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"Électrons libres", le documentaire qui célèbre les femmes scientifiques

18 Février 2024, 11:01am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Électrons libres", le documentaire qui célèbre les femmes scientifiques
Sarah Baatout. 
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29 janv. 2024 à 14:24 - mise à jour il y a 3 heures

Temps de lecture5 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades

La Trois
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Ce 18 février, la Trois, rediffuse le nouveau documentaire de la réalisatrice Safia Kessas : Électrons libres. Ce film met à l’honneur six brillantes scientifiques des quatre coins de l’Europe et questionne l’histoire des STIM sous le prisme du genre. Une pépite à ne pas rater !

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Vous le savez, au sein de l’équipe des Grenades, il nous tient à cœur de visibiliser les expertes des sciences, de la tech’ ou de l’ingénierie. Et ce pour déconstruire les stéréotypes et proposer des modèles d’identification, afin que chacun·e puisse trouver la voie qui lui corresponde.

Nous nous réjouissons donc de la sortie d’Électrons Libres, un documentaire de la Safia Kessas consacré à la place des femmes dans les STIM. Un film qui sous forme de portraits croisés se révèle une véritable source d’inspiration et de matière à penser.

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Raconter les chemins et les obstacles
Sarah Baatout, Monica Gori, Tiziana Bräuer, Ieva Plikusiené, Doris Schlaffer et Anne-Marie Imafidon sont chercheuses, mathématiciennes, pros de la tech ou ingénieures. Chacune dans leur pays, elles mènent de brillantes carrières et sont reconnues à l’international pour leurs travaux.

Mais derrière les success stories, quels sont leurs chemins ? En tant que femmes dans le secteur des STIM qui reste encore trop masculin, ont-elles eu à surmonter des obstacles spécifiques à leur genre ? Comment sont-elles arrivées à prendre la place qui leur revenait ? Quelles ont été leurs modèles et quelle est leur vision de l’avenir quant à l’accessibilité de leur secteur aux jeunes filles de demain ?

C’est à ces questions, et à bien d’autres, que tente de répondre le documentaire Électrons libres réalisé par la RTBF en collaboration avec plusieurs chaines de service public européennes. "Documenter les femmes dans les STIM c’est une manière de parler des inégalités de façon plus globale. À travers ce sujet, on traite de questions sociétales, d’éducation, d’économie, d’emploi, de bien-être… Les enjeux sont multiples et concernent tout le monde" souligne Safia Kessas.

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Une histoire collective
En arrière-plan du récit des parcours et vécus de ces femmes, à travers la voix off et une narration léchée, la réalisatrice revient sur les causes systémiques des écarts de genre dans les sciences. Et ce en évoquant notamment l’éducation genrée source de stéréotypes intériorisés ou encore la charge domestique qui continue d’empiéter sur la carrière des femmes. Aussi le film revient sur différentes études et théories comme l’effet Mathilda, le syndrome d’imposteur, l’effet Solo, …

"Il m’importait de mettre en lumière les mécanismes qui ont été identifiés et objectivés tout en revenant sur leur ancrage historique. Par exemple, concernant l’effet Matilda qui consiste à la minimisation de la contribution des femmes à la recherche scientifique ; sa théoricienne Margaret W. Rossiter le fait remonter au Moyen-Âge en l’illustrant par la médecin Trotula de Salerne, autrice de l’ouvrage le Soin des maladies des femmes, dont les travaux ont été attribués à des hommes… C’est essentiel de souligner à quel point ces phénomènes sont ancrés dans notre histoire", souligne la réalisatrice.

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Une science au plus près de la société
Pour faire bouger les lignes, le film pointe notamment l’intérêt de créer des équipes diversifiées et inclusives afin de réduire les biais et coller au plus près aux besoins de la société. Sans vous spoiler le documentaire, on vous raconte quelques mots sur les profils des six scientifiques.

Les stéréotypes se sont perpétués dans l’histoire et ont renforcé les inégalités, mais raconter les histoires autrement peut changer les imaginaires

Sarah Baatout est cheffe de l’unité de radiobiologie au centre des études nucléaires à Mol, ici en Belgique. Depuis plus de 20 ans, dans son laboratoire, elle contribue à la recherche d’une médecine personnalisée tant pour les patient·es que pour les astronautes. Elle pointe entre autres l’angle mort de la médecine concernant les tests des médicaments qui ont trop longtemps été réalisés sur des hommes blancs principalement.

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Monica Gori, elle, est chercheuse à l’Institut italien de technologie de Gênes. Elle tient une place unique dans le développement des technologies du handicap pour les enfants.

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Quant à Tiziana Bräuer, elle étudie l’effet des traînées de condensation sur le climat au Centre aérospatial allemand. Pour elle, le progrès technologique se révèle un moyen clé de trouver des solutions aux enjeux de notre temps.

Monica Gori.
Monica Gori. © Tous droits réservés
Des réseaux pour gagner en force et en sororité
Dans une logique sororale, ce documentaire raconte la force du réseau et de la mise en collectif. Les scientifiques présentées s’organisent pour faire progresser d’autres femmes. Ieva Plikusiené conçoit et développe des biocapteurs optiques qui peuvent être utilisés pour détecter divers matériaux biologiquement actifs. Cette chimiste est présidente de la Jeune Académie de l’Académie des Sciences de Lituanie et a été récompensée par le prix international L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science.

Doris Schlaffer est responsable de site dans une société informatique à Vienne, en Autriche. Puisque lorsqu’elle a commencé sa carrière, elle s’est retrouvée à travailler avec une majorité d’hommes, elle a décidé de créer The New IT Girls, un réseau de femmes occupant différents postes dans le secteur des technologies de l’information.

Enfin, Anne-Marie Imafidon, informaticienne de premier plan, PDG, autrice, entrepreneuse et actrice du changement se mobilise particulièrement pour la représentation dans les STIM. À travers l’énergie qu’elle déploie, elle œuvre à élargir l’accès des femmes, des filles et des personnes non binaires au secteur afin que chacun·e puisse participer pleinement à la révolution technologique.

Anne-Marie Imafidon.
Anne-Marie Imafidon. © Tous droits réservés
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Des rôle models inspirantes
Ensemble, ces six scientifiques forment une histoire chorale. Définitivement, Électrons libres participe à renverser la tendance en proposant des rôle modèles inspirantes. "Ce film s’adresse notamment aux jeunes. À travers la narration, on a cherché à créer un processus d’identification. Les stéréotypes se sont perpétués dans l’histoire et ont renforcé les inégalités, mais raconter les histoires autrement peut changer les imaginaires. C’est important ! Le message c’est : on n’est pas seules", conclut Safia Kessas.

Le film a été projeté en avant-première dans le cadre de la Journée mondiale des Femmes et Filles de Science le 8 février 2024 au Théâtre National. Ne ratez pas sa diffusion sur la Trois ce 18 février.

Sciences et tech : elles prennent leur place : à la rencontre de Célia Sapart, 40 ans, climatologue – Un podcast Les Grenades

Sciences et tech : elles prennent leur place - A la rencontre de Célia Sapart, 40 ans, climatologue
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À Lyon, une soignante agressée après avoir dénoncé le harcèlement sexuel dans son service

29 Janvier 2024, 06:31am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 discrimination-droit-des-femmes-inégalités-sexisme-hôpital
SOCIÉTÉ
À Lyon, une soignante agressée après avoir dénoncé le harcèlement sexuel dans son service
Charlotte Arce
 Publié le 24 janvier 2024 à 14h14
  8
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Selon « Le Parisien », l’agente qui avait dénoncé à ses supérieurs un questionnaire sur les préférences sexuelles des soignants travaillant au service de réanimation de l’hôpital lyonnais Édouard-Herriot a été agressée par ses collègues avec un sexe masculin en plâtre. 
« Une petite blague » selon les auteurs, une agression sexuelle selon la loi. Le 19 janvier dernier, l’antenne régionale de BFMTV révélait la circulation, au sein du service de réanimation de l’hôpital lyonnais Édouard-Herriot, d’un questionnaire portant sur les pratiques sexuelles des soignants. 

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Diffusé depuis le mois de décembre, il posait des questions tendancieuses relevant de la vie privée et pouvant s’apparenter, dans le cadre professionnel, à du harcèlement sexuel. Le questionnaire, également affiché dans certaines salles de garde, posait des questions telles que : « Pratiquez-vous la fellation, le cunnilingus, le sadomasochisme ou encore aimez-vous recevoir un doigt dans l’anus ».

