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Le Défenseur des droits plaide pour une adaptation de l’école aux élèves handicapés,handicap,societe

19 Avril 2019, 03:27am

Publié par hugo

 
Pour Jacques Toubon, encore trop d'enfants ne sont pas scolarisés ou seulement à temps partiel.
Le Défenseur des droits plaide pour une adaptation de l’école aux élèves handicapés
Sophie Massieu il y a 3 jours Éducation 3 Commentaires
Lire aussi
Les enfants handicapés ne sont pas de mauvais élèves
Les rapporteurs de la commission d’enquête sur l’école inclusive ont auditionné Jacques Toubon. Dans le rapport que le Défenseur des droits leur a remis le 10 avril, il préconise, notamment, des aménagements raisonnables et des mesures pour réduire les inégalités territoriales.
Aujourd’hui, l’accompagnement est devenu une « réponse universelle ». Mais il conviendrait que l’école s’adapte, en formant les enseignants ou en adaptant la scolarité notamment, aux besoins des enfants en situation de handicap. Ceci plutôt que de leur demander, à eux, de faire le chemin.
Autre recommandation : veiller à l’adaptation des examens, notamment pour les enfants atteints de troubles du neurodéveloppement, auxquels cela est encore trop souvent refusé. Prévoir des aménagements raisonnables pour permettre à tous de participer aux activités et sorties extrascolaires ou veiller à réduire les inégalités territoriales. Les communes sont en effet en charge du paiement des accompagnements lors de ces sorties.
Voilà quelques-unes des recommandations du rapport de Jacques Toubon, remis le 10 avril dernier, à la commission d’enquête sur l’école inclusive. Chiffres à l’appui, il y observe que la loi du 11 février 2005 a donné une « véritable impulsion » à la scolarisation en milieu ordinaire.
Ainsi, le nombre d’élèves handicapés scolarisés dans ces établissements est-il passé de 151 500 en 2005 à 340 000 en 2017.
Des milliers d’enfants encore sans solution
Mais il note aussi que des milliers d’enfants se trouvent encore sans solution ou ne vont à l’école qu’à temps partiel. Il identifie donc de trop nombreux freins : le manque de formation des enseignants, les difficultés de recrutement des accompagnants d’élèves en situation de handicap (Aesh)…
Résultat ? Comme il le relève, 18,4 % des plus de 3 000 saisines annuelles adressées à son institution autour des droits de l’enfant concernent des jeunes en situation de handicap.
Pour changer la donne, selon le Défenseur des droits, un meilleur traitement des besoins de ces élèves sera réalisé dès lors que la fine connaissance statistique de la scolarisation sera rendue possible. Il en appelle pour cela à la création d’un dispositif national de centralisation et d’exploitation d’indicateurs, d’études et de recherches, de statistiques… sur les besoins de ces enfants.

https://www.faire-face.fr/2019/04/16/defenseur-droits-ecole-eleves-handicap/

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La cantine à 1 euro, une mesure « petit bras »

10 Avril 2019, 04:21am

Publié par hugo

 
Pour Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE : « C’est quand même curieux que l’État fasse moins bien que ce qui existe déjà ! » S. Ortola/Réa
La cantine à 1 euro, une mesure « petit bras »
Mardi, 9 Avril, 2019
La secrétaire d’État a annoncé, dimanche, la mise en place de repas à 1 euro dans 10 000 communes et de petits déjeuners gratuits.
La secrétaire d’État auprès de la ministre de la Santé, Christelle Dubos, a annoncé dimanche le lancement des petits déjeuners gratuits pour les élèves des quartiers défavorisés dans huit académies à partir du 17 avril, avant leur généralisation en septembre. Parallèlement, « la cantine à 1 euro » sera lancée « d’ici à fin avril ». « Les communes qui s’engagent recevront une aide de l’État de 2 euros par repas, sachant qu’il coûte en moyenne 4,50 euros. Ça concernera jusqu’à 10 000 communes », précise la secrétaire d’État dans une interview au Journal du dimanche (JDD).
Les petits déjeuners gratuits seront mis en place dans 8 académies tests (dont Amiens, Toulouse et Montpellier), à partir du 17 avril, puis à partir de septembre sur tout le territoire, a précisé Christelle Dubos, pour qui il s’agit d’une « mesure de bon sens qui s’attaque aux racines des inégalités » : « Dans les zones défavorisées, un enfant sur dix arrive en classe le ventre vide. Il n’a donc pas les mêmes chances d’apprentissage qu’un camarade qui a le ventre plein. »
Mais pour Rodrigo Arenas, coprésident de la fédération des parents d’élève FCPE, « ne pas prendre de petit déjeuner n’est pas l’apanage des pauvres, certains enfants n’ont pas faim au réveil », et pour les autres, « l’Anses (Agence nationale de la sécurité sanitaire et de l’alimentation – NDLR) a montré que les collations, dès lors que les enfants ont déjà pris un petit déjeuner à la maison, favorisent les risques d’obésité ».
Quant à la cantine à 1 euro, Rodrigo Arenas cingle une mesure « petit bras » : « Plein de villes ont mis en place des tarifs en dessous de 1 euro, c’est quand même curieux que l’État fasse moins bien que ce qui existe déjà ! »
Après l’annonce de cette mesure gouvernementale, dimanche, de nombreux élus de gauche ont souligné sur Twitter avoir déjà mis en place des bas tarifs dans les cantines scolaires. À Paris, « dans les 20 arrondissements, le premier tarif du repas pris à la cantine s’élève à 0,13 euro », a précisé le maire adjoint chargé de l’éducation, Patrick Bloche. À Clermont-Ferrand, « 27 % des enfants déjeunent pour 50 centimes et 40 % des familles paient 1 euro ou moins par repas », selon son maire, le socialiste Olivier Bianchi. À Lille, « depuis 2008, nous avons divisé par deux les tarifs et, aujourd’hui, plus de 25 % des enfants paient au maximum 50 centimes, et 45 % d’entre eux déjeunent à 1 euro ou moins ! » a rappelé Martine Aubry.
« Il ne faudrait pas que certaines communes s’emparent de cette mesure pour augmenter leurs tarifs… » s’inquiète aussi le coprésident de la FCPE.

https://www.humanite.fr/la-cantine-1-euro-une-mesure-petit-bras-670537

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Lutte contre la pauvreté. Petit-déjeuner gratuit et cantine à 1 euro testés dès ce mois-ci,

10 Avril 2019, 04:09am

Publié par hugo

 Lutte contre la pauvreté. Petit-déjeuner gratuit et cantine à 1 euro testés dès ce mois-ci
La secrétaire d'État auprès de la ministre de la Santé, Christelle Dubos à l"Assemblée nationale, le 12 mars 2019. | LIONEL BONAVENTURE / AFP
Ouest-France
Modifié le 07/04/2019 à 12h04
Publié le 07/04/2019 à 09h42
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La secrétaire d’État auprès de la ministre de la Santé, Christelle Dubos, a annoncé ce dimanche le lancement de la cantine à un euro avant la fin avril et, à partir du 17, les petits-déjeuners gratuits dans huit académies test.
« Dès ce mois-ci, nous lançons avec Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Éducation) la cantine à 1 euro ». Dans une interview au Journal du dimanche, publiée ce matin, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Santé, Christelle Dubos a officialisé l’idée de la cantine à un euro avant la fin avril ; à partir du 17 de ce mois, les petits-déjeuners seront gratuits dans huit académies test, avant leur généralisation en septembre.
« Les communes qui s’engagent recevront une aide de l’État de 2 euros par repas, sachant qu’il coûte en moyenne 4,50 euros. Ça concernera jusqu’à 10 000 communes », précise-t-elle.
Amiens, Toulouse, Montpellier
À propos de petits-déjeuners gratuits, promis dans le cadre d’un plan annoncé par Emmanuel Macron en septembre, la secrétaire d’État détaille également le calendrier : « Le 17 avril, avec Jean-Michel Blanquer, nous annoncerons leur mise en place dans huit académies test : Amiens, Toulouse, Montpellier... Puis, en septembre, sur tout le territoire ».
« Dans les zones défavorisées, un enfant sur dix arrive en classe le ventre vide. Il n’a donc pas les mêmes chances d’apprentissage qu’un camarade qui a le ventre plein. Mettre en place le petit-déjeuner à l’école, c’est une mesure de bon sens qui s’attaque aux racines des inégalités », commente Mme Dubos.
Un plan de 8,5 milliards d’euros
En septembre, le président de la République avait annoncé la « stratégie nationale » de lutte contre la pauvreté, doté de 8,5 milliards d’euros.
Parmi les mesures promises, la cantine à un euro, le petit-déjeuner gratuit, mais aussi le revenu universel d’activité (RUA) qui fusionnera « le plus grand nombre possible de prestations », du RSA aux aides au logement, et dont « l’État sera entièrement responsable », avait-il dit.
« Une concertation citoyenne et institutionnelle sera organisée début mai et posera toutes les questions : faut-il intégrer au RUA l’allocation spécifique de solidarité, l’allocation adulte handicapé, le minimum vieillesse, un dispositif pour les moins de 25 ans ? », annonce encore Mme Dubos.

