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Le blog de hugo,

la reforme

Votation suisse, réaction d'un pasteur,protestants,la reforme,racisme,

3 Mars 2014, 01:22am

Publié par hugo

LES MONTAGNES EIGER, MÖNCH ET JUNGFRAU EN SUISSE© FOTOERLEBNISSE/ISTOCK
MONDE 25 FÉVRIER 2014
Auteurs
Michel Baumgartner
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Votation suisse, réaction d'un pasteur


Michel Baumgartner, pasteur retraité, réagit à la votation suisse contre les étrangers. Pour lui, il s'agit plus d'un rejet d’une mondialisation qui ne repose que sur l’économie, plutôt qu'une réelle adhésion aux thèses d’extrême droite.


Le peuple suisse était appelé le 9 février 2014 à se prononcer sur une initiative populaire « Contre l’immigration de masse » proposée par l’extrême droite. Elle a été acceptée à une majorité de 50,34 %. Elle implique un changement dans la politique d’immigration en vue de limiter la présence étrangère. Ce résultat met en cause nos accords avec l’UE et provoque un séisme politique.


Comment en sommes-nous arrivés là ? S’agissant d’immigration, la relation émotionnelle avec nos voisins est déterminante. Pour les Tessinois, la présence des Italiens dans leur canton est une menace intolérable. Le Suisse alémanique n’apprécie pas l’attitude de l’immigré allemand qui, chaque fois qu’il prend la parole dans sa langue chatoyante, lui fait sentir sa prétendue supériorité culturelle. À considérer l’état de la France, les Romands face à la suffisance française réagissent par une « Schadenfreude » mesurée (une mauvaise joie).


Les urnes, unique exutoire


« Même s’ils sont trop nombreux, je n’ai rien contre les étrangers. » Le discours reste toujours politiquement correct. Toute xénophobie est escamotée. Chacun contient ses émotions. À vouloir abolir le racisme à coups de lois on a occulté le problème. Le sujet est tabou. Les rancœurs et les haines, impossible d’en parler. On est désormais incapable d’anticiper, d’analyser un phénomène nié mais pourtant si réel. La question du bien et du mal est inabordable. Il y a des communautés méprisées, détestées, mais seule l’expression « J’aime les… » est permise. Le « Je n’aime pas les… » est prohibé. Si j’affirme ne pas aimer les Arabes, les juifs, ou simplement les Français, je suis immédiatement jugé et condamné. A contrario, si j’affirme aimer les talibans ou les ayatollahs iraniens, je suis censuré et désavoué.


L’expression des sentiments, de la haine ou d’un amour inapproprié n’étant plus possible, la seule liberté, l’unique exutoire offerts aux citoyens est de s’expliquer dans le secret des urnes.


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Divorce : l'enjeu des enfants,protestants,parents,enfants,divorce,

3 Mars 2014, 01:19am

Publié par hugo

"SI LA LOI FAVORISE LE DIVORCE, ELLE FAVORISE AUSSI UN EXTRAORDINAIRE TURN-OVER CONJUGAL"© PHOTOPQR/LE MAINE LIBRE
SOCIÉTÉ 28 FÉVRIER 2014
Auteurs
Fanny Bijaoui
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Divorce : l'enjeu des enfants


Si le divorce s’est banalisé, il reste une épreuve pour la plupart des couples. Enjeu majeur, le mode de garde des enfants reste source de tension entre les conjoints. Débat passionné autour de la résidence alternée.


Fini le temps où le divorce était considéré comme un délit social. Aujourd’hui, ce serait plutôt l’inverse : les couples mariés feraient presque figure d’exception ! Pour l’avocat Franck Méjean, qui a suivi 6 500 procédures en 36 ans de carrière, le divorce s‘est considérablement banalisé.


« J’ai toujours entendu dire qu’il y avait un divorce sur trois en France et un sur deux en région parisienne. Mais aujourd’hui, on se sépare comme on achète un baril de lessive dans un supermarché ! Certes, depuis le Code Napoléon, le divorce a été facilité, notamment par la loi de juillet 1975, mettant en place la notion de consentement mutuel et par celle de 2004 introduisant le divorce pour “altération définitive du lien conjugal” qui peut être engagé par la volonté d’un seul conjoint. Mais malgré ces aménagements bénéfiques, divorcer n’est pas un acte anodin. C’est d’abord le constat d’un échec. »


Pour l’avocat, la nouveauté de ces dernières décennies, c’est que les femmes sont souvent à l’origine du divorce. « Quand une femme a pris la décision de divorcer, elle revient rarement en arrière… contrairement aux hommes. » Une situation qui tient non seulement à leur émancipation professionnelle et financière, mais aussi à une farouche volonté d’indépendance psychologique et morale.


