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Vers la fin des « thérapies de conversion » en Europe ?

17 Février 2023, 13:35pm

Publié par hugo

 Vers la fin des « thérapies de conversion » en Europe ?
Publié le 17 février 2023 à 11 h 24 min
La Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe Dunja Mijatovic a exhorté les Etats-membres à mettre fin aux « thérapies de conversion » qui « continuent à être pratiquées en Europe » souligne-t-elle dans un rapport publié le 15 février.
Le conseil de l'Europe, à Strasbourg en 2015 - Hadrian / Shutterstock
La Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe Dunja Mijatovic a exhorté les Etats-membres à mettre fin aux « thérapies de conversion » qui « continuent à être pratiquées en Europe » souligne-t-elle dans un rapport publié le 15 février.

Les « thérapies de conversion » visent à modifier l’orientation sexuelle et imposer l’hétérosexualité.

Elles peuvent s’appuyer sur différentes méthodes comme les électrochocs, la prise d’hormones, les rites d’exorcisme.

« Ces interventions continuent à être pratiquées en Europe, souvent en toute légalité et généralement sous un prétexte médical ou religieux. Malgré les conséquences nuisibles de ces interventions, qui sont profondes et durables, il est difficile aux victimes de faire reconnaître le préjudice subi et d’obtenir réparation. Cette situation n’est plus tenable », écrit Dunja Mijatovic.

« On estime que, dans l’Union européenne, 2 % des personnes LGBTI ont subi de telles pratiques et 5 % se sont vu proposer une conversion, mais les chiffres réels pourraient être bien plus élevés », souligne-t-elle.

Ces pratiques peuvent provoquer dépression, anxiété, haine de soi, pensées suicidaires, rappelle-t-elle.

Dunja Mijatovic relève une « tendance récente » à l’interdiction de telles méthodes en Europe. Malte a été en 2016 le premier pays européen à les interdire, et d’autres pays se sont attaqués au problème comme l’Allemagne, la Grèce, l’Albanie ou la France.

Des projets d’interdiction sont à l’étude dans plusieurs pays.

Même si Mme Mijatovic se réjouit de ces efforts, elle invite les Etats-membres à adopter une « approche fondée sur les droits de l’Homme pour éliminer ces pratiques ».

Elle appelle notamment à mettre en oeuvre des « interdictions précises et applicables » pour envoyer un « signal fort à la société » et permettre de traduire en justice les auteurs de ces agissements.


https://www.komitid.fr/2023/02/17/les-therapies-de-conversion-continuent-en-europe-conseil-de-leurope/

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"Les talibans arrivent" : la vidéo glaçante de l'activiste afghane Tamana Paryani

31 Janvier 2022, 06:01am

Publié par hugo

 
 "Les talibans arrivent" : la vidéo glaçante de l'activiste afghane Tamana Paryani
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La vidéo glaçante de l'activiste afghane Tamana Zaryabi Paryani
Catherine Rochon 
Par Catherine Rochon
Publié le Vendredi 28 Janvier 2022
Tamana Zaryabi Paryani était allée manifester contre le régime taliban et l'oppression des femmes afghanes. De retour chez elle, elle aurait été enlevée par les soldats fondamentalistes. Depuis, elle n'a plus donné signe de vie.
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"S'il vous plaît, aidez-moi, les talibans arrivent chez moi, mes soeurs sont à la maison."

C'est une vidéo terrifiante qu'a postée l'activiste Tamana Zaryabi Paryani sur les réseaux sociaux. Elle venait d'aller manifester le 19 janvier dernier aux côtés d'une vingtaine d'autres femmes contre la politique brutale imposée par les fondamentalistes islamistes qui ont repris le contrôle du pays en août 2021. Parmi leurs revendications ? Le droit de travailler et le droit à l'éducation. Pour ces Afghanes, impossible de vivre dans ce régime de terreur qui cherche à museler et à effacer tous les droits acquis par les femmes ces 20 dernières années.

Sur place, les talibans ont répliqué en les aspergeant de gaz au poivre et certaines auraient même reçu des chocs électriques, relaie la BBC. Alors qu'elles retournaient chez elles, certaines de ces courageuses opposantes ont été suivies. Vers 20h, des hommes auraient fait irruption dans l'appartement de Tamana Paryani à Kaboul. Alors qu'elle se trouvait avec ses soeurs chez elle, elle a entendu frapper à sa porte.

"Nous ne voulons pas de vous ici maintenant", alerte-t-elle dans la vidéo. "Revenez demain, nous pourrons parler demain. Vous ne pouvez pas voir ces filles à cette heure de la nuit. Au secours, les talibans sont venus chez moi."

Terrées depuis le retour des talibans, les femmes se cachent par crainte des représailles. Mais même leur foyer ne constituerait plus un refuge. "C'est une violation de la culture afghane d'entrer dans une maison où se trouvent uniquement des femmes", note la BBC. "Mais ayant licencié des femmes policières, les talibans n'ont pas de personnel féminin disponible pour interroger les femmes."

Tamana Paryani a disparu sans laisser de trace depuis cette vidéo. Son appartement est vide, juste "une grande empreinte de botte boueuse encore visible sur la porte d'entrée", décrit le journaliste de la BBC qui est parti à sa recherche. Selon ses voisins, elle et ses soeurs auraient bel et bien été enlevées par un groupe armé.

L'une de ses amies confie : "Je lui ai dit qu'elle devait quitter sa maison dès que possible, qu'elle était en danger. Quand je suis rentrée à la maison, une amie, également manifestante pleurait : Tamana avait été arrêtée par les talibans et elle avait publié une vidéo sur les réseaux sociaux."

Les talibans nient
Tamana Paryani n'est pas la seule à avoir disparu : d'autres manifestantes, comme Parawana Ibrahimkhel, manquent également à l'appel. Mais les talibans démentent les avoir enlevées. Ainsi, le porte-parole de la police à Kaboul, le général Mobin Khan, a accusé la vidéo de Tamana Paryani d'être un "drame fabriqué", comme le rapporte l'Associated Press.

Un porte-parole des services de renseignement talibans, Khalid Hamraz, n'a ni confirmé ni infirmé l'arrestation, tweetant cependant que "l'insulte aux valeurs religieuses et nationales du peuple afghan n'était plus tolérée". Une référence directe à la manifestation des activistes pour les droits des femmes qui auraient brûlé une burqa, ce voile intégral que les fondamentalistes avaient imposé aux Afghanes lors de leur précédent règne entre 1996 et 2001, symbole de leur oppression.

De son côté, la mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan a tweeté : "L'ONU partage des préoccupations croissantes concernant la disparition de deux militantes afghanes, Tamana Zaryabi Paryani et Parawana Ibrahimkhel, qui auraient été enlevées à leur domicile dans la nuit de mercredi. Nous exhortons les talibans à fournir des informations sur leur sort et à protéger les droits de tous les Afghans."


Au-delà de la répression que connaissent les femmes afghanes, le pays s'enfonce dans une grave crise humanitaire. La population est affamée, les aides de la communauté internationale ayant été gelées depuis l'entrée au pouvoir des talibans et le retrait des troupes américaines en août 2021. Alors qu'Occidentaux et représentants talibans se sont réunis à Oslo ce 24 janvier pour chercher des issues à cette crise, la poétesse afghane Hoda Khamosh a interpellé le ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, sur la disparition des activistes.

"Pourquoi les talibans qui nous emprisonnent à Kaboul sont-ils assis à la table des négociations avec nous à Oslo ? Que fait la communauté internationale face à cette torture et cette répression ?", a dénoncé l'artiste, enjoignant le ministre de "décrocher son téléphone" pour réclamer expressément la libération de Tamana Zaryabi Paryani et de ses amies. Un appel vain ?

