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Accessibilité universelle : à Paris, le métro c’est pas le bon plan,handicap,societe

28 Septembre 2018, 08:00am

Publié par hugo

  
Neuf stations desservies sur les 303 de la Capitale, 3 % du métro accessible. C'est très peu comparé aux 18 % de Londres, 82 % de Barcelone et 88 % de Tokyo. © DR
Accessibilité universelle : à Paris, le métro c’est pas le bon plan
Valérie Dichiappari il y a 2 jours Accessibilité, ERP/Transports Laisser un commentaire
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Handicap : des ascenseurs pour tenter de faire descendre la grogne
À Paris, adhérents et sympathisants d’APF France handicap ont mené ce matin une opération coup de poing. En recouvrant les panneaux extérieurs de dizaines de stations de métro avec un plan montrant sa seule ligne accessible. Objectif : protester contre la lenteur de la mise aux normes handicap du territoire. Quarante autres villes ont rejoint cette journée d’actions nationale pour l’accessibilité universelle.
Le métro à Paris comporte quinze lignes mais une seule accessible, la 14 reliant Olympiades à Saint-Lazare. © DR
Pas de gâteau pour marquer le troisième anniversaire des agendas d’accessibilité programmée (Ad’ap). Trois ans au bout desquels les établissements recevant du public (ERP) de 5e catégorie (petits commerces, cinémas, cabinets médiaux…) devaient s’être mis aux normes pour accueillir les personnes en situation de handicap. Encore un rendez-vous manqué.
Alors, à Paris, en guise de cadeau, les adhérents d’APF France handicap, venus de toute l’Île-de-France, ont interpellé les passants, Place de la République, en leur offrant un plan de métro. Un plan pour tous, y compris les voyageurs handicapés, avec une seule ligne accessible sur les quinze existantes. La ligne 14, celle reliant Olympiades à Saint-Lazare. Quand les ascenseurs desservant les quais ne sont pas en panne, les personnes handicapées peuvent la prendre.
Paris 3 % du métro accessible, Barcelone 82 %
Plus tôt, ils avaient sillonné la ville pour apposer ce plan version XXL sur les panneaux aux sorties des bouches de métro. « Ça commence à bien faire. Dans ce pays, on accumule les lois, on ne les respecte pas et rien ne change en matière d’accessibilité, s’insurge Céline, venue des Hauts-de-Seine. Pourtant, c’est la base de tout : l’accessibilité est nécessaire pour aller travailler, accéder à la culture, avoir une vie sociale. »
Solange s’approche, en route vers son bureau. Elle prend le temps de déplier le plan que Céline lui tend. Elle découvre des chiffres qu’elle ne connaissaient pas. Ils résument parfaitement  l’inaccessibilité du moyen de transport qu’elle emprunte chaque jour comme des milliers de personnes. Neuf stations desservies sur les 303 de la Capitale, 3 % du métro accessible. C’est très peu comparé aux 18 % de Londres, 82 % de Barcelone et 88 % de Tokyo. Solange remplit son sac de petits plans qu’elle compte donner à ses collègues.
Ad’ap, le compte n’y est pas
Alexandre, 22 ans, veut pouvoir choisir le mode de transport qui lui convient. © DR
Il faut dire que l’échéance d’une France accessible avait d’abord été fixée à 2015 par la loi handicap de 2005. Puis, 2018, 2021 voire 2024 avec les Ad’ap qui accordent un délai supplémentaire de trois, six ou neuf ans en fonction des établissements et modes de transport concernés. Au bout du compte… le compte n’y est déjà pas en ce troisième anniversaire.
« Prendre le bus aux heures de pointe, c’est deux fois plus long. »
En effet, selon le ministère du Développement durable, 20 % des ERP n’ont toujours pas déposé leur Ad’ap. Pourtant, comment bien vivre dans une ville sans pouvoir rentrer dans une boulangerie, se faire une toile, boire un verre au coin de la rue, aller voir ses amis quand on en a envie ?
« Comme tout citoyen, je dois pouvoir choisir mon mode de transport », pointe Alexandre qui habite Paris. Pour lui, « prendre le bus aux heures de pointe, c’est deux fois plus long ». Quant au service de transport adapté, le Pam, « il faut le réserver une semaine à l’avance ! C’est ça la liberté ? ».
Oui à la conception universelle, non aux dérogations
Face au « manque de pilotage et d’intérêt du gouvernement pour cette question », APF France handicap pose plusieurs revendications. Notamment, le vote d’une loi permettant « la concrétisation du principe de la conception universelle ». À savoir des produits, équipements, services… pouvant être utilisés par tous, sans adaptation. Ou l’application effective du principe d’accessibilité dans le neuf sans dérogations possible.
Dans son viseur, la loi Élan, « grave régression sociale » qui, suite au vote de la commission mixte paritaire, le 19 septembre, a fait passer de 100 à 20 % le quota de logements accessibles dans les immeubles neufs. Parce qu’il ne suffit sans doute pas d’empêcher les personnes handicapées de se déplacer : il faut aussi réduire leur possibilité de choisir leur lieu de vie.
Des mobilisations dans toute la France
Le Pont d’Avignon a été rendu accessible il y a trois ans.
Sur le pont d’Avignon, on ne fait pas qu’y danser. On y manifeste aussi. C’est là que la délégation du Vaucluse d’APF France handicap avait donné rendez-vous ce mercredi matin. Invités : citoyens, élus et médias pour une conférence de presse publique sur « le recul des droits ». « Nous avons choisi ce lieu pour montrer que lorsqu’il y a une volonté, l’accessibilité devient possible, explique Alix Déguène, cheffe de projet Paca. Même sur un site historique comme le Pont d’Avignon, aménagé il y a trois ans. »
La délégation du Cher avait choisi un autre lieu original comme site de rassemblement : une aire de jeu de l’éco-quartier Baudens. « Ce nouveau quartier est plus accessible que bien d’autres. Mais l’aire de jeu ne dispose pas de jeux adaptés pour les enfants en fauteuil roulant, explique Émilie Setbon, agent associatif. L’accessibilité doit se concevoir au sens large. Il faut aussi adapter les équipements pour que nous puissions tous réellement vivre ensemble. »
Dans de nombreuses villes, les militants d’APF France handicap se sont rassemblés devant la préfecture. À Bourges, la directrice de cabinet du préfet devait recevoir une délégation. « Nous manquons d’indicateurs sur la mise en œuvre des Ad’ap. Idem sur les sanctions, explique Léa Achaud, la directrice territoriale des actions associatives. Nous allons notamment demander la mise en place d’un comité de suivi. »

https://www.faire-face.fr/2018/09/26/accessibilite-universelle-paris-metro-apf-france-handicap/

