Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

"Taxe tampon": Le Sénat vote la réduction à 5,5% du taux de TVA des protections hygiéniques féminines,femmes,sante,

22 Novembre 2015, 03:02am

Publié par hugo

"Taxe tampon": Le Sénat vote la réduction à 5,5% du taux de TVA des protections hygiéniques féminines
la rédaction du Huffpost avec AFP
Publication: 21/11/2015 18h33 CET Mis à jour: il y a 4 heures TAMPON
Partager
96
Tweeter

Commenter
1
inShare


Imprimer
TAXES - Le Sénat a voté samedi, contre l'avis du gouvernement, la réduction à 5,5% contre 20% du taux de TVA appliqué aux protections hygiéniques féminines, surnommé "taxe tampon", à l'occasion de l'examen du projet de budget 2016.


Les sénateurs ont adopté à main levée, contre l'avis du secrétaire d’État au Budget Christian Eckert et celui du rapporteur général Albéric de Montgolfier (Les Républicains), une série d'amendements en ce sens déposés par des sénateurs de tous les groupes politiques de la Haute Assemblée.


Ce vote a déjà été salué, notamment sur Twitter, par la sénatrice UDI Chantal Jouanno:




Cette disposition concerne aussi les produits de protection hygiénique pour les personnes âgées. En revanche, les sénateurs n'ont pas étendu cette baisse du taux de TVA aux couches pour nourrissons (toujours 20%), comme l'avaient réclamé plusieurs centristes.


Toutefois, pour pouvoir entrer en vigueur, ces décisions doit encore être approuvées par l'Assemblée nationale lors de la deuxième lecture du projet de loi de finances.


En première lecture, l'Assemblée avait, au grand dam des associations féministes, rejeté un amendement socialiste prévoyant la baisse de la TVA sur les protections féminines.


M. Eckert avait alors dit que "le gouvernement ne souhaite pas bouger sur les taux de TVA" dans le cadre du projet de budget pour 2016, tandis que la présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée, la socialiste Catherine Coutelle, avait plaidé que ces produits sont "de première nécessité".


Le ministre s'était aussi attiré les risées, notamment de nombreux humoristes, en relevant que le taux de 20% était appliqué aux mousses à raser pour hommes.


"Mes propos ont été caricaturés", a-t-il regretté devant les sénateurs. "J'ai dit que cet amendement ouvre la porte à une série d'autres amendements liés au taux de TVA", a justifié M. Eckert, invoquant aussi le coût de la mesure, 55 millions d'euros, auxquels on peut ajouter selon lui 50 millions d'euros pour les produits liés à l'incontinence.


De son côté, M. de Montgolfier s'est interrogé sur la répercussion "pas évidente" auprès des consommateurs de la baisse de la TVA sur le prix de ces produits, souvent fabriqués par de grands groupes.


Lire aussi :
• L'Assemblée refuse de baisser la TVA sur les tampons et serviettes
• Quand l'Assemblée débat sur la taxe tampons, c'est surréaliste
• Des tampons déguisés et une chanson pour expliquer les règles aux ados
• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici
• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost
• Retrouvez-nous sur notre page Facebook



CONTENUS SPONSORISÉSContenus recommandés par Outbrain
EGALEMENT SUR LE HUFFPOST:




PLUS: Politique Christian Eckert Tampons Tva Économie Économie
Suggérer une correction

AILLEURS SUR LE WEBContenus recommandés par Outbrain

ET AILLEURS
SUR LES SITES DU GROUPE
“Ce pourrait être le début de la fin pour Daech” - COURRIER INTERNATIONAL
Hasna Aït Boulahcen, entre vodka et niqab - LE MONDE
L'Obs - Actualités du jour en direct - L'OBS
Un “Dictionnaire de la photographie” pour y voir plus clair - TÉLÉRAMA.FR
L'ACTUALITÉ FRANÇAISE EN VIDÉO : LES MOSQUÉES DE FRANCE ONT PRIÉ POUR LA PAIX


vidéo en coursLes mosquées de France ont prié pour la paix
Le procureur de Paris annonce que trois personnes ont été...
20/11/15Le procureur de Paris annonce que trois personnes ont été tuées dans l’assaut du RAID à Saint-Denis mercredi et non deux
État d'urgence: les policiers peuvent désormais porter leurs...
19/11/15État d'urgence: les policiers peuvent désormais porter leurs armes 24 heures sur 24
Ce week-end : intempéries hivernales
19/11/15Ce week-end : intempéries hivernales
Une semaine après les attentats, des Parisiens retournent en...
20/11/15Une semaine après les attentats, des Parisiens retournent en terrasse
Le SAMU se prépare aux attaques chimiques
20/11/15Le SAMU se prépare aux attaques chimiques
Sur le web


En France, au Royaume-Uni, la "taxe tampon" fait grincer des dents ...
Comprendre la bataille de la « taxe tampon »

Discussions

http://www.huffingtonpost.fr/2015/11/21/taxe-tampon-senat-vote-baisse-tva_n_8617092.html

Voir les commentaires

Madeleine DREYFUS,protestant,histoire,histoire de france,

20 Novembre 2015, 03:44am

Publié par hugo

Histoire de l’OSE - Les grandes figures
Madeleine DREYFUS
Madeleine Dreyfus fait partie de ces grandes
figures féminines, femmes de coeur, de courage
et sang-froid, qui parvinrent à organiser à l’OSE
le sauvetage d’innombrables enfants.
Entre 1941-42 et 1943, année de son arrestation par la Gestapo, elle n’a
cessé- tout en étant mariée, mère de deux jeunes enfants, et enceinte d’un
troisième, dans les débuts de son activité clandestine- d’affronter le danger,
en faisant l’impossible pour protéger les autres.
Madeleine Kahn est née en 1909, dans une famille d’origine alsacienne.
Elevée dans une famille agnostique, elle se marie en 1933 avec Robert
Dreyfus, venu, lui, d’un milieu juif traditionaliste. Deux enfants naissent
assez vite.
Madeleine Dreyfus, qui fit des études de secrétariat commercial bilingue,
s’intéresse à des cours d’éducation nouvelle. Le tournant de son intérêt et
de sa formation paraît, en partie au moins, du à sa rencontre avec Sophie
Lazarsfeld, elle-même disciple d’Alfred Adler, de sorte que, jusqu’à la
guerre, Madeleine Dreyfus étudie la psychologie adlérienne.
En 1939, elle assume les fonctions d’institutrice, pendant quelque dix
mois, et se trouve contrainte d’inventer « sur le tas », pour enseigner à un
groupe d’enfants dont l’ âge varie de six à douze ans. Robert Dreyfus est
démobilisé en 1940.
Avec l’instauration des « lois » de Vichy, la famille quitte Paris clandestinement,
pour rejoindre Lyon où se trouvent déjà trois beaux-frères.
D’abord, comme beaucoup de Juifs interdits d’activité, elle se joint à un groupe
d’études, de recherches et débats, réuni par Léon Algazi, ancien chef de chœur de
la grande synagogue de la Victoire. C’est là qu’elle s’initie au Talmud.
Puis, au cours de l’année 1941, Boëgie Hirsch, assistante sociale-chef de l’OSE
à Lyon l’ « embauche », au bureau de l’OSE pour remplacer Andrée Hauser,
cousine de Madeleine, qui part au Brésil avec les siens. Elle y assure une consultation
de psychologue, rue Gentil. En 1942, Madeleine Dreyfus travaille au
bureau de l’OSE-UGIF, montée des Carmélites à Lyon. Elle est assistée de Marthe
Sternheim, Andrée Berheim (future Madame Neher), une cousine de celle-ci
appelée Weill, Martine Kahn, sœur de Madeleine et plus tard Margot Kahn (future
femme de Bô Cohn, dirigeant de l’OSE).
S’il est difficile d’établir en toute précision les dates des différentes activités de
Madeleine Dreyfus - en lisant son témoignage, rédigé en 1983- ainsi que le récit
écrit en son honneur, après sa mort, par son mari- il apparaît certain qu’il y eut,
pour elle, comme pour beaucoup, à la fois des rencontres et des épisodes décisifs
en ces terribles moments.
En ce qui concerne l’UGIF, il faut rappeler que l’OSE est intégrée à la Troisième
Direction de l’UGIF, mais fonctionne avec un double réseau. L’un, officiel, est
dirigé par Andrée Salomon et Joseph Weill, qui permet l’existence et le maintien
des maisons d’enfants jusqu’en 1943, date à laquelle Georges Garel met en place
l’autre circuit, clandestin celui-là, pour, progressivement disperser les enfants.
Les Garel et les Dreyfus, résidant à Lyon deviennent rapidement amis.