SOCIÉTÉ AFGHANISTAN FEMINISME FEMMES DROITS DES FEMMES NEWS ESSENTIELLES


https://www.terrafemina.com/article/afghanistan-la-video-glacante-de-l-activiste-tamana-paryani-enlevee-par-les-talibans_a362094/1

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"Ne nous oubliez pas" : Darya Parsia, artiste afghane, raconte le cauchemar taliban

31 Janvier 2022, 04:37am

Publié par hugo

"Ne nous oubliez pas" : Darya Parsia, artiste afghane, raconte le cauchemar taliban
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Peinture de l'artiste afghane Darya Parsia
Peinture de l'artiste afghane Darya Parsia
Catherine Rochon 
Par Catherine Rochon
Publié le Vendredi 21 Janvier 2022
Darya Parsia est une jeune artiste afghane. Aujourd'hui, elle se terre à Kaboul, terrorisée par le régime taliban qui a repris le contrôle de son pays. Elle témoigne de sa situation et appelle à ne pas abandonner les femmes afghanes menacées.
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Darya Parsia nous a contacté·e·s en privé sur Instagram. Comme on jette une bouteille à la mer. Son message ? Alerter sur le sort de son pays et sur la situation préoccupante des artistes afghanes. Nous avons répondu à son appel. S'en est suivie une série de mails- lorsqu'elle avait la chance d'avoir accès à internet- dans lesquels elle nous a raconté son histoire. Celle d'une enfant de la guerre, d'une ado triste, d'une jeune femme qui voit aujourd'hui son pays replonger dans le chaos.

Darya (il s'agit de son nom d'artiste, elle préfère taire son véritable nom par crainte de représailles) est née au Pakistan il y a 22 ans lors d'un "jour glacial", nous confie-t-elle. Ses parents étaient "différents". Des réfugiés afghans, issus de la minorité chiite. Le père de Darya avait une petite échoppe, sa mère était institutrice. Mais ils ont dû fuir l'Afghanistan en 1996, quelques jours après l'irruption des talibans dans la capitale, Kaboul.

Comment décrire cette enfance exilée ? "Sombre", tranche Darya. Elle, la gamine curieuse et créative, se rappelle du toit rouillé et vétuste de son école, des profs "méchants", des coups de ses frères, des choses dont elle rêvait mais qu'on lui interdisait, des hibiscus du jardin de l'école qui l'apaisaient, de l'injustice. "Je n'ai jamais accepté le traitement des filles et des femmes. J'ai constamment été opposée au fait que les filles et les femmes étaient tenues d'effectuer toutes les tâches ménagères pour les hommes, cuisiner nettoyer, laver, leur apporter un verre d'eau. Et pourquoi ai-je été forcée par mes frères de me couvrir la tête d'un foulard à l'âge de cinq ans ? Je ne voulais pas porter ce foulard", se rappelle-t-elle.

"J'ai eu une enfance triste où écouter de la musique, être heureuse et danser était considéré comme 'haram', illégal, tabou. Nous avons été endoctrinées pour accepter notre destin et mener une vie ascétique en tant que femmes."

Alors qu'elle a 10 ans, sa famille décide de repartir en Afghanistan. Les talibans ont été délogés du pouvoir depuis 2001, le pays semble renaître après le chaos. Mais sur place, la jeune Chiite s'isole par crainte d'être agressée par ses camarades, en grande majorité sunnites. Son échappatoire ? Les livres pour enfants qu'elle emprunte avec gourmandise à la petite bibliothèque à côté de sa maison. "Je me mettais à la place des personnages et devenais leur compagne de voyage. J'avais un monde charmant dans ma tête, un monde où il n'y avait pas de guerre et de cruauté."

Peinture de Darya Parsia, artiste afghane
Peinture de Darya Parsia, artiste afghane
Le retour des "jours sombres"
Au fur et à mesure qu'elle grandit, Darya Parsia ouvre les yeux : l'ado ne supporte plus le traitement réservé aux femmes afghanes, veut s'engager contre les violences conjugales, pousser à l'émancipation. D'autant que la situation se tend de nouveau à Kaboul. Elle qui veut sourire, flâner dans les cafés, s'amuser, créer, voit l'horizon s'obscurcir. Alors qu'elle intègre l'université, la voilà contrainte d'abandonner ses études : les groupes terroristes ciblent les facultés et les centres éducatifs. La jeune femme s'enfonce dans le désespoir. Darya avait entendu parler des talibans bien sûr, ces soldats mortifères que sa famille avait dû fuir. Mais elle n'y avait pas été confrontée directement.

"Quand j'ai entendu des récits ou vu des vidéos de ces jours sombres, j'ai été choquée, glacée jusqu'à la moelle. Sous le régime des talibans, non seulement les femmes n'avaient pas de place dans la société, mais les hommes n'avaient pas non plus de droits humains fondamentaux."

Plus que jamais, elle veut se battre, résister à l'obscurantisme qui menace une nouvelle fois d'engloutir son pays. Mais déjà, les esprits rétrécissent. Elle qui avait imaginé des dessins animés télévisés pour sensibiliser les parents à la prévention des abus sexuels sur les enfants voit son projet rejeté de toutes parts.

"La raison pour laquelle ils répugnaient à aider n'était pas par négligence mais plutôt par peur. Ils n'arrêtaient pas de dire :" C'est une question très sensible en Afghanistan'. C'est tabou d'en discuter et encore plus de prendre des mesures contre cela."

Peinture au café de Darya Parsia
2 PHOTOS LANCER LE DIAPORAMA
Peinture au café de Darya Parsia
"Peindre est le langage de la protestation"
Dégoûtée, Darya Parsia va trouver sa catharsis : la peinture. Un art pourtant considéré comme "haram". La jeune femme y voit un moyen d'évacuer sa colère, d'exprimer sa frustration, mais aussi d'imaginer un monde plus doux. "Enfant réfugiée, il était extrêmement difficile d'obtenir du papier et des stylos et encore moins d'acheter du matériel de peinture. J'ai donc dû utiliser tout ce à quoi j'avais accès, comme des fleurs, des feuilles, des pierres, des brindilles, de la terre et de l'eau pour créer." Darya, gamine de la débrouille, a développé un style personnel, unique. Et elle a continué à puiser dans son quotidien pour créer du beau. Elle est devenue "coffee artist".

"Je me suis accidentellement familiarisée avec la peinture au café. Un jour, du marc de café s'est renversé sur un coin de mon papier. Alors, à l'aide d'une brindille, j'ai créé des formes à partir de cette tache. J'ai continué en faisant du café fort ou plus dilué pour créer différentes nuances et couleurs en guise de peinture. J'ai même fait des graffitis au pochoir avec du café." Ses sujets de prédilection ? "Les personnes vulnérables, les enfants, les femmes, les animaux. Comment pourrais-je faire du surréalisme alors que la voix de mon peuple doit être entendue ?"

Elle donne des cours gratuits aux enfants, y voit une manière de les aider à sa manière. Et devient également membre de l'UNICEF Youth Network. "Tout ce que nous voulons en tant qu'Afghanes, c'est la fin de ces coutumes qui rabaissent et dégradent les femmes. Nous voulons avoir le droit à l'éducation et à l'emploi. Nous voulons que le mariage forcé, surtout précoce, soit supprimé. Nous voulons que les abus verbaux et la violence physique dans les familles et la société disparaissent", énumère-t-elle. "Peindre est pour moi le langage de la protestation."

