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Le blog de hugo,

Entreprises : de plus en plus de femmes dans les conseils d'administration, femmes, emplois,

4 Juillet 2020, 10:27am

Publié par hugo

Entreprises : de plus en plus de femmes dans les conseils d'administration
La grande banque américaine Goldman Sachs ne va plus conduire certaines opérations financières avec les entreprises qui n'ont pas au moins une femme dans leur conseil d'administration.

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Mis à jour le 02/07/2020 | 16:31
publié le 02/07/2020 | 16:31

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Sur les plaquettes des entreprises, de plus en plus de femmes figurent au conseil d'administration. Pourquoi ? Quelles sont les limites de cette évolution ? Anne Lalou a une carrière bien remplie. D'abord banquière, elle a créé une école de formation aux métiers du numérique. Mais elle est aussi membre du conseil d'administration de trois entreprises cotées en Bourse.

La France, championne du monde de la féminisation dans les conseils
"Être administratrice, c'est accompagner les sociétés dans les choix et dans les orientations stratégiques, mais aussi dans l'arrêté des comptes et dans l'analyse des risques. C'est apporter son expertise et son expérience à des entreprises", explique la directrice de la Web School Factory et administratrice d'Eurazéo. Toutes les six semaines, elle participe au conseil d'administration d'une société spécialisée dans l'investissement. La France est devenue championne du monde de la féminisation dans les conseils. En 2010, on comptait 12% de femmes dans les sociétés cotées en Bourse. En 2020, il y en a 45%.


https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/emploi-des-femmes/entreprises-de-plus-en-plus-de-femmes-dans-les-conseils-d-administration_4031569.html

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Violences sexuelles dans le sport, cas de harcèlement sur Tik Tok, municipales, remaniement... le "8h30 franceinfo" de Marlène Schiappa, femmes, violences,

4 Juillet 2020, 02:54am

Publié par hugo

 Violences sexuelles dans le sport, cas de harcèlement sur Tik Tok, municipales, remaniement... le "8h30 franceinfo" de Marlène Schiappa
La secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations était l'invitée du "8h30 franceinfo", jeudi 2 juillet 2020.


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Mis à jour le 02/07/2020 | 11:41
publié le 02/07/2020 | 11:41

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Marlène Schiappa, secrétaire d\'État chargée de l\'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations était l\'invitée du \"8h30 franceinfo\", jeudi 2 juillet 2020.Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations était l'invitée du "8h30 franceinfo", jeudi 2 juillet 2020. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)
Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, était l'invitée du "8h30 franceinfo", jeudi 2 juillet 2020. Violences sexuelles dans le sport, cas de harcèlements sur Tik Tok, écologique, municipales, remaniement... Elle répond aux questions de Marc Fauvelle et Renaud Dély. 

"Dans chaque milieu, il y a des violences sexuelles à combattre et des enfants à protéger"
Dans le milieu sportif, près de 180 personnes ont été mises en cause depuis le début de l'année, selon la ministre des Sports Roxana Maracineanu. "Le problème ce n'est pas les violences sexuelles dans le sport, la littérature, je ne sais où, c'est les violences sexuelles en général", a réagi Marlène Schiappa. 

La secrétaire d'Etat qui est revenue sur les allégations de violences et de harcèlement sexuel chez Ubisoft à l'encontre de ses cadres dans plusieurs pays."Je salue le fait qu'une fois encore cela puisse être mis au jour. Il faut que chacun prenne ses responsabilités."

Les responsables de Tik Tok "ne font pas assez" pour lutter contre le harcèlement
Après de nombreux cas de harcèlements signalés sur cette plateforme plébiscitée par les 13-25 ans, Marlène Shiappa a rencontré les responsables de Tik Tok, mercredi 1er juillet. "Nous avons convenu ensemble d'un partenariat pour mettre en place des liens vers des numéros d'écoute et d'accompagnement", a-t-elle expliqué. "J'ai demandé à Tik Tok de bannir tous les comptes qui sont mis en cause pour des questions de chantage aux photos dénudées, ou de harcèlement sexuel. Il doit y avoir un principe de précaution", a-t-elle déclaré. 

Municipales : "On est encore sous la barre des 20% de femmes" 
La secrétaire d'Etat est revenue sur la parité aux élections municipales. "Il y a tellement peu de femmes qui ont des responsabilités en politique que quand il y en a cinq on a l'impression que c'est un tsunami" , a-t-elle réagi concernant l'élection de femmes à la tête des 5 des 10 plus grandes villes de France. Marlène Schiappa a aussi évoqué les têtes de listes de son parti estimant que "la République en marche gagnerait à renouer avec son ADN qui était aussi le renouvellement de la vie politique, une forme de féminisation."

Marlène Schiappa veut "porter d'autres chantiers"
Le remaniement du gouvernement va avoir lieu dans les jours qui viennent. Marlène Schiappa a fait part à Emmanuel Macron de son envie "porter d'autres chantiers" . "Je ne m'ennuie pas mais comme beaucoup on a toujours envie de faire plus", a expliqué la secrétaire d'Etat. "On est dans une période importante, le président de la République a appelé chacun à se réinventer et il n'est pas incohérent que chacun fasse des propositions", a-t-elle déclaré. 

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du jeudi 2 juillet 2020 :


A LIRE AUSSI
Crise économiqu


https://www.francetvinfo.fr/elections/municipales/violences-sexuelles-dans-le-sport-cas-de-harcelement-sur-tik-tok-municipales-remaniement-le-8h30-franceinfo-de-marlene-schiappa_4012227.html

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L'actrice Adèle Haenel et le réalisateur Ladj Ly intègrent l'Académie des Oscars,femmes,egalite,

4 Juillet 2020, 02:53am

Publié par hugo

 L'actrice Adèle Haenel et le réalisateur Ladj Ly intègrent l'Académie des Oscars
Ladj Ly, le réalisateur français des "Misérables", et l'actrice Adèle Haenel, symbole d'un nouvel élan du mouvement #MeToo dans l'Hexagone, figurent parmi les quelque 800 nouveaux membres.

