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respects et anti racisme

À Toulouse, la police compte les élèves absents des écoles le jour de l’Aïd

1 Juin 2023, 18:25pm

Publié par hugo

École // Source : Unsplash
ACTUALITÉS
À Toulouse, la police compte les élèves absents des écoles le jour de l’Aïd
Christelle Murhula
 23 mai 2023 à 11h27
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTU EN FRANCE
Selon un article paru dans « La Dépêche », des policiers ont demandé à plusieurs établissements scolaires de Toulouse de fournir le taux d’absentéisme des élèves le jour de la fête musulmane de l’Aïd al-Fitr. Une information que le ministère de l’Intérieur admet, et qui soulève la colère des syndicats et des associations.
C’est une requête qui provoque une polémique. À Toulouse, des policiers ont demandé aux chefs d’établissements scolaires de leur indiquer le nombre d’élèves absents le jour de l’Aïd al-Fitr, fête religieuse musulmane qui marque la fin du ramadan, qui avait lieu le 21 avril cette année.


Le journal La Dépêche, qui a révélé cette information vendredi 19 mai, signalait : « Le 26 avril, une centaine d’établissements scolaires de Toulouse et sa banlieue ont reçu un mail des renseignements territoriaux demandant le taux d’absentéisme des élèves du 21 avril, soit le jour correspondant à la fête musulmane de l’Aïd-el-Fitr », écrit le journal, qui a relaté le témoignage d’une directrice d’école choquée par cette procédure.

Le ministère de l’Intérieur ne dément pas
Selon le quotidien, les deux policiers à l’origine du mail auraient agi sous les directives du renseignement territorial sans en référer au rectorat.  « En aucun cas nous ne menons des enquêtes de la sorte », a déclaré au Parisien Mostafa Fourar, recteur de l’académie de Toulouse. « Dès que les chefs d’établissements et directeurs d’écoles nous ont informés de cette requête, consigne a évidemment été donnée de ne pas y répondre », a-t-il ajouté.

Dimanche 21 mai, Sonia Backès, secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, affiliée au ministère de l’Intérieur, a pris la parole pour tenter de faire taire polémique. Ainsi, elle a confirmé dans un communiqué que cette demande émanait bien du ministère de l’Intérieur.

Elle explique qu’une « évaluation du taux d’absentéisme constaté à l’occasion de la fête de l’Aïd el-Fitr, le 21 avril dernier, a pu être demandée, dans certaines académies, aux chefs d’établissement ». Selon elle, le « ministère de l’Intérieur et des Outre-mer étudie régulièrement l’impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire ». Mais elle n’explique pas pourquoi ces procédures existent. Cependant, elle nie le « fichage des élèves en fonction de leur confession ».


Un « ciblage des familles musulmanes »
Dès la parution de l’article de La Dépêche le 19 mai, nombreux sont les syndicats à avoir dénoncé cette procédure. Dans un communiqué, la CGT Educ’action déplore une « stigmatisation scandaleuse et dangereuse ». Marie-Cécile Périllat, secrétaire générale de la FSU31, a dénoncé un « ciblage des familles musulmanes » qui « inquiète fortement ». De son côté, le syndicat SUD Education rappelle que « les élèves sont autorisés à s’absenter le jour de l’Aïd », en publiant une circulaire du ministère de l’Éducation nationale l’attestant.

Des associations sont également montées au créneau. La Ligue des Droits de l’Homme, dénonce une « demande scandaleuse » et affirme que «l’école ne saurait être l’outil du recensement des pratiques et des croyances de ses élèves ». De son côté, SOS Racisme dénonce ce « lien entre la religion musulmane supposée des enfants et problème de sécurité », tout en soulignant le manquement au principe de laïcité et au principe d’égalité. L’association précise : « Fort heureusement, aucune demande de ce type n’a jamais été faite pour d’autres groupes religieux » que celui des musulmans.

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https://www.madmoizelle.com/a-toulouse-la-police-compte-les-eleves-absents-des-ecoles-le-jour-de-laid-1530527

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La vidéo d'une femme trans et d'un homme gay menacé·es de mort indigne le Royaume-Uni

7 Février 2022, 17:25pm

Publié par hugo

La vidéo d'une femme trans et d'un homme gay menacé·es de mort indigne le Royaume-Uni
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La vidéo d'une femme trans et d'un homme gay menacé·es de mort indigne le Royaume-Uni
La vidéo d'une femme trans et d'un homme gay menacé·es de mort indigne le Royaume-Uni
Louise  Col 
Par Louise Col
Publié le Lundi 07 Février 2022
"Ils nous menaçaient de nous poignarder". Dans un fast-food de Londres, au Royaume-Uni, Naya Martinez et Valentino Kyriakou ont été insulté·es par un groupe de jeunes hommes. La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux.
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La séquence publiée sur TikTok est choquante, mais comme le précise l'une des deux victimes, Naya Martinez, "des choses comme ça à Londres dans la communauté LGBT, ça arrive tous les jours". On y voit un groupe de jeunes hommes agresser verbalement la jeune femme transgenre de 21 ans et son ami Valentino Kyriakou, jeune homme gay de 22 ans, alors qu'iels sont assis·es dans un fast-food dans le quartier de Wembley, à Londres, samedi 29 janvier au soir.

Derrière la caméra, l'un des auteurs de ces actes odieux, que l'on peut entendre rire en entendant les propos homophobes et transphobes de ses camarades. Inquiet·es pour leur sécurité, Naya Martinez et Valentino Kyriakou finissent pas sortir de l'établissement en tentant de calmer le groupe, sans succès.

"Je vais te poignarder"

A la BBC, Naya Martinez raconte : "Je me souviens de ce type qui m'a dit : 'Tu n'es pas d'ici et cela n'est pas fréquent ici'... Et je me disais : 'Pourquoi, je commande ma nourriture ?' et il disait : 'Non, je te supplie de sortir ou je vais te poignarder'."

