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Le blog de hugo,

Au travail, les cas de violences contre les femmes sont en hausse,femmes,violences,

1 Juin 2018, 08:25am

Publié par hugo

 Au travail, les cas de violences contre les femmes sont en hausse
>Société|J.Cl. avec AFP| 31 mai 2018, 8h37 |9
ILLUSTRATION. Entre 2010 et 2015 surtout, les violences ont explosé de plus de 300 %. LP/Philippe de Poulpiquet
Une étude portant sur les années 2010-2016 montre que les menaces sur le lieu de travail ou d’études augmentent, particulièrement à l’égard des femmes.

Nouveau phénomène ou réalité mieux appréhendée ? Les violences physiques et les menaces contre les femmes sur le lieu de travail et d’études ont considérablement augmenté entre 2010 et 2016, selon une étude de l’Observatoire national de la délinquance et de la répression pénale (ONDRP), publiée ce jeudi.

Entre 2010 et 2016, le nombre de femmes déclarant avoir été victimes de violences physiques sur le lieu de travail a presque doublé en passant de 25 000 à 48 000, souligne l’ONDRP qui se base sur l’enquête nationale de victimation « Cadre de vie et sécurité », menée conjointement avec l’Insee.

Entre 2010 et 2015, l'observatoire relève une hausse « très significative » de 307 % avant une baisse « tout aussi significative » de 52 % entre 2015 et 2016. L’étude ne s’est pas penchée sur 2017, année forte en termes de libération de la parole.
Les employées ou professions intermédiaires davantage visées

L’ONDRP n’apporte pas de clé pour interpréter ces fortes évolutions mais souligne que ces variations ne sont pas liées à une reformulation des questions posées aux personnes ayant participé à l’enquête. Quel que soit le sexe, l’ONDRP note une hausse globale des violences et menaces sur la période 2010-2016.

Cependant, « il y a une vraie spécificité pour les femmes » par rapport aux hommes, relève Keltoume Larchet, chargée d’études à l’ONDRP, soulignant que les employées et professions intermédiaires sont les plus menacées ou violentées.

« Quand on regarde l’évolution des violences ou menaces faites aux femmes survenues dans d’autres lieux comme la rue ou les transports, c’est sur le lieu de travail et d’études que l’augmentation est considérée comme la plus significative », remarque-t-elle.
Sociétéviolenceslieu de travailinsécuritéObservatoire national de la délinquance


http://www.leparisien.fr/societe/au-travail-les-cas-de-violences-contre-les-femmes-sont-en-hausse-31-05-2018-7745211.php

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Arabie saoudite : le harcèlement sexuel bientôt pénalisé,femmes,feminisme,lois,

1 Juin 2018, 08:14am

Publié par hugo

 Arabie saoudite : le harcèlement sexuel bientôt pénalisé
L'Arabie saoudite se prépare à interdire le harcèlement sexuel, ont déclaré des responsables du royaume moins d'un mois avant l'entrée en vigueur d'un décret autorisant les femmes à conduire.
Harcèlement de rue
Harcèlement de rue
ArièleBonte Arièle Bonte

et AFP
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publié le 31/05/2018 à 09:49

Jusqu’à cinq ans de prison et 300.000 riyals (plus de 68.000 euros) d'amende. Voici la peine que vont pouvoir bientôt risquer d’encourir les auteurs de harcèlement sexuel en Arabie saoudite. Le Conseil de la Choura, l'organe consultatif qui conseille le gouvernement saoudien, a en effet approuvé lundi 28 mai un projet de loi qui introduirait ces nouvelles sanctions.

Ce projet "est un ajout très important à l'histoire des réglementations dans le royaume", a indiqué Latifa al-Shaalan, membre du Conseil de la Choura, dans une déclaration relayée par le ministère de l'Information. "Il comble un grand vide législatif et c'est un moyen de dissuasion", a-t-elle ajouté.

