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"Je ne le ferai plus" : un recueil des lettres d'excuses de maris violents... qui ont récidivé,femmes,violence,femmes battues,

24 Avril 2015, 01:28am

Publié par hugo

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"Je ne le ferai plus" : un recueil des lettres d'excuses de maris violents... qui ont récidivé
Par Nicolas Basse | Le 20 avril 2015
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Au Pérou, une ONG publie un livre sur les violences conjugales. La première partie compile vingt-cinq mots d'excuses et d'amour d'hommes violents. La seconde montre que ces mots doux ne les ont pas empêchés de continuer à battre leur femme, voire de les tuer.
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« Je te jure que cela n'arrivera plus jamais », écrit l'homme à sa fiancée, Raquel, après l'avoir frappée. « Tu es l'amour de ma vie. PARDONNE-MOI », lui assure-t-il encore. Cinq semaines plus tard, il la tue. Paru au Pérou et disponible en ligne (bientôt traduit en anglais) afin d'assurer la diffusion la plus large possible, le livre Ne meurs pas pour moi reproduit vingt-cinq lettres, mails et SMS envoyés par des hommes qui battaient leur compagne. Un projet d'abord lancé sur Internet par l'ONG Vida Mujer et l'agence Circus Grey, qui a abouti à un ouvrage regorgeant d'excuses en tous genres : « Je ne le ferai plus », « Je te jure que je ne suis pas comme ça », etc. Ce qui n'empêche pas ces hommes de lever à nouveau la main sur leur compagne.


« Il a été difficile d'arriver jusqu'à ces femmes maltraitées, car elles ne portent pas plainte », explique la directrice de l'ONG, Nelly Cancion. Préfacé par le prix Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa, le livre est divisé en deux parties : la première moitié est remplie de lettres d'amour et des demandes de pardon écrites en noir sur fond blanc, alors que la seconde moitié raconte, en lettres blanches sur fond noir, ce qui s'est vraiment passé après que la victime a reçu le message. Une manière d'illustrer le piège psychologique dans lequel sont souvent enferrées les femmes victimes de violences conjugales.


Un deuxième ouvrage en prévision


Car dans la grande majorité des cas, la maltraitance a repris. Certaines situations se sont même soldées par un meurtre. Avec la publication de ces mots doux qui furent contredits par la réalité, l'ONG entend éveiller les consciences. L'ouvrage se conclut ainsi : « Si tu t'identifies à ces femmes, n'attends pas de terminer comme elles. » Si elle entend révéler ce fléau, l'ONG veut aussi donner la force aux femmes de quitter leur compagnon violent : « Les femmes que nous recevons se retrouvent presque toutes face à un dilemme : rester avec leur compagnon, bien qu'elles vivent dans une situation de violence extrême, ou le quitter. C'est ce qu'illustre le livre. Après les lettres vient la partie sombre de ce qu'elles doivent vivre », explique Nelly Cancion.


Mais quitter son compagnon, même s'il est violent, est très compliqué. Car en plus d'avoir peur de partir, « ces "je t'aime, j'ai besoin de toi, je fais de mon mieux" plaisent à la femme qui est en souffrance. Ce sont de petites lueurs d'espoir, de bonheur et de plaisir. Sauf que le temps passe et que l'être humain continue de se conduire de la même manière », note Nelly Cancion. Ce sont précisément ces mots doux qui empêchent, dans de nombreux cas, les victimes de porter plainte. Pour continuer dans sa voie de sensibilisation, l'ONG Vida Mujer travaille à un deuxième ouvrage, qui détaillera les cadeaux accompagnant ces lettres. Un ours en peluche, un collier ou même une bague de fiançailles, en plus de la promesse de suivre une thérapie. Des cadeaux et des paroles qui ne témoignent pas d'une réelle envie de changer de la part des bourreaux : 680 femmes sont mortes de violences conjugales ces six dernières années au Pérou, selon le ministère de la Femme et des Populations vulnérables.


(Avec AFP)


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Tags : livre, violences conjugales, mensonge

http://madame.lefigaro.fr/societe/je-ne-le-ferai-plus-au-perou-les-mensonges-des-compagnons-violents-200415-96223

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