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18 DÉCEMBRE 2020 DÉBATS \ Contributions Talents Hauts propose sept livres pour féminister vos rejeton·nes à Noël ! ,femmes, feministes , societe , LIVRES

18 Décembre 2020, 16:25pm

Publié par hugo

18 DÉCEMBRE 2020
DÉBATS \ Contributions
Talents Hauts propose sept livres pour féminister vos rejeton·nes à Noël !

Noël approche dangereusement vite et vous êtes encore en panne sèche d’inspiration pour votre fille/fils/nièce/neveu/etc. ? N’ayez crainte, nous sommes allé·es demander à notre partenaire la maison d’éditions Talents Hauts quelques conseils qui permettront de glisser sous le sapin de belles lectures garanties 100% féministo-compatibles. C’est cadeau !

Pour les plus petit·es…
Mousse, une charmante métaphore des premières fois des tout-petit·es 

« C’est un beau matin. Le matin que Mousse attendait. » Caché dans sa grotte, Mousse regarde à gauche, puis à droite, et, pour la première fois, sort voir le monde. Au cours d’un périple mouvementé, il zigzaguera avec délice, se cognera avec maladresse, se fera des ami·es, des ennemi·es, pour enfin rentrer chez lui le soir, riche de nouvelles expériences et de belles amitiés. Un univers graphique tout à la plume et à l’aquarelle qui plaira à partir de 3 ans. Le livre coûte 15 €.

L’autrice-illustratice : Après des études de droit, Estelle Billon-Spagnol entre dans la police. À trente ans, elle prend un virage à 180 degrés et publie son premier album chez Talents Hauts. Depuis, elle a publié une vingtaine d’albums et romans jeunesse. Son humour et sa modernité font mouche auprès des petit·es comme des grand·es.

Faut pas pousser mamie et papi dans les orties, l’album que tous les grands-parents auront plaisir à partager avec leurs petits-enfants

« Moi, mon grand-père, il ne veut pas qu’on dise Papi ou Pépère. », « Moi, ma grand-mère, elle ne supporte pas la fête des grands-mères. », « Moi, mon grand-père, il habite loin d’ici. »… Dans ce recueil pas comme les autres, les petits-enfants parlent de leurs grands-parents. Et ce qui apparaît, c’est leur diversité: celle des âges (elles/ils ne sont pas tous à la retraite), des loisirs (elles/ils ne font pas tou·tes du tricot), ou encore des origines (certain·es parlent avec un accent). Un joyeux florilège dans lequel tous les grands-parents se retrouveront et qui en décomplexera beaucoup, car il y a autant de grands-parents que de façons de s’investir dans la vie de ses petits-enfants. Un livre à offrir à partir de 4 ans pour 15 € . 

L’autrice : Depuis plus de vingt ans, Élisabeth Brami, psychologue-psychopédagogue, écrit pour la jeunesse : elle a publié plus de cent albums, dont Les déclarartions des droits et Le zizi des mots chez Talents Hauts. Nombre de ses livres ont été traduits et primés, beaucoup ont remporté de grands succès. L’illustratrice, c’est Estelle Billon-Spagnol, présentée ci-dessus, avec qui elle forme un duo de choc. 

…mais aussi pour celles/ceux qui lisent déjà
Les petites filles cruelles, un pied de nez au cliché de la petite fille sage

Qui a dit que les petites filles étaient toutes angéliques ? Bouclettes et joues roses ne sont pas toujours gages de douceur et d’obéissance… Le caustique Mr Tan en fait la démonstration à travers quinze poèmes à la cruauté savoureuse, mis en image avec humour par Caroline Hüe. Derrière les sourires trompeurs d’Ursula, Zazie ou Philomène se cachent un petit frère malmené ou un poisson rouge défiguré. Des scènes au machiavélisme fantasmé qui seront autant d’exutoires pour les enfants terribles qui se cachent en nous tou·tes, filles ou garçons ! Un livre à 14,90 € qui séduira les 7-11 ans. 

L’auteur, Mr Tan, est scénariste de bandes dessinées et de mangas, notamment de la série à succès Mortelle Adèle mais aussi, entre autres, des récentes séries Shaker Monster et Manoir Croquignole. L’illustratrice, Caroline Hüe, est diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg et elle a travaillé à la création de motifs textiles avant de revenir à l’illustration pour la jeunesse. Récemment, elle a illustré l’album Dans la grande forêt, de Jeanne Boyer ou le roman junior Graine de monstre, de Marie-Aude Murail. 