La loi, qui doit encore être promulguée par le roi Mohammed ben Salmane, compte huit articles. Elle vise à "combattre le harcèlement, à l'empêcher, à punir les auteurs et à protéger les victimes afin de sauvegarder l'intimité, la dignité et la liberté personnelle qui sont garanties par la loi islamique", souligne la déclaration du Conseil de la Choura.
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Des réformes assombries par des arrestations

Ce n'est pas la première mesure législative en faveur des femmes. Mahammed ben Salmane a levé l'interdiction des salles de cinéma, autorisé les concerts mixtes et réduit les pouvoirs de la police religieuse. Le 24 juin prochain, les Saoudiennes pourront également conduire une voiture en toute légalité. L'Arabie saoudite était le dernier pays au monde à leur interdire cette activité.

Ces réformes ont cependant été assombries par une vague d'arrestations de militants et militantes des droits des hommes et des femmes, dont des féministes.
La rédaction vous recommande


http://www.rtl.fr/girls/societe/arabie-saoudite-le-harcelement-sexuel-bientot-penalise-7793592109

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Violences : les agressions contre les femmes au travail sont en hausse,femmes,feminisme,violences,

1 Juin 2018, 08:11am

Publié par hugo

 Violences : les agressions contre les femmes au travail sont en hausse
48.000 femmes ont déclaré avoir été victimes de violences physiques sur leur lieu de travail en 2016. C'est presque deux fois plus qu'en 2010.
Le nombre de femmes victimes de violences sur leur lieu de travail a fortement augmenté entre 2010 et 2016, selon une étude de l'ONDRP.
Le nombre de femmes victimes de violences sur leur lieu de travail a fortement augmenté entre 2010 et 2016, selon une étude de l'ONDRP. Crédit : Rawpixel / Unsplash
Emeline Ferry
 
publié le 31/05/2018 à 11:41

Humiliations, menaces, agressions sexuelles, violences physiques... Le harcèlement au travail peut se manifester de différentes façons et avoir de graves conséquences sur la santé et la carrière des personnes concernées. En France, une femme sur trois dit avoir déjà été harcelée sexuellement au travail.

Dans une étude publiée ce jeudi 31 mai 2018, l'Observatoire national de la délinquance et de la répression pénale (ONDRP) constate une forte hausse des violences physiques et des menaces contre les femmes sur leur lieu de travail. Entre 2010 et 2016, le nombre de salariées déclarant avoir été victimes de violences physiques au travail a presque doublé, passant de 25.000 à 48.000.

L'observatoire, qui se base sur l'enquête "Cadre de vie et sécurité", menée avec l'Insee et Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), note une hausse "très significative" de 307% entre 2010 et 2015, avant une baisse "tout aussi significative" de 52% entre 52% entre 2015 et 2016.
À lire aussi
L'actrice Pauley Perrette sort du silence pour raconter les violences qu'elle a subi sur le tournage de la série NCIS.
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238.000 femmes victimes de menaces en 2016

Le nombre de femmes qui disent avoir été victimes de menaces augmente lui aussi très fortement. Il passe de 167.000, en 2010, à 238.000, en 2016. Là aussi, l'ONDRP souligne une forte hausse (+88%) entre 2010 et 2015, suivie d'une baisse entre 2015 et 2016 (-24%).

Dans sa publication, l'observatoire n'apporte pas de clé pour interpréter ces fortes évolutions, mais il souligne que ces variations ne sont pas liées à une reformulation des questions posées aux personnes ayant participé à l'enquête.

"Quand on regarde l'évolution des violences ou menaces faites aux femmes survenues dans d'autres lieux, comme la rue ou les transports, c'est sur le lieu de travail et d'études que l'augmentation est considérée comme la plus significative", remarque Keltoume Larchet, chargée d'études à l'ONDRP.