Peinture de l'artiste afghane Darya Parsia
Peinture de l'artiste afghane Darya Parsia
Alors que la jeune artiste commençait à se faire connaître, notamment grâce aux réseaux sociaux et que les commandes pour ses tableaux affluaient, le pire est arrivé. Les talibans ont fait irruption dans Kaboul en août 2021 et ont repris le contrôle du pays lors d'un assaut éclair. Le gouvernement s'est effondré, la population s'est terrée. Les espoirs de Darya sont pulvérisés. "Oui, la charia est appliquée. Mais où est passée la nourriture sur les tables ? La musique ? L'art a disparu, les femmes ont été éradiquées de la société, les vêtements colorés se sont envolés. Et avec eux, nos rires et nos sourires", nous écrit-elle. "En un clin d'oeil, nous sommes devenus pathétiques. L'art a maintenant disparu de l'âme de ce pays."

"Les gens n'ont plus le droit de rire dans la rue"
Aujourd'hui, l'étau se resserre autour des femmes afghanes, dépossédées un peu plus chaque jour de leurs droits et de leur liberté. Et Darya tremble. A Kaboul, elle ne se cache pas des talibans, confesse-t-elle, mais elle "évite de sortir."

Car l'artiste afghane le sait : elle est en ligne de mire. "Les femmes peintres, mais aussi les peintres de tous horizons, n'ont pas leur place dans le système de gouvernement taliban. A mesure qu'ils deviendront de plus en plus puissants et établis, ils stipuleront certainement des règles contre l'art. Un exemple ? Les soldats talibans ont déjà brisé les instruments de musique de l'Institut national de musique de Kaboul." Car elle l'assure : en dépit de leurs promesses face à la communauté internationale, les fondamentalistes adeptes de la charia rigoriste n'ont pas changé.

La peur au ventre, elle suit attentivement les informations sur les réseaux sociaux car "on ne peut pas faire confiance aux médias locaux contrôlés par les talibans."

Depuis l'insurrection des talibans, les conditions de vie en Afghanistan, en prise avec une crise humanitaire dévastatrice, se sont encore dégradées. "Les gens ont faim. Les prix de la nourriture, des fruits, du pain ont grimpé en flèche et le froid intense et la pandémie ont encore aggravé la situation. Les aides internationales arrivent en Afghanistan, mais où vont-elles ?", interpelle-t-elle. "Si ces aides sont vraiment distribuées, pourquoi avons-nous tant de gens affamés dans la rue qui vendent littéralement leurs enfants ? Pourquoi certains meurent de faim ?"

"Les gens n'ont plus le droit de rire dans la rue, on ne peut plus porter nos vêtements préférés, on nous impose le port de la burqa pour nous voler notre identité. Les hommes doivent se laisser pousser la barbe, sont fouillés aux points de contrôle et même leurs téléphones sont vérifiés. Il y a eu un incident où un professeur d'université a été roué de coups et a reçu une balle dans la jambe pour avoir porté un costume..."

Aujourd'hui, Darya Parsia lance son appel : "Soyez la voix des femmes afghanes, parlez de leur situation !La pression de la communauté internationale peut avoir un impact énorme sur les talibans. Nous ne devons pas laisser la voix des femmes se perdre dans des questions politiques insignifiantes. La communauté internationale et les femmes du monde ne doivent pas nous abandonner et ne doivent pas nous oublier ! Si nous sommes toutes et tous uni·e·s, il y aura une lueur d'espoir pour l'avenir."

Darya ne veut pas fuir son pays. Elle veut étudier, côtoyer d'autres jeunes, devenir psy un jour. "J'aimerais avoir une vie normale. Mais malheureusement, ce sont aujourd'hui de faux espoirs et des rêves vains."

SOCIÉTÉ CULTURE AFGHANISTAN DROITS DES FEMMES TÉMOIGNAGE NEWS ESSENTIELLES ART PEINTURE


https://www.terrafemina.com/article/afghanistan-le-temoignage-poignant-de-darya-parsia-artiste-afghane_a362010/1

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Shoukria Haidar : ” Les Afghanes me disent nous ne céderons pas, nous ne voulons pas perdre nos droits”, femmes, feminisme,

3 Septembre 2021, 00:03am

Publié par hugo

 
Média
Matrimoine
1 SEPTEMBRE 2021
Monde \ Asie \ Vidéos 50/50
Shoukria Haidar : ” Les Afghanes me disent nous ne céderons pas, nous ne voulons pas perdre nos droits”

Shoukria Haïdar fuit l’Afghanistan en 1980 au moment de l’invasion soviétique, et se réfugie en France. Elle obtient le statut de réfugiée politique puis acquière la nationalité française. En 1996, elle crée l’association NEGAR-Soutien aux Femmes d’Afghanistan qui lutte contre les talibans et pour les droits des filles et des femmes. Elle était présente au rassemblement de soutien aux Afghanes le 28 août dernier.

Propos recueillis par Caroline Flepp 50-50 Magazine

Vidéo Rafaël Flepp 50-50 Magazine

En février 2020 un accord de paix est signé entre les talibans et les États-Unis, représentés par Zalmay Khalilzad, diplomate américain d’origine pachtoune, ambassadeur auprès des Nations unies d’avril 2007 à janvier 2009.

Photo de Une Marie-Hélène Le Ny 50-50 Magazine

https://www.50-50magazine.fr/2021/09/01/shoukria-haidar-les-afghanes-me-disent-nous-ne-cederons-pas-nous-ne-voulons-pas-perdre-nos-droits/

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Scandale après la diffusion du film anti-avortement "Unplanned" sur C8, le CSA saisi

21 Août 2021, 00:15am

Publié par hugo

 Scandale après la diffusion du film anti-avortement "Unplanned" sur C8, le CSA saisi
Par Pauline Weiss Publié le 18/08/2021 à 10:44
csa saisi film unplanned
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"Unplanned", film pro-vie sorti aux États-Unis en 2019, a été diffusé sur C8 le 16 août 2021. Le lendemain, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé avoir été saisi. Les associations féministes et le gouvernement estiment qu'il représente un délit d'entrave à l'avortement.
C'est un programme TV qui ne passe pas. Diffusé le lundi 16 août 2021 en prime time sur C8 (groupe Canal+), le film Unplanned, sorti en 2019 aux États-Unis sous le mandat Trump, relate l'histoire d'une ancienne cadre du planning familial devenue militante anti-avortement.

Mardi 17 août, au lendemain de sa diffusion polémique, ayant tout de même rassemblé que 304.000 téléspectateurs, rapporte Puremédias (soit 1,5% de part d'audience), le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a reçu de nombreux signalements, indique le Huffington Post. 

Lire aussi :
Les pays où l'avortement est encore interdit
Un pseudo message d'avertissement de la chaine avant la diffusion
Dès l'annonce de sa programmation sur C8, plusieurs associations féministes, dont #NousToutes, ont demandé la déprogrammation du film. Le CSA avait alors répondu sur Twitter à la question "Mais pourquoi le CSA n'interdit pas ce programme ?" Réponse : "Le CSA est le garant de la liberté d’expression et de la communication audiovisuelle. Il n’intervient pas dans la programmation des chaînes. Les chaînes déterminent librement le choix de leurs programmes. Après diffusion, il est possible d’alerter le CSA au sujet d’un éventuel manquement à la loi ou à une obligation."

Au lendemain de la diffusion, l'autorité publique a été saisie. "Le CSA procédera à un visionnage du film diffusé à l’antenne et examinera les saisines reçues. En cas de manquement aux obligations légales, réglementaires et conventionnelles auxquelles il est soumis, le CSA interviendra auprès de l’éditeur", a-t-il expliqué au Huffington Post. 

Vidéo du jour :

En cas de manquement aux obligations légales, réglementaires et conventionnelles auxquelles il est soumis, le CSA interviendra auprès de l’éditeur.

Une pétition lancée une semaine plus tôt ayant recueilli plus de 20.000 signatures, a incité le diffuseur C8 à publier un message d'avertissement avant le lancement de Unplanned : "En France, toute femme a le droit de disposer de son corps comme elle l'entend. Ce droit est garanti par la loi. Ce récit qui n'engage que son auteur ne signifie pas remettre en question ce droit mais d'en mesurer l'importance." 

