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Perfégal : «les principaux freins à l’égalité professionnelle sont les mentalités et les stéréotypes» 2/2 ,femmes ,egalite, emplois,

17 Juillet 2020, 00:19am

Publié par hugo

 13 JUILLET 2020
France \ Économie
Perfégal : «les principaux freins à l’égalité professionnelle sont les mentalités et les stéréotypes» 2/2

Écarts de salaire, temps partiel, discrimination à l’embauche, plafond de verre, sexisme en entreprise… Aujourd’hui encore, les inégalités entre les femmes et les hommes sont nombreuses dans le monde du travail. Mais d’où viennent ces inégalités ? Quelles mesures mettre en place pour atteindre l’égalité ? Françoise Le Verge et Isabelle Gueguen sont spécialistes de l’égalité professionnelle. En 2005, elles ont fondé Perfégal, un cabinet coopératif (SCOP) qui accompagne les entreprises, les collectivités, les partenaires sociaux et les associations dans leurs diagnostics, plans d’action et formations sur l’égalité femmes/hommes.

La dernière émission de Cash Investigation, diffusée sur France 2, était consacrée aux inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes. Qu’en avez-vous pensé ?

Elle était très bien et plus creusée que beaucoup d’émissions qu’il y a pu avoir sur le sujet. C’était très intéressant de faire un parallèle avec le Québec, qui a vraiment fait ce travail de réviser tous les métiers et de donner une valeur monétaire à chaque compétence, que ce soit l’autonomie, la responsabilité, etc. C’est ça le travail sur la classification et la pesée monétaire, c’est ce qui a permis de mettre tout à plat et de revaloriser certains métiers. Cela fait 15 ans que nous le disons. Au Québec, elles/ils ont vraiment pris cette notion de non pas « à poste égal, salaire égal », mais « à valeur égale, salaire égal ».

Ce qui était également intéressant, c’est que l’émission montrait que dans les filières fortement féminisées, comme le secteur bancaire, les personnes confondent souvent féminisation des effectifs et égalité. L’émission montrait aussi bien les différences de rémunération, et que même dans la fonction publique, le statut ne protège pas, nous le voyons avec l’exemple de l’homme technicien dans un hôpital, qui gagnait un salaire plus élevé que sa femme infirmière dans le même hôpital. C’était également très bien de montrer ces réunions entre hommes, qui décidaient pour l’avenir des femmes.

Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaiterait entreprendre une démarche d’égalité femmes/hommes ? 

L’entreprise doit d’abord faire un diagnostic de sa situation et établir un plan d’action ou un accord égalité par domaine d’action, en lien avec le diagnostique. C’est vraiment important. Actuellement, il y a une obligation pour les entreprises de plus de 50 salarié·es d’établir un plan d’action ou un accord, et souvent, elles ont tendance à se mettre en conformité : elles choisissent deux domaines d’action, mais généralement, c’est déconnecté de la situation de l’entreprise. Par exemple, elles vont choisir l’axe recrutement alors qu’elles n’ont pas du tout l’intention de recruter. Elles vont faire tout un argumentaire sur le fait qu’elles n’ont pas l’intention de discriminer, qu’elles veulent autant recruter des femmes que des hommes, que leurs offres d’emploi sont rédigées de façon non-discrimante, mais à côté de cela, on peut observer que 40 % des hommes ont été promus, contre seulement 28 % de femmes, et que le montant de ces promotions est beaucoup plus important chez les hommes que chez les femmes. Nous conseillons aux entreprises d’avoir une analyse des indicateurs clés, qui permet vraiment d’établir une photographie de la situation des femmes et des hommes au regard de leur représentation dans les différentes catégories, de leur positionnement sur les classifications, sur le type de formation suivie, sur l’accès à la formation et à la promotion, etc.

Comment accompagnez vous ces entreprises ?

Il y a deux possibilités : soit nous les accompagnons à distance, soit nous les accompagnons en nous déplaçant. En premier lieu, nous leur transmettons une trame d’indicateurs à renseigner à partir de leurs données. Une fois qu’elles ont rempli ces documents, nous analysons et nous partageons le diagnostic avec elles. À partir de ce diagnostic, nous identifions les domaines d’actions prioritaires au regard de la situation de l’entreprise et nous pré-rédigeons le plan d’action : nous constatons les actions déjà mises en oeuvre, les actions à mettre en place, l’échéance de réalisation et les indicateurs de suivi.

Étant donné qu’il y a souvent de la confusion autour de l’égalité, de la mixité, de l’équité ou de la diversité, nous proposons et nous préconisons également un temps de formation, plus qu’un temps de sensibilisation, de manière à diffuser cette culture de l’égalité en interne. Nous préconisons aussi d’y associer les partenaires sociales/sociaux, afin qu’elles/ils s’approprient correctement les choses, qu’elles/ils soient fort·es de propositions, qu’elle/ils soient outillé·es et que nous soyons dans la co-construction et dans un vrai dialogue social sur le sujet.

Remarquez-vous un fort intérêt de la part des entreprises ? Avez-vous beaucoup de sollicitations ? 

Beaucoup d’entreprises sont venues vers nous lorsque la loi s’est renforcée en mars 2019 avec l’obligation, en particulier pour les entreprises entre 50 et 200 salarié·es, d’établir un plan d’action. Beaucoup nous ont alors sollicité parce qu’elles n’avaient pas le temps de s’en occuper. Dans ce cas-là, ce n’est pas toujours facile, car c’est vraiment de la mise en conformité. Mais tout dépend de comment nous y arrivons : nous pouvons vraiment réussir à embarquer l’entreprise afin qu’elle comprenne bien les enjeux, qu’elle voit bien que ces enjeux peuvent l’aider et afin qu’elle entreprenne une réelle démarche. 

Selon vous, les politiques mises en place par le gouvernement en matière d’égalité professionnelle sont-elles suffisantes ?

Il faudrait surtout qu’elles soient plus contrôlées : la législation est en place mais il y a peu de moyens de contrôle. Dans les provinces ou en région, il y a assez de contrôle, mais en Île-de-France, avec la multitude d’entreprises qu’il peut y avoir, les services de contrôle ou d’inspection du travail n’ont pas les moyens de contrôler correctement. Or, pour certaines entreprises, il est nécessaire de faire vraiment respecter la loi.

Il y a toutefois des améliorations. Nous pouvons toujours en apporter mais il y a déjà beaucoup de mesures mises en place. Les principaux freins à l’égalité professionnelle sont les mentalités et les stéréotypes. Chaque gouvernement apporte une nouvelle loi sur le sujet et a la volonté de bien faire. Le gouvernement actuel a été encore plus loin avec l’index, mais malgré cela, ce sont les mentalités qu’il faut changer. Nous avons l’impression que l’égalité est acquise, même certaines femmes n’y voient pas d’intérêt, alors que les stéréotypes et la construction sociale des inégalités font que cela avance moins.

Propos recueillis par Priscillia Gaudan 50-50 magazine

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Étiquettes : Economie Emploi Parité France Egalité pro


https://www.50-50magazine.fr/2020/07/13/perfegal-les-principaux-freins-a-legalite-professionnelle-sont-les-mentalites-et-les-stereotypes-2-2/

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Droits humains pour tou·te·s ,articles femmes hommes, egalite ,

17 Juillet 2020, 00:12am

Publié par hugo

10 JUILLET 2020
Culture \ Livres
Droits humains pour tou·te·s

Human rights, diritti umani, derechos humanos, direitos humanos… Seule la France, contrairement aux autres pays francophones qui ont volontiers adopté l’expression « droits humains », s’entête à parler des « droits de l’homme ». Depuis sa création en 2015, le collectif Droits humains pour tou·te·s (DHPT) milite pour l’abandon de cette appellation. Le collectif a publié un livre manifeste qui retrace, à travers des contributions variées, l’histoire du collectif et de sa lutte pour un langage égalitaire.