Elle cite des données non-publiées dans l'étude, qui montrent que violences et menaces contre les femmes s'exercent en priorité à l'encontre d'employées ou de professions intermédiaires. Quelque soit le genre, l'observatoire note une hausse globale des violences et menaces sur la période 2010-2016, mais "il y a une vraie spécificité pour les femmes" par rapport aux hommes, note l'experte.
La rédaction vous recommande


http://www.rtl.fr/girls/societe/violences-les-agressions-contre-les-femmes-au-travail-sont-en-hausse-7793592431

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Distribution de protections hygiéniques aux femmes précaires et dans les écoles: l'Écosse montre l'exemple,femmes,sante

1 Juin 2018, 08:08am

Publié par hugo

 Distribution de protections hygiéniques aux femmes précaires et dans les écoles: l'Écosse montre l'exemple
Publié le 31 mai 2018 à 12:01
L’Écosse est en passe de devenir le premier pays au monde à financer les protections hygiéniques des femmes à revenus limités et s’apprête à mettre à disposition coupes menstruelles, tampons et serviettes dans les écoles.
© instagram.com/theredboxprojectashington

© instagram.com/theredboxprojectashington

“Il est inacceptable que qui que ce soit en Écosse soit incapable d’accéder à ces produits hygiéniques.” Voici ce qu’explique Angela Constance, la secrétaire d’État à l’égalité des chances écossaise à propos du projet gouvernemental de distribution de protections hygiéniques aux femmes à revenus limités. Annoncée le 30 mai, l’initiative devrait concerner plus de 18 800 Écossaises et représenter un investissement des pouvoirs publics de 500 000 livres sterling, soit plus de 550 000 euros. Les premières distributions sont prévues pour début août et s’accompagneront d’une mise à disposition de coupes menstruelles, tampons et serviettes hygiéniques dans les écoles, collèges, lycées et universités. Du jamais vu.

Plusieurs internautes ont salué la décision du gouvernement sur Twitter, en évoquant une “superbe nouvelle pour l’Écosse, qui devient le premier pays à mettre à disposition des tampons et serviettes pour femmes à faibles revenus”, et en s’exprimant sous le hashtag #EndPeriodPoverty. On ne peut qu’espérer que d’autres pays suivront l’exemple.

Margot Cherrid


http://cheekmagazine.fr/societe/ce-qui-se-passe-ailleurs/protections-hygieniques-ecosse-gratuit-ecoles-femmes-precaires/

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VIDEO. Pour le médecin Gilles Lazimi, l’égalité femmes/hommes passe par l’éducation des jeunes garçons,articles femmes hommes,egalite,

1 Juin 2018, 07:55am

Publié par hugo

 

 

VIDEO. Pour le médecin Gilles Lazimi, l’égalité femmes/hommes passe par l’éducation des jeunes garçons

Pour le médecin Gilles Lazimi, l’éducation des jeunes garçons est cruciale pour assurer l’égalité entre les femmes et les hommes. Il explique.
BRUT
avatar Brut.France Télévisions

Mis à jour le 31/05/2018 | 17:16
publié le 31/05/2018 | 17:16
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"Il faut faire en sorte de permettre aux garçons de pleurer"

"Si on veut l’égalité, il faut qu’on élève nos garçons et nos filles de la même façon", assure Gilles Lazimi. Pour lui, c’est essentiel de casser les stéréotypes du garçon ou de la fille. Il ajoute que cela n’a de surcroît pas de conséquences sur leurs différences. Un garçon a le droit de ne pas subir le poids de la performance, d’être triste et de pleurer. "Il faut faire en sorte de permettre aux garçons de pleurer, de donner leurs émotions, de ne pas être dans une norme qui est l’agressif, le viril, le masculin", exhorte-t-il.

Tout d’abord, il conseille de changer des petites choses du quotidien qui peuvent sembler anodines comme faire en sorte que les jeux dans les crèches soient les mêmes pour tout le monde. De même, il faudrait que les activités à l’école primaires soient les mêmes pour les deux sexes.

Cela est valable à la maison également. "Le partage des tâches à la maison, c’est filles et garçons", conseille Gilles Lazimi.

Enfin, il estime qu’il "faut absolument promouvoir l’égalité dans tous les postes de direction" dans la société.

