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"TRANSMANIA", LES RÉPUBLICAINS, ZEMMOUR : POURQUOI ILS SONT OBSÉDÉS PAR LES TRANS ?

2 Mai 2024, 00:43am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

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"TRANSMANIA", LES RÉPUBLICAINS, ZEMMOUR : POURQUOI ILS SONT OBSÉDÉS PAR LES TRANS ?

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Depuis maintenant quelques années, la transidentité est devenu un sujet dont on parle, qui intéresse. Sur les réseaux sociaux, des voix se font entendre, sensibilisent, informent. Mais dans le reste de la société, dans le monde du travail, dans le discours politique, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que les personnes trans soient complètement acceptées. On assiste même à une offensive anti trans.
Un livre fait polémique depuis quelques semaines. Transmania de Dora Moutot et Marguerite Stern. Ces militantes, sympathisantes d’extrême droite promettent avec ce livre de nous raconter : “l’histoire de l’un des plus gros casses conceptuels du siècle : l’idéologie transgenre est en train de s’infiltrer dans toutes les sphères de la société. (...) Derrière les paillettes, se trouve un projet politique néfaste qui s’apprête à bouleverser notre rapport au réel…”.
La Mairie de Paris a demandé à ce que les affiches faisant la promotion de ce livre soient retirées des panneaux publicitaires.

Lexie, créatrice du compte instagram agressively_trans et autrice du livre “Une histoire de genre, guide pour comprendre et défendre les transidentités”, raconte l'offensive anti-trans qui fait rage, et les fake news que répandent les activistes transphobes. Entretien au micro de Cyril Lemba.

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(206) "TRANSMANIA", LES RÉPUBLICAINS, ZEMMOUR : POURQUOI ILS SONT OBSÉDÉS PAR LES TRANS ? - YouTube

 En France, la transphobie est un délit puni par la loi. La loi n° 2012-954 du 6 août 2012 relative au harcèlement sexuel et la transphobie en raison de l'identité sexuelle reconnaît la transphobie envers les trans comme motif de discrimination en raison de l'identité sexuelle et liée au sexe123. Les propos injurieux et diffamatoires à caractère transphobe sont punis par la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 18811. La répression des provocations, diffamations et injures non publiques à caractère transphobe a été renforcée par un décret en date du 3 août 201734.
En savoir plus :    

transphobie loi - Recherche (bing.com)

Décret n° 2017-1230 du 3 août 2017 relatif aux provocations, diffamations et injures non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire - Légifrance (legifrance.gouv.fr)

 Décret n° 2017-1230 du 3 août 2017 relatif aux provocations, diffamations et injures non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire
NOR : JUSD1714912D
Accéder à la version consolidée
ELI : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/8/3/JUSD1714912D/jo/texte
Alias : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/8/3/2017-1230/jo/texte
JORF n°0182 du 5 août 2017
Texte n° 9
Extrait du Journal officiel électronique authentifié
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Publics concernés : personnes poursuivies ou condamnées ; magistrats.
Objet : renforcement de la répression des provocations, diffamations et injures non publiques à caractère raciste ou discriminatoire.
Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur le lendemain de sa publication.
Notice : le décret améliore la lutte contre les manifestations de racisme, de sexisme et d'homophobie pouvant se produire dans des lieux non publics, comme au sein des entreprises ou des établissements scolaires. Il renforce à cette fin la répression des contraventions de provocation, diffamation et injure non publiques à caractère raciste, sexiste, homophobe ou handiphobe, dans des conditions similaires à ce qui a été prévu dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse par la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et la citoyenneté pour les délits de provocations, diffamations et injures racistes ou discriminatoires commises de façon publique.
Il prévoit que ces diffamations et injures non publiques constitueront, comme les provocations, des contraventions de la cinquième classe, punies d'une amende maximale de 1 500 euros ou 3 000 euros en cas de récidive, et non plus des contraventions de la quatrième classe punies d'amendes inférieures de moitié.
Il élargit ces infractions aux cas où elles sont commises en raison de l'identité de genre de la victime, afin de mieux lutter contre la transphobie, et il substitue à la notion de race, qui n'est pas applicable aux êtres humains, celle de « prétendue race » comme cela a été fait dans les dispositions législatives du code pénal par la loi du 27 janvier 2017.
Il ajoute pour ces infractions la peine complémentaire de stage de citoyenneté, qui existe désormais pour les délits prévus par la loi du 29 juillet 1881.
Références : les dispositions du code pénal et du code de procédure pénale modifiées par le présent décret peuvent être consultées, dans leur rédaction issue de ces modifications, sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr).


Le Premier ministre,
Sur le rapport de la garde des sceaux, ministre de la justice,
Vu le code pénal, notamment ses articles 121-2, 131-16, 131-41, 132-11, 132-15, R. 610-1, R. 625-7 et R. 711-1 ;
Vu le code de procédure pénale, notamment ses articles R. 41-11, R. 57-8-21 et R. 251 ;
Vu la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse, notamment ses articles 24, 32, 33 et 43-1 ;
Le Conseil d'Etat (section de l'intérieur) entendu,
Décrète :

Article 1

I.-La section III du chapitre IV du livre VI du code pénal (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat) est abrogée.
II.-La section III du chapitre V du titre II du livre VI du code pénal (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat) est ainsi modifiée :
1° L'intitulé est ainsi rédigé :
« Section III.-Des provocations, diffamations et injures non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire » ;
2° L'article R. 625-7 est ainsi modifié :
a) Au premier alinéa, les mots : « une race » sont remplacés par les mots : « une prétendue race » ;
b) Au deuxième alinéa, il est inséré, après les mots : « de leur orientation sexuelle » les mots : « ou identité de genre, » ;
c) Les troisième à neuvième alinéas sont supprimés ;
3° Il est rétabli, au sein de cette section III, un article R. 625-8 ainsi rédigé :


« Art. R. 625-8.-La diffamation non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée est punie de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe.
« Est punie de la même peine la diffamation non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre, ou de leur handicap. » ;


4° Après l'article R. 625-8, il est inséré deux articles ainsi rédigés :


« Art. R. 625-8-1.-L'injure non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée est punie de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe.
« Est punie de la même peine l'injure non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre, ou de leur handicap.


« Art. R. 625-8-2.-Les personnes coupables des infractions prévues par la présente section encourent, outre les peines d'amende prévues par ces articles, les peines complémentaires suivantes :
« 1° L'interdiction de détenir ou de porter, pour une durée de trois ans au plus, une arme soumise à autorisation ;
« 2° La confiscation d'une ou de plusieurs armes dont le condamné est propriétaire ou dont il a la libre disposition ;
« 3° La confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction ou de la chose qui en est le produit ;
« 4° Le travail d'intérêt général pour une durée de vingt à cent vingt heures ;
« 5° L'obligation d'accomplir, le cas échéant à ses frais, un stage de citoyenneté.
« Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article 121-2, des infractions prévues par la présente section encourent, outre l'amende suivant les modalités prévues par l'article 131-41, la peine de confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction ou de la chose qui en est le produit.
« La récidive des contraventions prévues par la présente section est réprimée conformément aux articles 132-11 et 132-15 ».


III.-La fin de l'article R. 711-1 du code pénal, après le mot : « décret » est remplacée par les mots : « n° 2017-1230 du 3 août 2017 ».