Dans l’avant-propos, Géraldine Franck, coordinatrice de l’ouvrage collectif, déclare :  « le langage est politique : ce qui n’est pas mentionné n’existe pas ». En effet, le langage est loin d’être neutre, puisque ce sont les mots qui structurent et guident notre pensée au quotidien. Le constat que fait DHPT est le suivant : en français, le masculin est neutre et le féminin est invisible. En particulier, parler des « droits de l’homme », et non des « droits humains », revient à invisibiliser les femmes, leurs droits et leurs luttes sur le plan institutionnel. C’est pour cette raison qu’est né le collectif qui, dès la première publication sur son site, a annoncé : « le collectif Droits humains se dissoudra dès lors que les institutions de la République française auront enclenché des changements tangibles. À défaut, il restera actif aussi longtemps que nécessaire ».

L’ouvrage rassemble une grande diversité de textes. À ceux rédigés par les membres du collectif, s’ajoutent des contributions de linguistes, historien·nes et sociologues, comme Christine Delphy et Éliane Viennot, qui y livre d’ailleurs un texte inédit. DHPT a également intégré des plaidoyers présentés lors du concours d’éloquence organisé chaque année par le collectif. À travers des plaidoiries, fables, parodies et poèmes, leurs autrices et auteurs explorent les enjeux d’une langue inclusive, comme la comédienne Typhaine D dans La Pérille mortelle. Elle propose une « grammaire féministe impertinente » contrôlée par des Académiciennes qui affirment que « la féminine l’emporte sur la masculine », au grand dam de ces « associations masculinistes prostatiques ». Entre les textes se glissent des illustrations, réalisées notamment par Catel ou Emmanuelle Teyras, qui dénoncent avec humour le sexisme de la langue française.

La pluralité des voix constitue une grande force de l’ouvrage, qui apporte un éclairage à la fois grammatical, historique, sociologique et politique à l’argumentaire du collectif. DHPT et ses collaboratrices/collaborateurs répondent à un grand nombre de questions. Depuis quand le masculin est-il le genre neutre, et pourquoi ? Quand a-t-on abandonné la règle de proximité ? Qu’est-ce que le féminin conjugal (1) ? Que dit notre langue sur notre société ? Comment la grammaire contribue-t-elle à invisibiliser les femmes et à leur imposer la domination masculine ? Il est difficile de ne pas se laisser convaincre par au moins l’un des textes. Dans sa solide argumentation, DHPT rappelle le slogan rendu célèbre par le Mouvement de libération des femmes dans les années 1970, « un Homme sur deux est une femme ». Sept mots suffisent à révéler l’invisibilisation des femmes et la masculinisation du langage.

À celles/ceux qui, après lecture de l’ouvrage, diront encore que « ce ne sont que des mots », il conviendra de poser la question suivante : pourquoi l’Académie française s’acharne-t-elle contre l’évolution du langage, au point de déclarer en 2017 : « devant cette aberration “inclusive”, la langue française est en péril mortel » ? C’est bien la preuve que le langage est politique, et que les mots sont des armes. Le français est une langue vivante : contrairement au latin qui restera gravé sur des tablettes de cire, elle peut changer, évoluer et être un outil de lutte pour un monde plus égalitaire. Afin de contribuer encore plus largement au combat contre les violences faites aux femmes, le collectif a d’ailleurs choisi de reverser intégralement les droits de l’ouvrage au collectif #NousToutes.

Non, l’homme n’inclut pas la femme, loin de là. L’ouvrage se clôt avec la Déclaration des droits humains des citoyennes et des citoyens, votée par l’Assemblée nationale en 1789, adaptée à la mixité par Zéromacho en 2015. Avec seulement quelques modifications et ajouts (un seul point médian est utilisé), ce texte fondateur, emblématique de la Révolution française, devient non-sexiste. Le résultat n’est ni étrange, ni difficile à lire, preuve que le langage épicène n’est pas, comme l’affirment ses détractrices/détracteurs, un « péril mortel » mais bien une façon d’avancer vers l’égalité.

Lou Cercy 50-50 magazine

Collectif Droits humains pour tou·te·s, sous la direction de Géraldine Franck, Droits humains pour tou·te·s, Éd. Libertalia, 2020.

1 Comme l’explique Ségolène Roy, le féminin conjugal désigne la forme féminine d’une fonction prestigieuse, utilisée au XIXe siècle pour désigner l’épouse de l’homme chargé de cette fonction interdite aux femmes : l’ambassadrice est donc simplement l’épouse de l’ambassadeur.

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Étiquettes : Culture Livres


https://www.50-50magazine.fr/2020/07/10/droits-humains-pour-tou%c2%b7te%c2%b7s/

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VIDEO. Harcèlement de rue : "Une femme dans la rue, elle se sent pas en sécurité", témoigne Morgane , femmes , violences,

15 Juillet 2020, 03:50am

Publié par hugo

 VIDEO. Harcèlement de rue : "Une femme dans la rue, elle se sent pas en sécurité", témoigne Morgane
Le harcèlement de rue, c'est ça. Morgane témoigne.

 
France Télévisions
Mis à jour le 13/07/2020 | 15:38
publié le 13/07/2020 | 15:38

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"On peut rien faire, on est là et parce qu'on est là dans la rue, on subit des insultes, on subit des injures, on se fait suivre, on se fait siffler, on se fait klaxonner, on se fait toucher."

Ce jour-là, Morgane s'apprête juste à prendre un train à la gare de Nancy quand un homme l'interpelle. Ce jour-là, Morgane s'est fait harceler. Ce n'était pas la première fois que l'incident se produisait mais elle a tenu, cette fois-ci, à le dénoncer sur Twitter. "Au début, juste interpellée avec vraiment des propos dégoûtants. Des propos, vraiment à connotation sexuelle en fait : qu'est-ce qu'on aimerait bien te faire là tout de suite ou en gros, ce que tu suscites un peu chez eux qui est vraiment, vraiment dégradant", déplore la jeune femme.

"C'est loin d'être une légende"
Selon Morgane, aucune femme n'est épargnée par ce fléau. "Je pense qu'à partir du moment où on revêt cette image de femme, on est soumise au risque du harcèlement de rue", regrette-t-elle. En effet, cette étudiante en droit est catégorique : "C'est loin d'être une légende." Si à plusieurs reprises Morgane a failli répondre aux personnes concernées pour ne pas "normaliser" ces attitudes-là, elle admet avoir peur du risque encouru. "Derrière le harcèlement de rue, c'est surtout la peur de l'agression, de l'enlèvement ou même du viol", souligne-t-elle. 

Plus de sensibilisation ?
En août 2018, une loi a été adoptée pour sanctionner le harcèlement de rue. Un an après son adoption, en 2019, 713 contraventions pour "outrage sexiste" ont été dressées par les forces de l'ordre. Morgane estime qu'une meilleure sensibilisation au harcèlement de rue est nécessaire. "C'est quelque chose qui n'est pas assez pris au sérieux", conclut-elle.

A LIRE AUSSI


https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/video-harcelement-de-rue-une-femme-dans-la-rue-elle-se-sent-pas-en-securite-temoigne-morgane_4044035.html

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Il y a cinquante-cinq ans, les femmes accédaient à l'indépendance , femmes , féminisme , histoire,

15 Juillet 2020, 03:10am

Publié par hugo

 Il y a cinquante-cinq ans, les femmes accédaient à l'indépendance
Les femmes ont obtenu de nombreux droits il y a cinquante-cinq ans. Une loi leur a permis de pouvoir obtenir un travail, un chéquier et la maîtrise de leurs finances sans l'autorisation de leurs maris.