« Aujourd’hui, on vit très vieux, assure Carole, trente-cinq ans. Je ne vais pas rester en couple sous prétexte que c’est mieux pour mon enfant ! »


Pour le psychologue Gérard Poussin, l’accomplissement de soi passe désormais avant le groupe. « Autrefois, on se mariait pour avoir des enfants. Aujourd’hui, c’est l’enfant qui fait la famille. Cette inversion explique l’accroissement du nombre des divorces. Certes, on investit davantage l’enfant qu’auparavant, toutefois cet investissement ne se fait plus dans un cadre groupal, mais individuel. »


Résidence à feu nourri


Car, au-delà des critiques qui pointent l’individualisme croissant de notre société, c’est vers les enfants que se tournent tous les regards. « Si la loi facilite le divorce, indique Franck Méjean, elle favorise aussi un extraordinaire turn-over conjugal. Conséquence : des milliers d’enfants qui ne savent plus où ils en sont et des conjoints qui se servent de leur progéniture comme arme de destruction massive. »


Car bien plus que la séparation proprement dite, c’est la question des enfants qui suscite le plus de crispations. Une bataille qui a dépassé le cadre des tribunaux pour devenir un débat de société entre pro et antirésidence alternée.


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Le droit à l’erreur, un droit de l'homme,protestants,la reforme,

29 Janvier 2014, 04:53am

Publié par hugo

© 3OHEME/FLICKR/CREATIVE COMMONS
SOCIÉTÉ 22 JANVIER 2014
Auteurs
Antoine Nouis
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Le droit à l’erreur, un droit de l'homme


Le dossier de la semaine de Réforme porte sur les vertus de l'échec. En complément, découvrez ce commentaire du pasteur Antoine Nouis.


Un enfant demandait à un moine ce qu’il faisait de toute la journée dans son monastère et ce dernier lui a répondu : « On tombe et on se relève, on tombe et on se relève, on tombe et on se relève encore. » Le dossier de ce numéro montre que notre relation à cette expérience fondatrice et universelle de la chute détermine ce que nous sommes.


Dans son analyse de la société américaine du XIXe siècle, Tocqueville relevait l’importance de la lecture particulière qui était faite de la parabole des talents : celui qui a échoué n’est pas proscrit, il n’est pas condamné au déshonneur car il a le mérite d’avoir essayé. Il est préférable d’avoir osé et d’avoir échoué plutôt que d’avoir tranquillement enterré son talent. Dans les années où Tocqueville écrivait les deux tomes de De la démocratie en Amérique, Balzac décrivait la situation en France dans La comédie humaine. Le roman Eugénie Grandet évoque le déshonneur du frère du père Grandet qui se suicide car il a fait faillite. La honte a rejailli sur son fils qui a été obligé se d’exiler dans les colonies.


Intégrer ses erreurs


La conséquence classique de l’échec est la honte et la culpabilité alors qu’au contraire celui qui est tombé et qui s’est relevé est plus fort que celui qui n’a jamais chuté. À un artisan qui avait perdu beaucoup d’argent suite à une erreur, sa femme a déclaré : « Gagner, tout le monde le peut. Ce qu’il faut, c’est savoir perdre. »
Alors pourquoi ne pas s’inspirer de cet homme qui s’est présenté à un entretien muni d’un CV dans lequel il avait relevé tous ses échecs. Les examens qu’il a ratés, les concours qu’il n’a pas réussis, les expériences professionnelles malheureuses et toutes les faiblesses de sa candidature. Il a été embauché.


Contre la honte et la culpabilité, il faut dire que le droit à l’erreur est un droit de l’homme – y compris de l’homme politique. Ce qui fait la valeur d’une personne est la façon dont elle intègre ses erreurs et dont elle est capable de se relever.

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"Social-démocrate", une injure ?,la reforme,protestans,politique,

29 Janvier 2014, 04:47am

Publié par hugo

« LES QUERELLES SÉMANTIQUES SUBSTITUENT L’IMPRÉCATION À L’ANALYSE »© NEKO92VL
SOCIÉTÉ 24 JANVIER 2014
Auteurs
Frédérick Casadesus
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"Social-démocrate", une injure ?