Le réalisateur Ladj Ly, les actrices Noemie Merlant et Adele Haenel, la cinéaste Celine Sciamma et l\'acteur Djibril Zonga, le 4 janvier 2020, à Los Angeles (Etats-Unis).Le réalisateur Ladj Ly, les actrices Noemie Merlant et Adele Haenel, la cinéaste Celine Sciamma et l'acteur Djibril Zonga, le 4 janvier 2020, à Los Angeles (Etats-Unis). (GREGG DEGUIRE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
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franceinfo avec AFP
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Mis à jour le 01/07/2020 | 16:47
publié le 01/07/2020 | 09:17

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il y a 5 heures
La relance comme priorité, la concertation pour méthode... Ce qu'il faut retenir de la première interview de Jean Castex, nouveau Premier ministre

Régulièrement accusée d'être trop masculine et trop blanche, l'Académie des Oscars a publié mardi 30 juin la liste des 819 nouveaux membres invités à rejoindre ses rangs cette année. Cette liste est composée à 45% de femmes et à 36% de minorités ethniques "sous-représentées dans l'organisation". Près de la moitié des nouveaux membres ne sont pas Américains.

Parmi les arrivants figurent notamment les actrices américaines Awkwafina (Crazy Rich Asians), Zendaya (Euphoria), Eva Longoria (Dora et la Cité perdue), la Britannique Cynthia Erivo (Harriet) et les cinéastes français Ladj Ly (Les Misérables) et Jérémy Clapin (J'ai perdu mon corps). L'Académie a aussi recruté l'actrice Adèle Haenel (Portrait de la jeune fille en feu), symbole d'un nouvel élan du mouvement #MeToo en France.

Un tiers de femmes 
En 2016, après plusieurs années de critiques cinglantes sur la composition de ses collèges jugée déconnectée de la société, l'Académie des arts et sciences du cinéma avait annoncé un doublement du nombre de femmes et de membres issus de minorités ethniques d'ici 2020. "L'Académie a dépassé ces deux objectifs", se réjouit-elle mardi dans un communiqué.

Si les nouveaux membres acceptent (ce qui est quasiment toujours le cas), la proportion de femmes au sein de l'Académie passera par exemple à 33% – contre 25% en 2015. Quant aux "minorités sous-représentées", autrement dit tous les membres n'étant pas blancs, leur nombre a triplé pour passer de 554 en 2015 à 1 787 cette année, soit 19% des effectifs.


https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/oscars/l-academie-des-oscars-integre-davantage-de-femmes-et-de-minorites-dans-sa-composition_4029661.html

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Lutter contre les discriminations sur le marché du travail permettrait à la France "de gagner 7% de PIB sur deux décennies", assure un économiste,femmes,

4 Juillet 2020, 02:44am

Publié par hugo

 Lutter contre les discriminations sur le marché du travail permettrait à la France "de gagner 7% de PIB sur deux décennies", assure un économiste
Crever le plafond de verre de la majorité blanche et masculine sur le marché du travail permettrait un gain économique, assure le chef de la division emploi et revenus de l’OCDE. Il faut par exemple encourager le congé paternité et aider les minorités à "se hisser".

Parmi les mesures envisagées pour lutter contre les discriminations sur le marché du travail, rendre obligatoire un congé paternité de quatre semaines (photo d\'illustration).Parmi les mesures envisagées pour lutter contre les discriminations sur le marché du travail, rendre obligatoire un congé paternité de quatre semaines (photo d'illustration). (MAXPPP)
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franceinfo
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Mis à jour le 30/06/2020 | 08:07
publié le 30/06/2020 | 08:07

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La relance comme priorité, la concertation pour méthode... Ce qu'il faut retenir de la première interview de Jean Castex, nouveau Premier ministre

Le Conseil d'analyse économique (CAE) publie mardi 30 juin une série de recommandations pour mettre fin aux discriminations sur le marché du travail. Parmi elles, un congé paternité de quatre semaines, se rapprochant ainsi de la durée du congé maternité, "afin de libérer du temps et de la charge mentale aux mères".

Mettre fin à ces discriminations permettrait à la France "de gagner 7% de PIB sur deux décennies", commente sur franceinfo Stéphane Carcillo, économiste, chef de la division emploi et revenus de l’OCDE, chercheur associé à Sciences Po.

franceinfo : Pourquoi proposez-vous de porter à quatre semaines le congé paternité ?

Stéphane Carcillo : La France est en retard dans ce domaine. Surtout, il y a des pays qui ont fait vraiment des réformes très offensives comme récemment, l'Allemagne ou comme en Suède où la durée du congé paternité a été rallongée pour se rapprocher de la durée du congé maternité. L'objectif, c'est vraiment que dès la naissance, on puisse prendre une place importante auprès des enfants afin de libérer aussi du temps et de la charge mentale aux mères. Et on sait que pour mettre fin à la discrimination des femmes dans l'entreprise, il faut également s'intéresser à ce qui se passe à la maison.

Faut-il rendre obligatoire le congé paternité ?

Il y a un débat sur le fait de le rendre obligatoire ou pas. L'avantage de le rendre obligatoire, c'est que ça force les hommes à le prendre parce que dans certains pays où le congé a été allongé, les hommes n'ont pas pris le congé paternité qui leur était offert. Donc, les choses n'ont pas beaucoup bougé. Mais cela étant, il faut vraiment essayer de faire changer les choses non seulement du point de vue des pères, qui sont souvent assez allants pour prendre le congé, mais aussi du côté des employeurs qui, parfois, peuvent mettre la pression sur les pères pour qui ne prennent pas la totalité de leur congé de paternité.

Vous vous intéressez à d'autres cas de discrimination. Par exemple, pour les jeunes des quartiers populaires, vous dites qu'il faut favoriser l'estime de soi pour que ces personnes discriminées ne tombent pas dans le piège des stéréotypes dont ils sont la cible. Faut-il les aider à se hisser ?

On doit être aidé pour se battre et se hisser. Pour ces jeunes issus des quartiers défavorisés et de l’immigration, l'enjeu c'est autant ce qui se passe chez l'employeur que ce qui se passe à l'école. Il faut donner les moyens, habiliter ces jeunes à avoir des carrières intéressantes dans les entreprises, à accéder à de bonnes formations et à de bonnes écoles. Et pour cela, il y a des interventions qui existent, qui leur permettent finalement de rattraper leur retard, dans certains cas, sur des compétences qu'on appelle sociales, sociétales de comportement, sur leurs aspirations grâce au fait de pouvoir leur montrer des modèles de réussite qui leur ressemblent. Tout cela est extrêmement important pour qu'ils puissent se projeter dans un avenir professionnel qu'ils méritent.