Sous la « casquette » officielle de secours aux familles juives, Madeleine Dreyfus
prend également contact avec la « Sixième », l’organisation clandestine des
Eclaireurs Israélites. Madeleine Dreyfus ne va pas cesser de s’occuper des faux
papiers et des divers lieux de refuge. Elle avait pris l’habitude de transporter les
fausses cartes au fond d’un panier à provision, recouvert d’un journal ; elle dé-
posait avant de monter dans son bureau de l’UGIF, le panier à une marchande
de fruits et légumes , en lui demandant d’y mettre les provisions qu’elle pourrait
trouver dans la journée, et elle cachait ailleurs le précieux carnet dans lequel elle
inscrivait face à face, faux nom et vraie identité de chaque enfant.
Après les rafles de zone sud à Lyon en août 1942, l’OSE ainsi que d’autres
organisations caritatives juives et non juives, les EIF, l’Amitié chrétienne avec
l’abbé Glasberg et le père Chaillet participèrent aux commissions de criblage,
pour sortir les enfants de moins de 16 ans, arguant d’une ancienne directive de
Vichy, mais qui venait d’être abolie . Ainsi, 102 enfants furent sauvés de la dé-
portation. C’est à cette occasion dramatique que Georges Garel, ami et futur
beau-frère de Charles Lederman fait connaissance de l’OSE et accepte la proposition
de construire un circuit clandestin sur le modèle de la Résistance.
A la demande de Boëgie Hirsch et de Georges Garel, Madeleine est alors
chargée d’explorer les possibilités de cacher les enfants. Or, à Lyon, elle avait fait
la connaissance de la famille Jouve, des résistants habitant Oullins, une banlieue
Lyonnaise. Le frère de Mr Jouve était quincailler au Chambon sur Lignon, village
désormais célèbre du plateau Vivarais-Lignon. Ce village protestant est solidaire,
soudé derrière les pasteurs du plateau (dont les pasteurs Theis, Trocmé et sa
femme Magda), et la résistance active dans la région. Faut-il rappeler que le chef
de l’Eglise protestante en France, le Pasteur Boegner, avait appelé les familles
protestantes à aider, le plus possible, les Juifs, comme l’avaient fait les Cardinaux
Saliège et Théas. Madeleine Dreyfus, dans son témoignage de 1983, tient
à remercier la mairie de Dieulefit, qui « donna naissance », ainsi qu’elle l’écrit,
à de nombreux enfants venus de Pologne ou d’Allemagne. Sans doute plusieurs
milliers de juifs survécurent grâce à l’hospitalité et la solidarité de la montagne
cévenole.
Au Chambon , Madeleine Dreyfus était en relation avec Mme Deléage qui
centralisait les informations : quels fermiers seraient prêts à se charger
d’ enfants, afin qu’ils se « retapent » au bon air, comme on disait. Les enfants
amenés par Madeleine étaient déposés à l’hôtel May, avant d’être dispersés dans
la région autour du Chambon, dans des lieux tels que la Rionde, la Sucherère, le
Pont-du-Chollet.
Dès que Lyon fut occupé, en novembre 1942, Madeleine Dreyfus noua des
contacts avec des institutions d’enseignement, laïques et religieuses pour qu’elles
acceptent de prendre en charge, sous de fausses identités, des enfants et des jeunes
en danger ; beaucoup acceptèrent dans leurs écoles les faux Durand et faux
Dupont, qui, souvent oubliaient de répondre à l’appel de leur patronyme d’emprunt,
comme le raconte un de ces courageux instituteurs de l’école professionnelle du
Bachut.
Entre 1943 et 1945 arrivent les années noires pour Madeleine Dreyfus : elle est
arrêtée en novembre 1943, lors d’une descente de la Gestapo, à l’Institut des
Sourds et Muets de Lyon, alors que sa fille venait de naître quelques mois auparavant,
mais sans aucun document compromettant sur elle
. Cet institut dirigé par
René et Marie Pellet (responsables du réseau Marco Polo, travaillant avec
Londres) servait de lieu d’hébergement pour les enfants en transit vers la Suisse.
C’est donc comme juive, et non comme résistante, qu’elle est transférée au fort
de Montluc, où elle reste trois mois et de là, à Drancy. Elle y est accueillie par
André Ullmo qu’elle connaissait de longue date dans l’action clandestine à Lyon.
Le hasard avait fait de lui le membre d’une cinquantaine de détenus, maintenus
là, plutôt que déportés, pour faire fonctionner le camp. Ce privilège leur valait
d’être les premiers otages que prendraient les Allemands si une « faute » devait
être sanctionnée, dans le camp. A ce moment-là, personne ne savait rien d’Auschwitz.
Ullmo eut l’idée de faire, avec succès, passer Madeleine Dreyfus, pour
femme de prisonnier de guerre, ce qui lui permit de demeurer un temps à Drancy,
au lieu d’être expédiée aussitôt à « Pitchipoï ».
Dans son témoignage, elle raconte en détails cet épisode dramatique où elle put éviter le pire à savoir
l’arrestation des siens. Elle raconte également comment trois de ses amies, dont Lily Garel, et Raya Lederman
se sont présentées spontanément à l’Institut, risquant de se faire déporter à leur tour.
Elle y vit arriver et partir des amis de l’OSE ( Simone Kahn par exemple)- des
enfants d’Izieu, jusqu’à ce que, fin mai 1944, quantité de femmes de prisonniers
arrivent à Drancy, venant de Pithiviers, Beaune-la-Rolande ainsi que des « camps »
de Paris. Elles partent à Bergen-Belsen.
Madeleine Dreyfus restera onze mois à Bergen-Belsen. Au moment de la libération
imminente du camp, les nazis l’entasse avec des centaines d’autres dans un
train, supposé se rendre à Theresienenstadt- sans doute pour faire de ces femmes
une monnaie d’échange. Madeleine raconte que ce train fantôme a erré des jours
et des jours, au milieu des bombardements alliés, sans aucun SS, ni gardiens
pour les surveiller ; elles étaient toutes si faibles que personne ne parvenait à se
sauver. Finalement récupérée, soignée et nourrie par les Russes, Madeleine parcourt
à pied 70 km pour rejoindre la zone américaine à Halle d’où elle est rapatriée
en France.
Après la guerre, le poids direct de la déportation commence par peser sur ce
qu’elle entreprend : en 1950, elle rédige une étude consacrée à la Psychologie du
Déporté, qu’elle présente à la Faculté des Lettres de Paris. Puis ce sera son intérêt
partagé entre la psychologie et l’éducation sociale qui va dominer, jusqu’à la fin
de sa vie.
Elle va travailler dans des équipes médico-pédagogiques dirigées par le professeur
Minkowski, rue Saint-Jacques ; le professeur est assisté du Dr Fusswerk,
sans omettre Simone Kahn. La formation adlérienne de Madeleine Dreyfus lui
permettra d’être assistante de Minkowski à la consultation que celui-ci donne au
dispensaire psychosocial Tiomkin. Madeleine Dreyfus avait suivi l’enseignement
de Mme Minkowska, dont elle pratiquait les techniques d’interprétation du dessin
d’enfant, à des fins thérapeutiques.
Sans nommer toutes ses activités et responsabilités ultérieures , on retiendra que
l’expérience acquise à l’OSE a nécessairement induit son souci de l’éducation
familiale, de la formation des assistantes sociales et des enseignants ; rappelons
qu’en 1965, elle fut, par l’Ecole des Parents, un des fondateurs essentiel de ce qui
deviendra en 1971 l’IFEPP ( Institut de Formation et d’Etudes Psychosociologiques
et Pédagogiques) où elle n’a cessé d’exercer de nombreuses activités, même
après sa retraite en 1974.
Katy Hazan. (Tous droits réservés)
Sources :
- Témoignage de Madeleine Dreyfus : L’Histoire que j’ai vécue d’octobre 1941 à
la Libération. Décembre 1983.
- Les Carnets de Madeleine Dreyfus sont déposés au Mémorial de la Shoah avec
une photocopie à l’OSE.
- Raymond Dreyfus : «Ecoute- Une « Psy. » selon Alfred Adler, manuscrit.
- Katy Hazan : Les Orphelins de la Shoah- les maisons de l’espoir (1944-1960),
édit Les Belles Lettres, 2000 (p. 44).
- Les Résistances sur le plateau Vivarais-Lignon, 1938-1945, témoins, témoignages
et lieux de mémoire. Les oubliés de l’Histoire parlent, Edit du Roure, 2005.

