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Elections législatives 2018 au Liban : les Libanaises à la conquête de leur Parlement,femmes,politiques,

28 Avril 2018, 01:12am

Publié par hugo

 Elections législatives 2018 au Liban : les Libanaises à la conquête de leur Parlement
 
Des Libanaises défilent lors des célébrations de la journée internationale des droits des femmes à Beyrouth, le 11 mars 2018, réclamant "Le pouvoir aux femmes" © AP Photo/Bilal Hussein
77 femmes figurent sur les listes des élections législatives au Liban prévues le 6 mai 2018. Un record. En 2009, lors du précédent scrutin, elles n’étaient que 12. Seulement 4 d’entre avaient alors été élues. Seront-elles plus nombreuses à entrer au Parlement lors du prochain scrutin ? Rien n’est moins sûr dans ce pays qui reste l’un des plus mauvais élèves au monde en matière de parité politique.
26 avr 2018
Mise à jour 26.04.2018 à 10:13 par
Marion Chastain
dansAccueilTerriennesParité et politique
Elles étaient 113 candidates au départ. Elles sont désormais 77 à briguer l’un des 128 sièges du Parlement. Certaines femmes n’ont pas été retenues sur les listes. D’autres ont finalement renoncé à se présenter. Mais c’est bien la première fois dans l’histoire du pays qu’autant de Libanaises se présentent aux élections législatives.
Même si, sur 976 candidats, ces femmes, majoritairement issues de la société civile, ne représentent qu’un peu plus de 7 % des candidatures. Encore bien trop loin du quota de 30 % prévue dans la Déclaration de Pékin adoptée par le Liban lors de la Quatrième conférence mondiale sur les femmes en 1995. Un quota que le Conseil des ministres, à majorité masculine, a omis d’intégrer dans sa nouvelle loi électorale en juin 2017. Une omission en forme de fin de non recevoir ?
 
 
 
Nous (les femmes) constituons plus de la moitié de la population et la situation du Liban ne s’améliorera pas sans nous
Véra el-Khoury Lacoeuilhe, diplomate, intervenante à l'Université Paris-Sorbonne
« Cela fait maintenant plus de 30 ans que l’on nous dit que les droits de la femme ne sont pas une priorité. Nous ne pouvons plus accepter ce type d’argument. Nous constituons plus de la moitié de la population et la situation du Liban ne s’améliorera pas sans nous. Le changement, c’est pour maintenant », déclare Véra el-Khoury Lacoeuilhe, diplomate, intervenante à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, dans une tribune publiée sur L’Orient-Le jour.
 150 ONG féministes mobilisées
© Patricia Elias
Une coalition inédite de 150 ONG féministes, comme Women in Front, s’est fortement mobilisée pendant la campagne pour réclamer plus de participation des femmes à la vie politique. Patricia Elias, avocate et fondatrice du laboratoire de réflexion « Avenir Liban » dans la coalition, est l'une de ces militantes : « A 17 ans, lors de ma première heure de cours au Liban, la doyenne nous a cité toutes les lois discriminatoires vis-à-vis des femmes dans le pays. J’ai tout de suite eu envie de faire changer ces lois. Et pour y arriver, il ne suffirait pas que je devienne une avocate brillante, mais que je sois aussi élue députée » confie-t-elle à Terriennes.
Depuis, elle n’a cessé de lutter pour les droits des femmes partout où elle a vécu, notamment en Afrique, avant de finalement rentrer au Liban en 2012 « et de continuer le combat avec mon ONG sur le terrain ». Elle est l’une des 77 candidates à se présenter à ces élections, dans la région de Keserwan, au centre du pays.
Sa circonscription est d’ailleurs la seule région à compter plusieurs femmes sur les listes proposées. Tandis qu'il existe aussi une province où ne figure aucune femme : celle du président, Michel Aoun.
 
Autre exemple marquant de cette campagne : la liste 100 % féminine, les « Femmes du Akkar » (femmes du Nord) issues de la communauté musulmane et chrétienne dans une région conservatrice où aucune femme n’a été retenue dans les autres listes à majorité sunnite.
Quasiment aucune chance
© Zeina el Tibi
Les chances de voir ces femmes candidates pousser la porte du Parlement semblent cependant quasi nulles. Sauf peut-être pour les 4 élues de la mandature sortante … toutes issues du sérail.
« Je pense que le jour J, les trois-quarts des Libanais vont voter pour un homme », indique à Terriennes Zeina el Tibi, essayiste et journaliste libanaise.
La raison ? « La mentalité orientale, un peu machiste, qui gangrène la société libanaise. Le Liban, c’est un pays plein de contradictions : nous sommes très ouverts, proches des mentalités européennes occidentales… mais le jour où l’on doit prendre une décision politique importante, on revient à nos coutumes, toujours dirigées par les partis politiques traditionnels et confessionnels », explique-t-elle. Avant d’ajouter : « mais que l’on soit chrétien, musulman ou druze, peu importe, toute la société est imprégnée de la même mentalité. »
 
La mentalité orientale, un peu machiste, gangrène la société libanaise
Zeina el Tibi, essayiste et journaliste libanaise
Faire changer les mentalités ? Pas impossible pour la candidate Patricia Elias qui a cependant bien conscience de faire campagne dans une région « chrétienne assez ouverte ». Mais même dans les villages reculés de sa circonscription, où la tradition patriarcale est plus ancrée, tout ne semble pas perdu. Dans les réunions politiques face à ses homologues masculins, « lorsque j’ai démontré mes compétences et mes capacités, les hommes ne voient plus une femme, mais une candidate qui peut les représenter au Parlement », affirme-t-elle.
De leurs côtés, les électrices libanaises, elles, sont déjà convaincues : « Les femmes sont ravies ! Elles me disent : vous dites tout haut ce que l’on pense tout bas. Elles sont dans cette attente. Mais pour cela, il faut pouvoir être plus visibles », souligne la fondatrice d'Avenir Liban.
Traitement médiatique inégal
Le premier frein à l’élection des femmes pour la candidate : l’inégalité dans le traitement médiatique. Une étude menée par Maharat, ONG qui suit le déroulement des élections, montre que les femmes bénéficient de beaucoup moins de temps d'antenne que les hommes, estimé à 5,89 %. « Les hommes politiques actuels se font un nom dans les médias depuis 30 ans ! », raconte l'avocate qui précise que sa couverture médiatique, elle, se limite essentiellement aux émissions féminines, le matin.
 