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La France des commerces manque le rendez-vous de l’accessibilité,handicap,societe,

28 Septembre 2018, 07:55am

Publié par hugo

 
En trois années, l'accessibilité a progressé. Mais pas autant que l'impose la loi.
La France des commerces manque le rendez-vous de l’accessibilité
Franck Seuret il y a 2 jours Accessibilité Laisser un commentaire
Le délai de trois ans dont disposaient les commerces pour se rendre accessible expire ce mercredi 26 septembre. Mais tous n’ont pas déposé leur agenda d’accessibilité programmée (Ad’ap), comme l’exigeait la loi. Et ceux qui l’ont fait n’ont pas forcément réalisé les travaux prévus.
Ce mercredi 26 septembre 2018 aurait dû être un jour de liesse. Le jour où la France aurait pu célébrer la première grande étape de la mise en accessibilité de son territoire. Le jour où, sauf exceptions, tous les commerces, cabinets médicaux et autres petits établissements recevant du public (les ERP de 5e catégorie) auraient dû avoir terminé leurs travaux de mise aux normes. Mais la fête n’est pas au rendez-vous.
L’Ad’ap, un engagement
Pourtant, rappelez-vous, c’était il y trois ans, presque jour pour jour. Le 27 septembre 2015 était la date limite donnée à ces ERP de 5e catégorie pour pouvoir déposer son agenda d’accessibilité programmée (Ad’ap). Un Ad’ap, c’est un engagement de procéder à la mise en accessibilité de son ERP, programmation des travaux à la clé.
Les plus gros (les gares, les grandes salles de spectacles, les réseaux de magasins, etc.) disposent, eux, de six ans, voire neuf, pour les mener à bien. Mais les petits, l’immense majorité, de trois années. C’est-à-dire jusqu’au 26 septembre 2018.
20 % des ERP sans Ad’ap
Or, tous les ERP n’ont pas déposé leur Ad’ap. Selon le ministère du Développement durable, plus de 150 000 manquent à l’appel sur un total de 750 000 existants. C’est le cas, notamment, des quatre boulangeries Becam dans le Maine-et-Loire, pointe APF France handicap et un de ses adhérents. Ils ont récemment porté plainte contre leur propriétaire. Pour l’exemple. Les pouvoirs publics se sont en effet montrés extrêmement conciliants avec les retardataires. Le décret précisant les sanctions n’a été publié qu’en mai 2016… et jamais appliqué.
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Des travaux seulement certifiés sur l’honneur
Reste aussi à savoir si les gestionnaires ayant déposé un Ad’ap pour leur ERP de 5e catégorie ont bien réalisé les travaux. La réglementation n’impose pas de contrôle par des agents publics ou de “certification” par des sociétés privées, en fin d’Ad’ap. Ils doivent simplement envoyer à leur préfecture une attestation, sur l’honneur. Le gouvernement a donc confié une mission à des inspecteurs pour dresser un bilan. « Ils iront notamment vérifier sur le terrain la réalité des choses », assure le cabinet de Sophie Cluzel. Ils devraient rendre leur rapport d’ici la fin de l’année.
Une enquête APF France handicap dans les Pays-de-Loire
Mais les résultats d’une opération-test menée par APF France handicap dans les Pays-de-Loire permettent déjà de dessiner une tendance. Un enquêteur s’est rendu dans 442 établissements ayant déposé auprès de la préfecture une attestation de conformité. Il y a contrôlé le respect de onze critères. Seuls 14 % sont accessibles car ne présentant aucune non-conformité majeure à la réglementation. À l’inverse, 12 % sont totalement inaccessibles au moins à certains types de handicap. Les 74 % restant naviguent entre ces deux extrêmes et sont donc considérés comme « difficilement accessibles ».
Des libertés avec la loi
D’accord, certains d’entre eux ont peut-être obtenu une dérogation. En raison d’une impossibilité technique, du coût trop élevé au regard des possibilités financières du propriétaire ou du refus des copropriétaires. Autant de raisons prévues par la réglementation. Dans ces cas, les établissements sont légalement inaccessibles. Il faudra s’y faire.
« Mais, à l’évidence, cela ne concerne qu’une minorité de sites, estime Jean-Pierre Blain, le représentant régional d’APF France handicap. Nos visites montrent clairement que les commerçants ont pris des libertés avec la loi. Nous avons même vu une rampe de 65 cm de largeur. Tous les fauteuils étant plus larges, aucun ne peut s’y engager. » Pour la fête de l’accessibilité, il faudra attendre.
Un gestionnaire d’ERP peut installer une rampe amovible sans avoir à justifier qu’une rampe fixe était impossible. © DR
Les rampes amovibles, ça compte
Une marche à l’entrée n’empêche pas un commerce d’être légalement accessible. Un arrêté, paru dans le Journal officiel du 13 décembre 2014, autorise en effet les gestionnaires d’établissement recevant du public à se contenter de rampes amovibles. Sans avoir à justifier qu’il leur était techniquement impossible d’aménager une rampe fixe. Une sonnette devra toutefois être installée pour «  permettre à la personne handicapée de signaler sa présence au personnel de l’établissement », précise l’arrêté. Vous voulez entrer ? Et bien sonnez maintenant…

https://www.faire-face.fr/2018/09/26/commerces-manque-accessibilite/

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Un coup de pouce financier pour faire garder son enfant handicapé,HANDICAP,economie,

28 Septembre 2018, 07:50am

Publié par hugo

Le complément de libre choix du mode de garde est une aide financière versée pour compenser partiellement le coût de la garde d'un enfant de moins de 6 ans.
Un coup de pouce financier pour faire garder son enfant handicapé
Franck Seuret il y a 3 jours Éducation Laisser un commentaire

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Aide humaine et temps périscolaire : si la CDAPH a notifié, l’État doit s’y plier