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Article 2

Le code de procédure pénale (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat) est ainsi modifié :
1° Les quatrième et cinquième alinéas (3° et 4°) de l'article R. 41-11 sont supprimés ;
2° Au cinquième alinéa de l'article R. 57-8-21, les mots : « en application de l'article 39 de la loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009 » sont remplacés par les mots : « conformément aux dispositions de l'article 145-4 » ;
3° L'article R. 251 est ainsi modifié :
a) Au premier alinéa des I, II et III de l'article R. 251, les mots compris entre : « dans sa rédaction résultant du décret » et «, sous réserve des adaptations prévues au présent titre » sont remplacés par les mots : « n° 2017-1230 du 3 août 2017 » ;
b) Les deuxième, troisième, quatrième et cinquième alinéas du I, ainsi que les deuxième, troisième et quatrième alinéas des II et III sont abrogés ;
4° Après l'article R. 349, il est inséré un article R. 349-1 ainsi rédigé :


« Art. R. 349-1.-En Nouvelle-Calédonie, l'article R. 217-1 est applicable dans sa rédaction résultant du décret n° 2008-1485 du 22 décembre 2008. »

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Article 3

Les dispositions de l'article R. 41-11 du code de procédure pénale, dans sa rédaction antérieure à celle résultant du présent décret, demeurent applicables au jugement des contraventions de diffamation et d'injure non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire commises avant son entrée en vigueur.

Versions 
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Article 4

La garde des sceaux, ministre de la justice, et la ministre des outre-mer sont chargées, chacune en ce qui la concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Versions 

Fait le 3 août 2017.


Edouard Philippe
Par le Premier ministre :


La garde des sceaux, ministre de la justice,
Nicole Belloubet


La ministre des outre-mer,
Annick Girardin

Extrait du Journal officiel électronique authentifié
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« Attaques contre les droits trans et reproductifs : n’attendons plus, faisons front ! »

30 Avril 2024, 14:46pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

« Attaques contre les droits trans et reproductifs : n’attendons plus, faisons front ! »
TRIBUNE. Plus de 800 collectifs et personnalités politiques, artistiques, militantes et intellectuelles appellent à des rassemblements partout en France le 5 mai contre les attaques contre les droits trans et reproductifs.

Collectif 
• 29 avril 2024
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« Attaques contre les droits trans et reproductifs : n’attendons plus, faisons front ! »
Lors d’une manifestation pour les droits des trans, le 1er octobre 2011 à Paris.
© THOMAS SAMSON / AFP
En France LR, RN, Reconquête, des grands médias et des maisons d’édition prennent pour cible la communauté trans. La proposition de loi des sénateurs du parti Les Républicains contre les mineurs trans coïncide avec la sortie d’un livre haineux, Transmania, promu par l’ensemble de l’extrême droite politique. Les réactionnaires cherchent à installer dans le débat public l’idée que les personnes trans sont un danger : pour les enfants, pour la société et pour elles-mêmes.

Ces dernières années en France, la droite et l’extrême droite ont pris pour cible des organisations de défense des droits des femmes et des minorités de genre, à l’instar des attaques contre le Planning Familial, auxquelles s’est associé le gouvernement. Si les attaques contre les « wokistes », les trans et le prétendu lobby LGBT à l’école étaient relativement annexes dans la rhétorique de l’extrême droite et étaient portées majoritairement par une petite communauté des militantes anti-trans, ce sujet prend de l’importance dans le contexte des élections européennes.

La droite et l’extrême droite entendent mener cette offensive également sur le terrain législatif. L’année dernière, le parti Les Républicains a lancé un groupe d’enquête sénatorial en y invitant les pires « experts » transphobes qui prônent les thérapies de conversion pour les personnes trans mineures et adultes ainsi que l’interdiction des transitions pour les enfants trans. Ce groupe d’enquête a produit un rapport et un projet de loi déposé au Sénat proposant d’interdire la transition médicale et sociale aux mineurs, de renforcer le contrôle psychiatrique sur les enfants trans et de punir par des peines de prison allant jusqu’à deux ans les médecins qui accompagnent les jeunes trans. Un projet de loi similaire a été déposé par le Rassemblement national à l’Assemblée.

Une offensive internationale
Leurs premières cibles sont les mineurs, mais ils ne s’arrêteront pas là. Le rapport des LR pose déjà la possibilité d’interdire toute transition pour les personnes majeures de moins de 25 ans, une mesure en phase avec les projets de loi en discussion ou déjà adoptés aux États-Unis. Leur logique revient en fin de compte à interdire toute possibilité de transition, qu’importe l’âge.

Elles s’inscrivent dans une offensive internationale coordonnée de la droite et de l’extrême droite contre le droit à disposer de son corps, visant de façon conjointe les droits reproductifs et les droits des personnes trans, en réponse aux quelques maigres droits trans conquis au début du siècle dans certains pays et à la nouvelle vague féministe. Pour ne citer que deux exemples, aux États-Unis, le Parti Républicain a interdit l’avortement dans 14 états sous son contrôle et en parallèle a interdit toute transition pour les personnes trans mineures dans 23 états.

Sur le même sujet : Comment les jeunes bousculent leurs parents sur la transidentité
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche fait planer la menace des restrictions fédérales de l’IVG et des droits trans aux États-Unis. Et en Russie, l’État de Poutine a interdit toute transition médicale et administrative pour les personnes trans avant de déclarer la communauté LGBT comme « extrémiste ». Ce même gouvernement menace d’arrêter le remboursement des avortements dans l’hôpital public, d’interdire l’avortement dans les cliniques privées et s’attaque actuellement à la contraception.

L’objectif ? Créer un énième « ennemi intérieur » pour diviser les opprimés entre eux.

Ces attaques arrivent au Royaume-Uni, au Québec, en Italie, en Norvège, en Finlande, en Suisse… Il est évident que l’offensive anti-trans sera un des axes majeurs des réactionnaires dans les mois et années à venir. Nous ne nous faisons pas d’illusion sur la préoccupation de la droite et l’extrême droite pour la santé des enfants. En réalité, leur objectif est de renforcer la division sexuelle en s’attaquant aux droits des jeunes trans et en maintenant par ailleurs les mutilations des enfants intersexes. Leur objectif est de créer un énième « ennemi intérieur » pour diviser les opprimés entre eux, à l’heure d’une nouvelle crise du système capitaliste.

Ne pas compter sur le gouvernement
Il y a urgence d’une réponse d’ensemble du mouvement social, féministe et LGBTQI+ à ces attaques. La question des droits reproductifs (avortement, contraception, PMA) et des droits liés à la transition sont indissociables puisqu’ils relèvent de la revendication historique de nos mouvements sur le droit à disposer librement de son corps : ils doivent être défendus de façon conjointe.

Sur le même sujet : La PMA « pour toutes », vraiment ?
Pour mener cette lutte contre les réactionnaires et l’extrême droite, nous savons que nous ne pouvons pas compter sur le gouvernement qui leur pave la voie et qui utilise cyniquement les droits des femmes et des personnes LGBT pour se présenter comme progressiste. Alors que c’est ce même gouvernement qui détruit les services publics, annonce le réarmement démographique en Hexagone et mène des politiques de contrôle démographique coloniales comme à Mayotte, où il incite les femmes à se faire stériliser.

Sur le même sujet : Les personnes trans exclues de la parentalité
Face à ces attaques contre le droit à disposer de son corps, il faut une riposte unitaire, et de forger des alliances par en bas, à l’échelle nationale, y compris pour pouvoir épauler les collectifs féministes et trans se trouvant isolés et plus exposés aux attaques de l’extrême droite. Nous appelons toutes les organisations féministes, LGBT, antiracistes, antifascistes, politiques et syndicales à signer cet appel et à organiser des rassemblements partout en France le 5 mai en défense du droit à disposer librement de son corps.

Et au-delà du 5 mai, nous appelons à construire et à poursuivre la mobilisation dans les prochaines semaines et mois afin de mener une véritable campagne nationale étendue dans la durée. Nous réclamons :

Une transition dépsychiatrisée, libre et gratuite pour les personnes majeures et mineures.
L’accès à la PMA pour toutes les personnes trans.
L’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes.
Des moyens massifs pour les services publics afin d’assurer l’accès réel à l’IVG, aux transitions et à la contraception.
Une éducation aux questions de genre et de sexualité prise en charge par les travailleurs-es de l’éducation, de la santé.
Pour trouver le rassemblement dans votre ville et vous tenir au courant de la mobilisation, c’est ici.

Pour signer la tribune, vous pouvez remplir ce formulaire.