François Hollande se déclare social-démocrate. Une des expressions dont le sens est détourné à des fins polémiques.


Les mots « libéral » et « social-démocrate » vont-ils rejoindre au pays de l’insulte politique les expressions de « ploutocrate » et « vipères lubriques du capitalisme rampant » des années 50 et 60 ? Depuis quelques années, de paisibles vocables désignant des familles d’idées se trouvent transformés en offenses, comme aux pires moments de la troisième République ou de la guerre froide, lorsque la violence verbale tenait lieu d’argument. Que révèle un tel changement ?


« Les querelles sémantiques illustrent l’importance de la pensée par étiquette, déplore Philippe Braud, professeur émérite à Sciences-Po. Ce n’est pas un phénomène nouveau, bien au contraire. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il substitue l’imprécation à la pensée substantielle, un label publicitaire à l’analyse de fond. » Pour comprendre l’influence de cette importance, un peu d’histoire s’impose.


Un glissement du sens


Au XVIIe siècle, l’adjectif « libéral » renvoyait à l’idée de l’homme libre, donc à l’indépendance, à une forme de générosité, de tolérance dans le domaine des mœurs. À la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, ce terme a commencé à désigner les partisans des libertés politiques, face aux conservateurs de toutes sortes et notamment face aux nostalgiques de la monarchie. « Dès la révolution industrielle, l’emploi du mot libéral s’est déplacé sur le terrain économique, observe Paul Bacot, directeur de la revue Mots et professeur à l’Institut d’études politiques (IEP) de Lyon. Il concernait toute personne s’opposant à une trop forte intervention de l’État. » L’émergence du mouvement socialiste a provoqué de nouveaux clivages.


« Social-démocrate » a toujours désigné le Parti socialiste allemand, donc un mouvement de réformes profondes. Mais à partir du moment où Lénine s’est emparé du terme pour stigmatiser ses ennemis, le mot est franchement devenu accusatoire. En France, du fait de l’influence du Parti communiste, l’expression « social-démocrate » est longtemps restée taboue, symbole d’une modération excessive.


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Jean-Noël Jeanneney : "Le premier conflit mondial n'était pas une fatalité",protestants,la reforme,

12 Janvier 2014, 04:01am

Publié par hugo

UN VILLAGE PRÈS DE NANCY, À L’AUTOMNE 1914© AGENCE ROGER VIOLLET
RENCONTRE 3 JANVIER 2014
Auteurs
Frédérick Casadesus
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Questions à
Jean-Noël Jeanneney, historien.


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Jean-Noël Jeanneney : "Le premier conflit mondial n'était pas une fatalité"


L’historien présente les enjeux de la commémoration de la Grande Guerre et ses enseignements pour l’Europe aujourd’hui.


Jean-Noël Jeanneney est historien, ancien président de la Bibliothèque nationale de France, ancien secrétaire d’État à la communication.


Quel message pouvons-nous retenir de la Grande Guerre aujourd’hui ?


J’en compte plusieurs. La première nécessité, paradoxale puisque nous évoquons l’entrée dans la guerre, consiste à parler de la paix. Contrairement à ce que la plupart des gens croient, le premier conflit mondial n’était pas fatal.


Il faut faire grande attention à ne pas suivre la pente, naturelle aux historiens comme à l’ensemble de nos concitoyens, qui conduit à penser que ce qui a eu lieu ne pouvait pas ne pas être.


En se persuadant que rien ne pouvait être évité, on oublie rétrospectivement ce que fut la latitude d’action des acteurs, à tous les niveaux de la République, l’énergie de ceux, pacifistes, qui pensaient à juste titre pouvoir influer sur le cours des choses. L’hygiène de la réflexion nous impose de restituer à chaque moment la diversité des possibles.


On pourrait, c’est une évidence, le dire au sujet de bien d’autres grands événements. Mais étant donné le caractère épouvantable de ce cataclysme-là, je crois qu’il serait particulièrement regrettable de ne pas restituer pleinement leur part au hasard et à la volonté. Notre maître, l’historien Pierre Renouvin, qui lui-même portait dans son corps la trace indélébile de la guerre, puisqu’il y avait perdu un bras et que sa voix était voilée par les gaz, avait coutume de dire, à bon escient, que toute guerre repoussée pouvait ne jamais avoir lieu.