"Ils nous traitaient de tous les noms et nous menaçaient de nous poignarder dans le fast-food, alors nous avons dû partir sans même avoir pris toute notre nourriture", se rappelle à son tour Valentino Kyriakou. "J'ai littéralement pensé qu'ils étaient sur le point de nous poignarder".

Et de continuer : "Ils devenaient fous - ils sont passés de un à cent. Ils étaient tellement, tellement en colère, je ne sais pas pourquoi. Ils se sentaient littéralement menacés par nous - c'était fou. Et tout ce que nous faisions, c'était de rester là à attendre de récupérer notre nourriture"

Parler pour aider et sensibiliser
Devant le caractère viral de la vidéo, le jeune homme a décidé de prendre la parole. "Je pense que cela aidera d'autres personnes et sensibilisera l'opinion publique, car dans la société actuelle, il y a tellement de choses sur la communauté LGBT qui ne sont pas reconnues", a-t-il déclaré. "Et ceci est un exemple massif, de la transphobie et de l'homophobie à l'état brut."

De son côté, Naya Martinez s'estime "surprise que la vidéo soit devenue aussi virale et qu'elle attire l'attention des gens". Comme Valentino Kyriakou, elle souhaite utiliser la plateforme pour alerter. "Je suis heureuse que cela soit arrivé parce que c'est peut-être l'occasion parfaite pour nous de nous exprimer et de faire savoir aux gens que ces choses se produisent réellement. C'est incroyable".

Depuis l'attaque cependant, la publication a été supprimée. "La haine n'a pas sa place sur TikTok", affirme le réseau social, "et nous ne tolérons aucun contenu ou compte qui attaque, incite à la violence ou déshumanise les gens en raison de leur genre ou de leur sexualité". Et de conclure: "Nous travaillons agressivement pour combattre les comportements haineux en supprimant les comptes et les contenus qui violent nos politiques, comme nous l'avons fait dans ce cas."

La police de Londres a quant à elle précisé que des enquêtes étaient en cours pour identifier les personnes figurant sur les images.

SOCIÉTÉ HOMOPHOBIE TRANSGENRE LGBTI NEWS ESSENTIELLES TIKTOK


https://www.terrafemina.com/article/royaume-uni-une-femme-trans-et-un-homme-gay-menace-es-de-mort-video_a362316/1

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Le collectif #NousToutes milite pour davantage d'éducation sexuelle à l'école

5 Février 2022, 03:05am

Publié par hugo

 Le collectif #NousToutes milite pour davantage d'éducation sexuelle à l'école
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Le collectif NousToutes milite pour davantage d'éducation sexuelle à l'école
Le collectif NousToutes milite pour davantage d'éducation sexuelle à l'école
Pauline Machado 
Par Pauline Machado
Publié le Jeudi 03 Février 2022
La loi exige que 3 séances d'éducation sexuelle soient tenues par an dans les collèges et lycées. D'après un récent sondage, le collectif féministe #NousToutes dévoile que le chiffre est en réalité de 0,4 cours annuels.
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Cela fait plus de 20 ans que la loi française (Loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001, article L. 312-16) exige 21 séances d'éducation sexuelles sur 7 ans passés en collège et lycée. Rapporté à l'année, cela fait 3 séances par an. Mais dans les faits, le chiffre est nettement moindre. De 21 en théorie, on passe à 2,7 en pratique, observe le collectif #NousToutes lors d'une enquête menée auprès de plus de 10 000 personnes. Dans 61 % des cas, ils sont dispensés par le ou la professeur·e de SVT, et dans seulement 0,7 % des cas par un·e référent·e égalité.

Un manquement aux conséquences concrètes. "Les séances d'éducation à la sexualité sont essentielles pour lutter contre les inégalités de genre et les violences sexistes et sexuelles", martèle le rapport. "Pourtant, même si la loi rend ces séances obligatoires, elles sont dispensées de façon largement insuffisante d'un point de vue quantitatif autant que qualitatif."

"La prévention des violences sexistes et sexuelles n'est pas une priorité"

Les thèmes principaux qui y sont abordés ? Les infections sexuellement transmissibles (82,7 %), suivi des organes génitaux masculins (77 %). Guère étonnant, mais révoltant. Le harcèlement et le consentement arrivent en 3e et 4e place des sujets discutés (25,7 et 22,3 % respectivement), et les violences sexistes et sexuelles ainsi que les identités de genre sont reléguées au bas du tableau. Conclusion : "La prévention des violences sexistes et sexuelles n'est pas une priorité", constate #NousToutes.

Pire, pour 47 % des répondant·es, la notion de consentement n'est pas du tout mentionnée. 66 % estiment également que ces séances ne présentent pas du tout ou plutôt pas une vision égalitaire de la sexualité, et 85 % qu'elles ne permettent pas du tout ou plutôt pas de repérer une situation de violence.

"Il est nécessaire que des moyens soient déployés pour guider les professeur·e·s dans cet enseignement, les rémunérer pour ce travail, permettre aux référent·e·s égalité de mener leurs missions et vérifier l'application de la loi", analyse le collectif qui appelle à une mobilisation des élèves et "des personnes qui se sentent concernées". Et d'espérer un changement avec les élections présidentielles : "nous demandons à ce que le prochain gouvernement fasse appliquer la loi et vérifie le nombre de séances et le programme de l'éducation à la sexualité."

En attendant, on partage en masse, et on éduque autant que faire se peut.