Les hommes politiques actuels se font un nom dans les médias depuis 30 ans !
Patricia Elias, avocate et candidate aux élections législatives
Sans oublier qu’au Liban, les passages dans les médias pour les candidats aux législatives sont payants. « 1 000 dollars… la minute ! Certaines émissions quottent même à 100 000 dollars ! » s’offense la candidate. Si elle pense que les femmes sont les premières discriminées, moins aisées que les hommes, Patricia Elias reconnaît que ce système est également discriminatoire pour les candidats masculins qui n’ont pas tous les mêmes moyens financiers.
Jeune génération de militants, un espoir pour la parité
De manière générale, avec des frais de candidature s’élevant à 5 000 dollars, entrer en campagne peut s’avérer un véritable gouffre financier pour les candidat.es. « Des frais non remboursables même si on renonce à se présenter », précise Patricia Elias.
Face au manque de moyens, certain.es font campagne autrement. « Le parti de jeunes Kelna Beirut (Nous sommes tous Beyrouth) par exemple », cite Zeina El Tibi. Se présentant comme indépendant, de toute confession confondue, Kelna Beirut est également paritaire : 4 femmes pour 4 hommes. « Ils font du porte-à-porte pour échanger avec les familles, leur expliquer pourquoi le changement est important selon eux», poursuit l’essayiste et journaliste libanaise.
Patricia Elias est, elle aussi, déterminée à réaliser son ambition de jeunesse d’être élue députée et d’enfin pouvoir faire bouger les lignes. Tout comme ces centaines de personnes qui ont participé le 22 avril 2018 à la 5ème édition du marathon pour les droits des femmes à Beyrouth, à quelques jours du scrutin.
 
A retrouver sur ce sujet dans Terriennes :
> May El Khalil, marathonienne de la paix et de la cause des femmes au Liban
> Loi sur le viol au Liban : l’abrogation de l’article 522, ébauche d’une évolution des mentalités
> Violeurs exonérés de leur crime au Liban : article 522, chronique d'une fin annoncée
> Au Liban, les domestiques se syndiquent
> Joumana Haddad, la liberté par les mots
Marion Chastain
Mise à jour 26.04.2018 à 10:13
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/elections-legislatives-2018-au-liban-les-libanaises-la-conquete-de-leur-parlement-233443

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A Toronto, Alek Minassian, auteur d'une nouvelle tuerie masculiniste ? ,violences,femmes,sexisme,

27 Avril 2018, 00:17am

Publié par hugo

 A Toronto, Alek Minassian, auteur d'une nouvelle tuerie masculiniste ?
 
 

© TV5MONDE / Loup Bureau
Alek Minassian, auteur présumé de l’attaque meurtrière à la voiture-bélier ce 23 avril à Toronto, a-t-il tué par haine des femmes ? Dans ses derniers messages sur son compte Facebook, fermé depuis, il se revendique des Incels ou "célibataires involontaires", variante du masculinisme, mouvement de défense de la suprématie des hommes sur le genre humain. Ce ne serait pas une première au Canada. Eclairage de Patric Jean, réalisateur de    "La domination masculine".
25 avr 2018
Mise à jour 25.04.2018 à 17:49 par
Marion Chastain
dansAccueilTerriennesLe masculinisme, cette haine meurtrière des mâles contre les femmesViolences faites aux femmes : féminicides, coups, viols et autres agressions sexuelles
« La rébellion des Incels a déjà commencé. On va renverser tous les “Chads” et “Stacys”. » (voir encadré) a posté sur son compte Facebook Alek Minassian, avant de foncer sur des piétons et surtout sur des piétonnes dans les rues de Toronto, tuant 10 personnes, dont une majorité de femmes. Si Graham Gibson, chargé de l’enquête, qualifie le message « d’énigmatique », mettant en garde sur les motivations réelles d’Alek Minassian, les propos de l’auteur supposé de l’attaque réveillent cependant le terrible souvenir de précédentes tueries masculinistes au Canada et dans le monde.
Un mouvement planétaire de domination masculine, de revanche des "mâles blancs en colère" ceux-là mêmes qui ont porté à la Maison Blanche le plus machiste et misogyne des présidents américains.
Une avalanche de questions en suspens
Les enquêteurs restent cependant très prudents face aux questions que les journalistes se posent et que La Presse recense ainsi : Était-il obsédé par Elliot Rodger, auteur d’une tuerie motivée par sa haine des femmes ? « Ce sont des avenues que nous devrons explorer » ; Fait-il partie d’un groupe organisé ? « Nous ne sommes en communication avec aucun groupe » ; Était-il frustré par son rapport aux femmes ?
« Pas de commentaires » ; A-t-il foncé de manière délibérée sur des femmes et évité des hommes ? « À ce moment-ci, nous n’avons pas de preuve en ce sens », répondent en choeur les policiers en charge de l'affaire.
Qui sont donc ces Incels dont se réclame Alek Minassian ?
Contraction d'« involuntary celibate », « célibataire involontaire » en français. Selon un article publié en novembre dans le quotidien britannique The Guardian, 40 000 personnes feraient partie de cette « communauté » née sur Internet. Ce sont en très grande majorité des hommes, âgés de 18 à 35 ans, hétérosexuels. Ce qui les rassemble : leur mépris des femmes.
Le Monde, journal français, nous apprend que leur objectif est de « tenir les femmes pour uniques responsables de leur célibat durable. Particulièrement actifs en ligne, ils se retrouvent principalement sur le site Incels.me, interdit aux femmes et qui compte plus de cinq mille membres, mais aussi sur des groupes de la messagerie Discord et sur le forum 4chan – notamment sur l’espace de discussion /r9k/, où des milliers de conversations sont ouvertes chaque jour.
Si les femmes ne s’engagent pas dans une relation avec eux, c’est uniquement, argumentent les Incels, parce qu’elles sont « diaboliques ». Les posts trouvés sur Internet les qualifient volontiers de « menteuses pathologiques », de « salopes (…) incapables d’aimer ». « [Elles] prennent plaisir à malmener, à moquer ou à humilier des hommes dès qu’elles le peuvent », résume un internaute.
Celles qui sont la plupart du temps désignées par l’expression « femoid » (contraction de « femmes » et « humanoïdes », visant à les déshumaniser) n’accepteraient d’avoir des relations qu’avec un seul type d’hommes : les « Chads ». Il s’agit de jeunes hommes populaires, charmants, à l’aise avec les femmes, et surtout, ayant une vie sexuelle ou amoureuse bien remplie. Les Incels les méprisent presque tout autant qu’ils les envient. Les femmes en couple sont, quant à elles, surnommées des « Stacys ».
Le quotidien affirme enfin que l’on trouve sur leur forum des glorifications du viol, des incitations au harcèlement et des conseils pour bien violer les femmes.
Les masculinistes, une histoire déjà longue de meurtres à travers le monde
Pour le Canada, c'est à Montréal que tous pensent d'abord, où la tuerie de l’Ecole Polytechnique, ainsi qu'elle est désormais désignée, est encore dans tous les esprits, presque 30 ans après. Le 6 novembre 1989, Marc Gharbi dit Lépine, étudiant en informatique, abat 14 femmes et en blesse grièvement 10 autres, avant de se suicider. Dans sa lettre « testamentaire », le tueur évoque une haine de ces «féministes qui lui ont toujours gâché la vie ». C'est le premier attentat masculiniste  revendiqué.
A retrouver sur ce suejt dans Terriennes : > Le Québec toujours sous le coup de la tuerie masculiniste de Polytechnique du 6 décembre 1989
En 2013, Terriennes revient sur la polémique autour du documentaire « The Red pill». La jeune réalisatrice américaine Cassie Jaye avait créé la controverse en prenant la défense des droits et des voix des hommes qui traînent la réputation d’être misogynes aux Etats-Unis. Cassie Jaye ira jusqu’à déclarer : « Je ne peux plus être féministe ».
 