À lire aussi : 82 % des femmes médecins à l’hôpital se sont déjà senties discriminées dans leur parcours à cause de leur genre

Une alerte déposée pour « danger grave et imminent »
De quoi mettre profondément mal à l’aise certain·e·s. salarié·e·s. L’une d’elles avait d’ailleurs rapporté les faits à la direction des Hospices Civils de Lyon (CVL) via le syndicat FA-FPH (Fédération Autonome de la Fonction Publique Hospitalière).

En vidéo Les freins au dépistage du cancer du sein #shorts

Cette agente, dont l’identité a été rapportée à ses collègues, fait aujourd’hui l’objet d’un harcèlement intense de la part de l’auteur du questionnaire et par ses collègues. Selon Le Parisien, l’agente de la fonction publique hospitalière aurait été « insultée sur les réseaux sociaux et agressée le 23 décembre à sa prise de poste par un objet sexuel, en plâtre, représentant un sexe masculin (signé de la main de plusieurs salariés du service) », qui cite le FA-FPH. Suite à cette agression et à « ce choc psychologique », elle aurait été admise aux urgences et « a été mise en arrêt de travail ». 

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Dans la foulée, le syndicat a déposé « une alerte danger grave et imminent », dans laquelle il réclame la tenue d’une instance extraordinaire « au vu des conditions de travail dégradées dans le service ». La direction n’a pas approuvé cette demande même si elle dit prendre la situation très au sérieux. La salariée agressée, toujours en arrêt, se dit « dévastée et angoisse à l’idée de reprendre le travail ». 

Des comportements inacceptables au nom de « l’esprit carabin »
Ce n’est pas la première fois que les hôpitaux publics sont sous le coup d’accusation de harcèlement sexuel. En 2015, une fresque située dans une salle de pause des internes à l’hôpital de Clermont-Ferrand, et mimant un viol collectif entre super-héros, avait suscité une vive polémique, avant d’être effacée.

En janvier dernier, une note ministérielle avait acté la suppression des fresques à caractère pornographique ou sexiste dans les salles de garde, et auxquels de nombreux soignants sont attachés au nom de « l’esprit carabin »… Souvent au mépris du bien-être et de la sécurité des femmes qui gonflent leurs rangs.

En 2017, une étude de l’intersyndicale nationale des internes en médecine (Isni) avait ainsi démontré que 6 internes femmes sur 10 vivaient quotidiennement des situations de sexisme ordinaire dans le cadre de leur travail. 8,7 % ont été victimes de harcèlement sexuel.

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Comment faire face aux inégalités de genre sur le marché de l’emploi ?

27 Septembre 2023, 07:41am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Comment faire face aux inégalités de genre sur le marché de l’emploi ?

© Tous droits réservés

hier à 18:14

5 min
Par Sarah Duchêne pour Les Grenades
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La troisième conférence annuelle sur l’emploi en Belgique s’est tenue à Bruxelles, ce jeudi 21 septembre. Le thème central était la participation des femmes au marché du travail. L’occasion de rappeler les inégalités de genre qui existent encore dans l’emploi, mais aussi de formuler des pistes de solution.

Différents acteurs comme la Commission européenne, le Conseil supérieur de l’Emploi ou l’Organisation internationale du travail (OIT), mais aussi l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes étaient rassemblés afin de discuter autour d’une thématique : la participation des femmes au marché du travail.

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C’est un fait : les femmes participent davantage au marché de l’emploi qu’il y a 30 ans. L’écart de participation s’est réduit, et est passé de 24 points dans les années 1990 à 8 points en 2021.

Une bonne nouvelle qui cache des inégalités : même si elles sont plus présentes, ces chiffres ne pointent pas les réalités du temps partiel, de l’écart salarial, des violences que subissent les femmes sur leur lieu de travail ou encore des secteurs qui demeurent très genrés.

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Un écart salarial toujours présent
Dans l’Union européenne, les femmes gagnent toujours 13% de moins que leurs homologues masculins. Pourtant, comme l’a rappelé Karen Vandekerckhove, responsable de l’unité Egalité des genres de la Commission européenne, des études démontrent que le PIB d’un pays augmente de 0,1% à chaque réduction de 1% de l’écart salarial. Réduire ce décalage bénéficie donc à l’économie du pays.

Et si la Belgique se situe en dessous de la moyenne européenne, il existe toujours une différence d’environ 5%, tandis qu’au Luxembourg, elle est proche de 0, a observé Karen Vandekerckhove.

Côté politique, Pierre-Yves Dermagne, ministre de l’Emploi et du Travail et Marie-Colline Leroy, secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances et des genres, ont appuyé leur volonté de transposer la directive européenne sur la transparence des rémunérations. Celle-ci vise à améliorer la compréhension des travailleurs et travailleuses de leur rémunération et de mieux en comprendre les critères, tant dans la phase d’embauche que dans la phase d’emploi. Elle permettrait également aux entreprises de se questionner si des différences de salaires sont observées pour un même travail.

Alors que la Belgique s’apprête à prendre la présidence de l’Union européenne en janvier 2024 pour un semestre, le ministre de l’Emploi a rappelé la nécessité de "faire figure d’exemple".

Marie-Colline Leroy, secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances et des genres, a également plaidé pour une transposition de la directive européenne sur les quotas en entreprises. En effet, si la Belgique fait partie des bons élèves grâce à sa loi quota qui stipule qu’un tiers des membres des conseils d’administration des entreprises concernées soient des femmes, les comités de direction ne suivent pas. "En 2020, sur les 113 entreprises soumises à la loi quota, seules 6 avaient une femme à la tête de leur conseil de direction", a rappelé Marie-Colline Leroy.

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Des concessions familiales genrées
En Belgique, 40% des femmes font des ajustements concrets pour leur famille, contre 21% d’hommes, a pointé la secrétaire d’Etat. Ce facteur peut se traduire par l’écart du temps : 80% des temps partiels sont occupés par des femmes. 40% des femmes salariées travaillent à temps partiel, contre 12% d’hommes, selon l’Institut pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes.

Cette inégalité des temps partiels entraîne des conséquences sur les pensions : en Belgique, on constate un écart de plus de 25% entre les pensions des femmes et des hommes.

Le Conseil Egalité des chances entre les hommes et les femmes, qui a enquêté de manière qualitative sur les discriminations liées au temps partiel, révèle que la majorité des femmes travaillent à temps partiel de manière involontaire. "Ce qu’on dit très peu, c’est qu’il n’y a que 10% des femmes qui disent qu’elles veulent travailler à temps partiel", explique Dominique De Vos, présidente de la commission Sécurité sociale du Conseil. Dans certains secteurs comme le nettoyage, la vente ou les maisons de repos et de soins, dans lesquels les femmes sont majoritaires, les temps partiels sont favorisés en raison de la pénibilité de l’emploi, et des horaires qui ne permettent pas un temps plein.

Pour la Commission européenne, il est urgent d’assurer un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée : en 2021, une enquête d’Eurostat a démontré que près de 25% des femmes âgées de 15 à 49 ans qui n’étaient pas actives sur le marché du travail l’étaient parce qu’elles s’occupent d’enfants ou d’adultes dépendants. Pour les hommes, le chiffre s’élève à 10%. Si en Belgique le droit au congé parental ne peut pas être cédé d’un parent à l’autre, Karen Vandekerckhove insiste sur la nécessité d’avoir des solutions de garde d’enfants abordables, accessibles et de qualité.

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La Belgique a connu pourtant ces derniers mois une série de fermetures de crèches non-subventionnées. Près de 2000 enfants ont perdu leur place en l’espace de 3 ans, selon la Fédération des milieux d’accueil et de la petite enfance.

En cause : la crise du COVID, la crise de l’énergie et l’augmentation des coûts des denrées alimentaires.

Les recommandations du secteur social femme
Les organisations patronales FEB, Unizo, UCM, Boerenbond et Unisoc ont clôturé la conférence par une série de recommandations afin d’améliorer le taux d’emploi des femmes. L’un des enjeux majeurs formulés est l’encouragement des filles à se tourner vers de métiers stéréotypés masculins, avant même l’entrée dans le monde professionnel. Les secteurs des sciences, des technologies, de l’ingénierie ou des mathématiques manquent encore cruellement de femmes.