Une égalité voulue par la majorité des hommes

Selon lui, la majorité des hommes veut cette égalité. "On demande à ces neufs dixièmes de tout faire pour que leurs enfants soient élevés dans l’égalité et qu’eux interviennent à tout instant, à tout moment, pour rappeler que cette égalité est nécessaire", lance Lazimi.
A lire aussi


https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/emploi-des-femmes/video-pour-le-medecin-gilles-lazimi-legalite-femmes-hommes-passe-par-leducation-des-jeunes-garcons_2779491.html

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En Espagne, les femmes de chambres s’organisent pour en finir avec le « sale boulot »

1 Juin 2018, 07:45am

Publié par hugo

 En Espagne, les femmes de chambres s’organisent pour en finir avec le « sale boulot »
 
Vania, Berta et un groupe de KELLYS, ces femmes de chambre employées en Espagne, souvent venues d'outre-Atalntique, bien décidées à ne pas se laisser faire, réunies dans le bureau de leur avocate, à Barcelone
(c) Fabien Palem
L’association Las Kellys regroupe des femmes de chambre en révolte contre des conditions de travail qui se détériorent alors que le tourisme croît de manière constante. Bien décidées à lutter contre la précarisation, fruit notamment de l’externalisation de leurs services, ces travailleuses s’arment des outils de l’« autonomisation » des « Indignés » pour vaincre les craintes ensemble. Un mouvement exemplaire.
31 mai 2018
Mise à jour 31.05.2018 à 09:49 par
Fabien Palem
dansAccueilTerriennesDomestiques, bonnes, des emplois qui riment avec femmes
Les touristes internationaux ne les remarqueront sans doute pas. Elles sont les petites mains de l’industrie du tourisme de masse. Invisibles, ou presque. Les femmes de chambre, maillon incontournable de la prestation offerte au client d’hôtel, effectuent des tâches difficiles et peu valorisées.

En Espagne, la détérioration des conditions de ce travail éreintant a poussé Las Kellys, acronyme de « Las que limpian » (celles qui nettoient), à se regrouper et créer un collectif de revendication. Fondée en novembre 2016 à Barcelone, l’association Las Kellys dispose de huit relais à l’échelle espagnole. Outre Madrid, elles sont présentes dans plusieurs points névralgiques du tourisme ibère : Benidorm, Cádiz, Fuerteventura, La Rioja, Mallorca ou encore Lanzarote. L’objectif est clair : rendre visible un service aussi indispensable que méprisé. En France, le député « Insoumis » de la Somme François Ruffin s’y est essayé en mars 2018 avec succès (voir ici) dans une vidéo qui a fait le buzz : "Vous savez à quoi on reconnaît un riche ? C'est quelqu'un qui ne nettoie pas ses toilettes lui-même. Le plus souvent, c'est une femme qui le fait pour lui."
 
À 50 ou 55 ans, on est foutues, on ne sert plus à rien.

Lulu, 20 ans de métier
Si c’est à Barcelone, première ville touristique de la péninsule (19 millions de visiteurs en 2017) qu’a émergé ce mouvement, comme d’autres avant, les Kellys déploient une stratégie multi-polaire. La bataille légale se mène de manière parallèle, aux portes des parlements régionaux et des Cortes espagnoles (chambre des députés et sénat), à Madrid. C’est dans la capitale espagnole que se joue par exemple la reconnaissance des maladies spécifiques à ce travail laborieux. « 90% d’entre nous sommes sujettes à des hernies discales, précise l’Espagnole ‘Lulu’, 20 ans de métier. Les produits chimiques de nettoyage provoquent de l’asthme, une altération de l’odorat, du goût… À 50 ou 55 ans (sa tranche d’âge, NDLR) on est foutues, on ne sert plus à rien. »
 Le secteur du nettoyage espagnol en quelques chiffres :
En Espagne, environ 100 000 travailleurs (dont plus de 90% de femmes) nettoient les hôtels ou les appartements de tourisme, pour à peine plus que deux euros la chambre.
71,5% d’entre elles consomment quotidiennement des médicaments pour affronterleur journée de travail.
Dans ce secteur les femmes immigrées sont nombreuses, en particulier celles originaires d'Amérique latine.
Source : Así viven las mujeres que limpian habitaciones de hotel por dos euros
La bataille des femmes de chambre, conséquence de la fin du mirage/miracle espagnol
Loin de Madrid, d’autres « antennes » des Kellys jouent un rôle inattendu. C’est le cas dans la lointaine île de Lanzarote (Canaries), où la sénatrice María José López Santana, 41 ans, élue Nueva Canarias (régionaliste de centre-gauche) s’est emparée du sujet en se revendiquant elle-même comme fille de Kelly.
 