Ces discriminations représentent-elles un coût économique pour la société ?

Effectivement, on estime que s'il n'y avait pas de différences de salaires et de carrière entre ces minorités et la majorité blanche et masculine dans notre pays qui englobe aussi les femmes, on pourrait gagner 7% de PIB sur deux décennies. Donc, effectivement, le coût est très important. Pourquoi? Tout simplement parce que les discriminations, ça exclut des gens du travail ou ça réduit leur potentiel. Ça les exclut de certains métiers alors qu'ils pourraient être excellents. Puis, ça mine aussi leurs talents et leur capacité de concentration dans certains métiers. Par exemple, quand on est gay et lesbienne et qu'on a peur de révéler son identité sexuelle dans l'entreprise parce qu’il y a des collègues qui ne sont pas très ouverts, on peut y penser tous les jours et ça peut miner ses capacités dans le de travail.

A LIRE AUSSI


https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/emploi-des-femmes/lutter-contre-les-discriminations-sur-le-marche-du-travail-permettrait-a-la-france-de-gagner-7-de-pib-sur-deux-decennies-assure-un-economiste_4028401.html

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Municipales : de plus en plus de femmes maires dans les grandes villes,femmes,politiques,

4 Juillet 2020, 02:16am

Publié par hugo

 Municipales : de plus en plus de femmes maires dans les grandes villes
Jeanne Barseghian, Anne Vigneaux, Léonore Moncond'huy... Est-ce une illusion d'optique ou les femmes sont de plus en plus à la tête de grandes mairies ?

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Mis à jour le 29/06/2020 | 22:55
publié le 29/06/2020 | 22:19

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Les élections municipales de 2020 sont à marquer d'une pierre blanche. En plus d'un basculement massif vers le parti écologiste, on constate qu'un grand nombre de mairies sont désormais pilotées par des femmes. "À l'issue des élections, cinq des dix plus grandes villes de France seront dirigées par des femmes", indique le journaliste Guillaume Darel depuis le plateau du 20 Heures. "La plus inattendue, c'est sûrement Jeanne Barseghian à Strasbourg (Bas-Rhin). À Paris, l'élection d'Anne Hidalgo était plus inattendue, tout comme pour Martine Aubry à Lille (Nord)."

Pas de parité totale sur l'ensemble du territoire
La socialiste Johanna Rolland l'a emporté à Nantes (Loire-Atlantique). Il reste beaucoup de suspense à Marseille (Bouches-du-Rhône) concernant la mairie mais la seule certitude, c'est qu'une femme sera à la tête de la ville. "Il y a plus de femmes maires dans les villes moyennes, mais attention, sur l'ensemble de la France, on sera très loin d'une parité totale", explique Guillaume Darel.


https://www.francetvinfo.fr/elections/municipales/municipales-de-plus-en-plus-de-femmes-maires-dans-les-grandes-villes_4027869.html

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Un homme en jupe : notre journaliste a fait le test pendant une semaine,societe,

4 Juillet 2020, 02:09am

Publié par hugo

Un homme en jupe : notre journaliste a fait le test pendant une semaine
Témoignage : J’ai porté une jupe pendant 7 jours
Témoignage : J’ai porté une jupe pendant 7 jours
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Plein écran
 
par NEON22 novembre 2019
Pendant sept jours, notre journaliste hétéro poilu a troqué son pantalon pour une tenue nettement plus légère. Jambes au vent, il en a profité pour interroger les préceptes, de plus en plus mouvants, de la masculinité.

 

« Les filles, j’ai une question. Qu’est-ce que je fais de ma jupe, une fois que je suis aux toilettes?
–Bah, tu la soulèves, tu t’assois et tu la tiens avec tes coudes, lance, comme une évidence, la collègue journaliste assise face à moi.
–Moi je la baisse ! Enfin, ça dépend du modèle. C’est vrai que je ne me suis jamais posé la question », intervient une autre.

Moi, c’est la première qui m’est venue à l’esprit. J’ai 23 ans, une pilosité prononcée, un attrait pour l’anonymat et je m’apprête à porter une jupe durant une semaine. Depuis que j’ai décidé de me lancer dans ce sujet, la perspective d’enfiler le vêtement m’obsède. Vais-je assumer? Supporter les regards? Subir des agressions ? Ma virilité va-t-elle être totalement effacée par l’étoffe? Et, plus prosaïquement: est-ce que ça va m’aller? Trop tard pour reculer: j’avance d’un pas décidé vers le rayon femme d’Uniqlo. Au moment de pénétrer dans la cabine d’essayage, une vendeuse m’interpelle. Je lui bafouille que je voudrais essayer une jupe, mais que c’est pour une expérience car je suis journa… «Oh, mais vous faites bien ce que vous voulez, monsieur», me coupe-t-elle doucement. Devant le miroir, ma gêne s’estompe. Le vêtement noir, coupe évasée, m’arrive sous les genoux. Et, surprise: ça me va plutôt pas mal ! Je l’achète, mais n’ose pas encore le porter dans la rue. Je l’intègre à la garde-robe que j’ai prévu d’emmener, ce weekend, en Bretagne. En me disant, un peu bêtement, que ce sera plus simple si ma première sortie se fait loin de Paris.

Les premiers mètres sont un enfer psychologique
Raté : ce samedi après-midi, à Rennes, c’est toujours en pantalon que j’arpente la ville. Jusqu’à ce que je me décide enfin à aller enfiler ma jupe, dans les toilettes d’un café. Une fois relooké, je m’assois sur la cuvette rabattue, le regard perdu sur le mur blanc immaculé. J’ai peur. Mes mains moites finissent par ouvrir la porte. Les premiers mètres sont un enfer psychologique. Je marche en m’observant dans le reflet des vitrines comme pour m’en persuader: oui, oui, je suis bien en jupe. Mon rythme cardiaque diminue peu à peu. J’ôte mes écouteurs – si rassurants – et ralentis le pas pour mieux observer la réaction des passants. Cette femme avec une poussette me regarde en haut, en bas, puis à nouveau en haut. Je perçois des froncements de sourcils, un couple qui se retourne, mais rien de plus. Perdus dans leurs pensées ou aspirés par leur smartphone, la plupart des gens ne font pas attention à moi. Ouf. La sensation, inédite, de sentir l’air là où il ne passe pas habituellement est très agréable. Je me sens libre.