Premier.es signataires 
Act Up Paris
Act Up Sud Ouest
Adèle Haenel, comédienne
Alex Ramirès, comédien
Alice Coffin, conseillère de Paris, membre de l’Eurocentralasian Lesbian Community
Alice et Moi, artiste
Alice Pfältzer, @je.suis.une.sorciere, créatrice de contenus, militante et autrice
Alma Dufour, députée
Aloïse Sauvage, artiste
Amandine Gay, réalisatrice, autrice
Anaïs Bourdet, féministe
Andréa Bescond, réalisatrice, actrice
Anna Toumazoff, présentatrice radio
Anasse Kazib, cheminot et porte-parole de Révolution Permanente
Andy Kerbart, député La France Insoumise
Annie Ernaux, écrivaine
Assemblée féministe Paris Banlieues
Assemblée féministe transnationale
Axelle Jah Njiké, autrice afropéenne, podcasteuse, documentariste et dramaturge
Bettina Zourli, autrice
Bi/pan Paris
Bilal Hassani, artiste
Blanche Sabbah, autrice de BD & Activiste féministe
Bonnie Banane, artiste
Camille & Justine, vidéastes
Camille Froidevaux-Metterie, philosophe
Carolina Gonzalez – La Carologie, vidéaste, activiste
Caroline De Haas, militante féministe
Cédric Le Gallo, réalisateur
Charlotte Pudlowski, journaliste
Chloé Delaume, autrice
Claire Touzard, écrivaine et journaliste
Clémentine Autain, députée (LFI-Nupes)
Clémentine Labrosse, censored magazine
Collages Féminicides Paris
Daria Marx, militante féministe
Les Dévalideuses
Douce Dibondo, écrivaine
Du Pain et des roses
Elisa Koubi, coordinatrice du STRASS, ex coprésidente de l’Inter-LGBT
Elise Thiébaut, autrice
Elvire Duvelle-Charles, autrice et journaliste
Emma Clit, autrice
Enora Malagré, comédienne / journaliste
Espace Santé Trans, association de promotion de la santé des personnes trans
Fatima Daas, autrice
Felix maritaud, artiste
FLIRT – Front Transfem
Florent Manelli, auteur et illustrateur
France•tv pour tou•te•s (FTV Pride)
FURAX
Ginger Bitch, drag queen
Gouinement Lundi, média féministe lesbien, bi, trans
Giulia Foïs, journaliste
Grace Ly, autrice
Inverti·es
Irene, autrice et militante féministe
Iris Brey, autrice, réalisatrice
Jeanne Added, musicienne
Jeune Garde
Juliet Drouar, auteur
La Briochée, drag queen et comédienne
La France Insoumise
La Kahena, drag queen
Lalla Rami, artiste ou auteure-compositrice-interprète
Laura Nsafou, autrice
Lauren Bastide, journaliste, autrice
Laurent Micheli, réalisateur
Les soeurs de la perpétuelle indulgence
Lou Trotignon, humoriste trans
Le Coin des LGBT+
Les Écologistes – EELV
Lexie Agresti (Agressively Trans)
Louisadonna, chanteuse
Lou Trotignon, humoriste trans
Luz Volckmann, poétesse
Mai Hua, réalisatrice
Mains Paillettes
Manifesto XXI, media queer et féministe
Manon Bril, vulgarisatrice et vidéaste
Marie Laforêt, photographe et autrice
Marie de Brauer, humoriste
Marine Baousson, humoriste
Marine Tondelier, secrétaire nationale Les Ecologistes – EELV
Mcdansepourleclimat, techno activiste
Mécréantes, autrice
Mélanie Vogel, sénatrice
Moon, artiste
Morgan Noam
Mouvement Pride des Banlieues
Nadia Daam, journaliste, autrice
Nosig Centre LGBTQIA+ Nantes
Nos Enfants Trans
Nous Toutes 
Nouveau Parti Anticapitaliste
Océan, auteur, réalisateur
Organisation de Solidarité Trans 
PAINT
Paloma, comédien et drag queen
Paul B. Preciado, philosophe, écrivain et chercheur
Pénélope Bagieu, autrice
Philippe Poutou, porte-parole du NPA
Piche, artiste
Piu Piu, good sisters
Le Planning familial
Le Poing levé
Pomme, autrice compositrice interprète
Poulpe, artiste
Pourquoi devenir féministe, fondatrice
Queer Education
Rebecca Amsellem, essayiste, Les Glorieuses
Representrans
Révolution permanente
Riposte antiraciste
Rokhaya Diallo, journaliste
Rose Lamy, autrice
Sandra Lucbert, écrivaine
Sandrine Rousseau, députée écologiste
Saphia Aït Ouarabi, militante antiraciste
Sarah Schulman, romancière
Sasha Yaropolskaya, militante à Du pain et des Roses
Soa de Muse, artiste
SOS homophobie
STRASS, syndicat du travail sexuel
Sud Educ 93
Tahnee, humoriste
Tal Madesta, militant, écrivain
Taous Merakchi, écrivaine
Thomas Piet, romancier
Titiou Lecoq, autrice
Transat
Tristan Lopin, comédien
Tsedek
Union syndicale Solidaires
Urgence Homophobie
Vanessa Springora, autrice/éditrice
Victoire Tuaillon, journaliste
VIKKEN, artiste et DJ
Vincent d’Eaubonne, dégoupilleur de matrimoine
Violette Cordaro, militante
Virginie Despentes, écrivaine
Wendy Delorme, autrice, et proche concernée
XY Media
L’intégralité des signataires est à retrouver ici.

"Attaques contre les droits trans et reproductifs : n'attendons plus, faisons front !" - POLITIS

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"Il n'y a pas de féminisme sans les femmes trans", défend Enora Malagré (merci !)

28 Avril 2024, 00:23am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Il n'y a pas de féminisme sans les femmes trans", défend Enora Malagré (merci !)
Publié le Vendredi 26 Avril 2024
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Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

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Violences, stigmatisation, propagande haineuse : la transphobie existe, et la transphobie tue. Merci à Enora Malagré de le rappeler en direct sur le service public. Un discours engagé.
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Indya Moore rend hommage aux femmes trans assassinées avec des bijoux saisissants
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Ou vous le répétait il y a peu : "Trans rights are human rights". Les droits des personnes transgenres sont des droits humains. A travers le monde, cette évidence n'est pas partagée par tous. En France, le nombre de violences commises à l'encontre des trans aurait augmenté de 27 % en un an - c'est SOS Homophobie qui l'affirme, les témoignages de 1 506 personnes en avant. Outre-atlantique, on a pu assister au procès des assassins de Brianna Ghey, jeune fille trans tuée pour son genre. Au Kenya, les femmes trans sont persécutées...

On pourrait continuer longtemps l'énoncé des violences, discriminations, stigmatisations, que subissent les trans. Tiens, un film à grand divertissement l'évoquait encore récemment : Monkey Man, ovni du cinéma de baston signé Dev Patel que nous décryptons longuement ici. Et cette haine anti-trans a fait réagir une personnalité médiatique dans l'Hexagone, et pas n'importe laquelle : la journaliste féministe Enora Malagré.

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Sur France 5, à une heure de grande écoute, Enora Malagré est venue dire les termes, rappelant la nécessité de défendre les droits des personnes trans. L'occasion d'épingler la transphobie ordinaire. Bravo.

"Pas de féminisme sans les femmes trans !"


Oui, les vies trans importent. On écoute Enora Malagré nous le rappeler sur France 5 : "Aujourd'hui il y a une meilleure visibilité des personnes trans, on le voit dans la fiction. Mais la loi n'a pas changé, et les personnes concernées sont encore exposées à la discrimination. C'est pour cela que l'association Toutes des femmes lance une campagne, #JugePasMonGenre, pour mettre en place un changement de sexe à l'état civil, qui soit déjudiciarisé, libre et gratuit, et puisse se faire sur une simple demande. Qu'est ce qu'on attend ?"