FRANCE 2
 
M. Damoy, S. Lerch, L. Picard, A. Da Silva
France 2
France Télévisions
Mis à jour le 13/07/2020 | 17:05
publié le 13/07/2020 | 17:05

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Le 13 juillet 1965, une loi révolutionne la vie des femmes. Le texte leur permet d'accéder à l'autonomie financière, d'exercer une activité professionnelle et de gérer leurs biens sans l'autorisation de leurs maris. Avant cette date, se marier sans contrat signifiait perdre sa liberté financière. Il était impossible d'ouvrir un compte bancaire sans autorisation maritale. Seules les célibataires et les veuves échappaient alors à la règle. A l'époque, certaines femmes ne s'en plaignent pas. "Mon mari est gentil, il me fait confiance", expliquait alors l'une d'elles.

À la maison, les inégalités subsistent
Ce dictât, mis en place par le code Napoléon en 1804, prend fin quand elles obtiennent leur propre chéquier et la capacité de contrôler leurs revenus. La charge familiale demeure néanmoins inégale. "Les hommes n'ont pas tellement modifié leur implication dans la famille, les femmes ont toujours à leur charge l'éducation des enfants, mais aussi le soin aux personnes âgées dépendantes. De fait, tant qu'on n'aura pas cette égalité dans la famille, on ne pourra pas atteindre l'égalité professionnelle", explique Hélène Périvier, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques de Sciences Po. Le combat pour l'égalité des salaires, entamé en 1966, se poursuit encore.
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/il-y-a-cinquante-cinq-ans-les-femmes-accedaient-a-l-independance_4044121.html?fbclid=IwAR1TPhii8PIABPspN7qvYkCwZiK4zCwdDnU7fL2hHfHqOKi6KIid9jMRy6Q

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Nomination de Darmanin et Dupond-Moretti au gouvernement : les rassemblements féministes se multiplient , femmes , violences, viol

15 Juillet 2020, 02:59am

Publié par hugo

 (crédit photo : Irène Ahmadi)Les mobilisations prévues en réaction aux nominations de Gérald Darmanin et d'Eric Dupond-Moretti s'étendent à l'étranger. (crédit photo : Irène Ahmadi)SOCIÉTÉ
Nomination de Darmanin et Dupond-Moretti au gouvernement : les rassemblements féministes se multiplient 
10/07/20 11h48

PAR

Irène Ahmadi
- 10/07/20 11h48
Abonnement :
2 mois offerts    
Ce vendredi 10 juillet, de nombreuses manifestations sont organisées partout en France et même au-delà de nos frontières, en réaction à la nomination de Gérald Darmanin et d'Eric Dupond-Moretti au gouvernement. 
Mardi 7 juillet, au lendemain de la nomination de Gérald Darmanin, visé par une enquête pour viol, au poste de ministre de l'Intérieur, et celle d'Eric Dupond-Moretti, qui a fait de nombreuses sorties hostiles aux mouvements féministes, en tant que garde des Sceaux, des actions féministes avaient déjà été organisées devant l'église de la Madeleine, à Paris, ainsi que devant le Ministère de l’Intérieur. Désormais, les mobilisations se multiplient.

Ce vendredi 10 juillet, différents collectifs féministes, parmi lesquels #Noustoutes, On arrête Toutes, Osez le féminisme ! ou encore le comité féministe des étudiantes de l'Université de Paris-I, appellent à manifester partout en France. Sur Twitter, Pauline Moszkowski-Ouargli, journaliste pour Radio parleur, a lancé un thread "rassemblant les rassemblements" organisés pour dénoncer ces nominations.


"Quel message renvoie le gouvernement ?"
A Paris, le rendez-vous est donné à 18h devant l'Hôtel de Ville. Près de 1 700 personnes ont déjà répondu "présent" sur l'événement Facebook, lancé par le comité féministe des étudiantes de l'Université de Paris-I avec l’appui du collectif #NousToutes. Les organisatrices veulent ainsi "exprimer leur colère (...) face au remaniement gouvernemental qui a nommé Gérald Darmanin au pouvoir comme Ministre de l'Intérieur. Cet homme qui occupe dorénavant un des postes les plus importants du gouvernement français, a été accusé de viol. Au cas où ce n'était pas assez, Eric Dupond-Moretti, défenseur d'auteurs de viols et de féminicides, a été nommé ministre de la Justice."

"Trois ans après #MeToo, l'État Français montre une nouvelle fois que le bien-être et la sécurité des femmes n'est pas une priorité. Nous avons besoin d'aide. Nous refusons fermement qu'un violeur et qu'un défenseur de violeurs représentent le peuple, notamment quand leurs postes ont pour missions la direction des institutions policières et judiciaires. Quel message renvoie le gouvernement français aux femmes hésitant à porter plainte pour viol ?", dénonce encore le texte qui appelle à se rassembler.

Des rassemblements sont organisés dans bien d'autres villes, comme la Rochelle, Le Havre, Nîmes ou encore Bastia, où les manifestant·es se réuniront devant le palais de Justice. A Pau ou Saint-Etienne, iels se retrouveront devant des préfectures.

>> A lire aussi : Comment faire face au sexisme même (et surtout) pendant le confinement ?

Une indignation qui dépasse les frontières de la France
Face à l'important nombre des mobilisations prévues ce vendredi, Caroline de Haas, militante #NousToutes, n'a pas caché son étonnement. Dans un tweet posté jeudi 9 juillet, elle indique avoir lu "un message des copines de #NousToutes disant qu’il y a demain des rassemblements partout dans le monde suite à la nomination du gouvernement." avant d'ajouter "Je me dis qu’elles se sont emballées là. En fait non."


>> A lire aussi : Caroline De Haas : “Nous sommes face à un gouvernement anti-féministe”

Sur le compte Instagram de #NousToutes, un post recensant les nombreuses mobilisations prévues en France mais aussi dans le monde a été publié. Parmi les villes étrangères concernées apparaissent Barcelone, Berlin, Bruxelles, Londres, Sydney ou encore Tel Aviv. Les rassemblements sont prévus devant les ambassades françaises de chacune de ces capitales.


>> A lire aussi : Antisémitisme, racisme, sexisme : plongée dans les dessous de l'Essec


https://www.lesinrocks.com/2020/07/10/actualite/societe/les-rassemblements-feministes-contre-la-nomination-de-darmanin-se-multiplient-en-france-et-a-letranger/

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Affaire Darmanin : la seconde plaignante raconte les multiples échanges , femmes, violences,

15 Juillet 2020, 02:57am

Publié par hugo

Affaire Darmanin : la seconde plaignante raconte les multiples échanges
26/02/18 13h03

PAR

Service Actu
- 26/02/18 13h03
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La jeune femme accuse Gérald Darmanin d'“abus de faiblesse” lorsqu’il était maire de Tourcoing.
Le journal Médiapart a publié dimanche 25 février plusieurs extraits de la deuxième plainte visant Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics. La jeune femme s'est rendue à la police, le 13 février dernier, suite à la médiatisation de la première plainte pour viol à l'encontre de Gérald Darmanin, classée sans suite. La jeune femme accuse le ministre d'abus de faiblesse.

Médiapart, qui a également rencontré la plaignante, révèle comment, entre 2015 et 2016, l'ancien maire de Tourcoing (Nord) lui a envoyé plusieurs SMS et l'a aidée pour faire avancer son dossier de demande de logement. En échange de quoi il lui aurait fait comprendre qu'il attendait un retour de sa part, en nature, selon les explications de la jeune femme qui dit s'être "sentie obligée".