Certes, le système installé au XIXe siècle, par Metternich puis par Bismarck, s’est grippé : l’équilibre fondé sur la rivalité de multiples « puissances insatisfaites » s’est figé, à grand péril, en deux blocs – l’Alliance et l’Entente. On peut estimer qu’il était inévitable que ces deux blocs s’affrontassent. Or, c’est une erreur, parce qu’on ne peut nier la part d’incertitude qui a conduit à l’affrontement. C’est de cela d’ailleurs que l’uchronie tire à la fois son charme et son utilité. Que se serait-il passé si Gavrilo Princip, après avoir raté une première fois son attentat, ne s’était pas trouvé de nouveau, par la faute d’un chauffeur ou d’un aide de camp maladroits, face au prince héritier d’Autriche-Hongrie qu’il avait projeté d’assassiner ? On est en droit d’imaginer que les diplomates au travail auraient pu surmonter, dans une autre conjoncture, les forces qui ont conduit au conflit.


La deuxième leçon, c’est que lorsqu’un événement d’une telle ampleur est déclenché, nul ne peut en prévoir les conséquences. Tout le monde pensait que la guerre serait courte, elle s’est changée en guerre de masse. Une expression qui vaut pour le nombre de soldats engagés, la proportion énorme de morts – victimes, pour la plupart, de l’artillerie, des obus que l’on jetait sur eux, et non plus des balles de fusils et même de mitrailleuses –, mais aussi pour l’importance des enjeux idéologiques, des conséquences de la révolution bolchévique, de l’apparition des germes qui devaient produire le fascisme et le nazisme.


Le troisième enseignement de la guerre rejoint la question de la pérennité d’un pays, telle que l’a posée Renan. Qu’est-ce qu’une nation ? Que veut dire le « vivre ensemble » ? S’agit-il seulement de partager des souvenirs, de former une communauté d’inquiétudes ? Il faut se méfier de voir la France de ce temps-là prisonnière d’un nationalisme offensif : seuls quelques coqs flambards désiraient et prônaient, en France, la guerre de revanche.


Pourtant de nombreuses personnalités appelaient à l’affrontement...


Barrès lui-même, qui pensait pourtant, si l’on en croit une confidence murmurée à son fils, que les Allemands étaient ontologiquement différents des Français, n’imaginait pas la guerre à ce degré de barbarie. Cependant nous ne devons pas perdre de vue cette évidence : si la bataille de la Marne avait été perdue, la France aurait été frappée à mort. La commémoration de 1914 est un hommage collectif à la patrie, un hommage aux ancêtres, à chacun d’entre eux.


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Propos recueillis par Frédérick Casadesus.

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La polémique autour de la "quenelle", vue par une pasteure,protestant,la reforme,racisme,

12 Janvier 2014, 03:35am

Publié par hugo

"NE NOUS FAUT-IL PAS DAVANTAGE RÉFLÉCHIR SUR LA MANIÈRE DONT NOS SIGNES ET GESTES PEUVENT SE RÉVÉLER NOCIFS OU NON POUR LE VIVRE ENSEMBLE ?"© THINKSTOCKPHOTOS
THÉOLOGIE 11 JANVIER 2014
Auteurs
Nathalie Chaumet
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La polémique autour de la "quenelle", vue par une pasteure


Pour la pasteure Nathalie Chaumet, la notoriété implique une grande responsabilité.


Depuis quelques jours, la polémique autour de la quenelle est au cœur de notre actualité. Pour certains, elle est simplement un geste antisystème. Pour d’autres, elle est une manifestation antisémite, un salut inversé au nazisme. Il peut alors être bon de nous interroger plus largement sur les gestes et signes que nous acceptons ou réfutons dans notre société. Dans un contexte qui accorde une importance sans cesse croissante aux signes extérieurs d’appartenance religieuse, la polémique actuelle ne vient-elle pas ouvrir la réflexion de manière différente ? Car, finalement, nous portons bien des signes d’appartenance et pas seulement religieuse.


Enracinement social


À titre d’exemple, notre vêtir est souvent le signe d’une appartenance sociale voire parfois d’une appartenance à des groupes dont l’idéologie de certains peut donner matière à questionnement. Mais notre peau, notre nom et même notre prénom disent aussi une histoire nécessairement enracinée socialement, religieusement ou culturellement parlant.