Le média Les Jours rappelle que l'affirmation est fausse et parle d'un "avertissement faux-cul" : "non ça n’engage pas que son auteur mais aussi la chaîne qui décide de le diffuser".


Pour rappel, en France, l'entrave à l'IVG constitue un délit, depuis 1993, puni par deux ans de prison et 30.000 euros d'amende. 

Lire aussi :
De quoi se revendiquent les nouveaux opposants à l'avortement ?
Délit d'entrave à l'IVG élargi à internet, tout savoir
Elisabeth Moreno : "Un outil de propagande anti-avortement abject"
Le jour de la diffusion du film, Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes a dénoncé sur Twitter un "un outil de propagande anti-avortement abject". "Progrès pour notre société, le droit à l'#IVG est un droit fondamental et inaliénable pour toutes les femmes. Cette fiction va à l'encontre de nos valeurs.", a-t-elle rappelé.

Le 17 août, dans un communiqué, la ministre a une nouvelle fois "condamné fermement la diffusion du film anti-IVG". Elle souligne que la loi Veil de 1975, autorisant l'avortement en France; est "une des plus importantes batailles des mouvements féministe."


Marlène Schiappa, ministre de la Citoyenneté, a elle aussi critiqué la diffusion du film américain sur le réseau social, précisant qu'"accéder à l’IVG est un droit en France, nos aînées se sont battues pour l’obtenir."

Un film évangéliste inspiré d'une l'histoire vraie
Unplanned est inspiré de l'histoire de la Texane Abby Johnson, 38 ans, directrice du Planning familial locale au moment des faits. Enceinte, elle décide de recourir à un avortement, après avoir accompagné de nombreuses femmes dans cette démarche. Au cours de la procédure, l'Américaine quitte son poste et se range du côté des pro-vie.

Le film a été produit par la société évangéliste Pure Flix, basée dans l'Arizona et a reçu un franc succès à sa sortie aux États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, en mars 2019. En une semaine, le film avait engendré 6 millions de dollars, rappelait Le Monde.

Plébiscité dans les états du centre et du sud du pays, il avait été boycotté par l'est et l'ouest des États-Unis, ainsi que les grands médias américains, à l'exception de la Christian Broadcasting Network et de Fox News.


https://www.marieclaire.fr/scandale-apres-la-diffusion-du-film-anti-avortement-unplanned-sur-c8-le-csa-saisi,1379658.asp
 

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Appel de Negar : soutien aux femmes d’Aghanistan, femmes,

20 Août 2021, 15:57pm

Publié par hugo

 
Matrimoine
18 AOÛT 2021
DÉBATS \ Tribunes
Appel de Negar : soutien aux femmes d’Aghanistan

Le bureau et la présidente de NEGAR, Shoukria Haïdar, appellent solennellement les activistes féministes de France, d’Europe, d’Asie, d’Amérique et d’Australie, mais aussi tous et toutes les défenseurs et défenseuses des droits humains, à la mobilisation au secours de l’Afghanistan et de ses populations les plus menacées, les femmes et les enfants.

Vous qui, depuis 1996, après la prise de Kaboul par les talibans, avez soutenu le combat et l’action de notre association en faveur des droits des femmes en Afghanistan, totalement supprimés par les décrets officiels de ce régime,

Vous qui dès le début, dans l’indifférence des médias, avez accordé foi à la dénonciation par Shoukria Haidar du régime barbare des talibans qui s’installait à Kaboul,

Vous qui avez participé aux combats et aux actions d’éducation et de formation menés par NEGAR en France, en Europe, à l’international et en Afghanistan, entre autres :

– la Conférence de Dushambé (2000) et l’élaboration de la Charte des droits fondamentaux de la femme afghane, reprise officiellement par la suite, en 2004, dans l’article 22 de la Constitution d’ Afghanistan qui exprime l’égalité des droits des femmes et des hommes,

– l’organisation des classes clandestines à Kaboul (1997-2001) sous le régime taliban,

– le parrainage des jeunes filles et des jeunes femmes qui se poursuit aujourd’hui.

Vous qui nous avez encore accompagnées en 2010, lors de la Conférence de Londres organisée à l’initiative de l’Angleterre et de M. Karzaï, avec l’accord des Américains, invitant les représentants de haut niveau de 70 pays, lançant officiellement le processus de paix avec les groupes terroristes talibans (des milices pakistanaises), et donnant de cette manière une représentation officielle internationale à ce groupe barbare.

C’était là le début de la situation que nous vivons aujourd’hui : bureau officiel au Qatar, rencontres officielles avec différents États, avec les Nations Unies, et l’apogée, en 2020, les accords de paix américains – talibans, puis, aujourd’hui, la fuite des Américains soi-disant devant les talibans.

Nous avons à nouveau besoin de compter sur vous.

Aujourd’hui, la dégradation de la situation depuis le retrait des troupes américaines, accompli à 90% et qui devrait se terminer fin août – ce que la représentante des Nations-Unies à Kaboul qualifie d’«onde sismique» – est terrifiante. Rien ne semble arrêter la marche des milices pakistanaises « talibans terroristes » qui se sont déjà emparés de 5 des 34 capitales provinciales, tant dans le nord que dans le sud du pays, semant la terreur, tentant d’effrayer par des actions sauvages – décapitations, massacres de masse, destructions et incendies de bâtiments publics, de maisons privées et de bazars, mariages forcés de jeunes filles avec des miliciens (auxquels on les avait promises au Pakistan pour qu’ils viennent combattre en Afghanistan, comme on leur avait promis le pillage des biens publics et privés).

Les femmes afghanes sont une nouvelle fois en péril, menacées de perdre leurs libertés, comme durant les années de plomb (1996 – 2001).

Déjà des directives talibanes dans les zones qu’ils contrôlent, interdisent aux femmes de sortir de leur maison sans être accompagnées d’un homme membre de leur famille, ordonnant aux communautés de fournir la liste des jeunes filles de plus de quinze ans et des veuves de moins de 45 ans, pour « récompenser les combattants », par de soi-disant « mariages forcés » pour qu’ils viennent combattre en Afghanistan.

Tout ceci se passe sous le regard des États-Unis qui, dans leurs accords de paix avec les talibans, ne cessent de répéter que les talibans ne doivent pas toucher aux intérêts des Américains, ni à ceux de leurs alliés et de leurs amis.
Et donc l’Afghanistan et les femmes afghanes ne sont ni du nombre de leurs alliés ni de leurs amis ; ils ne figurent pas non plus dans les intérêts des valeurs des Américains ?

C’est ainsi qu’avance la situation en Afghanistan avec la décision unilatérale de retrait des Etats- Unis, sans qu’une situation convenable pour l’Afghanistan ait été trouvée.

Les femmes afghanes après la chute des talibans en 2001 ont retrouvé leurs droits et leur vie habituelle. Durant ces 20 dernières années, elles ont travaillé d’arrache-pied, développant leurs droits dans tous les domaines, elles ont gagné des espaces de plus en plus significatifs (éducatif, politique, social, sportif, associatif…).

Dans cette situation terrible, la jeunesse, filles et garçons, prend les armes pour se défendre, défendre son pays, défendre ses droits. Avec quels moyens ? Que va-t-il advenir d’eux ? Aujourd’hui, la presse et les médias occidentaux nous tiennent au courant jour après jour – et merci aux journalistes – de l’épouvantable situation locale : outre les exactions des talibans, les assassinats, et la 3è vague du COVID-19.

Que va devenir l’Afghanistan ? Qui viendra en aide à l’Afghanistan ?

Nous lancerons prochainement une mobilisation des ami.es de NEGAR et nous espérons pouvoir compter sur vous toutes et tous et sur le réseau d’amitié qui lie entre elles et eux, partout dans le monde, les féministes.
N’hésitez pas à prendre contact avec nous. Nous comptons sur vous !