KIDS & CO ENFANTS ADOLESCENT EDUCATION SEXE SEXUALITÉ ÉCOLE SOCIÉTÉ


https://www.terrafemina.com/article/education-sexuelle-le-collectif-noustoutes-exige-plus-de-seances-au-college-et-lycee_a362262/1

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"Ne soyez pas ce mec" : enfin une campagne contre les violences sexuelles adressée aux hommes,

17 Octobre 2021, 02:50am

Publié par hugo

"Ne soyez pas ce mec" : enfin une campagne contre les violences sexuelles adressée aux hommes
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"Ne soyez pas ce mec" : enfin une campagne contre les violences sexuelles qui s'adresse aux hommes
"Ne soyez pas ce mec" : enfin une campagne contre les violences sexuelles qui s'adresse aux hommes
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Vendredi 15 Octobre 2021
"Ne soyez pas ce mec" : la police écossaise a lancé sur la Toile une nouvelle campagne puissante pour lutter contre les violences sexuelles, et c'est une réussite.
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"La plupart des mecs ne se regardent pas dans le miroir et ne voient pas le problème. Mais nous devons nous regarder en face". Voilà pour le message choc d'une nouvelle campagne de sensibilisation aux violences sexuelles imaginée par la police écossaise. Elle s'intitule à juste titre : "Ne soyez pas ce mec" (#Dontbethatguy).

Dans ce spot, plusieurs hommes nous interpellent face caméra. Et énoncent une série de situations sexistes. "Avez-vous déjà sifflé une femme dans la rue ?", "L'avez-vous déjà appelée 'poupée' ?", "L'avez-vous déjà complimentée et attendu qu'elle vous réponde Merci ?"...

Les phrases se suivent jusqu'au point de non-retour : "L'avez-vous déjà pelotée ?". Au centre du clip se déploie la notion de consentement, détaillée au gré de situations tout sauf anecdotiques. Et cette alerte : "La violence sexuelle commence bien avant que vous ne le pensiez".

Une vidéo puissante qui s'adresse (enfin) aux hommes.

Une campagne efficace ?

Comme l'indique le Huffington Post, la campagne a été pensée en réaction "aux préoccupations croissantes" concernant la sécurité des femmes au Royaume-Uni. L'idée ? "Que les femmes se sentent plus en sécurité" en rappelant aux mecs : "Nous pouvons faire une réelle différence en examinant attentivement nos attitudes et nos comportements, à la maison, au travail, avec nos amis", comme l'énonce Don't Be That Guy sur Twitter.

"Les violences sexuelles commencent bien avant que vous ne le pensiez. Cette nouvelle campagne est puissante et importante. Je demanderais à tous les hommes de regarder ce film - puis d'encourager vos fils, pères, frères et amis à faire de même", a commenté avec enthousiasme la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. Sur la Toile, ce spot a largement circulé et a suscité des réactions très positives.

"Super de voir une campagne sur les violences sexuelles qui met l'accent sur les seules personnes responsables : leurs auteurs. Les conseils de sécurité destinés aux femmes n'arrêteront pas la violence sexuelle, mais changer les attitudes et les comportements des hommes, si, alors, ne soyez pas ce mec !", a abondé Rape Crisis Scotland, la principale organisation écossaise oeuvrant pour mettre fin aux violences sexuelles.

Une certaine idée d'une campagne de prévention réussie.
https://www.terrafemina.com/article/violences-sexuelles-la-campagne-choc-qui-s-adresse-aux-hommes-video_a360330/1

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Femmes noires au cinéma : aller "au-delà des histoires d’immigration, de gangs et de prostitution" ,

30 Août 2021, 20:20pm

Publié par hugo

 Femmes noires au cinéma : aller "au-delà des histoires d’immigration, de gangs et de prostitution"
 
Tiphaine Counali, pour Les Grenades
 Publié le dimanche 29 août 2021 à 09h29
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En mars dernier, sortait le film Regard noir, co-réalisé par l’actrice Aïssa Maïga. Le documentaire questionne les origines du racisme à l’encontre des noirs dans le cinéma.

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Le long-métrage interroge les origines du racisme du cinéma français, américain et brésilien. La comédienne avait déjà mis en lumière la problématique en publiant, en 2018, Noire n’est pas mon métier. L’ouvrage est un essai collectif co-rédigé par seize actrices françaises noires et métisses dont Firmine Richard, Shirley Souagnon et Karidja Touré.

Dans l’ouvrage, les comédiennes dénoncent les discriminations à l’encontre des femmes noires et métisses dans le cinéma français, à la télévision, au théâtre et dans le milieu culturel plus largement. Moment marquant : pour promouvoir le livre et son message, les seize contributrices  ont monté ensemble les marches du Festival de Cannes, point levé.

Mis en lumière en 2018 déjà, la question de la place des actrices noires a depuis peu évolué. Stéréotypes historiquement ancrés, manque de visibilité ou rôles creux, les rôles complexes se font toujours rares.


"Si l’on demande à des gens de donner le nom d’une actrice ou d’un acteur noirs, ils buguent. À part Omar Sy, les gens vont dire : 'aah mais oui, c’est celui qui joue dans ce film…'". Priscilla Adade est actrice et comédienne depuis presque dix ans. Belge d’origine béninoise, ghanéenne et togolaise, elle remarque que dans l’industrie du cinéma francophone, en tant que personne noire, "On a pas de nom et d’identité comme ont les acteurs blancs. C’est le cas de tous les non-blancs".

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Pour Djia Mambu, journaliste et blogueuse, il y a certes aujourd’hui "une volonté d’ouvrir le débat, mais dans les faits, rien n’est mis en place pour changer". L’auteure de Peaux noires, médias blancs, affirme que "même en prenant en compte le contexte minoritaire en France et en Belgique [...], les personnages noirs au cinéma sont sous-représentés". Les femmes noires, stigmatisées du fait de leur sexe et de leur couleur de peau, sont encore moins visibles au cinéma.