Rappelons que l'an dernier, les député·e·s espagnol·e·s ont adopté une loi autorisant aux personnes de 16 ans et plus de changer librement de genre, sans nécessiter l'autorisation de quiconque, diagnostic médical ou psychologique. C'est la "Ley trans", défendue par la ministre de l'égalité Irene Montero.

"7 % de la population connaît une personne trans. On peut les aider en contribuant à des cagnottes car les opérations médicales relatives à la transition sont très mal remboursées et coûtent énormément d'argent. Enfin, je rappelle surtout que la transphobie n'est pas une opinion mais un délit puni par des sanctions pénales. Si votre cerveau est trop atrophié pour respecter l'humain, alors respectez au moins la loi"

Conclusion ? "Il n'y a pas de féminisme sans les femmes trans !"

Dans un contexte où, au sein même des cercles féministes, s'exprime une véhémence certaine envers les personnes trans, et notamment les femmes trans, ces mots ont beaucoup fait réagir auprès de la communauté LGBTQ. "Merci beaucoup Enora", "En cette période ça fait beaucoup de bien d'entendre vos paroles", "Merci infiniment ça fait beaucoup de bien d'entendre ça à la télé", "Voilà, ça c'est être une alliée", peut-on lire.

Et les internautes d'abonder en compliments : "C'est la reine qu'elle pense être", "Mille mercis... Ça fait chaud au coeur", "Merci mille fois. Dans cette ambiance puante, ça fait un bien fou qu'on remette un peu les choses en place", ."Elle m'a toujours épatée". Une reconnaissance qu'on ne peut qu'appuyer !

Merci Enora.


https://www.terrafemina.com/article/enora-malagre-l-ex-chroniqueuse-de-tpmp-et-artiste-feministe-s-engage-contre-la-transphobie_a370688/1

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Recours devant le Conseil d'Etat pour « l'autodétermination » des personnes transgenres

23 Mars 2024, 02:02am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

  
Recours devant le Conseil d'Etat pour « l'autodétermination » des personnes transgenres
Publié le 13 mars 2024 à 18 h 42 min
Plusieurs associations ont déposé un recours pour demander l'annulation de textes concernant le changement de prénom et de la mention de sexe à l'état civil des personnes transgenres et réclamer le droit à l'« autodétermination » de genre.
Drapeau trans parents transDrapeau trans / Shutterstock
Des associations ont déposé mardi un recours devant le Conseil d’Etat pour demander l’annulation de textes concernant le changement de prénom et de la mention de sexe à l’état civil des personnes transgenres et réclamer le droit à l’« autodétermination » de genre, a-t-on appris auprès de leur avocat.

La modification de l’acte d’état civil d’une personne transgenre est autorisée en France depuis 1992. A l’époque, cette modification était conditionnée à la preuve « irréversible et médicale d’une transformation physique ».

En 2016, une loi fait évoluer cette procédure en ne demandant plus aux requérants une preuve médicale mais « une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe à l’état civil ne correspond pas à celui » dans lequel ils se présentent et dans lequel ils sont connus. Deux circulaires datées des 17 février et 10 mai 2017 précisent les contours de cette loi.

Ces circulaires obligeraient les requérants à « se présenter devant le tribunal sous l’apparence du genre opposé à celui mentionné à l’origine sur l’acte de naissance », assure Me Étienne Deshoulières, avocat des sept associations (Stop Homophobie, Adheos, Acceptess’T…) et des sept personnes à l’origine du recours déposé devant le Conseil d’Etat.

Ces textes « constituent une atteinte au droit au respect de la vie privée et une discrimination en raison de l’apparence physique », ajoute-t-il auprès de l’AFP, dénonçant une « police du genre ».

Pour Nathan Kuentz, juriste de Stop Homophobie, « l’État n’a pas à être le juge de ce que doit être une femme ou un homme. »

« D’autres pays ont pleinement adopté le modèle autodéclaratif dans ce domaine sans que le ciel s’effondre », indique-t-il dans un communiqué. « Il est l’heure pour la France de faire partie de cette avant-garde de pays ouvrant la voie sur ce sujet. »

Selon l’Association internationale lesbienne et gay (ILGA), une vingtaine d’Etats membres de l’ONU permettent aux personnes transgenres de faire modifier leur état civil sur simple déclaration. C’est le cas notamment de l’Argentine, de l’Uruguay, de l’Espagne ou encore du Danemark.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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https://www.komitid.fr/2024/03/13/recours-devant-le-conseil-detat-pour-lautodetermination-des-personnes-transgenres/

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Trans Rights / Droits des personnes trans ACTUALITÉS MONDIALES Népal : l’ONG Human Rights Watch dénonce les examens médicaux « invasifs » sur les personnes transgenres

18 Février 2024, 10:30am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Népal : l’ONG Human Rights Watch dénonce les examens médicaux « invasifs » sur les personnes transgenres
Christelle Murhula
 Publié le 16 février 2024 à 14h14
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTUALITÉS MONDIALES
Bien que le Népal a adopté des réformes qui interdisent la discrimination de genre, le pays continue à imposer des examens médicaux non nécessaires aux personnes transgenres.
Des « violations des droits humains ». Ce jeudi 15 février, l’organisation Human Rights Watch a sommé le Népal d’arrêter de soumettre les citoyens transgenre à des examens médicaux considérés comme intrusifs. Examens effectués pour déterminer officiellement leur identité de genre.

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Des examens « invasifs et humiliants »
Pourtant, le Népal fait partie de l’un des pays les plus « ouverts » de l’Asie sur cette question. En 2007, il a adopté une réforme interdisant les discriminations de genre ou d’orientation sexuelle et délivre depuis 2015 des passeports avec la mention « autres », prenant en compte les personnes non-binaires.

À lire aussi : On ne devient pas trans par « pression sociale » prouve une étude sur la dysphorie de genre

En vidéo En intervention avec Amélie, la Serrurière de Paris

Mais selon un rapport de l’ONG, ces réformes se traduisent « invariablement par des examens physiques invasifs et humiliants dans un cadre médical », lorsqu’une personne transgenre souhaite changer ses documents d’identité. 

Comme cela a été le cas pour Bhumika Shrestha, dont le cas figure dans le rapport, a relaté l’Agence France Presse. Elle a déclaré avoir dû subir un examen médical, bien qu’elle ait montré des documents prouvant l’intervention chirurgicale pour son changement de sexe.

« J’ai dû enlever mes vêtements pour être examinée. On m’a touchée et on a vérifié des détails infimes de mon corps, c’était très inconfortable », a-t-elle déclaré auprès de l’ONG. Avant de continuer : « Les autres Népalais n’ont pas à retirer leurs vêtements pour leur citoyenneté. Pourquoi nous soumet-on à cela ? ».

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https://www.madmoizelle.com/nepal-long-human-rights-watch-denonce-les-examens-medicaux-invasifs-sur-les-personnes-transgenres-1623235

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Interview de l'artiste et militante trans Louïz pour son livre-témoignage, « Papillon »

16 Février 2024, 02:11am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Interview de l'artiste et militante trans Louïz pour son livre-témoignage, « Papillon »
Publié le 15 février 2024 à 10 h 27 min
A travers son très beau témoignage dans « Papillon », l'artiste et militante trans Louïz évoque les moments marquants de son parcours, de sa carrière artistique et de ses engagements. Interview.
Louïz est l'autrice de « Papillon » (avec Florence Bouté) aux éditions CityLouïz est l'autrice de « Papillon » (avec Florence Bouté) aux éditions City - DR
Née en 1983 à La Réunion, Louïz est chanteuse et chorégraphe. Elle est aussi une militante trans, elle a d’ailleurs été élue Miss Trans France en 2021 et a été finaliste du concours Miss Trans International en mars 2022.

Elle est auteure du film documentaire Louïz de l’Évolution à la [R]Évolution diffusé sur Canal+. Son très beau témoignage dans son livre intitulé Papillon, permet aussi de mieux appréhender son parcours et ses prises de position, teintées d’humanisme et de vérité. Elle a accepté de répondre aux questions de Komitid.