Shoukria Haïdar et le bureau de NEGAR-Soutien aux femmes d’Afghanistan

Lire plus : Shoukria Haïdar : une militante afghane grand prix international de la laïcité 2014

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https://www.50-50magazine.fr/2021/08/18/appel-de-negar-soutien-aux-femmes-dafghanistan/

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GOUVERNMENT BEREZINA

21 Mars 2021, 16:48pm

Publié par hugo

LE  GOUVERNMENT TAPE  SUR   CORINNE MASIERO  SUR LA GAUCHE QUI SOIT  DISANT SERAIT ISLMO  GAUCHISTE  QUI NE VEUT  RIEN  DIRE   c est un néologisme    cela  ne veut   rien  dire  !!!! 

MACRON    LA  DROITE  et  LE  FRONT NATIONALE  C EST LA MEME   POLITIQUE  , toujours tape  sur les autres  sans  se  remettre    en question  !!!!

METTEZ  VOUS  NE  QUESTION SUR LA  FACON DONT VOUS GEREZ LA FRANCE  !!!! vous laissez faire  n importe quoi azu plus  riche  et les autres  sont  tabasse   tuer  insulte   etc  ,  FILLON  N ETS PAS EN TAULE  SARKO  NON PLUS   ETC   !!!!  mettez les   en  taules comme d autres  Français  ,, METTEZ  SARKO  FILLON  EN TAULE POUR  9  ANS    de  prison  ferme  

MESSIEURS LES   DEPUTES ET MESSIEURS LES MINISTRES  AVEZ  VOUS OUBLIEZ LA DEVISE   DE LA FRANCE ???  JE PENSE  QUE OUI  !!!!! JE  VOUS LA  RAPPELLE  LIBERTE  EGALITE FRATERNITE 

EGALITE DEVANT   LA LOI  ET LA JUSTICE  !!!!  

LES  GENS  RICHES  QUI SONT VACCINES  AVANT LE PEUPLE  ALORS QUE ILS  NE SERVENT A RIEN  , ils ne font pas  tournee  le pays  !!!!! VIVE  LE PEUPLE  QUI BOSSE  QUI SE LEVE  TOT  !!!  N EST CE PAS MONSIEUR  SARKO  ,  

GOUVERNMENT  BEREZINA
GOUVERNMENT  BEREZINA
GOUVERNMENT  BEREZINA

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Les droits des femmes toujours menacés en Pologne,femmes,droits

27 Mai 2020, 21:15pm

Publié par hugo

 
25 mai 2020
Monde \ Europe
Les droits des femmes toujours menacés en Pologne
 
En Pologne, le gouvernement profite de la crise sanitaire actuelle pour remettre en question les droits des femmes. Des droits déjà menacés à plusieurs reprises, dans un pays où l’Eglise catholique occupe une place centrale. Une situation jugée inacceptable par Nina Sankari, activiste féministe et rédactrice en chef de la Revue Athée.
Le projet de loi « Stoppons l’avortement » n’a pas été adopté. Mais la tentative du gouvernement passe très mal auprès des féministes polonaises. Le texte prévoyait un durcissement de la loi actuelle sur l’avortement, pourtant l’une des plus restrictives d’Europe, et visait l’interdiction totale de l’avortement en cas de graves malformations de l’embryon.
« La Pologne interdit l’avortement, sauf pour trois exceptions “, détaille Nina Sankari ” si la grossesse est le résultat d’un acte criminel (viol, inceste, acte sexuel avec mineur), si la vie de la mère est en danger, ou si le fœtus présente des dommages irréversibles ». Et c’est bien cette troisième disposition que « les fondamentalistes catholiques ont tenté d’interdire », précise l’activiste féministe. À l’origine de ce texte polémique : l’Institut catholique et conservateur Ordo Iuris, proche du parti présidentiel d’extrême-droite PiS (Droit et Justice).
En Pologne, la bataille entre les conservateurs religieux et les féministes ne date pas d’hier. Les manifestations massives de femmes vêtues de noir, en 2016 et 2018, avaient fait reculer le parti au pouvoir, et sous la pression de la rue, le PiS avait décidé de repousser le projet de loi. Un projet de loi qui refait surface en pleine crise sanitaire, et à la surprise générale. À cause des restrictions liées à la pandémie, les mouvements pour les droits des femmes ont fait preuve de créativité en protestant et « en bloquant avec leurs voitures le rond point du centre de Varsovie, ou en affichant des panneaux dans les longues queues devant les magasins de première nécessité », décrit Nina Sankari. « Pour l’instant, le projet de loi est suspendu, mais les fondamentalistes catholiques ne lâcheront pas l’affaire », s’inquiète la féministe.
Les liens entre le gouvernement et l’Eglise catholique
« Le rôle de l’Eglise catholique en Pologne est impressionnant », explique d’emblée Nina Sankari « le gouvernement entretient des liens très étroits avec l’Eglise catholique. Toutes les sphères sont touchées. D’abord, la vie politique, car toutes les décisions sont consultées avec les évêques. La vie économique aussi car l’Eglise est un des plus grands propriétaires terriens, elle bénéfice de subventions, et d’exonérations de taxes. Mais aussi dans l’éducation, avec l’abolition des cours d’éducation sexuelle et l’instauration du catéchisme. Pour la vie privée, les fondamentalistes sont ambitieux, ils visent l’abolition du divorce ».
Mais les féministes et les mouvements pour les droits des femmes n’ont jamais relâché la pression sur le gouvernement et les fondamentalistes religieux. « En 2016, nous avions organisé une grande manifestation spontanée ” se souvient Nina Sankari, ” nous étions tout· es habillé·es de noir pour protester contre des lois restrictives. J’ai participé à toutes les protestations, j’ai même pris la parole, c’était impressionnant de voir à quel point il y avait du monde, une marée de femmes et d’hommes ».
Élection présidentielle
Pourtant, malgré les nombreuses protestations victorieuses, malgré le mouvement féministe organisé autour de la grève des femmes polonaises, Nina Sankari s’inquiète pour la situation des femmes en Pologne : « les droits des femmes dans le pays sont menacés, la situation doit être comprise dans un contexte global où les oppressions religieuses catholiques sont très nombreuses ».
S’ajoute à cette inquiétude, celle de l’élection présidentielle, prévue initialement le 10 mai. « Ce serait contraire à nos lois démocratiques de maintenir cette élection », s’agace Nina Sankari. « L’incertitude est totale pour le pays », conclut l’activiste.
Chloé Cohen, 50-50 magazine


https://www.50-50magazine.fr/2020/05/25/les-droits-des-femmes-toujours-menaces-en-pologne/

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En Iran, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah condamnée à cinq ans de prison,femmes,

22 Mai 2020, 06:47am

Publié par hugo

 En Iran, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah condamnée à cinq ans de prison
 
Fariba Adelkhah, détenue dans la prison d'Evin à Téhéran et condamnée à 5 ans de prison, et son compagnon Roland Marchal, libéré le 21 mars 2020.
Capture ecran
 
18 juil 2019
Mise à jour 16.05.2020 à 08:00 par
TerriennesNioucha ZakavatiLiliane Charrier
Détenue en Iran depuis près d'un an, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est condamnée à cinq ans de prison pour "collusion et propagande". Anthropologue reconnue et attachée à sa liberté de pensée, elle a beaucoup travaillé sur les femmes dans la société iranienne après la révolution de 1979.
 
