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Le Paris des Femmes « fait jaillir la voix » des invisibles,femmes,paris,

8 Janvier 2016, 00:29am

Publié par hugo

THÉÂTRE
Le Paris des Femmes « fait jaillir la voix » des invisibles


jeudi 7 janvier 2016 14:21 par Marina Fabre Laisser un commentaire

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Le Paris des FemmesPour sa 5ème édition, le festival Le Paris des Femmes s’étoffe autour d’un thème fort : « Crimes et châtiments ». Trois jours de champ libre pour neuf auteures de théâtre parce que « les femmes écrivent, elles ont du talent, mais pas de visibilité ».








Où sont les femmes dans le théâtre ? Le festival Le Paris des femmes revient samedi 9 janvier 2016 pour sa 5ème édition. A l’origine, un constat désastreux : « 26% des spectacles ont été mis en scène par des femmes en 2015, 39% chorégraphiés par des femmes et, pire, 1% seulement composé par des femmes», rappelle Véronique Olmi, co-fondatrice du festival avec Michèle Fitoussi et Anne Rotenberg. « Nous voulons rétablir un équilibre : 75% des textes joués sont écrits par des hommes, or les femmes écrivent autant. Elles ont autant de talent. Mais pas de visibilité. On a eu envie de faire jaillir cette voix là, qu’elle occupe, pour une fois, le devant de la scène et qu’elle perdure au delà du festival, bien sûr ! »


Cette année le festival s’étoffe et prend une nouvelle dimension. Conférences, rencontres littéraires, exposition de photos, neuf auteures (Stéphanie Blanchoud, Alma Brami, Claire Castillon, Léonore Confino, Carole Fréchette, Claudie Gallay, Cécile Ladjali, Tatiana de Rosnay, Valérie Tong Cuong) et un thème fort : « Crimes et châtiments ». L’occasion de faire un « clin d’oeil aux géants de la littérature (Tolstoi, Pérec, Huxley, Shakespeare) », précise Véronique Olmi. « C’est un thème qui peut se décliner aussi bien dans la sphère privée que publique et c’est aussi une interrogation fondamentale sur le Bien, Le Mal, le mystère de l’humain, qui interroge tous les auteurs. »


Comme l’année dernière, le festival se tiendra au théâtre des Mathurins, à Paris, le premier week-end de janvier. En marge, le Paris des Femmes décernera également deux prix, un « d’aide à l’écriture » qui attribue une bourse à l’une des neuf auteures, et un Prix théâtre, le Prix DSO-Paris des Femmes.


« Parité inversée »


Et la programmation réserve des surprises, notamment la participation de Christian Siméon. Un homme dans un festival qui met en lumière le travail des femmes ? « C’est une festival de femmes, avec les hommes : metteurs en scène, acteurs, directeur des Mathurins, spectateurs ! La parole est aux femmes mais elle se partage. Nous avons donc invité pour la première fois un homme à se joindre à nous, en l’occurrence Christian Siméon, et nous lui avons demandé d’écrire un texte d’une quinzaine de minutes, sorte de haïku théâtral… et « parité inversée ». Le texte sera mis en espace chaque soir par le metteur en scène chargé de sa soirée. » La « parité inversée » qui fait sourire : « Comme nous n’avons que des femmes, pour une fois, la parité marche dans l’autre sens, un sens inhabituel ».


Et la parité, justement, est loin d’être atteinte dans le monde du théâtre. Selon une enquête des Nouvelles NEWS, lors du dernier festival d’Avignon, sur 42 spectacles vivants répertoriés dans le In, seulement 6 avaient été créés, mis en scène ou chorégraphiés par des femmes. Quelles solutions ? « Pourquoi pas des quotas, oui. Mais aussi pour la diversité chez les acteurs. Les acteurs noirs ou métis jouent encore des rôles de noirs ou de métis. Est-ce qu’on aurait idée de dire à un acteur blanc « Tu vas jouer un blanc ? » On lui dit « Tu vas jouer un docteur. Un avocat. Un mari jaloux ». Il faut que les femmes dirigent des théâtres, des orchestres, et là vous verrez que les programmations seront enfin équilibrées… »





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