Komitid : Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Lorsque j’ai été approchée par la maison d’édition, j’ai eu quelques hésitations car écrire un livre est un exercice difficile que je n’avais jamais fait… Mais en rencontrant ma co-autrice Florence Bouté, c’est devenu une évidence pour moi. J’ai pris également conscience que c’était un moyen de plus pour moi de continuer à œuvrer en faveur de la communauté LGBTQIA+.

Vous aviez déjà témoigné dans le beau documentaire « Louïz de l’Evolution à la [R]Evolution » diffusé sur Canal+. En quoi est-ce différent de raconter votre histoire avec des mots ?
Dans le film c’était complexe de pouvoir aborder l’enfance et l’adolescence en profondeur car je n’avais pas les archives nécessaires pour cela. L’avantage de l’écriture c’est qu’on peut revenir sur de nombreux moments de l’enfance, de l’adolescence… La poésie des mots permet d’imager pour que le lecteur puisse facilement se projeter. C’est typiquement ce que nous avons tenter de faire avec ma co-autrice.

Quelles sont les étapes de votre parcours de transition qui vous ont semblé les plus difficiles ?
Mon coming out trans a été l’étape la plus complexe. J’étais déjà une artiste dotée d’une forme de notoriété à la Réunion. Mon coming out s’est donc fait auprès de mes proches mais également auprès du public qui me suivait en tant qu’artiste. Par ailleurs à l’époque je travaillais sur le projet Démos, je m’occupais donc d’un orchestre de 105 enfants issus de milieu populaire. Par conséquent il a fallu également faire un coming out à ces 105 enfants mais également aux 105 familles concernées avec le tact et les explications nécessaires, ainsi qu’aux partenaires financiers, politiques et sociaux du projet.

« Ma transition m’a permis de me connecter à mon pouvoir de femme. Je crois que beaucoup de femmes n’ont pas conscience de ce pouvoir incroyable que nous avons en tant que femme »

A qui destinez-vous ce livre ?
Ce livre se destine nécessairement à la communauté LGBTQIA+ mais pas uniquement. En effet, je suis issue d’un milieu très modeste et populaire. Lorsqu’on est issue de ce milieu, on a tendance à nous faire croire qu’on ne pourra jamais accomplir grand chose et que la réussite n’est pas pour nous. Via mon témoignage, j’ai envie de montrer que tout est possible. Si on a des rêves, qu’on y croit et qu’on se donne les moyens des les atteindre en travaillant il n’y aucune raison qu’on ne puisse pas accomplir de grandes choses. Par ailleurs ma transition m’a permis de me connecter à mon pouvoir de femme. Je crois que beaucoup de femmes n’ont pas conscience de ce pouvoir incroyable que nous avons en tant que femme. On a souvent voulu nous faire croire que nous sommes le « sexe faible », raison pour laquelle beaucoup de femmes n’osent pas, se dévalorisent, n’ont pas confiance en elles… Via mon livre j’ai envie d’inviter les femmes qui ne l’ont pas fait, à se connecter à leur pouvoir à leur tour et comme moi à laisser leur chrysalide devenir papillon.

Pensez-vous que votre témoignage pourrait aider les jeunes personnes en questionnement pour s’assumer ?
Se serait prétentieux de dire que mon témoignage pourra aider des jeunes en questionnement à s’assumer… Je pense que tout dépend de la sensibilité de chacun, du parcours de chacun, de la façon dont chacun recevra ce témoignage… J’aimerais de tout cœur que ce livre puisse aider des jeunes dans leur parcours c’est évident, tout ce que je peux accomplir au niveau artistique a cette vocation. J’espère en tout cas qu’il sera une source d’inspiration et d’espoir pour un grand nombre de personnes.

Comment réagissez-vous aux débats actuels qui sont souvent empreints de transphobie et qui rejettent les personnes trans ?
Ces débats sont tristes car en vérité pourquoi débattre de l’existence des gens… Nos parcours sont certes singuliers mais nous restons néanmoins des êtres vivants. Je ne comprends pas en quoi notre existence dérange autant. Après tout tant qu’une personne ne fait de mal à aucune autre personne en quoi n’aurait elle pas la liberté et le droit de vivre son identité dans cette société ? Les transphobes devraient simplement se demander l’impact véritable qu’ont notre vie et nos parcours sur la leur… Je pense qu’à partir de là ils pourront probablement relativiser et avoir peut-être des propos moins choquants.

Vous évoquez aussi souvent dans votre livre les conditions de vie et les obstacles dans la vie des femmes. Vous diriez que vous êtes féministe ?
Bien entendu. Je crois en l’égalité homme / femme et il est important que la parole et les compétences des femmes ne soient plus minorées car malheureusement elles le sont bien trop souvent à trop de niveaux.

En février 2023, le Centre LGBTQIA+ OriZon à Saint Denis de la Réunion a été vandalisé. Comment vit la communauté LGBTQIA+ actuellement ?
Fort heureusement le centre a été restauré. La communauté a donc de nouveau un lieu pour se retrouver. Deux associations Orizon, dont je suis la marraine, et Requeer mènent de nombreuses actions en faveur de la communauté LGBTQIA+. Malgré le fait qu’il n’y ait plus de boites LGBT depuis le covid, diverses soirées sont organisées dans des lieux lgbt friendly ce qui nous permet de nous retrouver. Depuis trois ans nous avons aussi notre Marche des Fiertés locale au mois de mai. Même s’il y a encore beaucoup à faire en terme de sensibilisation, une dynamique se met en place depuis quelques années à la Réunion et c’est plaisant de le vivre.

Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
Je travaille actuellement sur un nouveau film documentaire pour Réunion 1ère (France Télévision) sur le thématique LGBTQIA+ à la Réunion qui devrait être diffusée en mai ou juin. Je suis heureuse de pouvoir également lancer très prochainement mon podcast audio vidéo intitulé le « Queer Code De Louïz », une émission où je vais recevoir des personnes queer pour parler de leur parcours dans une atmosphère très « feel good et positive ». L’idée pour moi étant de toujours valoriser au mieux nos parcours pour que les personnes LGBTQIA+ et leurs familles puissent avoir des représentations positives source d’espoir pour l’avenir. Bien entendu je continue mes projets musicaux en parallèle de tous ces projets. J’invite donc les lecteurs de Komitid à me retrouver sur instagram @louizoff pour suivre tout ça de très près.

« Papillon », de Louïz, avec Florence Bouté, City, 256 p., 18 €.


 

Christophe Martet
Christophe Martet
 @MartetChristoph

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https://www.komitid.fr/2024/02/15/interview-de-lartiste-et-militante-trans-louiz-pour-son-livre-temoignage-papillon/

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Tal Madesta : « La visibilité des personnes trans se fait beaucoup sans elles »

18 Novembre 2023, 02:12am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

  
Tal Madesta : « La visibilité des personnes trans se fait beaucoup sans elles »
Publié le 9 novembre 2023 à 10 h 38 min
Le journaliste trans féministe Tal Madesta s'est entretenu avec Komitid sur un des événements majeurs du Festival des Fiertés, consacré aux questions trans le 18 novembre et intitulé « Transidentités : tous·tes ensemble contre la transphobie ».
Tal Madesta - credit photo Adeline RaponTal Madesta - credit photo Adeline Rapon
Le journaliste trans féministe et auteur de plusieurs ouvrages Tal Madesta s’est entretenu avec Komitid sur un des événements majeurs du Festival des Fiertés. Le 18 novembre, à partir de 15h30, la Mairie du 14e propose une série de rencontres pour s’informer et lutter contre la transphobie.

Ces derniers mois, en France, plusieurs médias conservateurs ont entrepris un travail de sape contre les droits des personnes trans, contre leur visibilité même.

Cette journée spéciale débute par une conférence « gesticulée et interactive », organisée par l’association OUTranspour donner des outils concrets pour bien accueillir les personnes trans.