Un sentiment qui ne me quitte pas du week-end. Le lundi, Romain Granger me reçoit dans son atelier, à Nantes. Carrure sportive, tatouages tribaux à une jambe et à un avant-bras, cet ancien barman de 32 ans a lancé Sous les jupes des hommes, il y a un an et demi. «J’ai découvert le kilt en festival, il y a 16 ans. Je l’ai porté pour le côté déguisement mais j’ai vraiment apprécié les sensations. Depuis trois ans, la jupe est un vêtement du quotidien pour moi », sourit Romain. S’il est désormais parfaitement à l’aise, le créateur se souvient : « Au début, j’avais besoin de me rassurer. Alors je me suis fait tatouer la jambe. Mais une fois que tu comprends que la plupart des gens s’en fichent, tu prends confiance. Et tu dégages une belle énergie, car toute personne est agréable à regarder quand elle se sent bien.» Pendant que j’essaye plusieurs de ses créations, mon coach m’explique : «La forme des jupes que je fabrique est différente de celle des femmes. Elles sont dérivées du kilt, car dans la tête des hommes, un kilt, c’est viril. C’est un moyen détourné d’en faire porter.» J’opte pour un modèle en jean gris, avec bretelles colorées.


© Pauline Gouablin

A Versailles, personne ne se demandait si porter du maquillage était masculin ou non
Je réfléchis à cette idée de virilité tout en savourant ma nouvelle tenue, dans les rues de Nantes, quand une femme me tombe dessus. Cheveux blancs tirés en arrière par un serre-tête, lobes d’oreilles ornés de perles, elle éructe : «Mais qu’est-ce que c’est que ça? » “ Ça”, c’est un vêtement qui existe, au moins, depuis l’Antiquité. Et ce n’est que depuis le XVIIe siècle qu’il est, en France, quasi exclusivement associé au genre féminin. Si les temps changent, le symbole reste. «Il continue d’incarner une sorte d’idéal esthétique de la féminité. Avec l’idée qu’en portant cet habit, la femme désire mettre son corps en avant», m’explique Émilie Coutant, sociologue des imaginaires sociaux contemporains et fondatrice du cabinet Tendance Sociale. «Pendant longtemps, la jupe et la robe faisaient partie du vestiaire masculin. Puis cette parure est devenue élitiste. Elle était plutôt réservée à l’aristocratie, la noblesse ou aux hommes d’Eglise.» La sociologue ajoute : «Au château de Versailles, personne ne se demandait si porter du maquillage était masculin ou non. L’idée de masculinité existe depuis l’avènement de la modernité, au XIXe siècle. L’homme a été assigné au complet trois pièces pour incarner l’être civilisé, le citoyen.»


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Ce mardi matin, de retour à Paris, la ligne 13 m’offre son indifférence. C’est moins le cas de la cafétéria de Prisma, la maison mère de NEON. Une femme s’approche : « Je peux faire une photo ?» A ses côtés, une autre confie: «Ça vous va bien. Vous êtes beau avec.» Les questions fusent, d’autres personnes (toujours des femmes) m’arrêtent pour discuter et me donner leur avis. Toutes abondent: il faudrait que plus d’hommes osent le faire. Je rejoins mon bureau avec un sourire benêt. Cela fait quatre jours que je suis en jupe. Jean-Marc Bernard, lui, ça fait 40 ans. Ce scénographe de 61 ans a commencé à 20 ans, via les défilés d’une amie. Et puis c’est devenu une habitude. «Je trouve intéressant qu’on ne puisse pas genrer une personne et j’estime qu’il existe autant de genres que de gens. Chaque individu a le droit de s’autodéfinir. Lorsque j’ai commencé à en porter au quotidien, il y avait un aspect provocateur, afin de briser les cases dans laquelle la société nous enferme. Maintenant que j’ai la soixantaine, je ne suis plus dans la provocation. Pour moi, le plus important, c’est de savoir comment être bien dans sa peau. » De mon côté, j’ai l’impression de m’être réapproprié ma masculinité plutôt que de la gommer.

 

Soudain, le patron du bar nous interpelle : « Pourquoi des jupes ? »
C’est également la vision de Jean-François, 62 ans, que je rencontre ce jeudi soir. Cet ancien professeur de collège reconverti dans la sécurité incendie porte des jupes sur son temps libre, depuis 2006. Rencontré via son blog Virjupes54, il raconte: «Avec ce vêtement, j’ai la liberté et le confort.» Nous sommes tous les deux attablés à une terrasse, près de la gare Saint-Lazare. Jean- François porte un modèle en jean assez court. « Je n’ai pas la volonté de me démarquer, au contraire. J’aimerais me fondre dans la masse. J’ai déjà fait face à des ados moqueurs, mais rien de méchant. Et je reçois beaucoup de compliments ! Mais il reste beaucoup à faire concernant l’image masculine.» Soudain, le patron du lieu nous interpelle. «Excusez-moi mais… Pourquoi des jupes ? » La discussion s’installe et s’étend à la table derrière nous. J’interroge: «Si nous avions été en kilt, nous auriez-vous interpellés ?» «Non, ou alors pour savoir si vous étiez Ecossais ! Je ne porterai jamais de jupe car cela ne fait pas partie de mon éducation qui a été très machiste », concède le gérant. Comment faire évoluer les mentalités ? « Il faudrait que de grandes stars qui incarnent le masculin, comme George Clooney, en portent de manière courante. Cela se démocratiserait », assure Émilie Coutant.