"Je me présente à vous car j'ai vu à la télé qu'une femme avait déposé plainte contre Gérald Darmanin pour des faits de viol. Moi aussi, j'ai été abusée par M. Darmanin. C'était en 2016 […] Je pense qu'il a abusé de moi, de ma faiblesse." C'est comme ça qu'elle aurait présenté les faits à la police, le 13 février. Une enquête préliminaire a été ouverte.

"Je me sentais obligée de le faire"

Seulement voilà, une relation sexuelle peut-elle constituer un abus de faiblesse ? C'est la question soulevée par cette plainte. "Il a abusé de moi mais il ne m'a pas forcée à avoir des relations sexuelles avec lui. […] Je me sentais obligée de le faire pour avoir un logement et un travail." Elle explique comment il a multiplié les sous-entendus et aurait instauré un climat particulier. Il lui aurait donné son numéro personnel, avant de lui poser des questions intimes sur son statut marital. Il lui aurait ensuite fait quatre bises appuyées. Un jour, alors qu'ils se rendent dans l'appartement de la jeune femme pour en constater l'état, l'ancien maire lui aurait caressé la cuisse puis aurait demandé un massage. La jeune femme lui pratiquera ensuite deux fellations.

Ils ré-échangeront ensuite par messages, ou courriers concernant cette demande de logement, et auront d'autres rapports. La jeune femme explique s'être imaginée qu'ils formeraient bientôt un couple. "Ce n'était pas physique, mais il m'a proposé des choses. Il a dit qu'il allait m'aider." Mais "par la suite, je me suis rendu compte que je me faisais des films", confie-t-elle à Médiapart. Elle n'obtiendra jamais le logement en question.


https://www.lesinrocks.com/2018/02/26/actualite/politique/affaire-darmanin-la-seconde-plaignante-raconte-les-multiples-echanges/

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Un homme en jupe : notre journaliste a fait le test pendant une semaine , articles femmes hommes , societe , egalite,

12 Juillet 2020, 23:24pm

Publié par hugo

Un homme en jupe : notre journaliste a fait le test pendant une semaine
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par NEON22 novembre 2019
Pendant sept jours, notre journaliste hétéro poilu a troqué son pantalon pour une tenue nettement plus légère. Jambes au vent, il en a profité pour interroger les préceptes, de plus en plus mouvants, de la masculinité.

 

« Les filles, j’ai une question. Qu’est-ce que je fais de ma jupe, une fois que je suis aux toilettes?
–Bah, tu la soulèves, tu t’assois et tu la tiens avec tes coudes, lance, comme une évidence, la collègue journaliste assise face à moi.
–Moi je la baisse ! Enfin, ça dépend du modèle. C’est vrai que je ne me suis jamais posé la question », intervient une autre.

Moi, c’est la première qui m’est venue à l’esprit. J’ai 23 ans, une pilosité prononcée, un attrait pour l’anonymat et je m’apprête à porter une jupe durant une semaine. Depuis que j’ai décidé de me lancer dans ce sujet, la perspective d’enfiler le vêtement m’obsède. Vais-je assumer? Supporter les regards? Subir des agressions ? Ma virilité va-t-elle être totalement effacée par l’étoffe? Et, plus prosaïquement: est-ce que ça va m’aller? Trop tard pour reculer: j’avance d’un pas décidé vers le rayon femme d’Uniqlo. Au moment de pénétrer dans la cabine d’essayage, une vendeuse m’interpelle. Je lui bafouille que je voudrais essayer une jupe, mais que c’est pour une expérience car je suis journa… «Oh, mais vous faites bien ce que vous voulez, monsieur», me coupe-t-elle doucement. Devant le miroir, ma gêne s’estompe. Le vêtement noir, coupe évasée, m’arrive sous les genoux. Et, surprise: ça me va plutôt pas mal ! Je l’achète, mais n’ose pas encore le porter dans la rue. Je l’intègre à la garde-robe que j’ai prévu d’emmener, ce weekend, en Bretagne. En me disant, un peu bêtement, que ce sera plus simple si ma première sortie se fait loin de Paris.

Les premiers mètres sont un enfer psychologique
Raté : ce samedi après-midi, à Rennes, c’est toujours en pantalon que j’arpente la ville. Jusqu’à ce que je me décide enfin à aller enfiler ma jupe, dans les toilettes d’un café. Une fois relooké, je m’assois sur la cuvette rabattue, le regard perdu sur le mur blanc immaculé. J’ai peur. Mes mains moites finissent par ouvrir la porte. Les premiers mètres sont un enfer psychologique. Je marche en m’observant dans le reflet des vitrines comme pour m’en persuader: oui, oui, je suis bien en jupe. Mon rythme cardiaque diminue peu à peu. J’ôte mes écouteurs – si rassurants – et ralentis le pas pour mieux observer la réaction des passants. Cette femme avec une poussette me regarde en haut, en bas, puis à nouveau en haut. Je perçois des froncements de sourcils, un couple qui se retourne, mais rien de plus. Perdus dans leurs pensées ou aspirés par leur smartphone, la plupart des gens ne font pas attention à moi. Ouf. La sensation, inédite, de sentir l’air là où il ne passe pas habituellement est très agréable. Je me sens libre.

Un sentiment qui ne me quitte pas du week-end. Le lundi, Romain Granger me reçoit dans son atelier, à Nantes. Carrure sportive, tatouages tribaux à une jambe et à un avant-bras, cet ancien barman de 32 ans a lancé Sous les jupes des hommes, il y a un an et demi. «J’ai découvert le kilt en festival, il y a 16 ans. Je l’ai porté pour le côté déguisement mais j’ai vraiment apprécié les sensations. Depuis trois ans, la jupe est un vêtement du quotidien pour moi », sourit Romain. S’il est désormais parfaitement à l’aise, le créateur se souvient : « Au début, j’avais besoin de me rassurer. Alors je me suis fait tatouer la jambe. Mais une fois que tu comprends que la plupart des gens s’en fichent, tu prends confiance. Et tu dégages une belle énergie, car toute personne est agréable à regarder quand elle se sent bien.» Pendant que j’essaye plusieurs de ses créations, mon coach m’explique : «La forme des jupes que je fabrique est différente de celle des femmes. Elles sont dérivées du kilt, car dans la tête des hommes, un kilt, c’est viril. C’est un moyen détourné d’en faire porter.» J’opte pour un modèle en jean gris, avec bretelles colorées.


© Pauline Gouablin

A Versailles, personne ne se demandait si porter du maquillage était masculin ou non
Je réfléchis à cette idée de virilité tout en savourant ma nouvelle tenue, dans les rues de Nantes, quand une femme me tombe dessus. Cheveux blancs tirés en arrière par un serre-tête, lobes d’oreilles ornés de perles, elle éructe : «Mais qu’est-ce que c’est que ça? » “ Ça”, c’est un vêtement qui existe, au moins, depuis l’Antiquité. Et ce n’est que depuis le XVIIe siècle qu’il est, en France, quasi exclusivement associé au genre féminin. Si les temps changent, le symbole reste. «Il continue d’incarner une sorte d’idéal esthétique de la féminité. Avec l’idée qu’en portant cet habit, la femme désire mettre son corps en avant», m’explique Émilie Coutant, sociologue des imaginaires sociaux contemporains et fondatrice du cabinet Tendance Sociale. «Pendant longtemps, la jupe et la robe faisaient partie du vestiaire masculin. Puis cette parure est devenue élitiste. Elle était plutôt réservée à l’aristocratie, la noblesse ou aux hommes d’Eglise.» La sociologue ajoute : «Au château de Versailles, personne ne se demandait si porter du maquillage était masculin ou non. L’idée de masculinité existe depuis l’avènement de la modernité, au XIXe siècle. L’homme a été assigné au complet trois pièces pour incarner l’être civilisé, le citoyen.»

