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Journée des droits des femmes : « Les combats ne sont plus les mêmes mais ils existent », pour Christiane

10 Mars 2023, 02:11am

Publié par hugo

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Journée des droits des femmes : « Les combats ne sont plus les mêmes mais ils existent », pour Christiane
FEMINISME Christiane Ray, bientôt 80 ans, a créé un groupe du mouvement des femmes à Lyon dans les années 1970. Depuis, sa lutte pour les droits des femmes n’a jamais cessé


Elise Martin
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Publié le 08/03/23 à 18h24
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À Lyon, Christiane est dans les rangs des manif féministes depuis les années 1970 — 20 Minutes
Christiane est reconnue dans le milieu féminisme lyonnais. A bientôt 80 ans, cette ancienne enseignante est toujours active dans le milieu et l’a toujours été.
Dans les années 1970, c’est elle qui crée, avec quatre autres amies, le Cercle Flora Tristan, un groupe du Mouvement de libération des femmes (MLF) à Lyon.
Elle résume son engagement en une phrase : « Une fois qu’on est lancée, on est embarquée et on continue, portée par le mouvement ».
« Pour moi, le 8 mars, c’est une journée de lutte ». Christiane n’a donc pas beaucoup de temps à nous accorder quand elle nous accueille dans son appartement à Lyon. Ce mercredi, elle rejoindra le cortège du collectif Droits des femmes du Rhône qui organise la mobilisation lyonnaise. « Je me souviens de la première manifestation qu’on a faite en 1973. C’était pour le droit à l’avortement. On était 50 ! », lance cette féministe de bientôt 80 ans.

Christiane fait partie des fondatrices d'un groupe du Mouvement de libérations des femmes (MLF) des années 1970 de Lyon. Son combat a commencé à la suite des événements de mai 1968 et avec l’influence de ce qui se passait aux Etats-Unis. Elle avait 25 ans. « Il fallait faire quelque chose pour le droit des femmes en France », lance-t-elle précisant que plusieurs groupes se sont constitués à ce moment-là. Pour structurer davantage le mouvement, elle décide avec quatre amies du 6e arrondissement de créer « le cercle Flora Tristan ». Ce nom a été choisi pour « rappeler qu’on est les petites-filles de femmes qui avaient elles aussi lutté à leur époque », souligne-t-elle.

La lutte pour les droits des femmes est « une continuité »
Le collectif s’intéressait aux conditions des femmes au foyer, « les ménagères ». « On allait sur les marchés, on tenait des stands, on faisait des réunions publiques et on faisait même du porte-à-porte. Ce sont à peu près les mêmes moyens d’action qu’aujourd’hui, sans les réseaux sociaux », observe Christiane.

Quand on lui demande pourquoi elle s'est lancée dans ce combat, elle répond instantanément : « Pour faire bouger les choses ». Elle n’a pas hésité, à l’époque, à organiser des avortements clandestins chez elle. Des réunions entre les membres du collectif se tenaient aussi parfois à son domicile.

Encore aujourd’hui, la culture militante et féministe est présente jusque dans ses murs. A côté d’ouvrages d’écrivaines, deux clichés représentent des femmes en train de manifester. « Celle-ci, ce sont les suffragettes, dit-elle en souriant. Je l’ai mise à côté d’une photo d’un de nos rassemblements dans les années 1970, pour bien montrer que la lutte pour les droits des femmes, c’est une continuité. »

Un engagement de plus de 50 ans
« Le privé est politique », glisse-t-elle avec un clin d’œil. Elle raconte que son engagement est toujours allé plus loin « que dans les rues et dans les réunions ». « Le militantisme faisait partie de nos vies jusqu’aux prénoms qu’on a donnés à nos enfants », se remémore cette mère de famille. Sa fille et sa petite-fille ont alors hérité de son féminisme. « Elles viennent avec moi lors des manifestations », ne manque pas de préciser Christiane.


Depuis plus de 50 ans, cette ancienne enseignante n’a jamais arrêté de lutter. Même si, le Cercle Flora Tristan, lui, s’est « essoufflé » après dix ans d'existence. « Quand la gauche a gagné dans les années 1980, le mouvement s’est un peu endormi, se souvient-elle. J’ai alors rejoint des groupes antiracistes puis l’association FIL, spécialisée dans l’accueil, l’accompagnement et l’hébergement des femmes victimes de violences et de leurs enfants. FIL a ensuite fusionné avec VIFF et est devenu VIFFIL depuis 2016 ».

Elle ajoute : « Une fois qu’on est lancée, on est embarquée et on continue, portée par le mouvement ».

« Ça fait partie de moi »
Christiane a conscience qu’il faut laisser « la place aux jeunes » tout en appuyant sur l’importance de « la transmission au-delà de la famille ». « Mais dans ma tête, je ne m’arrêterai jamais, ça fait partie de moi », souffle cette femme de bientôt 80 ans. Et puis, elle souligne que « les combats ne sont plus les mêmes » mais qu’ils « existent ».

« Quand je vois ce qui a été fait, j’ai un sentiment de devoir accompli. La loi Veil, c’est la loi de toutes les femmes qui se sont battues pour l’avortement. Il faut que ce droit soit dans la Constitution car on peut toujours nous l’enlever », expose la Lyonnaise, citant les propos de Simone de Beauvoir « n’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »

Elle conclut : « Il est donc toujours nécessaire de se battre pour nos droits. Et je suis heureuse de constater que de nombreuses personnes sont engagées. En 2018, plus de 8.000 personnes sont venues marcher contre les violences faites aux femmes, c’était du jamais vu à Lyon ! »

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https://www.20minutes.fr/societe/4026965-20230308-journee-droits-femmes-combats-plus-memes-existent-christiane

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