À l’inverse, il est aussi primordial d’encourager les garçons à se tourner vers des métiers connotés féminins comme le secteur du care, ont rappelé les fédérations.

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Pour autant, elles ont tenu à apporter un regard critique sur les ambitions présentées lors de la conférence. "L’accent mis sur la participation des femmes au marché du travail pourrait et devrait être amélioré, mais cela ne suffira pas pour atteindre le taux d’emploi indispensable de 80% d’ici à 2030", ont-elles fait savoir.

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Il faudrait, selon les fédérations patronales, élargir la réflexion à l’ensemble de la carrière, à l’activation de l’ensemble du potentiel de main-d’œuvre et aux défis du marché du travail en tenant compte des évolutions au niveau de l’économie et de la société.

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Inégalités économiques : témoignages de cette autre violence faite aux femmes

11 Mars 2023, 16:23pm

Publié par hugo

 Inégalités économiques : témoignages de cette autre violence faite aux femmes
Par la transmission du patrimoine, l’attribution des allocations sociales, la conjugalisation de l’impôt, l’inégalité financière se perpétue et se creuse, même en 2022. Pour en témoigner, voici plusieurs récits de vie qui illustrent ces inégalités économiques systématiques, aux conséquences parfois dramatiques.

Publié le
Mercredi 8 mars 2023
Kareen Janselme

Jean-Pierre Amet
Quelques retards de loyers, la cantine des enfants qu’on ne paie plus, les frais d’hôpitaux qui attendront… et la spirale de l’endettement commence. Au Crédit municipal de Paris (CMP), le public demandant des prêts sur gages est constitué à 80 % de femmes. En dernier recours, c’est là que l’on dépose ses objets précieux, ses bijoux de famille, en attendant de les reprendre quand on aura quelques liquidités. Ou pas.

« Depuis quinze ans, le Crédit municipal de Paris a aussi créé un service d’accompagnement budgétaire, labellisé par l’État Point Conseil Budget depuis 2016, dans le cadre du plan pauvreté », précise Nadia Chekkouri, du CMP.

Quatre mille personnes sont aujourd’hui accompagnées par ce dispositif, en majorité des femmes. « Elles sont en situation de vulnérabilité après un accident de vie, reprend la directrice adjointe du service d’accompagnement budgétaire. Elles ne connaissent pas toujours leurs droits, n’ont pas la visibilité nécessaire sur les aides auxquelles elles pourraient prétendre, ni sur les solutions à mettre en place. Car, culturellement, en France, on ne parle pas d’argent. »

Un salaire toujours inférieur de 22% et une pension de droit direct de 40%
Le tabou est particulièrement ancré chez les femmes et à propos des femmes. En 2022, elles constituent la moitié de la population qui travaille (48,9 % en 2021, selon l'Insee)… mais elles perçoivent toujours un salaire inférieur de 22 % à celui des hommes, et une pension de droit direct de - 40 %. Depuis 1965, date à laquelle les femmes ont enfin pu ouvrir un compte bancaire à leur propre nom, le cadre normatif pour l’égalité s’est grandement étoffé.

Mais, comme le concluent les chercheuses Céline Bessière et Sibylle Gollac dans le Genre du capital : « Ce que montre notre travail, c’est combien la norme égalitaire, devenue mythe de l’égalité “déjà là”, produit de l’inégalité économique en pratique. » Pour résumer, il existe bien des lois, mais la culture sexiste a imprégné la société à tous les niveaux au sein du foyer, chez les professionnels du droit – qu’ils interviennent dans des litiges salariaux comme patrimoniaux –, voire chez les femmes elles-mêmes qui ne s’estiment pas légitimes à parler d’argent.

En France, les écarts de richesse entre femmes et hommes sont passés de 9 % à 15 % entre 2009 et 2015.
Nous vous conseillons :
Inégalités de patrimoine : pour les femmes, la nécessité de parler cash
La mort précoce du compagnon, une séparation, un handicap, un accident de travail, des violences dans le couple, la volonté d’indépendance ne pèsent pas le même poids financier selon les genres.

Pour en témoigner, voici plusieurs récits de vie qui illustrent ces inégalités économiques systématiques, aux conséquences parfois dramatiques. Ces parcours sont bien réels mais l’anonymat a été préservé, pour pouvoir évoquer des situations qu’on cache le plus souvent.

Sophia : une solidarité des dettes par défaut
Sophia a 42 ans. Elle a dû solliciter le prêt sur gage du Crédit municipal de Paris après une séparation. Avec son ex-compagnon, ils avaient décidé d’acheter leur logement principal. Monsieur était par ailleurs grevé de dettes. Sous son emprise, tous deux ont contracté huit crédits à la consommation.

L’assistante maternelle se retrouve seule face à des échéances à payer, solidaire des dettes de l’appartement, auxquelles s’ajoutent les crédits. Madame a tenu à « tout assumer (elle)-même », même si la situation post-Covid lui a fait perdre une bonne partie de ses revenus.

« Parce que les femmes ont accès au marché du travail et sont censées faire carrière, constatent les sociologues Céline Bessière et Sibylle Gollac, elles apparaissent moins légitimes à demander des compensations financières au moment des séparations. Pourtant, avant comme après les ruptures, elles continuent à prendre en charge l’essentiel des tâches domestiques, notamment parentales, au détriment de leur carrière et au bénéfice de celle de leur ex-conjoint. »

Comme Sophia, de nombreuses femmes ont aussi du mal à accepter de se faire aider et n’ont pas été formées à tenir un budget, à prioriser leurs dépenses, à renégocier des traites. Ni à évaluer les charges domestiques qu’elles ont effectuées gratuitement.

RSA ou pension alimentaire, Isabelle doit choisir
Isabelle, 57 ans, a divorcé après avoir subi des violences conjugales. Son mari, cadre supérieur, gagnait très bien sa vie. Investissant pendant le mariage, il a constitué un gros patrimoine, qui l’a rendu imposable à l’ISF. Lors du divorce, Isabelle a négocié pied à pied les modalités de garde, craignant pour ses deux enfants. Elle a aussi tenu à obtenir une pension alimentaire décente.

Face à un époux assuré financièrement, accompagné par de bons et chers avocats, elle n’a pas pensé à se battre aussi âprement pour répartir équitablement le patrimoine acquis pendant le mariage. Quand elle payait les courses, lui investissait et maîtrisait l’étendue de leurs ressources.

Les violences subies ont eu des conséquences sur la santé d’Isabelle. Son activité professionnelle en a pâti. Son autoentreprise a périclité. Elle a pu un temps percevoir le RSA, mais l’octroi de la pension alimentaire lui a fait perdre ce droit. Une déclaration de surendettement et un accompagnement sont en cours.


Voir aussi :
Violences conjugales : le calvaire des femmes âgées
Les mères isolées bénéficiaires du RSA sont particulièrement fragiles, accédant rarement à un mode de garde en raison du coût et des horaires parfois incompatibles avec un emploi. « Des aides à la garde d’enfant sont possibles via le dispositif RSA, mais conditionnées à une reprise d’emploi-formation, souligne Anna Matteoli, directrice du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles du Bas-Rhin (CIDFF67). Or les démarches emploi nécessitent aussi de la disponibilité et des moyens. Une ingénieure informatique a tout récemment été obligée de différer l’achat d’un ordinateur indispensable à sa recherche d’emploi et au maintien de ses compétences via les formations en ligne. Elle a préféré profiter de la période des soldes pour acheter des habits à ses enfants. Sa recherche d’emploi s’en trouve donc freinée et retardée, malgré sa volonté de se former et trouver un emploi rapidement. »


Emprise et dépendance administrative pour Lila
Lila s’est fait régulariser pour motif familial, après avoir fait appel à une avocate. Dès l’obtention de son titre de séjour, elle a obtenu un travail dans le nettoyage, puis une formation professionnelle en alternance. Mais le compagnon de Lila la harcèle psychologiquement. Inquiète, elle souhaiterait s’en séparer. Or, son titre de séjour n’est valable que quelques mois et son compagnon menace régulièrement de « la renvoyer au pays » si elle le quitte. Sa dépendance administrative l’expose à l’emprise de son compagnon, voire à sa violence.

