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Le blog de hugo,

En Suède, la ministre des affaires étrangères est féministe, et ça a des conséquences,femmes,feministe,politique,

21 Avril 2015, 01:07am

Publié par hugo

En Suède, la ministre des affaires étrangères est féministe, et ça a des conséquences
17/04/2015 | 14h22abonnez-vous à partir de 1€


Margot Wallström le 11 mars 2015 à Stokholm (Claudio Bresciani/Reuters)
La ministre des affaires étrangères suédoise, Margot Wallström, prône une “politique étrangère féministe”. Loin d’être une coquille vide ou un effet d’annonce, sa démarche a des conséquences diplomatiques notables.
Depuis octobre 2014, la Suède a une ministre des Affaires étrangères féministe : la social-démocrate Margot Wallström. En relations internationales, être féministe peut sembler a priori inconséquent. C’est pourtant loin d’être le cas. Le mois dernier l’Arabie saoudite a ainsi rapatrié son ambassadeur en Suède, et a annoncé qu’elle n’accorderait plus de visas aux commerçants suédois en voyage, suite aux propos de cette ministre décidée à lutter pour les droits des femmes, y compris au niveau international. Pour les mêmes raisons, elle a été privée de discours devant la Ligue arabe, le 9 mars dernier.


Relations diplomatiques quasi-rompues avec l’Arabie saoudite


Un mois plus tôt, Margot Wallström avait devant le parlement suédois, décrit en des termes crus quelques éléments de la vie quotidienne en Arabie saoudite, rappelant que les femmes n’étaient pas autorisées à conduire et qualifiant de “méthodes moyenâgeuses” la flagellation – supplice infligé au blogueur Raif Badawi en 2014. Cette sinistre énumération a fait scandale : les Emirats arabes unis ont eux aussi retiré leur ambassadeur à Stockholm, et les six pays du Conseil de coopération du Golfe ont condamné une intervention jugée “inacceptable” dans leurs affaires internes.


Pour couronner le tout, et en dépit de la volonté du Premier ministre de recoller les morceaux, le gouvernement suédois a dans la foulée annulé un contrat de coopération militaire avec l’Arabie saoudite. Maintenir ces exportations tout en prônant une “politique étrangère féministe” aurait semblé paradoxal.Margot Wallström s’en est tenue à sa ligne, en dépit du tollé provoqué par cette décision dans l’opposition, et parmi les patrons d’industries.


“Contre la subordination globale et systématique des femmes”


Suite à sa nomination, elle avait immédiatement donné le ton de la politique qu’elle comptait mener lors d’un discours aux Etats-Unis, comme le rappelle The New Yorker : “Lutter pour l’égalité des genres n’est pas seulement un objectif en soi, mais aussi une condition sine qua none pour réaliser nos plus grands objectifs en matière de politique internationale, de développement et de sécurité”.


Dans un entretien au Monde, la ministre précise encore sa pensée : “Une politique étrangère féministe n’est pas une baguette magique, c’est une méthode et une perspective que l’on doit porter en soi. Quelle est la situation juridique des femmes dans les pays où nous sommes actifs ? Ont-elles les mêmes droits que les hommes ; les femmes sont-elles représentées, sont-elles impliquées dans les décisions ; enfin, le partage des ressources est-il équitable et prend-il en compte les besoins spécifiques des femmes ? C’est à travers ces filtres que Stockholm oriente ses actions.”


Des effets sur les conflits mondiaux ?


Assumer une position “féministe” aussi marquée et intransigeante est une nouveauté dans l’univers feutré de la diplomatie. Interrogée par The New Yorker, Margot Wallström persiste pourtant : “Je pense que féminisme est un terme qui convient. Il s’agit de lutter contre la subordination globale et systématique des femmes”.


Cette politique étrangère féministe peut-elle avoir des effets sur les relations mondiales, et la gestion des conflits ? Établir un lien entre la progression des droits des femmes dans le monde et leur impact sur la guerre et la paix est inhabituel. Pourtant une école de pensée dans les relations internationales planche sur ce sujet, et estime que c’est le cas. En 2012, quatre chercheurs ont publié un ouvrage intitulé “Sex and World Peace”, dans lequel ils apportent la preuve que plus un Etat et ses citoyens sont violents envers les femmes, plus cet Etat tend à être violent sur le plan international.

http://www.lesinrocks.com/2015/04/17/actualite/en-suede-la-ministre-des-affaires-etrangeres-est-feministe-et-ca-a-des-consequences-11742571/

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