Jusque dans les années 70, les femmes étaient interdites de terrains de foot en Belgique

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Jusque dans les années 70, les femmes étaient interdites de terrains de foot en Belgique

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02 sept. 2023 à 07:00
•
Temps de lecture40 min
Par Hélène Maquet via

La Première
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“L’avenir appartient définitivement au football féminin”. Ce sont les mots de Gianni Infantino, le président de la FIFA quand la Coupe du Monde féminine s’est refermée, cet été 2023. Est-ce vrai ? Impossible à prévoir, évidemment. Ce qui est certain, c’est que les footballeuses habitent très peu notre passé. Dans les années 60 et 70, les femmes ont tenté d’occuper le terrain. Mais il leur était interdit de jouer sur les mêmes installations que les hommes.

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"On ne veut pas imiter les hommes, c’est pas ça. On veut jouer au football, comme les jeunes peuvent le faire. Il y a tant de choses pour les gamins. Pourquoi pas pour les filles ? C’est pas une quantité négligeable, les filles, quand même", ces mots sont ceux d’une joueuse de l’équipe nationale belge, lors d’un match amical en 1977. L’équipe nationale féminine de football existe depuis tout juste un an et ces femmes qui jouent au football sont encore une sorte de curiosité.

Les pionnières du début des années 60
Depuis le début des années 60, il existe des équipes féminines dans les clubs amateurs. Les rencontres ont lieu toutes les deux semaines, sans l’aval de l’Union belge. Les équipes féminines n’ont pas le droit de jouer sur les mêmes terrains que les hommes. Résultat : elles reçoivent des amendes (jusqu’à 7000 francs belges), qu’elles paient de leur poche.

Match de foot joué par les équipes féminines du FC Oneux et du FC Mont en 1962
Match de foot joué par les équipes féminines du FC Oneux et du FC Mont en 1962 © RTBF
Qu’une femme fasse du sport, au début des années 60, c’est loin d’être évident. Ce serait dangereux pour elles, c’est ce que pensent les médecins. Le débat, d’ailleurs, fait rage. Entre ceux qui pensent que le sport est bon pour les femmes. Et ceux qui pensent qu’il les déforme.

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La reconnaissance par l’Union Belge : "A quel prix ?"
Pourtant, l’Union Belge va devoir s’y résoudre. En 1970, il faut bien reconnaître ces équipes féminines qui, à bas bruit, jouent au football sur les terrains réservés aux hommes. "Les femmes vont obtenir l’autorisation de jouer, mais pas à n’importe quel prix", explique Valérie Piette", professeur d’histoire contemporaine à l’Université Libre de Bruxelles. "Quand les femmes peuvent jouer au football, quand on les reconnaît, elles doivent être subordonnées à des clubs masculins. C’est comme ça qu’on va voir le Standard Femina apparaître, elles doivent être subordonnées à des clubs d’hommes. Le ballon qu’on leur propose, à l’époque, c’est le ballon des équipes de Minimes, la taille des ballons des garçons de 12 ans. Le corner n’est pas au même point. Il y a plein de règles qui sont différentes. Et puis le summum, c’est la carte d’adhésion, elle est rose saumon, parce qu’il faut rester féminine".

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