L’Observatoire économique des femmes, soutenu par la Fondation des femmes, a révélé comment cette dépendance économique pouvait s’étendre au sein des couples à travers l’attribution de prestations sociales et de minima sociaux individuels. Ceux-ci sont versés en fonction des revenus de l’ensemble du foyer. « Si vous avez de très faibles revenus mais que votre conjoint gagne bien sa vie, l’État part du principe que la solidarité conjugale s’applique : vous pouvez ne pas être aidé.e car votre partenaire peut vous prendre en charge. Cela crée une dynamique de dépendance femmes-hommes, étant donné que les femmes sont celles qui gagnent le moins dans les trois quarts des couples », relate la dernière note de l’Observatoire.


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La conjugalisation de l’impôt et un taux unique personnalisé proposé par défaut favorisent encore le plus haut revenu du couple, majoritairement gagné par un homme. Une injustice contre laquelle la députée (Renaissance) Marie-Pierre Rixain veut déposer, ce 8 mars, une proposition de loi pour faire du taux individualisé de l’impôt la règle par défaut. Mais, à quand des aides et prestations sociales qui ne prendraient pas en compte les revenus de l’ensemble du foyer ? Et pourquoi faut-il avoir été mariée pour percevoir une pension de réversion, contrairement à d’autres pays européens ? En vingt ans, les inégalités de patrimoine entre hommes et femmes ont quasi doublé. Pour promouvoir une indépendance économique réelle, la société doit prendre en compte son évolution, afin de lutter contre la dépossession des femmes.

À l'école, si les premiers de corvée s'arrête, tout s'arrête


MARGOT BERNARD
Rosie, rédactrice en chef d'un jour
 Je suis animatrice lecture dans une école primaire. Dans le cadre du périscolaire, dans mon école, il y a surtout des femmes : sept animatrices sur neuf, six femmes agents d’entretien et de restauration scolaire sur six… Plus de la moitié d’entre elles touchent un salaire inférieur à 1 000 euros. Avec un emploi du temps à trou, malgré l’amplitude des journées. Elles n’auront pas le droit à une retraite à taux plein. C’est pourtant grâce à elles que les familles peuvent déposer leurs enfants à l’école. Ces premières de corvée… si elles s’arrêtent, l’école ferme ! L’une d’entre elles touchait la prime à l’emploi (300 euros). Elle a voulu honnêtement signaler son concubinage. On lui a retiré la prime. Elle se retrouve en dépendance financière vis-à-vis de son compagnon. L’implication des hommes dans la famille progresse trop lentement. C’est encore, la plupart du temps, les femmes qui ont la charge mentale du foyer. L’égalité professionnelle entre femmes et hommes est le seul moyen pour accéder à l’indépendance économique. Cela passe par l’égalité des salaires (si les salaires permettent de vivre décemment) et l’égalité des congés maternité. Lorsqu’un homme pourra décaler ou s’absenter d’une réunion de travail pour cause d’enfant malade, nous aurons avancé.


https://www.humanite.fr/societe/egalite-hommes-femmes/inegalites-economiques-temoignages-de-cette-autre-violence-faite-aux-femmes-785481

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Safia Kessas sur la place des femmes dans la technologie : "En tant que média, on a la responsabilité de mettre ce genre de profils en avant"

10 Mars 2023, 03:58am

Publié par hugo

 Safia Kessas sur la place des femmes dans la technologie : "En tant que média, on a la responsabilité de mettre ce genre de profils en avant"

© Olivia Droeshaut

08 mars 2023 à 08:00 - mise à jour 08 mars 2023 à 09:47

Temps de lecture
4 min
Par Elise Vander Goten
Droits des femmes

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Àl’occasion de la journée internationale des droits des femmes, découvrez sur La Une "Casser les codes", un documentaire réalisé par Safia Kessas sur la place des femmes dans le secteur de la technologie.

Alors même que la technologie est de plus en plus prégnante dans nos vies, seulement 14 pourcents des postes dans ce secteur sont occupés par des femmes. À travers le documentaire "Casser les codes", Safia Kessas nous explique quelles sont les causes de cette disparité et pourquoi c’est important d’y remédier.

Plusieurs facteurs discriminants
À la suite des différents entretiens qu’elle a pu avoir avec des femmes ayant fait carrière dans le secteur de la technologie, Safia Kessas a identifié plusieurs types d’obstacles qui avaient pu se dresser sur la route des intervenantes.

À la racine du problème, on trouve les stéréotypes de genre, reposant sur la croyance présente dans l’inconscient collectif que les femmes auraient des compétences davantage tournées vers le care, c’est-à-dire le soin à la personne. "Ces stéréotypes vont faire qu’on ne va pas soi-même se projeter en tant que femme dans ces métiers-là, ou qu’un employeur potentiel ne va pas forcément se tourner vers une femme pour ce genre de postes" explique la réalisatrice.

De même, l’école influence énormément les choix d’orientation. Si les garçons se tournent davantage vers des filières scientifiques, c’est parce qu’ils sont encouragés dès leur plus jeune âge à le faire, ce qui n’est pas forcément le cas des petites filles.

À cela s’ajoute la difficulté pour une femme de concilier vie privée et vie professionnelle. À l’heure actuelle, les femmes continuent en effet d’assurer 80 pourcents des tâches ménagères. De plus, les charges de famille reposant principalement sur les épaules des femmes, il peut arriver que les horaires soient incompatibles, comme dans d’autres secteurs, avec le fait de déposer et d’aller rechercher ses enfants à l’école. Cette réalité structurelle n’est pas toujours prise en compte par les entreprises et engendre parfois une fuite des talents.

Certaines font également la douloureuse expérience du sexisme sur leur lieu de travail. Loin d’être anodines, les remarques misogynes dont elles sont la cible installent alors au sein de l’entreprise un climat hostile vis-à-vis de ces femmes, parfois même contraintes de démissionner pour ne plus avoir à les subir.

Un enjeu essentiel pour une société plus inclusive
S’il est si important que les femmes se fassent une place dans le secteur des technologies, c’est parce que ces dernières prennent de plus en plus de place dans nos vies et qu’elles pourraient, d’ici quelques années, remplacer des métiers souvent occupés par des femmes (caissières, secrétaires, etc.). L’avènement des nouvelles technologies pourrait donc précariser davantage les femmes si la situation n’évolue pas.

Au-delà de ça, intégrer les femmes à ce marché présenterait bien des avantages, relatifs à l’inclusivité et à la qualité des produits digitaux développés. "Au plus une équipe est diversifiée en termes de genres et d’origines, au plus les produits seront efficaces, visionnaires et adaptés. La technologie est partout aujourd’hui dans nos vies, donc on ne peut pas imaginer une société qui serait pensée uniquement par une certaine catégorie de la population et qui au final en exclurait une autre partie" défend ainsi Safia Kessas.

Pour illustrer son propos, elle mentionne notamment les assistants vocaux, incapables pour la majorité d’entre eux de répondre à la question "où puis-je acheter des tampons ou des serviettes périodiques ?", ainsi que l’application santé d’Apple, qui au départ ne prenait pas en considération les menstruations des femmes.

"Souvent, quand une nouvelle application émerge sur les marchés, il arrive qu’elle ne soit pas suffisamment inclusive et qu’on n’ait pas pensé à la question des femmes et des minorités" déplore-t-elle avant de conclure "c’est important pour l’ensemble de la société de s’accaparer cet enjeu de la place des femmes dans la technologie, car tout le monde va y gagner".

Des solutions pour faire bouger les lignes
Loin de s’arrêter au triste constat des inégalités de genre encore présentes dans le monde digital, Safia Kessas souhaite avant tout mettre en évidence à travers ce documentaire les solutions qui permettraient d’instiller un changement effectif dans la société.

Elle insiste ainsi sur l’importance de mettre davantage en avant des role models, qui susciteront chez les jeunes filles de nouvelles vocations. "En tant que média, on a la responsabilité de mettre ce genre de profils en avant" déclare-t-elle. C’est d’ailleurs l’objectif principal de "Casser les codes", puisque "c’est un film qui s’adresse aux femmes de façon générale, et à celles qui n’envisageaient pas ce type de carrière, pour bien montrer que ce sont des métiers qui sont accessibles et qui sont à la portée de toutes en réalité".