A retrouver sur ce suejt dans Terriennes : > « The red pill », un documentaire en défense des masculinistes que les féministes ont du mal à avaler
Un an plus tard, en mai 2014, l’Américain Elliot Rodger, 22 ans, tue de sang-froid six personnes et en blesse grièvement plus de dix autres, à Isla-Vista en Californie. Ses motivations ? Se venger des femmes qui l'auraient toujours ignoré. Le tueur misogyne devient alors l’icône de la communauté Incel… dont se serait inspiré Alek Minassian à Toronto.
 
 
 
A retrouver sur ce sujet dans Terriennes : > Quand la misogynie tue, on invoque la maladie mentale
Ailleurs dans le monde
Si le mouvement est particulièrement puissant en Amérique du Nord, il existe aussi en Europe. En France, des pères célibataires, occupent pendant quatre jours et trois nuits en février 2013, une grue nantaise déclarant vouloir défendre « la cause des papas ». Mais une fois redescendus, le doute s’installe : sont-ils des pères éplorés, ou des figures de proue anti-féministe ? En cause : les propos qu’ils tiennent à l’encontre de Christiane Taubira, alors ministre de la Justice, et Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la famille, après une réunion avec les associations de défense des droits de pères : « Je me casse, j'ai autre chose à faire, on se fait encore balader par des femmes ministres qui n'en n'ont rien à foutre des pères » ; « Les femmes qui nous gouvernent se foutent toujours de la gueule des papas. »
 
A retrouver sur ce sujet dans Terriennes : > Les associations de pères sont elles masculinistes ou paritaires ?
Sans oublier (comment pourrait-on ?) Anders Behring Breivik, l’auteur du massacre d'Utoeya en Norvège, en 2011. 77 personnes ont été assassinées par haine contre l'islam ou le multiculturalisme, mais aussi celle du féminisme et plus généralement des femmes. Dans les 1 500 pages de son manifeste intitulé « 2083, une déclaration d'indépendance européenne », le meurtrier reproche notamment à l'Europe de s'être laissée « féminiser ».
 
A retrouver sur ce sujet dans Terriennes : > En Norvège aujourd'hui, au Québec ou ailleurs hier, la haine des femmes érigée en idéologie
Et aussi > Réseaux sociaux : en France, la haine aime à se déverser sur les femmes
Marion Chastain
Mise à jour 25.04.2018 à 17:49
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/toronto-alek-minassian-auteur-d-une-nouvelle-tuerie-masculiniste-233614

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Avec "Nobody's Watching", la cinéaste Julia Solomonoff se joue des genres,articles femmes hommes,film,genre,

27 Avril 2018, 00:08am

Publié par hugo

 Avec "Nobody's Watching", la cinéaste Julia Solomonoff se joue des genres
 
Nico, acteur argentin un peu déprimé, dans son errance à New York enchaîne les boulots... de femme, en faisant la nounou ou le ménage
(c) Film Nobody's Watching
C'est un film touchant et subtil que nous propose la réalisatrice argentine Julia Solomonoff. Avec Nobody's Watching, nous suivons le chemin tourmenté d'un acteur argentin, migrant aux Etats-Unis, homosexuel, souvent conduit à adopter des rôles sociaux de femme, par choix ou nécessité.
25 avr 2018
Mise à jour 25.04.2018 à 09:58 par
Sylvie Braibant
dansAccueilTerriennesFemmes de cinémaLe genre en questions
Le film commence comme un documentaire - une traversée de New York, qui nous entraîne de plans larges en plus serrés jusqu’à un homme sur son vélo. Ce cycliste s’en va récupérer un bébé, l’emmène dans un square où se retrouvent des nounous, des femmes, brunes, que l’on devine sud américaines - en fond sonore l'espagnol se fait entendre dans la multiplicité de ses accents. Et on ne sait trop si cet homme blond est le père... On voit juste qu'il semble heureux de partager ce moment avec ses semblables, munies comme lui de poussettes et d'enfants.
Le décor, impressionniste, est planté - les thèmes de Nobody’s Watching (Personne ne regarde) aussi : l'immigration, le genre, les relations Nord/Sud, la solidarité, l'identité. 
Le personnage principal est un donc un jeune homme - une nouveauté dans la filmographie encore mince de Julia Solomonoff, cinéaste (mais aussi actrice et productrice) dont c'est le troisième long métrage, plus habituée à nous entrainer à la rencontre de femmes, comme dans le très remarqué Hermanas (Soeurs) ou encore Le Dernier Été de la Boyita (celui d'une enfant à l'eveil des sens).
La masculinité pourrait apparaître comme une effraction dans son oeuvre puisque le scénario sur lequel elle travaille en cette année 2018 retourne à une femme, qui s'émancipe puis disparaît... Sauf que Nico Lencke, héros discret de Nobody's Watching, ne correspond pas aux canons d'une virilité conquérante.
 
 
Acteur célèbre en Argentine, joué par son double réel Guillermo Pfening qui a obtenu pour cette interprétation le prix du meilleur acteur au "Tribeca Film Festival 2017" - manifestation américaine du cinéma indépendant, Nico fuit un amour impossible avec un homme marié, et débarque à New York où il pense qu'il pourra réinventer sa carrière. Le film est une chronique de la désillusion après ce choix : obligé de faire l'homme de ménage, le serveur, la nounou ; confronté aux verrous de l'industrie cinamatographique américaine ; obligé de mentir sur son statut social à sa mère ou ses proches ; maltraité comme une maîtresse delaissée par l'amant dominant.
Les travers du pouvoir au delà du genre
Dans ces rôles de sexes inversés où il s'engouffre, il doit même subir les mauvaises manières d'une productrice de télévision qui lui demande de se teindre les cheveux (comme on imagine qu'un producteur demanderait à une jeune comédienne de passer par la chirurgie esthétique pour réussir) et qui lui fait aussi comprendre que s'il veut le rôle il lui faudra passer dans son lit.
Cette quête identitaire, ce brouillage des genres, Julia Solomonoff l'explore jusque dans la sexualité qui s’y expose en deux scènes antagoniques : dans l’une le héros se comporte comme dans la représentation d'une maîtresse avec son amant - soumise, passive, plaignante. Dans l’autre, il est dominateur et même violent.
De cette errance douce-amère, déjà sortie aux Etats-Unis, le critique du New York Times écrit : "Il y a un léger et pas désagréable paradoxe au cœur du nouveau film, plaisant et engagé, de Julia Solomonoff. Il s'agit d'un film peu ordinaire, tranquille, sur un personnage pour qui le temps presse."
Nous avons rencontré la réalisatrice à Paris, avant son retour à New York où elle enseigne, pour lui demander ce qu'elle partageait avec son héros.
 
