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Régine Kiasuwa Mbengi : "C’est important que les jeunes filles s’accrochent pour poursuivre leur chemin vers les sciences"

8 Avril 2023, 13:32pm

Publié par hugo

 Régine Kiasuwa Mbengi : "C’est important que les jeunes filles s’accrochent pour poursuivre leur chemin vers les sciences"

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01 avr. 2023 à 14:52

Temps de lecture5 min
Par Jehanne Bergé pour les Grenades
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En Belgique aujourd’hui, les femmes restent largement minoritaires dans les carrières liées aux technologies et aux sciences. Pour lutter contre ces écarts et déconstruire les stéréotypes genrés, Les Grenades partent à la rencontre de femmes actives dans le monde des sciences, de la tech’ ou de l’ingénierie.

Aujourd’hui, direction Sciensano, l’Institut fédéral de santé publique, dont une partie des bureaux est située en face de la gare du Midi. Si depuis la pandémie le nom de l’institution est entré dans tous les foyers, les recherches qui y sont menées dépassent largement le Covid19.

Derrière les murs de cet organisme, c’est l’ensemble des menaces sur la santé publique que l’on tente de prévenir, évaluer et limiter. Plongeons dans les coulisses avec Régine Kiasuwa Mbengi, 38 ans, chercheuse au centre du cancer où elle œuvre en tant que cheffe de l’unité "soins de support". Dans son bureau de la tour Eurostation, elle revient sur son parcours…

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Prendre sa place en tant que jeune fille métisse
Issue d’un mariage mixte entre un père congolais et une mère roumaine, Régine Kiasuwa Mbengi grandit dans un environnement multiple. À l’extérieur du foyer, cependant, les choses ne sont pas toujours simples… "Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’enfants métisses, mais à l’époque nous étions relativement rares. On me demandait toujours : ‘tu te sens blanche ou noire ?’ C’était très compliqué pour les personnes de comprendre que je n’étais ni l’une ni l’autre, mais les deux. En grandissant, ces questions identitaires ont joué sur ma confiance en moi."

Intéressée tant par les mots que par les labos, à l’adolescence, elle opte finalement les sciences et les maths. Elle fait alors partie de la minorité de filles de l’option maths fortes. "Nous ne formions qu’un quart des élèves, mais je ne me souviens pas avoir senti de discriminations à notre égard. Moi je poursuivais mon chemin sans me soucier des stéréotypes, j’aimais ces matières."

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La santé publique, entre sciences humaines et médicales
Après la rhéto, elle quitte la capitale pour Gembloux où elle part étudier l’agronomie. "Je n’ai pas du tout aimé. Ça a été très dur, j’ai souffert d’une petite dépression. Avec le recul, je trouve qu’on orientait assez mal les jeunes sur les possibilités d’avenir.”

De retour à Bruxelles, elle ouvre ses horizons et finit par s’inscrire au sein de la faculté de sciences politiques. Ensuite, c’est un peu par hasard qu’elle découvre l’École de Santé publique et prend la décision d’y poursuivre un Master en sciences de la santé publique, orientation organisation et gestion des systèmes de santé. "Ma mère et ma sœur sont infirmières, mon père, prof de gym ; j’ai toujours baigné dans la santé."

Parfois, les gens sont surpris lorsqu’ils ou elles apprennent que c’est moi la responsable et pas l’une de mes collègues blanches

La matière, à cheval entre les sciences humaines et les sciences médicales, lui plait alors énormément. À l’issue de ses études, elle entre à l’Observatoire social européen. En 2012, elle entre au centre du cancer de Sciensano où sont traités nombre de questions de santé publique : de la prévention, au dépistage, en passant par les soins…

Creuser la réalité professionnelle des survivant·es
Peu après son arrivée au centre du cancer, Régine Kiasuwa Mbengi démarre un doctorat en santé publique autour de la réinsertion professionnelle des personnes après la maladie. "Lorsque j’ai commencé, la question du survivorship – c’est-à-dire tout ce qui est relatif à l’après-cancer – n’était pas encore très développée en Belgique. À travers mon doctorat, j’ai mesuré le retour au travail après cancer afin de comprendre les difficultés spécifiques des différent·es patient·es et proposer des solutions à mettre en place au niveau sociétal."

En menant ses recherches, elle observe alors notamment de grandes disparités liées au genre. "De manière générale, les femmes rencontrent plus de difficultés concernant le retour à leur activité professionnelle, entre autres pour des raisons médicales, le traitement du cancer du sein étant souvent multimodal et provocant des symptômes plus forts et à plus long terme. Aussi, il y a la charge familiale qui reste plus importante pour les femmes qui doivent donc combiner leur maladie avec d’autres facteurs."

Notre invisibilité dans les domaines scientifiques est criante

Pionnière de la question de l’après-cancer en Belgique, son domaine a pris une véritable ampleur, puisque la chercheuse dirige aujourd’hui une unité dédiée au sein du centre du cancer. "En réalisant mon doctorat sur le sujet, j’ai construit un réseau. Je suis très contente d’avoir créé cette unité, d’avoir un impact et de proposer des perspectives."

La nécessité de multiplier les représentations
Régine Kiasuwa Mbengi est l’une des rares personnes racisées occupant un poste à responsabilité chez Sciensano. "Avant d’en parler avec vous, je n’avais pas prêté attention à la présence des femmes non-blanches, mais maintenant que je me pose la question, franchement notre invisibilité dans les domaines scientifiques est criante, que ce soient au sein des institutions publiques fédérales ou régionales ou dans le monde académique…"

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Selon elle, il est important de multiplier les représentations pour éveiller les vocations, mais aussi de déconstruire les stéréotypes de notre société. "Je pense que l’un des facteurs qui causent cet écart est lié à l’éducation. Les jeunes filles noires ou métisses peuvent être élevées avec l’injonction de ‘ne pas trop espérer’. Ce n’est pas la faute de leurs parents, mais une des conséquences du racisme structurel. Ce mécanisme et le manque de modèles peuvent créer une autocensure."

En effet, le syndrome d’imposture qui touche majoritairement les femmes est encore amplifié en ce qui concerne les femmes racisées qui subissent une multiplication des oppressions. "Parfois, les gens sont surpris lorsqu’ils ou elles apprennent que c’est moi la responsable et pas l’une de mes collègues blanches. Je n’en fais pas un combat, mais oui, j’espère que les choses évolueront… Certaines écoles sont connues pour leur grande diversité socioculturelle, c’est important que les entreprises, les institutions se rendent à la source pour encourager les jeunes à rejoindre les filières scientifiques…"

Son conseil aux jeunes femmes qui voudraient se lancer dans une carrière scientifique : "Il faut que les jeunes filles s’accrochent pour poursuivre leur chemin vers les sciences. Pour les filles issues de la diversité, la difficulté est double : la matière scientifique et les obstacles socioculturels. Mais quoi qu’il arrive, je leur conseillerais de ne pas se laisser démoraliser, d’y aller et de poser des choix qui leur permettent de s’épanouir et d’être heureuses."

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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/regine-kiasuwa-mbengi-cest-important-que-les-jeunes-filles-saccrochent-pour-poursuivre-leur-chemin-vers-les-sciences-11176728

PETITE  QUESTION ,  vous pouvez  repondre de facon super correcte svp  

les hastaG OU CATEGORIES  femmes  science  cela  vous vas ??  OU SCIENCE  FEMMES  OU AUTRES ?? j attend  vos suggestions ????

 

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