Alors, plutôt que de nous focaliser sur les signes extérieurs, ne nous faut-il pas davantage réfléchir sur la manière dont nos signes et gestes peuvent se révéler nocifs ou non pour le vivre ensemble ? Marquer une appartenance ne signifie pas toujours et heureusement un positionnement contre autrui. À l’inverse, certains gestes et signes peuvent s’élaborer dans le déni et le refus de l’autre. Et de ce point de vue-là, si la quenelle pouvait peut-être à l’origine être comprise comme un geste antisystème, elle ne l’est plus aujourd’hui.


Et elle est loin d’être, comme le prétend le joueur de football Nicolas Anelka, un simple soutien à la personne de Dieudonné. Essentiellement parce que, au-delà des propos du comédien, d’autres se sont emparés de ce geste et l’ont réalisé devant des synagogues jusqu’au camp d’Auschwitz, visant ainsi clairement une population et incitant par là à la haine raciale et au déni d’autrui.


Le fait qu’il n’y ait pas de parole accompagnant ce geste ne suffit pas pour se réfugier sous l’argument d’une mauvaise interprétation. Certains contextes, comme le camp d’Auschwitz, sont en eux-mêmes une parole plus expressive que bien des mots.


Au-delà du geste, il est alarmant de constater que des personnalités sur le devant de la scène comme des joueurs de football, dont la popularité devrait pourtant engager la responsabilité, s’octroient aujourd’hui une parole publique en réalisant un geste signe au moment où ils savent les caméras braquées sur eux.
Or ils touchent un audimat anonyme parfois fragile et bien peu à même d’analyser les tenants et aboutissants d’une situation et ce dans un contexte de fragilité du tissu social. Or nous n’ignorons pas avec Caïn que la violence est là tapie à la porte et qu’il suffit de si peu pour qu’elle s’engouffre et ravage un individu, un groupe ou une communauté.


Le pouvoir de la langue


Dans l’épître de Jacques, l’auteur rappelle avec sagesse qu’« un petit feu suffit à mettre en flammes la grande forêt » (Jc 3,5). Et il cite cette parole à propos de la langue et des propos auxquels nous pouvons nous livrer sans discernement. Or nous savons bien à quel point il peut être difficile de se défaire d’une malédiction même prononcée à la légère pour « de rire » comme disent les enfants, que certaines paroles peuvent nous poursuivre ou nous hanter. En cette période de vœux, où nous sommes appelés à nous souhaiter mutuellement le meilleur, puissions-nous alors nous souvenir que nous pouvons dans nos gestes et nos paroles dire le bien ou le mal, être source de bénédiction ou de malédiction les uns pour les autres, individuellement et communautairement.


C’est à cette question que nous pourrions peut-être nous attacher. Nos gestes et nos signes sont-ils une menace pour la place d’autrui ou expriment-ils un vivre ensemble pluriel respectueux ?

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Ukraine : camper pour témoigner,protestant,la reforme,

12 Janvier 2014, 03:32am

Publié par hugo

L'UNE DES ENTRÉES DU CAMPEMENT DES MANIFESTANTS, RUE KHRESCHATYK© JAJ VICTOR
MONDE 10 JANVIER 2014
Auteurs
Jaj Victor
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Ukraine : camper pour témoigner


Place de l’Indépendance, les manifestants restent mobilisés pour protester contre la corruption qui sévit dans le pays.


À Kiev, la place de l’Indépendance, appelée Maïdan, est devenue le campement des manifestants qui occupent l’espace, nuit et jour, depuis plus d’un mois, alors que la température peut descendre jusqu’à 20 degrés au-dessous de zéro.


Le campement est comme un village délimité par des barricades formées par des palissades, des sacs de neige gelée et des pneus. À l’entrée, des gardes sont polis et accueillants, ils nous invitent à visiter leur campement avant même qu’on ait posé la moindre question. Comme tous les villages, celui-ci est organisé avec son infirmerie, sa tente équipée d’une connexion Wi-Fi pour les journalistes, ses lieux de ravitaillements, ses stocks de bois pour entretenir les braseros, ses toilettes. À l’intérieur, l’atmosphère est bon enfant, courtoise, bienveillante. Aucune agressivité, aucune arrogance, juste une espérance de justice. Ils sont quelques milliers à résider en permanence dans ce village improvisé, soutenu par des dons qui viennent de tout le pays.