 
Berta pillier des Kellys discute avec l'une de ses collègues et compagnes de combat Jimena
(c) Fabien Palem
« C’est à travers elle que nous avons pu interpeller Mariano​ Rajoy, le chef du gouvernement (Parti populaire, conservateur, ndlr) », précise Berta, 42 ans, d’origine péruvienne. Débarquée à Barcelone en 1999, Berta a d’abord été aveuglée par la période faste de croissance économique. « En étant femme de chambre, j’avais des contrats solides et je touchais jusqu’à 2000 euros mensuels. Comme tout le monde ou presque, j’ai alors demandé un crédit hypothécaire. Pour acquérir un bien. C’était en 2005, se remémore-t-elle, contenant l’émotions liée à cet épisode douloureux. Vers 2010, tout est rapidement devenu plus compliqué : j’avais moins de travail, donc plus assez d’argent pour l’hypothèque… J’étais seule à m’occuper de mon enfant en bas âge et de ma mère ».

 

Berta (à gauche) avec la maire de Barcelone Ada Colau au temps de la lutte emblématique contre les expulsions immobilières
DR
C’est à ce moment qu’elle rejoint la Plateforme des victimes de l’hypothèque (PAH), où elle prend confiance en soi à travers les techniques de l’empoderamiento (« autonomisation ») auprès, notamment, d’Ada Colau, qui deviendra maire de Barcelone en 2015. « Nous l’avons rencontrée tout récemment (le 10 mai 2018, ndlr) avec les Kellys. J’espère qu’elle fera quelque chose pour promouvoir notre lutte. Même si, j’avoue, je l’ai trouvée différente de celle que j’avais connue faire des chaînes humaines pour empêcher que des personnes se fassent mettre à la rue », concède Berta, en nous montrant une photo d’elles deux, côte à côte, en tee-shirts verts de la PAH.

L’existence même des Kellys met la lumière sur l’insuffisance des combats menés par d’autres collectifs, tels les syndicats traditionnels. L’isolement relatif de ce collectif montre aussi que l’élan des « Indignados » cherche un second souffle. « Nous sommes en train de mettre en place un label de garantie de qualité. Afin de valoriser les établissements durables, selon des critères variés, parmi lesquels figurent les conditions de travail », précise Paco Ramos, directeur exécutif des stratégies de Barcelona activa, une plateforme municipale qui veille au marché du travail local.
Modèle touristique et modèle de société
La « marque Espagne », sa réputation des secteurs liés au tourisme auprès du public international, repose en grande partie sur la précision de leur coup de chiffon. Pourtant, les représentants du secteur hôtelier, dont les Kellys dépendent, n’ont pas pris conscience que la qualité du service ne serait que meilleure avec un rapport employeur-employée assaini. Comme dans d’autres branches (agriculture et construction), le secteur hôtelier emploie une partie de ses travailleuses de manière indirecte, par l’intermédiaire d’entreprises de travail temporaire (ETT) et d’entreprises dites « multiservices ».

Depuis la réforme du marché du travail espagnol, en 2012, en pleine crise économique et sociale, le nombre de contrats liés à une ETT aurait augmenté de 51%, jusqu’à concerner actuellement plus d’un demi-million de travailleurs et travailleuses. Parmi les secteurs les plus touchés par l’externalisation des services : le tourisme et, en première ligne, les femmes de chambre. « L’externalisation permet notamment de diminuer le niveau de cotisations sociales, commence Eulalia García Sanz, avocate installée à Barcelone, qui accompagne les Kellys dans la capitale catalane. Ce procédé d’embauche intérimaire installe un rapport souvent faussé entre l’employée et l’employeur. »
 
Jusqu’à 30 chambres par jour, soit plus de deux fois plus que ce que nous devrions faire. Une rémunération à la pièce, autour de 2,5 euros par chambre. Parfois moins  