https://www.ouest-france.fr/economie/social/lutte-contre-la-pauvrete-cantine-un-euro-lancee-le-12-avril-petit-dejeuner-gratuit-teste-le-17-avril-6298979

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Charge mentale : comment mieux répartir les tâches ménagères dans son foyer,articles femmes hommes,

4 Avril 2019, 03:56am

Publié par hugo

Charge mentale : comment mieux répartir les tâches ménagères dans son foyer
ÉCLAIRAGE - La charge mentale n'est pas une problématique féminine mais de couple. Comment répartir les tâches à égalité dans son foyer ? En passant à l'action à deux.
Répartir les tâches ménagères ou comment en finir avec la charge mentale ?
Crédit : iStock / Getty Images Plus
 
Arièle Bonte 
Journaliste
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publié le 03/04/2019 à 13:11
Comment se débarrasser de la charge mentale ? Comment répartir les tâches domestiques dans son foyer ? En France, ce travail ingrat, invisibilisé et peu valorisé par la société reste à grande majorité effectué par les femmes (dans les couples hétérosexuels). Quand elles ne s'occupent pas de faire les courses ou de cuisiner, ce sont elles qui supervisent les opérations, comme si elles étaient les garantes du bon fonctionnement du foyer. Leurs compagnons préfèrent alors attendre qu'on leur dise quoi faire plutôt que de prendre toute initiative ou leur responsabilité.
Depuis une poignée d'années, le discours autour de la charge mentale s'invitent dans nos domiciles, permettant ainsi de nous faire réfléchir à comment les tâches se répartissent entre les couples et qui entre les deux assure le bon fonctionnement de la maison. La BD Un autre regard de Emma a par exemple participé à sensibiliser le grand public sur ces questions ainsi que le livre de Titou Lecoq, Libérées : Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale.
Maintenant, comment mieux répartir les tâches domestiques dans son foyer ? Comment faire en sorte que les hommes comme les femmes prennent en main les décisions ? Comment permettre aux femmes de s'émanciper de ce travail et de ce fardeau psychologique ?
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égalité hommes-femmes
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Répartir les tâches ménagères dans son couple : le secret du bonheur ?
Crédit : iStock / Getty Images Plus
 
Engager la conversation
Pour le faire, il est indispensable de faire le charge mentale une problématique de couple et non pas une problématique féminine. Non, la charge mentale ne va pas disparaître avec quelques techniques de respiration, une séance de sophrologie ou une meilleure organisation de votre quotidien. La solution ne peut pas venir uniquement de votre passage à l'action mais bien de celui de vous comme de votre partenaire.
On reconnaît que devoir sensibiliser sa moitié à la charge mentale est déjà, en soit, une charge mentale. Malheureusement, comme ce sujet touche plus négativement les femmes que les hommes (à moins que vous soyez dans une relation avec une autre femme), ce sont plus naturellement ces dernières qui s'empareront du sujet pour établir la parité dans leur foyer.
Comment faire ? Engagez une conversation avec votre partenaire, demandez lui de lire des articles sur le sujet, expliquez lui le poids de la charge mentale dans votre quotidien, listez tout ce que vous faites au quotidien en plus de cela et impliquez le au maximum dans la discussion.
Après la discussion, passez à l'action
Crédit : iStock / Getty Images Plus
 
Mettre en place un plan d'action
Passée la discussion, n'allez pas croire que les comportements vont changer du jour au lendemain. Qu'il s'agisse d'ailleurs des vôtres comme de ceux de la personne qui ne subit pas la charge mentale et/ou qui en fait moins que vous côté tâches ménagères.
Comment procéder ? Prenez d'abord conscience de l'implication réelle de vous et de votre partenaire dans toutes ces tâches. Sur une semaine ou un mois par exemple, faîtes une liste de toutes les actions que vous accomplissez au quotidien. L'idée nous a été soufflée par la youtubeuse Loupche qui a fait cela avec son compagnon et le raconte dans le début de cette vidéo publiée fin mars.
 
Weekly Vlog - Organisation, Cuisine, Admin, Fun ¿
L'objectif : prendre conscience de ce que fait l'autre et ne pas invisibiliser son travail. À long terme, après avoir constaté (ou non) des disparités, le couple prévoit de mieux se répartir les tâches selon ses propres normes.
À vous encore d'échanger ensemble sur ce que vous souhaitez et tolérez. Pour aller encore plus loin, l'application Maydée, en cours de développement, pourra bientôt vous aider. En plus de comptabiliser le temps que vous et votre partenaire passé à faire des tâches ménagères (ménage, courses, cuisine, vaisselle, lessive, soins apportés aux enfants, jeux avec les enfants, trajets effectués avec les enfants, gestion administrative, jardinage et enfin la gestion du foyer ou "charge mentale"), l'application vous proposera de mettre en place de véritables actions pour atteindre vos objectifs, le tout de façon ludique en encourageant le dialogue avec son partenaire.
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 https://www.rtl.fr/girls/identites/charge-mentale-comment-mieux-repartir-les-taches-menageres-dans-son-foyer-7797348730
 

pour  moi  j ai une reponse  simple qaund l un fait  la  vaisselle  ou la  baignoire l autre  fait l aspirateur et les courses   ensembles  , 

POUR FAIRES  DES ECONOMIES UTILISER   DU VINAIGRES  BLANCES POUR LAVER LE  SOL   VOUS LE MELANGER AVEC DE L EAU ET   UTILISER AUSSI DU BICARBONATES   DE SOUDES POYR LAVER  TTHERMOS  ET  DEBOUCHER  LA BAIGNOIRE 

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"Depuis sa mort, je ne suis plus le même",societe,

1 Avril 2019, 18:49pm

Publié par hugo

"Depuis sa mort, je ne suis plus le même"

Il y a un avant et un après le deuil. L'épreuve de la perte modifie la relation à soi, aux autres et au monde. Les lecteurs du Monde.fr témoignent de leur expérience.
Publié le 30 octobre 2012 à 13h48 - Mis à jour le 30 octobre 2012 à 15h43
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Il y a un avant et un après le deuil. L'épreuve de la perte modifie la relation à soi, aux autres et au monde. Elle aiguise aussi la conscience de notre propre mortalité et nous invite aussi à vivre pleinement l'instant présent. Les lecteurs du Monde.fr témoignent de leur expérience.
 