3 images 
Priscilla Adade lors d’un filage de la pièce « Fire will become ashes but not now » de Pitcho Womba © Nafi Yao
"Légère, prostituée, victime, immigré, fragile"
Priscilla Adade constate une évolution dans l’industrie, mais un peu superficielle. Les personnages de couleurs sont certes présents, mais souvent invisibles car accessoirisés. "Ce n’est pas l’histoire principale du film, ni le protagoniste central. C’est l’un des potes. Aujourd’hui on va toujours mettre un noir à un moment, mais parce qu’il ‘faut’ et le personnage n’est pas élaboré, creusé, défini". 

Lorsqu’ils ne sont pas invisibles, les personnages noirs sont stéréotypés. L’actrice remarque que beaucoup de castings sont "soit un rôle secondaire, on le voit peu et on va mettre une personne de couleur mais dont l’origine a très peu d’importance, soit tu es un gangster, un immigré, une prostituée, une aide-soignante".  En France, la plupart des rôles pour les acteurs et actrices noir·es se passent en milieu urbain. En Belgique, les rôles tournent souvent autour de l’immigration et la prostitution décrit Priscilla Adade. Djia Mambu cite le film “Black” d’Adil El Arbi et Bilall Fallah, comme l’un des seuls long-métrages belges avec plusieurs rôles principaux de femmes de couleur. "Il y a un personnage ou deux de femmes noires, mais là aussi ça concerne des luttes entre communautés ethniques".


Djia Mambu affirme que dans le paysage cinématographique, la femme noire, soit "on la montre légère, prostituée, victime, immigrée, fragile", soit "elle est mystérieuse, sauvage". Cette représentation de la femme noire comme exotique et hypersexualisée s’ancre dans le passé colonial belge et français et le mythe du “bon sauvage”.

►►► A lire aussi : Colonisation: aux origines de l'hypersexualisation des femmes noires

Le rôle de Joséphine Baker dans Zouzou l’illustrait déjà en 1934. Zouzou y est est sensuelle et clownesque. Le personnage a une identité ethnique ambigüe : Zouzou est née en Polynésie, elle est jouée par une américaine, qui revient de Martinique et chante "Qui me rendra mon pays, Haïti". Le personnage est écrit comme un personnage “noir”, sans identité définie. La journaliste et activiste Rokhaya Diallo explique que dans le cinéma français, les personnages noirs sont historiquement des "supports de diffusion des préjugés".

Le cinéma américain, un idéal ?
Le cinéma américain est cité comme un exemple à suivre par les deux femmes. Priscilla Adade a grandi avec ce cinéma. "Je me suis demandée pourquoi. C’est parce qu'il y a plus de personnages noirs auxquels je peux m’identifier". L’industrie a commencé une prise de conscience après la lutte pour les droits civiques dans les années 1950 et 1960.

Aujourd’hui de nombreux studios accueillent davantage de producteurs, d’acteurs et de réalisateurs non-blancs. Des chaînes communautaires destinées à une audience noire permettent à la population d’exister dans l’espace médiatique, à l’instar de BET.

3 images 
Jackie Robinson et Louise Beavers dans une scène du film The Jackie Robinson Story. 1950 © Tous droits réservés
Mais ce cinéma n’est pas  non plus exempt de toute critique.  Aux Etats-Unis et en France, l’industrie fait preuve de colorisme. "On voit une distinction des femmes noires selon la carnation de leur peau. La femme la plus noire est la méchante, la moins jolie", explique la journaliste.

Un autre phénomène, particulièrement présent aux Etats-Unis, irrite Djia Mambu: la super-black woman. "Celles qu’on va mettre en avant, sont celles qui sont déjà confirmées dans un autre art". Lorsqu’on a commencé à voir des rôles importants de femmes noires dans des films à destination d’un public international, ils étaient alors joués par des stars internationales. Whitney Houston dans Bodyguard, Janet Jackson dans Poetic Justice, et récemment Rihanna dans Ocean’s 8 liste Djia Mambu. "On a tendance à aller chercher une personnalité à la place de comédiennes de métier [...]. On a peur de miser sur une comédienne noire non-confirmée, on se dit qu’il faut prendre une star pour que ça marche".

►►► A lire aussi : Le racisme dans les médias, un fait divers plutôt qu'un phénomène de société ?

Les femmes noires dans le cinéma américain n’échappent pas aux rôles stéréotypés. Trois représentations, issues de l’histoire esclavagiste du pays, reviennent historiquement. La Mammy maternelle et servile, la Jezebel sexualisée et amorale et la Sapphire, forte et agressive. Ces stéréotypes à l'écran renforcent les clichés dont sont victimes les femmes noires. Michelle Obama et Serena Williams ont, par exemple, été à de nombreuses reprises taxées d’ "angry black woman" (femmes noires en colère).


Un manque de personnes non-blanches dans l’écriture
Priscilla Adade est catégorique, le fond du problème se trouve au niveau de la création artistique. "Tant qu’on n’aura pas plus de réalisateurs, de scénaristes, de producteurs noirs, les choses ne changeront pas". Djia Mambu précise que les créateurs de contenus audiovisuels ont tendance à créer des choses qui leur ressemblent. "On est les meilleurs pour créer ce à quoi on est habitué. C’est humain". Les créateurs et créatrices noir·es n’ont pas assez accès aux positions où ils pourraient créer des personnages et du contenu qui leur parle et leur ressemble.

Si c’est pour parler de gangs à Matongé, là on donne de l’argent, là c’est une histoire ‘de noirs’. Par contre, si c’est plus subtil, c’est plus compliqué

Comment ouvrir l’industrie à davantage de personnes non-blanches ? En la démocratisant. "Il faut être riche pour être producteur. C’est un truc d’homme bourgeois blanc, comme dans beaucoup de milieux où il y a de l’argent". L’actrice estime qu’il faut plus d’aides comme la Commission du cinéma, qui finance des projets de longs et courts-métrages.