Le montant du complément de libre choix du mode de garde sera 30 % plus élevé pour les parents bénéficiaires de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé. À partir de novembre 2019 seulement.
Pas facile de trouver une assistante maternelle pour son enfant handicapé. De nombreux parents en font l’expérience. Pour les y aider, le gouvernement a décidé de revaloriser de 30% le montant du complément de libre choix du mode de garde (CMG) pour les bénéficiaires de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH). Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées l’a révélé, lundi 24 septembre. Mais la mesure n’entrera en vigueur qu’en novembre 2019.
Pour les enfants de moins de 6 ans
Le CMG est une aide financière versée pour compenser partiellement le coût de la garde d’un enfant de moins de six ans. Par une assistante maternelle, à son propre domicile ou en micro-crèche. Son montant varie en fonction de différents facteurs. Dont l’âge de l’enfant : il est divisé par deux à partir de trois ans.
Le taux plein prolongé jusqu’au 3e anniversaire
Un couple gagnant entre 20 555 € et 45 666 € par an touche aujourd’hui 294 € par mois s’il n’a qu’un enfant à charge et que celui-ci a de moins de trois ans et va chez une assistante maternelle. À partir de novembre 2019, il percevrait donc 383 € si leur fille ou leur garçon ouvre droit à l’AEEH.
De plus, et cela vaut pour tous, le gouvernement prolongera le droit au CMG à taux plein entre le 3ème anniversaire de l’enfant et son entrée à l’école. Une bonne nouvelle pour ceux nés entre le 1er janvier et début septembre, et qui font donc leur rentrée scolaire à trois ans passés.
Des tarifs supérieurs…
« S’occuper d’un enfant handicapé peut réclamer plus d’attention et donc de temps à l’assistante maternelle », explique Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées. En application de la convention collective du secteur, ses tarifs peuvent être supérieurs à ceux qu’elle demande pour l’accueil d’un enfant non handicapé.
… qui seront mieux couverts
La valorisation de la CMG « va donc permettre à ces familles de mieux couvrir des restes à charge qui sont supérieurs à ceux des autres parents », précise le ministère des Solidarités. Mais il devrait aussi, par ricochet, entraîner le développement de l’offre.
Limiter le reste à charge des frais de détection
Le forfait d’intervention précoce va devenir réalité. Cette mesure phare du plan autisme, présenté en avril, va entrer en vigueur le 1er janvier 2019. Les parents suspectant des retards de développement chez leur enfant pourront en bénéficier pour financer le recours à des professionnels non conventionnés par l’Assurance Maladie.
Celle-ci prendra désormais en charge les interventions (bilans et séances) des psychologues, psychomotriciens et ergothérapeutes intervenant dans le cadre d’un parcours de soins dont la qualité sera garantie par des plateformes d’orientation et de coordination.


https://www.faire-face.fr/2018/09/25/coup-de-pouce-garder-enfant-handicape/

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Côte d'Ivoire : rencontre avec la directrice de la première clinique de procréation assistée,femmes,grossesse,bebe

28 Septembre 2018, 07:48am

Publié par hugo

 Côte d'Ivoire : rencontre avec la directrice de la première clinique de procréation assistée
 
 

©TV5MONDE
Elle a été la première femme à monter une clinique en Côte d'Ivoire. Une clinique de procréation assistée dans un pays où les préjugés sont encore forts. Elle a pourtant réussi et va recevoir un prix au Forum des Héroïnes à Abidjan. Portrait.
26 sep 2018
Mise à jour 26.09.2018 à 19:34 par
TV5MONDEEmmanuelle Godard
dansAccueilTerriennesLa maternité dans tous ses étatsEn Côte d'Ivoire, les défis de la réconciliation
Myriam Kadio-Morokro Brou est née en Côte d’Ivoire en 1971 et est l’aînée d’une fratrie de cinq enfants. Elle obtient son doctorat d’Etat en 2000, puis s’inscrit à l’UFR de Médecine Pierre et Marie Curie – Paris XIII. Elle obtient le diplôme Médecine et Biologie de la Reproduction en 2003.
Forte de ce diplôme et après des stages de perfectionnement à Paris, elle rentre en Côte d’Ivoire d’où elle décide de créer un centre de fertilité calqué sur le modèle européen mais adapté aux réalités africaines.
En 2004, elle est d’abord responsable d’un laboratoire d’analyses biologiques classiques à Abidjan. En 2008, elle crée avec deux autres partenaires la société ivoirienne de gestion hospitalière – clinique Procréa.
Directrice Générale et Responsable de la stratégie générale, elle fait de la Clinique Procréa, le 1er Centre d’Assistance Médicale à la procréation de Côte d’Ivoire ! Grâce à son travail acharné, la clinique Procréa est devenue un centre de référence en matière de santé de la reproduction.
 
Parcours de combattante
Son travail est minutieux. Les embryons sont à manipuler avec précaution. Cela fait dix ans que le Docteur Myriam Kadio-Morokro Brou pratique des fécondations in vitro dans la clinique Procréa qu'elle a elle-même créée. Le parcours du combattant ou dans son cas, de la combattante.
« Je partais voir des hommes dans les banques qui me disaient "Nous on n'a pas de problèmes de fertilité, pourquoi vous voulez qu'on vous finance ? On ne va pas vous financer, on finance pas ce genre de choses. Et puis qui dit que ça va marcher ?" », explique Myriam Kadio-Mrokro Brou, directrice générale de la clinique.
Le docteur Brou vérifie les résultats des fécondations tous les jours. Elle en réalisait 77 à ses débuts, maintenant, le chiffre atteint les 500 par an.
 
On a beau avoir du bon matériel et tout ça, si on n'a pas un minimum de rigueur et de gestion de toutes les étapes, et bien il n'y aura pas de bébés.
Le docteur Myriam Kadio-Mrokro Brou.
Médecin et femme d'affaires
Le Docteur Brou troque souvent sa blouse de médecin contre une tenue de femme d'affaires. Comptabilité, management et communication de l'entreprise.
« Nous avons monté une entreprise qui était un peu atypique quand même. Une prise en charge d'infertilité dans nos contextes africain, ivoirien, ça n'existait pas, raconte le Docteur Brou. On ne nous fait pas toujours confiance, ce sont de femmes…on a quand même ces préjugés qui restent là ».
Forte de ce succès, elle devrait ouvrir sa deuxième clinique qui sortira de terre en 2019. « C'est vrai que c'est difficile au départ mais après ce n'est que du bonheur, franchement c'est quelque chose de très gratifiant », reconnaît le docteur. 
Sa clinique devrait bientôt obtenir une certification qualité, une belle reconnaissance.
 