À l’extrémité du campement, une estrade sur laquelle orateurs et chanteurs se succèdent. Le soir du réveillon, une foule de deux cent mille Ukrainiens était rassemblée pour chanter l’hymne national : « La gloire et la liberté de l’Ukraine ne sont pas mortes », une main sur le cœur. Parfois un orateur propose une prière et tous les manifestants font le signe de croix.


Protester contre la corruption


Le campement déborde de la place et s’étend sur les avenues adjacentes, notamment la rue Khreschatyk, l’équivalent des Champs-Élysées de Kiev. Lorsqu’on marche sur les trottoirs, on admire les vitrines des grandes enseignes de luxe alors que sur la chaussée, les tentes sont dressées avec des manifestants qui se réchauffent autour de braseros. C’est sur cette avenue que se trouve la mairie de Kiev qui est occupée pour servir de base arrière aux campeurs.


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La force du pardon de Nelson Mandela,protestant,la reforme,mandela,

15 Décembre 2013, 04:49am

Publié par hugo

GRAFFITI À PARIS, BELLEVILLE, DÉCEMBRE 2013DR
MONDE 11 DÉCEMBRE 2013
Auteurs
Marie Lefebvre-Billiez
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La force du pardon de Nelson Mandela


Jerry Pillay, président de la Communion mondiale d’Églises réformées et secrétaire général de l’Église unifiante presbytérienne d’Afrique du Sud, raconte Mandela.


La chose la plus remarquable à propos de Nelson Mandela est qu’il a passé vingt-sept ans en prison et qu’il en est sorti sans exprimer aucun ressentiment ni volonté de revanche ou de rétribution. Il a été capable de pardonner, il a œuvré dans un esprit de réconciliation pour transformer l’Afrique du Sud. Il n’a jamais été vindicatif à propos des Blancs mais il voulait que Blancs et Noirs puissent travailler ensemble à la construction d’une nouvelle Afrique du Sud. Il est une icône. Une personne capable de pardonner et de reconstruire à neuf sans prendre des vies, sans violence ni vengeance. C’était un homme qui voulait construire, et non pas détruire.


Grâce à lui, l’Afrique du Sud a pu dépasser l’ère de l’apartheid. Mais, malheureusement, tout ce pour quoi il s’est battu n’a pas été entièrement accompli. Il est triste que les hommes politiques n’aient pas à sa suite embrassé sa vision ni son point de vue. Aujourd’hui, les pauvres deviennent toujours plus pauvres, et les riches plus riches. Les défavorisés se débattent toujours pour survivre, pour obtenir un peu plus de justice économique dans la redistribution des richesses. De ce point de vue, son combat est un échec.


Une icône, un exemple


Mais nous avons toujours foi en une Afrique du Sud qui saura reconstruire le pays avec des gens de toutes races… Pour autant, les races continuent d’être séparées et les problèmes ethniques sont récurrents. Nous pourrions faire mieux.


Nelson Mandela a été absent de la vie publique depuis longtemps, mais ce pour quoi il s’est battu s’est incarné dans d’autres personnes. Après sa mort, ses valeurs et son combat ne disparaîtront pas, même si sa présence physique nous les rappelait avec plus de vigueur. Ce qu’il représentait est durablement inscrit dans notre pays.


En tant que chrétien, il nous a appris à pardonner, à voir chaque être humain comme étant créé à l’image de Dieu. Il nous a enseigné l’égalité, la dignité, le respect des autres quelles que soient leur race, leur culture et même leur religion. Toutes ces valeurs sont profondément chrétiennes. Pourtant, il serait le premier à dire qu’il n’était pas un saint. Les chrétiens peuvent voir en lui une icône qui donne l’exemple de ce que Jésus nous a enseigné dans les Écritures.


Mandela est une figure mondiale qui n’appartient pas qu’à l’Afrique du Sud. Un homme de ce calibre, on ne l’oubliera jamais. Il continuera toujours à vivre dans nos cœurs. Pendant les siècles à venir, on étudiera ce qu’il a fait, ce pourquoi il a combattu. Il a eu une vie dure, ayant passé vingt-sept ans en prison. Cela a eu des effets sur sa santé. Nous ne pouvons qu’être reconnaissants que Dieu nous l’ait laissé aussi longtemps.