Une autre solution envisagée serait de sensibiliser les entreprises aux questions d’inclusivité. À cet égard, certaines mettent déjà des actions en place, "soit avec du mentorat, ou en tenant compte de certains horaires ou en faisant attention à l’équilibre vie privée/vie professionnelle, par exemple, en évitant de mettre des choses trop importantes le mercredi après-midi".

Si la route est encore longue pour atteindre l’égalité, de nombreuses initiatives peuvent donc être prises pour faire reculer les barrières qui dissuadent les femmes d’emprunter ce type de carrière.

"Casser les codes", à voir ce mercredi 8 mars à 23h10 sur La Une et disponible pendant 30 jours sur Auvio.


https://www.rtbf.be/article/safia-kessas-sur-la-place-des-femmes-dans-la-technologie-en-tant-que-media-on-a-la-responsabilite-de-mettre-ce-genre-de-profils-en-avant-11161482

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Nani Jansen Reventlow, pour une justice systémique

23 Novembre 2022, 21:09pm

Publié par hugo

 LES GRENADES

Nani Jansen Reventlow, pour une justice systémique

© Tetsuro Miyazaki

hier à 14:08

Temps de lecture
6 min
Par Esmeralda de Belgique, une chronique pour Les Grenade
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Nani Jansen Reventlow
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Alors que la crise écologique s’intensifie et que la dernière Conférence du climat en Égypte, la COP27, s’est une nouvelle fois achevée sans véritables mesures concrètes pour l’affronter, de nouvelles formes d’actions émergent un peu partout dans le monde.

Certaines radicales tentent d’attirer l’attention en attaquant des œuvres d’art (sans les détruire). Il s’agit de gestes symboliques visant un impact médiatique. D’autres utilisent la loi avec des procès "climatiques". Plus de 2000 litiges sont actuellement devant les tribunaux dont la majorité aux États-Unis. Les plaignant·es – souvent de jeunes militant·es – y dénoncent l’inaction des gouvernements de même que "l’éco-blanchiment" pratiqué par des entreprises.

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Mais il est de plus en apparent que nous ne pourrons résoudre la crise climatique et la perte de biodiversité qui menacent notre survie sur terre sans adresser en même temps la crise sociale et l’inégalité au sein de notre société.

"Ce que nous n’avons toujours pas compris et qu’il est essentiel de comprendre, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de réchauffement climatique, mais de réchauffement climatique dans un monde inégal et injuste", a déclaré Thiagarajan Jayaraman, un universitaire indien expert en politique du climat et de l’environnement. "Sans égalité et équité, autrement dit sans paix et sécurité, on ne peut pas efficacement lutter contre le changement climatique."

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Sur tous les fronts
Un constat partagé par Nani Jansen Reventlow, fondatrice de l’organisation Systemic Justice qui souligne l’intersection entre les différentes discriminations et la nécessité d’intervenir, sur tous les fronts sans établir de cloisons.

Cette avocate hollandaise de 44 ans, spécialisée en droits humains, possède un CV impressionnant. Diplômée de l’université de Columbia à New York, fellow de l’université de Harvard à Boston et professeur à la Blavatnik School of Government de l’université d’Oxford au Royaume-Uni, elle collectionne les postes de conseillère et d’experte au sein de nombreux conseils d’administration et d’organisations comme le Forum Economique Mondial de Davos, Human Rights Watch et Global Voices.

Ashoka fellow depuis 2021 [Les Fellows Ashoka sont des entrepreneurs/euses sociaux visionnaires, qui développent des solutions nouvelles afin de transformer en profondeur le fonctionnement de notre société], elle a également reçu de nombreux prix et récompenses et figure dans le classement du magazine Politico des personnalités clefs de la révolution technologique européenne.

Le droit international pour construire un monde meilleur
"Lorsque j’étais enfant à Amsterdam, je rêvais d’être médecin, raconte-t-elle. "Je voulais m’occuper des gens et contribuer à la société. J’ai d’ailleurs commencé des études de dentisterie pour devenir chirurgien et opérer dans les pays en développement."

Mais au cours de la deuxième année, se rendant compte que ce n’est pas une carrière pour elle, Nani décide d’étudier le droit. "Un comble, avoue-t-elle en riant, "car j’avais l’habitude de dire que c’est la discipline que l’on choisit lorsque l’on n’a aucune idée du métier que l’on veut faire ! Mais pour moi, le droit international et en particulier le système international des droits humains sont devenus une passion qui m’a permis de réaliser mon rêve de participer à la construction d’un monde meilleur."

Après plusieurs années d’études et de formation dans différents pays qui lui permettent d’élargir son champ de vision et d’apprendre les langues, Nani Jansen Reventlow accepte une poste à Londres dans une ONG de défense de la presse.

Le patron de Media Defence lui laisse la liberté de gérer ses dossiers. Durant cinq ans, l’avocate représente avec succès des journalistes devant une cinquantaine de juridictions dans le monde parmi lesquelles la Cour européenne des Droits de l’Homme, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ou encore le Comité des Droits Humains des Nations Unies.

Victoires
L’une de ses plus belles victoires est celle qui fait acquitter un de ses clients, M. Konaté, un journaliste du Burkina Faso emprisonné pour avoir écrit un texte critiquant un procureur général de son pays. "Nous avons gagné ce procès devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme, raconte Nani. C’était leur premier litige de liberté d’expression et le jugement fut véritablement historique, décrétant que l’emprisonnement ne pouvait jamais constituer une peine acceptable dans un cas de diffamation. Le Burkina Faso a par conséquent été obligé d’amender son code pénal et a dû verser des dédommagements à M.Konaté."

Nous voulons transformer la façon dont la loi fonctionne pour les gens qui se battent contre l’injustice qu’elle soit climatique, raciale ou économique et toutes les formes de discrimination

Au bout de cinq ans, la jeune femme se remet une nouvelle fois en question et décide d’explorer d’autres secteurs dans lesquels défendre les droits humains. A Harvard, au Berkman Klein Center for Internet and Society, elle se met à travailler sur la collaboration entre universitaires, avocats et experts en technologie pour instaurer une stratégie de défense dans le domaine des droits digitaux, utilisant tous les outils qui sont disponibles.

Et dans la foulée, elle crée à Berlin le Digital Freedom Fund, une organisation soutenant les actions légales et le respect des libertés fondamentales dans le numérique. Une technologie dont l’utilisation pour surveiller et influencer les citoyens pose de plus en plus problème. "Nous abandonnons beaucoup de nos droits en ligne, remarque Nani Jansen Reventlow. C’est un danger réel. Lorsque nous acceptons par exemple les termes et conditions d’une application digitale, nous livrons nos données personnelles à une compagnie qui peut les revendre et les utiliser pour définir notre profil."

L’avocate instaure également au sein de l’organisation une procédure d’inclusion et de décolonisation qui adresse les différents aspects de justice raciale, économique et technologique.

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Consulter les communautés concernées
C’est donc tout naturellement, selon elle, que l’année dernière, elle fonde Systemic Justice, une structure européenne de litiges stratégiques dirigée et composée par une majorité de personnes de couleur. "Ceci est une première en Europe", explique la jeune femme. "De même que notre approche qui est celle de consulter les différentes communautés et de les laisser décider l’ordre du jour. De leur donner, en fait, le pouvoir auquel elles ont droit. Nous voulons transformer la façon dont la loi fonctionne pour les gens qui se battent contre l’injustice qu’elle soit climatique, raciale ou économique et toutes les formes de discrimination."

Ayant grandi dans un foyer mixte avec un père Malien et une mère Hollandaise blanche, Nani n’a pas vécu d’épisodes racistes traumatisants dans son enfance. "Ce n’est qu’à l’âge adulte que j’ai découvert le racisme institutionnel aux Pays-Bas, dit-elle.

Une réalité accompagnée par un déni au sein de la population qui refuse de confronter le passé colonial et qui pense sincèrement que notre pays est tolérant et ouvert aux étrangers. "Une simple question m’est souvent posée : 'Quelle est votre nationalité ?' Et lorsque je réponds : 'Je suis Hollandaise', j’observe souvent un regard incrédule ou alors la personne insiste : 'Oui, mais votre pays d’origine, c’est lequel ?' Ce qui prouve que pour beaucoup encore, un natif de Hollande est nécessairement blanc."

