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"SI LA LOI FAVORISE LE DIVORCE, ELLE FAVORISE AUSSI UN EXTRAORDINAIRE TURN-OVER CONJUGAL"© PHOTOPQR/LE MAINE LIBRE
SOCIÉTÉ 28 FÉVRIER 2014
Auteurs
Fanny Bijaoui
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Divorce : l'enjeu des enfants
Si le divorce s’est banalisé, il reste une épreuve pour la plupart des couples. Enjeu majeur, le mode de garde des enfants reste source de tension entre les conjoints. Débat passionné autour de la résidence alternée.
Fini le temps où le divorce était considéré comme un délit social. Aujourd’hui, ce serait plutôt l’inverse : les couples mariés feraient presque figure d’exception ! Pour l’avocat Franck Méjean, qui a suivi 6 500 procédures en 36 ans de carrière, le divorce s‘est considérablement banalisé.
« J’ai toujours entendu dire qu’il y avait un divorce sur trois en France et un sur deux en région parisienne. Mais aujourd’hui, on se sépare comme on achète un baril de lessive dans un supermarché ! Certes, depuis le Code Napoléon, le divorce a été facilité, notamment par la loi de juillet 1975, mettant en place la notion de consentement mutuel et par celle de 2004 introduisant le divorce pour “altération définitive du lien conjugal” qui peut être engagé par la volonté d’un seul conjoint. Mais malgré ces aménagements bénéfiques, divorcer n’est pas un acte anodin. C’est d’abord le constat d’un échec. »
Pour l’avocat, la nouveauté de ces dernières décennies, c’est que les femmes sont souvent à l’origine du divorce. « Quand une femme a pris la décision de divorcer, elle revient rarement en arrière… contrairement aux hommes. » Une situation qui tient non seulement à leur émancipation professionnelle et financière, mais aussi à une farouche volonté d’indépendance psychologique et morale.
« Aujourd’hui, on vit très vieux, assure Carole, trente-cinq ans. Je ne vais pas rester en couple sous prétexte que c’est mieux pour mon enfant ! »
Pour le psychologue Gérard Poussin, l’accomplissement de soi passe désormais avant le groupe. « Autrefois, on se mariait pour avoir des enfants. Aujourd’hui, c’est l’enfant qui fait la famille. Cette inversion explique l’accroissement du nombre des divorces. Certes, on investit davantage l’enfant qu’auparavant, toutefois cet investissement ne se fait plus dans un cadre groupal, mais individuel. »
Résidence à feu nourri
Car, au-delà des critiques qui pointent l’individualisme croissant de notre société, c’est vers les enfants que se tournent tous les regards. « Si la loi facilite le divorce, indique Franck Méjean, elle favorise aussi un extraordinaire turn-over conjugal. Conséquence : des milliers d’enfants qui ne savent plus où ils en sont et des conjoints qui se servent de leur progéniture comme arme de destruction massive. »
Car bien plus que la séparation proprement dite, c’est la question des enfants qui suscite le plus de crispations. Une bataille qui a dépassé le cadre des tribunaux pour devenir un débat de société entre pro et antirésidence alternée.
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