Pierre-Eustache, l’autobiographie d’un chat qui raconte le quotidien d’une famille homoparentale

Pierre-Eustache de Saintgriffes est un chat pas comme les autres : il est issu d’une longue lignée de barons et, à ce titre, ne rêve que de grandeur et d’élégance. Lorsqu’il est recueilli par Lila, une jeune femme qui lui voue d’emblée une profonde affection, il découvre les joies de la vie de famille : Lila et sa voisine, surnommée Donut, tombent amoureuses et très vite, les deux femmes attendent un enfant. Mais s’il veille toujours à vivre selon le code d’honneur de ses nobles ascendants, Pierre-Eustache ne résiste pas longtemps ni à la pâtée au saumon, ni à un câlin ! Un livre pour les 8-12 ans, à 9,90 €.

L’autrice, Solène Ayangma, a rédigé son premier texte à l’âge de huit ans. Il racontait l’histoire d’un chat qui sauvait l’Égypte antique. Ingénieure mécanique de formation, elle a depuis réussi à mêler sa passion pour l’écriture à sa vie professionnelle en devenant rédactrice web indépendante. Pierre-Eustache est son premier roman pour la jeunesse. Il témoigne déjà d’une plume alerte et intelligente. L’illustratrice et graphiste, KMie, travaille aussi bien pour de grands groupes que pour de petites associations. Son travail mêle, avec intelligence, techniques traditionnelles et techniques numériques. 

Et des romans pour les grand·es !
En apnée, le portrait subtil d’une très jeune fille, porté par un texte en vers libres au rythme doux

Maxime est une fille. Elle a onze ans, elle aime sa mère qui l’élève seule, les livres et savoir plein de choses sur tout. Dans ce monde complexe, aimer et savoir la rassurent. Maxime sait des choses sur les baleines, sur les créatures sous-marines, sur son meilleur ami de toujours, Adam, et aussi, qu’elle ne sait pas tout. Par exemple, elle ne sait pas expliquer ce qu’elle ressent pour Chloé, ce sentiment nouveau et étrange, un émoi qu’elle ne comprend pas. Elle aimerait savoir si c’est ce qu’on appelle un coup de foudre et, comme elle est une fille et Chloé aussi, si elle a le droit de ressentir ça pour elle. Ce livre propose une description sensible de la découverte du sentiment amoureux et du passage de l’enfance à l’adolescence. La question de l’éveil à la sexualité y est abordée sans détour, sans drame, mais non sans complexité. Un livre pour les 11 ans et plus, à 14 €.

L’autrice, Meg Grehan, est une jeune autrice irlandaise. Elle a écrit pour des revues et des journaux en ligne avant de publier, en 2017, son premier roman chez Little Island : The Space Between, pour lequel elle a reçu le prix Eilís Dillon 2018 qui récompense le meilleur premier roman irlandais de l’année. Un talent à suivre ! La traductrice : Bruxelloise installée en France, Aylin Manço, a suivi une formation d’ingénieure et exercé brièvement dans une start up à Bruxelles avant de revenir à ses premières amours : la littérature. C’est en tant qu’étudiante au sein du Master de Création Littéraire de l’Université du Havre et dirigée par Clémentine Beauvais, qu’elle écrit ce qui deviendra son premier roman publié : La dernière marée. 

Danxomè, l’histoire de mythiques guerrières au courage sans égal

1892, Danxomè. Afin d’asseoir son influence face à l’Allemagne qui arme le roi du Danxomè, la France envoie des troupes dans ce royaume indépendant qui deviendra la colonie du Dahomey puis le Bénin. L’armée du roi du Danxomè est connue et redoutée pour ces fameuses guerrières au courage sans égal, appelées « les amazones du roi » par les européen·nes. L’armée française finit par faire plier les forces dahoméennes et entre dans la capitale alors que le roi Béhanzin prend la fuite. Danxomè est un grand roman sur la colonisation qui met en parallèle le point de vue des forces en présence et restitue avec le plus de justesse historique possible la culture d’un peuple mal connu. Il rend un bel hommage à la mémoire des femmes emportées par l’Histoire. Un roman à offrir à partir de 13 ans pour 16 €. 

L’auteur, Yann Fastier, a publié depuis presque vingt ans une cinquantaine de livres (albums jeunesse, essais…) parmi lesquels un roman de science-fiction, La volte, chez Talents Hauts (2014) et Le Renard et la couronne (2018) qui remporta le Prix Millepages 2018 et le Prix Lucioles jeunesse 2019.