TV5MONDEEmmanuelle Godard
Mise à jour 26.09.2018 à 19:34
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https://information.tv5monde.com/terriennes/cote-d-ivoire-rencontre-avec-la-directrice-de-la-premiere-clinique-de-procreation

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Le Comité d'éthique approuve l'ouverture de la PMA à toutes, mais pas l'euthanasie,femmes,sante,grossesse,

28 Septembre 2018, 07:40am

Publié par hugo

 Le Comité d'éthique approuve l'ouverture de la PMA à toutes, mais pas l'euthanasie
Par Morgane Giuliani Publié le 25/09/2018 à 10:41
 

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Cet organisme français consultatif indépendant, dont les décisions sont très suivies, a rendu son avis sur des sujets de société aussi sensibles que décisifs, mardi 25 septembre. Fin 2018, la loi bioéthique doit être révisée.
Le Comité Consultatif National d'Éthique (CCNE) a dévoilé sa position, très attendue, sur différents sujets liés à la santé et la procréation, mardi 25 septembre. Cet organisme consultatif indépendant, qui a un statut administratif, est regardé de très près par les législateurs et le gouvernement. Cette fois-ci, il a réaffirmé son avis favorable à l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes célibataires et aux couples lesbiens, mais s'oppose à la légalisation de l'euthanasie.
Un avis d'autant plus attendu qu'avant fin 2018, la loi bioéthique doit être révisée, ce qui est obligatoire au moins tous les sept ans. De janvier à juin 2018, des États généraux avaient été organisés, avec une grande consultation publique autour de cette question : "Quel monde voulons-nous pour demain ?"
La PMA pour toutes
En France, la PMA est encore limitée aux couples hétérosexuels dont l’infertilité est médicalement prouvée. Ce soutien répété du CCNE à son ouverture aux femmes célibataires et couples lesbiens est donc importante. Elles n'auraient plus besoin de se rendre dans des pays limitrophes, comme la Belgique et l'Espagne, pour en bénéficier.
Dès lors, quelle prise en charge pour la PMA ? Le CCNE hésite. Dans son avis, il évoque la possibilité d'une "prise en charge complète", ou bien, d'une "prise en charge différenciée sous conditions de ressources quel que soit le type de demande", ou encore, d'un "financement par les mutuelles".
Dans ce nouvel avis - le CCNE s'était déjà exprimé favorablement sur l'extension de la PMA en 2017 -, la question de l'anonymat des donneurs de sperme est à nouveau posée. Cette fois, l'organisme suggère de mettre en place la possibilité de lever celle des futurs donneurs de sperme, pour les enfants issus de ces dons. Une position inédite qui se base sur l'accès "de plus en plus répandu" aux tests génétiques permettant à des enfants de retrouver leur père biologique. À ce jour, la loi française ne permet pas aux enfants nés d'une insémination artificielle avec donneur d'accéder à leurs origines.
Cette année, un fait divers a fait grand bruit : Arthur Kermalvezen, un Français de 34 ans, a annoncé avoir réussi à retrouver son donneur grâce à un test génétique effectué à l'étranger, et à une enquête généalogique.
Lire aussi :
"Il était une fois la PMA", les premiers concernés donnent de la voix
Euthanasie et suicide assisté, quelle est la différence ?
Améliorer l'accès aux soins palliatifs
L'avis du CCNE sur la fin de vie était aussi très attendu. Il promeut le statu quo. Le CCNE relève "un consensus sur le fait que les conditions de la fin de vie en France ne sont pas bonnes". Sa solution ? Mieux faire connaître et appliquer la loi Claeys-Leonetti, promulguée en 2016, qui droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès.
"Une fraction de personnes estiment que la fin de vie relève d’une décision individuelle. Nous n’allons pas jusque-là", a insisté Jean-François Delfraissy, président du CCNE. "Mais il faut explorer le plus loin possible cette loi et obtenir impérativement un plan de développement des soins palliatifs avec le budget ad hoc."

https://www.marieclaire.fr/le-comite-d-ethique-approuve-l-ouverture-de-la-pma-a-toutes-mais-pas-l-euthanasie,1282339.asp

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Cantines scolaires, étoilées du mauvais goût,societe,

28 Septembre 2018, 07:30am

Publié par hugo

Cantines scolaires, étoilées du mauvais goût
Par Ingrid Seyman Publié le 21/09/2018 à 19:05
 