Ce mardi matin, de retour à Paris, la ligne 13 m’offre son indifférence. C’est moins le cas de la cafétéria de Prisma, la maison mère de NEON. Une femme s’approche : « Je peux faire une photo ?» A ses côtés, une autre confie: «Ça vous va bien. Vous êtes beau avec.» Les questions fusent, d’autres personnes (toujours des femmes) m’arrêtent pour discuter et me donner leur avis. Toutes abondent: il faudrait que plus d’hommes osent le faire. Je rejoins mon bureau avec un sourire benêt. Cela fait quatre jours que je suis en jupe. Jean-Marc Bernard, lui, ça fait 40 ans. Ce scénographe de 61 ans a commencé à 20 ans, via les défilés d’une amie. Et puis c’est devenu une habitude. «Je trouve intéressant qu’on ne puisse pas genrer une personne et j’estime qu’il existe autant de genres que de gens. Chaque individu a le droit de s’autodéfinir. Lorsque j’ai commencé à en porter au quotidien, il y avait un aspect provocateur, afin de briser les cases dans laquelle la société nous enferme. Maintenant que j’ai la soixantaine, je ne suis plus dans la provocation. Pour moi, le plus important, c’est de savoir comment être bien dans sa peau. » De mon côté, j’ai l’impression de m’être réapproprié ma masculinité plutôt que de la gommer.

 

Soudain, le patron du bar nous interpelle : « Pourquoi des jupes ? »
C’est également la vision de Jean-François, 62 ans, que je rencontre ce jeudi soir. Cet ancien professeur de collège reconverti dans la sécurité incendie porte des jupes sur son temps libre, depuis 2006. Rencontré via son blog Virjupes54, il raconte: «Avec ce vêtement, j’ai la liberté et le confort.» Nous sommes tous les deux attablés à une terrasse, près de la gare Saint-Lazare. Jean- François porte un modèle en jean assez court. « Je n’ai pas la volonté de me démarquer, au contraire. J’aimerais me fondre dans la masse. J’ai déjà fait face à des ados moqueurs, mais rien de méchant. Et je reçois beaucoup de compliments ! Mais il reste beaucoup à faire concernant l’image masculine.» Soudain, le patron du lieu nous interpelle. «Excusez-moi mais… Pourquoi des jupes ? » La discussion s’installe et s’étend à la table derrière nous. J’interroge: «Si nous avions été en kilt, nous auriez-vous interpellés ?» «Non, ou alors pour savoir si vous étiez Ecossais ! Je ne porterai jamais de jupe car cela ne fait pas partie de mon éducation qui a été très machiste », concède le gérant. Comment faire évoluer les mentalités ? « Il faudrait que de grandes stars qui incarnent le masculin, comme George Clooney, en portent de manière courante. Cela se démocratiserait », assure Émilie Coutant.

Pour Charlotte Moreau, autrice de l’Antiguide de la mode (éd. J’ai Lu, 2014): «Il faut du temps pour atteindre le mâle hétéro, dernier maillon du changement. La fantaisie et la redéfinition de la masculinité dans la mode sont passées par la réappropriation du vestiaire homosexuel par des hétérosexuels. Quand j’étais adolescente, le jean slim n’existait pas pour les hétéros. Il a suffi de vingt ans pour que les lignes changent. » Elle estime qu’il y a un frémissement concernant la jupe pour homme qui pourrait se démocratiser. « Esthétiquement, ce vêtement parle aux designers. Il est beau et sort du diktat traditionnel. Mais il faut encore que l’objet dépasse le symbole. » C’est désormais le cas pour moi. En me poussant à m’interroger sur ma propre masculinité, ma jupe a fait de moi un nouvel homme. Chaque jour, j’ai fait tomber de nouvelles barrières. Je suis sorti de la norme et ça m’a fait un bien fou. Ce samedi marque la fin de l’expérience. J’éprouve une pointe de tristesse en rangeant ma jupe dans mon armoire. Une dizaine de jours plus tard, Pauline, la géniale photographe de NEON, m’appelle. Il faut faire des photos afin d’illustrer l’article. Cette fois, je passe du pantalon à la jupe sans la moindre hésitation. Cette sensation m’avait manqué.


© Pauline Gouablin

Benjamin Monnet

Article publié dans le magazine NEON en octobre-novembre 2019

À LIRE
• Aux USA, forcées à porter la jupe, des élèves attaquent leur école en justice et gagnent

• Canicule : les salariés masculins d’une agence viennent au travail en jupe

• Harcèlement de rue : J’ai passé une semaine en minijupe, et c’était l’enfer

• TEST – Mais au fond qui êtes-vous vraiment ?


https://www.neonmag.fr/homme-jupe-journaliste-test-semaine-masculinite-541696.html

J AI TESTER   , tu respire    tres  bien  ,  tu ne  transpire  pas   , 

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A Paris, une manifestation féministe contre le «gouvernement de la honte» , femmes , feminisme,

12 Juillet 2020, 07:14am

Publié par hugo

A Paris, une manifestation féministe contre le «gouvernement de la honte»
Par Philippine Kauffmann, Photos Rebecca Topakian pour Libération — 11 juillet 2020 à 09:39 (mis à jour à 20:14)
Rassemblement féministe contre le remaniement, vendredi 10 juillet 2020 à Paris. Rebecca Topakian pour Libération 
A coup de slogans choc, un millier de personnes ont dénoncé le remaniement ministériel ce vendredi devant l’Hôtel de ville. Dans leur ligne de mire : Gérald Darmanin, accusé de viol et Éric Dupond-Moretti, opposé au mouvement #MeToo.
  A Paris, une manifestation féministe contre le «gouvernement de la honte»
Les coups de pinceaux sont précis et efficaces sur le mur de l’Hôtel de ville de Paris. Les jeunes femmes ont l’habitude de coller des slogans, écrits sur des feuilles A4, dans toute la ville. En quelques minutes, le bâtiment arbore deux des messages les plus repris par les manifestantes ce vendredi : «Un violeur à l’Intérieur, un complice à la Justice» et «Gouvernement de la honte». Dès 18 heures, à l’appel du collectif Nous Toutes, plus d’un millier de manifestantes se sont retrouvées sur le parvis de l’hôtel de ville. Lou, membre de l’association altermondialiste Attac, aide à porter deux imposants corbeaux noirs en carton. «Ce sont nos oiseaux de mauvais augure, explique la militante. Pendant la réforme des retraites, ils représentaient BlackRock, pour les Césars, c’était Polanski.» Ce soir, on peut y lire «Darmanin» et «Dupond-Moretti», du nom des nouveaux ministres de l’Intérieur et de la Justice.

Sophie Patterson-Spatz a déposé une plainte pour viol en 2017 contre le premier. La procédure, d’abord classée sans suite, a été relancée par la cour d’appel de Paris en juin. Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, n’a lui jamais caché son désaccord avec le mouvement #MeToo et avait déclaré, en 2018 : «Que siffler une femme, ça devienne une infraction pénale, c’est ahurissant.» Dès le lendemain de leurs nominations, mardi, une vingtaine de militantes avaient manifesté devant le ministère de l’Intérieur. Ce vendredi soir, leurs effectifs ont gonflé.