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Plus de visibilité
Elle reconnaît toutefois que le changement est en train de se produire grâce aux quotas en faveur de la diversité, grâce également à plus de visibilité au cinéma et dans les médias. "Lorsque j’étais enfant, remarque-t-elle, la seule image montrant des couleurs de peau différentes était la publicité des United Colours of Benetton ! Nous avons progressé !"

Nani Jansen Reventlow se veut une optimiste réaliste qui croit fermement à la valeur de lutter chaque jour pour des progrès à petits pas. Elle privilégie la créativité et les approches nouvelles et est déterminée à défendre les plus vulnérables dans notre société. A en juger par son parcours de vie, il y a fort à parier qu’elle y parviendra.

Nani Jansen Reventlow interviendra le 29 novembre dans le Ashoka Change Makers Summit à Bruxelles.

Retrouvez les chroniques d’Esmeralda de Belgique chaque mois sur Les Grenades.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/nani-jansen-reventlow-pour-une-justice-systemique-11109291

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Mettre fin aux violences sexistes : les propositions de Solidarité Femmes

1 Avril 2022, 02:31am

Publié par hugo

 30 MARS 2022
DÉBATS \ Tribunes
Mettre fin aux violences sexistes : les propositions de Solidarité Femmes

Les violences à l’encontre des femmes se déroulent dans un contexte d’inégalités et de stéréotypes sexistes et ont un impact majeur en France. Solidarité Femmes attend des engagements forts dans les programmes et la poursuite de politiques prioritaires pour améliorer la situation des femmes en France. À l’occasion de l’élection présidentielle, la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF) interpelle les candidats et candidates et leur soumet une liste de propositions.

1 AGIR SUR LE PLAN INTERNATIONAL

Appliquer, de façon effective, la Convention du Conseil de l’Europe, dite Convention d’Istanbul, sur la prévention et la lutte contre la violence à l’encontre des femmes et la violence domestique, et sa promotion sur les plans national et international.

2 AGIR SUR LES POLITIQUES PUBLIQUES

Inscrire dans la loi « la reconnaissance officielle de l’apport des associations à la société lorsqu’elles assument des missions sociales d’intérêt général”, et en particulier pour la ligne nationale d’écoute 3919 – Violences Femmes Info. Mettre en place un Ministère des Droits des Femmes, doté d’un budget conséquent. Créer une commission nationale de lutte contre les violences sexistes. Renforcer le soutien aux associations spécialisées.

3 AGIR SUR LA LEGISLATION ET L’ACCES A LA JUSTICE

Créer des juridictions spécialisées en matière de violences conjugales. Assurer le prononcé de sanctions effectives. Mettre en place une évaluation continue de la dangerosité des agresseurs. Mieux prendre en compte les violences sexistes dans l’exercice de l’autorité parentale : exclusion de la résidence alternée ; suspension du droit d’hébergement du parent violent dans les situations de violences.

4 AGIR CONTRE LA PRÉCARISATION POST-SÉPARATION DES FEMMES

Prévoir une allocation financière de quelques mois et augmenter les aides personnalisées au logement (APL) pour les femmes victimes. Créer une agence publique qui permette de garantir à travers le Trésor public, le recouvrement des contributions alimentaires.

5 AGIR POUR UN ACCUEIL SPÉCIFIQUE DES FEMMES VICTIMES

Renforcer les lieux d’écoute, d’accueil et d’orientation. Créer un centre pour les victimes de violences sexuelles, pour 200 000 habitant·e·s. Améliorer l’accès au suivi psycho-traumatique dans les dispositifs associatifs spécialisés.

6 AGIR POUR HÉBERGER LES VICTIMES

Poursuivre la création de places d’hébergement, en particulier dans les structures gérées par les associations féministes, pour atteindre a minima 12 000 places. Prévoir pour chaque département un centre d’hébergement 24h/24 spécialisé pour assurer les mises en sécurité. Privilégier les subventions dans le cadre de contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens, plutôt que la mise en concurrence par appels à projet.

7 AMÉLIORER L’ACCÈS AU LOGEMENT

Introduire dans la loi un accès prioritaire à un logement avec un récépissé de dépôt de plainte, de procès-verbal de renseignement judiciaire et/ou d’une attestation. Intégrer les violences conjugales dans les critères de reconnaissance d’une priorité à l’accès au logement dans le cadre du droit au logement opposable (DALO). Élargir les conditions de désolidarisation des dettes locatives.

8 PROTÉGER LES ENFANTS CO-VICTIMES

Repenser la parentalité dans les situations de violences, y compris dans les formations. La sécurité et la protection des enfants co-victimes et des femmes sont à évaluer systématiquement et de façon approfondie. Faciliter l’inscription dans les établissements scolaires sans exiger l’autorisation de l’auteur des violences.

9 PROTÉGER LES FEMMES ÉTRANGÈRES VICTIMES DE VIOLENCES

Assurer l’accès à une protection internationale des demandeuses d’asile victimes de persécutions liées au genre, dont les violences conjugales. Garantir le maintien du droit au séjour par la délivrance d’une carte de séjour pluriannuelle aux femmes étrangères victimes de violences. Permettre l’ouverture d’un compte bancaire pour les femmes victimes de violences quel que soit leur statut.

10 PREVENIR, FORMER ET INFORMER SUR LES VIOLENCES SEXISTES

Diffuser le numéro national – 3919 Violences Femmes Info au niveau local dans tous les services (hôpitaux, services de santé, de justice, sociaux…). Mettre en œuvre des actions systématiques et régulières d’éducation à l’égalité, de prévention des violences et stéréotypes sexistes auprès des adolescent·e·s et jeunes adultes, de l’école maternelle à l’enseignement supérieur. Intégrer des modules obligatoires sur les violences sexistes à l’encontre des femmes, dans les formations initiales de tou·te·s les professionnel·le·s.

Fédération Nationale Solidarité Femmes

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Étiquettes : Politique Violences Présidentielle 2022


https://www.50-50magazine.fr/2022/03/30/mettre-fin-aux-violences-sexistes-les-propositions-de-solidarite-femmes/

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L’accès à l’éducation progresse dans le monde, mais les inégalités persistent,article femems hommes,inegalite,societe

10 Novembre 2014, 02:01am

Publié par hugo

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L’accès à l’éducation progresse dans le monde, mais les inégalités persistent
4 novembre 2014 - En dix ans, les taux de scolarisation ont progressé dans le monde pour tous les niveaux d’éducation. Mais l’accès à l’école ne dit rien des conditions d’enseignement. De plus, les données globales cachent des écarts persistants entre régions du monde et au sein des pays eux-mêmes. Par Nina Schmidt, de l’Observatoire des inégalités.


Le taux d’élèves scolarisés dans le monde est passé de 84 à 89 % en primaire et de 59 à 73 % au secondaire entre 2000 et 2012. L’accès à l’éducation progresse : sur cette période, le nombre d’enfants non scolarisés a quasiment été divisé par deux, de 99,7 millions à 57,8 millions, selon le rapport 2014 sur l’éducation pour tous de l’Unesco [1]. Mais les données cachent des écarts persistants entre pays. Les « objectifs du millénaire », fixés par les Nations Unies à Dakar en 2000 (voir encadré), qui visaient entre autres l’éducation primaire pour tous et une diminution de 50 % du nombre d’adultes analphabètes en 2015, ne seront pas atteints.


L’accès à l’éducation de la petite enfance


Plus de la moitié des enfants dans le monde (54 %) bénéficient d’une éducation avant l’entrée en primaire [2] en 2012, contre 35 % en 2000. La situation s’améliore donc. Mais ce chiffre signifie aussi que la moitié des très jeunes enfants se trouvent exclus de l’école. En France, la scolarisation à deux ans fait débat. Dans les pays les plus pauvres de la planète, le problème est encore de pouvoir scolariser les enfants à cinq ans. Alors que le taux de scolarisation dans l’enseignement pré-primaire atteint 88 % dans les pays développés, il n’est que de 20 % en Afrique subsaharienne et de 25 % dans les Etats arabes.


