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Le blog de hugo,

L'enjeu majeur derrière le prix Nobel d’Économie, sur l’écart salarial homme-femme

16 Octobre 2023, 22:32pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 L'enjeu majeur derrière le prix Nobel d’Économie, sur l’écart salarial homme-femme

Déclic et des claques
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10 oct. 2023 à 14:28

3 min
Par La Première via

La Trois

La Première
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Claudia Goldin, professeure à Harvard, spécialiste de l’histoire de l’économie est la lauréate du prix Nobel d’Économie 2023. Une annonce hautement symbolique car ce Nobel est assez inédit : c’est la première fois dans l’Histoire qu’une femme reçoit seule, à titre individuel, ce prix Nobel d’Économie. En outre, il récompense non pas une découverte éclatante mais un travail de longue haleine. Analyse.

En fouillant de nombreuses archives, Claudia Goldin a travaillé sur deux siècles de présence des femmes sur le marché du travail et sur l’évolution de leurs revenus aux États-Unis.

Dans ses recherches, elle a vu les femmes rattraper une partie de la différence de salaire avec les hommes, mais explique-t-elle, "il existe encore des différences importantes, en termes de salaires".

C’est ce qu’elle a expliqué dès 1990, donc il y a plus de 30 ans, dans un de ses grands ouvrages Comprendre l’écart entre les sexes : une histoire économique des femmes américaines.

Une difficulté à atteindre les postes les plus rémunérateurs et des congés qui creusent l’écart
Pour comprendre ces différences de salaires persistantes entre les hommes et les femmes, Claudia Golding a décrit les mécanismes très fins qui, aujourd’hui encore, provoquent ces inégalités.

En Belgique par exemple, l’écart salarial est de 5% : cela signifie qu’en termes de salaire horaire moyen, les femmes gagnent 5% de moins par heure de travail prestée.

Une des raisons selon Claudia Goldin, c’est que les femmes ne parviennent pas à atteindre les postes le plus rémunérateurs. Elle observe qu’aujourd’hui encore, au sein des couples, ce sont majoritairement les femmes qui choisissent les métiers et les postes qui permettent d’être à la maison le matin, en fin d’après-midi et le week-end, de telle manière à pouvoir s’occuper des enfants.

Or, ces heures sont les plus rémunératrices. Ce sont celles qui permettent d’avoir des primes et des sursalaires. Ce sont ces heures aussi qui permettent de construire un statut social dans l’entreprise, dans l’administration, dans l’institution qui permettra d’accéder aux promotions.

À cette différence s’ajoutent les absences de longue durée chez les femmes pour les congés de maternité ou congés parentaux, qui surviennent à un tournant professionnel stratégique, entre 30 et 35 ans, où elles pourraient obtenir des évolutions de statut plus rémunérateur. Ces congés expliquent pourquoi l’écart salarial homme-femme augmente au fil de la vie en conclut le nouveau prix Nobel d’Économie.

Une observation qui se confirme pour la Belgique : si on compare l’inégalité salariale en Belgique, d’après les chiffres de Statbel, avant 25 ans, les femmes gagnent un tout petit peu plus que les hommes. Ensuite, elles gagnent, en moyenne, 4,5% de moins entre 35 et 44 ans, et puis 8,5% de moins entre 55 et 64 ans… juste avant la pension.


© iStock / Getty Images Plus
L’écart salarial : un enjeu économique bien plus que sociétal pour l’Académie
Ce prix Nobel met donc en lumière les chiffres concrets de la différence salariale entre les hommes et les femmes. Si cette récompense souligne que les sphères académique et économique remettent bien en cause ces mécanismes inégalitaires, elle ne bouleverse pas le fonctionnement de l’économie.

C’est-à-dire que les travaux de Claudia Goldin sont récompensés dans la perspective du Nobel, pas parce qu’ils permettraient fondamentalement de repenser l’équilibre vie professionnelle-vie privée, ou de réfléchir aux questions d’équité homme-femme dans la société.

Pour les membres de l’Académie, comme l’explique un de ses membres, le problème de la participation des femmes au marché du travail et de l’inégalité des salaires hommes-femmes, c’est une question d’efficacité économique du marché : "C’est le risque que l’on gaspille des potentiels économiques si les femmes ne participent au marché".

L’enjeu économique derrière ce Nobel est donc l’intégration des femmes au marché du travail pour que ce dernier rapporte plus d’argent.

► Retrouvez Déclic du lundi au vendredi de 17h à 18h30 en radio sur La Première et dès 22h30 en télévision sur La Trois.


https://www.rtbf.be/article/l-enjeu-majeur-derriere-le-prix-nobel-deconomie-sur-lecart-salarial-homme-femme-11269541

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