http://www.ose-france.org/wp-content/uploads/2013/05/Dreyfus-Madeleine.pdf

Voir les commentaires

Georgette Barraud,protestant,histoire,histoire de france

20 Novembre 2015, 03:32am

Publié par hugo

Juste parmi les Nations
Georgette Barraud




Dossier Yad Vashem : 3833
Remise de la médaille de Juste : 28/03/1988
Sauvetage : Le Chambon-sur-Lignon 43400 - Haute-Loire
Profession: Directrice du foyer Beau Soleil
Qualité: Coopération avec la Cimade
Religion : Protestante
Nom de naissance: Hartmann
Nom d'épouse: Barraud
Date de naissance: 07/07/1922
[Créer un nouvel article et/ou ajouter une photo]
Georgette-Barraud
Georgette Barraud
source photo : Arch. fam.
crédit photo : CFYV
Sommaire [Afficher]
Notice
Georgette Barraud* vivait au Chambon-sur Lignon (Haute-Loire), localité en majorité protestante. Avec sa fille Gabrielle* elle dirigeait la maison Beau Soleil, un foyer pour enfants. Pendant l'occupation, elle se consacra, comme nombre des habitants de la ville, à des activités charitables, en coopération avec la CIMADE, le comité protestant d’aide aux réfugiés. Georgette hébergea dans son établissement des Juifs - seuls ou familles entières - parfois pendant de longues périodes, malgré la menace d'arrestation et de déportation qui pesait sur quiconque aidait les Juifs. Bien que ces réfugiés fussent munis de faux papiers d'identité, elle savait qu'ils étaient Juifs.
Parmi eux se trouvaient Serge Sobelman, âgé de quatorze ans, et sa mère. Tous deux s'étaient enfuis de chez eux pour éviter d'être arrêtés comme le père de Serge, qui était interné dans un camp pour "travailleurs étrangers". Madame Sobelman avait demandé conseil à un prêtre catholique, qui lui avait recommandé d'envoyer son fils au Chambon-sur-Lignon. L'adolescent fut accepté au Collège Cévenol où il entra sous son propre nom, qui était pourtant bien juif. Personne n'y prêta attention. L'adolescent devint membre d'une association protestante de l'endroit patronnée par l'YMCA et en portait la chemisette avec l’insigne, pour éviter les éventuelles rafles de Juifs dans la rue. Serge vécut ainsi de juin 1942 à mars 1943, ses parents ne payant qu'une somme modique pour sa pension.


Le docteur Oscar Rosowski, né en 1923, avait quitté Berlin en 1933 et vivait à Nice depuis cette date. Arrêté, il est interné le 9 août à Mandelieu dans un camp de travailleurs étrangers d’où il réussit à s’évader en septembre. Lors d’une tentative de passage en Suisse, sa mère est arrêtée et internée au camp de Rivesaltes. Oscar réussit à la faire sortir grâce à une fausse autorisation.
Après les rafles de l’été 1942, sur les conseils de ses amis Charles Hanne et sa sœur avec lesquels Oscar fabriquait des fausses pièces d’identité à Nice, il se rend au Chambon-sur-Lignon où il séjourne, d’octobre 1942 à janvier 1943, au foyer Beau Soleil.


Georgette réussit à procurer de faux papiers d'identité à plusieurs Juifs réfugiés à Beau Soleil, notamment au professeur George Vajda, spécialiste en philosophie juive du Moyen-âge et enseignant au séminaire rabbinique.


Le 28 mars 1988, Yad Vashem a décerné à Georgette et Gabrielle Barraud le titre de Juste des Nations.


Lien vers le Comité français pour Yad Vashem


Réseau de sauvetage
Gabrielle Barraud (Fille de Georgette Barraud)



Chronologie [Ajouter]
Cet article n'est pas encore renseigné par l'AJPN, mais n'hésitez pas à le faire afin de restituer à cette commune sa mémoire de la Seconde Guerre mondiale.




Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires [Ajouter le votre]


Comment ajouter le votre. En savoir plus…


Pas de travaux actuellement sur ce sujet… Vous pouvez mettre le votre en ligne sur le site ajpn.org.






Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 L'attentat de la Poterne du 8 mars 1944 (Page consacrée à l'ouvrage "L'attentat de la Poterne, un drame au cœur de Clermont" (2015).
Cette étude sur l'attentat de la Poterne du 8 mars 1944 recoupe des documents d'archive à des témoignages oraux et écrits. Elle reprend de manière chronologique les évènements, de l'attentat de résistants sur un détachement allemands à l'immensité des représailles qui ont suivi : incendie d'immeubles, nombreuses arrestations, déportations et condamnations à mort. )

http://www.ajpn.org/juste-Georgette-Barraud-147.html

Voir les commentaires

Madeleine Barot (1909-1995),protestant,histoire, histoire de france,

20 Novembre 2015, 03:25am

Publié par hugo



Madeleine Barot (1909-1995)
Accueil > Personnalités > Madeleine Barot (1909-1995)
Une femme passionnée par le service de son prochain et le rayonnement du protestantisme.


Jeunesse


Madeleine Barot
Madeleine Barot © Réforme
Madeleine Barot naît à Chateauroux dans une famille d’enseignants, et fait ses études secondaires à Clermont-Ferrand et à Versailles où elle participe aux activités de la « Fédé » lycéenne.


Elle poursuit des études d’histoire à la Sorbonne, commence à travailler comme stagiaire à la Bibliothèque Nationale et devient en 1935 archiviste à l’École Française de Rome, où elle restera jusqu’en 1940. C’est à ce moment là qu’elle entre à la « Fédé » étudiante (branche française de la Fédération Universelle des Associations Chrétiennes d’Étudiants), dont elle deviendra à partir de ce moment-là une militante très engagée.


La guerre de 40


Rapatriée de Rome, à l’entrée en guerre de l’Italie, Madeleine Barot assure sur la proposition du pasteur Marc Boegner le secrétariat général de la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués) qu’elle a contribué à mettre sur pied avec Suzanne de Dietrich et qui se préoccupe des problèmes humains dramatiques liés aux réfugiés et aux évacués.


Dorénavant, elle mettra toute son intelligence et son énergie à la coordination de l’assistance aux camps d’internement, en particulier celui de Gurs (Pyrénées-Atlantique ), où sont regroupés environ 40.000 étrangers et juifs assignés à résidence par le régime de Vichy. Elle multiplie les visites dans les camps, organise des centres d’accueil au Chambon-sur-Lignon et arrive à mettre sur pied des filières d’évasion en Suisse pour les juifs les plus menacés.


Elle fait partie du groupe de réflexion qui aboutira en 1941 à la rédaction des Thèses de Pomeyrol soulignant la résistance de l’Église Réformée de Franceau nazisme.


Après la Libération Madeleine Barot s’occupe des détenus suspects de collaboration, notamment à Drancy.


Les activités internationales


En 1953, Madeleine Barot devient directeur du département Coopération entre hommes et femmes dans l’Église et la Société du Conseil Œcuménique des Églises, auquel s’ajoute la direction du département Éducation au développement.


En 1968,elle participe aux travaux de la SODEPAX (Société Développement et Paix) sous l’égide du COE (Comité Œcuménique des Églises) et de l’Église catholique et à ce titre voyage en Afrique Noire, à Madagascar et en Amérique du Sud où elle joue, en pleine période de décolonisation, un rôle primordial dans la promotion de la condition féminine, et où s’accroît son rayonnement international.


De 1974 à 1979, elle est secrétaire de la Commission des Affaires Sociales Économiques et Internationales de la Fédération Protestante de France.


En 1980, elle devient Vice-Présidente de l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture).


En 1988, Madeleine Barot est nommée Docteur Honoris Causa de la Faculté de théologie de Paris.


Bibliographie
Livres
CABANEL Patrick et ENCREVE André , Dictionnaire biographique des protestants français, de 1787 à nos jours, Editions de Paris - Max Chaleil, Paris, 2015, Tome 1 : A-C
POUJOL Geneviève, Un féminisme sous tutelle – Les protestantes françaises 1810-1960, Max Chaleil éditeur, Paris, 2003
Notices associées
La Fédération protestante de France (FPF)La CimadeSuzanne de Dietrich (1891-1981)Femmes Protestantes à la « Fédé »Tommy Fallot (1844-1904)Charles Gide (1847-1932)Charles Westphal (1896-1972)
Parcours associés
Théologie et théologiens du XXe siècleLe rôle des femmes dans le protestantisme
Notices à découvrir
De Berthoud Frères à Odier Bungener CourvoisierLes Amish en Alsace au XVIIIe siècleMémoire et patrimoine en Loire-AtlantiquePontorson (Manche)Jean Calvin (1509-1564)Albert Schweitzer (1875-1965)

http://www.museeprotestant.org/notice/madeleine-barot-1909-1995/

Voir les commentaires

Madeleine Barot,protestant, histoire,histoire de france,

20 Novembre 2015, 03:19am

Publié par hugo

Madeleine Barot
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Barot.
Madeleine Barot (4 juillet 1909, Châteauroux - 28 décembre 1995, Paris) était une militante française, engagée dans le protestantisme, l'œcuménisme et la défense des Droits de l'homme.


Sommaire [masquer]
1 Biographie
2 Publications
3 Notes et références
4 Annexes
4.1 Bibliographie
4.2 Articles connexes
4.3 Liens externes
Biographie[modifier | modifier le code]
Madeleine Barot est la fille d'Alexandre Auguste Barot, normalien, professeur de lettres classiques à Clermont-Ferrand, et de Madeleine Kuss1. De 1927 à 1934, elle poursuit des études universitaires à la Sorbonne, passe une licence d'histoire, un diplôme d’études supérieures d’histoire, puis un diplôme d'archiviste-bibliothécaire. Elle fut en 1934 stagiaire à la Bibliothèque nationale, puis bibliothécaire à l’École française de Rome de 1935 à juin 19402.


