Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

Le grand méchant look,racisme,discrimination,

31 Juillet 2014, 15:11pm

Publié par hugo



Le grand méchant look
26 MAI, 2014
Par: Florent Reyne
Plusieurs études montrent qu’en France l’apparence physique est un critère de discrimination courant, notamment à l’embauche. C’est sur ce constat que l’AFMD s’est fondée pour mettre en place une commission, pilotée par Isabelle Barth. La spécialiste interroge les motifs de jugements sur l’apparence physique qu’ils soient favorables ou pas.


Aristote disait déjà : « La beauté est une meilleure recommandation que n’importe quelle lettre ». La question des apparences est fort ancienne, mais la pression a augmenté avec Internet et les réseaux sociaux. Se mettre en scène pour être vu et reconnu est devenu un enjeu personnel et professionnel. On distingue deux types d’apparence : celle dont on convient qu’elle est « subie » : on ne choisit pas d’être noir ou blanc, petit ou grand, dépourvu d’un membre,
avec une transpiration excessive, ou encore d’être « laid » ou « disgracieux », roux ou… chauve. Et l’apparence dite « choisie » qui renvoie à des caractéristiques délibérément modifiées ou provoquées : ce sont les tatouages, les piercings, la coiffure, mais aussi le poids, la façon de bouger ou de s’habiller.
Des stéréotypes aux préjugés
Dès notre plus petite enfance, nous construisons notre rapport au monde en nous appuyant sur un processus de catégorisation. Ce processus nous amène à construire des stéréotypes, qui ont valeur de repères mais pas de jugements. Les préjugés apparaissent lorsque l’on juge sans connaître, sur la base d’informations non vérifiées, incomplètes… Et moins on connaît, plus les préjugés comblent les lacunes de cette connaissance insuffisante. C’est comme cela que nous pouvons penser, ou affirmer que « les roux sentent mauvais », « les blondes sont idiotes », « une personne maigre est une angoissée », « un gros est sympa », « un tatoué est un marginal » …


Ce qui est beau est bon
Les études montrent que les personnes attractives sont considérées comme plus sociables, plus indépendantes, plus sincères, moins timides, moins névrosées ... mais aussi plus intelligentes, plus compétentes, plus qualifiées. On sait que c’est déjà le cas dans les salles de classe où les enfants « mignons » sont plus souvent interrogés et mieux notés que ceux jugés plus disgracieux.
Décidément, « ce qui est beau est bon ». Les chiffres tirés d’observations dans le monde du travail sont là pour objectiver ces comportements que l’on peut qualifier de discriminatoires : la prime de beauté est de l’ordre de
12 % en moyenne, contre 5 à 10 en moins avec la pénalité laideur. Entre deux candidats de tailles différentes, 72 %
des recruteurs choisissent le plus grand. Lors d’un recrutement, un banquier trouvera plus crédible un interlocuteur
en costume ou tailleur. Les postures vont être interprétées : les mains moites seraient un signe d’angoisse, les bras croisés un signe de retrait… Or, les recruteurs bien formés savent que c’est sur la compétence qu’il faut se concentrer.

Votre pire ennemi
Forme de renoncement perverse et sourde, l’autocensure est un véritable handicap. C’est ainsi que les personnes se jugeant en surpoids ne vont pas aller vers des métiers de relation, celles qui se jugent disgracieuses vont se réfréner dans leurs ambitions professionnelles, les tatouages vont être camouflés et les piercings enlevés. Nous sommes nos pires ennemis en préjugeant du regard que l’autre va porter sur nous.







Isabelle Barth




Rencontre-interview avec Isabelle Barth et Oumaya Hidri-Neys

Isabelle Barth est directrice générale de l’école de Management de Strasbourg. Elle est notamment l’auteure avec Yann-Hervé Martin de « La Manager et le Philosophe, Femmes et hommes dans l’entreprise : les nouveaux défis » Le Passeur Éditeur, 2014.
Oumaya Hidri-Neys est Maître de conférences en STAP à l’Université Lille 2, elle étudie la place que tient généralement l’apparence physique dans la vie sociale des individus.


Commenter cet article