Violette (tome 2), le roman oublié d’une précurseuse de la poésie romantique 

À Pau, dans le château de son époux, le roi de Navarre, Marguerite tente de défendre les intérêts de sa protégée, Violette, tout en cherchant à apaiser les attaques des fervent·es catholiques qui la soupçonnent d’être attirée par la religion réformée. Pour prouver son attachement au catholicisme, la reine et sa cour effectuent plusieurs pèlerinages qui les mènent dans un couvent où Violette découvre, revêtu de l’habit de novice, son amour d’enfance : Isolier d’Argèles, le frère cadet de son promis. Les jeunes amants se reconnaissent au premier coup d’œil et, soutenus par la reine, vont tout tenter pour faire annuler la condamnation à la prêtrise qui pèse sur les épaules d’Isolier et le mariage qui doit lier Violette à Almaric. Ce roman mêle petite et grande Histoire à la cour de France du XVIe siècle et porte un autre regard sur la femme de lettres Marguerite de Navarre. Un livre pour les 13 ans et plus à 7,90 €. 

L’autrice : Née à Douai en 1786 dans une famille d’artisans, Marceline Desbordes-Valmore exerce d’abord le métier d’actrice avant de commencer à publier dans des périodiques, à partir de 1813. Son premier recueil, Élégies, Marie et Romances, paraît en 1819. Ces premiers recueils vont asseoir son renom poétique, ce qui ne l’empêchera pas d’être victime de la désaffection générale dont souffrent, à partir des années 1840, les poètes romantiques, et plus encore les femmes.

Talents Hauts

Voir les sélections de Noël 2019, 2018, 2017, 2016 et 2015.

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Étiquettes : Culture Livres


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La puissance des femmes, une autre histoire de la philosophie 1/2 , femmes, feminisme, societe

18 Décembre 2020, 16:24pm

Publié par hugo

17 DÉCEMBRE 2020
Culture \ Livres
La puissance des femmes, une autre histoire de la philosophie 1/2

La puissance des femmes. Une autre histoire de la philosophie regroupe interviews, portraits autobiographiques, bêtisiers et frises chronologiques. Une contribution d’historien·nes, d’essayistes, d’autrices/auteurs, qui nous permet de revisiter l’histoire de la philosophie sous un autre angle. Rarement citées dans les cours au lycée et à l’université, cet ouvrage de 240 pages met en lumière les pensées de celles dont l’œuvre a pu être égarée, pour ne pas dire dédaignée.

De l’Antiquité, du Moyen-Age à la Renaissance, de l’Age classique à la Révolution Industrielle, des Empires au Temps Moderne, de l’après-guerre aux années post-1968, et enfin, des années 1980 à #MeToo, les femmes reprennent place dans l’Histoire. Retour sur quelques portraits de femmes qui ont marqué l’Histoire de la philosophie.

L’Antiquité, les oubliées

Pendant l’Antiquité, les citoyennes d’Athènes étaient exclues des arènes politiques. Pourtant l’invention du mot « athénien » soulève un paradoxe à ce sujet. Un mythe affirme qu’il aurait été inventé par des femmes pour définir une cité politique alors même qu’elle n’est constituée que d’hommes. « Athénien » est d’ailleurs tiré du personnage mythique « Athéna », déesse vierge et sans mère. Elle refuse le mariage et la maternité et joue un rôle dans le bon fonctionnement des institutions de la cité. « Faut-il conclure que ce mythe dit à la fois la défaite des femmes et la victoire du féminin ? » se demande Nicole Loraux (1943 – 2003).

« Dès les premiers écrits de la culture occidentales, les voix des femmes ne sont pas entendues dans la sphère publique » affirme Mary Beard née en 1955. Dans l’Odyssée, Pénélope apparaît comme le premier exemple littéraire d’une femme réduite au silence par un homme, plus précisément par son jeune fils Télémaque.

Exclues des sphères intellectuelles de l’époque, certaines platoniciennes et néoplatoniciennes, comme par exemple Speusippe et Lasthénéia de Mantinée se rendaient à l’Académie originelle déguisées en homme.

Diotime est présente dans le Banquet, célèbre dialogue de Platon qui cherche à définir l’amour. Socrate, plutôt que de parler en son nom à la fin de l’ouvrage, se réfère à sa pensée . Pour autant aucune preuve historique atteste son existence. Mais l’hypothèse qu’elle a bien existé ne peut être exclue.