Pour Charlotte Moreau, autrice de l’Antiguide de la mode (éd. J’ai Lu, 2014): «Il faut du temps pour atteindre le mâle hétéro, dernier maillon du changement. La fantaisie et la redéfinition de la masculinité dans la mode sont passées par la réappropriation du vestiaire homosexuel par des hétérosexuels. Quand j’étais adolescente, le jean slim n’existait pas pour les hétéros. Il a suffi de vingt ans pour que les lignes changent. » Elle estime qu’il y a un frémissement concernant la jupe pour homme qui pourrait se démocratiser. « Esthétiquement, ce vêtement parle aux designers. Il est beau et sort du diktat traditionnel. Mais il faut encore que l’objet dépasse le symbole. » C’est désormais le cas pour moi. En me poussant à m’interroger sur ma propre masculinité, ma jupe a fait de moi un nouvel homme. Chaque jour, j’ai fait tomber de nouvelles barrières. Je suis sorti de la norme et ça m’a fait un bien fou. Ce samedi marque la fin de l’expérience. J’éprouve une pointe de tristesse en rangeant ma jupe dans mon armoire. Une dizaine de jours plus tard, Pauline, la géniale photographe de NEON, m’appelle. Il faut faire des photos afin d’illustrer l’article. Cette fois, je passe du pantalon à la jupe sans la moindre hésitation. Cette sensation m’avait manqué.


© Pauline Gouablin

Benjamin Monnet

Article publié dans le magazine NEON en octobre-novembre 2019

À LIRE
• Aux USA, forcées à porter la jupe, des élèves attaquent leur école en justice et gagnent

• Canicule : les salariés masculins d’une agence viennent au travail en jupe

• Harcèlement de rue : J’ai passé une semaine en minijupe, et c’était l’enfer

• TEST – Mais au fond qui êtes-vous vraiment ?

À ÉCOUTER


https://www.neonmag.fr/homme-jupe-journaliste-test-semaine-masculinite-541696.html

LES  ECOSSAIS PORTENT DES JUPES  , LES GRECS  PORTENT DES JUPENT  ARMEES ,  LES  SARONGS  AUSSI  

MOI J AI ENVIE  D  ESSAYER  !!!!!

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Schiappa réclame à TikTok des mesures drastiques après #Balancetontiktokeur,femmes,violences,

1 Juillet 2020, 11:24am

Publié par hugo

Schiappa réclame à TikTok des mesures drastiques après #Balancetontiktokeur
La secrétaire d'Etat veut que les utilisateurs accusés de harcèlement soient bannis en attendant les enquêtes. TikTok ne répond pas encore "oui".
Par Astrid de Villaines
Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, a reçu les...
AFP
Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, a reçu les dirigeants de TikTok France le 29 juin 2020.
POLITIQUE - C’est un bras de fer qui se joue dans les coulisses de deux instances parmi les plus verrouillées en termes de communication: le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes et la plateforme TikTok, réseau social très prisé des 13-26 ans et récemment sous le coup d’une vague de protestations sur Twitter avec le mot-clé #Balancetontiktokeur. 

Le 17 juin dernier, des milliers de tweets comprenant plusieurs témoignages de situations de harcèlements, chantage, emprise ou demande de photos dénudées alertent la secrétaire d’État. “J’ai vu que TikTok ne réagissait pas, je me suis dit ‘il faut les voir et les secouer’”, raconte Marlène Schiappa au HuffPost. Rendez-vous est donc pris au secrétariat d’État après quelques tergiversations de la part de TikTok qui propose d’abord, selon nos informations, une rencontre en visioconférence et en anglais. Refus de la ministre qui entend bien leur parler en français et les inciter à faire de ce réseau une plateforme sûre pour les millions d’utilisateurs en France, dont beaucoup sont de très jeunes adolescents.

“Ils n’ont rien fait après #BalancetonTikTokeur”
Lors de cette rencontre le 29 juin, à laquelle nous n’avons pas pu assister après le refus du réseau social, Marlène Schiappa a tenté de mettre la pression sur les dirigeants de TikTok France. “Je leur ai demandé ce qu’ils ont fait face à ces milliers de témoignages: ils n’ont rien fait. Je leur demande de bannir les personnes mises en causes de manière préventive, comme l’a fait Twitch, (plateforme de streaming mise en cause pour du harcèlement avant de réagir, NDLR) et de mettre les victimes en contact avec la justice ou des associations”.

Comme le montrent les témoignages accablants recueillis par Le HuffPost, les personnes mises en causes sur TikTok sont souvent des personnalités influentes du réseau, suivies par des milliers voire centaines de milliers d’abonnées et “certifiées” par le réseau social. Les situations de harcèlement arrivent en général sur d’autres plateformes où les utilisateurs échangent. Une façon pour TikTok de ne pas réagir. “Si sur notre plateforme un utilisateur enfreint les règles, il sera suspendu, mais sur une autre messagerie, non”, répond-on au HuffPost chez TikTok France.


“Les parents ne sont pas au courant”
Autre recommandation de la ministre: former les utilisateurs qui obtiennent très jeunes un grand nombre d’abonnés sans savoir forcément gérer cette soudaine notoriété. Le suicide inexpliqué -une enquête est ouverte- d’une tiktokeuse indienne de 16 ans aux 2 millions d’abonnés a récemment interpellé Marlène Schiappa. “Je souhaite qu’ils puissent former ces jeunes qui deviennent d’un coup des stars sans que parfois leurs parents soient au courant. Quand un adolescent a 500.000 personnes qui le suivent, c’est de la responsabilité de TikTok de les accompagner et de leur dire ce qu’ils ont le droit de faire et de ne pas faire et aux femmes ce qu’elles n’ont pas à subir. Nous sommes prêts à les mettre en contact avec des associations spécialisées”, ajoute la ministre qui leur a proposé également de faire un lien direct de leur plateforme vers le site arretonslesviolences.gouv.fr qui permet de porter plainte 24h/24 de manière anonyme.

Marlène Schiappa tient à alerter les parents qui sont nombreux à ne pas bien connaître ce réseau social sur lequel se rendent leurs enfants. “Il y a des paramètres qui sont en place, mais ils ne sont pas assez connus. Je veux qu’ils communiquent auprès des utilisateurs et des parents pour que je puisse moi-même lancer un appel aux parents et leur dire: “Abordez la question de TikTok avec vos enfants”, se préoccupe la secrétaire d’État. TikTok a effet mis en place en guide et assure déjà “sensibiliser énormément”. 

Dialogue de sourds
La ministre attend aussi des garanties sur l’accès aux moins de 13 ans, officiellement interdit, mais régulièrement enfreint. “Ils ne demandent pas de carte d’identité, c’est une case à cocher”, déplore celle qui souhaite également des réponses sur les données personnelles après la condamnation de l’entreprise aux États-Unis en 2019 pour collecte illégale de données de mineurs. “TikTok n’a pas accès aux données personnelles des utilisateurs”, répond simplement l’entreprise française dans un dilettantisme de plus en plus affiché. 