La scolarisation dans l'enseignement pré-primaire dans le monde*
Unité : %
2000
2007
2012
Pays en développement 29 40 49
Pays développés 75 82 88
Afrique subsaharienne 11 16 20
Etats arabes 16 19 25
Asie centrale 21 28 33
Asie de l'Est et du Pacifique 40 52 68
Asie du Sud et de l'Ouest 26 45 55
Amérique latine et Caraïbes 56 65 74
Amérique du Nord et Europe occidentale 76 82 89
Europe centrale et orientale 52 65 74
Monde 35 45 54
*Il s'agit ici du taux brut de scolarisation. Le taux brut de scolarisation est calculé sur la base des enfants inscrits à un niveau d'enseignement donné, plus ou moins âgés que l'âge officiel du niveau.
Source : Unesco
L’enseignement primaire


En 2012, 57,8 millions d’enfants ne sont toujours pas scolarisés en primaire dans le monde. L’immense majorité d’entre eux, 55 millions, vivent dans les pays en développement et en particulier en Afrique subsaharienne qui en compte près de 30 millions. 10 millions d’enfants sont aussi dans ce cas en Asie du Sud et de l’Ouest. Pourtant, la situation s’est nettement améliorée depuis 2000. Le nombre d’enfants non scolarisés dans le monde a été quasiment divisé par deux et le taux de scolarisation atteint près de 90 % dans les pays pauvres. En Afrique subsaharienne, zone la plus en retard dans ce domaine, le taux est passé de 60 à 78 %.


La scolarisation au primaire dans le monde
Nombre d'enfants non scolarisés en 2000 (en milliers)
Nombre d'enfants non scolarisés en 2012 (en milliers)
Taux net de scolarisation* en 2000 (en %)
Taux net de scolarisation* en 2012 (en %)
Pays en développement 97 108 54 876 82 88
Pays développés 1 378 2 347 97 96
Afrique subsaharienne 41 001 29 639 60 78
Etats arabes 7 401 4 467 80 88
Asie centrale 348 294 92 95
Asie de l'Est et du Pacifique 11 063 6 923 94 94
Asie du Sud et de l'Ouest 33 849 9 813 77 90
Amérique latine et Caraïbes 3 611 3 762 92 92
Amérique du Nord et Europe occidentale 975 2 059 97 95
Europe centrale et orientale 1 441 826 93 95
Monde 99 691 57 787 84 89
* Le taux net de scolarisation au primaire est calculé sur la base des enfants ayant l'âge officiel du primaire qui sont inscrits au primaire.
Source : Unesco
Deux tiers des adolescents sont inscrits dans le secondaire


En 2012, dans le monde, 73 % des adolescents sont inscrits dans le secondaire, contre 59 % en 2000. Là encore, d’importantes disparités existent entre les régions du monde : si 100 % des jeunes sont scolarisés au secondaire dans les pays développés, ce n’est le cas que de 41 % d’entre eux en Afrique subsaharienne. Ceci dit, ce taux n’atteignait que 26 % en 2000. Dans de nombreux pays en développement, la bataille pour élever le niveau d’instruction des jeunes se joue donc au niveau du secondaire. Il s’agit de passer des connaissances de base (lire et écrire) à des savoirs plus spécifiques.


La scolarisation au secondaire dans le monde
Nombre d'adolescents non scolarisés en 2000 (en milliers)
Nombre d'adolescents non scolarisés en 2012 (en milliers)
Taux brut de scolarisation* en 2000 (en %)
Taux brut de scolarisation* en 2012 (en %)
Pays en développement 92 438 60 757 52 69
Pays développés 1 283 1 135 99 100
Afrique subsaharienne 21 201 21 098 26 41
Etats arabes 4 567 2 821 62 74
Asie centrale 538 450** 402 86 98
Asie de l'Est et du Pacifique 24 490 7 409 61 84
Asie du Sud et de l'Ouest 38 009 26 474 45 64
Amérique latine et Caraïbes 3 637 2 821 82 88
Amérique du Nord et Europe occidentale 1 036 887 99 100
Europe centrale et orientale 3 052 850 89 93
Monde 96 867 62 892 59 73
* Le taux brut de scolarisation est calculé sur la base des enfants inscrits à un niveau d'enseignement donné, plus ou moins âgés que l'âge officiel du niveau. ** 2001
Source : Unesco
Une amélioration de l’accès à l’éducation mais la qualité de l’enseignement laisse à désirer


La scolarisation a beaucoup progressé ces dix dernières années mais la qualité de l’enseignement, comme par exemple le nombre d’élèves par enseignant (sixième objectif des Nations Unies en matière d’éducation), ne s’est pas toujours améliorée, même si on constate une légère baisse au niveau mondial. En Afrique subsaharienne, on compte en moyenne 42 élèves par enseignant au primaire en 2012 et 26 dans le secondaire [3], des chiffres qui n’ont pas diminué entre 2000 et 2012. Les données moyennes cachent de grandes disparités : bon nombre de pays pauvres ont bâti des écoles secondaires à la hâte où les élèves sont entassés à 40 ou 50 par classe et n’y reçoivent qu’un enseignement au rabais. Ailleurs dans le monde, on compte de un à sept élèves en moins dans le secondaire et au primaire sur la période. Bref : les statistiques de l’Unesco traduisent une amélioration. Rappelons que ces données sont des moyennes et sont peu fiables selon les régions du monde. Au bout du compte, la formation des jeunes ne progresse pas pour autant partout de la même manière.


Nombre d'élèves par enseignant
Nombre d'élèves par enseignant en primaire en 2000
Nombre d'élèves par enseignant en primaire en 2012
Nombre d'élèves par enseignant au secondaire en 2000
Nombre d'élèves par enseignant au secondaire en 2012
Pays en développement 29 26 21 19
Pays développés 15 14 13 12
Afrique subsaharienne 43 42 26 26
Etats arabes 22 19 16 15*
Asie centrale 21 16 12 12
Asie de l'Est et du Pacifique 24 19 18 16
Asie du Sud et de l'Ouest 39 35 32 25
Amérique latine et Caraïbes 25 21 19 16
Amérique du Nord et Europe occidentale 15 14 13 13
Europe centrale et orientale 18 17 12 11
Monde 26 24 18 17
* Dernière année connue : 2009
Source : Unesco




Les objectifs du millénaire des Nations unies
En 2000, les Nations Unies réunies à Dakar ont fixé six grands objectifs à atteindre en 2015 pour favoriser l’égal accès à l’éducation de tous les habitants de la planète. Aucun d’eux ne sera atteint en 2015, comme le déplore l’Unesco dans son dernier rapport. Le premier objectif est le développement et l’amélioration sous tous leurs aspects de la protection et de l’éducation de la petite enfance, notamment celle des enfants les plus vulnérables et défavorisés. Le deuxième objectif vise l’enseignement primaire universel, c’est-à-dire que tous les enfants soient scolarisés à ce niveau. L’objectif trois, qui est d’ « assurer l’accès des enfants et des jeunes adultes à l’apprentissage des compétences nécessaires à la vie courante », passe notamment par la scolarisation dans le secondaire. Le quatrième objectif est d’augmenter le taux d’alphabétisme de 50 % chez les adultes et notamment chez les femmes. L’élimination des disparités entre les sexes face à l’éducation avant 2005 et l’égalité de fait entre les femmes et les hommes vers 2015 constituent le cinquième objectif. L’amélioration de la qualité de l’enseignement constitue le sixième et dernier.




Un bilan à nuancer


Les progrès de l’accès à l’école dans le monde sont réels. Encore faut-il bien mesurer ce qui se cache derrière ces données moyennes. Tout d’abord, la population qui demeure en marge de l’école est loin d’être négligeable. Pour le seul enseignement primaire, elle représente l’équivalent de la population de la France. Les recensements sont loin d’être fiables dans un grand nombre de pays : la réalité est sans doute beaucoup moins favorable que ce que ces données en disent. Ensuite, les écarts entre pays sont immenses. La moyenne pour l’Afrique subsaharienne n’a pas beaucoup de sens. En Afrique du Sud par exemple, 100 % des adolescents sont scolarisés, contre 26 % au Tchad. Ils le sont aussi à l’intérieur de chaque nation : les jeunes ruraux sont bien moins souvent scolarisés que ceux des villes, les jeunes démunis que ceux issus de famille aisée, etc. « Si les chiffres moyens concernant les acquis scolaires donnent une idée globale de l’ampleur de la crise de l’apprentissage, ils cachent en outre de larges disparités au sein des pays. Différents facteurs, tels que la pauvreté, le genre, le lieu de résidence, la langue, l’origine ethnique et le handicap, font que certains enfants risquent de se voir moins encouragés par l’école à progresser dans leur apprentissage », affirme l’Unesco.