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Nourriture sans saveur, trop protéinée, pratiques interdites : régis par des logiques industrielles, ces lieux où se restaurent des millions d'enfants chaque jour défient les lois du bien manger.
« Le poisson est carré, sa sauce est pâteuse et visqueuse à la fois. Les courgettes ont un goût d'eau, les pâtes sont froides, détaille Blanche, élève en CM2 dans le 18e arrondissement de Paris lorsqu'on lui demande pourquoi elle trouve la nourriture de sa cantine infecte. Tout est tellement mauvais qu'à la fin des repas, sur dix assiettes, seulement une est terminée. »
Blanche est loin d'être la seule de cet avis : la pétition qu'elle a rédigée contre la nourriture qui lui est quotidiennement servie depuis la maternelle a recueilli les signatures de 200 élèves de son établissement.
Difficile, Blanche ? Membre du collectif « Les enfants du 18 mangent ça », Anne a pris le temps, avec d'autres parents lassés de récupérer leurs enfants le ventre vide à 16 h 30, d'aller goûter ce qui leur était servi. Son verdict ? « Souvent immangeable. Et au mieux insipide. Il y a même des plats que ni les enfants ni nous ne sommes parvenus à identifier. »
De l'assemblage plus que de la cuisine
Alors ils ont mené l'enquête. « On a découvert que les repas servis provenaient d'une cuisine centrale travaillant en liaison froide », explique la journaliste Sandra Franrenet, mère d'une enfant de 7 ans scolarisée à la Goutte d'or et auteure du Livre noir des cantines scolaires*.
Dans ces lieux de production, les repas tiennent plus de l'assemblage d'aliments industriels que de cuisine à proprement parler. « Ainsi, une préparation à base de viande est mélangée à des légumes surgelés prédécoupés, stockée à 3 °C pendant 3 jours, puis agrémentée d'une sauce dont les principales fonctions sont de permettre de réchauffer le plat et de masquer l'insipidité des aliments, poursuit Anne.
Quand vous devez fournir des dizaines de milliers de repas journaliers, vous êtes contraint de passer commande à des géants de l'alimentation industrielle
Le jour J, le repas est réchauffé dans des barquettes en plastique. » « Cette logique industrielle n'est hélas pas l'apanage du 18e arrondissement de Paris », alerte Sandra Franrenet. Et de préciser : « Dans les années 80, la plupart des cuisines intégrées aux écoles ont disparu au profit de cuisines centrales, fournissant des dizaines de milliers de repas. »
Comment en est-on arrivé là ? En partie à cause des réglementations sanitaires. Afin de limiter le risque bactérien, on a délaissé les produits frais au profit d'aliments transformés. En parallèle, la taille des cuisines, grossissant d'année en année, a empêché de s'adresser à des petits producteurs. « Quand vous devez fournir des dizaines de milliers de repas journaliers, vous êtes contraint de passer commande à des géants de l'alimentation industrielle », résume Ali Id Elouali, adjoint au maire de Choisy-le-Roy (Val-de-Marne).
Lire aussi :
Testés, nos enfants sont tous contaminés
Les molécules toxiques les plus inquiétantes dépistées chez nos enfants
Traces de Bisphénol A
Par ailleurs, selon Greenpeace, les repas destinés aux élèves contiennent deux à six fois trop de protéines par rapport aux recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation.
Nos enfants avalent tous les jours un cocktail inconnu de molécules dont certaines sont potentiellement des perturbateurs endocrinien
Et ce n'est pas tout. La nourriture est encore parfois servie dans des contenants potentiellement dangereux pour la santé. Des analyses réalisées en septembre 2017 sur les assiettes en plastique des cantines de Bordeaux ont révélé la présence de Bisphénol A… interdit depuis 2015.
Selon Jérôme Santolini, père d'élève bordelais et chimiste de formation, « nos enfants avalent tous les jours un cocktail inconnu de molécules dont certaines sont potentiellement des perturbateurs endocriniens. » Le bio serait-il la solution ? « Malheureusement, le bio industriel se développe à vitesse grand V », éclaire la nutritionniste Aurélie Bénazet, et il n'a souvent aucune valeur nutritionnelle. Pourtant, le vrai bio existe et il ne revient pas forcément plus cher.
(*) Ed. Leduc.s.
https://www.marieclaire.fr/cantines-scolaires-etoilees-du-mauvais-gout,1281170.asp
https://www.marieclaire.fr/cantines-scolaires-etoilees-du-mauvais-gout,1281170.asp

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POUR APPRENDRE

27 Septembre 2018, 08:05am

Publié par hugo

CARPE  DIEM   

POUR   APPRENDRE

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« Travail émotionnel » : quand les femmes en font plus pour adoucir le quotidien de tous,femmes,societe,

27 Septembre 2018, 08:00am

Publié par hugo

lle>Société>Interviews
« Travail émotionnel » : quand les femmes en font plus pour adoucir le quotidien de tous
Publié le 25 septembre 2018 à 10h30
© Camille Ferré
Avec ses BD drôles et simples, Emma allège les femmes. Après la « charge mentale », elle met le doigt sur le « travail émotionnel » qu'elles fournissent pour adoucir le quotidien.
Ne vous fiez pas à ses dessins naïfs. À chaque coup de crayon, Emma griffe le patriarcat et égratigne le vernis d'une société dont elle dénonce les injustices. Celle qui se décrit comme une « ex-citoyenne modèle », s'est imposée à 37 ans comme une figure du militantisme français sans crier gare. S'il y en a encore qui ignorent son nom, le concept de charge mentale, qu'elle a remis au goût du jour en publiant en mai 2017 sa BD « Fallait demander », est désormais bien connu. Son succès est toujours une surprise qu'elle ne s'explique pas. Alors qu'elle s'apprête à partir pour une tournée promotionnelle aux États-Unis et au Canada, l'auteure stresse seulement à l'idée de prendre l'avion. Dans son appartement d'Ivry-sur-Seine à l'architecture communiste, Emma est fidèle à son personnage mis en scène dans ses BD. Sympa, mais sérieuse. « C'est complexe, il faudrait que je réfléchisse. Ça ferait une BD ! » s'exclame-t-elle à plusieurs reprises avant de répondre à une question. Car, avec son « autre regard » (le titre de sa série), Emma explique avec pédagogie ce qui la turlupine ou la scandalise. « La Charge émotionnelle et autres trucs invisibles » (éd. Massot, paru le 20 septembre), le troisième tome de sa série, ne fait pas autre chose. Culture du viol, « travail reproductif », consentement, bavures policières, Emma ne mettra pas tout le monde d'accord, et c'est tant mieux : « Je ne veux pas que les gens pensent comme moi, mais qu'ils reprennent confiance en leur capacité à penser. »
ELLE. Après avoir popularisé la notion de charge mentale, vous évoquez le « travail émotionnel ». Parlez-nous de ce concept...
EMMA. Pour des employés, c'est être contraint de modifier ses émotions ou leur apparence pour coller à ce qu'attend le client. L'exemple le plus cité est celui de l'hôtesse de l'air. Dans la sphère professionnelle, ce travail émotionnel est demandé aux employés quel que soit leur genre et donne lieu à des avantages comme la rémunération ou l'avancement. Pour les femmes, ça va plus loin, car on attend qu'elles fournissent en permanence un travail émotionnel invisible, qui ne donne droit à aucune compensation. Dans le couple hétérosexuel, c'est le fait d'avoir des attentions psychologiques ou matérielles envers l'autre. Écouter les soucis de son compagnon quand il rentre du travail, lui acheter des vêtements sans qu'il le demande... En bref, devancer ses besoins pour créer un environnement de vie confortable. C'est essentiel, car c'est cela qui lui donne une énergie incroyable. Ce qui a été analysé par la politologue islandaise Anna G. Jonasdottir, c'est que les hommes tendent à ne pas rendre cette énergie à leur compagne, mais à la réutiliser pour prendre leur place dans l'espace public.
ELLE. À travers l'histoire de Michelle, vous distinguez également le travail productif du travail reproductif.
EMMA. C'est aussi un concept étudié par les féministes depuis les années 1960. Le travail reproductif consiste à faire des enfants, à entretenir le foyer et les personnes qui y vivent pour leur permettre de se consacrer au travail productif dans l'entreprise. Les deux formes de travail sont aliénantes, à la différence que le travail productif permet d'avoir un salaire, des congés, une retraite. Si les femmes qui font un travail reproductif bénéficient du salaire de leur conjoint, une fois seules, elles se retrouvent sans rien.
ELLE. C'est le travail gratuit des femmes que vous dénoncez. Comment y remédier ?
EMMA. Je sais déjà comment on n'y remédie pas : avec des solutions individuelles. Il faut comprendre que c'est un problème de société. Faire du coaching ou aller chez le psy en couple peut débloquer certaines situations, mais ne changera pas les structures à l'origine de ces comportements. Une piste immédiate, c'est l'allongement du congé paternité et maternité. Ce congé devrait durer une année, divisée en trois parties : une avec les deux parents, une avec le père seul et une avec la mère seule. Quand les deux parents le prennent ensemble, comme c'est le cas au Québec ou en Suède, les pères en profitent pour faire du bateau avec leurs potes pendant que les femmes portent la charge mentale...
 