Marlène Schiappa qui espère bien être confortée dans ses fonctions, voire promue avec un ministère plus large, compte sur sa voix pour interpeller les parents. “Le jour où les parents se mettent en groupe, regardent ce qui se passe et déposent des plaintes, ça va être très compliqué pour TikTok du point de vue juridique. Ils sont conscients de leur responsabilité”, veut croire la secrétaire d’État. “Je ne saurai pas vous répondre sur ce point”, balaie TikTok France, confirmant une forme de dialogue de sourds entre les deux parties.

“Toutes les fonctionnalités sont là pour garantir un environnement sécurisé”, résume-t-on simplement au sein de l’entreprise après ce rendez-vous sans confirmer la tenue d’une prochaine rencontre en août au ministère à laquelle Marlène Schiappa est très attachée. “La question pour eux en tant qu’entreprise c’est: ‘est-ce qu’ils sont un espace sécurisé?’ Pour y arriver, il faut prendre ces mesures. Aujourd’hui, c’est la jungle. Ne rien faire, ce n’est pas possible”.

 
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https://www.huffingtonpost.fr/entry/schiappa-met-la-pression-sur-tiktok-et-appelle-la-direction-a-des-mesures-drastiques_fr_5efb0497c5b6acab28469037

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Harcelées par un TikTokeur, ces adolescentes témoignent, femmes, violences,

30 Juin 2020, 23:50pm

Publié par hugo

Harcelées par un TikTokeur, ces adolescentes témoignent
Les jeunes filles, toutes mineures au moment des faits, racontent au HuffPost comment un influenceur du réseau social leur a demandé des photos dénudées.
Par 
Alice Sangouard
30/06/2020 15:05 CEST | Actualisé il y a 6 heures
Depuis mercredi 17 juin, des centaines de victimes de harcèlement de la part de certains influenceurs du réseau social TikTok témoignent sur Twitter. Un déferlement qui n’aurait pas été possible sans le hashtag #BalanceTonTiktokeur, qui a poussé certains utilisateurs à raconter leur histoire.
MANJUNATH KIRAN VIA GETTY IMAGES
Depuis mercredi 17 juin, des centaines de victimes de harcèlement de la part de certains influenceurs du réseau social TikTok témoignent sur Twitter. Un déferlement qui n’aurait pas été possible sans le hashtag #BalanceTonTiktokeur, qui a poussé certains utilisateurs à raconter leur histoire.
TÉMOIGNAGE - Plus de 25.000 tweets avec le hashtag #BalanceTonTiktokeur en seulement quelques heures. Après avoir été lancé mercredi 17 juin vers 18h par une internaute, le mouvement a rapidement pris de l’ampleur, notamment auprès des femmes. Avec un objectif : dénoncer des échanges inappropriés avec d’influents utilisateurs de TikTok, qui leur demandaient, entre autres, des photos dénudées.

TikTok, c’est un réseau social né en septembre 2016 en Chine, importé en France fin 2017. Il permet de créer et de partager des vidéos avec les autres utilisateurs, et se positionne comme une plateforme de divertissement. 41% des internautes qui l’utilisent ont entre 16 et 24 ans.

Avec 4 millions d’utilisateurs actifs mensuels en France, les interactions sont nombreuses entre les fans et les influenceurs dont les comptes sont publics. Les vidéos de ces derniers sont accessibles par tous et ne peuvent être supprimées de la plateforme.

Souvent accompagnés du badge “vérifié” de TikTok, ces comptes semblent avoir été jugés sécurisés par la plateforme. Or, il suffit d’avoir quelques milliers d’abonnés pour l’obtenir. Et nombreux sont les internautes à avoir subi du harcèlement en ligne de la part de certains de ces influenceurs aux comptes pourtant vérifiés. Un problème qui n’est pas sans rappeler celui subi par des dizaines d’utilisatrices du réseau social CuriousCat.


Un même “mode opératoire”
Léa, dont le prénom a été modifié car elle souhaite garder l’anonymat, fait partie de ces internautes. En novembre 2018, sur le réseau social depuis son lancement en France, elle y regarde régulièrement des vidéos, en fait quelques-unes parfois, et suit aussi “beaucoup d’influenceurs, pour voir ce qui est tendance”.

Alors âgée de 14 ans, elle réagit souvent aux vidéos de l’un d’entre eux, qui se fait appeler Square Weson sur la plateforme. Rapidement, ils commencent à échanger via les commentaires de ses vidéos, puis l’influenceur l’ajoute sur un groupe de fans sur Instagram. “C’était plus pratique pour discuter, comme sur TikTok son compte était public et qu’il avait beaucoup d’abonnés, il avait bloqué la possibilité de lui envoyer des messages.”

Même chose pour Audrey, 13 ans au moment des faits, et dont le prénom a également été modifié. Présente sur TikTok depuis deux ans, en 2018, elle suit Square Weson sur le réseau social, et sur Instagram. Un jour, il invite ses abonnés à le rejoindre sur une story privée, un espace où le public est limité. Audrey demande à le rejoindre, et il l’accepte.

Au début, tout se passe bien. Puis l’influenceur poste sur sa story un message en demandant à ses abonnées de lui envoyer des “nudes”, des photos dénudées. Interloquée, Audrey lui envoie un message en privé pour lui demander s’il est sérieux.

Et Léa est dans la même situation. Au départ, l’ambiance du groupe sur lequel elle se trouve est bon enfant. Les membres, tous des fans de Square Weson, âgés de 14 ans, tandis que lui en avait 17, discutent de tout et de rien. “C’était comme avec mes copines, on rigolait bien, c’était sympa.”

Leïla, 13 ans à l’époque, dont le prénom a été changé, avait de son côté créé un compte fan de Square Weson sur Instagram, sur lequel elle postait des photos et des vidéos de l’influenceur. Ce dernier commence à la suivre, et ils discutent sur un groupe avec d’autres fans. “C’était normal, il n’y avait rien d’ambigu au départ.”