 

Le procès de Fariba Adelkhah s'est ouvert le 3 mars 2020 devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. D'autres audiences ont suivi, dont la dernière remonte au 18 avril, et le verdict a été communiqué par son avocat Saïd Dehghan ce 16 mai : cinq ans de prison pour "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale" et un an pour "propagande contre le système" politique de la République islamique - la peine la plus lourde possible. Deux condamnations qui, selon la loi iranienne, ne s'additionnent pas - la chercheuse devrait purger la plus longue - et qui font l'objet d'un appel, à l'issue duquel les peines ne pourront être aggravées.
Selon l'avocat, l'accusation de "propagande contre le système politique" se réfère à l'avis de la chercheuse sur le port du voile en Iran. Or ces considérations sont avant tout les remarques d'une universitaire, davantage que d'un jugement de valeur, plaide Saïd Dehghan. Quant à l'accusation de "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale",  elle implique moins deux personnes. Il se pourrait donc que la deuxième personne en question soit Roland Marchal, dont l'affaire n'a pas été classée en dépit de sa libération.
Fariba Adelkhah et son compagnon Roland Marchal avait été arrêtés en juin 2019. Tous deux sont chercheurs au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po à Paris. La peine de la chercheuse pourrait donc être diminuée en appel du temps d'incarcération déjà purgé. Quoi qu'il en soit, le verdict, une fois énoncé, pourrait ouvrir la voie à des négociations en coulisses dans cette affaire qui empoisonne les relations entre la France et l'Iran.
Roland Marchal libéré, Fariba Adelkhah condamnée
Après neuf mois et demi de détention en Iran, le chercheur français Roland Marchal était rentré samedi 21 mars à Paris, en échange, selon Téhéran, de la libération par la France d'un ingénieur iranien menacé d'extradition aux États-Unis. Le président français Emmanuel Macron avait alors réitéré sa demande de libération de Fariba Adelkhah auprès du président Rohani lors d’un entretien téléphonique.
Fin 2019, Fariba Adelkhah entamait une grève de la faim - qu'elle cessera 49 jours plus tard - pour réclamer sa libération et celle de Roland Marchal. Pendant plus d'un mois, elle a refusé de regagner sa cellule, campant dans les couloirs de la prison d'Evine pour pouvoir le voir et reconforter son ami, même si cela leur a toujours été refusé. Lors d'un entretien accordé à nos confrères de France Inter, ​Roland Marchal soulignait, à sa libération, les problèmes de santé de son amie : "Elle a fait une très longue grève de la faim, très ambitieuse, car elle avait des exigences. Maintenant, elle souffre beaucoup des reins".
Si le cas de Fariba Adelkhah est plus compliqué que celui de Roland Marchal, c'est qu’elle a la double nationalité franco-iranienne et que l'Iran ne reconnaît pas les doubles nationaux. "Téhéran la considère comme une Iranienne, explique Roland Marchal. Elle peut recevoir quelques visites de sa famille ou de ses proches mais n’a pas droit aux visites consulaires françaises."
Elle a voulu parler de la société iranienne telle qu’elle est, pas comme la veulent l’occident ou les gardiens de la révolution.
Roland Marchal, chercheur
​Pour le chercheur libéré, pas de doute, ce sont les recherches de Fariba Adelkah qui ont déplu et ont provoqué larrestation de sa compagne : "Elle a tenté de faire quelque chose de très risqué : elle a voulu parler de la société iranienne telle qu’elle est, telle qu’elle fonctionne, pas comme la veulent l’occident ou les gardiens de la révolution. Une société qui n’est mue ni par l’idéologie de la république islamique, ni par des valeurs d’une démocratie telle que les Etats-Unis l’installeraient. C'est ce qui fait qu'à l’étranger, elle était jugée pas assez critique du régime, alors qu’en Iran, elle provoquait de très fortes crispations chez les conservateurs. Son talent, sa force, et sa plus grande faiblesse en même temps, c’est d’avoir voulu rester fidèle à cette double réalité qui était la sienne, d'avoir voulu dépeindre cette société à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, sans la juger, sans donner une direction qui serait la bonne."
Une très lourde peine
Ce verdict, le plus lourd possible, anéantit tous les espoirs du comité de soutien de la chercheuse, qui comptait sur une relaxe. Au micro de nos confrères de France Info ce 16 mai, son coordinateur Jean-François Bayart, professeur à l'IHEID (Institut de hautes études internationales et du développement) de Genève, remet en cause la forme du procès : "Sur le plan juridique, les conditions du procès sont hors normes du point de vue du droit international. Ce verdict est une décision non pas judiciaire, mais politique, qui s'explique sans doute en partie par la détermination de Fariba Adelkhah à défendre la liberté scientifique en Iran et au-delà" .
 
Fariba Adelkhah n'a jamais été qu'une anthropologue indépendante économiquement, politiquement et intellectuellement.
Jean-François Bayart, coordinateur du comité de soutien à Fariba Adelkhah
Selon Jean-François Bayart, les accusations portées contre la chercheuse sont infondées, voire fantaisistes : "Sauf à considérer que l'anthropologie nuit à la sécurité nationale de quelque pays que ce soit, Fariba Adelkhah​ n'a jamais été qu'une anthropologue indépendante économiquement, politiquement et intellectuellement, un esprit libre et extraordinairement professionnel du point de vue des sciences sociales. C'est d'ailleurs ce qui lui est reproché", rappelle Jean-François Bayart. Il précise aussi que "l'Iran a laissé entendre à Fariba Adelkhah​ qu'elle pourrait être libérée sous conditions si elle renonçait à ses recherches, voire à sa nationalité iranienne. Ce à quoi elle se refuse, car ce serait accepter une expulsion et reconnaître sa culpabilité. Elle entend continuer à exercer son métier de chercheuse en Iran"
Lettre ouverte
"L'Iran ne connaît pas l'autonomie de la recherche. Le chercheur y est considéré comme un agent 007", expliquait Fariba Adelkhah à l'Express en 2009 au moment de la libération de Clotilde Reiss, une chercheuse Française arrêtée en Iran suite à des accusations d'espionnage. Reste que ces mots acquièrent une résonnance particulière et donnent un éclairage sur le sort de Fariba Adelkhah.
Le 25 décembre 2019, le Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, employeur de Fariba Adelkhah, annonçait que l'universitaire avait entamé une grève de la faim, selon le quotidien Le Monde. Une grève que, selon son avocat, elle aurait interrompue le 13 février 2020.
 
Sa codétenue australienne, Kylie Moore-Gilbert, une spécialiste du Moyen-Orient arrêtée en 2018 sur des accusations d'espionnage, elle aussi, avait également cessé de s'alimenter et de s'abreuver. La ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne, affirmait alors qu'"un travail très dur" était fourni en coulisses pour assurer sa libération, disant privilégier les "voies diplomatiques".
 
Nous lutterons au nom de tous les universitaires et chercheurs à travers l'Iran et le Moyen-Orient qui, comme nous, sont injustement les cibles d'accusations forgées de toutes pièces.
Fariba Adelkhah et Kylie Moore-Gilbert
Dans une lettre ouverte adressée au Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New-York, les deux universitaires disent avoir été soumises à de la "torture psychologique" et à de "nombreuses violations de leurs droits humains fondamentaux". "Nous lutterons au nom de tous les universitaires et chercheurs à travers l'Iran et le Moyen-Orient qui, comme nous, sont injustement les cibles d'accusations forgées de toutes pièces", affirment-elles. "Nous sommes prisonnières des Gardiens de la Révolution depuis trop longtemps", précisent-elles ce 25 décembre 2019, après 7 mois de détention pour Fariba Adelkhah et 15 mois pour Kylie Moore-Gilbert.
 
"Bonne élève"
Au premier abord, Fariba Adelkhah est une figure policée, une "bonne élève", une chercheuse qui se voue exclusivement à son travail. Visage doux, voix posée, elle répond sereinement aux questions des journalistes lors de ses passages sur les plateaux de radio ou télévisions.
 