© Extrait de « La charge émotionnelle » (éd. Massot)
ELLE. Suite à votre BD, des coachings pour réduire cette charge mentale se sont multipliés. Ce concept s'est-il retourné contre les femmes via une nouvelle injonction ?
EMMA. J'ai reçu des livres pour alléger ou supprimer la charge mentale comme si c'était un rhume, et pas un problème de patriarcat inscrit dans notre société depuis des centaines d'années ! Un bouquin faisait des tableaux pour demander de l'aide à son mari sans le froisser. J'ai aussi reçu des propositions pour des séjours en thalasso, mais, quand on revient, la charge mentale est toujours là ! On l'a vu avec le mouvement #MeToo, dès qu'il y a une avancée féministe, cela s'accompagne d'un retour de bâton.
ELLE. Les hommes ont aussi un rôle à jouer pour atteindre l'égalité, mais lisent-ils vos BD ?
EMMA. Statistiquement, non. Certains hommes suivent ma page et sont d'une aide précieuse, mais ils sont tous déjà féministes. Globalement, si on regarde l'histoire des luttes, les gens s'engagent parce qu'ils sont directement concernés. À part pour la cause animale, c'est rare de voir des personnes se mobiliser pour d'autres. C'est humain, et d'autant plus humain dans un contexte où l'empathie est ramenée à zéro par la nécessité de gagner sa croûte... En réalité, les hommes ne voient pas l'intérêt de s'allier à la cause féministe. Je le comprends : quand tu fais le ménage, le lendemain, tu peines au boulot. Qui en aurait envie dans un contexte capitaliste ?
ELLE. Vous écrivez aussi sur la grève SNCF, l'homéopathie, les violences policières... Comment choisissez-vous vos sujets ?
EMMA. Si en lisant quelque chose, je me dis « je ne savais pas et c'est hyper important de le savoir », j'ai envie d'en parler. D'une façon ou d'une autre, ça concerne toujours des injustices sociales.
ELLE. Vous vous décrivez comme révolutionnaire, c'est-à-dire ?
EMMA. Être révolutionnaire, c'est avoir une position radicale au bon sens du terme, c'est-à-dire prendre les problèmes à la racine. La société crée une souffrance qu'on ne peut pas corriger par des réformes. Dans mon métier d'informaticienne, il arrive qu'on ait des logiciels mal conçus qui créent des bugs. Pour corriger, soit on refait du code par-dessus, mais ça peut créer de nouveaux bugs, soit on recode entièrement. Mon approche a toujours été : si ça ne marche pas, on suit le problème et on corrige la racine.
SES BD COUPS DE COEUR
« Les sentiments du prince Charles », de Liv Strömquist (éd. Rackham) : « Montre la valeur du travail émotionnel, souvent considéré comme futile. »
« Commando culotte », de Mirion Malle (éd. Ankama): « Sensibilise de façon percutante et ludique au sexisme dans les médias. »
« Encaisser ! », de Marlène Benquet et Anne Simon (éd. La Découverte) : « Sur la notion de pénibilité au travail dans les métiers non qualifiés. »
« Le féminisme », d'Anne-Charlotte Husson et Thomas Mathieu (éd. Le Lombard) : « Pour comprendre l'histoire du féminisme sans s'ennuyer. »
« Economix », de Dan E. Burr et Michael Goodwin (éd. Les Arènes) : « Décortique le fonctionnement du capitalisme pour les néophytes. »
Cet article a été publié dans le magazine ELLE du 14 septembre 2018.  Abonnez-vous ici
 

http://www.elle.fr/Societe/Interviews/Travail-emotionnel-quand-les-femmes-en-font-plus-pour-adoucir-le-quotidien-de-tous-3723841

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La pilule contraceptive, symbole de la libération des femmes, rejetée par les plus jeunes,femmes,sante,

27 Septembre 2018, 07:56am

Publié par hugo

 La pilule contraceptive, symbole de la libération des femmes, rejetée par les plus jeunes
 