“Juste une photo dénudée”
Et puis, un soir, tout dérape. Avec sa meilleure amie, elle décide de créer un groupe à trois avec Square. “Il a commencé à tenir des propos sexuels, et on a suivi le pas. On était aveuglées par lui, on voulait être plus qu’uniquement des abonnées pour lui.” Et puis “il a commencé à nous envoyer tout le temps des photos de ses parties intimes, et même des vidéos où il se masturbait.”

Un genre de compétition s’installe entre les deux jeunes filles, qui partent chacune discuter en privé avec l’influenceur. “Il me demandait des nudes deux à trois fois par jour. Au début, je ne voulais pas, puis j’ai fini par cédé. J’en ai fait un avec soutien-gorge, et un autre sans. Il a pris des captures d’écran, et m’a répondu qu’il ‘aimait ça’.”

Du côté de Léa, “une des filles du groupe m’a dit qu’elle échangeait des nudes avec Square, mais je pensais qu’elle plaisantait”.

Et pourtant, en l’espace d’une semaine, l’influenceur entame une discussion en message privé avec Léa, toujours sur Instagram. ”Ça m’a surprise, je ne m’y attendais pas. Au début, j’étais contente, je ne me rendais pas compte de comment il était. Et puis un jour il m’a dit ‘oh, s’te plaît, juste une photo dénudée’. Il voulait des nudes en échange de quoi il m’enverrait des photos intimes de lui.”

La jeune fille est mal à l’aise. “Je lui ai répondu que non, je ne voulais pas, que j’étais jeune et que ça ne m’intéressait pas. Il a continué à insister, plusieurs fois, mais à la fin je lui ai dit ‘non, arrête de forcer’, et il a dit ‘ok’. Ça s’est fini comme ça. J’étais un peu gênée et choquée, je prenais ça à la rigolade, je ne savais pas trop s’il plaisantait ou non.”

Quelques jours après avoir demandé à Square s’il était sérieux dans ses demandes de nudes, Audrey reçoit quant à elle “des photos de lui en caleçon”. “J’ai pris peur quand j’ai compris qu’il voulait vraiment que je lui envoie des photos dénudées, alors je lui ai dit d’arrêter. Mais il a commencé à me demander la couleur de mes vêtements, ce genre de chose.”

A leur demande, nous n’avons pas reproduit les captures d’écran afin de garantir leur anonymat.

Des faits condamnables par la justice
Ces faits peuvent recouvrir de nombreuses qualifications selon l’avocat pénaliste Eric Morain. Ils peuvent être considérés comme “une atteinte sexuelle, du cyber-harcèlement en fonction de la fréquence des demandes, et surtout de corruption de mineure, même si l’auteur était aussi mineur à l’époque des faits”.

Sollicité par Le HuffPost, le TikTokeur Square Weson n’a pas souhaité répondre à nos questions. Il s’est néanmoins exprimé sur sa story privée Instagram. “Il y a eu certains propos/screens contre moi depuis 1 semaine, harcèlement, diffamation ainsi que la diffusion d’une photo de moi. Je ne lâcherai en aucun cas les principaux, j’ai eu le temps de prendre connaissance de mes droits et de l’illégalité de vos actes.”

Il a indiqué que ses réseaux sociaux étaient à présent gérés par des personnes extérieures qui enregistreront tous ses lives et captureront “tous les messages qui pourraient mener à une poursuite judiciaire”.

“J’ai voulu garder le silence par rapport aux histoires actuelles et prendre cette histoire à la rigolade mais au vu de la gravité des accusations j’ai décidé de passer à l’action de mon côté. Mis à part les supposées victimes et moi, personne ne sait la vérité et la justice est là pour la rétablir. Tous les frais nécessaires seront pris en charge pour que justice soit faite comme il se doit.”

Harcèlement et racisme
Pour Léa, le jour suivant la demande de nudes, à l’école, elle raconte à ses amis ce que Square lui a demandé. Eux aussi sont très choqués, et décident de voir si l’influenceur est réellement sérieux. “Je lui ai dit par message privé que j’allais créer un groupe où envoyer des nudes, et je l’ai invité sur ce groupe avec mes amis. On ne voulait pas lui envoyer de photos, mais on voulait savoir si c’était vraiment ce qu’il souhaitait.”

Mais l’influenceur souhaite recevoir les nudes avant d’en envoyer lui-même. Voyant que Léa et ses amis ne le feront pas, il commence à s’énerver. “Il a tenu des propos racistes envers l’un de mes amis présents sur le groupe, en faisant référence à l’esclavage de par sa couleur de peau. Ensuite, il a menacé d’envoyer un mail à notre collège, il disait qu’il pouvait pirater nos comptes, et aussi les cartes bancaires de nos parents. Il disait qu’il pouvait faire tout ce qu’il voulait. Alors on a tous eu peur et on a quitté le groupe.”

Pour Me Morain, ces messages peuvent être qualifiés “de provocation à la haine, d’injures en fonction de l’origine ethnique et d’injures non publiques aggravées”, mais aussi de “menaces”.

Du côté d’Audrey, la tension monte également. “Il m’a menacée en disant que si je ne lui envoyais pas de nudes, il dirait dans sa story que je lui en avais quand même envoyés.” Mais la jeune fille ne se laisse pas marcher sur les pieds. “Je l’ai menacé à mon tour de prendre ses messages en capture d’écran et de les montrer à tout le monde s’il n’arrêtait pas.”

Des propos qui font rapidement leur effet. “Il a supprimé tous ses messages et m’a bloquée, et depuis, plus rien. J’étais un peu perdue, entre soulagement et déception, car j’aurais voulu pouvoir montrer à tout le monde son vrai visage.” Sans ces preuves, elle s’ouvre à ses amies, qui refusent de la croire, malgré une première story sur Snapchat pour dénoncer le comportement de l’influenceur.

Menaces et intimidation
Pour Leïla, l’envoi de nudes n’est que le début de l’histoire. Quelque temps après sa discussion, elle crée un compte fan pour un autre influenceur. Lorsqu’il l’apprend, “Square m’a dit d’arrêter de lui parler, il m’a bloquée et a dit aux autres comptes fans de le faire également.”

“J’ai essayé de dire à mes amis que c’était un pervers, qu’il voulait des photos de nus, mais une d’entre eux est allée le voir pour lui raconter.” L’influenceur crée alors des faux comptes pour venir parler à Leïla. “Il a menacé de balancer en story les photos qu’il avait de moi, il voulait le dire à mes parents.”