 
Née à Téhéran en 1959, Fariba Adelkhah se rend à Strasbourg en 1977 pour ses études. Contrairement à une grande partie de la diaspora iranienne arrivée pendant cette période, Fariba Adelkhah ne fuit pas le régime du Shah. Elevée au sein d'une famille "traditionnaliste" de la classe moyenne, comme elle le racontait au micro de RFI Farsi, le 2 février 2017, elle reste à l'écart des militants iraniens présents en France et se consacre corps et âme à ses études.
En 1990, elle soutient à l'EHESS une thèse sur les femmes en Iran intitulée Une approche anthropologique de l'Iran post-révolutionnaire. Le cas des femmes islamiques - mention très honorable. Directrice de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, elle est également chercheuse au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po-Paris. Fariba Adelkhah est membre des conseils scientifiques de revues de référence dans le monde académique, telles que Iranian Studies et la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée. En un mot comme en cent, Fariba Adelkhah est une acharnée de travail. Elle le disait elle-même sur le plateau de RFI Farsi: "Je dirais que ma personne se résume à mon travail".
En délicatesse avec le régime iranien ?
A ce jour, aucune information n'est dévoilée sur les raisons officielles d'une détention qui indigne ses proches. Entre désarroi et consternation, ils balaient les accusations d'espionnage qui pèseraient sur Fariba Adelkhah : "Ce n'est pas une opposante politique, ça c'est sûr et certain", affirme Karim Lahidji, président de la Ligue pour la Défense des Droits de l'Homme en Iran (LDDHI). "C'est même la raison pour laquelle elle était autorisée à se rendre en Iran, à y séjourner de longs mois, mener des recherches, des enquêtes, ce qui n'est pas possible pour tout le monde".
 
Ce n'est pas une opposante politique, ça c'est sûr et certain.
Karim Lahidji, président de la Ligue pour la Défense des Droits de l'Homme en Iran
De fait, Fariba Adelkhah effectuait régulièrement des allers-retour entre la France et l'Iran. De quoi s'attirer les foudres de certains chercheurs exilés, pour qui le travail de terrain en Iran légitimise le pouvoir en place : le travail de Fariba Adelkhah ne pouvait qu'être complaisant avec le régime.
Il est vrai que la chercheuse n'a jamais voulu prendre position dans ses travaux. Pour elle, la dimension scientifique des études en sciences sociales prime sur toute considération politique. Selon son ami de longue date Jean-François Bayart,  professeur à l'Institut des Hautes études internationales et du développement (IHEID), Fariba Adelkhah "a toujours refusé de condamner le régime" et cela "lui a valu d'être mal comprise de la diaspora et de prendre des coups des deux côtés".
 
Mais pour elle, impossible de faire un travail crédible sans aller à la rencontre des personnes vivant au sein de cette société. Alors, elle décortique les évolutions de la société complexe de l'Iran post-révolutionnaire, l'étudie et la comprend. "Pour ses pairs, [elle] porte un regard sensible et instruit sur la société iranienne, sur la famille, la jeunesse et les femmes". L'étude des femmes est un domaine que l'universitaire porte dans son coeur. En 1991, elle publie La Révolution sous le voile, Femmes islamiques d'Iran, vaste travail sur les femmes musulmanes d'Iran. Sa thèse ? Une partie des femmes musulmanes ont vécu dans la Révolution islamique de 1979 une véritable libération, voire une émancipation féminine.
Electron libre
Dans l'introduction de La Révolution sous le voile, elle explique et dénonce la vision manichéenne et réductrice d'une partie du grand public, mais aussi de nombreux chercheurs occidentaux : "Nous verrons comment la place des femmes dans la Révolution islamique iranienne ne se définit pas seulement par l'imposition d'un code à l'initiative d'une élite cléricale et conformément à la vision commune d'une religion supposée 'sexiste'". Les femmes musulmanes en Iran, avance-t-elle, ne se résument pas à une couche de la population totalement soumise et dénuée de libre arbitre, contrairement à la pensée dominante en Occident.
 
 
La sociologue Fariba Adelkhah lors du Salon du livre de Paris pour un débat sur l'Iran avec l'auteur Vincent Hugeux autour de son essai Iran, l'Etat d'alerte.
© Georges Seguin
Elle s'attaque aussi aux réflexes normés et genrés auxquels elle a dû faire face durant ces travaux : "Quel qu'ait été l'intitulé de ma thèse, les réactions ont été d'un traditionalisme inquiétant : 'Quoi de plus normal pour une Iranienne que de faire une thèse sur les femmes ?'. Sa fougue est palpable et sa plume percutante. "Un grand historien dont j'admire les travaux et la rigueur me renvoya dès la première question que je lui posai [...] à l'une de ses amies sociologues. La recherche sur les femmes appartient aux femmes. Faudrait-il alors en conclure que la recherche sur l'Iran n'appartient qu'aux seuls Iraniens ?"
 
Ces questions révèlent son aplomb. Selon Ahmad Salamatian, intellectuel et ancien secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères d'Iran en exil, invité de France culture ce mardi, c'est précisément ce pourquoi elle a été arrêtée. "La situation actuelle de Fariba Adelkhah est liée à sa qualité de chercheuse, son audace de chercheuse, son courage de se lancer dans les faits, explique-t-il. Et ça dérange avant tout les Gardiens de la Révolution. [...] Elle est arrivée à cette découverte énorme qu'aujourd'hui, le fait géopolitique le plus important au Proche-Orient, c'est cette classe moyenne iranienne qui évolue malgré tout". Cette connaissance chirurgicale de la société fonde "la crainte du pouvoir" en Iran.
 
Nombreux sont ceux qui s'obstinent à mettre une étiquette sur les gens, plutôt que de les écouter.
Fariba Adelkhah
Armin Arefi, journaliste spécialiste d'Iran au magazine le Point, partage cette analyse ; il relève que, paradoxalement, "Mieux on connaît l'Iran, plus on représente une menace" du moins pour la frange conservatrice du régime. Bien qu'elle ne revendique aucune position politique, Fariba Adelkhah est selon Jean-François Bayart, "plutôt du côté des réformateurs" comme l'ex-président Rafsandjani ou de l'actuel président Hassan Rohani. Elle qui s'éloigna de l'Iran en 2009-2010, sous le conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Elle avait alors "cessé de travailler sur son pays pour se consacrer à l'Afghanistan, sans jamais cesser d'aller en Iran", explique Jean-François Bayart. Manière de manifester un semblant d'opposition ou de contestation ?
En août 2009, elle était l'invitée du journal international de TV5MONDE pour parler de l'Iran d'Ahmadinejad :
 
 
 

Volume 90%
 
Farida Abdelkhah répond aux questions de David Delos le 5 août 2009.
TV5MONDE
Toujours est-il que, pour Jean-François Bayart, "c'est une chercheuse libre, avec son franc-parler".  Une liberté qui semble déranger. Elle se confiait à RFI Farsi, déplorant les réactions à son égard de personnes pas assez éclairées à son goût : "Nombreux sont ceux qui s'obstinent à mettre une étiquette sur les gens, plutôt que de les écouter". Avec son franc-parler bien réel, Fariba Adelkhah est animée par une vraie passion pour la recherche, quitte à briser tabous et préjugés.
 
Arrêtée depuis le 5 juin 2019, Fariba Adelkhah est détenue à la prison d'Evin à Téhéran. Cette arrestation survient dans un contexte de vives tensions entre l'Iran et les Etats-Unis, où la France tente de jouer la médiation. Certains l'analysent comme une manière pour Téhéran d'exercer une pression et d'utiliser l'universitaire comme "monnaie d'échange".
L'Iran est le troisième pays le plus touché par l'épidémie de coronavirus dans le monde après la Chine et l'Italie. De nombreuses organisations de défense des droits humains s'inquiètent de la situation dans les prisons iraniennes, craignant une vaste propagation du virus parmi les détenu.e.s.
 