Propos recueillis par Marie Lefebvre-Billiez

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Prostitution : le débat qui dérange,protestants,femmes,prostitution,la reforme,

28 Novembre 2013, 22:59pm

Publié par hugo

SOCIÉTÉ 27 NOVEMBRE 2013
Auteurs
Marie Lefebvre-Billiez
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Prostitution : le débat qui dérange


La nouvelle proposition de loi, soutenue par des députés issus de tous les partis politiques, fait débat au sein des associations et parmi les féministes. Des militants impliqués sur le terrain partagent leurs analyses.


À lire – À noter


De la prostitution
comme sport collectif
Bernard Rouverand
éd. Max Milo, 2012, 128 p., 12 €.


La Bienvenue
labienvenue.com


Fondation Scelles
www.fondationscelles.org
Médecins du Monde
www.medecinsdumonde.org


Mouvement du Nid
www.mouvementdunid.org
Volte-Face
11, bd Édouard-Branly,
95200 Sarcelles.
06 63 78 69 54.
Jeudi 21 novembre, 14 h 30, à l’Assemblée nationale à Paris. Sarah-Marie Maffesoli, membre du syndicat des prostituées Strass, s’insurge contre la nouvelle loi sur la prostitution, discutée par les députés les 27 et 29 novembre. Le même jour à la même heure exactement à Clichy, Rosen Hicher, une « survivante de la prostitution », participe à une conférence de presse pour défendre la loi qu’elle estime protectrice.


Que propose donc cette loi ? L’abrogation du délit de racolage, qui aboutissait à la garde à vue des personnes prostituées, pourtant considérées comme victimes ; la mise en place d’un fonds de dotation spécifique pour aider financièrement les personnes souhaitant sortir de la prostitution ; l’attribution d’une carte de séjour temporaire de six mois et de l’allocation temporaire d’attente pour les personnes quittant la prostitution sans dénoncer leurs proxénètes ; et surtout la pénalisation du client à hauteur de 1 500 euros, ou la participation à un stage de sensibilisation à « l’envers du décor » de la prostitution.


Cette loi, qui n’émane pas du gouvernement, mais des députés eux-mêmes, compte des soutiens parmi tous les partis politiques : la rapporteure Maud Olivier (PS), André Schneider (UMP), Dominique Voynet (EELV), Pierre Laurent (PCF) et Chantal Jouanno (UDI). Mais les féministes ne sont pas d’accord entre elles, et trois pétitions ont été lancées : « 343 salauds » ont légitimé leur recours à des prostituées ; des personnalités du spectacle, dont Catherine Deneuve et Charles Aznavour, craignent que la pénalisation du client ne se retourne in fine contre l’intérêt des prostituées qui risquent de se cacher davantage ; au contraire, une quarantaine d’élus alsaciens, tous partis confondus, ont pétitionné pour la loi et la pénalisation du client.


Pour Yves Charpenel, président de la Fondation Scelles, qui collecte des informations chiffrées et documentées sur le phénomène prostitutionnel mondial, et qui estime que les prostituées sont entre 20 000 et 40 000 en France, « ce qui est bien avec la nouvelle loi, c’est qu’elle se concentre sur les vrais responsables, à savoir les trafiquants et les clients. Car tous les éléments montrent que 80 % des prostituées sont aux mains de réseaux criminels originaires des Balkans, du Nigeria, de la Chine et de l’Amérique latine. Leur seul objectif est de rapporter beaucoup d’argent ».


Des chiffres et une analyse que réfute Tim Leicester, responsable du Lotus Bus de Médecins du Monde, qui offre un accès aux soins à 1 200 prostituées chinoises de la capitale. Selon lui, ces « migrantes économiques n’avaient pas l’objectif de se prostituer. Elles ont déjà exercé d’autres activités, comme nounou, domestique ou ouvrière dans des ateliers de confection, dans des conditions instables et précaires, toujours au noir. Mais face à la pression économique, certaines décident d’exercer la prostitution entre deux petits boulots, le temps de rembourser leurs dettes et de payer les études de leurs enfants ». Pour Tim Leicester, la majorité ne sont pas prisonnières de réseaux et arrêtent véritablement la prostitution quand la pression économique se relâche.