Des fonds avec un système d’anonymisation des œuvres, pour éviter aux mêmes scénaristes connus d’être sélectionnés chaque année grâce à leur nom. La comédienne recommande également l’imposition de quotas dans les membres du jury dans un premier temps. ""La raison pour laquelle certaines histoires ne sont pas racontées [...] c’est que le jury n’est pas diversifié. Il aime un certain genre d’histoires. [...] Si c’est pour parler de gangs à Matongé, là on donne de l’argent, là c’est une histoire ‘de noirs’. Par contre, si c’est plus subtil, c’est plus compliqué".

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Du changement à venir ?
Depuis 2018, l’industrie du cinéma a-t-elle évolué ? "Je ne vois pas de progrès en Belgique", assure Djia Mambu. "Ça me fait plaisir quand je vois des actrices comme Babetida Sadjo dans une série Netflix, mais c’est encore insuffisant". Pour Priscilla Adade aussi, "ça n’a rien changé. Babetida et moi on a été touché par ça, clairement c’est exactement la même situation ici". 

Priscilla Adade pense que le nombre réduit d’actrices noires en Belgique est une raison, le manque de rôles aussi. "On a pas encore eu de mouvements comme ça ici. On y pense. J’étais surprise de voir qu’il n’y avait pas beaucoup de liens entre les actrices noires, comme il avait très peu de rôles. C’est moins unifié que maintenant". Mais la comédienne assure que le changement n’est pas fini: "On est prêtes à tout faire péter !"

"Ce qu’on ne voit pas n’existe pas"
Mais pourquoi la question de la représentation est-elle si importante? "Parce que ce qu’on ne voit pas n’existe pas", répond Djia Mambu. Le cinéma, comme d’autres médias audiovisuels, peut donner l’illusion de représenter le réel. Les représentations communiquées peuvent alors nourrir les clichés et stéréotypes préexistants sur la population noire.

"Moi on m’a demandé plusieurs fois comment ça se fait que je n’ai pas l’accent! [...] Peut-être parce que la personne, l’image qu’elle a de la femme noire, elle a un accent d’une partie de l’Afrique prononcé", précise Djia Mambu.

Priscilla Adade, quant à elle, milite pour "qu’on arrête de dire un noir, une noire. Que cela soit aussi difficile de réduire un personnage à ça que ça l’est pour un personnage blanc".

Cet article a été écrit dans le cadre d'un stage au sein des Grenades-RTBF.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_femmes-noires-au-cinema-aller-au-dela-des-histoires-d-immigration-de-gangs-et-de-prostitution?id=10831901

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Comment s'assurer du consentement de l'autre ? , articles femmes hommes, respect

28 Mai 2021, 23:24pm

Publié par hugo

 Comment s'assurer du consentement de l'autre ?
Aucune vue•28 mai 2021

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"Le consentement, c'est pour éviter des choses qui vont avoir des conséquences hyper fortes pour les victimes." Comment être certain du consentement de l'autre ? Louise Delavier donne des pistes pour s'en assurer.

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Confinement et grossophobie : "Il y a eu beaucoup de violences envers les personnes grosses" ,

22 Mai 2021, 22:51pm

Publié par hugo

Confinement et grossophobie : "Il y a eu beaucoup de violences envers les personnes grosses"
Confinement et grossophobie : "Il y a eu beaucoup de violences envers les personnes grosses"
Confinement et grossophobie : "Il y a eu beaucoup de violences envers les personnes grosses" - © Juanmonino - Getty Images 
Camille Wernaers
 Publié le vendredi 21 mai 2021 à 12h01
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La grossophobie reste prégnante dans notre société, et entraine de nombreuses discriminations et conséquences pour les personnes grosses. La dernière personne a en avoir fait les frais publiquement est la chanteuse Louane, insultée après son passage dans la version française de l’émission The Voice. Avec l’été qui arrive, de nombreuses publicités et articles nous rappellent également que nous devons perdre des kilos avant que les beaux jour ne s’installent…

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Durant le confinement d’ailleurs, en pleine pandémie, on a vu fleurir les injonctions à ne surtout pas prendre du poids (et tout particulièrement dans les magazines féminins), les corps gros servant de repoussoirs, notamment dans des images qui ont abondamment circulé en ligne. 

►►► A lire aussi : Le rôle des femmes n'est pas de rester belles durant le confinement

On a fait de nos corps, des corps gros, quelque chose d’horrible, à éviter à tout prix

C’est de cette expérience qu’est née l’initiative Fat Friendly, créée par Pelphine, activiste grosse à l’origine de la page instagram Corps Cools, accompagnée de deux comparses, Sarah et Caroline : “Cela fait un petit temps maintenant que je milite contre la grossophobie, même dans l’ombre, avant la création de Corps Cools. J’avais vraiment envie de passer du virtuel au réel, de faire des choses concrètes, explique Pelphine.

“Le déclencheur, cela a été le premier confinement. Il y a eu beaucoup de violences envers les personnes grosses, avec cette peur que la population allait grossir. On a fait de nos corps, des corps gros, quelque chose d’horrible, à éviter à tout prix. Il y avait aussi des informations alarmantes qui circulaient, comme le fait que les personnes grosses mouraient plus du coronavirus, c’était très dur ça, ou encore que les hôpitaux devraient faire le tri entre les patients. C’était encore une fois des généralités concernant les gros·ses et leur santé. Toutes les personnes grosses n’étaient pas hospitalisées. Par contre, il y avait beaucoup plus de personnes précaires hospitalisées et parmi les personnes précaires, il y a de nombreuses personnes grosses. La précarité, pas uniquement le poids des gens, est une piste à prendre en compte.”