Elle milite au sein des associations de jeunesses protestantes, la Fédération française des associations chrétiennes d'étudiants (fondée en 1895)3. En juillet-août 1939, elle préside l’une des commissions de la Conférence mondiale de la jeunesse chrétienne d’Amsterdam, organisé par Willem Visser 't Hooft, (réunissant, au niveau mondial, l’ensemble des mouvements de jeunesse d’obédience protestante) participant ainsi au brassage d’idée d’avant-guerre et à la construction d’un esprit de résistance, inspiré par les travaux du pasteur suisse Karl Barth.


Proche du pasteur Marc Boegner, elle est nommée le 15 août 1940 secrétaire générale de la Cimade, au cours d’une réunion des responsables des mouvements protestants de jeunesse. Elle succède à Georgette Siegrist à ce poste, qu'elle occupe jusqu’en 1956.


Madeleine Barot qui fut l’initiatrice de l’entrée de la Cimade dans les camps, était une chrétienne engagée dans l’Histoire pleine d’une « indomptable énergie », et aussi une personne qui « avait le sens des réseaux » et de l’international.


En 1953, Madeleine Barot se trouve chargée du département «L'homme et la femme dans l'Église et la société» au sein du Conseil œcuménique des Églises. Elle réalise un travail important pour la reconnaissance de la place de la femme dans l'Église. Elle occupe des postes importants :


à la commission de «participation des Églises au développement»;
à la Fédération protestante de France;
à l'ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture);
à la Conférence des religions pour la paix
sans jamais délaisser son action à la Cimade.


En 1988, le Mémorial de Yad Vashem lui décerne le statut de «Juste parmi les nations», créé pour honorer les personnes, connues et moins connues, qui ont participé pendant le Troisième Reich, un peu partout en Europe, parfois sans en avoir pleinement conscience, à la protection des juifs.


Publications[modifier | modifier le code]
Coopération entre hommes et femmes dans l'Église, la famille, la société, Conseil œcuménique des Églises, Genève, 1964
(sous la direction de), Itinéraires socialistes chrétiens : jalons sur le christianisme social hier et aujourd’hui : 1882-1982, Genève, Labor et Fides, 1983
Notes et références[modifier | modifier le code]
↑ Mayeur, Encrevé, [1993], p. 58.
↑ Barrot [1983], p. 117.
↑ André Encrevé, «Les protestants français au milieu du xxe siècle», in Dzovinar Kévonian et al, [2013], p. 41-63.
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Pierre Bolle et Patrick Cabanel, « Madeleine Barot », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 166-168 (ISBN 978-2846211901)
André Jacques, Madeleine Barot. Une indomptable énergie, Genève, éditions du Cerf et Labor et Fides, 1989
Kévonian (Dzovinar), Dreyfus-Armand (Geneviève), Blanc-Chaléard (Marie-Claude), Amar (Marianne) dir., La Cimade et l'accueil des réfugiés. Identités, répertoires d'actions et politiques de l'asile, 1939-1994, Paris, Presses universitaires de Paris-Ouest, 2013, 265 p.
Madeleine Barot, 1909-1995 : protestantisme, persécutions, œcuménisme : actes du colloque de Châteauroux du 2 octobre 2010, Centre de réflexions, d'études et de documentation de l'Indre (CREDI), Châteauroux, 2011, 62 p. (ISBN 978-2-9531650-2-9)
Jean-Marie Mayeur et André Encrevé, Les Protestants, dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Beauchesne / CNRS, 1993, 534 pages, (ISBN 2701012619), p. 58.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Cimade
Conseil œcuménique des Églises
Liens externes[modifier | modifier le code]
Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat

https://fr.wikipedia.org/wiki/Madeleine_Barot

Voir les commentaires

STOP AU VIOLENCE ET STOP A DASH

17 Novembre 2015, 03:20am

Publié par hugo

LE RACISME LE FASCHISME ET L INTEGRISME RELIGIEUX , NON A TOUT CELA  ET NON A LA VIOLCE FAITE PAR DAESH
LE RACISME LE FASCHISME ET L INTEGRISME RELIGIEUX , NON A TOUT CELA  ET NON A LA VIOLCE FAITE PAR DAESH

LE RACISME LE FASCHISME ET L INTEGRISME RELIGIEUX , NON A TOUT CELA ET NON A LA VIOLCE FAITE PAR DAESH

Voir les commentaires

Edgar Morin : « Il n’y a pas de solution, mais il y a une voie »,societe,france,

17 Novembre 2015, 03:14am

Publié par hugo



Edgar Morin : « Il n’y a pas de solution, mais il y a une voie »
A+ | A-
Taille texte
Imprimer
Envoyer


Réagir (12)
Edgar Morin : « Il n'y a pas de solution, mais il y a une voie »
(Illustrations : Frédérique Bertrand pour « Terra eco ». Photo : Jean-Luc Bertini - Pasco)

Nous avions laissé Edgar Morin en 2011 inquiet de voir les hommes avancer « comme des somnambules vers la catastrophe ». Trois ans plus tard, le philosophe se dit affligé par la pauvreté de la pensée contemporaine, mais affirme déceler sur la planète de multiples signes, certes atomisés, qui augurent de futures métamorphoses. Pour lui qui a traversé le XXe siècle, c’est dans « l’inespéré que réside l’espoir ». A condition de maintenir la résistance face à la « double barbarie du vichysme rampant et du néolibéralisme ».
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET


Dignes, inspirants, apaisants : des mots à lire après le (...)
Sur les lieux des attentats de Paris, le recueillement
Edgar Morin : « La résistance me rend vivant ! (...)
L’actu des projets


Article publié dans le


N° 60 - septembre 2014
Notre futur, par Edgar Morin


Edgar Morin, comment va notre monde ?


Il va de mal en pis. Les processus qui nous poussent vers des catastrophes – dont on ne peut prévoir ni la date ni l’ampleur, mais qui seront certainement interdépendantes – continuent. Je pense à la dégradation globale de la biosphère. Les Etats ne sont pas prêts à quitter à la fois ce qui constitue leur égoïsme et leurs intérêts légitimes. Je pense à la prolifération des armes nucléaires qui se poursuit, au recours à l’énergie nucléaire pacifique, dont aucun effort sensible, hormis quelques exemples locaux, comme en Allemagne (Le pays va abandonner totalement l’atome d’ici à 2022, ndlr), ne vise la réduction massive. Je pense, bien entendu, à l’économie, qui est non seulement dérégulée, mais saute de crise en crise. Ce système est dirigé par des économistes dominants qui représentent la doctrine officielle pseudo-scientifique et continuent de nous assurer que tout va bien. Je vois l’Europe toujours au bord de la décomposition, sans que l’élan nouveau d’une métamorphose ne se produise. J’observe la domination insolente de la finance sur le monde qui dure, y compris à l’intérieur des partis politiques. Le poids de la dette que l’on fait peser sur nos têtes sans que l’on essaie de réfléchir pour voir si elle est remboursable et quelle est la part justifiée… Enfin, j’ajoute à cette crise économique et de civilisation ce paradoxe incroyable qui fait que l’on continue à apporter comme solution aux pays – qu’on appelle – en voie de développement ou en cours d’émergence, la solution du monde occidental, alors que notre civilisation elle-même est en crise. Notre civilisation malade, voyez-vous, se propose comme une médecine pour les autres ! Elle apporte avec elle la dégradation des solidarités.
Votre constat est très sombre…
Je ne vois pas, sinon dans l’inespéré, la lueur de l’espoir. Toutes ces conditions critiques provoquent des angoisses tout à fait compréhensibles, car il existe une perte d’espoir en l’avenir. La précarité grandit. Pas seulement chez les jeunes et les vieux, mais aussi au sein des classes moyennes qui se trouvent déclassées. La précarité de tous les êtres humains grandit au rythme de la dégradation de l’état de la planète. Et au fond cette précarité devient source d’angoisses qui elles-mêmes emportent vers des régressions politiques et psychologiques très graves.
Lesquelles ?
Nous en voyons les premiers symptômes avec l’émergence de ceux que l’on appelle sottement les « populistes » car on n’a pas trouvé le mot pour les qualifier. Ce sont des formes de recroquevillement sur des identités nationales ou raciales, avec des phénomènes de rejet. Regardez la France : les boucs émissaires y prolifèrent. Vous avez un fantasme d’invasion de migrants africains, maghrébins et roms. J’y vois personnellement un signe clair de la dégradation de l’esprit public. Regardez les manifestations contre le mariage pour tous. L’état d’esprit au moment de ce mouvement était tel qu’une grande partie de la population attachée à l’idée du mariage, au lieu d’y voir une extension de la sacralisation du mariage – puisque même les homosexuels en voulaient –, y ont vu une profanation !
Le recroquevillement a même été plus loin…
Les familles – elles-mêmes en crise depuis des années avec la fin de la grande famille, le fait que les vieux sont éjectés dans des asiles, que les couples se séparent – sont allées chercher de nouveaux fantasmes. Elles se sont jetées sur la rumeur de la disparition de l’enseignement du sexe humain. Tout cela est tout à fait malsain. D’autant plus que ces idées stupides se répandent au milieu d’un vide de la pensée politique, un vide de la pensée sociologique et historique.
Ce que vous appelez notre « somnambulisme » gagne donc du terrain.
Les signes inquiétants se multiplient et s’aggravent. Pendant ce temps, on agite nos gris-gris de la compétitivité et de la croissance. Nous sommes enfermés dans des calculs qui masquent les réalités humaines. On ne voit plus les souffrances, les peurs, les désespoirs des femmes, des hommes, des jeunes, des vieux. Or, le calcul est l’ennemi de la complexité, car il élimine les facteurs humains qu’il ne peut comprendre.
Nous sommes devenus aveugles. Pourquoi ?
On nous a enseigné à séparer les choses et les disciplines. Nos connaissances sont compartimentées. S’il y a toujours eu des phénomènes complexes, cette complexité s’est accrue avec la mondialisation. Résultat, notre pensée s’avère de plus en plus incapable de traiter les problèmes à la fois dans leur globalité et dans les rapports de cette globalité avec les parties. Pour s’en sortir, il nous reste les rapports d’experts, qui sont eux-mêmes des rapports de spécialistes… Et, comme l’on souffre d’une absence de pensée, on arrive à se convaincre que l’on va trouver des éléments d’information à l’intérieur de tableaux remplis de chiffres. Or, plus on a recours aux chiffres pour comprendre la réalité humaine, moins on la comprend, parce que les chiffres ne nous parlent ni des souffrances, ni des humiliations, ni des malheurs, ni de l’essentiel : la solidarité, l’amitié, l’amour.