Puis dans un village associatif, vous pourrez aller à la rencontre de plusieurs associations : Espace Santé Trans, Fransgenre, Toutes des Femmes, OUTrans et L’École des Voix Trans.

Tal Madesta, lui, va animer à 18h00 la table-ronde consacrée à la place des personnes trans dans les milieux sportifs, avant une représentation de la Queerale, la chorale queer et trans parisienne.

Komitid : En quoi c’est important pour vous cette visibilité des questions trans ?
Tal Madesta : La visibilité est une notion qui peut être compliquée à appréhender parce que les personnes trans n’ont jamais été aussi visibles et pour autant elles n’ont jamais été plus violentées qu’actuellement. Ça dépend de comment on met en œuvre cette visibilité. En l’occurrence, la visibilité des personnes trans se fait beaucoup sans elles. On voit une multiplication de documentaires anti-trans, de lobbying anti-trans, de tribunes anti-trans dans la presse, d’émissions un peu sensationnalistes qui suivent des parcours sans interroger les personnes concernées. C’est important quand il y a des événements qui sont pensés par, pour et avec les personnes concernées parce que ça permet de mettre en avant une expertise spécifique et d’avoir des témoignages beaucoup plus proches de la réalité de ce que c’est un parcours de transition en France aujourd’hui. En dehors de toutes les paniques morales et de tous les fantasmes du tryptique Figaro, Valeurs Actuelles, Marianne.

« Pour lutter contre la transphobie, c’est un projet politique d’ampleur qui implique, comme le font déjà beaucoup d’associations, d’investir le dialogue avec les pouvoirs publics »

Vous avez commencé à y répondre, ce type de journée peut-il être une façon de répondre à ce climat transphobe ?
C’est bien à notre échelle de diffuser d’autres savoirs et d’autres expertises. Pour lutter contre la transphobie, c’est un projet politique d’ampleur qui implique, comme le font déjà beaucoup d’associations, d’investir le dialogue avec les pouvoirs publics, d’investir aussi la question du plaidoyer, du lobbying. C’est aussi beaucoup de travail, il me semble, de substitution aux pouvoirs publics. Il y a beaucoup d’associations qui font de l’aide aux parcours médicaux, de l’aide par exemple comme Acceptess avec le FAST en cas de problèmes financiers auxquels sont généralement très exposés les personnes trans. Je ne crois pas qu’une une table-ronde ou une journée sur ces thématiques-là a un impact sur les causes structurelles de la transphobie. Mais ça reste important de faire émerger d’autres voix d’une manière ou d’une autre. Pour la table-ronde, la thématique du sport nous est apparue très vite. Quand on parle de surexposition et de survisibilité des personnes trans dans les médias, immédiatement on pense à la question du sport parce que c’est l’un des enjeux qui est le plus instrumentalisé aujourd’hui. Il y a eu beaucoup d’infos récemment sur le sujet de l’accès des femmes trans au sport. On pense même à cette décision complètement absurde de la Fédération internationale des échecs, qui a annoncé ne plus accepter les femmes trans en compétition. Alors qu’on parle d’échecs ! Il y a beaucoup de choses fausses qui sont dites. Ça nous paraissait important de remettre de la preuve scientifique dans les débats. Si on regarde la littérature scientifique, elle est très claire. Il n’y a pas la preuve d’un avantage compétitif des femmes trans par rapport aux femmes cis, pas plus qu’il n’existe un avantage compétitif qui serait supérieur aux avantages compétitifs qui existent de manière générale au sein du groupe “femmes”, selon des facteurs allant de la qualité de l’entraînement jusqu’à la gestion du stress ou du sommeil.

Vous diriez que c’est par manque d’informations, par ignorance, ou est-ce que c’est vraiment délibérément une politique que vous qualifieriez de transphobe justement par rapport de la part de ces fédérations ?
Il y a de l’ignorance, c’est certain. Vu à quel point ce sujet est monté en épingle dans la presse, dans les médias, les fédérations n’ont pas du tout envie de s’emmerder à prendre la défense des femmes trans alors qu’elles sont quand même très minoritaires dans les compétitions de haut niveau. Ce sont des polémiques qui rendent très frileuses les fédérations et puis elles n’ont pas envie de se mouiller tout simplement. Et c’est ce qui s’est passé par exemple avec Lia Thomas. Lia Thomas – qui était la première femme trans à gagner un titre universitaire, donc pas la millième, la première – a conduit la fédération de natation à annoncer l’interdiction des femmes trans de concourir. Sa victoire a provoqué un tollé gigantesque parce qu’on disait que c’était un avantage compétitif sur les autres femmes cis. Il y a un livre très intéressant sur ce sujet, celui d’Anaïs Bohuon, Catégorie dames (lire l’article de Yagg à la sortie du livre en 2012). Elle y explique qu’en dehors même de la question des femmes trans, les fédérations ont de tout temps essayé d’établir ce que c’est être une femme et ce que c’est être un homme. Il y a eu les tests génitaux, les tests chromosomiques, les tests hormonaux et à chaque fois, on essaye juste de donner une définition biologique de ce que c’est le féminin et le masculin. Et en fait, à chaque fois, ça a été une impasse parce que la partition du monde en deux sexes, c’est une fiction idéologique. Il y a 4 % de personnes intersexes. Il y a des femmes cis qui ont des taux de testostérone très très haut. On pense à Caster Semenya, par exemple, qui est une femme cis qui a été interdite de compétition parce qu’elle avait un taux de testostérone trop élevé. On se rend bien compte que dès qu’on essaie de biologiser ce que c’est le féminin ou le masculin, on se retrouve dans une impasse.

Je ne voulais pas vous terminer cet entretien sans évoquer votre dernier livre, « La Fin des monstres », aux éditions La Déferlante. Pourquoi vous avez souhaité écrire ce livre ?
Ça répond un petit peu en miroir à ce que vous me demandiez en début d’interview. Ce livre est né justement du contexte médiatique anti-trans. Je voyais se multiplier les tribunes anti-trans dans la presse, les documentaires abominables, les plateaux télé qui font débattre tout le monde sauf des personnes trans. C’est incroyable parce que ce qui est mis en avant tourne souvent autour des mêmes choses. On pousserait les mineurs à transitionner, il y aurait une espèce d’« épidémie de trans », etc. Tout tourne autour du fait que la transition ou le fait d’être trans, ce serait quelque chose de facile, quelque chose qu’on peut juste investir parce qu’on s’est fait influencé·e par les réseaux sociaux, le militantisme ou que sais-je. J’ai eu besoin, à un moment donné, de dire, excusez-moi, mais en fait, transitionner, c’est encore vraiment très compliqué aujourd’hui en France. On est beaucoup plus découragé·e de transitionner qu’encouragé·e. Ce sont des parcours qui prennent des années. Ce sont des dossiers médicaux et des dossiers administratifs de dizaines et de dizaines de pages. Ce sont des milliers d’euros d’économies pour les opérations chirurgicales. Ce sont des traitements hormonaux à vie. C’est potentiellement perdre sa famille qui ne comprend pas ce qui se passe. C’est avoir des grosses difficultés d’accès au logement et à l’emploi quand on est visiblement trans. Ce n’est ni drôle, ni cool, ni une mode, en fait. C’est compliqué et on doit se battre pour vivre nos transitions. J’ai voulu sortir encore une fois de la panique morale et parler à la fois en mon nom mais aussi de mon point de vue de journaliste en présentant des données et des chiffres.