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Accessibilité
Dans ce climat, l’activiste s’intéresse à la question de l’accessibilité. ”J’en avais assez de faire de la pédagogie, ce que je fais sur ma page, surtout pour les personnes non-concernées tant elles nous ont envoyé de la violence pendant le confinement, raconte-t-elle. Je voulais faire quelque chose directement pour les personnes concernées.”  Fat Friendly est une association qui comporte plusieurs aspects : un annuaire et une cartographie des espaces accessibles et bienveillants pour les personnes grosses, ainsi que l’attribution d’un label d’accessibilité. Mais ce n’est pas tout. Les créatrices penchent sur une formation pour une juste prise en charge des personnes grosses dans le milieu médical. A plus long terme, la création d’une maison médicale autogérée par et pour les concerné·es est mentionnée. Un groupe de travail s’intéresse également à mener une étude sur la représentation des gros·ses à l’écran.

►►► A lire aussi : Le hashtag #grosse censuré sur Instagram: la grossophobie à l'heure des réseaux sociaux

“La question de l’accessibilité me trotte vraiment dans la tête. Pendant le confinement, on a vu beaucoup de gens dire qu’on vivait une grande expérience collective, souligne-t-elle. C’est très loin de la réalité selon moi. Les terrasses, les restaurants, les cinémas, qui semblaient manquer à tout le monde, sont en fait autant de lieux qui ne sont pas du tout accessibles à tout le monde, ce n’est accessible qu’aux plus privilégié·es, aux moins précaires. Et c’est pareil dans le milieu militant, combien d’activité sont accessibles aux personnes moins valides, à mobilité réduite ? Il y a une prise de conscience qui n’est pas encore là.”

“Les personnes grosses représentent environ 1/6e de la population. Pourtant l’espace public n’est jamais pensé pour nous et nos corps. Les sièges trop petits, leurs accoudoirs, les allées serrées, les tourniquets, les wc étroits, les escaliers, le mobilier inadapté nous excluent des cinémas, des restaurants, des transports en commun, des avions, des trains, des cafés, des magasins, des théâtres, des salles de sport, des salles d’attente, des cabinets médicaux, des hôpitaux… du monde. Plus on grossit, plus notre univers se rétrécit”, est-il écrit sur la page de crowdfunding de l’association.

Face à cela, de nombreuses personnes grosses témoignent éviter de sortir de chez elles. Elles témoignent donc être confinées toute l’année.


Représentations
Pelphine continue : “Moi, je me rappelle clairement ce que ça fait de détester mon corps, de détester ce que je suis, mon premier souvenir de ce sentiment remonte à mes 5 ans. Mon corps n’était représenté nulle part, ou alors dans des situations horribles, repoussantes.

C’est quelque chose qui est commun à de nombreuses personnes grosses. Il y a aussi la difficulté de se sentir légitime pour militer contre la grossophobie car la société renvoie beaucoup les gros·ses à leur responsabilité individuelle. Elles pensent que c’est de leur propre faute si elles n’arrivent pas à rentrer dans une chaise. Ces violences grossophobes sont intériorisées. J’ai lu une étude intéressante de la sociologue française Solenn Carof sur la représentation des personnes grosses et les conséquences de ce déni de reconnaissance. Quand on dit à une personne depuis toujours qu’elle ne devrait pas exister, cela laisse des marques très profonde dans sa construction.”

Même la définition de grossophobie est peu adaptée à la réalité, d’après l’activiste. “Quand on lit la définition, c’est “l'ensemble des attitudes et des comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses”. Mais ce n’est pas uniquement ça. Il y a de nombreuses couches à la grossophobie, ce n’est pas uniquement l’attitude du médecin qui te fait des remarques. Il y a aussi le fait que les études sur les effets secondaires des médicaments ne prennent pas en compte les corps gros, par exemple."

Quand on dit à une personne depuis toujours qu’elle ne devrait pas exister, cela laisse des marques très profonde dans sa construction

"Du coup, pour moi, la lutte contre la grossophobie, c'est comprendre à quelle point la discrimination est insidieuse et c’est lutter pour avoir les mêmes droits, les mêmes chances et la même bienveillance que les autres dans nos vies, mais c’est aussi lutter contre le validisme (c’est-à-dire les discriminations d’une société pensée uniquement pour les personnes valides, ndlr) et le capitalisme de la société qui ne considèrent que les corps productifs, ce qui crée une hiérarchisation entre les corps. Il y a une injonction à être en bonne santé pour être productif, et on considère tous les corps gros comme des corps malades”, précise-t-elle.

"Paternalisme médical"
C’est ce que la sociologue Solenn Carof nomme “le paternalisme médical” envers les personnes grosses. Les médecins vont par exemple avoir tendance à attribuer la cause de toutes sortes de maladies uniquement au poids des patient·es.

“C’est une autre question obsédante pour moi, reprend Pelphine. Je pense qu’une grande part des discriminations que nous vivons vient de cette pathologisation systématique de nos corps. Quand je milite contre la grossophobie, on me reproche souvent de faire la promotion des corps gros, sous-entendu des corps malades. On l’a bien vu avec cette pandémie, il y a plusieurs éléments déterminants dans un état de santé. Il n’y a pas que le poids ou l’IMC (l’indice de masse corporelle) des personnes. Se concentrer sur le poids ne suffit pas, notamment parce que cela ne dit rien de l’état mental de la personne. Ça ne dit pas non plus que les personnes grosses ont plus de mal à sociabiliser, à faire du sport car les machines ne sont pas adaptées, qu’elles ont un moins bon suivi médical, etc."

Plus on grossit, plus notre univers se rétrécit

"Ce n’est pas de la seule responsabilité individuelle. Il faudrait aussi dire qu’un corps gros n’est pas forcément malade. Il y a des chercheurs et des chercheuses qui le disent. Les préjugés sont tellement coriaces que des personnes grosses sont félicitées parce qu’elles perdent du poids alors qu’elles sont en dépression !”