Alors au collège, la jeune fille prend peur. Avec l’aide d’une autre influenceuse, elle tente de retrouver des preuves du comportement de Square, afin d’en faire une vidéo et de l’envoyer à TikTok. “Malheureusement, une de mes amies s’est adressée à la mauvaise personne, et Square l’a su. Alors, il a créé un compte Instagram où il a mis mon nom de famille, ainsi qu’un compte à rebours pour la publication des nudes que je lui avais envoyés.” Mais le compte est supprimé avant la parution des photos.

“Au début, quand il me menaçait, j’étais mal, je pensais que ma vie était ruinée. Mais je ne voulais pas en parler à mes parents, car se dire qu’à 13 ans, leur fille a envoyé des photos de ses seins, c’est difficile.”

Contrairement à Audrey et Leïla, si Léa s’est aussi dite très choquée après cette histoire, elle n’en a pas vraiment parlé au début, même à ses amies. “Comme c’est virtuel, je trouve ça moins important que le réel, qu’en face-à-face.”

Des témoignages en cascade
Le déclencheur, c’est lorsqu’elle voit passer le tweet à l’origine du hashtag #BalanceTonTikotokeur : “Venez on lance le #Balancetontiktokeur pour dénoncer les tdc (“trous du cul”, NDLR) de ce réseau qui profite (sic) de leurs abonnés pour demander des nudes alors qu’elles sont mineurs (sic)”. Elle récupère les captures d’écran qu’elle avait faites à l’époque avec son téléphone, et les envoie à l’internaute en question.


Au départ, la jeune fille ne veut pas s’exposer directement sur Twitter. “Mais j’ai vu que plein de gens reprenaient mes captures d’écran sans m’identifier, alors j’ai eu envie de raconter mon histoire. Je suis contente que tout le monde puisse voir son vrai visage maintenant.”

Après avoir publié sur Twitter, elle reçoit des dizaines de messages d’autres utilisatrices de TikTok, toutes mineures, qui auraient subi le même genre de harcèlement par Square Weson.

“Si ça peut aider d’autres à en parler, alors c’est tant mieux. Parce que sur le moment, quand ça m’est arrivé, je ne pensais pas que c’était grave, je pensais que ça devait uniquement être moi, parce que l’autre fille à avec qui il en échangeait était consentante, qu’il lui était passé quelque chose par la tête ce jour-là. Mais en discutant avec mes amis, et encore plus depuis que le hashtag est sorti, je me rends compte qu’il y a plein de filles dans le même cas, et qu’en fait si, c’était grave. Même la fille en question dans le même groupe de fans m’a envoyé un message pour me dire qu’elle s’était rendu compte que c’était un problème.”

Pour Leïla, en parler suite à la publication du hashtag, c’était une évidence. “J’ai créé un compte anonyme sur Twitter, où j’ai tout raconté. Plein de gens sont venus me dire qu’ils étaient désolés de ce qui m’était arrivé. Ça m’a donné la force de ne plus me cacher. Je me suis dit que, comme Square avait tout Twitter sur le dos, il ne reviendrait pas me menacer.”

Et la jeune fille en est ressortie plus forte. “J’ai compris que les réseaux ne sont pas forcément sains, il faut faire attention à qui on parle. Un influenceur, ça ne veut pas dire qu’il est parfait, ça peut être une personne malsaine.”

Grâce à #BalanceTonTiktokeur, "ça m’a fait du bien de savoir que je ne suis pas seule, même si j’ai vécu une pression énorme, que je ne souhaite à personne”.

Audrey, elle, n’a pas bien vécu ce hashtag. “Je me suis sentie mal quand je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule dans cette situation, parce que c’est horrible d’avoir ce comportement avec autant de personnes.”

Et après?
Depuis, Léa n’a pas eu de nouvelles de l’influenceur. Elle sait simplement qu’il a fermé son compte Twitter et qu’il a passé ses comptes TikTok et Instagram en privé, c’est-à-dire que l’on ne peut plus voir ses publications. “Mais ceux qui sont abonnés à ses comptes postent des captures d’écran de ses stories dans lesquelles il dit qu’il s’en fout et qu’il assume tout. Ça me dégoûte qu’il tienne ce genre de propos.”

Ni Léa ni Audrey ne souhaite porter plainte. “Je suis mineure, je vais à l’école, ça serait trop lourd, soupire la première. Mes parents ne sont pas au courant, pas forcément parce que je ne veux pas qu’ils le sachent, mais plutôt parce que je ne veux pas me retrouver prise dans une histoire comme ça aussi jeune.” ”Ça ne changera rien à ma vie, je n’en ai pas besoin”, renchérit la seconde.

De son côté, Leïla en a récemment parlé à sa mère. “Elle a bien réagi, mais elle ne pense pas qu’au bout de deux ans on puisse porter plainte. Elle va se renseigner, mais si c’est possible, alors je le ferai.”

Interrogée par Le HuffPost sur le cas spécifique de Léa, Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes qui était montée au créneau sur cette affaire, lui recommande pourtant d’en “parler à ses parents, sauf si elle est en rupture avec eux” et de signaler les faits à la police. “Elle peut le faire de manière anonyme sur la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr”. La ministre est formelle: “très souvent, les ados ont honte, se sentent pris en défaut, ils ont l’impression d’avoir fait une bêtise. Ce n’est pas une bêtise, c’est être victime de cycber-harcèlement”.

Chez TikTok, on invite les jeunes victimes de ces comportement à “prendre contact avec les autorités compétentes” et à “signaler les comptes”. “Si leur comportement est répété et tombent sous le coup de la modération, ils seront bannis”, promet-on. Sauf si les comportements ont eu lieu sur d’autres plateformes que la leur, ce qui est souvent le cas.

Grâce au hashtag #BalanceTonTiktokeur, Léa se réjouit en tout cas de la visibilité qu’elle et les autres victimes de harcèlement de la part des influenceurs du réseau social ont eue. “Si ça n’avait pas été le cas, je n’aurais jamais osé partager mon histoire, ça aurait été un frein.”

Aujourd’hui, la jeune fille regarde toujours des vidéos sur TikTok. “Mais je ne parle qu’avec des amis que je connais déjà, pas aux inconnus.”

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