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«Liberté, égalité, impunité» ou «La culture du viol est en marche» : voilà ce qu’on peut lire parmi la marée de pancartes brandies à bout de bras par les manifestantes parisiennes. Sous l’une d’elles, Camille, 22 ans et l’air déterminé, dénonce ces nominations : «C’est un crachat à la gueule de toutes les femmes.» La jeune fille, comme beaucoup d’autres ce soir-là, fait partie des colleuses de slogans féministes dans les rues. «Ministère du viol», «remaniement sexiste - riposte féministe» : depuis le changement de gouvernement, elles ont renouvelé leurs messages.

Rassemblement féministe du 10 juillet 2020 à Paris

«Je pensais que c’était le Gorafi»
Lorsqu’elles ont appris la nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, beaucoup des manifestantes ont été choquées. Certaines ont même cru à une blague. «Je pensais que c’était le Gorafi», confie Julie, venue avec des amies. «Les nommer à ces postes n’est pas anodin et montre qu’il y a un vrai problème en France.» À côté d’elle, Marine, du comité Nous Toutes, a l’impression que les féministes sont «punies» pour leur forte mobilisation depuis le mouvement #MeToo. La jeune fille voit la nomination de Gérald Darmanin comme «un manque de respect envers toutes les victimes qui ont peur de parler. Parler ne détruit pas des vies comme on voudrait nous faire croire. L’impunité est là».

Alix, 22 ans, a analysé l’ensemble du remaniement ministériel sous le prisme du féminisme, et pense que «rien ne va». «Le changement de poste de Marlène Schiappa, le fait qu’il y ait moins de femmes à la tête de ministères régaliens, certains propos de la nouvelle ministre de l’égalité (1), le ministre des outre-mer qui n’est même pas racisé», énumère-t-elle. Pour cette jeune féministe, «l’intersectionnalité» et «la convergence des luttes» sont indispensables. «Le féminisme d’aujourd’hui est beaucoup plus inclusif, il comprend les personnes LGBTQIA+, les personnes racisées, les travailleuses du sexe», confirme Julie, 26 ans.

Rassemblement féministe du 10 juillet 2020 à Paris

«On attend un respect systémique»
Derrière les masques, les visages sont jeunes. «Les filles de mon âge ne laissent plus rien passer, se félicite Camille, 21 ans. La parole s’est libérée, même si ça demande beaucoup de courage.» A son côté, Nico, un panneau «Queer, meufs et racisé.e.s» à la main, résume : «L’idée est de montrer qu’il y a une convergence des luttes. Contrairement à nos parents, on n’attend pas juste des droits, on attend un respect systémique.» «J’espère qu’on est dans une nouvelle ère», souffle son amie.

En attendant, rares sont celles à réellement espérer un départ des deux nouveaux ministres, malgré la mobilisation dans plusieurs villes françaises - Toulouse, Bordeaux, Lyon, Grenoble - vendredi. «Peut-être avec la pression internationale, quand on voit que des médias étrangers titrent sur un ministre français accusé de viol», tente Alix. Entre deux slogans scandés à tue-tête, Pauline, la jeune colleuse, prévient : «Ils n’ont pas fini de nous entendre crier.»

(1) Elisabeth Moreno a déclaré qu’«il n’y a pas de plus grande complémentarité que celle des hommes et des femmes».

Philippine Kauffmann Photos Rebecca Topakian pour Libération


https://www.liberation.fr/france/2020/07/11/a-paris-une-manifestation-feministe-contre-le-gouvernement-de-la-honte_1794026

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Gouvernement Castex : parité respectée mais colère des féministes après la nomination de deux ministres , femmes , feminisme ,

12 Juillet 2020, 06:53am

Publié par hugo

 TERRIENNES
Les femmes politiquesParité et politique
Gouvernement Castex : parité respectée mais colère des féministes après la nomination de deux ministres
Des militantes féministes manifestent leur "deuil" devant l'Assemblée nationale à Paris, au lendemain de l'annonce du nouveau gouvernement français, elles protestent contre les nominations de Gérald Darmanin, sous le coup d'une accusation de viol, et d'Eric Dupond-moretti, pour son positionnement anti-Metoo.
Des militantes féministes manifestent leur "deuil" devant l'Assemblée nationale à Paris, au lendemain de l'annonce du nouveau gouvernement français, elles protestent contre les nominations de Gérald Darmanin, sous le coup d'une accusation de viol, et d'Eric Dupond-moretti, pour son positionnement anti-Metoo.
©AP Photo/Thibault Camus
Des militantes féministes manifestent leur "deuil" devant l'Assemblée nationale à Paris, au lendemain de l'annonce du nouveau gouvernement français, elles protestent contre les nominations de Gérald Darmanin, sous le coup d'une accusation de viol, et d'Eric Dupond-moretti, pour son positionnement anti-Metoo.A gauche, Roselyne Bachelot fait son retour en politique et devient ministre de la culture, au milieu, Elisabeth Moreno, nouvelle venue en politique, est nommée ministre déléguée à l'Egalité femmes-hommes et à la diversité, à droite, la députée Barbara Pompili prend le fauteuil de l'Ecologie. 
07 JUIL 2020
 Mise à jour 07.07.2020 à 18:15 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Sur la trentaine de ministres choisis par Jean Castex, la moitié sont des femmes. Une nouvelle venue en politique, Elisabeth Moreno succède à Marlène Schiappa à l'égalité femmes-hommes, qui elle rejoint le ministère de la citoyenneté, et Roselyne Bachelot fait un retour fort remarqué. Une parité respectée, mais qui ne suffit pas à calmer la colère des militantes féministes après les nominations de Gérald Darmanin et d'Eric Dupond-Moretti. 
"La parité, ça ne se négocie pas. C’est une force, c’est une chance et une évidence." lançait Jean Castex, au soir de sa nomination sur le plateau de TF1. Des paroles aux actes, voici trois jours plus tard la liste de son équipe : elle est composée de 31 ministres. Parité respectée avec 8 hommes et 8 femmes ministres, et 14 ministres délégués dont 9 femmes et 5 hommes. En comptant le Premier ministre et le secrétaire d'Etat Gabriel Attal, nommé porte-parole, le gouvernement compte au total 15 hommes et 17 femmes, dont un tiers est renouvelé par rapport à l'ancien cabinet. Les secrétaires d'Etat seront connus dans les prochains jours.


Sur notre page TV5monde info :
>France : le gouvernement Jean Castex dévoilé
>En France, un nouveau gouvernement : retrouvez notre édition spéciale
Des célébrités...
Aujourd'hui âgée de 73 ans, elle avait plus d'une fois assuré qu'on ne l'y reprendrait plus ! Très très largement commentée dans les médias, la nomination de Roselyne Bachelot à la Culture. La tonitruante ancienne ministre de la Santé et des Sports sous la présidence de Nicolas Sarkozy, devenue chroniqueuse télé est restée très populaire. Féministe convaincue, arborant fièrement en Conseil des ministres des chaussures "crocs" roses pour célébrer les 40 médailles françaises en 2008, ou interprétant sur scène les monologues du vagin, la voici de retour sur la scène politique, qu'elle n'avait jamais laissée très loin pour mieux la commenter de près... Le 30 juin dernier, elle appellait ses quelques 107 000 "followers" sur Twitter à l'écouter dans une émission de radio consacrée au changement de vie. Un sujet qu'elle connait bien, c'est certain, au point qu'un Twittos réagissait à sa nomination en écrivant "Vous saviez déjà ?".