Lire aussi dans Terriennes :
► Coronavirus : en Iran, l'humanitaire Nazanin Zaghari-Ratcliffe est libérée temporairement
► Nasrin Sotoudeh : première année de détention pour l'avocate iranienne
► L'actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani, résistante malgré elle dans la vie et à l'écran
► #MyCameraIsMyWeapon : Ma caméra est mon arme, le nouvel outil des iraniennes pour la liberté

https://information.tv5monde.com/terriennes/detention-de-la-chercheuse-franco-iranienne-fariba-adelkhah-pourquoi-elle-311694

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Arabie saoudite : cinq militantes des droits des femmes incarcérées depuis deux ans,femmes,droits,

22 Mai 2020, 05:54am

Publié par hugo

 La marche des femmes en Arabie saoudite
Arabie saoudite : cinq militantes des droits des femmes incarcérées depuis deux ans
 
La préisdente de PEN America Jennifer Egan (à gauche), Walid Al-Hathloul, Lina Al-Hathloul et Suzanne Nossel affichent leur soutien aux militantes saoudiennes emprisonnées Nouf Abdulaziz, Loujain Al-Hathloul et Eman Al-Nafjan en mai 2019 lors du gala littéraire de PEN America, à New York.
©Evan Agostini/Invision/AP
18 mai 2020
Mise à jour 18.05.2020 à 12:47 par
TerriennesLiliane Charrier
C'est un triste anniversaire que marquent les militantes des droits des femmes en ce mois de mai 2020 : voici deux ans que cinq Saoudiennes, militantes pacifiques des droits des femmes, sont maintenues en détention. Amnesty International en appelle à la crédibilité du programme de réformes lancées par le roi pour réclamer leur libération.
 
 
 

Le 15 mai 2018, plusieurs activistes féministes saoudiennes étaient arrêtées pour atteinte aux intérêts nationaux et aide aux "ennemis de l'Etat". Selon les médias officiels, elles étaient accusées de "former une 'cellule', constituant une menace pour la sécurité de l'Etat en raison de leurs liens avec des entités étrangères dans le but de saper la stabilité et le tissu social du pays". Sur les réseaux sociaux circulaient les visages des activistes assortis d'hashtag en arabe les qualifiant d'"agents d'ambassades"- pour que la population comprenne bien que ces personnes étaient malveillantes.
Or ce qu'avaient réclamé pacifiquement ces militantes, c'est avant tout le droit de conduire pour toutes les femmes du royaume - qui devaient l'obtenir un mois plus tard. Elles demandaient aussi des réformes de plus grande envergure du système répressif de tutelle masculine - elles voulaient, par exemple, que soit levée l'obligation d'avoir la permission d'un parent masculin pour effectuer de nombreuses démarches administratives.
Voir tout notre dossier ► LA MARCHE DES FEMMES EN ARABIE SAOUDITE
Déjà détenue en 2014 pendant 73 jours après avoir tenté de traverser en voiture la frontière entre les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, Loujain al Hathloul, classée troisième femme arabe la plus puissante de l'année 2015, fut la première arrêtée, en mai 2018. Dans les jours et les semaines qui ont suivi, d’autres militantes pacifiques ont à leur tour été interpellées, telles Samar Badaoui ou encore Nassima al-Saddah, fin juillet 2018. Toutes deux régulièrement prises pour cibles et harcelées en raison de leurs activités en faveur des droits humains, elles faisaient l’objet d’une interdiction de voyager.
Samar Badaoui est la sœur du blogueur Raif Badaoui, condamné à 1 000 coups de fouet et 10 ans de prison pour avoir créé un site Internet dédié au débat public. La deuxième faisait campagne en faveur des droits civils et politiques, ceux des femmes en particulier mais aussi et ceux de la minorité chiite dans la province de l'Est. Nouf Abdulaziz est venue s'ajouter à la liste des militantes emprisonnées pour son soutien à Loujain al-Hathlou, ainsi que les professeures retraitées de l'université Roi-Saoud à Ryad, Hatoon Al-Fassi et Aziza al-Youssef.
Ces femmes sont toujours derrière les barreaux, alors qu'entre-temps, les Saoudiennes ont acquis certains droits pour lesquels elles se sont battues.
Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty
International
Deux ans plus tard, "il est désespérant de constater que ces femmes courageuses se trouvent toujours derrière les barreaux, d’autant qu'entre-temps, les Saoudiennes ont acquis certains droits pour lesquels elles se sont battues," écrit aujourd'hui
Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty
International sur le site de l'organisation.
Amnesty International demande au roi d’Arabie Saoudite, Salman bin Abdulaziz al Saoud, de relâcher immédiatement et sans condition les prisonniers/prisonnières d’opinion et défenseur·e·s des droits humains, détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur liberté d’expression, d’association et de réunion. "Il est temps pour les dirigeants saoudiens de cesser d’utiliser l’appareil judiciaire comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des militants et militantes. Le programme de réformes lancé par l’Arabie Saoudite ne peut être jugé crédible tant que ces femmes et d’autres militant·e·s pacifiques demeurent pris pour cible en raison de leurs activités," poursuit Lynn Maalouf.
 
Actuellement, treize militantes des droits des femmes font toujours l’objet de poursuites judiciaires en raison de leurs activités de défense des droits humains. Huit d'entre elles - Iman al Nafjan, d’Aziza al Yousef, d’Amal al Harbi, de Ruqayyah al Mharib, de Shadan al Anezi, d’Abir Namankni, de Hatoon al Fassi et une autre militante anonyme - ont été remises en liberté provisoire, mais elles demeurent en instance de jugement. Elles risquent toujours d’être condamnées à des peines d’emprisonnement au titre de la législation relative à la lutte contre la cybercriminalité, en raison de leur action en faveur des droits humains : "Même si elles ont été remises en liberté, plusieurs dizaines de militantes sont inculpées d’infractions en lien avec leurs activités militantes pacifiques et attendent d’être jugées," explique Lynn Maalouf, d'Amnesty International.
Sur les réseaux sociaux, la mobilisation continue pour Loujain al Hathloul, Samar Badaoui, Nassima al Sada, Nouf Abdulaziz et Mayaa al Zahrani qui, elles, sont maintenues en détention :
 
 
Au moins dix militantes ont subi des violations des droits humains en prison : actes de torture, violences sexuelles et autres formes de mauvais traitements. Pendant les trois premiers mois, elles sont restées au secret, sans pouvoir communiquer ni avec leur famille ni avec leur avocat. Plusieurs ont ensuite été soumises à de longues périodes d’isolement. "En prison, beaucoup ont subi des souffrances psychologiques et physiques, dont des actes de torture, des sévices sexuels et des périodes à l’isolement", confirme Lynn Maalouf, d'Amnesty International.
Et pourtant, à l’issue de l'enquête relative aux tortures qui avaient été infligées en 2018 à Loujain al Hathloul, personne n'a été inquiété. Quant à l'audience prévue le 11 mars et annulée à la dernière minute, officiellement en raison de la pandémie, elle demeure, une fois de plus, repoussée aux calendes grecques.
Frilosité de la communauté internationale
En septembre 2019, Lina al-Hathloul, sœur de Loujain al-Hathloul, s'est rendu à Genève pour demander au Conseil des droits humains une implication plus forte, afin que sa sœur et ses camarades de lutte soient enfin libérées. Une déclaration conjointe d’Etats était alors en préparation au Conseil à cet effet. Déclaration que la France et la Suisse, à l’inverse de plusieurs autres démocraties européennes, et pour la deuxième fois en six mois, se sont abstenues de signer. Pourtant, c'est un premier appel lancé en mars 2019 par 36 Etats qui avait notamment conduit, trois semaines plus tard, à la libération provisoire d’Aziza al-Yousef et Eman al-Nafjan...
 
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