Comment faire le deuil d'un être cher ? REUTERS/YIORGOS KARAHALIS
Un sentiment d'injustice, par Catherine, 54 ans
J'ai perdu ma mère, il y a un mois, d'un cancer fulgurant et douloureux. Fille unique, j'ai vécu sa maladie et son décès avec douleur et une grande colère... un sentiment d'injustice. Elle était en parfaite et santé et tout d'un coup... il a fallu se préparer à une séparation définitive. Elle avait peur de la maladie et de la mort. Je me sens seule au monde et en même temps différente. J'ai la chance d'être entourée de l'amour de mon mari et de mes trois filles que je veux essayer de préserver de mon chagrin, mais c'est difficile de cacher à ses proches son désespoir. Mon travail m'aide également à "penser à autre chose". Par moment, je crois avoir refait surface et puis un souvenir, un objet me rappelle ma mère et je pleure... mes amis et ma famille me disent "courage tu vas en avoir pour un moment à remonter la pente mais le temps t'aidera non pas à oublier mais à diminuer ta peine".
"Etre apaisé ne signifie pas oublier", par Véronique, 49 ans
J'ai perdu mon mari âgé de 40 ans d'un cancer de la peau. Il a été foudroyé par cette maladie en trois semaines, c'était brutal. Pendant deux ans, je n'ai fait que pleurer jour et nuit et n'avais plus de goût à rien. Je suppose que j'étais en dépression. J'ai tenté de voir un psychiatre qui m'accusait de ne pas réussir à surmonter cette épreuve. Au bout de quelques mois, j'ai abandonné mon psy et me suis tournée seule vers le bouddhisme. Les lectures sur le bouddhisme m'ont apaisée. J'ai appris qu'il ne fallait pas lutter contre son chagrin et pleurer tout ce qu'on avait à pleurer alors qu'en Occident, on vous dit de "fonctionner" malgré tout. Ce deuil m'a complètement transformée dans le sens où je veux profiter de la vie ici et maintenant et je ne fais plus trop de projets à long terme. Etre "apaisé" ne signifie pas "oublier", les gens qu'on aime, on les aime même morts, mais, nous, les vivants il faut bien vivre sans eux et avec le temps et beaucoup de lecture sur le bouddhisme, on arrive à trouver la paix. Avec le temps, on souffre moins mais on n'aime pas moins pour autant la personne décédée et c'est rassurant de le savoir. Il suffit de regarder une photo pour avoir les larmes qui montent aux yeux. Donc il ne faut pas avoir peur "d'oublier" notre être cher, car on n'oublie pas, mais on peut laisser faire le temps et vivre sa vie dans la sérénité et accepter les nouvelles choses qui se présentent obligatoirement. La vie continue. Le bouddhisme est le seul moyen que j'ai trouvé.
Réapprendre à vivre, par Véronique, 56 ans
Comment vivre ou plutôt survivre après le décès d'un conjoint : père de vos enfants, mari attentionné ? Mort prématurément (41 ans) et subitement, il nous a laissé : ses deux enfants âgés de 12 ans et 16 ans et sa femme, 43 ans, il y a de cela 12 ans. Je n'ai pas eu le temps les premiers mois de me rendre compte de l'énorme vide affectif tant il y a de paperasses à faire... Beaucoup de monde autour de vous et puis vous vous retrouvez seule et seuls. Les enfants veulent vous protéger et gardent en eux leur chagrin. C'est grâce à eux que j'ai continué : ils ne méritaient pas un tel cataclysme dans leur vie. Il a fallu réapprendre à vivre à 3 au lieu de 4 : sortir, aller en vacances, s'occuper de leur parcours scolaire. Nous sommes restés dans notre appartement deux ans sans rien toucher : nous voulions arrêter le temps au 21 juin 2001, cela nous semblait impossible de faire autrement. En même temps, je me rendais une fois par semaine chez une psychologue. J'avais et j'ai toujours d'ailleurs besoin d'en parler. Et puis j'ai voulu me rapprocher de ma famille dans le sud de la France et il a fallu déménager. Cela nous a demandé un gros effort : bienfaiteur pour moi ; beaucoup moins pour mes enfants... La blessure est toujours présente mais la douleur s'est apaisée. Les mots ne suffisent pas toujours à décrire l'injustice (pourquoi lui et nous ?), le manque de la présence et le son de sa voix, tous les moments importants de la vie (les baccalauréats des enfants, le permis ...) La vie est un combat.
Le sentiment d'être amputé(e), par Alice, 30 ans
Un claquement de doigt et ma vie a basculé. Pour l'éternité. Mon frère est décédé à 22 ans. J'en avais 21. Les mots sont clairs mais leur sens est tellement atroce qu'il m'a fallu des jours, voire des années pour que ma tête comprenne leur signification. J'ai commencé par dormir nuit et jour, sans cesse. Il paraît que le choc psychologique est parfois tellement important que le corps compense en se mettant en veille. Après, viennent toutes les étapes du deuil décrites partout. Ce qu'on ne dit pas, c'est le sentiment d'être amputé, toujours présent, même s'il est amoindri, presque dix ans après. Avec le temps, vient l'acceptation de la mort de mon frère, la douleur de son absence s'estompe mais... les conséquences restent douloureuses. J'aimerais tant avoir quelqu'un pour échanger des idées sur les cadeaux de Noël des parents, être tata... Avant, j'avais un frère et des parents qui vivaient bien. La mort crée une spirale. Maintenant je suis fille unique avec des parents séparés avec des problèmes financiers. Lequel de mes deux parents dois-je laisser seul à Noël avec le fantôme de son fils ? Avant je voulais faire carrière, aujourd'hui je profite de ceux que j'aime. Mais avant j'étais une "petite conne", la vie m'a donné une claque et m'a rendue plus humble et attentive aux autres. L'horreur peut vous rendre moins égoïste, mais il faut du temps. J'ai mis plus de six ans avant d'accepter de me rouvrir aux autres, j'avais trop peur de perdre ceux à qui je m'attachais.
La mort a changé mon rapport au monde, par Jérôme, 53 ans
Le 19 octobre 2012 marquera le 25e anniversaire de la mort de ma mère. J'avais 28 ans lorqu'elle est décédée à 54 ans d'un cancer. Dans un an, j'atteindrai l'âge qu'elle avait lorsqu'elle est morte. Surmonte-t-on la perte d'une mère, disparue trop jeune, qui n'a pas vu grandir ses petits-enfants ? Sincèrement, je n'en sais rien. Bien sur le temps atténue la douleur de l'absence, d'autres décès proches se sont produits, la vie a passé, finalement. Mais cette mort brutale et prématurée, oui, a changé mon rapport au monde, à la vie, même, je le crois. Elle m'a appris, avec violence, que notre existence est très relative, qu'il n'y a pas de hiérarchie ni de logique, sinon celle du destin de chacun. Je me méfie des notions telles que "surmonter", faire un "travail" de deuil. Pour ma part, j'ai appris à vivre avec cette conscience que la vie et la mort coexistent en permanence. Aujourd'hui, j'ai un regard serein sur la mort, et sans avoir des sentiments religieux particulièrement développés, j'ai l'absolue conviction que nous continuons à vivre après notre mort, sous une autre forme, dans une autre dimension, mais aussi dans la mémoire de ceux qui restent. Le souvenir que je garde de toi, maman, est mon ultime consolation.
Convalescente, par Estelle, 43 ans
J'ai récemment perdu mes deux parents : cancer très rapide pour l'un, alors que je m'apprêtais à prendre un congé pour maladie d'un proche, accident pour l'autre, quatre mois plus tard. J'ai été abasourdie, ayant totalement perdu mon environnement mental habituel, mes repères. Les pertes de mémoire courtes, les angoisses, le ressassement, sont devenus permanents. Cela a entraîné des problèmes relationnels avec mon conjoint qui ne me connaissait pas aussi déprimée. Je refuse toujours son aide par peur qu'il voit à quel point je suis fragilisée par ces décès et qu'il décide de me quitter. Je me suis retrouvée mentalement incapable de faire mon travail, où je m'occupe d'un public exigeant. Heureusement, je suis dans la fonction publique et n'ai pas été licenciée. Je suis toujours en congé maladie, un an après. Je suis en convalescence, mais ai besoin d'aide : psychanalyse, psychothérapie, médicaments. Le deuil s'effectue pour moi dans l'isolement, le silence, la lenteur, afin de pouvoir penser à mes parents, à ce qui a eu lieu dans le passé lointain ou récent, à la possibilité de l'impensable. Je ne peux pas sortir pour faire autre chose que des tâches quotidiennes. J'ai besoin de temps et de réflexion, de ma famille, de sécurité matérielle et affective. La présence de mes proches m'est indispensable. La réaction de certains proches a été très étonnante. Le besoin d'aide que j'ai exprimé a pu entraîner des rapports de domination, d'agressivité, ou un éloignement.
Ne pas passer à côté de la vie, par Louise, 35 ans
Une mère, quel que soit l'état de la relation entretenue avec elle, reste incontestablement un être cher. La mienne nous a quitté il y a maintenant dix ans, un mois avant la naissance de mon premier fils, grossesse décidée pendant la maladie afin qu'ils puissent se rencontrer. Comme le faisait remarquer mon enfant dernièrement, j'ai donc perdu ma mère alors que je donnais la vie à un être très précieux. Le fait qu'elle soit partie à 46 ans (j'en avais 26) a donné à ma vie un caractère d'urgence. Depuis, je vis à deux cent pour cent, ne voulant rien manquer, habitée par la pensée que la mort peut arriver à chaque instant. D'une certaine façon, et puisque notre relation était conflictuelle depuis mon adolescence, je pense que d'avoir perdu ma mère si tôt peut être considéré comme une chance ; car cet événement m'a appris à profiter pleinement de ma propre vie, plutôt que de continuer à passer à côté. J'ai conscience que ce que je dis là peut être difficile à entendre, mais l'expérience de la perte d'un proche ne laisse pas indemne, et sort la mort de la vision abstraite que l'on en avait enfant. J'ai éprouvé à la fois grande tristesse et soulagement que cela s'arrête enfin après une longue maladie. Dix ans après, mes sentiments à l'égard de ma mère sont toujours conflictuels. Je l'aime évidemment, sans pourtant avoir vraiment su quelle femme elle était, et j'ai de la colère pour elle, pour cette même raison. Aujourd'hui, je règle encore mes comptes avec ce qu'elle m'a transmis.
Mettre son chagrin en sommeil, par Sabine, 43 ans
Mon père est décédé en 2006 des suites d'un cancer du côlon. Sa mort a d'abord été un soulagement (il ne souffrait plus et je ne me sentais plus impuissante à le soulager). Même si on communiquait peu, j'avais pu lui dire que je l'aimais, je ne me sentais donc pas coupable. Peu après, il y a eu les crises de larmes chaque fois que je prenais conscience qu'il n'était plus là et ne le serait plus jamais. Puis, j'ai mis mon chagrin en sommeil parce qu'il fallait être forte pour notre mère. C'est à cette période que je ne le "trouvais" pas quand j'allais au cimetière... Puis j'ai décidé de faire mon arbre généalogique, en partie pour comprendre son parcours et celui de son père entouré d'un sombre secret de famille. Déterrer ce secret m'a permis de mieux comprendre leur histoire et je crois que grâce à cette démarche, j'ai pu faire le deuil du père dont j'avais rêvé toute ma vie et du même coup, j'ai réhabilité le mien ! J'ai compris qui il était et pourquoi il était. Aujourd'hui, quand je pense à lui, je suis sereine. Et encore plus qu'avant, je m'interdis de porter un jugement hâtif sur l'autre en général. En tout cas, j'essaie.
Une petite flamme s'est éteinte avec eux, par Charlotte, 49 ans
Cette année-là, j'ai perdu ma mère et mon frère. J'étais près d'eux quelques heures avant leur départ mais je savais depuis le début de leur maladie respective qu'ils allaient mourir. Le chagrin n'en était pas moins fort et malgré l'évidence de leur mort, devant leurs corps froids, d'où toute vie s'était échappée mais que je tenais et serrais et embrassais, et depuis lors, je ne peux encore y croire. J'ai pleuré chaque jour durant la première année, des sanglots imprévisibles et irrépressibles. Je pleure moins aujourd'hui que deux années se sont écoulées mais je reste encore stupéfaite lorsque, croyant pouvoir leur téléphoner, je me souviens qu'ils ne sont plus là. Ils me manquent et parfois je rêve d'eux. Mais je ne suis plus la même, à la fois plus forte mais consciente que tout peut s'arrêter. Aussi suis-je plus gentille et plus tolérante avec les autres, surtout mes filles. Et les choses me semblent moins graves, moins dramatiques qu'avant. Cependant, une petite flamme s'est éteinte en moi, comme si j'étais un peu morte avec eux.