« Transidentités : tous·tes ensemble contre la transphobie », le samedi 18 novembre, à partir de 15h30, Salle des fêtes de la Mairie annexe, 12 rue Pierre Castagnou, 75014 Paris. Entrée libre sur inscription
Pour s’inscrire, c’est par ici
Christophe Martet
Christophe Martet
 @MartetChristoph

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Japon : la Cour suprême juge « inconstitutionnelle » l'obligation de stérilisation pour officialiser un changement de genre

29 Octobre 2023, 08:55am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

  
Japon : la Cour suprême juge « inconstitutionnelle » l'obligation de stérilisation pour officialiser un changement de genre
Publié le 27 octobre 2023 à 9 h 50 min
La Cour suprême japonaise a jugé « inconstitutionnelle » l'obligation légale faite aux personnes trans de se faire stériliser pour pouvoir changer de genre dans les registres d'état civil.
Le drapeau japonais et LGBTLe drapeau japonais et LGBT - Sophon Nawit / Shutterstock
La Cour suprême japonaise a jugé « inconstitutionnelle » l’obligation légale faite aux personnes trans de se faire stériliser pour pouvoir changer de genre dans les registres d’état civil.

L’obligation de stérilisation impose de « graves restrictions » à la vie d’une personne et « limite le libre droit à ne pas subir contre sa volonté une atteinte à son corps », a déclaré mercredi 25 octobre la plus haute cour japonaise, dans un arrêt très attendu.

Au Japon, une personne trans souhaitant que les registres d’état civil reflètent sa transition de genre doit saisir un tribunal pour les affaires familiales après avoir subi une chirurgie de réassignation sexuelle, en vertu d’une loi adoptée en 2003.

Elle doit aussi prouver l’absence de capacité reproductive, ce qui nécessite généralement une stérilisation, et ses organes génitaux doivent avoir une « apparence similaire » à ceux du sexe auquel elle s’identifie.

Toute personne souhaitant ce changement d’état civil doit également être célibataire, ne pas avoir d’enfants mineurs et être officiellement diagnostiquée comme souffrant de dysphorie de genre, c’est-à-dire d’une détresse causée par une inadéquation entre le sexe assigné à la naissance et le genre auquel s’identifie une personne.

La Cour suprême japonaise avait été saisie à la suite d’une action en justice lancée par une femme trans demandant à être légalement inscrite comme femme sans subir d’opération chirurgicale, au motif que la stérilisation obligatoire constitue une « grave violation des droits de l’homme et est inconstitutionnelle ».

Sa demande a été rejetée par un tribunal pour les affaires familiales, puis par une juridiction supérieure.

« Anachronique, nuisible et discriminatoire »
C’est la deuxième fois que la plus haute cour du pays était appelée à se prononcer sur cette question : en 2019, elle avait confirmé la loi, jugeant qu’elle avait pour but de prévenir des « problèmes » dans les relations parents-enfants pouvant conduire à de la « confusion » et des « changements brusques » au sein de la société.

La Cour suprême avait cependant reconnu le caractère invasif de cette loi, ajoutant que la législation devrait être revue régulièrement au fur et à mesure que les valeurs sociales et familiales évoluent.

Seule une poignée de pays, comme l’Espagne cette année, ont récemment facilité le changement d’état civil des personnes trans.

Mais les défenseurs des droits LGBT+ s’indignent des procédures médicales longues, invasives et potentiellement risquées auxquelles contraint le Japon – par ailleurs seul pays du G7 à ne pas reconnaître le mariage entre personnes de même sexe ou les unions civiles au niveau national.

Dans un rapport publié en 2019, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a ainsi jugé que cette obligation était fondée sur une notion « péjorative » selon laquelle la transidentité relève d’une « maladie mentale ».

« La procédure de changement légal de genre, qui nécessite une chirurgie de stérilisation et un diagnostic psychiatrique obsolète, est anachronique, nuisible et discriminatoire », a condamné HRW.

« Trop risqué »
Le débat évolue cependant dans l’archipel, où un tribunal local pour les affaires familiales a rendu au début du mois un jugement sans précédent dans le pays, jugeant inconstitutionnelle et invalide la loi de 2003.

Le Japon, traditionnellement conservateur, a aussi fait ces dernières années de petits pas vers l’acceptation de la diversité.

Au début de l’année, le pays a ainsi adopté sa première loi visant ostensiblement à protéger la communauté LGBT+ contre les discriminations. Toutefois, les militants ont dénoncé la formulation édulcorée du projet de loi, qui ne s’oppose qu’aux « discriminations injustes ».

Et de la désinformation « associant des femmes transgenres à des violences sexuelles dans des lieux publics » se répand « très largement », a averti cette année une organisation japonaise pro-LGBT+.

La décision de mercredi était particulièrement attendue dans la communauté trans de l’archipel, comme par Tomoya Asanuma, un homme trans de 34 ans.

A l’âge de 23 ans, M. Asanuma a subi une ablation de l’utérus et des ovaires pour changer sa mention de sexe à l’état civil et pouvoir épouser sa fiancée.

Mais « faire de la chirurgie une condition pour changer légalement de genre est trop risqué pour les personnes transgenres à tous points de vue, physiquement, émotionnellement et financièrement », a déclaré M. Asanuma.

« Je souffre toujours. C’est vraiment frustrant de penser que je ne souffrirais pas autant si j’avais été autorisé à changer de genre sans opération », a-t-il ajouté.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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Japon : décision de justice très attendue sur le changement d'état civil des personnes trans
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En Indonésie, des hommes perpétuent une danse ancestrale malgré les tabous
La Cour suprême indienne refuse de statuer sur le mariage entre personnes de même sexe


https://www.komitid.fr/2023/10/27/japon-la-cour-supreme-juge-inconstitutionnelle-lobligation-de-sterilisation-pour-officialiser-un-changement-de-sexe/

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Japon : décision de justice très attendue sur le changement d'état civil des personnes trans

26 Octobre 2023, 02:27am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Japon : décision de justice très attendue sur le changement d'état civil des personnes trans
Publié le 25 octobre 2023 à 9 h 30 min
La Cour suprême japonaise doit prononcer mercredi 25 octobre un jugement très attendu sur la légalité de l'obligation faite aux personnes trans de subir une opération chirurgicale pour officialiser leur changement d'état civil.
Drapeau trans/Shutterstock
La Cour suprême japonaise doit prononcer mercredi 25 octobre un jugement très attendu sur la légalité de l’obligation faite aux personnes trans de subir une opération chirurgicale pour officialiser leur changement d’état civil.

Au Japon, une personne trans souhaitant que les registres d’état civil reflètent sa transition de genre doit saisir un tribunal pour les affaires familiales après avoir subi une chirurgie de réassignation sexuelle, en vertu d’une loi adoptée en 2003.

Elle doit aussi prouver l’absence de capacité reproductive, ce qui nécessite généralement une stérilisation.

Toute personne souhaitant ce changement d’état civil doit également être célibataire, ne pas avoir d’enfants mineurs et être officiellement diagnostiquée comme souffrant de dysphorie de genre, c’est-à-dire d’une détresse causée par une inadéquation entre le sexe assigné à la naissance et le genre auquel s’identifie une personne.

La Cour suprême japonaise a été saisie à la suite d’une action en justice lancée par une femme transgenre demandant à être légalement inscrite comme femme sans subir d’opération chirurgicale, au motif que la stérilisation obligatoire constitue une « grave violation des droits de l’homme et est inconstitutionnelle ».

Sa demande a été rejetée par un tribunal pour les affaires familiales, puis par une juridiction supérieure.

« Anachronique, nuisible et discriminatoire »
C’est la deuxième fois que la plus haute cour du pays est appelée à se prononcer sur la constitutionnalité de l’obligation d’opération chirurgicale.

En 2019, elle l’avait confirmée, jugeant que la mesure avait pour but de prévenir des « problèmes » dans les relations parents-enfants pouvant conduire à de la « confusion » et des « changements brusques » au sein de la société.

La Cour suprême avait cependant reconnu le caractère invasif de cette loi, ajoutant que la législation devrait être revue régulièrement au fur et à mesure que les valeurs sociales et familiales évoluent.

Seule une poignée de pays, comme l’Espagne cette année, ont récemment facilité le changement d’état civil des personnes trans.

Mais les défenseurs des droits LGBT+ s’indignent des procédures médicales longues, invasives et potentiellement risquées auxquelles contraint le Japon – par ailleurs seul pays du G7 à ne pas reconnaître le mariage entre personnes de même sexe ou les unions civiles au niveau national.