Serions-nous aveugles et malades ?
C’est un phénomène anthropologique. Héraclite dit : « Eveillés, ils dorment. » Il nous dit cela, parce que dans le fond, l’Homo sapiens est aussi un Homo demens. Il y a une capacité d’illusion et de délire chez l’être humain. Les hommes ont créé des dieux, ils sont nés de nos esprits, et pourtant, à peine nés, nous les supplions, nous les adorons, nous leur léchons le cul et nous tuons s’ils nous demandent de tuer. C’est ça, l’humanité ! C’est une chose bizarre.
On apprend et on enseigne donc mal ?
Regardez la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi avons-nous marché comme des somnambules vers cette catastrophe ? La réponse est simple : les sources d’illusion, d’erreurs et de connaissances partiales sont très répandues. A l’époque et à de multiples reprises dans l’histoire, nous n’avons pas fait l’effort de lutter contre les possibilités d’illusion, d’erreurs et de partialités. Il nous manque ce que j’ai appelé la « connaissance de la connaissance ». Résultat, tout le monde tombe dans ces pièges, et nous prenons conscience de la réalité de nos erreurs une fois qu’elles sont très largement commises et qu’il est trop tard pour les réparer.
Pourquoi ? Est-ce de la paresse ?
Oui, du laisser-aller. Et aussi l’absence d’un renouvellement de la pensée. A d’autres époques, vous aviez tout de même des Karl Marx (philosophe allemand, ndlr), Tocqueville (précurseur de la sociologie français, ndlr) ou Max Weber (économiste et sociologue allemand, ndlr)… Chacun, à sa façon, mettait le doigt sur un problème réel. Aujourd’hui encore, leur pensée est en partie valable. Il faut les relire et surtout apporter des éléments nouveaux. Comprendre, par exemple, pourquoi Marx était aveugle sur l’Etat, tout en étant très lucide sur la mondialisation, avant même qu’elle ne se développe. Je pense que le monde cognitif de l’université et de l’école, en morcelant toujours le savoir, nous empêche de comprendre les problèmes fondamentaux et globaux. Il y a donc une forme de dérive et de désarroi.
Il y a aussi une profusion d’informations…
Nous sommes aujourd’hui incapables d’organiser l’incroyable prolifération des informations qui, en plus, se succèdent jour après jour sans interruption. Elle rend notre esprit de plus en plus incapable de savoir et de comprendre ce qui se passe autour de nous. Et comme nous vivons une évolution accélérée des choses et que, dans cette accélération, il est déjà difficile de prendre conscience d’un événement, nous avons besoin d’un certain temps de retard et de recul.


Que nous n’avons pas…
Mais regardez l’état du monde ! Il a énormément changé ! On peut nommer tous ces processus « mondialisation », mais c’est seulement une façon de les nommer. En réalité, rien que dans le cas de la France, nous avons tout de même assisté en un seul demi-siècle à la fin du monde paysan, à l’urbanisation de notre société, à la fin de notre monde industriel, à l’apparition d’une civilisation de services, à une hyperbureaucratisation qui enferme encore plus les gens, à une perte de la notion de solidarité qui nous rend incapable d’être solidaires, pas seulement à l’intérieur de notre propre pays, mais avec tous les autres humains… Les causes profondes de notre aveuglement se combinent et se multiplient. Et c’est vrai, il est difficile de se réveiller.
Nous sommes, dites-vous, dans une nouvelle forme de somnambulisme…
Oui. Le mal du XXe siècle s’est annoncé en 1914. Le mal du XXIe siècle s’annonce dans l’accumulation des nuages noirs, les déferlements de forces obscures, « l’aveuglement au jour le jour », écrivais-je récemment dans une tribune. La comparaison ne porte pas sur la nature des événements, qui sont tout à fait différents. Mais il y a quelque chose de commun : c’est la crise économique. Celle de l’avant-guerre a surgi avec une très grande brutalité sur l’Allemagne, qui était le pays le plus industrialisé de l’époque. Vous aviez un phénomène d’aveuglement énorme. En France, on ne s’est pas rendu compte qu’avec Hitler l’Allemagne redevenait une puissance expansionniste qui allait devoir chercher ses colonies dans le monde européen, alors que l’Angleterre et la France les avaient déjà trouvées en Afrique et en Asie. Cet expansionnisme, on pensait pouvoir l’arrêter ou faire des compromis. Or, à chaque fois qu’on a cru l’arrêter, on l’a accru. Regardez l’exemple de Munich. Nous avons nous-mêmes provoqué le pacte germano-soviétique (signé en 1939 entre le IIIe Reich et l’URSS, ndlr) qui a tout déclenché. Alors aujourd’hui, certes, il n’y a pas de puissance expansionniste, sauf peut-être la Russie qui souhaiterait retrouver d’anciens territoires. Mais les choses se placent sur un autre plan, notamment à travers des conflits de toutes sortes, avec des connotations ethno-religieuses.
Notre civilisation se cherche-t-elle un cap ?
Il y a eu l’effondrement du communisme. Pas seulement à travers l’implosion de l’Union soviétique, mais avec la fin de cette immense religion de salut terrestre, la seule immédiatement universelle ! Dans le cas du christianisme ou de l’islam – avec leurs bourreaux, leurs martyrs, leurs héros –, il a fallu beaucoup plus de temps. Cette immense religion qu’est le communisme a donné de l’espoir et une croyance folle. Mais malheureusement pour elle, on pouvait vérifier sur terre qu’elle était fausse, car elle prétendait s’être déjà réalisée. Sa chute a ainsi redonné leurs chances aux religions traditionnelles, dont on ne peut vérifier leur réalisation dans le ciel. Au fond, il y a un besoin de ferveur, de foi et de salut chez l’être humain. Ce besoin est à degrés variables, selon l’individu et selon les périodes. Aujourd’hui, en période de crise, vous pouvez assister à un déferlement des religions, dont certains aspects sont fanatiques, comme la branche « al-qaïdiste » ou les évangéliques américains, et, un peu partout, à des guerres à composante religieuse, depuis la Yougoslavie en 1991 jusqu’au Soudan et au Nigeria aujourd’hui. Si tous ces conflits semblent aujourd’hui localisés, on oublie toutefois que celui de la Syrie est en fait une guerre civile internationalisée. L’Arabie saoudite, le Qatar, la Russie, l’Iran, les Occidentaux – même chichement –, tout le monde intervient déjà dans cette histoire ! On va vers des conflits à la fois locaux et internationaux, de la même façon que l’a été la guerre d’Espagne à une autre époque (1).
En Ukraine ?
On en revient à la question de notre aveuglement. Non seulement l’Europe n’a pas de moyens militaires pour faire pression sur la Russie, mais elle n’a pas du tout envie de mettre en place des sanctions économiques. L’Europe, tout en ayant un discours de matamore à l’attention de Vladimir Poutine, continue de commercer avec la Russie. On menace et on demande du gaz, on vitupère et on offre trois navires de guerre. On n’a pas de stratégie, on n’a pas de pensée, on n’a pas de politique, et cela concourt à l’aggravation des choses.