https://www.lemonde.fr/vous/article/2012/10/30/depuis-sa-mort-je-ne-suis-plus-le-meme_1781205_3238.html
 
 

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Le Havre : la qualité de "personne investie d'un mandat public" constitue "une circonstance aggravante du harcèlement sexuel",femmes,violence,

28 Mars 2019, 08:00am

Publié par hugo

 Le Havre : la qualité de "personne investie d'un mandat public" constitue "une circonstance aggravante du harcèlement sexuel"
Le maire du Havre, Luc Lemonnier, a démissionné jeudi soir après avoir été accusé par plusieurs femmes de leur avoir envoyé des photos pornographiques. Outre cette conséquence politique, les faits pourraient déclencher des poursuites pénales.
Luc Lemonnier a démissionné de son mandat de maire du Havre le 21 mars 2019 (EMMANUEL LELAIDIER / MAXPPP)
franceinfo
Elodie Guéguen
Radio France
Mis à jour le 22/03/2019 | 15:13
publié le 22/03/2019 | 12:59
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LA NEWSLETTER ACTU
Nous la préparons pour vous chaque matin
 
il y a 2 heures
Nathalie Loiseau, Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux quittent le gouvernement, annonce l'Elysée
Dans les grandes lignes, ces femmes racontent toutes la même histoire : elles connaissent Luc Lemonnier, dans un cadre privé ou politique. Un soir, l'élu du Havre leur envoie via la messagerie d'un réseau social des photos de lui à caractère pornographique.
Très choquées, ces femmes prétendent n'avoir jamais réclamé ces ces clichés, ne pas avoir été non plus dans un jeu de séduction avec l'élu du Havre. Si les faits sont établis, ils pourraient être pénalement répréhensibles.
Circonstance aggravante
"C'est évidemment offensant. C'est imposer à la personne des clichés qu'elle n'a nullement envie de recevoir", commente l'avocat Eric Morain. Mais au-delà de cela, précise-t-il, "cela tombe d'autant plus sous le coup de la loi que le délit de harcèlement sexuel prévoit une circonstance aggravante lorsqu'il est commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions, ou qui a sur la victime une autorité de droit ou de fait. On peut considérer, avec une personne investie d'un mandat public, que l'on est dans ces conditions aggravées du harcèlement sexuel".
Le harcèlement sexuel aggravé est passible de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. Depuis quelques mois, dans le sillage du phénomène #MeToo, les procureurs sont incités à systématiquement instruire les plaintes des femmes qui disent avoir été harcelées.
Le Havre suites judiciaires ? Elodie Gueguen

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VIDEO. Être mère et actrice, un physique atypique… Les propos qui lassent Sandrine Kiberlain,femmes,

18 Mars 2019, 01:13am

Publié par hugo

 VIDEO. Être mère et actrice, un physique atypique… Les propos qui lassent Sandrine Kiberlain
Sandrine Kiberlain est à nouveau à l'affiche pour son film "Mon bébé", sorti ce mercredi 13 mars. Voici les questions qu'il ne faut plus poser à l'actrice.
 
 

BRUT
Brut.
France Télévisions
Mis à jour le 14/03/2019 | 14:47
publié le 14/03/2019 | 14:23
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Nous la préparons pour vous chaque matin
Être à la fois mère et actrice, ce n'est pas trop dur ?
Sandrine Kiberlain est étonnée de voir que le métier d'actrice est considéré comme très "prenant" alors qu'il est évidemment possible de conjuguer une vie de famille épanouie et une carrière au cinéma. Elle précise que son métier n'est pas différent d'un autre si ce n'est qu'il lui plaît : "Je fais ce que j'aime et ça ne m'empêche pas d'être proche de ma fille quand j'ai dû l'être", relève l'actrice.
Tourner avec une réalisatrice plutôt qu’un réalisateur, c’est différent ? 
"On ferait bien de masquer les noms de ceux ou celles qui font les films", propose l'actrice. Pour elle, il serait intéressant de soumettre l'idée au festival de Cannes où la question de la femme fait polémique. Selon Sandrine Kiberlain, la sexualité du réalisateur n'émane pas du film et, de ce fait, ne doit pas être prise en compte. "Je pense que le critère de sélection, c'est la valeur du film", souligne-telle. 
Vous avez un physique atypique…
"Au début, le mot paraît très violent, c'est un coup de couteau", se souvient l'actrice. Puis elle a compris qu'avoir un physique atypique est avant tout une qualité puisqu'il reflète une individualité, une originalité. Pour l'artiste, "typique" rime avec "classique" et "lisse", des termes qui lui correspondent peu. 
Ça fait peur de vieillir quand on est actrice ?
Sandrine Kiberlain n'a pas d’âge. En effet, elle précise qu'il varie selon les jours et ses humeurs mais qu'il n'a pas de valeur fixe. "Dans ma tête, j’ai moins que mon âge, ça dépend", dit-elle avant d'ironiser : "Devant vous, là, j'ai 100 ans."
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Paris : vers une plus grande féminisation des noms rues ?,femmes,societe

15 Mars 2019, 03:29am

Publié par hugo

 Paris : vers une plus grande féminisation des noms rues ?
ÉCLAIRAGE - À Paris, seulement 5% des rues portent le nom d'une femme. La Mairie de Paris a décidé de remédier à cette inégalité.
Une image des rues de Paris, en février 2015
Crédit : AFP
 
Cassandre Jeannin
Journaliste
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publié le 12/03/2019 à 16:31
À l'occasion de la journée des droits des femmes qui s'est déroulée le 8 mars, la Mairie de Paris a inauguré la rue Antoinette Fouque, une militante féministe. Si la féminisation des rues progresse, les femmes sont encore largement minoritaires à donner leur nom aux artères parisiennes. Seules 5% d'entre elles, portent un nom féminin.
Sur les quelque 6.000 voies que compte Paris, à peine plus de 300 portent un nom de femme. Parmi elles, Dalida, Joséphine Baker, Marguerite Duras ou encore Françoise Dolto. Mais lorsqu'elles existent, elles sont souvent très confidentielles. Il est difficile de trouver des emplacements, il faut les créer de façon un peu artificielle à l'image de la place Olympe de Gouges. C'est un petit rond-point simplement surmonté d'un arbre et du panneau de signalisation portant le nom de cette auteure des droits de la femme et de la citoyenne de 1791.
Aujourd'hui, la Mairie de Paris tente de réduire ces inégalités. Depuis 2011, 140 artères de la capitale ont été baptisées au féminin. Prochainement, Simone Veil et France Gall donneront à leur tour leur nom à une place ou une rue parisienne.
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"Nous avons décidé et nous l'assumons, c'est une décision politique, de favoriser les noms de femmes dans l'espace public. Et effectivement, lorsqu'on fait une commission de dénomination, 75% des noms proposés sont des noms de femmes", précise Catherine Vieu-Charier, maire-adjointe en charge des questions relatives à la Mémoire.
Pourquoi les rues n'ont pas pris de noms féminins plus tôt ?
Pendant très longtemps, ce sont les hommes qui décidaient d'attribuer les noms des rues parisiennes. Par ailleurs, les femmes étaient à la fois moins visibles et moins présentes dans l'Histoire et surtout dans ce qu'on en a retenu.
Par exemple, elles n'avaient pas le droit de vote, ni le droit d'être élues. Elles n'ont pas eu la possibilité de marquer l'Histoire autant que les hommes de par leur manque de droits souvent.
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C EST  BIEN  DE  FAIRE  CELA    DE  METTRE  DESNOMS DE FEMMES POUR LE SRUES DE PARIS, APRES JE PENSE QUE IL Y A   Aussi PLUS  IMPORTANT  , pour moi le plus important   c est  l Egalite  salariale  .   le  probleme des rues  AVEC DES NoM  DE FEMMES est un peu  moins  important ; 