Julia Solomonoff lors de l'entretien accordé à Terriennes à Paris en avril 2018
 
(c) Sylvie Braibant
 
Peut-être suis-je une femme un peu masculine. Si je ne l'étais pas, sans doute que je n'aurais pas pu devenir réalisatrice
Julia Solomonoff
Terriennes : Votre "héros" semble en quête d'identité - qui est-il ?
Julia Solomonoff : C'est un film sur l'immigration, sur l'identité, sur la place que l'on a, que l'on cherche dans le pays de départ et celui d'arrivée. C'est une situation "Lost in translation", perdu dans la nouvelle langue du nouveau pays. C'est aussi un film sur le genre, pas seulement masculin féminin, mais aussi latino/blanc, et sur les rôles sociaux. Tout y est bouleversé. Ce n'est pas un bouleversement grand, tragique, mais subtil où tout est identifiable, ce qui nous conduit à nous demander comment est-ce qu'on regarde les autres, comment on les appréhende. Qu'attendons-nous des autres et de nous même ? C'est un homme qui est dans des rôles de femmes, qui est trop blond pour être un latino, un déclassé.
Le film parle des brouillages d'identité, mais c'est aussi une réflexion sur le pouvoir. Le pouvoir n'est pas nécessairement masculin ou féminin. C'est le pouvoir qui change les gens.
Terriennes : Ne s'agit-il pas de l'exploration de la virilité aussi ?
Julia Solomonoff : En fait pour moi, le genre est fluide. Je ne me sens pas une femme qui s'inscrit dans un rôle de femme qui veut plaire ou qui est soumise, peut-être même que je suis une femme un peu masculine, et d'ailleurs si je ne l'étais pas un peu, jamais je n'aurais pu devenir réalisatrice, dans ma génération. Les rôles de genre doivent être questionnés, au minimum, ou défiés.
 
 

Entretien réalisé par Sylvie Braibant et Nadia Bouchenni. Durée - 10'
Votre "héros" passe beaucoup de temps avec des nounous latino-américaines...
Julia Solomonoff : C'était très important pour moi de les montrer. Lui, mon personnage, a un endroit pour revenir. Tandis qu'elles n'en ont pas. Il y a aussi l'immigrée assimilée, la mère du bébé dont il s'occupe. Ils peuvent s'entendre tous et en même temps ils/elles sont différent.es : ceux pris par l'immigration urgente, ceux qui sont en transit, et ceux qui sont en voie d'intégration. Je voulais aussi avec ces femmes, d'origines diverses, qu'on entende tous les sonorités du continent sud américain.
C'est difficile d'être femme et cinéaste aujourd'hui ?
Julia Solomonoff : Oui et non. Ca fait 20 ans que je tourne des films aux Etats Unis et en Amérique latine. Et les difficultés y sont différentes. Dans ce qui s'est passé récemment (avec #MeToo, ndlr) c'est la première fois que je vois une vraie possibilité de changement, et cela me donne beaucoup d'espoir. Il reste un long chemin quand même à parcourir. Je suis très contente de vivre ce moment. Moi, dans mon parcours, j'ai trouvé des vraies collaborations avec des femmes comme avec des hommes, qui m'ont aidée, que j'ai aidé.es.
Dans votre prochain film, il s'agira d'une femme qui se libère, puis disparaît...
Julia Solomonoff : 'Nobody's watching' était le premier film où mon personnage principal est un homme. Parce qu'aussi il avait des choses en commun avec moi. Ca m'a permis de me libérer. Mais maintenant j'ai besoin de revenir à un personnage féminin, à une femme qui n'est pas une enfant ou une jeune fille. Ce sera l'histoire de  quelqu'un qui cherche sa liberté, son indépendance, et qui se heurte aux difficultés, même au vide de celles-là. Et cette liberté de femme provoque aussi le soupçon chez les autres. Comme toujours chez une femme. Ce sera aussi l'histoire d'un secret dévoilé.
Suivez Sylvie Braibant sur Twitter > @braibant1
Sylvie Braibant
Mise à jour 25.04.2018 à 09:58
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https://information.tv5monde.com/terriennes/avec-nobody-s-watching-la-cineaste-julia-solomonoff-se-joue-des-genres-232889

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Kim Wall : quand le meurtre d'une femme, journaliste, se transforme en polar médiatique,femmes,violence,

27 Avril 2018, 00:05am

Publié par hugo

 Kim Wall : quand le meurtre d'une femme, journaliste, se transforme en polar médiatique
 
© AP Images / Tom Wall
Le meurtre de la journaliste Kim Wall est sordide... Mais le traitement médiatique de cette affaire l'est parfois encore plus. Son meurtrier, l'inventeur danois Peter Madsen, inculpé en janvier pour meurtre et agression sexuelle, a été condamné à la prison à vie par la justice danoise le 25 avril 2018.
25 avr 2018
Mise à jour 25.04.2018 à 09:48 par
Anaïs Renevier
dansAccueilTerriennesLe sexisme ordinaireJouets, commerce, publicité, politique, littérature, etc, les stéréotypes ont la vie dure
Mise à jour 25 avril 2018 : un point final judicaire au meurtre de Kim Wall ?
Peter Madsen, 47 ans, a été reconnu coupable par un jury du tribunal de Copenhague du meurtre avec préméditation de Kim Wall, 30 ans, ainsi que de lui avoir infligé des mutilations sexuelles et d’avoir démembré et décapité son cadavre avant de le disperser en mer. Peter Madsen n’avait admis que l’atteinte à l’intégrité du cadavre, et a déclaré qu’il ferait appel du jugement. Il est le quinzième condamné à la prison à vie sur les dix dernières années.
Il avait toujours nié le viol et le meurtre. Mais Peter Madsen appartient bien à cette cohorte d’hommes criminels qui pensent avoir droit de vie et de mort sur les femmes. Le ministère public danois a annoncé, mardi 23 janvier 2018, que M. Madsen avait attaché et violé la journaliste avant de l’assassiner à bord du Nautilus, le submersible de 17 mètres qu’il a construit. Puis de la découper en morceaux comme il l'avait reconnu. Selon les procureurs, Peter Madsen a prémédité son geste en embarquant la scie, les tournevis et les liens qui ont été utilisés pour attacher, frapper, entailler et poignarder la jeune femme.
Les causes exactes de sa mort n’ont toujours pas été établies, mais le ministère public pense qu’elle est morte de strangulation ou après que ses veines ont été coupées. Peter Madsen a été inculpé, le 16 janvier 2017, pour meurtre et agression sexuelle.
Ceci n'est pas une fiction
Le 10 août 2017, Kim Wall, journaliste suédoise indépendante de 30 ans, embarque dans le sous-marin privé UC3 Nautilus avec son inventeur, le Danois Peter Madsen. Elle souhaite réaliser le portrait de ce "savant fou", célèbre dans son pays. C'est la dernière fois que la reporter sera aperçue vivante.
Le lendemain matin, Peter Madsen est secouru par un plaisancier : son sous-marin est en train de couler. La jeune femme, qui n'est pas rentrée chez elle comme prévu le 10 août au soir n'est pas avec lui. Il affirme l'avoir déposée sur les quais à Copenhague. Mais lorsque les enquêteurs s'aperçoivent qu'il a lui-même sabordé son submersible, dans lequel ils retrouvent des traces de sang de Kim Wall, le Danois change de version : elle serait morte accidentellement et il aurait jeté son corps par-dessus bord.
Une version bis à nouveau mise à mal quand le tronc mutilé de la jeune femme est retrouvé lesté par un morceau de métal le 21 août dans une baie non loin de Copenhague. Selon l'autopsie, les bras et les jambes ont été "délibérément sectionnés".
Frénésie médiatique collective
Une jeune journaliste, un savant fou, un sous-marin, un meurtre macabre... Il n'en fallait pas plus aux tabloïds pour se lancer dans des comparaisons parfois douteuses avec l'atmosphère des polars noirs scandinaves. Mais très vite, l'exercice de style s'étend à toute la presse scandinave et anglo-saxonne... qui semble ne jamais se remettre en question sur le ton adopté, comme prise d'une frénésie collective.
De nombreux médias font le rapprochement avec la série "The Bridge" qui s'ouvre sur la découverte d'un cadavre découpé à la frontière entre le Danemark et la Suède. Comme le révèle le site Slate dans un édito coup de gueule sur le traitement médiatique réservé à l'affaire Kim Wall, le journal New York Times (avec qui la journaliste avait pourtant collaboré en 2014) a jugé utile de contacter Hans Rosenfeldt, le scénariste de la série pour lui demander son avis sur le meurtre de Kim Wall. Il a indiqué préférer "ne pas commenter de vrais crimes de cette manière". Lone Theils, auteur danois d'un thriller sur la disparition de deux jeunes femmes en mer, également interviewé par le New York Times n'aura pas cette retenue : il y voit une histoire "inlassablement fascinante" où l'on découvre la vérité petit bout par petit bout "comme dans tout bon roman policier".
La BBC a été l'un des rares médias à consacrer un portrait à Kim Wall... ce qui n'a pas empêché le média de la décrire comme "pint-sized" (littéralement "de la taille d'une pinte", soit "haute comme trois pommes"), un commentaire sur son physique qui a provoqué des réactions sur les réseaux sociaux.
"Si un journaliste était mort dans des circonstances similaires, ce serait sûrement difficile de le voir décrit comme de la taille d'une pinte"  twitte par exemple la journaliste @dariasolo qui enquête aussi bien sur les questions de genre que sur les crimes financiers en Russie...
 