Vania, porte-parole des Kellys
Vania, l’une des porte-paroles barcelonaises des Kellys, résume ainsi la pénibilité d’une journée de travail intérimaire : « Jusqu’à 30 chambres par jour, soit plus de deux fois plus que ce que nous devrions faire. Une rémunération à la pièce, autour de 2,5 euros par chambre. Parfois moins. Et puis, de plus en plus, on nous demande d’être en alerte permanente, pendues à Whatsapp au cas où le manager doit nous avertir par message pour embaucher dans l’heure ! »

Au-delà des conditions de travail qui se dégradent, les femmes de chambre dénoncent une véritable « fraude » de la part des responsable du secteur, qui applique une lecture large des cas où devraient s’appliquer l’externalisation. Leur défenseure Eulalia García Sanz, qui considère que « la loi doit être complétée et détaillée », cite une jurisprudence du tribunal supérieur de justice de Catalogne, datant de juillet 2017 : « (…) les articles 41 et 43 ET ne fixent pas les limites entre l’embauche licite et la cession illégale de travailleurs (par une entreprise à des ETT, NDLR) ». ‘Lulu’, affiliée chez les anarchistes de la CNT, célèbres au temps de la guerre civile espagnole (1936-1939), confirme la tendance au tout-externalisé : « J’ai passé vingt ans de ma vie dans ce monde, j’ai bien vu la différence. Ils essaient d’évacuer celles sous contrats fixes. C’est sur notre dos qu’ils deviennent millionnaires ! »
 
J’ai connu Las Kellys par hasard. J’ai souhaité les rencontrer et leur dire ‘’Eh, chez moi, les employé(e)s sont sous contrat !

Anna Castan, directrice de l’hôtel Barcelona Catedral
Bien que dans son côté, Anna Castan, directrice de l’hôtel Barcelona Catedral, en plein cœur médiéval de la capitale catalane, considère que le problème ne vient pas à proprement parler de l’externalisation du service mais de « l’application de la convention collective de l’hôtellerie et non de celle du nettoyage, qui concerne les services de nettoyage des bureaux notamment ». « Lorsque je regarde des CV, je fais la différence », poursuit-elle, dans un français parfait, peaufiné en banlieue parisienne, lors de ses années de formation.
 
Anna Castan, dans le quartier de la Sagrada familia, devant le nouveau hôtel de 180 chambres qu'elle dirigera. Et où elle affirme une conduite vertueuse avec ses employées
Fabien Palem
Anna Castan ne souhaite pas communiquer outre mesure sur les bonnes conditions dans lesquelles évoluent « ses » femmes de chambre : cinq à temps plein, certaines depuis l’ouverture, épaulées par trois saisonnières, de mars à octobre pour un total de 80 chambres. « J’ai connu Las Kellys par hasard. Nous nous sommes rencontrées à la suite de la manifestation du 1er mai 2017, durant laquelle les vitrines de mon hôtel avaient été vandalisées, se souvient-elle. J’ai souhaité les rencontrer et leur dire ‘’Eh, chez moi, les employé(e)s sont sous contrat !’’. Il y a d’autres hôtels qui font les choses bien, mais qui ne communiquent pas forcément. Le coût de la main d’œuvre est plus élevé mais chez nous toutes les employées font partie de la maison. »

De quoi distinguer Anna de la plupart de ses confrères, pour qui les conditions du « sale boulot » n’importent guère. Pourtant, derrière le modèle touristique se cache, peut-être, l’image que l’Espagne veut donner au monde… Elle reste à inventer.

Les Kellys en revanche, dans leur démarche, font déjà figure de travailleuses à la lutte exemplaire. Une exposition en ligne "Le combat des femmes contre la précarité" leur est même déjà consacrée. De quoi faire des émules, en Espagne, en Europe, et bien au delà...
 