 

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Féminisme : pourquoi ce mot fait-il tant peur ?,femmes,feminisme,societe

12 Mars 2019, 02:41am

Publié par hugo

 Féminisme : pourquoi ce mot fait-il tant peur ?
ÉCLAIRAGE - Le féminisme est de moins en moins tabou aujourd'hui mais un rejet persiste dans la société française.
Beyoncé lors de sa performance aux MTV Video Music Awards, le 24 août 2014 à Inglewood, aux États-Unis
Crédit : Michael Buckner / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
 
Arièle Bonte 
Journaliste
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publié le 04/03/2019 à 08:45
Le féminisme. Peut-être faudrait-il d'abord expliquer ce qu'il n'est pas. Un mouvement contre les hommes, un synonyme d'agressivité, de laide ou encore de mal-baisée. Car selon notre sondage dévoilé le 3 mars dernier et réalisé avec WondHer par BVA, une personne sur deux en France a une mauvaise opinion du féminisme, ce "mouvement militant pour l'amélioration et l'extension du rôle et des droits des femmes dans la société", selon la description actuelle du Larousse.
Comment en est-on arrivé à faire de ce terme un gros mot que l'on évite de brandir comme un étendard, lequel est pourtant déjà prôné dans notre chère devise nationale : "liberté, égalité, fraternité" ?
Comme le raconte la philosophe française Geneviève Fraisse dans son livre, Muse de la raison (1), le mot "féminisme" est un néologisme ayant appartenu en premier lieu au vocabulaire médical du XIXème siècle. Il désignait alors "un arrêt de développement chez un sujet masculin malade", rapporte la philosophe dans son ouvrage, "donc (...) une féminisation du corps".
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Sa version adjective existait également dans la sphère politique et servait "à supposer une virilisation des femmes", ajoute Geneviève Fraisse avant d'analyser : "Ainsi dans les deux cas, on indique la présence d'un sexe dans l'autre sexe, on s'inquiète d'une possible confusion des sexes : le féminisme c'est l'homme vu dans la femme, ou la femme vue dans l'homme".
Petit à petit pourtant, l'histoire a fait évoluer ce terme et les femmes s'en sont emparé de la même façon que la communauté LGBTQ+ a fait de l'insulte "queer" une identité à part entière, ou que les Britanniques militant pour le droit de vote des femmes ont adopté "Suffragettes", utilisé pour la première fois par un journaliste pour discréditer le mouvement.
Les féministes, "de vieilles filles aigries"
Dans les années 70, le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) (re)met le terme sur le devant de la scène. "Dans l'Histoire à l'époque, les féministes étaient représentées comme de vieilles filles aigries", explique à RTL Girls l’historienne et ancienne militante du MLF Françoise Picq. Être féministe n'est donc pas vraiment bien vu au lendemain de Mai 68. "C'était une image dont on ne voulait pas".
Il a fallu attendre une découverte pour dépoussiérer ce mot et lui rendre ses lettres de noblesse : celle du travail de la journaliste Marguerite Durand et de sa bibliothèque, riche en textes et écrits féministes de son époque (fin XIXème - début XXème).
Françoise Picq raconte à RTL Girls à quel point ce moment a été extraordinaire pour les militantes des droits des femmes des années 70. Elles ont compris qu'avant elles, il y avait déjà eu toute une histoire du féminisme, "falsifiée" et cachée, et qu'elles allaient pouvoir se la réapproprier et la faire perdurer.
Maintenant, du point de vue scientifique il y a une reconnaissance de l'histoire du féminisme
Françoise Picq, docteure en sciences politiques Partager la citation 
 
"C'est pour cela qu'on a tenu à laisser des traces", précise Françoise Picq. En effet depuis, l'histoire du féminisme s'est développée à l'Université, notamment grâce à l'historienne Michelle Perrot, "Maintenant, du point de vue scientifique il y a une reconnaissance de l'histoire du féminisme".
La docteure en sciences politiques confirme à RTL Girls qu'aujourd'hui, le "féminisme" est un mot de moins en moins tabou, car compris comme étant "pour l'égalité entre les femmes et les hommes". Mais il demeure, en particulier en France, une controverse autour de ce terme. On l'a vu par exemple après #MeToo lorsque des intellectuelles françaises ont écrit une lettre pour se désolidariser du mouvement de libération de la parole des femmes autour des violences quotidiennes qu'elles subissaient au sein de leur foyer, au travail ou dans l'espace public.  
"À toutes les époques, il y une appréciation différente du féminisme passé et actuel", analyse Françoise Picq. Une façon de pensée que le féminisme était nécessaire avant, mais plus maintenant. "Celles qui continuent de réclamer des droits sont alors qualifiées de mégères", détaille Françoise Picq. C'était valable dans les années 70, c'est encore valable aujourd'hui.
Des femmes, portant une banderole pour la contraception, l'avortement et le contrôle des naissances à Paris le 24 mai 1977
Crédit : AFP
 
Le paradoxe du féminisme cool
Clarence Edgard-Rosa, rédactrice en chef de Marie Claire digital et auteure de l'essai Les Gros Mots, abécédaire joyeusement moderne du féminisme (2) explique à RTL Girls que "le féminisme est devenu un gros mot avec le temps, à force d'un travail de sape très réfléchi et méticuleux".
Les féministes d'aujourd'hui se sont faites discréditer de la même façon que celles d'hier et des générations précédentes encore : ce sont "des femmes habitées par la haine des hommes, qui veulent leur ressembler ou prendre leur place", par exemple. Elles sont "moches, agressives, bêtes et dangereuses", énumère Clarence Edgard-Rosa.
C'est un combat de mots
Clarence Edgard-Rosa, journaliste Partager la citation 
 
"Les méthodes n'ont pas vraiment changé. Mais force est de constater que cela fonctionne", malgré l'onde de cool qui se propage depuis quelques années autour du féminisme et que l'on doit notamment au coup de génie de Beyoncé.
En août 2014, la chanteuse américaine a invité ce mot dans les foyers de millions de téléspectateurs et téléspectatrices lors d'une performance aux MTV Video Music Awards.

Depuis, le féminisme s'affiche sur des t-shirts, il devient parfois un argument commercial pour des marques qui sont loin de prôner ces valeurs. Mais même en étant la mode, "la connotation négative perdure", constate Clarence Edgard-Rosa.
"On navigue dans ce paradoxe. Le féminisme est accusé d'être à la mode, et donc comme vidé de sa substance, tandis que plein de personnes adhèrent aux idées sans le revendiquer. Cela nous montre bien que c'est un combat de mots", poursuit la journaliste.
Le féminisme est un humanisme (mais pas seulement)
"Je ne suis pas féministe mais..." est un discours que l'on entend depuis des années, souligne Françoise Picq. "C'est une façon de prendre de la distance par rapport à un mouvement tout en admettant une proximité avec ce dernier". Pour détourner la conversation, certains et certaines vont alors se dire "humaniste" ou "égalitariste".
Mais pour Clarence Edgard-Rosa, "remplacer ce mot par un autre c'est le couper de tout l'héritage politique, culturel et militant et de toutes les femmes qui se sont battues pour leurs droits", explique-t-elle. "C'est une erreur de sens parce que parler d'humanisme, c'est mettre de côté la hiérarchie sociale qui existe et perdure aujourd'hui, c'est mettre de coté que les femmes sont vraiment les dindons de la farce", ajoute la rédactrice en chef de Marie Claire digital avant de conclure : "c'est pour cela qu’il faut utiliser ce mot pour ce qu’il est et rappeler ce qu’il veut dire à tout moment". Préparez-vous, la semaine ne fait que commencer.
(1) Muse de la raison, Geneviève Fraisse, éditions Folio-Gallimard, première parution en 1989
(2) Les Gros Mots, abécédaire joyeusement moderne du féminisme, Clarence Edgard-Rosa, éditions Hugo&Cie, 2016
À l'approche de la Journée internationale des droits des femmes, RTL Girls et WondHer s'associent pour mettre fin au tabou du féminisme avec un objectif : que 100% des Françaises et des Françaises se déclarent féministes et embrassent cette vision de la société : un monde plus égalitaire est possible et, surtout, nécessaire. 
Pour remplir cet objectif, RTL Girls et WondHer appellent ses lecteurs et lectrices à donner leurs solutions, partager des propositions pour faire de ce mot une identité revendiquée. Commentez nos articles, écrivez-nous sur nos réseaux sociaux, utilisez le hashtag #ToutesEtTousFéministes, envoyez-nous des mails (ariele.bonte@girls.fr) et retrouvons-nous, dès le 8 mars, pour faire changer les mentalités.
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Intersectionnalité : une défense marxiste,societe