Du côté de la presse francophone aussi, difficile de trouver des titres de presse qui n'ont pas cédé à la tentation. Certains se pourvoient de commentaires sur le physique de la jeune femme, comme Paris Match qui s'interroge : "Que s'est-il passé dans le sous-marin entre le savant fou et la belle journaliste suédoise?"
Cela pourrait être le scénario d'une série policière scandinave
Le Monde
D'autres font l'économie de se pencher sur son histoire pour se concentrer sur celle de Peter Madsen, qui est "sans doute encore plus intrigant et romanesque" (La Voix du Nord). Les deux personnages (et le sous-marin) sont pour le Figaro le "casting du polar de l'été". Sur le site du Monde, on trouve les faits résumés en une vidéo accompagnée d'une musique digne d'une série policière et d'un texte pour le moins évocateur : "cela pourrait être le scénario d'une série policière scandinave".
Mais la palme revient certainement à Vanity Fair qui titre "En eaux troubles : Peter Madsen, l'inventeur fou au cœur du polar de l'été". Pas de mention au nom de Kim Wall dans le chapô de l'article, ni de photo d'elle... Seul Peter Madsen a droit à une photo : romanesque, retouchée, sur un fond à mi-chemin entre James Bond et Dexter. Et quand enfin après quelques lignes le nom de Kim Wall est évoqué, c'est pour associer sa disparition à "l'essence d'un bon roman".
 
Photo de Peter Madsen, soupçonné du meurtre de Kim Wall, utilisée par le site Vanity Fair
Gardez le souvenir d'une journaliste talentueuse
"Cette mort est étrange, oui. Mais ce n'est pas une série télévisée" rappelle la journaliste Bhakthi Puvanenthiran dans un édito sur le site australien Crickey. Elle demande aux médias de ne pas plonger dans les clichés sur la mort des femmes. Même constat sur Twitter d'Anna Codrea-Rado, journaliste et amie de Kim Wall.
 
"Ne vous souvenez pas de Kim Wall comme de la journaliste suédoise assassinée dans des conditions macabres (…). Souvenez-vous de son travail. Allez plus loin que les titres, informez-vous sur Kim la femme, la journaliste talentueuse, l'amie attentionnée. C'est ce qu'elle aurait fait."
J'écris sur les hackers, les arnaqueurs, le vaudou, les vampires, les quartiers chinois, les bombes atomiques, le féminisme.
Kim Wall
"J'écris sur les hackers, les arnaqueurs, le vaudou, les vampires, les quartiers chinois, les bombes atomiques, le féminisme." Voici comment Kim Wall avait résumé sa biographie en 160 caractères sur le réseau social Twitter. Autant de sujets variés, toujours truculents : la journaliste racontait la grande Histoire à travers des séries de portraits toujours plus inattendus les uns que les autres. "Elle trouvait et racontait des histoires à travers le monde (…). Elle donnait la parole aux personnes faibles, vulnérables et marginalisées" raconte sa mère dans un hommage publié sur sa page Facebook.
Kim Wall était une femme de terrain, elle devait déménager prochainement en Chine. Pour elle, il était impossible d'être journaliste en passant son temps derrière un bureau. Ses rencontres l'ont menée à Cuba, en Ouganda, en Corée du Nord...   Et pourtant, c'est à quelques kilomètres de sa ville natale, au Danemark, pays de la parité, qu'elle a été assassinée.
Les femmes journalistes sont en danger partout
Citée par le journal Libération, Nadine Hoffmann, directrice adjointe de l'International Women's Media Fondation dénonce le danger couru par les femmes journalistes : "Nous savons que les femmes avec qui nous travaillons sont confrontées au danger partout dans le monde, mais de savoir que cela s'est passé au Danemark, un pays relativement sûr pour les femmes, nous rappelle que notre communauté est en danger partout. C'est un problème que le milieu médiatique ne combat pas encore assez sérieusement."
En tant que reporter freelance, Kim Wall travaillait pour des publications prestigieuses, mais elle exerçait dans des conditions précaires : comme de nombreux journalistes pigistes rémunérés à l'article, elle réalisait souvent ses reportages avant qu'on les lui commande. Au moment où elle est morte, aucun de ses multiples employeurs ne savait où elle se trouvait. Ce modèle économique pousse certains journalistes à prendre des risques ou à se rendre là où les médias n'envoient pas leurs équipes. Un double risque pour les femmes sur le terrain, qui y sont moins nombreuses que les hommes. Elles se retrouvent souvent seules face à de multiples risques : discrimination, violence. "Les femmes freelance travaillent dur pour s'assurer que leur genre ne soit pas considéré comme un handicap." explique Sruthi Gottipati dans une tribune sur les dangers auxquels sont exposés les femmes journalistes publiée sur The Guardian.
Ces conditions de travail sont régulièrement dénoncées par les femmes freelance de la profession. Dans une lettre publiée en 2013, la journaliste pigiste Francesca Borri, qui réalise des reportages en Syrie pour 70 dollars l'article dans la plus grande indifférence de ses rédacteurs en chef écrit : "Du reporter freelance, les gens gardent l’image romantique d’un journaliste qui a préféré la liberté de traiter les sujets qui lui plaisent à la certitude d’un salaire régulier. Mais nous ne sommes pas libres, bien au contraire."
Pour que Kim Wall et son travail ne tombent pas dans l'oubli, ses proches ont annoncé la création d'une bourse, baptisée "la Bourse Kim Wall", qui permettra de financer les travaux d'une femme journaliste pour "couvrir la contre-culture au sens large, ce que Kim aimait appeler "les courants de rébellion".
Pour découvrir le travail de Kim Wall : son site Internet
Anaïs Renevier
Mise à jour 25.04.2018 à 09:48
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https://information.tv5monde.com/terriennes/kim-wall-quand-le-meurtre-d-une-femme-journaliste-se-transforme-en-polar-mediatique