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Pelphine explique également qu’être à l’intersection de plusieurs discriminations complexifie encore les choses : “Le marché du travail est compliqué pour les femmes, c’est encore pire pour les femmes grosses. L’espace public n’est pas simple pour les femmes, elles y vivent des violences, c’est pire si on est une femme grosse et racisée. Les femmes grosses sont aussi particulièrement mal informées sur la contraception et la pilule du lendemain, la contraception d’urgence, semble moins bien fonctionner sur nos corps”.

Autant d’enjeux à ne pas perdre de vue pour une société inclusive. Ou, comme l’indique le slogan de l’association Fat Friendly, “Pour une inclusivité radicale”.


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La STIB condamnée pour double discrimination : "Une longue péripétie semée d'embûches" , femmes, racisme

9 Mai 2021, 08:33am

Publié par hugo

La STIB condamnée pour double discrimination : "Une longue péripétie semée d'embûches"
La STIB condamnée pour double discriminations : "Une longue péripétie semée d'embûches"
La STIB condamnée pour double discriminations : "Une longue péripétie semée d'embûches" - © Belga
 
Camille Wernaers
 Publié le vendredi 07 mai 2021 à 11h14
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Le 3 mai, le tribunal du travail de Bruxelles a condamné la STIB pour discrimination fondée sur les convictions religieuses et sur le genre. La plaignante est une femme de confession musulmane qui se disait discriminée parce qu’elle portait le foulard.

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Elle a en effet candidaté deux fois à la STIB en 2015 et 2016 et sa candidature n’a jamais été retenue, malgré ses compétences souligne dans un communiqué Unia, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances. Les agences de recrutement lui font savoir que la STIB applique une politique de neutralité qui n’autorise aucun signe convictionnel et qu’elle devrait s’y conformer en retirant son foulard.

"Un risque de préjugé pour les femmes voilées"
Elle saisit alors Unia qui intente une action en cessation en 2019 devant le tribunal du travail de Bruxelles. La plaignante et la Ligue des Droits Humains se sont ensuite jointes à la procédure.

Dans son ordonnance du 3 mai 2021, le tribunal a finalement jugé que la plaignante a été victime d’une double discrimination : directe d’abord sur la base de sa religion, la STIB n’ayant pas été en mesure de prouver que le refus d’embauche n’était pas discriminatoire. Le tribunal ordonne également à la STIB de mettre fin à sa politique de "neutralité exclusive" dans son recrutement.

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“Le juge rappelle que les préférences discriminatoires des clients ne peuvent pas justifier la discrimination et qu’il n’existe pas de droit à ne pas être exposé à des convictions ou opinions. […] le juge rejette l’argument de paix sociale dans la mesure où une telle affirmation présente un risque de préjugé à l'égard des croyants portant un signe convictionnel en général et des femmes portant le voile islamique en particulier. Ces travailleurs seraient considérés, par la simple manifestation de leur religion, comme des éléments perturbateurs empêchant leurs collègues de vivre leur propre religion ou leur propre conviction en toute sérénité”, écrit Unia.

Discrimination basée sur le genre
Une discrimination indirecte, sur base du genre, est également reconnue. Toujours selon Unia, “[Le juge] se base entre autres sur des dossiers traités par Unia de 2017 à 2020 en matière d'interdiction de port de signes et de couvre-chef sur le lieu de travail. 95% d’entre eux concernent le foulard islamique et donc des femmes. Selon Unia, il s’agit d’une lecture intersectionnelle de la discrimination pratiquée par la STIB. Le juge tient compte de l’intersection des rapports de force et de discrimination dans lesquelles les femmes voilées se trouvent face à ce type d’interdiction”.

La STIB s’est défendue de toute discrimination. La direction de la STIB a indiqué le 6 mai qu’elle examinait l’opportunité ou non d’aller en appel du jugement. Le Centre d’Action Laïque (CAL) a réagi à cette ordonnance du tribunal du travail, en appelant le monde politique à adopter une législation qui protège la neutralité des agent·es de la fonction publique. "Le port de signes convictionnels n'est bon ni pour l'impartialité de l'État, ni pour les agents de la fonction publique", soutient le CAL qui "presse les responsables politiques de ne pas laisser détricoter cette neutralité par des négociations au cas par cas, et d'adopter au plus vite une législation garantissant sans équivoque la neutralité des agents de la fonction publique".

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La plaignante dans cette affaire était assistée par Me Ibrahim Akrouh et Me Hajar Lawrizy.  “Nous sommes contents de la qualité de l’ordonnance qui est claire et bien argumentée. Cette décision existe désormais dans l’arsenal juridique et pourrait faire jurisprudence”, explique Me Hajar Lawrizy. “À propos du principe de neutralité dans le secteur public, nous le reconnaissons bien entendu, mais nous contestons l’interprétation qu’en fait la STIB”, continue-t-elle.

La plaignante quant à elle est “très soulagée”, selon son avocate. “Il faut rappeler qu’elle est la victime et que cette action a été une longue péripétie semée d’embûches. Elle a subi cette discrimination deux fois, puis elle a dû livrer une bataille juridique qui a un coût financier mais aussi une charge mentale. Pour elle, il était très important que la discrimination basée sur le genre soit prise en considération”, ajoute Me Hajar Lawrizy.

Pour rappel, en 2015, l'interdiction des signes convictionnels au sein d’Actiris était également jugée discriminatoire, à la suite de la plainte de trois travailleuses.


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C'est mon affaire. Quels sont mes droits en cas de discrimination à l'embauche ? , emplois, racisme

30 Novembre 2020, 23:39pm

Publié par hugo

 C'est mon affaire. Quels sont mes droits en cas de discrimination à l'embauche ?
Une proposition de loi a été examinée cette semaine à l'Assemblée nationale pour interdire la glottophobie, la discrimination liée aux accents. Mais quels sont mes droits si je m'estime discriminé lors d'une embauche ? 