10 Mars 2019, 05:44am

Publié par hugo

 "Race et classe doivent être centrales dans le projet de libération des femmes"
10 . 03 . 19
Intersectionnalité : une défense marxiste
Sharon Smith
 

 
 
 
   
Intersectionnalité : une défense marxiste
Sharon Smith
 
 
Comment définir le concept d’intersectionnalité et quel peut être son apport à la théorie marxiste ? C’est le thème de cet article de Sharon Smith, membre de la direction de l’International Socialist Organization des Etats-Unis et auteure, notamment, du livre "Women and Socialism : Class, Race and Capital", publié en 2015 chez Haymarket.
De nombreux.ses militant.e.s qui ont entendu débattre à gauche du terme d’« intersectionnalité » le trouvent difficile à définir – pour une raison très compréhensible : les définitions varient selon qui utilise ce concept et les discussions qui l’entourent tournent souvent au dialogue de sourd.e.s.
Pour cette raison – outre le fait qu’il s’agisse d’un mot de sept syllabes –, l’intersectionnalité peut apparaître comme une abstraction n’ayant qu’un lien vague avec la réalité matérielle. Il serait pourtant erroné de rejeter ce concept catégoriquement.
Il existe en fait deux interprétations clairement distinctes de l’intersectionnalité : une développée par les afroféministes et l’autre par l’aile « poststructuraliste » du postmodernisme. Je souhaite ici essayer de clarifier ces différences et expliquer pourquoi la tradition afroféministe renforce le projet de construction d’un mouvement unifié pour combattre toutes les formes d’oppression, ce qui constitue un enjeu central pour le projet socialiste, alors que le poststructuralisme ne le fait pas.
Un concept et non une théorie
Je veux commencer par mettre plusieurs choses au clair. Premièrement, l’intersectionnalité est un concept et non une théorie. C’est une description de la façon dont les différentes formes d’oppression (racisme, sexisme, l’oppression contre les LGBTIQ+ et toute autre forme d’oppression) interagissent et fusionnent en une seule expérience.
Les femmes noires, par exemple, ne sont pas « doublement opprimées » – ce qui signifierait qu’elles ressentiraient deux oppressions séparées : le racisme, qui affecte aussi les hommes noirs, et le sexisme, qui affecte également les autres femmes. Le racisme affecte la façon dont les femmes sont opprimées en tant que femmes mais aussi en tant que personnes de couleur.
L’intersectionnalité est une autre façon de décrire « la simultanéité de l’oppression », « la superposition des oppressions », « des oppressions imbriquées », ou de nombreuses autres expressions que les afroféministes utilisent pour décrire l’intersection de la race, de la classe et du genre. En tant qu’afroféministe et universitaire, Barbara Smith écrivait en 1983, dans Home Girls : A Black Feminist Anthology : « le concept de la simultanéité de l’oppression constitue encore le cœur de la compréhension afroféministe de la réalité politique et, à mon avis, une des contributions idéologiques les plus significatives de la pensée afroféministe. »
Parce que l’intersectionnalité est un concept (la description d’une expérience de multiples oppressions, sans expliquer leur cause) plutôt qu’une théorie (qui, elle, essaie d’expliquer les racines de l’oppression), elle peut être appliquée au sein de différentes théories de l’oppression – issues du marxisme ou du postmodernisme, mais aussi d’autres perspectives théoriques. Et parce que le marxisme et le postmodernisme sont souvent antithétiques, leurs usages du concept d’intersectionnalité peuvent être fort différents et prendre des significations différentes voire contradictoires. Le marxisme explique que toutes les formes d’oppression ont leurs racines dans la société de classe, tandis que les théories provenant du postmodernisme rejettent cette idée comme « essentialiste » et « réductrice ». C’est pourquoi nombre de marxistes se sont montrés dédaigneux voire hostiles envers le concept d’intersectionnalité, sans distinguer ses origines théoriques conflictuelles : l’afroféminisme et le postmodernisme/poststructuralisme.
La tradition du féminisme noir
Il est important de saisir que le concept d’intersectionnalité a été d’abord développé par les féministes noires, et non par les postmodernistes. Le féminisme noir a une histoire longue et complexe, basée sur la reconnaissance du fait que le système de l’esclavage et, depuis, le racisme moderne et la ségrégation raciale ont conduit les femmes noires à souffrir dans des circonstances qui ne sont jamais expérimentées par les femmes blanches.
En 1851, Sojourner Truth prononça son fameux discours « Ain’t I a Woman ! » (Ne suis-je pas une femme ?) à la convention des femmes d’Akron, Ohio. Ce discours visait à montrer aux suffragettes blanches de classe moyenne que l’oppression de Truth en tant qu’ancienne esclave noire n’avait rien de commun avec celle qu’elles-mêmes vivaient. Truth leur a opposé sa propre oppression en tant que femme noire, subissant des brutalités et des humiliations physiques, des heures interminables de travail forcé non payé, et donnant naissance à des bébés seulement pour les voir eux aussi réduits à l’esclavage. Plus d’un siècle avant que la féministe et universitaire Kimberlé Williams Crenshaw invente le terme d’intersectionnalité, en 1989, le même concept était souvent décrit à travers des expressions comme « oppressions imbriquées », « oppressions simultanées » ou d’autres expressions similaires.
L’afroféminisme porte aussi une grande attention aux différences de classe qui existent entre femmes, parce que la vaste majorité de la population noire aux Etats-Unis a toujours fait partie de la classe ouvrière et vécu dans la pauvreté, à cause des conséquences économiques du racisme.
L’essai de Crenshaw paru 1989, Démarginaliser l’intersection de la race et du sexe : une critique féministe noire de la doctrine antidiscriminatoire, de la théorie féministe et des politiques antiracistes, qui a introduit le terme d’intersectionnalité, rend hommage au discours de Sojourner Truth. « Quand Sojourner Truth se leva pour prendre la parole », écrit Crenshaw, « plusieurs femmes blanches exhortèrent à la faire taire, craignant qu’elle puisse détourner l’attention du suffrage féminin [au profit de l’abolition de l’esclavage]. » Crenshaw poursuit, à propos du contexte actuel : « quand la théorie et les politiques féministes qui affirment refléter l’expérience et les aspirations des femmes n’incluent ou ne parlent pas aux femmes noires, les femmes noires doivent demander ‘‘Ne sommes-nous pas des femmes ?’’ »
Le féminisme noir de gauche
Il est également important de reconnaître que le féminisme noir a toujours inclus des analyses de gauche, avec y compris des recoupements entre certaines féministes noires et le parti communiste au milieu et à la fin du XX° siècle. Les dirigeantes du parti communiste Claudia Jones et Angela Davis ont ainsi défini toutes deux le concept de l’oppression des femmes noires comme une expérience imbriquée de race, de genre et de classe.
En 1949, Claudia Jones a écrit un essai révolutionnaire intitulé Mettre fin au désintérêt envers les problèmes de la femme noire !, dans lequel elle argumente : « les femmes noires – en tant que travailleuses, en tant que noires, en tant que femmes – constituent la couche la plus opprimée de toute la population. » Dans cet essai, Jones met en lumière le fait que les agressions sexuelles constituent un enjeu racial pour les femmes noires. Aucun cas n’a incarné de façon aussi dramatique le statut opprimé des femmes noires que celui de Rosa Lee Ingram, veuve, mère de quatorze enfants, dont deux décédés, qui fit face à l’emprisonnement à vie dans l’Etat de Géorgie pour le « crime » de s’être défendue face aux avances indécentes d’un suprématiste blanc. Ce cas a exposé au grand jour l’alibi hypocrite des lyncheurs d’hommes noirs, qui se sont historiquement cachés derrière les robes des femmes blanches en essayant de couvrir leurs crimes sauvages sous les traits de la « galanterie » et de la « défense des femmes blanches ».
Ce thème – le fait que les agressions sexuelles ne constituent pas seulement un enjeu féminin, mais aussi un enjeu racial dans la société étatsunienne – a été ensuite repris et creusé par Angela Davis, dont l’engagement de longue durée pour combattre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, notamment le système judiciaire raciste, est bien connu.
En 1981, Davis écrit, dans Femmes, race et classe, que le viol « possède une composante raciale toxique aux Etats-Unis depuis les temps de l’esclavage, en tant qu’arme-clé dans le maintien du système de la suprématie blanche ». Elle décrit le viol comme « une arme de domination, une arme de répression, dont le but caché est d’éteindre la volonté de résister des femmes esclaves et, dans le même temps, de démoraliser leurs hommes. »