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Louisette Texier, féministe, résistante et à 105 ans dernière rescapée française du génocide arménien,femmes,politiques,

27 Avril 2018, 00:04am

Publié par hugo

Louisette Texier, féministe, résistante et à 105 ans dernière rescapée française du génocide arménien
 
Portrait de Louisette Texier Hovanessian en 2017 avec ce sourire âgé immuable de ses 105 ans
(c) Claire Barbuti
Alors que le monde commémore les 103 ans du génocide des Arméniens, rend justice à ce million et demi de morts ce 24 avril 2018, la dernière rescapée en France de cette tragédie, Louisette Texier née Hovanessian, se retourne sur ses 105 printemps. Portrait de celle qui, séparée très jeune de sa famille, s'est forgée un caractère de fer : danseuse dans les cabarets, féministe, résistante, pionnière du rallye automobile féminin... Un parcours hors-normes.
24 avr 2018
Mise à jour 24.04.2018 à 09:09 par
Claire Barbuti
dansAccueilTerriennesFemmes : résister autrement
« J'ai tellement fait de choses dans ma vie… Impossible de me souvenir de tout ! Mais ce dont je suis sûre, c'est que je n'ai aucun regret », assène d'emblée Louisette Texier, replaçant une mèche rebelle dans ses cheveux teints. Les photos et les souvenirs fourmillent dans l'appartement de la centenaire, au sein de la résidence sénior d'un village près d'Agen qu'elle a rejoint voilà cinq ans pour se rapprocher de son fils. « Ici, c'est ma chambre. Et là, celle pour quand viennent mes copines de Paris » : à 105 ans, Louisette Texier tient à conserver une certaine indépendance. Mais ses yeux pétillent toujours autant lorsqu'il s'agit d'évoquer Paris, son faste et sa vie active.
L'exil en France après la tragédie en Arménie
C'est dans la capitale qu'elle a trouvé la liberté et la légèreté qui lui ont tant manquées lors des premières années de sa vie. Après la pendaison de son père en 1915 diligentée par les Turcs, ceux-là mêmes à l'origine d'une extermination de grande ampleur des Arméniens que le régime d'Erdogan nie toujours, la jeune mère de Louisette se retrouve veuve pour la seconde fois. Craignant pour la vie de ses deux filles en bas âge, elle les place dans un orphelinat d'Istanbul, avec l'espoir de les récupérer dès que possible… « Mais une ONG a jugé que les enfants n’étaient pas en sécurité vu l'atmosphère sur place, et a décidé de les évacuer », explique William, le fils unique de Louisette, incollable sur l'histoire familiale.
 
1915 : rescapée du génocide des Arméniens, elle est recueillie dans un orphelinat à Marseille. Elle a 2 ans (sur la photo, on la découvre des années plus tard, entourée d'un cercle)
(c) archives Louise Texier
J'ai longtemps attendu qu'on vienne me chercher…
Louisette Texier
Les deux sœurs seront séparées : l'une ira en Grèce, alors que l'autre, Louisette, sera recueillie dans un orphelinat à Marseille puis dans un pensionnat en banlieue parisienne. Un endroit d'où « la sauvageonne », selon les mots de William, s'enfuira à 15 ans, pour devenir danseuse dans les cabarets parisiens et vivre sans contrainte. Elle ne reverra jamais sa patrie, et s'éloignera de la communauté arménienne et de ses mauvais souvenirs. « J'ai longtemps attendu qu'on vienne me chercher, de revoir ma mère… », explique aujourd'hui les larmes aux yeux Louisette.
 
Début des années 30, photo prise alors que Louisette Texier gagnait sa vie comme danseuse dans les cabarets
(c) archives familiales Louise Texier
Première femme sur la ligne de départ du rallye de Monte-Carlo
Mais le rideau de fer et le contexte économique n'ont pas permis qu'elles se retrouvent avant une quarantaine d'années, en marge d'un rallye automobile.
Car telle est la passion que s'est choisie Louisette qui, à 104 ans, partait encore guillerette sur une piste de karting avec son petit-fils. Si William nous montre la carte de FFI (Force Française de l'Intérieur) de sa mère, nous parle de son apport actif à la Résistance, en particulier dans la mise à l'abri de familles juives, la modeste Louisette préfère, elle, sortir ses photos sépia au décor suranné des courses automobiles d'antan et ses nombreux trophées. En 1956, elle suit son ami George Houel, pilote de moto, à une course. C'est la révélation : quelques mois plus tard, elle est la seule femme sur la ligne de départ de Monte-Carlo.
 
Louisette Texier, une "folle du volant" avec sa coéquipière Annie Soisbault, devant l'une de leur voiture, dans les années 1960.
(c) Archives Louisette Texier
Tant que j'étais dans une voiture, j'étais heureuse. Le reste, je m'en foutais.
Louisette Texier
Ses yeux rieurs et ses lèvres pincées la font rajeunir de 20 ans lorsqu'elle parle de sa voiture préférée, sa Jaguar MK II, au volant de laquelle elle a parcouru le monde. Celle qu'on surnomme alors « le Bulldozer » ou « Le Louisette » ne recule devant aucun défi. Jusqu'à sa dernière course à l'âge de 80 ans au Kenya. « Tant que j'étais dans une voiture, j'étais heureuse. Le reste, je m'en foutais. Je n'ai même jamais fait de vélo : c'était la voiture et rien d'autre », confie la femme opiniâtre qui marche toujours même si c'est à l'aide d'un déambulateur.
 
Tour de piste en karting avec l'un de ses petits-fils, en 2016
(c) Claire Barbuti
Une vie pleine, celle d'une femme libre
Pas question pour Louisette de se laisser aller : elle s'excuse de ne pas porter ce jour-là sa jupe grise à paillettes préférée qui est au sale, et la coquette devient très malicieuse lorsqu'il s'agit de commenter les tenues de ses voisines. Après s'être séparée de son mari - « J'ai préféré vivre pleinement, j'en ai eu marre des hommes ! » - elle tient pendant plus de 50 ans d'une main de fer sa propre boutique de vêtements à Neuilly, étant parmi les premières à commercialiser des jeans pour femmes.
Et cette féministe convaincue ne voit aucun antagonisme à aimer automobile et mode, bien au contraire... « Le Tour d'Europe, c'était pas un rallye de mauviette ! Mais nous résistions mieux que les hommes, et notre coquetterie était peut-être la meilleure des armes : nous faisions tout, avec ma coéquipière Annie Soisbault, pour prendre de l'avance. Le but : nous arrêter un peu avant l'arrivée, nous remaquiller, nous recoiffer et arriver aux contrôles horaires fraîches comme des roses ! ».
Et si là résidait le secret de la longévité de cette arrière-arrière-grand-mère, dans sa soif de liberté qui la fait croquer chaque instant à pleines dents, sans jamais se prendre au sérieux ?
 