Hypathie, figure importante et influente du Vème siècle rejoint un des principaux centres intellectuels, en 370 dans la ville d’Alexandrie. Philosophe, mathématicienne, astronome, elle dépasse son père Théon qui lui enseigne les mathématiques. Jalousée pour son influence intellectuelle et accusée d’alimenter des conflits, elle a été démembrée et brûlée par une foule de chrétiens en 415. La figure d’Hypathie a été négligée pendant des siècles. Elle est redécouverte aux siècles des lumières par Edward Gibbon, qui en faisant des recherches, tombe sur un texte de Socrate le Scolastique la mentionnant. Diderot ne manquera pas non plus de la citer dans son œuvre : « la nature n’avait donné à personne, ni une âme plus élevée, ni un génie plus heureux qu’à la fille de Théon. » Plutôt que de la nommer par son prénom, Diderot la réduit, inconsciemment ou non, à son statut de « fille ». Hypathie est rattachée à un homme, son père, pourtant moins brillant qu’elle.

Moyen âge et Renaissance, les hérétiques

L’écrivaine Isabelle Sorente explore l’identité changeante et les différents visages que l’on attribue à la « sorcière » dans l’histoire. Cette figure apparaît à la charnière du Moyen-Age et de la Renaissance. Elle est d’abord perçue comme une vieille femme, marginale et mystique, sage-femme, guérisseuse. Au XVème siècle, la sorcière connaît une autre signification : elle n’est plus seulement une magicienne ou une guérisseuse, mais une femme démoniaque aidée par des forces surnaturelles. Elle est considérée comme une femme ayant passée un pacte avec le diable. Mangeuses d’enfants, capables de rendre les hommes impuissants, de contrôler la météo, on a tout entendu à propos des sorcières. Son troisième visage est celui du féminicide : le nombre de femmes mortes sur le bûcher car accusées de sorcellerie s’élèverait selon certain·es historiennes/historiens à 200 000. Les hommes ont aussi été accusés de sorcellerie mais la condamnation à mort est bien moins systématique : Michelet évoque un sorcier pour dix sorcières. La quatrième et dernier visage de la sorcière est celui de la liberté spirituelle, religieuse ou non.

Connue pour La cité des dames (1405), Christine de Pizan, (1364-1430) écrivaine et poétesse a été la défenseuse de la condition féminine. Néanmoins, l’historienne Mathilde Laigle (1865-1949) considère qu’elle n’a jamais remis en cause directement les inégalités femmes-hommes.

Vivement critiquée et menacée, Marguerite Porete (1250-1310) reste fidèle toute sa vie à ses convictions . Elle meurt brûlée vive sur la place publique avec son ouvrage Le Miroir des âmes simples anéanties (1295), dialogue allégorique entre l’amour et la raison. La démarche de Porete se passe de « l’Eglise comme institution, relativise les sacrements et rejette la morale. » affirme Olivier Boulnois.

Marie de Gournay (1565-1645), « fille d’alliance » de Montaigne, défend la condition des femmes. S’il est difficile à son époque d’être une autrice vivant de ce métier, grâce à Richelieu, elle obtiendra une petite pension et une autorisation d’éditer ses propres œuvres. On retiendra deux grands textes : Egalite des hommes et des femmes (1622) et Grief des Dames (1626.)


Bêtisier 
Le regard des Contemporain·es amusé·es par les paroles misogynes des « grands penseurs »
Télémaque dans l’Odyssée s’adressant à Pénélope : « La parole est l’affaire des hommes »

Aristote, De la génération des animaux, livre III : « la femelle peut être considérée comme un mâle qui à certains égards est mutilé et imparfait : les menstrues sont du sperme, mais du sperme qui n’est pas pur puisqu’il lui manque encore une seule chose, à savoir le principe de l’âme. »

Platon, le Timée : « parmi tous ceux qui sont nés mâles, tous ceux qui ont été lâches et ont mené une vie injuste ont été transformés en femelles à la seconde naissance. »

Machiavel, Le Prince, « La fortune est femme : pour la tenir soumise, il fut la traiter avec rudesse ; elle cède plutôt aux hommes qui usent de violence qu’à ceux qui agissent froidement. »

Rousseau Emile ou De l’éducation, « La femme est faite pour céder à l’homme et pour supporter même son injustice ».


De l’âge classique à la Révolution Industrielle, les universalistes

« Si tous les hommes sont nés libres, comment se fait-il que toutes les femmes soient esclaves ? » se demande Mary Astell (1666-1731) dans ses Réflexions sur le mariage, (1700). Considérée comme « la première féministe anglaise », elle s’oppose ouvertement au célèbre John Locke qui soutenait que, contrairement au pouvoir étatique dominant les citoyen·nes, la domination de l’homme sur son épouse était naturelle.