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Philippe Duport
franceinfo
Radio France
Mis à jour le 22/11/2020 | 10:14
publié le 22/11/2020 | 10:12

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\"La Société du paraître\" de Jean-François Amadieu est paru chez Odile Jacob"La Société du paraître" de Jean-François Amadieu est paru chez Odile Jacob (GETTY IMAGES / CSA IMAGES RF)
Jean-François Amadieu est sociologue, spécialiste des discriminations, auteur de La Société du paraître, chez Odile Jacob.

franceinfo : Quels sont les critères de discrimination à l'embauche qui sont expressément interdits la loi ?

Jean-François Amadieu : La France a beaucoup de motifs de discrimination qui sont listés dans la loi. Il y en a au moins 25. On va juste mentionner les principaux qui sont l’origine, le sexe, l’âge, le handicap, l'apparence physique, l’opinion politique et syndicale, le lieu de résidence, l’état de santé, la religion, la situation de famille, si on est marié, si on a des enfants, la grossesse bien sûr, l’orientation sexuelle aussi.

Mais est-ce que l’employeur a aussi le droit d’avoir des critères qui sont légitimes ?

Oui bien sûr, il peut recruter sur la base du diplôme, des compétences, des aptitudes, sur l’âge aussi, même si c’est très limité, mais par exemple pour des contrats aidés ou pour des personnes vraiment qui sont très proches de l’âge de la retraite.

Après le succès du \"Poids des apparences\", Jean-François Amadieu explore un nouveau volet de cet impérialisme du paraître dans nos sociétés.Après le succès du "Poids des apparences", Jean-François Amadieu explore un nouveau volet de cet impérialisme du paraître dans nos sociétés. (ODILE JACOB EDITIONS)
Et si je pense que j’ai été écarté sur la base d’un de ses critères interdits, quels sont mes recours ?

Ce qu’il faut faire, c’est aller sur le site du Défenseur des droits où vous trouverez toutes les précisions nécessaires. Et puis surtout le Défenseur des droits va pouvoir recueillir la réclamation que vous avez formulée, et c’est très important, parce qu’il va pouvoir instruire, interroger l’employeur, mener les enquêtes. Donc ça va être un concours important. Parallèlement on va, si on souhaite une sanction pénale, saisir le procureur de la République. On peut aller à la gendarmerie, à la police, pour porter plainte.

Qu’est-ce que je peux obtenir comme réparation ?

Il y a d’une part la condamnation pénale, c’est un délit, de la personne. Ce sont des peines qui ne se sont pas prononcées à ce niveau, mais qui sont des peines de plusieurs années de prison ou des amendes. En réalité, ça c’est un volet qui par lui-même ne conduira pas à de l’indemnisation financière significative. C’est via les prud’hommes que l'on peut obtenir une indemnisation. C’est surtout pertinent quand on est déjà salarié puisque là on peut obtenir une compensation du dommage qui a été causé.

Il n’y a pas de prescription, c’est une exception en matière de discrimination. Si on a été pénalisé pendant très longtemps dans sa vie professionnelle on pourra obtenir réparation, ce qui peut correspondre à des sommes importantes.

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Confinement : Elisabeth Moreno promet aux associations LGBT des hébergements d'urgence "à hauteur des besoins" , racisme,

3 Novembre 2020, 23:26pm

Publié par hugo

 Confinement : Elisabeth Moreno promet aux associations LGBT des hébergements d'urgence "à hauteur des besoins"
Pendant le premier confinement, des jeunes LGBT en rupture familiale avaient pu bénéficier de 1 364 nuitées d'hébergement financées par l'État.

Article rédigé par

franceinfo
Radio France
Publié le 02/11/2020 16:56
Mis à jour le 02/11/2020 16:56
 Temps de lecture : 1 min.
Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l'Égalité et la diversité, en juillet 2020. (FRED DUGIT / MAXPPP)
Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l'Égalité et la diversité, en juillet 2020. (FRED DUGIT / MAXPPP)
Elisabeth Moreno a promis lundi 2 novembre des hébergements d'urgence pour les jeunes LGBT (personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transexuelles), "à hauteur des besoins", a appris franceinfo auprès de l'entourage de la ministre. La ministre déléguée à l'Égalité et la diversité a fait cette annonce lors d'une réunion avec une dizaine d'associations LGBT dont SOS Homophobie, Stop homophobie, l'inter-LGBT, le Refuge et Flag. L'échange concernait les besoins pour le deuxième confinement qui débute.

>>> Plan contre la haine LGBT : 150 mesures pour renforcer les droits des lesbiennes, gays, bi et transgenres.

Pendant le premier confinement, des jeunes LGBT en rupture familiale avaient pu bénéficier de 1 364 nuitées d'hébergement, financées par la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) via l'association Le Refuge. Cette fois-ci, "s'il y a besoin de 2 000 ou 2 500 places il y en aura", souligne l'entourage d'Elisabeth Moreno.

Un soutien pour les lignes d'écoute
La ministre a par ailleurs indiqué que des places d'hébergement d'urgence spécifiques seraient réservées aux victimes de violences conjugales au sein des couples LGBT. Cette partie sera là aussi financée "à hauteur des besoins" par le ministère du Logement dans le cadre du financement des places d'hébergement pour les victimes de violences conjugales. Elisabeth Moreno a également promis aux association un soutien aux lignes d'écoute notamment via une campagne de communication pour les faire connaître aux jeunes et aux victimes de violences ou de LGBTphobies.

Les associations ont également alerté la ministre sur la situation des demandeurs d'asile et des personnes âgées LGBT, sur la continuité des parcours de transition pendant le confinement et sur la continuité des actions de prévention, indique l'entourage de la ministre.


https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement/confinement-elisabeth-moreno-promet-aux-associations-lgbt-des-hebergements-d-urgence-a-hauteur-des-besoins_4165689.html

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