Fabien Palem
Mise à jour 31.05.2018 à 09:49
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https://information.tv5monde.com/terriennes/en-espagne-les-femmes-de-chambres-s-organisent-pour-en-finir-avec-le-sale-boulot-240178

 

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Procès "Authentic Sisters" ou le proxénétisme au féminin, du Nigeria en France,femmes,

1 Juin 2018, 07:39am

Publié par hugo

Procès "Authentic Sisters" ou le proxénétisme au féminin, du Nigeria en France
 
Prostituée nigérianne en Italie - 7 mars 2018
© AP Images/ Antonio Calanni
Le procès des "Authentic Sisters" s'est ouvert le 14 mai 2018 pour s'achever le 30 mai. Et fait scandale. Sur le banc des accusés, 16 personnes dont onze femmes. Ces Nigérianes font partie d'un réseau de prostitution. Elles aidaient des compatriotes à fuir le Nigeria pour venir en France, qui une fois arrivées devaient se prostituer pour payer les "mamas maquerelles".
30 mai 2018
Mise à jour 30.05.2018 à 09:46 par
Léon Sanchez
dansAccueilTerriennesLa prostitution en FranceFemmes et migrations, réfugiées ou immigrées, la double peineCombattre la prostitution
L'histoire de ce réseau de prostitution franco-nigérian, bien que glauque, est d'apparence assez banale : des jeunes nigérianes extirpées de leur pays pour aller vers la France, portées par la promesse d'une vie meilleure et qui, une fois arrivées, sont obligées de se vendre. Mais deux éléments en font une histoire à part  : d'abord, le nombre d'accusés élévés. Pas moins de 16 personnes, de 25 à 47 ans, attendent le verdict de ce procès. Et surtout, parmi ces prévenus, onze femmes.
Je ne savais pas que le proxénétisme était interdit en France, je l’ai compris quand j’ai été interpellée.
Mama Alicia
Nigérianes, elles appartiennent au club "Authentic Sisters" qui supervisait le réseau de prostitution. Selon les enquêteurs, les "mamas maquerelles", membre de ce club, versaient des cotisations utilisées pour amener de nouvelles Nigérianes en France. À sa tête, Happy Iyeonma, surnommée "Mama Alicia", 36 ans. Sa ligne de défense ? "Je ne savais pas que le proxénétisme était interdit en France, je l’ai compris quand j’ai été interpellée." Elle avait dû elle-même se prostituer à son arrivée en France en 2007.
Son groupe a exploité une cinquantaine de femmes entre 2013 et 2016. L'enquête a commencé en 2014 après que l'une d'elles ait porté plainte. En février et mars 2016, les forces de l'ordre ont interpellé les prévenus. Des accusé.es aux responsabilités diverses : certain.es ont touché de l'argent issu des passes, d'autres ont simplifié la venue en France des filles... Mais toutes doivent répondre du même chef d'accusation, "proxénitisme aggravé et traite d'êtres humains". Ils/elles risquent jusqu'à dix de prison et 1, 5 million d'euros d'amende.
Un processus bien rôdé entre illusions, rituels et menaces
Sur la cinquantaine de victimes, quatre femmes sont venues témoigner à la barre. Cynthia, Valentina, Bella et Naomie (noms qui leur était affublé dans la rue) ont donc raconté leurs histoires respectives... Et toutes similaires. Au départ, une promesse, celle d'une vie meilleure en France, d'un travail, de coiffeuse ou de serveuse ou de continuer leurs études en France. Ensuite les jeunes femmes candidates à la venue en France devaient se plier au rite "juju", un rituel lié au culte des ayelalas.
Un sorcier leur coupait des cheveux et des poils pubiens avant de leur faire manger, cru, un coeur de poulet. Après le cérémonial, le sorcier leur ordonnait d'obéir absolument à "Mama Alicia" sous peine d'être tuées. Et si elles suivaient ce rite, c'est parce qu'il était sensé leur apporter bonne fortune et assurer leur réussite en France... Mais, dans le même temps, elles contractaient une dette envers leurs futur.e.s proxénètes, en moyenne de 50 000 euros dans cette affaire.
Vient alors le temps du voyage. Certaines avaient droit à un faux passeport pour prendre l'avion, d'autres ont dû emprunter la route des migrants, passer par la Libye, traverser la mer et remonter l'Italie jusqu'en France.
> Lire en complément : De Libye en Italie, le rêve des migrantes, devenu cauchemar, de part et d'autre de la Méditerranée