Le viol institutionnalisé des femmes noires a survécu à l’abolition de l’esclavage et pris une forme moderne, selon Davis : « les viols collectifs, commis par le Ku Klux Klan et d’autres organisations terroristes durant la période qui suivit la guerre de Sécession, devinrent une arme ouvertement politique pour entraver le mouvement de l’égalité des droits civils. »
La caricature de l’homme noir, prédateur sexuel au désir insatiable de violer les belles blanches vertueuses du Sud, possède une « associée inséparable », écrit Davis : « l’image de la femme noire qui de façon invétérée serait légère (…) Vues comme des ‘‘filles faciles’’ et des putes, les cris au viol des femmes noires manqueront nécessairement de légitimité. »
Pourtant, dans les années 1970, de nombreuses féministes blanches – dont la plus connue est peut-être Susan Brownmiller, avec son livre Against Our Will : Men, Women and Rape (Contre notre volonté : hommes, femmes et viol) – ont décrit le viol exclusivement comme un combat entre les femmes et les hommes. Le climat politique conduisit Brownmiller à tirer des conclusions ouvertement racistes dans son récit du lynchage en 1955 de Emmet Till, un garçon de 14 ans en visite dans sa famille dans le Mississippi au temps des lois Jim Crow [lois ségrégationnistes, NdR], enlevé, torturé et tué pour le « crime » d’avoir prétendument sifflé une femme mariée blanche. Malgré ce lynchage, Brownmiller décrit Till et ses tueurs comme partageant un pouvoir sur « la femme blanche », en usant de stéréotypes que Davis décrit comme « la résurrection du vieux mythe raciste du Noir violeur. »
Il y a nombre d’autres manières par lesquelles l’expérience de l’oppression des femmes diffère entre les femmes de différentes classes et races. Le mouvement féministe dominant des années 1960 et 1970 demandait l’avortement sur la base du droit des femmes de mettre fin aux grossesses non désirées. C’est évidemment un droit crucial pour toutes les femmes, sans lequel elles ne peuvent pas espérer l’égalité avec les hommes. En même temps, néanmoins, le mouvement dominant s’est focalisé presque exclusivement sur l’avortement, quand l’histoire des droits reproductifs rendait cet enjeu bien plus compliqué pour les femmes noires et les autres femmes de couleur, qui ont été historiquement la cible d’une stérilisation forcée raciste.
Le collectif Combahee River
La leçon cruciale de ces exemples est qu’il n’existe pas quelque chose qui serait une simple « question femme » dans un système capitaliste qui s’est fondé sur l’esclavage des Africain-e-s et où le racisme reste intégré dans ses bases et toutes ses institutions. Presque tous les enjeux liés aux femmes ont une composante raciale.
Au long des années 1960 et 1970, il y a eu un fort mouvement parmi les femmes noires de gauche – dont la meilleure illustration est le collectif Combahee River, un groupe de féministes lesbiennes noires basé à Boston. Elles s’identifiaient comme « marxistes », ainsi qu’elles l’affirmèrent dans leur déclaration de 1977 : « nous sommes socialistes parce que nous croyons que le travail doit être organisé pour le bien collectif de ceux et celles qui travaillent et créent les produits, et non pour le profit des patrons. Les ressources matérielles doivent être distribuées équitablement parmi ceux et celles qui les créent. Nous ne sommes pour autant pas convaincues que la révolution socialiste, qui n’est pas non plus une révolution féministe et antiraciste, garantira notre libération (…) Bien que nous soyons essentiellement d’accord avec la théorie de Marx appliquée aux relations économiques qu’elle analyse, nous savons que cette analyse doit être élargie pour comprendre notre situation spécifique en tant que femmes noires. »
C’est un point de vue fort rationnel, qui peut apparaître aujourd’hui évident à la plupart des gens de gauche. Le collectif Combahee River ne défendait par le séparatisme, comme certain-e-s marxistes le pensaient de façon erronée. Dans une interview en 1984 pour le livre The Bridge Called My Back, Barbara Smith, une des membres fondatrices du collectif, défendait une stratégie de « construction de coalition » plutôt qu’un « séparatisme racial ». Elle affirmait que « toute forme de séparatisme est une voie sans issue (…) Il n’y a aucune chance qu’un groupe opprimé renverse le système tout seul. La formation de coalitions de principe autour d’enjeux spécifiques est très importante. »
Il faut remettre en question l’idée soutenue par de nombreux critiques, dont certains marxistes, que le concept afroféministe d’intersectionnalité concernerait juste l’expérience du racisme, du sexisme et d’autres formes d’oppression à un niveau individuel. La tradition afroféministe a toujours été liée à des luttes collectives contre l’oppression : contre l’esclavage, la ségrégation, le racisme, les brutalités policières, la pauvreté, la stérilisation forcée, le viol systématique de femmes noires et le lynchage systématique d’hommes noirs. La leçon la plus importante à retenir du collectif Combahee River est peut-être que lorsque nous construirons le prochain mouvement de masse pour la libération des femmes, bientôt espérons-le, il devra être basé sur les besoins non des moins opprimées, mais de celles qui sont les plus opprimées ; c’est ce que signifie véritablement la solidarité.
Mais l’intersectionnalité reste un concept servant à comprendre l’oppression, non l’exploitation. De nombreuses afroféministes reconnaissent les racines structurelles du racisme et du sexisme mais donnent moins d’importance que les marxistes à la connexion entre le système d’exploitation et l’oppression. Le marxisme est nécessaire parce qu’il fournit un cadre pour comprendre les relations entre l’oppression et l’exploitation et parce qu’il identifie le sujet qui peut créer les conditions sociales et matérielles rendant possible la fin de l’oppression comme de l’exploitation : la classe ouvrière.
Les travailleurs et travailleuses n’ont pas seulement le pouvoir de mettre fin à ce système, mais aussi celui de le remplacer par une société socialiste basée sur la propriété collective des moyens de production. Bien que d’autres groupes souffrent de l’oppression dans la société, seule la classe ouvrière possède une puissance collective. Le concept d’intersectionnalité a donc besoin de la théorie marxiste pour réaliser le type de mouvement unifié qui sera capable de mettre fin à toutes les formes d’oppression. Dans le même temps, le marxisme ne peut que bénéficier de l’intégration de l’afroféminisme dans ses propres politiques et pratiques.
Le rejet postmoderne de la « totalité »
Jusqu’ici, j’ai essayé de montrer comment le concept d’intersectionnalité, ou d’oppressions imbriquées, est enraciné depuis longtemps dans la tradition afroféministe, et que ce concept est aussi compatible avec le marxisme.
Je voudrais maintenant traiter du postmodernisme, en confrontant son interprétation de l’intersectionnalité au concept afroféministe plus ancien. Soyons clair : il est évident que le postmodernisme a fait avancer la lutte contre toutes les formes d’oppression, y compris l’oppression subie par les personnes trans, celles qui souffrent de handicaps ou subissent des discriminations d’âge, et beaucoup d’autres formes qui ont été négligées avant que les théories postmodernes commencent à fleurir dans les années 1980 et 1990. Le théoricien de la littérature britannique Terry Eagleton situe «  l’accomplissement le plus abouti » du postmodernisme dans « le fait qu’il a aidé à placer les questions de sexualité, de genre et d’ethnicité si fermement dans l’agenda politique qu’il est désormais impossible d’imaginer les effacer sans de très grandes luttes. »
Dans le même temps, néanmoins, le postmodernisme a aussi suscité un rejet en bloc de toute généralisation politique ainsi que des catégories de structures sociales et de réalités matérielles, comprises comme des « vérités », des « totalités » et des « universalités », ceci au nom d’un « anti-essentialisme ». Notons, soit dit en passant, qu’un tel rejet à l’aveugle de toute généralisation politique constitue lui-même une généralisation politique, ce qui est une contradiction inhérente à la pensée postmoderniste !
Les postmodernistes donnent une importance cruciale au caractère limité, partiel et subjectif des expériences individuelles, en rejetant la stratégie de lutte collective contre les institutions d’oppression et d’exploitation et en se focalisant en revanche sur les relations individuelles et culturelles comme centres de la lutte. Ce n’est pas un hasard si le postmodernisme a prospéré dans le monde académique au moment du déclin des mouvements sociaux et de classe des années 1960 et 1970, ainsi que de la montée en puissance de l’offensive néolibérale de la classe dominante.
Certains universitaires impliqués dans la montée du postmodernisme étaient d’anciens radicaux des années 1960 qui avaient perdu espoir dans la possibilité de la révolution. Ils ont été rejoints par une nouvelle génération de penseurs radicaux, trop jeunes pour avoir connu le tumulte des années 1960, mais influencés par le pessimisme de la période. Dans ce contexte, le marxisme fut largement décrié comme « réducteur » et « essentialiste » par des universitaires s’affirmant postmodernistes, poststructuralistes et postmarxistes.