En 1970, voici comment se présentait la pilule contraceptive, proposée par l'administration américaine de la santé
U.S. Food and Drug Administration - Wikicommons
En ce 26 septembre, Journée mondiale de la contraception, retour sur la pilule contraceptive. Sa généralisation avait été arrachée de haute lutte par les femmes au mitan des années 1960, voilà donc 50 ans en France, le 19 décembre 1967. Plébiscitée au temps de la libération sexuelle et du MLF, ce petit cachet du soir ou du matin ne fait plus recette chez les jeunes, décidées à revenir aux méthodes "naturelles", et à risque, de contrôle des naissances. D'autant qu'un livre polémique "J'arrête la pilule" les incite à délaisser ce moyen de contraception.
26 sep 2018
Mise à jour 26.09.2018 à 03:19 par
Sylvie Braibant
dansAccueilTerriennesLes femmes et la contraception
C'était il y a six ans. Dans le bus qui nous transportait une amie aperçoit la manchette du quotidien que tenait entre ses mains un passager assis en face de nous : "le saumon d'élevage est cancérigène." Mon amie se tourne vers moi et me décrète : "J'arrête de manger du saumon". Et je pars d'un fou rire. Cette amie très chère fume un paquet de cigarettes par jour au minimum, ne dédaigne pas la dive bouteille, deux "travers" certainement tout autant, sinon plus, cancérigènes que le saumon, auxquels elle se livre de longue date et qu'elle n'est pas prête à abandonner.
Dans "J'arrête la pilule", un livre à charge et uniquement à charge, contre ce moyen de contraception qui fut conquis au terme d'une rude bataille par les femmes occidentales à la fin des années 1960, Sabrina Debusquat place les lectrices dans la situation de notre passagère face au saumon cancérigène : faisant fi des multiples facteurs possibles, de la génétique à la polution, la pilule, et elle seule, serait fautive des cancers féminins qui se développent. Et pourtant nombre de femmes seront fières de fêter son 50ème anniversaire le 17 décembre 2017.
Relire sur ce sujet dans Terriennes :
> 50 ans après, la France rend hommage à "Mr Pilule", Lucien Neuwirth
> Lucien Neuwirth, le “père de la pilule“ en France est mort
La pilule rendrait malade, ferait grossir, provoquerait des dépressions, annihilerait la libido, rendrait irritable etc, etc... Et nul ne nie qu'elle peut avoir des effets secondaires sur le corps, comme n'importe quelle chimie. L'essai de Sabrina Debusquat est tissé de chiffres difficiles à vérifier, de sondages spontanés a-scientifiques, d'affirmations assénées sans aucun doute : avec toutes les mêmes données cumulées et énumérées, on pourrait écrire un livre inverse, à la gloire de la pilule, ce qui serait aussi absurde que l'intention de l'auteure. On peut lire par exemple que "les femmes nées en 1950 ont 2,5 fois plus de risques de développer un cancer du sein que celles nées en 1910 et n'ayant pas connu la pilule." Mais entre 1910 et 1950, n'y aurait-il pas eu deux guerres mondiales, une révolution industrielle et des avancées sanitaires, médicales, permettant de détecter et nommer des maux qui ne l'étaient pas auparavant ?
La pilule contraceptive : coupable, forcément coupable
Selon elle, encore, la plupart des gynécologues ou médecins seraient inacessibles, refuseraient toute discussion ou interrogation... Pour ma part, celles que je connais discutent avec leurs patientes et cherchent, avec elles, la contraception la plus adaptée à leur santé, leur mode de vie, leurs aspirations...
Et puis, il y a cette affirmation "miraculeuse" : "Le fait de supprimer l'ovulation (ce que fait la pilule, ndlr) rend également les femmes sous pilule moins attractives aux yeux des hommes." Mais bon sang, mais c'est bien sûr ! Mesdames, veuillez arrêter la pilule, de porter des pantalons et de vous couper les cheveux pour continuer à séduire vos seigneurs et maîtres. 
Mais Sabrina Debusquat, qui s'affiche féministe, qui se voit comme une lanceuse d'alerte, et qui ne recule pas devant les contradictions, n'en démord pas : sur le plateau de TV5MONDE elle le redit, la pilule s'avérerait l'une des pires ennemies des femmes : "Nous arrivons à un moment inédit de l'histoire où nous avons des féministes, comme moi, qui sont en train de demander à ce que les droits progressent mais , paradoxalement, qui questionnent des aquis féministes ce qui est inédit dans l'histoire [or] le but est bien de progresser".
Nous avons des féministes comme moi, qui demandent que les droits progressent mais qui questionnent des acquis féministes
Sabrina Debusquat
 
 

Sabrina Debusquat était l'invitée du JT 64' de TV5MONDE, le 10 septembre 2017. Durée : 11'38
La thèse de cette jeune journaliste, très hostile au moyen contraceptif le plus répandu en France - ce que nous confirme l'Ined (Institut national des études démographiques) dans une récente étude, voir plus bas -, semble inspirée par l'air du temps, ce culte de la nature provoqué par les catastrophes écologiques, industrielles et sanitaires des 20ème et 21ème siècles. Une démarche a priori légitime, mais qui est sous-tendue par un modèle de société très conservateur : une sexualité réduite au cadre familial, au sein du couple, marquée par la fidélité, très éloignée de "l'amour libre" et des désirs multiples auxquels aspiraient les générations des années 1960 et 1970, avant l'apparition du Sida...
Cette glorification de nature provoque chez les plus jeunes - mais pas seulement -, tout ensemble un rejet des vaccins, des médicaments quels qu'il soient, une suspiscion qui entâche toute contraception hormonale, orale ou locale, comme on peut le voir en Belgique avec ce reportage de la RTBF ci-dessous, où la jeune femme interrogée répond : "La pilule, c'était castrateur pour moi". Informations fausses et effet de mode répondent un médecin et une sociologue.
 
 