Cinq générations réunies en 2017 : Louisette Texier, assie, avec son fils William, son petit-fils Manuel, son arrière-petite-fille Mélanie et son arrière-arrière petite-fille Nelly.
(c) Claire Barbuti
 
Claire Barbuti
Mise à jour 24.04.2018 à 09:09
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https://information.tv5monde.com/terriennes/louisette-texier-feministe-resistante-et-105-ans-derniere-rescapee-francaise-du-genocide

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Consentement sexuel: Noémie Renard dénonce les actes non désirés lors d'un rapport,femmes,violences,

26 Avril 2018, 02:49am

Publié par hugo

Consentement sexuel: Noémie Renard dénonce les actes non désirés lors d'un rapport
Publié le 25 avril 2018 à 15:18
Si vous ne deviez voir qu’une seule vidéo aujourd’hui, ce serait cette interview de Noémie Renard pour Konbini, dans laquelle elle évoque les agressions parfois subies dans le cadre de rapports consentis.
“La coercition graduelle au cours des interactions sexuelles.” Ce phénomène au nom un peu barbare est une des composantes de la culture du viol dont on parle encore trop peu, et qu’ Hugo Clément a choisi d’évoquer lors de son interview de Noémie Renard mise en ligne le 24 avril sur Konbini News. D’après l’autrice d’En finir avec la culture du viol, le concept regroupe les “actes à connotation de domination” et “violences sexuelles qui émergent pendant des actes sexuels consentis”. En exemple, elle cite les pénétrations anales, avec le doigt ou le pénis, les strangulations, le tirage de cheveux, et la fessée, qui peuvent être vécus comme des agressions lorsque ces actions ne sont pas désirées par le ou la partenaire sexuelle.
La jeune femme rappelle que, comme toujours, la solution réside dans la communication, verbale ou par “l’expression de gestes, de sourires, d’une attitude”, pour s’assurer du consentement de l’autre. “Ça va être: ‘On a couché ensemble, est ce que là, maintenant, je peux te mettre un doigt dans le cul ?’ […] Ça va donner lieu à des discussions vachement administratives dans un cadre intime”, s’inquiète un Hugo Clément dans le rôle, sûrement légèrement préparé, de l’hétéro un peu benêt. “On n’a pas à subir des actes sexuels qu’on ne désire pas, lui répond Noémie Renard. Est-ce que, eux, ça leur plairait tout d’un coup de se prendre des fessées, se faire étrangler ou tirer les cheveux? Est-ce que ces hommes trouveraient ça agréable?” Finalement, son propos peut-être résumé avec une des phrases qu’elle prononce après avoir défini la culture du viol: “Je pense qu’il vaut mieux être un peu anti-sexe que de risquer de violer une personne”. C’est aussi simple que ça.
 
Margot Cherrid

http://cheekmagazine.fr/societe/noemie-renard-consentement-culture-viol/

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Emploi : le diktat de l'apparence,femmes,emploi

26 Avril 2018, 02:47am

Publié par hugo

 Emploi : le diktat de l'apparence
De plus en plus de Français auraient recours à la chirurgie esthétique pour paraître toujours jeunes et rester dans la compétition du monde du travail.
FRANCE 3
France 3
France Télévisions
Mis à jour le 06/04/2018 | 17:09
publié le 06/04/2018 | 17:09
Sur les écrans publicitaires, les devantures des magasins, la beauté s'affiche partout. Des visages aux lignes parfaites, bouche dessinée, taille de guêpe. Une perfection et une pression mise sur les femmes : il faut rester belle et jeune. Myriam le sait bien : elle est responsable dans ce salon de coiffure. "On a un métier d'image, donc une cliente qui va entrer, la première chose qu'elle va regarder, c'est comment on est coiffées, comment on est maquillées", explique-t-elle. Soucieuse de son apparence, Myriam Lechault, 47 ans, se rend régulièrement dans un cabinet de chirurgie esthétique. Des soins légers, quelques injections.
15 à 20 % des patientes ont une motivation professionnelle
Aujourd'hui, les raisons ne sont plus seulement personnelles, elles sont devenues professionnelles. Avec l'âge, la patiente craint de ne plus renvoyer une image de performance à son travail : "Je pense que mon équipe a besoin d'un manager qui fasse jeune, qui donne envie, et je pense que ça booste vraiment tout le monde", confie-t-elle. De plus en plus de Français auraient recours à la chirurgie pour garder ou trouver du travail. Poches sous les yeux, paupières qui tombent : "Les femmes qui viennent pour des raisons professionnelles sont de plus en plus nombreuses. Je dirais qu'elles représentent 15 à 20 % de la population des patientes. Chez les hommes, c'est plutôt un homme sur deux qui vient à la consultation, qui viendra pour des raisons professionnelles", explique Laurence Benouaiche, chirurgienne esthétique. Prendre soin de son apparence a un coût : pour gommer vos rides, comptez en moyenne 400 euros la séance.

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/emploi-des-femmes/emploi-le-diktat-de-l-apparence_2693186.html

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THE HANDMAID’S TALE DANS LA VRAIE VIE ? 😱,femmes,feminisme,

26 Avril 2018, 02:20am

Publié par hugo

 
 
THE HANDMAID'S TALE DANS LA VRAIE VIE ? 😱
The Handmaid's Tale est une dystopie, mais elle fait tellement écho à notre présent que Mymy en a tiré de nombreux enseignements ! /// DÉROULE POUR PLUS D'INFOS ! /// Vidéo en partenariat avec Fox Pathé Europa. Notre Manifeste : http://www.madmoizelle.com/manifeste C'est la sortie en DVD et Blu-Ray de The Handmaid's Tale saison 1 !
 

 

 

"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."

 

http://www.marieclaire.fr/,droits-des-femmes-10-citations-de-simone-de-beauvoir-a-ne-jamais-oublier,807596.asp

"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."

SIMONE DE BEAUVOIR

http://www.marieclaire.fr/,droits-des-femmes-10-citations-de-simone-de-beauvoir-a-ne-jamais-oublier,807596.asp

http://www.marieclaire.fr/,droits-des-femmes-10-citations-de-simone-de-beauvoir-a-ne-jamais-oublier,807596.asp

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"Comme des garçons", le film hommage aux pionnières du football féminin,femmes,feminisme,

