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Le blog de hugo,

The Sassy Cabaret : derrière les paillettes, la puissance de l’inclusion

15 Avril 2023, 16:12pm

Publié par hugo

 The Sassy Cabaret : derrière les paillettes, la puissance de l’inclusion

© The Sassy Cabaret

13 avr. 2023 à 11:54

Temps de lecture3 min
Par Maxime Maillet
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Leïla a toujours aimé la danse. Enfant, elle multiple les stages et les cours dans plusieurs styles. Plus tard, elle fait ses études à Rio de Janeiro pour devenir danseuse contemporaine et chorégraphe. Au Burkina Faso, elle perfectionne son art de la danse.

Son retour en Europe s’accompagne d’une désillusion. " J’avais envie de faire de la danse contemporaine. Mais je n’avais jamais le corps qu’il fallait. J’étais trop petite, trop grosse, pas assez souple, pas assez virtuose. J’ai été très blessée. "

Leïla découvre alors la culture burlesque. C’est une révélation : elle crée son personnage de scène, Lili MirezMoi. En 2015, sous l’impulsion du café-théâtre l’Os à Moelle, elle construit même son propre concept de cabaret : le Sassy Cabaret. " Sassy peut se traduire par " impertinent " en français. Pour moi, le cabaret, c’est un lieu d’impertinence, de résistance où tous ceux et celles qui n’ont pas droit de cité se réunissent ; un lieu d’accueil, de liberté d’expression pour les personnes qualifiées de " bizarres " ou " marginales " ! Le cabaret ne se réduit pas à l’univers de Gatsby Le Magnifique ! ".

Une fois par mois, cinq à six artistes vous présentent un spectacle inédit et fascinant à l’Os à Moelle à Schaerbeek. Vous pouvez y découvrir des formes artistiques très variées, souvent méconnues, trop souvent dévalorisées et réduites au monde de la nuit : la culture drag (Drag Queens, Kings, Queer, Créatures), le burlesque, l’effeuillage, la pole dance, le chant, la danse, le stand-up, les arts du cirque, le jeu clownesque, etc. " C’est toujours une surprise qui ne laisse personne indifférent. Chaque performeur/se peut y exprimer sa vision du glamour, ses envies, ses délires ou ses rêves. Il ou elle vous invite dans son univers. "

Célébrer et visibiliser l'hors-norme
L’artiste Angèle Virago
L’artiste Angèle Virago © Estelle Bérengier
Au-delà du divertissement, du strass et des paillettes, le Sassy Cabaret se veut clairement politique. " Quand je monte sur scène et que je danse, c’est déjà politique ! ", revendique Lili. Cette dimension engagée ne s’exprime pas forcément dans les contenus des performances, mais s’incarne surtout par les artistes qui s’affirment sur scène sans complexes. "Dès le lancement de ce projet, j’ai voulu être inclusive. J’ai construit ce cabaret comme ma vie. Or ma vie est faite de toutes les diversités. "

Lili met ainsi en lumière des femmes, des hommes, des personnes transgenres et non-binaires, tous ceux et celles qui sont "hors-norme". Par leur orientation sexuelle, leur genre, leurs formes, leur couleur de peau ou leur âge, ces artistes s’écartent de l’image stéréotypée du danseur/de la danseuse de cabaret. " Personnellement, je suis très touchée par la question de la grossophobie. Quand une femme ronde et pulpeuse fait quelque chose de sensuel ou de nu, notre société l’associe encore très vite à la vulgarité. De même, on invisibilise par exemple des mères de famille ou des femmes plus âgées. "

Par cette inclusion et cette diversité, Lilli veut ainsi lutter contre les LGBTQIA + phobies, le racisme ou encore le sexisme. " Je crois profondément dans le pouvoir de la représentation. J’ai passé ma vie à chercher mon corps dans les séries à la télé ou sur scène dans des spectacles. Il n’y était jamais. Ou alors, il y était moqué ou transformé. La mise en scène de tous ces corps, de tous ces genres, de toutes ces sexualités au Sassy Cabaret est fondamentale : chaque personne assise dans la salle peut se dire qu’elle a le droit d’exister publiquement. "

Patronne d’un cabaret solidaire et itinérant
La Booty tradition du Sassy
La Booty tradition du Sassy © The Sassy Cabaret
Si Lili multiplie les casquettes - porteuse de projets, directrice artistique, performeuse burlesque, chorégraphe, présentatrice -, elle célèbre aussi la dimension communautaire de son cabaret. " Le Sassy n’est pas un spectacle subventionné. Quand tu n’as pas beaucoup d’argent, tu n’as pas le choix : tu dois beaucoup te débrouiller par toi-même. Heureusement, je peux compter sur une super équipe pour des gros coups de main comme la communication ou la régie. Ces personnes donnent tellement d’énergie pour un projet auquel on croit tous et toutes. J’ai vraiment de la chance et je crois profondément en cette collectivité. "

Dans ces spectacles, Lili valorise surtout le travail des artistes professionnels et accomplis, même elle conçoit aussi le Sassy Cabaret comme un tremplin pour les talents de demain. Par ailleurs, elle donne des cours de burlesque à la Brussels Art & Pole, une école de danse de la capitale. " Dans ces cours, on développe l’attitude, la confiance en soi, la sensualité. Il n’y a pas une seule réponse. Tout le monde a sa façon de s’approprier son corps, d’incarner son érotisme et sa beauté, de se mettre en scène. Être sexy, ça n’a rien à avoir avec les vêtements qu’on porte. "

The Sassy Cabaret ne se produit pas seulement à l’Os à Moelle ! Ce cabaret itinérant participe à des évènements privés ou à projets associatifs. " Nous allons là où on nous appelle. On est le SOS Fantômes du burlesque (rires) ". Ce vendredi 14 avril, les artistes présentent aussi leur traditionnel spectacle " The Sassy Pride " au centre culturel Jacques Franck à Saint-Gilles. Toutes les places sont déjà vendues.

Le prochain Sassy Cabaret à l’Os à Moelle sera le 13 mai.

Plus d’informations sur la page Facebook et le compte Instagram du Sassy Cabaret.


https://www.rtbf.be/article/the-sassy-cabaret-derriere-les-paillettes-la-puissance-de-linclusion-11182245

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