, et c’est très bien comme ça ! »
« Il y a les habitués, les gens qui habitent à trois mètres et réalisent qu’on est là à cette occasion. Ils sont un peu à l’affût d’événements comme ça. C’est sympa pour les enfants, c’est normal ! La solidarité se fait par ce type de rencontre, mais aussi par les discussions avec les personnes extérieures. Plein de gens issus de différents milieux sont venus », explique Sara avant d’ajouter : « Il y a autant les bobo que les prolo montreuillois, et c’est très bien comme ça ! »
Les grands-parents viennent avec leurs petits-enfants, avant d’être rejoints par les parents en fin de journée. Une manière de créer une mixité. D’ailleurs, c’est le but de la Fondation de France, qui aide financièrement à l’organisation de ces réveillons solidaires. « Notre demande, c’est que les associations impliquent des personnes en difficulté, notamment sur la conception de l’événement, que ce soit sur le choix des animations, le menu du repas, la collecte de cadeaux ou de nourriture… L’idée est de faire les choses ensemble ! C’est plus amusant et ça n’a pas du tout le même impact », explique Martine Bruère, experte solidarité nationale de la Fondation de France.
5 millions de personnes seules
"Frissons ensemble", par Michel Slomka // collectif des Gueux
« Frissons ensemble », par Michel Slomka // collectif des Gueux
Si l’aide aux personnes en difficulté est la priorité numéro un, l’objectif est aussi qu’elles puissent échanger. D’où l’importance de trouver des voisins, des commerçants, voire des élus lors de ces événements. D’après une étude publiée justement par la Fondation de France, cinq millions de personnes sont seules en 2016, soit un million de plus qu’en 2010. La période des fêtes de fin d’année est, pour beaucoup, très compliquée à vivre. « C’est le pire moment. J’étais un moment sur une plateforme téléphonique… Tellement de personnes appelaient. Certaines se font même hospitalisées pour ne pas être seules à cette période… », explique Martine Bruère.
L’association estime qu’une soirée ne change pas grand-chose et cherche à inscrire ces initiatives dans la durée, avec pourquoi pas d’autres temps forts durant l’année. « Ce qu’on veut, c’est sortir du « simplement » caritatif. Ce volet a sa raison d’être, mais nous voulions déjà aller plus loin et créer du lien ! D’où notre volonté à ce que les bénéficiaires participent », estime l’experte solidarité nationale. Pour Sara, du Jardin d’Alice, « la Fondation de France fait en sorte que les gens aient un vrai Noël, on est dans une autre forme de « charité ». On est là pour mettre le paquet, et pas se contenter de coller des gommettes ». De l’énergie bien dépensée, même si la jeune femme avoue en riant : « les enfants m’ont tuée ».
http://www.respectmag.com/24736-5-millions-francais-seuls-2016-fetes-fondation