Où sont les penseurs, les enseignants, les médias, les politiques ?
Vous savez, les responsables sont irresponsables. Il y a eu une usure totale de la pensée politique. A gauche, notamment. A droite, il n’y avait pas réellement de besoin. Il leur suffisait d’administrer les choses telles qu’elles sont. Mais, pour tous ceux qui se proposaient d’améliorer ne serait-ce qu’un peu le monde, il y avait besoin d’une pensée. Tout cela s’est vidé. Et non seulement cela s’est vidé, mais ce vide s’est rempli avec de l’économie, qui n’est pas n’importe laquelle. C’est une doctrine néolibérale qui s’est prétendue science au moment où les perroquets répétaient que les idéologies étaient mortes parce que le communisme était mort ! Cette nouvelle idéologie portait l’idée que le marché est solution et salut pour tous problèmes humains. Et ces politiques y ont cru. Jusqu’à aujourd’hui où ils rêvent de la croissance… Ils n’ont même pas l’intelligence d’imaginer ce qui peut croître et ce qui peut décroître en essayant ensuite de combiner les deux.
Comment notre civilisation peut-elle se réveiller et aller de l’avant ?
Comme souvent dans l’histoire, les forces de changement sont marginales, périphériques et déviantes. Nous les voyons dans le monde et en France. Je pense au courant convivialiste, par exemple. Ce courant prône que les gens doivent bien vivre les uns avec les autres. On le retrouve partout où l’on peut noter un réveil de la vitalité créative, comme dans l’agroécologie et ses différents rameaux : l’agriculture raisonnée, le retour de l’agriculture fermière avec l’apport de la science, le bio. Dans le courant de l’économie sociale et solidaire, avec une revitalisation des coopératives et des mutuelles. Dans l’économie circulaire, où les énergies classiques sont renouvelées avec de l’énergie propre. Dans les villes qu’il faut entièrement dépolluer et déstresser, les campagnes qu’il faut révolutionner pour les faire revenir à une échelle humaine et biologique. Une formidable révolution est en marche, mais elle se manifeste par des éléments très dispersés : des petits bouts d’écoquartiers ici, des fermes des Amanins par là (centre d’agroécologie créé par Pierre Rabhi dans la Drôme, ndlr)…
Cette transition douce peut-elle suffire ?
Nous partons de quasiment zéro. Nous sommes dans la préhistoire d’un mouvement naissant qui ne demande qu’à se développer. Bien entendu que c’est insuffisant, mais tous les exemples historiques de transformation véritable ont été déviants au départ et parfois même incompris et persécutés. Ce n’est pas seulement vrai pour Bouddha, Jésus ou Mahomet, c’est vrai pour les débuts du socialisme. Marx et Proudhon (économiste français, ndlr) étaient isolés et méprisés par des intellectuels. Même chose pour les débuts du capitalisme. Nous sommes engagés dans une course de vitesse. Et, dans cette course, les processus négatifs sont beaucoup plus rapides que les processus positifs, qui eux-mêmes hésitent. A un moment donné, nous pourrons passer une vitesse supérieure. Ce sera le temps, j’espère, où les idées nouvelles se répandront de façon épidémique.


Un exemple ?
Nous sommes, je crois, quelques-uns à penser que les produits de l’agriculture industrialisée sont insipides, standardisés et porteurs de pesticides. Il y a quelques années, un courant de commerce écologique a commencé à se créer. Des magasins bios sont apparus et les grandes surfaces ont commencé a se doter de rayons spécifiques. Ce courant, cherchant une nourriture saine et authentique, a permis l’émergence des Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) un peu partout. Voyez comme ces phénomènes naissants se développent, s’agrègent. Regardez la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui veut apposer des étiquettes de couleur – des feux tricolores –, selon le degré de sucre des produits. Voilà un chemin ! Ce que je veux dire, c’est qu’il existe un début de prise de conscience malgré l’inertie. Si ce courant continue sa progression, si on limite les grandes surfaces et que l’on rend possible la restitution des commerces de proximité, et que l’on parvient au moment critique où un phénomène micro devient macro, eh bien, y compris sur le plan des idées, les bonnes volontés se rassembleront et se développeront.
Nous n’en sommes pas encore là !
Regardez la favela Conjunto Palmeiras, dans le Nordeste, au Brésil, où l’on a créé une communauté de 20 000 habitants dotés d’une monnaie spécifique. Il y a comme ça des exemples incroyables partout dans le monde. Mais on ne les relie pas. On ne les connaît pas. L’avenir va se faire dans la conjonction. Les ruisseaux se rencontrent pour former des rivières, les rivières, des fleuves, et c’est de cette façon que l’on arrive finalement à changer de voie. Mais on ne peut pas changer de voie par décret. Il faut oser aller dans le mouvement avec des chances de réussite et des risques d’échec. Cela ne sera pas la première fois que l’on échoue. Quand j’étais adolescent, j’étais de ceux qui avaient compris qu’il fallait chercher la troisième voie. Pourquoi ? La voie du communisme stalinien n’était pas bien, celle du fascisme non plus, celle de la démocratie était en crise pourrie… Nous cherchions la troisième voie qui permette la liberté, qui soit sociale. La guerre est arrivée et a tout cassé. Je me suis engagé dans la résistance communiste, alors que j’étais antistalinien… Je vous raconte cela, parce qu’il y a des moments où il faut savoir changer de voie. Aujourd’hui, il faut explorer de nouvelles voies ! Est-ce que nous allons réussir ? Je ne sais pas. Mais il faut encourager tous ceux qui veulent aller vers ce chemin, qui acceptent de « conscientiser » – comme peut le faire Terra eco – sur tout ce qui se passe, de la consommation à la production, sur la vie quotidienne et le sens de la vie.
C’est d’une révolution dont vous parlez ?
Dans mon ouvrage La Voie, j’ai essayé de montrer qu’il fallait tout réformer en même temps. Et pas seulement sur le plan des objectifs économiques et sociaux, mais aussi notre façon de vivre ! Pas seulement sur un plan subjectif et moral, mais sur la famille, les solidarités, les amitiés et même la mort ! Vous observerez qu’alors que nous sommes ici dans un monde laïc, il n’y a même pas de cérémonie pour accompagner nos morts.
Les Indignés, les « printemps arabes » ont fait long feu…
La tendance lourde nous envoie vers la catastrophe, mais nous avons des signes, malheureusement dispersés et minoritaires, qui nous permettent de penser que nous pouvons apercevoir des voies de salut. A l’époque des printemps arabes, on a eu, comme en 1789, un lever de soleil. Mais la Révolution a ensuite été suivie de la Terreur et de Bonaparte… Alors, ne simplifions pas les choses. Cessons d’applaudir puis ensuite de gémir. Nous sommes dans l’aventure historique, et elle est complexe. Ce qui a manqué aux printemps arabes, qui véhiculaient une magnifique aspiration à la liberté et à la fraternité, c’est une pensée. Une fois la tyrannie cassée, les initiateurs – une jeunesse laïcisée accompagnée de non-laïcs ouverts – se sont retrouvés perdus, divisés. Ils ne savaient plus quoi faire. Pour les Indignés (mouvement qui a vu le jour en Espagne, ndlr), c’est pareil. Ils étaient mus par une aspiration des plus justes, en allant même parfois assez loin, comme aux Etats-Unis avec le mouvement Occupy Wall Street, mais il manquait, là aussi, une pensée.


En France, ce fut le calme plat…


Ici, Nicolas Sarkozy a réussi à tuer le mouvement dans l’œuf. Il y a eu une tentative d’occupation autour de La Défense où des tentes ont été plantées. La police a tout balayé. Vous savez, une bonne dictature sait tuer dans l’œuf la dissidence. Maintenant, il est vrai que nous avons un problème en France. Jusqu’à présent, la jeunesse était de gauche et révolutionnaire. Le symbole, c’était Mai 1968. Or, on a vu pour la première fois une partie importante de la jeunesse dans les manifestations contre le mariage pour tous. Il s’agissait d’une jeunesse de droite et pas seulement extrémiste. Quant à la culture de gauche chez les jeunes, on assiste à son dépérissement. C’est un phénomène que je considère comme catastrophique. Au début du XXe siècle, cette culture était transmise par les instituteurs de campagne, mais il n’y a plus de campagnes, ni d’instituteurs. Les enseignants du secondaire sont aujourd’hui des bureaucrates enfermés dans leur discipline. Les partis politiques qui formaient aux idées d’internationalisme et d’ouverture sur le monde ont soit disparu, comme le Parti communiste, soit se sont dévitalisés, comme le Parti socialiste. Il n’y a plus rien pour entretenir la flamme née en 1789 et qui, à travers des aventures historiques, a toujours ressuscité. Nous faisons partie du désastre. Et il est très difficile de résister.


Contre qui ? Contre quoi ?


On n’a pas trouvé le mot pour qualifier l’ennemi. On l’appelle « populisme ». C’est dommage, parce que c’est un très joli mot. En Amérique latine, les premiers grands mouvements de lutte contre les féodaux et les militaires étaient les mouvements populistes : des mouvements populaires contre les féodalités. Alors, quand je vois qu’ici on prend ce mot-là, ça me fait mal. C’est un contresens à contre-emploi. Vous savez, les grandes batailles se gagnent sur le vocabulaire. Quand on est incapable de nommer correctement les choses, on ne va pas très loin. Moi, je parle d’un vichysme rampant sans occupation. Mais ce n’est pas une vraie définition. Cette deuxième France, vaincue sous la IIIe République et minoritaire, ressort aujourd’hui avec tous ses fantasmes : le racisme, la peur de l’étranger, de l’autre. Avant, c’était l’antisémitisme, aujourd’hui, c’est l’anti-islam.
Ce mouvement, qui s’est illustré par la victoire du Front national aux européennes en mai dernier, semble profond. Le terreau d’une insurrection des idées s’est-il évanoui ?
Nous sommes dans une époque de régression. C’est ce qui est inquiétant et cela fait partie du courant catastrophiste dont j’ai parlé. L’abstention et le FN se sont partagés la victoire, la démocratie a subi la défaite.