L’accès ne dit rien de la qualité de l’enseignement. Ceux qui en ont les moyens recourent le plus souvent au secteur éducatif privé, qui offre de meilleures conditions d’études. Dans les pays en développement, bon nombre d’enfants issus des familles les plus pauvres s’entassent dans des classes bondées et n’ont accès qu’à un enseignement au rabais, donné avec de très maigres moyens. C’est le résultat d’une pression démographique énorme liée à une fécondité qui demeure élevée, des inégalités massives de niveaux de vie, mais aussi des choix en matière de dépenses publiques de ces pays pour qui l’école n’est pas toujours la première des priorités. Elle est pourtant l’une des clés du développement à long terme.


Quels pays progressent le plus ?


Certains pays s’en sortent mieux que d’autres et affichent des évolutions notables même si, nous le rappelons, ces données sont à interpréter avec précaution. Entre 2006 et 2011, trois pays ont fait reculer de plus de 85 % le nombre d’enfants non scolarisés : le Rwanda (- 93 %), le Vietnam (- 91 %) et le Laos (- 85 %). Le Rwanda, qui arrive en tête de ces pays aux meilleurs scores en termes de réduction de la population non scolarisée, a entrepris de développer l’accès au premier cycle du secondaire. Ce pays a notamment repoussé l’age de scolarisation d’entrée au secondaire de six à neuf ans, afin de consolider les connaissances de base acquises au niveau élémentaire. Le pays a aussi supprimé l’examen de fin d’études primaires qui pouvait représenter un obstacle dans la poursuite d’études pour ceux qui y échouaient. Les frais de scolarité dans le secondaire ont également été supprimés. Le Rwanda a aussi élevé la formation des enseignants : le pourcentage d’enseignants qualifiés est passé de 49 % du corps enseignant en 1999 à 98 % en 2011. Le pays a également encouragé l’enseignement dans ses régions isolées en accordant certains avantages aux enseignants y travaillant : une majoration de leur salaire de 5 % par mois et le droit d’emprunter jusqu’à cinq fois leurs économies. Toutefois, ces progrès ne doivent pas cacher un taux d’achèvement du premier cycle du secondaire qui, s’il a augmenté entre 2000 et 2010 de 9 à 15 %, reste très bas.


Les dix pays où la population non scolarisée a le plus diminué
Population non scolarisée en 2006 (en milliers)
Population non scolarisée en 2011 (en milliers)
Evolution 2006-2011 (en %)
Rwanda 273 20 - 93
Vietnam 436 39 - 91
Laos 123 19 - 85
Congo 239 47 - 81
Liban 58 12 - 78
Inde 6 184 1 674 - 73
Timor oriental 61 18 - 71
Maroc 419 134 - 68
Cambodge 91 31 - 66
Ethiopie 3 947 1 703 - 57
Source : Rapport 2014 sur l'éducation pour tous, Unesco
Lire aussi :


Près de 800 millions d’analphabètes dans le monde
La scolarisation des enfants dans le monde


Photo / Olivier EPRON via Wikimedia Commons


Notes


[1] « Enseigner et apprendre : atteindre la qualité pour tous », rapport mondial de suivi de l’éducation pour tous, Unesco, 2014.


[2] Enseignement généralement dispensé par les écoles maternelles, les jardins d’enfants, les centres d’éducation de la petite enfance.


[3] Attention il ne s’agit pas du nombre d’élèves par classe : un élève peut avoir plusieurs enseignants, un enseignant plusieurs classes. Il s’agit d’effectifs théoriques moyens qui ne prennent pas en compte les absences d’enseignants et d’élèves.


Date de rédaction le 4 novembre 2014


Dernière révision le 4 novembre 2014


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INTERACTIF. Inégalités : le rapport alarmant dressé par Oxfam,economie,inegalite,egalite,

2 Novembre 2014, 05:57am

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INTERACTIF. Inégalités : le rapport alarmant dressé par Oxfam

Sébastien Lernould | Publié le 29.10.2014, 16h39 | Mise à jour : 21h45
Envoyer Selon une étude de l'ONG Oxfam, 70% de la population de la Terre vit dans un pays où l'écart entre les riches et les pauvres est plus important qu'il y a trente ans. Selon une étude de l'ONG Oxfam, 70% de la population de la Terre vit dans un pays où l'écart entre les riches et les pauvres est plus important qu'il y a trente ans. | (LP/Yann Foreix)
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1/2 30 réactionsRéagirAgrandir le texte Diminuer le texte Imprimer l'article Tout leParisien.fr sur votre mobile La famille de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, est tellement riche qu'il lui faudrait 102 ans pour dépenser sa fortune, à raison d'un million de dollars par jour. Un constat sidérant, mais qui n'est qu'un exemple parmi d'autres évoqués dans le rapport coup de poing que publie ce jeudi Oxfam sur les inégalités dans le monde. A ceux qui en doutaient encore, l'ONG spécialisée dans la lutte contre la pauvreté prouve, au fil de ces 156 pages étayées par une multitude d'études économiques, l'effarante poussée des inégalités à travers le monde.
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INTERACTIF. Il n'y a jamais eu autant de milliardaires dans le monde INTERACTIF. Il n'y a jamais eu autant de milliardaires dans le monde INTERACTIF. En France, le nombre de millionnaires devrait progresser de 60% d'ici 2019 INTERACTIF. En France, le nombre de millionnaires devrait progresser de 60% d'ici 2019 70% de la population de la Terre vit ainsi dans un pays où l'écart entre les riches et les pauvres est plus important qu'il y a trente ans.


Pays développés ou en voie de développement, les inégalités se retrouvent partout : une poignée d'individus détient la majorité des ressources. La France n'y échappe pas : «Les 1% les plus riches possèdent autant que les 70% les moins aisés de la population. Les fortunes cumulées des familles Bettencourt et Arnault représentent autant que ce que possèdent les 20 millions de Français les plus pauvres», indique Nicolas Vercken d'Oxfam France.


«Condamnés à rester pauvres de génération en génération»


De manière générale, les 85 plus grosses fortunes mondiales détiennent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. La crise financière n'a rien arrangé, au contraire. Depuis, «le nombre de milliardaires dans le monde a pratiquement doublé, à 1645 personnes», rappelle l'organisation, qui ajoute : «La richesse cumulée des milliardaires a augmenté de 124% ces quatre dernières années», pour atteindre environ 4200 milliards d'euros.... soit deux fois le PIB de la France.






Le pire, c'est que le système ne permet pas aux plus mal lotis de s'en sortir, constate Oxfam. Ils sont «condamnés à rester pauvres de génération en génération», parce que «dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les inégalités élevées ont réduit la mobilité sociale.» Même le rêve américain n'est pas épargné. Aux Etats-Unis, près de la moitié des enfants de parents pauvres auront de faibles revenus une fois adultes.


Surtout, cette aggravation des disparités nuit à la croissance globale, comme le rappelle l'ONG. «Dans les pays dans lesquels sévissent des inégalités économiques extrêmes, la croissance est de courte durée et la croissance à long terme est affaiblie». Les inégalités ont aussi des conséquences environnementales : les 7% les plus riches sont responsables de 50% des émissions de CO2, tandis que les 50 % les plus pauvres ne sont à l’origine que de 7 % des émissions dans le monde.


Créer un impôt pour les milliardaires


Pour expliquer cette situation, elle pointe le «capitalisme sauvage» et «la mainmise des élites sur le monde politique et le pouvoir». Elle fustige en particulier les exemptions et échappatoires fiscaux dont profitent les plus riches. Alarmiste mais pas fataliste, Oxfam préconise des solutions pour enrayer la spirale, notamment une révolution fiscale qui passerait par la création d'un impôt pour les plus riches.


Elle a calculé que taxer la fortune de tous les milliardaires à hauteur de seulement 1,5% permettrait de dégager 58 milliards d'euros. Suffisant à la fois pour combler les déficits de financement nécessaires à la scolarisation de tous les enfants et pour fournir une couverture santé universelle dans les 49 pays les plus pauvres.

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