26 Avril 2018, 02:16am

Publié par hugo

 "Comme des garçons", le film hommage aux pionnières du football féminin
Il y a 50 ans, les pionnières du football français faisaient leurs premièrs dribles à Reims (Marne). Le film "Comme des garçons", de Julien Hallard, leur rend hommage.
FRANCE 2
France 2
France Télévisions
Mis à jour le 21/04/2018 | 21:37
publié le 21/04/2018 | 21:37
Leur histoire est celle du football féminin. Une histoire qui a commencé à Reims (Marne), sur un terrain qui depuis s'est bien modernisé. Mais les souvenirs restent intacts. C'était il y a 50 ans, en 1968, année d'un grand bouleversement pour ces filles, parmi les premières à jouer au ballon rond. "On a été les pionnières, à l'époque on n'en avait pas conscience, nous on venait jouer au foot", se souvient Michèle Monier, ancienne capitaine de l'équipe féminine de Reims. "Quand on faisait un beau geste, on était applaudies, mais bon il y a toujours quelques réfractaires qui vous font des réflexions stupides", souligne Ghislaine Souef.
L'histoire d'une aventure
À l'origine du premier match de football féminin, une petite annonce conservée précieusement par Ghislaine Souef. Le match devait être l'animation principale de la kermesse de la ville, l'idée de deux journalistes locaux. "On a mis cette annonce et en 15 jours, on s'est retrouvé avec une quinzaine de jeunes filles", explique Richard Gaud, ancien entraîneur et journaliste à L'Union de Reims. "Un copain à mon frère m'a dit : 'Allez hop, ma voiture elle est là, viens je t'emmène, on va t'inscrire'", raconte Ghislaine Souef. Très vite, les Rémoises font le tour du monde pour disputer des matchs de démonstration. Un championnat de France est lancé en 1974, mais le plus dur restait de se faire accepter, y compris par les siens. "Ma mère, elle avait trouvé ça un peu bizarre [...] elle m'a dit : 'T'es folle'", se souvient Michèle Monier. Leur drôle d'aventure est aujourd'hui adaptée au cinéma. Comme des garçons est une comédie qui rejoue la création de l'équipe, de quoi entretenir un peu plus la légende. Le film sort sur les écrans le 25 avril

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/emploi-des-femmes/comme-des-garcons-le-film-hommage-aux-pionnieres-du-football-feminin_2717090.html

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Laetitia Martinez: «La visibilité des femmes dans notre histoire collective est une préoccupation fondamentale de nos politiques publiques»,femmes,feminisme,citoyen

25 Avril 2018, 20:15pm

Publié par hugo

 13 avril 2018
France
Laetitia Martinez: «La visibilité des femmes dans notre histoire collective est une préoccupation fondamentale de nos politiques publiques»
 
Les femmes sont des citoyennes, des actrices à part entière de la vie sociale et politique de notre pays, il faut le rappeler et l’encourager, c’est ce que les Archives Nationales ont décidé de faire en appelant: Aux Archives Citoyennes ! La table ronde « politiques publiques et luttes contre les discriminations de genre » a réuni des femmes élues locales et une représentante du Haut Conseil à l’Egalité f/h. Laetitia Martinez, vice-présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté en charge des sports, de l’égalité et de la citoyenneté se mobilise pour la visibilité des femmes et l’égalité de genre.
La visibilité des femmes dans notre histoire collective est une préoccupation fondamentale de nos politiques publiques.
De manière générale, les livres d’histoire et l’apprentissage accordent une place trop réduite aux femmes. D’ailleurs, seules 2% des rues portent des noms de femmes, qui sont généralement des noms d’impasses, de ruelles et assez rarement des noms d’avenues ou de boulevards.
En tant que collectivité, nous devons porter les femmes de nos territoires et leur donner plus de place dans notre histoire collective.
Dans ma région, nous avons inauguré, le 8 mars, une exposition, portée par Femmes d’ici et d’ailleurs, consacrée aux femmes, aux championnes, aux sportives qui font aussi partie de l’histoire collective. Elles sont malheureusement trop souvent oubliées des souvenirs et des médias. Souvenons-nous du jour où Florence Arthaud a gagné la route du Rhum 1990, le journal l’Équipe avait titré «Flo, t’es un vrai mec»!
L’enjeu est donc double: réinscrire les femmes qui ont fait l’histoire collective, et faire en sorte que les jeunes filles puissent se projeter, qu’elles aient des modèles dans notre environnement encore trop masculin.
Construire les politiques en chaussant nos lunettes de genre
Tous nos collègues doivent se poser les questions de genre qui concernent l’ensemble des politiques à conduire. En Bourgogne-Franche-Comté, nous tenons à cet engagement et nous l’avons beaucoup travaillé dans le domaine sportif dont je suis en charge. Notre but était de faire en sorte de pouvoir construire la politique sportive dans une perspective d’égalité.
Dans notre région, cela se traduit de différentes manières. Avec les ligues et les comités régionaux de sport, l’égalité femmes/hommes doit être un axe obligatoire dans la contractualisation. Les acteurs concernés ont bien compris les enjeux: quand une collectivité prévoit de construire un équipement sportif, on leur demande de réfléchir à la question des bénéficiaires de cet équipement et s’ils ne vont pas créer une inégalité entre les femmes et les hommes.
Cette année, dans ma région, j’ai donc mobilisé mes collègues pour que chacun.e s’interroge afin de valoriser l’égalité femmes/hommes dans ses politiques publiques. Le sport, la culture sont des domaines très importants, mais il faut aller encore plus loin. Nous devons nous poser la question de la place des femmes dans les métiers du numérique, l’accès des femmes aux métiers industriels, la déconstruction des stéréotypes, la place des femmes dans les formations secondaires qui relèvent de l’industrie.
Nous prenons conscience que cela concerne l’ensemble des domaines de notre action. Nous devons chausser nos lunettes de genre, apprendre à regarder le monde au travers des inégalités qui existent entre les femmes et les hommes, que l’on peut désormais chiffrer.
On le voit également dans les rapports humains, dans le sexisme au quotidien. Il est important de mobiliser l’ensemble de la société, les responsables politiques à tous les niveaux, le monde associatif, et les citoyen.ne.s autour de ce projet. De notre côté, nous le faisons autour de la parole publique, de nos politiques publiques et dans nos budgets.
Eduquer sur l’égalité et aider les jeunes filles à se projeter
Une étude a montré que c’est à partir de six ans qu’une petite fille pense qu’elle est moins intelligente, moins capable qu’un garçon. L’éducation sur l’égalité doit donc être prise en compte le plus tôt possible. La formation et la sensibilisation des personnels est fondamentale. Les professionnel.le.s au contact des enfants doivent pouvoir non seulement garantir l’égalité dans leur métier, mais aussi éveiller leur conscience pour ne pas reproduire les stéréotypes de genre profondément ancrés.
Nous pouvons mettre aussi d’autres actions en place; au Creusot par exemple, les temps périscolaires sont consacrés à des activités pour les enfants dès le plus jeune âge et nous faisons en sorte d’y garantir la mixité.
De même qu’à la cantine scolaire, nous insistons sur le fait que les tables soient mixtes et que tous les enfants débarrassent; l’apprentissage de ces réflexes du quotidien est fondamental.
Avec les jeunes plus âgés, nous travaillons sur d’autres sujets: la mixité des formations, aider les jeunes filles à se projeter dans des métiers que l’on dit masculins et vice versa …
L’exemple de la cour de récréation est extrêmement parlant : on observe que les garçons occupent environ 80% d’une cour d’école et les filles seulement 20%. Cela illustre que dès leur plus jeune âge, l’espace du champ des possibles des petites filles est plus restreint que celui des petits garçons.
Il est donc important de continuer à agir aux différents âges de la vie pour accompagner les jeunes et leur ouvrir les yeux sur cette problématique de genre.
 
Laetitia Martinez, vice-présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté en charge des sports, de l’égalité et de la citoyenneté
 
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https://www.50-50magazine.fr/2018/04/13/laetitia-martinez-la-visibilite-des-femmes-dans-notre-histoire-collective-est-une-preoccupation-fondamentale-de-nos-politiques-publiques/

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