Dans le cadre de la vaste catégorie théorique de postmodernisme, le post-marxisme a fourni à partir des années 1980 un nouveau cadre théorique. Deux théoriciens postmarxistes, Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, ont publié en 1985 le livre Hégémonie et stratégie socialiste : vers une politique démocratique radicale. Laclau et Mouffe décrivent leur théorie comme une négation de la « totalité » socialiste : « Il n’y a pas, par exemple, forcément de liens entre l’anti-sexisme et l’anticapitalisme, et une unité entre les deux ne peut être que le résultat d’une articulation hégémonique. Il s’ensuit qu’il est seulement possible de construire cette articulation sur la base de luttes séparées (…) Ceci requiert l’autonomisation des sphères de lutte. » C’est en fait un argument pour la séparation des luttes. Des combats « flottant librement » devraient donc être situés entièrement dans ce que les marxistes décrivent comme la superstructure de la société, sans aucune relation avec sa base économique.
Plus encore, le concept de Laclau et Mouffe d’« autonomisation des sphères de lutte » stipule non seulement que chaque lutte se limite à combattre une forme particulière de subordination au sein d’un champ social particulier, mais qu’elle n’a même pas besoin d’impliquer d’autres personnes que vous-même. Ils l’affirment explicitement : « plusieurs de ces formes de résistance deviennent manifestes non pas en tant que luttes collectives, mais à travers un individualisme de mieux en mieux armé. »
Ces passages montrent clairement comment l’accent cesse d’être mis sur la solidarité entre mouvements et passe des luttes collectives aux luttes individuelles et interpersonnelles. De cette façon, les relations interpersonnelles deviennent les lieux-clé de la lutte, basée sur des perceptions subjectives de quel individu est en position de « domination » et quel autre est en position de « subordination » dans chaque situation particulière.
En 1985, le théoricien queer Jeffrey Escoffier résuma : « les politiques de l’identité doivent aussi être des politiques de la différence (…) Les politiques de la différence affirment leur état limité et partiel. » Les poststructuralistes se sont en fait appropriés de termes comme ceux de « politiques de l’identité » et de « différence », qui ont leur origine dans l’afroféminisme des années 1970. Quand le collectif Combahee River se référait au besoin de politiques de l’identité, il décrivait l’identité de groupe des femmes noires ; quand il soulignait l’importance de reconnaitre les « différences » entre les femmes, il se référait à l’invisibilité collective des femmes noires au sein du féminisme de l’époque, principalement blanc et de classe moyenne.
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Mais il existe un monde de différence entre l’identité sociale, en tant que membre d’un groupe social, et l’identité individuelle. La conception poststructuraliste d’« identité » est basée sur les individus, tandis que la « différence » peut se référer ici à n’importe quelle caractéristique qui sépare les individus les uns des autres, qu’elle soit liée à l’oppression ou simplement à une non-normativité.
Il faut noter que l’afroféministe Kimberlé Williams Crenshaw, dans un écrit des années 1990, s’est emparée de cet enjeu en dénonçant la « version d’anti¬-essentialisme, incarnant ce qui pourrait être nommé la thèse de la construction sociale vulgarisée, [qui] est que puisque toutes les catégories sont construites socialement, il n’existe pas de choses telles que « noire » ou « femmes » et il n’y a donc aucun sens à continuer à reproduire ces catégories en s’organisant en fonction d’elles. »
Au contraire, elle défendait qu’« un début d’une réponse à ces questions requiert que nous commencions par reconnaitre que les groupes organisés autour d’une identité au sein desquels nous nous situons sont en fait des coalitions, ou du moins de potentielles coalitions attendant d’être formées. » Et concluait : « à ce stade du développement historique, un point fort peut être d’affirmer que la stratégie de résistance la plus cruciale pour des groupes privés de pouvoir est d’occuper et défendre les politiques de leur identification sociale plutôt que de l’abandonner et de la détruire. »
Identité « individuelle » contre identité « sociale »
C’est ainsi que le concept d’intersectionnalité, développé initialement au sein de la tradition afroféministe, a émergé bien plus récemment dans le contexte du postmodernisme. Bien que l’afroféminisme et certains courants de la théorie postmoderne partagent des considérations communes et un langage commun, ces aspects sont éclipsés par des différences-clé qui en font deux approches clairement distinctes pour combattre l’oppression. Le concept d’intersectionnalité possède ainsi deux fondements politiques différents, l’un constitué d’abord par l’afroféminisme et l’autre par le postmodernisme.
L’évolution plus récente de l’approche poststructuraliste par rapport aux politiques de l’identité et à l’intersectionnalité, qui exerce une forte influence sur la génération militante actuelle, donne une énorme importance au changement du comportement individuel, en en faisant le moyen le plus efficace pour combattre l’oppression. Ceci a fait germer l’idée d’individus dénonçant des actes interpersonnels d’oppression perçue, cette indignation devenant une forme d’action politique cruciale. Plus généralement, l’intersectionnalité a fini par se traduire en termes postmodernes, même parmi ceux qui n’ont aucune idée de ce qu’est le postmodernisme.
Comme l’universitaire marxiste Kevin Anderson l’a récemment énoncé : « A la fin du XX° siècle, un discours théorique de l’intersectionnalité est devenu presque hégémonique dans de nombreux secteurs de la vie intellectuelle critique. Dans ce discours, qui concernait des enjeux sociaux et des mouvements autour de la race, du genre, de la classe, de la sexualité et d’autres formes d’oppression, il a souvent été dit que nous devrions éviter toute forme de réductionnisme de classe ou d’essentialisme, dans lequel le genre et la race sont subordonnés à la catégorie de classe. Tout au plus, disait-on, les mouvements autour de la race, du genre, de la sexualité ou de la classe pouvaient se croiser les uns les autres, mais ne pouvaient pas coaguler facilement en un seul mouvement contre la structure du pouvoir et le système capitaliste qui, selon le marxisme, se tient derrière elle. Ainsi, la véritable intersectionnalité de ces mouvements sociaux – en opposition à leur séparation – était généralement perçue comme assez limitée, aussi bien en termes de réalité que de possibilité. Dire le contraire faisait courir le risque de tomber dans les abysses du réductionnisme et de l’essentialisme. »
Je partage ce qu’Anderson dit sur ce point, mais pense aussi qu’il est clair qu’il critique ici l’approche postmoderne de l’intersectionnalité, et non le féminisme noir. Je crois que ce serait une erreur pour les marxistes que de perdre de vue la valeur de la tradition afroféministe, y compris le concept d’intersectionnalité, tant pour sa contribution au combat contre l’oppression des femmes de couleur et des femmes de la classe ouvrière, que pour les manières dont il peut aider à faire progresser la théorie et la pratique marxistes.
Les marxistes apprécient les contributions de nationalistes noirs de gauche tels que Malcolm X et Franz Fanon, de même que le socialisme du parti des Black Panthers, et ils ont essayé d’intégrer des aspects de leurs contributions au sein de leur propre tradition politique. Les exemples ci-dessus apportent des preuves évidentes de la nécessité d’intégrer de la même façon les leçons que les féministes noires peuvent offrir au marxisme.
La ségrégation raciale aux Etats-Unis a efficacement empêché le développement d’un mouvement unifié des femmes, à cause d’une incapacité à reconnaitre les implications multiples de la division raciale historique. Aucun mouvement ne peut prétendre parler pour toutes les femmes s’il ne parle pas pour les femmes qui sont également confrontées aux conséquences du racisme, qui fait que les femmes de couleur se situent de manière écrasante dans les rangs de la classe ouvrière et des pauvres.
Race et classe doivent être centrales au sein du projet de libération des femmes, non seulement en théorie mais aussi en pratique, si ce projet veut avoir un sens pour les femmes qui sont les plus opprimées par le système.
Publication originale le 1er août 2017 sur le site de l’ISO. Nous avons repris la traduction de l’Anticapitaliste, revue mensuelle du NPA, dans son numéro 91 d’octobre 2017
Crédit. Au début des années 1960, un piquet de grève de femmes noires, employées de ménage syndiquées. DR.
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