Dans un rapport publié en 2019, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a ainsi jugé que cette obligation était fondée sur une notion « péjorative » selon laquelle la transidentité relève d’une « maladie mentale ».

« La procédure de changement légal de genre, qui nécessite une chirurgie de stérilisation et un diagnostic psychiatrique obsolète, est anachronique, nuisible et discriminatoire », a condamné HRW.

« Trop risqué »
Le débat évolue cependant dans l’archipel, où un tribunal local pour les affaires familiales a rendu au début du mois un jugement sans précédent dans le pays, jugeant inconstitutionnelle et invalide la loi de 2003.

Le Japon, traditionnellement conservateur, a aussi fait ces dernières années de petits pas vers l’acceptation de la diversité.

Au début de l’année, le pays a ainsi adopté sa première loi visant ostensiblement à protéger la communauté LGBT+ contre les discriminations. Toutefois, les militants ont dénoncé la formulation édulcorée du projet de loi, qui ne s’oppose qu’aux « discriminations injustes ».

Et de la désinformation « associant des femmes trans à des violences sexuelles dans des lieux publics » se répand « très largement », a averti cette année une organisation japonaise pro-LGBT+.

La décision de mercredi est particulièrement attendue dans la communauté trans de l’archipel, comme par Tomoya Asanuma, un homme trans de 34 ans.

A l’âge de 23 ans, M. Asanuma a subi une ablation de l’utérus et des ovaires pour changer sa mention de sexe à l’état civil et pouvoir épouser sa fiancée.

Mais « faire de la chirurgie une condition pour changer légalement de genre est trop risqué pour les personnes transgenres à tous points de vue, physiquement, émotionnellement et financièrement », a déclaré M. Asanuma.

« Je souffre toujours. C’est vraiment frustrant de penser que je ne souffrirais pas autant si j’avais été autorisé à changer de genre sans opération », a-t-il ajouté.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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https://www.komitid.fr/2023/10/25/japon-decision-de-justice-tres-attendue-sur-le-changement-detat-civil-des-personnes-transgenres/

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"Nevada" d’Imogen Binnie : un regard ouvert sur la transidentité

17 Octobre 2023, 01:42am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Nevada" d’Imogen Binnie : un regard ouvert sur la transidentité

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15 oct. 2023 à 13:31

4 min
Par Fanny De Weeze*, une chronique pour Les Grenades
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Il y a dix ans, aux Etats-Unis, paraissait le roman Nevada d’Imogen Binnie. Très rapidement, il devint culte, et pour cause : il décape et offre une des (multiples) réalités des personnes transgenres.

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Enfin traduit par Violaine Huisman et publié aux Editions Gallimard, il nous est parvenu en cette rentrée littéraire de septembre 2023.

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D’une envie de se barrer
En 2013, à sa publication, il était peu fréquent de découvrir des livres écrits par des personnes transgenres et encore plus rare de trouver des récits racontant leur vie. Nevada parvient à captiver les lecteurs et lectrices en offrant, à travers le personnage de Maria, une histoire qui permet de prendre conscience de certaines réalités. En exploitant le côté road trip déjanté aux accents punk et plutôt décalé, le roman parvient à nous immerger dans la vie de Maria.

Libraire de 29 ans, elle s’ennuie royalement dans sa vie professionnelle et personnelle. Bien qu’étant en couple avec une femme qui l’aime, Maria ne se sent plus en phase avec sa vie. La drogue fait désormais partie intégrante de son quotidien, lui permettant ainsi de fuir cette monotonie.

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Tout au long de la première partie du livre, Maria erre, se plonge dans l’héroïne, mais surtout remet en question l’ensemble de sa vie. Avec intelligence et précision, elle parvient à analyser sa vie à la lumière de sa transidentité et à comprendre comment celle-ci a façonné toute son existence. Pleine de tergiversations, Maria n’arrive pas à prendre des décisions qui pourraient la rendre plus heureuse et épanouie. Sur un coup de tête, après avoir été renvoyée de son travail, elle part seule pour le Grand Ouest. Sans but défini, mais avec une réelle envie de s’évader.

Nevada dévoile donc un personnage trans différent de ce qui a pu être proposé auparavant. Bien que ce récit puisse être confondu avec une autobiographie, étant donné les similitudes avec la vie de l’autrice Imogen Binnie, il ne faudrait pas pour autant imaginer que l’intégralité de ce roman relève de l’autofiction.

À vingt ans, elle s’est rendu compte qu’elle était tout détraquée non pas parce qu’elle était trans, mais parce qu’être trans est tellement stigmatisé. Si tu pouvais passer un hors de la civilisation, et, genre, vivre dans un centre commercial abandonné au milieu du désert, te faire des injections d’œstrogène, travailler ta voix, trouver une nouvelle façon de t’habiller, méditer huit heures par jour sur la socialisation genrée et enfin te faire opérer du bas en guise de récompense, ce serait relativement facile de faire sa transition

L’autrice, dans Les Inrockuptibles, explique cette tendance récurrente à chercher de l’autobiographie lorsque certains éléments entre les personnages et les auteurs, autrices, sont similaires, "Stephen King – dont je suis une grande fan – a beaucoup écrit sur des hommes comme lui, blancs, vivant dans l’État du Maine, qui écoutent du rock, commente-t-elle. Mais on ne demande jamais aux hommes blancs si leur travail est autobiographique quand ils mettent en scène des personnages qui leur ressemblent."

Au lieu de présenter des personnages trans aux destins tragiques, l’autrice choisit de mettre en avant Maria au caractère bien trempé, exerçant un métier des plus ordinaires et en couple stable. Pas d’enfance maltraitée, pas de prostitution, Maria est "normale". Pour comprendre son état d’esprit, nous sommes amené·es plusieurs fois, à pénétrer dans la tête de Maria et à suivre ses pensées les plus intimes sur sa condition.

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D’une écriture et d’un style à part
En commençant Nevada, vous pourriez être surpris·es par une scène qui détonne et qui déstabiliserait plus d’un·e. Cette entrée en matière excellente pour découvrir Maria prend le risque de secouer quelques lecteurs et lectrices. La suite se révèle tout aussi originale, car le ton proposé par Imogene Binnie ne fait pas dans la dentelle.

À coup de "à donf", "genre" et autres choix stylistiques contemporains, le roman joue sur une familiarité désarmante. Le style se rapproche davantage de ce qu’on pourrait retrouver chez Virginie Despentes, un style qui ne s’embarrasse pas de grandes envolées lyriques. L’autrice préfère transmettre son message de la manière la plus directe possible, quitte à choquer et à interpeller son lectorat. Les monologues de Maria, parfois légèrement bavards, sont puissants et éclairants quant à sa façon de penser. On notera la capacité de l’autrice à rendre compte facilement de l’état d’esprit de sa protagoniste. En utilisant le "tu", le "je", le "elle", Nevada joue sur la posture du narrateur et y transpose, sûrement, des réflexions propres à l’autrice.

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On comprend dès lors son retentissement dans la sphère littéraire, que ce soit en 2013 ou en 2023. Ce roman propose un personnage dynamique et original tout en maniant une langue moderne et incisive. Que ce soit au niveau du style ou des thèmes, Nevada est un roman qui doit son succès à ce qu’il incarne. La transidentité, et la question de l’identité de manière générale, sont des sujets brûlants. Le fait que des romans comme celui-ci existent apporte un regard plus clairvoyant et ouvert sur un sujet souvent invisibilisé.

Nevada, Imogen Binnie, traduction de Violaine Huisman, Editions Gallimard, août 2023.

 

*Fanny De Weeze est une lectrice passionnée qui tient un blog littéraire (Mes Pages Versicolores) depuis 2016 sur lequel elle chronique des romans, des essais et des bandes dessinées.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/nevada-dimogen-binnie-un-regard-ouvert-sur-la-transidentite-11272169

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