©twitter/@R_Bachelot

Autre "célébrité politique" : la députée LREM de la Somme, Barbara Pompili, 45 ans, désignée ministre de la Transition écologique. L'ancienne député EELV avait été secrétaire d'Etat sous François Hollande. Présidente de la commission du développement durable à l’Assemblée nationale depuis 2017, elle s'est montrée très présente dans les médias au cours de ces dernières semaines, pour commenter les résultats du second tour des municipales notamment. La voir entrer dans l'équipe gouvernementale ne constitue guère une surprise, au vu du succès des candidat.e.s écologistes. Le 3 juillet dernier sur son compte Twitter, elle remerciait Edouard Philippe "pour le travail accompli depuis 3 ans" en rappellant les priorités du Président de la République, "une relance écologique et solidaire, et de nouvelles méthodes",  tout en souhaitant "Bon courage au nouveau Premier ministre. Nul besoin de lire entre les lignes pour comprendre qu'elle n'était plus qu'à quelques mètres des pavés de Matignon.


Voilà qui est donc fait, à peine nommée, elle twittait "au travail" ! Est-ce que ce choix "vert" saura répondre aux attentes fortes autour de la protection de l'environnement et du réchauffement climatique exprimées par les Français.e.s lors des municipales?  Au travail donc... 


... et des nouvelles venues
Des personnalités moins connues du grand public comme du sérail politique figurent sur la liste Castex. L'une d'elles nous intéresse tout particulièrement ici : Elisabeth Moreno, qui reprend le fauteuil laissé par Marlène Schiappa ex-secrétaire à l'Egalité femmes-hommes. Née au Cap Vert, elle est arrivée en France à sept ans. Après une maîtrise en droit des affaires à l’Université Paris XII, elle crée une première entreprise pour décider bien plus tard de reprendre ses études à 35 ans. Pari réussi : elle obtient alors une seconde maîtrise, en administration des affaires, à l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC). 


Nommée présidente du groupe Hewlett-Packard Afrique en 2019, elle était partie s'installer en Afrique du Sud. Agée de 49 ans et mère de deux filles, elle multiplie aussi les engagements associatifs, dans les écoles des quartiers difficiles et auprès de la diaspora cap-verdienne en France. Elle est également à l’origine de Lenovo All, une initiative interne à l'entreprise, visant à renforcer la diversité au sein de la marque d’ordinateur. Cette ancienne cheffe d'entreprise dans le secteur high-tech devient ministre déléguée, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances. A elle maintenant de défendre cette diversité qui lui tient à coeur dans ses premiers pas en politique. 


Une diversité qui dérange ? Sur Twitter, quelques heures à peine après l'annonce de sa nomination, certain.e.s s'inquiètent d'attaques racistes comme la Toile sait si bien les propager, en tenant à lui exprimer leur soutien alors qu'elle se retrouvait déjà sous le coup de messages aux accents de "misoginoire", comme le dénonce cette internaute. 


Une autre arrivée a déjoué les pronostics des observateurs avisés du gotha politique, celle de Brigitte Klinkert nommée ministre à l'Insertion. Présidente du conseil départemental du Haut-Rhin depuis septembre 2017 ; elle a succédé à Eric Straumann élu il y a quelques jours maire de Colmar. Elle a été la première femme élue au conseil général du Haut-Rhin en 1994. Agée de 64 ans, elle est née dans un berceau politique, son grand-père, Joseph Rey, était maire centriste de la même ville de Colmar.

Pour clore cette liste des nouvelles venues : la députée LREM Nadia Hai est nommée à la Ville, sa collègue Brigitte Bourguignon à l'Autonomie, et Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publique.

Au jeu des chaises musicales, la gagnante est ...
Des précédentes ministres du gouvernement Philippe vont devoir déménager pour de nouvelles fonctions comme Elisabeth Borne, nommée ministre du Travail, Annick Girardin, elle, passe de l'Outremer à la Mer.


Et surtout, visage bien connu pour son engagement contre les violences faites aux femmes, initiatrice du Grenelle en septembre 2019 aux côtés d'Edouard Philippe, Marlène Schiappa laisse donc l'égalité entre les femmes et les hommes pour devenir ministre de la citoyenneté dans le gouvernement Castex. Au cours des dernières semaines, la ministre avait laissé entendre par voix médiatique qu'elle aspirait à d'autres responsabilités, sur un terrain plus élargi et plus seulement cantonné à la défense des droits des femmes. Connue pour être très réactive sur les réseaux sociaux, elle n'a pas attendu pour changer sa présentation sur son profil Twitter, tout en conservant en photo le numéro d'urgence d'appel gratuit pour les femmes victimes de violences, le 3919, mis en place sous son autorité. 


©twitter/@MarleneSchiappa
On prend les mêmes et ... 
Florence Parly (Armées), Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires) Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) et Roxana Maracineanu (Sports) conservent leur poste et complètent cette équipe gouvernementale paritaire. A défaut d'une femme première ministre, ce qui aurait marqué un véritable tournant. Jusqu'ici, une seule femme, Edith Cresson, sous François Mitterrand, a pu se hisser sur la première marche du podium. Elle n'y était restée qu'une seule année. 

Mais au soir de l'annonce de la composition du gouvernement Castex, ce n'est pas ses qualités paritaires qui faisaient réagir sur les réseaux sociaux, mais bien les nominations de deux hommes. Le choix du ténor du barreau Eric Dupond-Moretti à la Justice, connu pour son aversion au mouvement MeToo et de Gérald Darmanin à l'Intérieur ne passe pas chez les militantes féministes. L'ex-ministre de l'Action et des Comptes publics est toujours visé par une enquête pour une affaire de viol présumé mais "après analyse juridique, les services compétents ont jugé qu’il n’y avait pas d’obstacle à cette nomination", assure l'Élysée.
 


Au moment même où Gérald Darmanin s'installait Place Beauvau, une vingtaine de féministes, vêtues de noir, qui voulaient manifester devant le ministère ont été stoppées par les forces de l'ordre. Scandant "Darmanin démission" et "Darmanin violeur", elles ont brandi des pancartes pour dire leur colère: "Darmanin à l'Intérieur, vous vous torchez avec nos plaintes". Le collectif féministe #NousToutes prévoit d'autres manifestations. Le collectif Osez le féminisme ! a de son côté lancé une pétition pour réclamer la démission des deux ministres.


Autre coup d'éclat, celui des Femen. Bouquets de fleurs à la main, seins nus avec "RIP les promesses" écrit sur leur poitrine, trois militantes Femen ont manifesté devant le palais de l’Elysée à Paris avant d’être rapidement évacuées par les forces de l'ordre. 
 

A lire aussi dans Terriennes :


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#IwasCorsica : le Metoo des femmes corses , femmes , feminismes