C’est pourquoi il se dit déçu par la loi : il pense que la pénalisation du client aura le même effet pervers que le délit de racolage, poussant les prostituées à se cacher en permanence, et à exercer leur activité dans des conditions dangereuses. Pour lui, le volet social de la loi est nettement insuffisant, alors que la solution est simple : « Donner la possibilité à ces femmes d’être régularisées et de travailler légalement en France. Il faut qu’il y ait plus de voies légales de migrer en France. Ce n’est pas en pénalisant le client qu’on agit sur les causes structurelles. Car quand tu n’as rien, ton corps devient ta seule ressource. »


Justement, plaide Bernard Rouverand, auteur de De la prostitution comme sport collectif (éd. Max Milo, 2012), favorable à la loi : pour lui, cibler le client est pertinent « car c’est lui qui apporte l’argent ».Le pénaliser serait en fait une façon de décourager les candidates à la prostitution d’entrer dans ce « métier ». « Aujourd’hui, les réseaux sont majoritaires, mais il ne faut pas se voiler la face : il y a aussi une prostitution volontaire, de libre choix, par exemple la prostitution étudiante. On ne peut pas juger ces femmes a priori, car elles sont libres. Oui, on a le droit de se prostituer, comme on a le droit de se suicider. » Mais Bernard Rouverand demande : « Tu es libre, mais quel âge as-tu ? L’entrée en prostitution se situe en moyenne autour de 14 ans ! » Dans leurs parcours de vie, beaucoup de jeunes femmes ont subi des abus sexuels dans l’enfance qui ont « affaibli leur respect d’elle-même ». De plus, « la prostitution ne sera jamais un métier comme les autres car il est hyperdangereux. La loi n’autorise aucun autre métier aussi risqué. Pénaliser le client revient à dire que l’on ne veut pas que cette activité se développe chez nous. Ce sera une bonne chose dans un pays qui a un peu une image de tourisme sexuel, car pour un Américain ou un Japonais, venir en France, c’est aller au Lido et se payer une minette ».


Une personne, pas un objet


Pour Nicole Deheuvels, pasteure, conseillère conjugale, et présidente du foyer La Bienvenue, établissement qui a œuvré pour la réinsertion des prostituées à la fermeture des maisons closes en 1946 et qui travaille aujourd’hui à la prévention des risques prostitutionnels chez les jeunes, « cette loi va dans le sens de la dignité humaine. Ce qui me semble très important, c’est le stage de sensibilisation, sur le modèle de celui de la sécurité routière. Ce stage mettra en face du client une personne et non pas un objet. Les clients doivent comprendre que la personne qui se prostitue est comme leur fille, leur femme ou leur mère : on ne peut pas en user comme d’un objet ! ». Et de poursuivre : « Nous ne sommes pas dans un petit plaisir personnel innocent, mais dans un véritable marché : l’exploitation sexuelle est le troisième trafic mondial après la drogue et les armes. » La pasteure estime que, sur ce sujet, « les Églises ne doivent pas être frileuses car il ne s’agit pas d’un moralisme désuet mais au contraire d’un combat très moderne pour la dignité de tous ».


Inceste et prostitution


Danielle Babin est avocate au barreau de Paris, et prédicatrice laïque à l’Église évangélique le Rocher à Montreuil. En 2002, elle a créé l’association Volte-Face, qui aide à la réinsertion de prostituées. Elle organise des conférences-débats sur le sujet en France et en Afrique, en lien avec les Églises. En 2010, sa conférence portait sur le thème : « Inceste et prostitution ». Dans son expérience, 60 % des prostituées ont été victimes d’inceste. « Elles sont soi-disant volontaires mais elles portent en elles le mépris de soi et le rejet d’elles-mêmes. La prostitution ne peut pas être un choix assumé comme les autres, il y a forcément une blessure derrière. »


Interrogée sur la pertinence de la nouvelle loi, Danielle Babin ne mâche pas ses mots : « La pénalisation du client est une toute petite avancée. Le racolage public était un délit puni de 3 750 euros d’amende et de deux ans de prison. Le client, lui, n’encourt qu’une contravention de 1 500 euros. C’est complètement dérisoire et pas dissuasif du tout. » Elle aurait souhaité que la loi aille beaucoup plus loin, notamment en terme d’aide à la réinsertion. « Les budgets ne sont pas à la hauteur. » Alors, elle prend son bâton de pèlerin et en appelle à chacun : « Ce n’est pas les lois qui vont changer les choses. Mais le regard que chacun va porter sur ces femmes : un regard d’amour, de partage et de solidarité. »

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