Comment aider à faire basculer les choses ?
Ne cherchons pas de recettes de cuisine. Il n’y a pas de solution, mais il y a une voie. Si on emprunte cette voie, alors tout devient possible. Vous savez, c’est un poète allemand qui a dit : « Le but et le chemin se confondent. » Nous devons nous trouver sur un chemin, et c’est dans ce chemin que les transformations se feront. Alors, tant que les chemins ne sont pas constitués, il faut essayer de livrer un message par les moyens dont on dispose. Dans le temps, des orateurs allaient de ville en ville. Aujourd’hui, on utilise les radios, les revues, Internet… Regardez le message chrétien. Il est parti de Paul. C’est un message qui a incubé pendant trois siècles dans l’Empire romain avant de rencontrer des circonstances favorables, quand la mère de l’empereur Constantin, devenue chrétienne, a fait qu’il se convertisse, ce qui a accéléré le processus. Là, il faudrait que la mère de François Hollande se mette au bio, peut-être ! Il y a donc des événements inattendus, inespérés qui arrivent.
Ce sont les cinq principes d’espérance que vous énoncez dans votre ouvrage La Voie…
Oui. Je suis incapable de les réciter, mais il y a l’inattendu, les capacités créatrices de l’esprit humain, il y a le fait que là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve… Sinon, qu’est-ce qu’on peut faire ? Ne surtout pas se laisser décourager. Continuer.
D’où tirez-vous votre force, Edgar Morin ?
Je crois que, malgré l’adversité, je me sens stimulé de voir que l’on a affaire à deux vieilles barbaries. Celle que l’on connaît, l’ancienne – de la cruauté, de la haine, du mépris –, et la nouvelle – glacée – des calculateurs et des éconocrates. Nous devons résister aux barbaries, qu’elles s’appellent vichysme rampant ou néolibéralisme. Cette résistance me rend vivant. La force qui m’anime vient d’une certitude. Je sens présente en moi l’humanité dont je fais partie. Non seulement je suis une petite partie dans le tout, mais le tout est à l’intérieur de moi-même. C’est peut-être cela qui me donne l’énergie de continuer sur la voie qui est la mienne. Et à un moment donné, sans que vous ne sachiez pourquoi, c’est comme une catalyse, quelque chose se passe, se transforme, bascule… C’est cela, l’espoir.
Et l’humanisme ?
Ce que j’appelle l’humanisme va plus loin que de considérer que tout être humain peut être reconnu comme tel. Le mot « reconnaissance » est un mot très important. Réfléchissez à cela : être « reconnu » dans sa qualité humaine… Montaigne a dit : « Je vois en tout homme mon compatriote ». C’est une chose fondamentale qu’il faut maintenir contre vents et marées, surtout à une époque régressive comme la nôtre, où le somnambulisme est de retour. Pour moi, l’humanisme va toutefois au-delà. C’est le sentiment que je fais partie d’une aventure qui est l’aventure humaine. Une aventure incroyable sortie de l’hominisation de la Préhistoire, de la chute des empires… Parvenue jusqu’à nos jours où les possibilités scientifiques permettent une vitesse vertigineuse de l’information. Nous sommes dans cette aventure inouïe et encore inconnue. Et, dans cette aventure, je crois qu’il faut jouer ce rôle que l’on peut assumer : la solidarité.
La transition est donc possible ?
Pensez à l’Europe médiévale qui est passée en quelques siècles de l’obscurité à l’Europe moderne. Vous aviez un monde féodal et, à partir du XIIIe siècle, tout cela a commencé à s’agiter. Les nations modernes se sont formées, les villes se sont élevées, le capitalisme s’est développé, avec la Renaissance, la pensée a grandi et dans tout ce processus sont apparues les sciences, les techniques, la machine à vapeur… Aujourd’hui, ce que j’appelle la métamorphose de notre société doit se faire à l’échelle de la planète. Une société-monde doit naître en respectant les différences, les nations, les territoires. Et, pour avancer sur ce chemin, il faut penser des vérités contraires : la croissance et la décroissance, par exemple. Ou le fait que plus on mondialise, plus on doit sauver les territoires dans leur singularité. Ce chemin est donc très difficile et il faut pour l’emprunter parvenir à un niveau de pensée que le monde de l’élite intellectuelle, malheureusement, ne favorise pas. Au contraire, il encourage les idées particulières. Quant à la philosophie officielle… C’est malheureusement une philosophie qui encule les mouches.
Edgar Morin, la poésie peut-elle nous sortir de notre somnolence ?
(Sourire) La vie a deux pôles : le prosaïque – les choses qui nous emmerdent et que nous sommes contraints de faire pour survivre – et le poétique. Or, la vie, c’est la poésie ! C’est de l’effusion, de la communion, de l’amour, de la fraternité. Et c’est précisément cette poésie que les politiques ont perdue de vue. Donnons un sens prophétique au vers d’Hölderlin : « Poétiquement l’homme habite la terre » ! —


(1) Cet entretien a eu lieu avant le conflit à Gaza.




EDGAR MORIN EN DATES


Philosophe et sociologue, il a résisté au stalinisme, au nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, à la guerre d’Algérie et à bien d’autres formes de barbarie.


1921 Naissance à Paris


1939 Rejoint la Résistance, puis entre au Parti communiste, avant d’en être exclu en 1951


1977 Publication du premier tome de La Méthode (Le Seuil)


2011 Publication de La Voie (Fayard)


Septembre 2014 Publication de Enseigner à vivre (Actes Sud)




EN SAVOIR PLUS


- Enseigner à vivre, Edgar Morin, (Actes Sud, 2014)


- La Méthode, tome 1, Edgar Morin, (Seuil, 1977)


- La Voie, Edgar Morin, (Fayard, 2011)


- Ma Gauche, Edgar Morin, (Bourin éditeur, 2010)


- Le Chemin de l’espérance, Edgar Morin et Stéphane Hessel, (Fayard, 2011)


- Indignez-vous !, Stéphane Hessel, (Indigène, 2010)


- Le Capital, Karl Marx (1867)


- L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, Max Weber (1904)


- Viva favela !, Joaquim Melo, (Lafon, 2009)


- Le site des Convivialistes


- Le site du réseau Amap


- Le site des Amanins


- Le site d’Occupy Wall Street


- Le site de No es una crisis


- Le site d’Indignez-vous


- Le site de l’Institut de l’économie circulaire


- Le site de l’Institut Banco Palams


- Le site du Gisti


- L’entretien avec Edgar Morin publié par Terra eco en 2011


http://www.terraeco.net/Edgar-Morin-Il-n-y-a-pas-de,56141.html

Voir les commentaires

Pape François: la violence au nom de Dieu est "un blasphème",violence,france,religion,

17 Novembre 2015, 03:12am

Publié par hugo



Pape François: la violence au nom de Dieu est "un blasphème"
15/11/2015 à 15h01
Le Pape François lors de la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre de Rome le 15 novembre 2015.

Le Pape François lors de la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre de Rome le 15 novembre 2015. - Vincenzo Pinto / AFP


Ce dimanche, le souverain pontife a évoqué longuement les attentats de Paris lors de sa prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre de Rome.


Avoir s'être dit "bouleversé" par les attentats de Paris lors d'un entretien téléphonique avec la télévision TG2000, le pape François a une nouvelle fois fait part de sa vive émotion à la suite des événements tragiques survenus à Paris ce vendredi 13 novembre.


Ce dimanche matin, lors de la prière de l'Angélus prononcée sur la place Saint-Pierre de Rome, le souverain pontife a exprimé devant la foule sa "profonde douleur" après les attentats de Paris et a martelé qu'utiliser le nom de Dieu pour justifier la violence et la haine était "un blasphème".


"Tant de barbarie nous laisse sans voix et on se demande comment le coeur de l'homme peut concevoir et réaliser des événements aussi horribles, qui ont bouleversé non seulement la France, mais le monde entier", a-t-il poursuivi.


La voie de la violence et de la haine ne résout pas les problèmes de l'humanité


"Face à de tels actes, on ne peut que condamner l'inqualifiable affront à la dignité de la personne humaine", a ajouté le pape François. "Je veux réaffirmer avec force que la voie de la violence et de la haine ne résout pas les problèmes de l'humanité et qu'utiliser le nom de Dieu pour justifier cette voix est un blasphème!", a-t-il martelé, chaleureusement applaudi.