12 Juillet 2020, 06:44am

Publié par hugo

 TERRIENNES
#MeToo #BalanceTonPorc contre les violences sexuelles, partout les femmes passent à l'offensive
#IwasCorsica : le Metoo des femmes corses
Depuis la mi-juin, par dizaines, des jeunes femmes corses témoignent sur Twitter, avec le mot dièse #IwasCorsica, avoir été victimes de viol ou d'agression sexuelle. Deux rassemblements ont eu lieu sur l'île en 15 jours, à Bastia et à Ajaccio
Depuis la mi-juin, par dizaines, des jeunes femmes corses témoignent sur Twitter, avec le mot dièse #IwasCorsica, avoir été victimes de viol ou d'agression sexuelle. Deux rassemblements ont eu lieu sur l'île en 15 jours, à Bastia et à Ajaccio
©capture twitter
Depuis la mi-juin, par dizaines, des jeunes femmes corses témoignent sur Twitter, avec le mot dièse #IwasCorsica, avoir été victimes de viol ou d'agression sexuelle. Deux rassemblements ont eu lieu sur l'île en 15 jours, à Bastia et à AjaccioDeuxième manifestation en 15 jours en Corse pour dénoncer les agressions sexuelles, sous le mot dièse #IwasCorsica, des dizaines de jeunes femmes témoignent sur les réseaux sociaux. 
06 JUIL 2020
 Mise à jour 06.07.2020 à 12:37 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
Presque trois ans après le mouvement Metoo, c'est à nouveau aux Etats-Unis qu'a démarré, début juin, sous le nom de #IWas une nouvelle vague de prise de parole des femmes, parvenant même jusqu'aux rives de la Corse. Depuis plusieurs semaines, les témoignages d'agression et de harcèlement sexuel se multiplient sur les réseaux sociaux sous le hashtag #IwasCorsica.
Vêtues d'un tee-shirt blanc barré de l'inscription "I was", plusieurs centaines de manifestantes (entre 400 et 600) ont défilé dimanche 5 juillet dans les rues d'Ajaccio en Corse. Sur les pancartes qu'elles brandissaient devant le palais de justice, on pouvait lire "Prenez nos plaintes", "Non, c’est non", ou "Violeur, à toi d’avoir peur", reprenant en choeur ce refrain déjà bien connu dans les cortèges féministes "nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère !", ou encore "police, justice, classement sans suite, vous êtes complices". 


Un train avait été affrété gratuitement pour amener et ramener les manifestantes de Bastia et Corte. Le maire (DVD) d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, était en queue de cortège, afin de "soutenir cette démarche pour que la manifestation de la vérité puisse se faire", comme il l'a confié à l’AFP.


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Briser l'omerta
A l'issue du rassemblement, Anaïs Mattei, l’une des organisatrices des deux manifestations, ainsi que deux représentantes d’associations de défense des femmes ont été reçues par le préfet de Corse, à la demande de Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’égalité femmes hommes.


Le collectif #IwasCorsica a remis ses revendications au préfet  : parmi elles, une formation de la police "pour traiter correctement les plaintes", une présence renforcée de psychologues et infirmières formées aux violences sexuelles dans tous les lycées et collèges, et la création d’un "brevet de la non violence" en classe de 3e, a détaillé à l’AFP Anaïs Mattei. La jeune femme a également précisé avoir réuni "15 témoignages de personnes prêtes à porter plainte". "Ce seront des plaintes individuelles, mais nous allons aller ensemble, en début de semaine, au commissariat de Bastia pour déposer ces plaintes", a-t-elle annoncé.

Ce rassemblement intervient deux semaines après une première manifestation à Bastia, organisé par un groupe de jeunes femmes baptisé "Zitelle in Zerga". Première du genre sur l'île, elle avait rassemblé près de 300 personnes, des jeunes filles pour la plupart.

En Corse, on a toujours été bercées dans l'idée qu'on ne risquait rien, qu'on était à l'abri.

Anaïs Mattéi
"C'est vrai qu'en Corse, on a toujours été bercées dans l'idée qu'on ne risquait rien, qu'on était à l'abri, au final, ce n'est pas le cas, ça fait du bien de s'ouvrir aux gens, que les gens se rendent compte qu'en Corse comme partout ailleurs, on n'est pas à l'abri", explique Anaïs Mattéi, sur viaTelepaese. "Le but c'était de briser des tabous, car ici il y a des tabous énormes, on voulait le faire savoir à tout le monde", ajoute Lina, l'autre jeune femme à l'origine du mouvement de mobilisation.


"Balance ton porc n’avait jamais pris en Corse, et là d’un coup, il y a près de 150 faits qui sortent. C’était horrible, je ne pouvais pas m’arrêter, c’était trop important.", raconte Laora Paoli Pandolfi au quotidien Le Monde. Cette jeune femme corse vite à Paris. Avec une amie, voyant émerger sur Twitter de plus en plus de témoignages de jeunes femmes corses victimes d'agression et de harcèlement sexuel, elle décide de lancer le hashtag #IwasCorsica. Le principe d'"IWas" parti des Etats-Unis début juin, est de dire "J'avais", suivi de l'âge qu'avait la victime au moment de son agression. "Parmi les nombreux témoignages, il y a beaucoup d'adolescentes, mais aussi de plus en plus de femmes qui ont été agressées mineures, il y a quelques hommes aussi qui témoignent mais ils sont peu nombreux", précise encore Laora Paoli Pandolfi. "On les encourage à parler, ça leur donne de la force, beaucoup se sont senti soutenues, mais il y a clairement un manque de structures en Corse", ajoute-t-elle.


"Je pensais être une exception et avoir eu de la malchance. Mais c'est pas vrai. Le nombre de réactions à ce #Iwas est aberrant. La Corse est bien plus touchée par ce fléau qu'on ne voulait bien le croire jusqu'à présent. Je fais partie d'une grande "famille" de filles corses, apparemment. Qui comme moi ont vécu une, ou des expériences traumatisantes", raconte Scarlett, une des victimes qui a accepté de témoigner auprès de nos confrères de France 3 Corse. "#Iwas13", a-t-elle twitté début juin, car c'est l'âge qu'elle avait lorsqu'elle a été agressée par deux adolescents. "J'étais de plus en plus fatiguée de me débattre en vain. Ils m'avaient déshabillée, il ne me restait plus que ma culotte pour me couvrir", témoigne-t-elle, sans en dire plus sur les longues vingt minutes durant lesquelles les deux garçons l'ont maintenue à terre.

"#IwasCorsica" sur les réseaux mais aussi en justice
Début juin, une enquête a été ouverte à la diffusion d’une liste de noms d’agresseurs potentiels et a donné lieu à "48 plaintes pour diffamation en Haute-Corse", a indiqué la procureure de Bastia Caroline Tharot. Une autre plainte pour diffamation a été enregistrée en Corse-du-Sud, selon une source proche de l’enquête. Une "plainte pour un viol qui aurait été commis l’été dernier en Haute-Corse" a en outre, été déposée par l’une des quatre animatrices de la page IwasCorsica sur Twitter, a ajouté la procureure.

C’est assez machiste ici, il y a une résistance mentale et culturelle.

Marie-Noëlle Addesso-Antomarchi, CIDFF
Sur le compte Twitter de "IwasCorsica", on peut retrouver les coordonnées des deux centres d'information des droits des femmes et des familles présents dans l'île (CIDFF). Dans le journal Le Monde, la porte-parole du centre de la Haute-Corse, Marie-Noëlle Addesso-Antomarchi explique avoir vu des "choses très graves dans les Tweet, concernant des filles très jeunes". "C’est assez machiste ici, il y a une résistance mentale et culturelle, le poids de la communauté, les parents défendent leurs petits. Il n’y a aucun espace pour écouter ces jeunes filles, réfléchir collectivement", ajoute-t-elle. 


A Paris, une opération de collage de messages en langue corse et en français a été menée en soutien aux victimes de violences sexuelles de l’île. Des messages largement partagés sur les réseaux sociaux.


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"Isula di I ghjusti micca di quelli chi forzanu e donne" et "Ti credimu" peuvent lire les passants Quai de la Corse, ou encore "mai piu zitte" ('Plus jamais silencieuse' en corse), "un si micca sola" ('Vous n’êtes pas seules') ou encore, en français, "Corse: île des justes, pas des violeurs"."On était quelques-unes originaires de l’île et c’était important pour nous d’écrire en corse pour montrer aux manifestantes que même depuis Paris, on pense à elles et on les soutient", explique, sur le site de France 3 Corse, Julia, une des colleuses, qui se dit très admirative du courage de ses "soeurs", sachant combien "ça peut être difficile de parler en Corse". 


A lire aussi dans Terriennes :


https://information.tv5monde.com/terriennes/iwascorsica-le-metoo-des-femmes-corses-366300

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