Reportage de notre partenaire la RTBF, durée 2'
A retrouver sur ce sujet dans Terriennes :
> Pilule contraceptive : le revers de la médaille
> Stérilet Mirena : les femmes "maltraitées" par les hormones et la gynécologie ?
> Stérilet hormonal Mirena : les Françaises dénoncent une omerta sur les effets secondaires
L'auteure évoque aussi son expérience personnelle - et on aurait aimé en savoir un peu plus sur sa propre démarche avec ses tâtonnements, ses découvertes - mais aussi complexe fut-elle, peut-on généraliser ? L'Ined nous brosse un tableau plus contradictoire de la contraception dans le monde : si en France, la pilule reste le moyen contraceptif majoritaire en France (50%) ou encore en Algérie (75%), ailleurs, sur la plupart des continents, c'est la stérilisation définitive (et parfois forcée) qui est la méthode la plus utilisée dans le monde. 
Sabrina Debusquat propose de revenir aux méthodes naturelles qui auraient fait leur preuve, par une meilleure connaissance du corps féminin, en le scrutant, mais aussi en partageant l'effort contraceptif avec son conjoint/compagnon. Ce qui, selon elle, lui donne un brevet de femme "non rétrograde".
La question de trop
Et puis, il y a cette question, bien posée en apparence, très culpabilisante en arrière plan, la première du chapitre "Les questions à se poser pour choisir sa contraception" : "1/ Suis-je prête à envisager une grossesse en cas d'échec contraceptif ?". Mine de rien, cette interrogation distille l'idée qu'une grossesse n'est pas forcément un drame lorsqu'elle n'est pas choisie, et que chacune d'entre nous devrait se la poser avant d'envisager toute sexualité, de se laisser aller à tout désir...
Au milieu des années 1970, mes amies et moi-même, lycéennes, étudiantes, jeunes travailleuses, nous voulions accéder à "l'amour libre", la sexualité sans le risque d'une grossesse non voulue, sans avoir à être obligée d'avorter. Les générations précédentes racontaient ces études interrompues, ces unions forcées, ces choix professionnels entravés par des enfants arrivés trop tôt, trop mal, trop tard.
Mais il fallait être majeure pour accéder à la pilule magique, à cette contraception orale si facile. La majorité était alors fixée à 21 ans, bien trop longtemps après les premiers émois et désirs. Un médecin progressiste, acquis à la cause des jeunes-filles et des femmes, proche de mes parents, signait à tour de bras des ordonnances pour mes copines et moi même, tant il voulait nous éviter les épreuves d'un avortement, encore clandestin, et parfois mortel. Cela n'empêchait pas les ratés, et ce principal "effet secondaire" d'une contraception insuffisante, une grossesse non désirée, suivie du drame ou bient d'une interruption clandestine, douloureuse, de la gestation, ou bien d'une naissance obérant tout autre projet de vie. 
Alors sans doute, prendre la pilule des années durant peut être vécu comme une contrainte, peut s'avérer inapproprié à certaines femmes, mais pour beaucoup elle reste une alliée de l'émancipation. "La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres." lançait Winston Churchill. Et s'il en allait de même, pour la pilule et la contraception ? Jusqu'à la prochaine découverte...
Si l'on veut que les femmes décident en toute liberté, en toute connaissance de cause, les peurs, les injonctions ne sont pas de bonnes conseillères.
 
Cinquante ans de contraception légale en France : diffusion, médicalisation, féminisation. Une étude de l'INED
Un mois avant le 50ème anniversaire de la légalisation de la pilule contraceptive en France, l'Institut national des études démographiques publie un état des lieux de la contraception en France et dans le monde. En voici les principaux enseignements :
"Le modèle contraceptif, centré sur la pilule, fait l’objet de controverses ces dernières années. Ailleurs dans le monde, la pilule tient une place moins importante qu’en France. Des pratiques contraceptives différentes selon les pays du monde Dans certains pays comme au Burkina Faso, en Irak ou au Mozambique, moins de 50  % des femmes d’âge reproductif en union utilisent une méthode de contraception, contre 83  % en France. (.../...)
Si l’on ne considère que les femmes qui ont recours à la contraception, on note que la méthode la plus utilisée dans le monde est la stérilisation, celle-ci étant plus souvent pratiquée sur le corps des femmes que sur celui de leur partenaire masculin. (.../...)
La stérilisation ne concerne pas seulement le continent américain puisqu’elle était utilisée par 39  % des femmes en Chine en 2006, 20 % en Espagne en 2006 et 11 % en Turquie en 2008. En France, la stérilisation à visée contraceptive, encadrée par la loi du 4 juillet 2001, occupe une place marginale dans les usages contraceptifs du fait d’un contexte nataliste encore prégnant  : seules 5 % des femmes en union y avaient eu recours en 2010. Après la stérilisation, les méthodes les plus utilisées dans le monde sont celles dites « au long cours », c’est- à-dire ne nécessitant pas une prise ou une manipulation quotidienne. Ainsi, le contraceptif le plus utilisé en Chine (48 %), dans les Territoires palestiniens (46 %) et en Ukraine (38 %) est le dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet. Au Burkina Faso, lorsque les femmes utilisent une méthode de contraception, c’est à l’implant qu’elles ont le plus recours (45 %). La pilule est la troisième méthode contraceptive la plus utilisée dans le monde. Si les femmes d’âge reproductif en union y ont massivement recours en Algérie en 2012 (75 %), en France en 2010 (50 %), au Brésil en 2013 (43 %) et en Irak en 2006 (29 %), elle tient une place marginale dans les paysages contraceptifs mexicain (4 %) et chinois (1 %).
Enfin, l’injection hormonale, peu employée en France, occupe une place non négligeable dans le monde puisque cette méthode est utilisée par 45 % des femmes d’âge reproductif en union au Kenya en 2015, 44 % au Mozambique en 2011 et 24 % au Pérou en 2014. Le cas de l’Espagne vient questionner l’idée d’une contraception essentiellement prise en charge par les femmes, puisque le recours à des méthodes considérées comme masculines (stérilisation masculine, préservatif et retrait) représente près de 53 % des usages contraceptifs contre 15 % en France et 37 % aux États-Unis d’Amérique. Ces différences d’usages entre pays ne peut s’expliquer que par l’analyse des contextes historiques et sociaux qui ont accompagné le développement du recours à la contraception.
Suivez Sylvie Braibant sur Twitter > @braibant1
Sylvie Braibant
Mise à jour 26.09.2018 à 03:19
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https://information.tv5monde.com/terriennes/la-pilule-contraceptive-symbole-de-la-liberation-des-femmes-rejetee-par-les-plus-jeunes

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Présentation du rapport de la commission d’enquête sur la malbouffe – Conférence de presse 26 septembre 2018 dans À la une, Actualités, Loïc Prud'homme,sante,

27 Septembre 2018, 07:55am

Publié par hugo


Présentation du rapport de la commission d’enquête sur la malbouffe – Conférence de presse
26 septembre 2018 dans À la une, Actualités, Loïc Prud'homme
 
Le 26 septembre 2018, Loïc Prud’homme, député de la France insoumise présentait le rapport de la commission d’enquête qu’il a présidé sur la malbouffe. Il dresse un constat de la situation actuelle et liste les propositions de la France insoumise.
Note : Le dernier mot est « raisonnée ».
 
 
Retrouvez aussi l’explication de son rapport et les propositions de la France insoumise pour lutter contre la malbouffe ici :
https://lafranceinsoumise.fr/2018/09/26/presentation-du-rapport-de-la-commission-denquete-sur-la-malbouffe-conference-de-presse/

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