Le pontife a prié pour que naissent "dans le coeur de tous des pensées de sagesse et des propositions de paix" et a demandé aux milliers de fidèles de se recueillir quelques instants en silence avec lui.
Par F.M. avec AFP
Ailleurs sur le web

http://www.bfmtv.com/societe/pape-francois-la-violence-au-nom-de-dieu-est-un-blaspheme-930328.html

Voir les commentaires

Le Pape dénonce "l'hypocrisie des puissants qui parlent de paix mais qui vendent des armes",violences,religion,france,

17 Novembre 2015, 03:10am

Publié par hugo

Accueil › Politique › Monde › Le Pape dénonce "l'hypocrisie des puissants qui parlent de paix mais qui vendent des armes"


Confessions
Le Pape dénonce "l'hypocrisie des puissants qui parlent de paix mais qui vendent des armes"
Publié le : Jeudi 15 Octobre 2015 - 12:39
Dernière mise à jour : Jeudi 15 Octobre 2015 - 12:57
Le Pape François s'est confié à "Paris Match" sur le capitalisme qu'il estime être devenu trop présent dans l'humanité, la COP21 ainsi que la montée du terrorisme en Syrie et en Irak. Le Saint-Père a également dénoncé l'hypocrisie des puissants qui prônent la paix, mais vendent des armes en parallèle.
Le Pape a accordé une interview à Paris Match dans laquelle il dénonce "l'hypocrisie des puissants".
©Stefano Rellandini/Reuters
-A
+A


Le Pape François a reçu Paris Match au Vatican. Dans une interview exclusive accordée à l'hebdomadaire, le Saint-Père a déploré la place qu'occupe le capitalisme dans l'humanité.


Selon lui, "le capitalisme et le profit ne sont pas diaboliques si on ne les transforme pas en idoles. Ils ne le sont pas s'ils restent des instruments". En revanche, nuance le Pape, "si l'argent et le profit à tout prix deviennent des fétiches qu'on adore, si l'avidité est à la base de notre système social et économique, alors nos sociétés courent à la ruine".


Le Pape appelle les sociétés à se recentrer sur les valeurs essentielles de l'humanité et à faire abstraction de cette course au profit qui anime le monde. "L'humanité doit renoncer à idolâtrer l'argent et doit replacer au centre la personne humaine, sa dignité, le bien commun, le futur des générations qui peupleront la Terre après nous" a-t-il déclaré.


Lors de son discours au siège de l'ONU en septembre dernier, le souverain pontife avait expliqué attendre qu'un accord soit trouvé sur la lutte contre le réchauffement climatique, au terme de la COP21. Dans les colonnes de Paris Match, le Pape espère que la conférence sur le climat "pourra contribuer à des choix concrets, partagés et visant, pour le bien commun, le long terme".


Très engagé, le Saint-Père s'est également exprimé sur la situation en Syrie et n'a pas hésité à dénoncer l'hypocrisie de certains dirigeants. "N'oublions pas non plus l'hypocrisie de ces puissants de la Terre qui parlent de paix mais qui, en sous-main, vendent des armes" a-t-il déploré.
http://www.francesoir.fr/politique-monde/le-pape-denonce-lhypocrisie-des-puissants-qui-parlent-de-paix-mais-qui-vendent-des

Voir les commentaires

Les Origines du totalitarisme,hannah arendt,politiques,histoire,

16 Novembre 2015, 22:29pm

Publié par hugo

Les Origines du totalitarisme
Les Origines du totalitarisme
Auteur Hannah Arendt
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Théorie politique
Version originale
Langue Anglais
Titre The Origins of Totalitarianism
Éditeur Harcourt Brace & Co.
Date de parution 1951
Version française
Traducteur Jean-Louis Bourget
Robert Davreu
Patrick Lévy
Micheline Pouteau
Martine Leiris
Hélène Frappat
Éditeur Le Seuil
Collection Points
Date de parution 1972, 1973, 1982
Nombre de pages 1 031
ISBN 2-02-086989-6 & 2-02-0798905 & 2-02-0798905
modifier Consultez la documentation du modèle
Les Origines du totalitarisme (titre original : The Origins of Totalitarianism) est un ouvrage d’Hannah Arendt dont la première édition fut publiée en 1951.


Il se compose de trois tomes :


Antisemitism (L’Antisémitisme), publié en français en 1973 sous le titre Sur l’antisémitisme ;
Imperialism (L’Impérialisme), publié en français en 1982 ;
Totalitarianism (Le Totalitarisme), publié en français en 1972 sous le titre Le Système totalitaire.
Sommaire [masquer]
1 Résumé
1.1 Sur l’antisémitisme
1.2 L’Impérialisme
1.3 Le Système totalitaire
2 Éditions
3 Voir aussi
3.1 Articles connexes
3.2 Liens externes
Résumé[modifier | modifier le code]
Sur l’antisémitisme[modifier | modifier le code]
Hannah Arendt analyse dans ce livre l’émergence de l’antisémitisme politique, à la fin du xixe siècle, inédit par rapport aux sentiments antijuifs qui le précédaient. Elle détaille le rôle joué par l’émergence des États-nations modernes et l’émancipation des Juifs. Selon elle, l’assimilation des Juifs a exigé d’eux qu’ils soient « exceptionnels » : la fin de siècle a transformé le judaïsme, religion et nationalité, à caractères collectifs, en judéité, à caractère de naissance, personnel. Pour l’homme du Moyen Âge, le judaïsme était un crime – à punir – alors que pour l’homme du début du xxe siècle, la judéité est un vice – à exterminer. Cela préfigure l’antisémitisme et la Shoah.


Arendt conclut son livre par une analyse de l’affaire Dreyfus, qui est selon elle le point de départ de l’antisémitisme moderne ; elle considère que la France avait « 30 ans d’avance » sur la question juive.


L’Impérialisme[modifier | modifier le code]
« Impérialisme ne signifie pas construction d’un empire, et expansion ne signifie pas conquête. »


Hannah Arendt analyse l’impérialisme, ce mouvement d’expansion des puissances européennes à partir de 1884, qui aboutit à la Première Guerre mondiale.


« L’impérialisme doit être compris comme la première phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : l’auteur relie le début de la période impérialiste à un état dans lequel l’État-nation n’était plus adapté au développement capitaliste de l’économie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença à s’intéresser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la création de richesses. « L’impérialisme naquit lorsque la classe dirigeante détentrice des instruments de production s’insurgea contre les limites nationales imposées à son expansion économique. »


Elle fait la distinction avec les conquêtes du passé (« conquête » et « expansion » sont deux termes opposés dans l’ouvrage), impériales au sens premier du terme : pour la première fois, des puissances ont fait des conquêtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les régions conquises – voire en appliquant des lois qui seraient jugées inacceptables sur leur propre sol. C’est le premier coup porté à l’État-nation et à la démocratie, les premières graines du totalitarisme.


Arendt démontre également que la pensée raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont été construits pour servir l’expansion impérialiste.


Dans l’avant-dernière partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de l’impérialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlériens et staliniens.


Le livre se conclut par une réflexion sur les droits de l’homme et l’apatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les États de droit à les traiter comme le feraient les États totalitaires qui les ont déchu de leur nationalité, car les droits de l’homme ont été reliés dès le départ à la souveraineté nationale, donc à la nationalité.


Le Système totalitaire[modifier | modifier le code]
Arendt dégage les caractéristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la réalité et des structures sociales, plus qu’un régime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visée idéologique, planétaire dans ses aspirations politiques ». Le régime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin s’il se bornait à un territoire précis, ou adoptait une hiérarchie, comme dans un régime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.


Éditions[modifier | modifier le code]
Consulter la liste des éditions de cette œuvre
Éditions en anglais


The Origins of Totalitarianism, 3 volumes, Harcourt Brace & Co., New York, 1951
2e édition augmentée, Meridian Books, New York, 1958
3e édition, Harcourt Brace & World, New York, 1966
4e édition avec préfaces inédites, Harcourt, Brace, Jovanovich, New York, 1973
Édition en français la plus récente


Sur l’antisémitisme, traduction par Micheline Pouteau (1973) révisée par Hélène Frappat, Le Seuil (collection « Points / Essais », nº 360), 2005 (ISBN 2-02-086989-6)
L’Impérialisme, traduction par Martine Leiris (1982) révisée par Hélène Frappat, Le Seuil (collection « Points / Essais », nº 356), 2006 (ISBN 2-02-0798905)
Le Système totalitaire, traduction par Jean-Louis Bourget, Robert Davreu et Patrick Lévy (1972) révisée par Hélène Frappat, Le Seuil (collection « Points / Essais », nº 307), 2005 (ISBN 2-02-0798905)
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
État-nation
Classes sociales
Capitalisme
Idéologie
Racisme
Droits de l'homme
Liens externes[modifier | modifier le code]
Un autre résumé de l'œuvre
L’art de l’alarme … par Gabriel Maissin (Politique, octobre 2006) À propos du livre d’Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme.
[afficher]
v · m
Antijudaïsme et antisémitisme
Portail de la philosophie Portail de la philosophie Portail de la politique Portail de la politique Portail des années 1950 Portail des années 1950 Portail de l’historiographie Portail de l’historiographie
Catégories : Livre d'histoireLivre politiqueŒuvre de philosophie politiquePublications sur l'antisémitismeImpérialismeHistoire du communismeFascismeNazisme dans l'art et la cultureTotalitarismeŒuvre de Hannah ArendtEssai paru en 1951Essai américainCritique du communisme | [+]

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>