Et une fois arrivées à destination, la désillusion : on leur annonce qu'elles doivent rembourser leur dette immédiatement. Pour renflouer le système (le recruteur, le passeur ou le faussaire et le sorcier) et surtout pour que les "mamas maquerelles" puissent acheter des biens au Nigeria. Elles sont alors forcées de se prostituer en Ile-de-France, en particulier dans le quartier de Château Rouge, au Nord de Paris, et dans le bois de Vincennes (Est de la capitale). "Mama Alicia" s'assurait qu'elles restentsous sa coupe financière en leur réclamant régulièrement de l'argent, en plus de leur loyer. Elles devaient donc enchaîner les passes. Si elles n'étaient pas assez rentables, le réseau s'en prenait à leur famille, restée au Nigeria.
C'est donc la peur au ventre que ces femmes sont venues à la barre pour témoigner : elles savent qu'elles risquent de payer leur révolte et, si elles ne sont pas directement attaquées, c'est leur famille qui risque de payer les pots cassés. Le procès se termine ce mercredi 30 mai 2018. Mais si ce réseau est tombé, il en existe encore de nombreux autres. Julia Rigal, responsable du pôle juridique de l'association "Équipes d'action contre le proxénétisme", était l'invitée du Journal Afrique pour parler de ce procès d'un proxénétisme entretenu pas les femmes. 
© TV5Monde
Dans ce dossier, les femmes qui vont être forcées de se prostituer, vont être recrutées au Nigeria ; ça se fait souvent par les mères et les belle-mères, des 'mamas'
Julia Rigal, Équipes d'action contre le proxénétisme
Julia Rigal explique : "on remarque que les réseaux nigérians de prostitution sont extrêmement bien organisés et ce procès des 'Authentic Sisters' est très intéressant parce qu'on y retrouve presque tous les éléments typiques de l'organisation de ces réseaux. Les victimes, les femmes qui vont être forcées de se prostituer, vont être recrutées au Nigeria. Dans ce dossier, ça se fait souvent par les mères et les belle-mères, des 'mamas', les proxénètes qui sont en France, qui vont les accueillir et les contrôler à leur arrivée en France. On va souvent leur promettre de reprendre leurs études ou alors un job dans un salon de coiffure mais certaines savent ce qu'elles vont faire en France. Ensuite, elles vont être acheminées par les filières de l'immigration illégale. Cette partie là est plus souvent gérée, dans ce dossier, par les hommes, les compagnons des 'mamas' en générale, mais avant de partir, elles sont assujetties par la cérémonie du 'juju'."
L'association "Mouvement du nid", qui lutte contre les causes et les conséquences de la prostitution en France, a consacré un numéro de sa revue trimestrielle à la prostitution nigérianne. Au fil des pages, témoignages et analyses comme celle de Patricia Kaoukou. Médiatrice culturelle à l'ALC, elle affirme que "au Nigeria, les filles portent le poids des familles" et c'est ce qui les pousse à chercher une vie meilleure en France... Et les amène dans l'enfer qu'elles connaissent en France et partout ailleurs en Europe.
> Lire en complément : Prostitution et Société n°191 : La prostitution des femmes nigérianes
La prostitution des femmes nigérianes en Europe en chiffres et en faits (rapport de l'OIM)
- Entre 40 000 et 10 000 dollars : c'est l'estimation des sommes que peuvent devoir les femmes nigérianes à ceux qui les ont sorties du Nigeria pour les emmener en Europe.
- 11 099 : c'est le nombre de femmes arrivées du Nigeria en Italie pendant l'année 2016. En Italie, plus de la moitié des prostituées étrangères sont des Nigérianes.
- 8 277 : c'est le nombre estimé de Nigérianes victimes de prostitution forcée en Italie en 2016. Sachant qu'elles sont aussi envoyées au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Espagne, en Allemagne, en Autriche, en Belgique et en France...
Léon Sanchez
Mise à jour 30.05.2018 à 09:46
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https://information.tv5monde.com/terriennes/proces-authentic-sisters-ou-le-proxenetisme-au-feminin-du-nigeria-en-france-240049

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