On doit les Lettres sur la sympathie et les Lettres sur l’amour à Sophie de Condorcet (1764-1822). Elle a aussi été traductrice de Thomas Paine et de la Théorie des sentiments moraux d’Adam Smith. Cette femme de lettres françaises a probablement joué un rôle important dans l’élaboration de l’ouvrage de son époux Nicolas de Condorcet, Sur l’admission des femmes au droit de la cite. (1790).

« La légèreté des femmes n’a d’autres sources que l’injustice qu’on leur fait en les privant de sciences » affirmait en 1693 Gabrielle Suchon (1632-1703). Au cours de sa vie, elle s’échappe du couvent pour se rendre à Rome et défendre sa liberté devant le pape. Féministe et autodidacte elle démontre que l’inégalité des sexes et l’infériorité des femmes est infondée. Son insoumission et sa liberté se traduiront par une réticence au mariage et un refus de la maternité.

Si l’Histoire retient surtout d’Emilie du Châtelet qu’elle était l’amante de Voltaire, elle était aussi physicienne de premier rang, et a publié des essais de philosophie morale qui influenceront Kant. Les Eléments de la philosophie de Newton, attribués à Voltaire, sont en réalité en grande partie son œuvre. Voltaire le reconnaît lui-même dans une lettre à Frédéric II de Prusse : « Minerve dictait et j’écrivais. »

Les femmes sont inéligibles, privées du droit de vote et marginalisées durant toute la période Révolutionnaire. « O femmes ! quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé » affirme Olympes de Gouges (1748 – 1793). Elle rédige en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, et y réclame « un Contrat social de l’homme et de la femme ».

« Je ne souhaite pas que (les femmes) aient le pouvoir sur les hommes, mais sur elles-mêmes. » affirme Mary Wollstonecraft (1759 – 1797) dans la Défense des droits de la femme. L’ouvrage fait suite aux propositions de 1791 de Talleyrand à l’Assemblée constituante. Ce dernier proposait de limiter l’éducation des jeunes filles pour qu’elles se consacrent davantage aux tâches domestiques.

Flora Tristan ( 1803-1844) se considérée elle-même comme une « aristocrate déchue, femme socialiste et ouvrière féministe. » « L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme. Elle est la prolétaire du prolétaire même » écrit-elle. Mariée de force à 17 ans, elle sera battue et séquestrée par son mari André Chazal, avant de s’évader en 1825.

Chloé Vaysse 50-50 Magazine 

« La puissance des Femmes. Une autre histoire de la philosophie » , Philosophie Magazine Editeur, 2020

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Étiquettes : Livres Matrimoine


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Présentes - Ville, médias, politique... Quelle place pour les femmes ? , femmes , feminismes , societe ,

18 Décembre 2020, 15:31pm

Publié par hugo

 Présentes - Ville, médias, politique... Quelle place pour les femmes ?
INFOSCRITIQUES (7)CITATIONS (9)FORUM
Présentes - Ville, médias, politique... Quelle place pour les femmes ? par Bastide
AJOUTER À MES LIVRES

Lauren Bastide
EAN : 9782370733252
267 pages
Éditeur : ALLARY EDITIONS (03/09/2020)

Note moyenne : 4.58/5 (sur 33 notes)
Résumé :
" Être visibles. Marcher dans la rue sans peur. Exprimer haut et fort nos opinions. C'est ce que la société interdit aux femmes. Et c'est le programme de ce livre. Messieurs qui tenez les manettes, si vous voulez régler le problème, les chercheuses et militantes féministes ont fait le boulot.
Les mécanismes sont identifiés, les solutions existent. Tout est là. Ce qu'il manque maintenant, c'est votre volonté.
Or, chaque jour, on constate qu'elle est nulle. Manifestement, l'idée de vivre dans un monde où les femmes seraient vraiment les égales des hommes ne vous emballe pas plus que c¸a ". L.B.

Avec Présentes, Lauren Bastide signe un manifeste féministe ultra-documenté, nourri par les réflexions des militantes les plus inspirantes d'aujourd'hui. Un livre à mettre entre toutes les mains, pour mieux comprendre les nouvelles luttes féministes de l'après-#MeToo.


https://www.babelio.com/livres/Bastide-Presentes-Ville-medias-politique-Quelle-place/1256542

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Les femmes encore trop peu visibles dans les médias ,femmes , feminismes , societe

18 Décembre 2020, 15:09pm

Publié par hugo

16 DÉCEMBRE 2020
Culture \ Médias
Les femmes encore trop peu visibles dans les médias

Une enquête intitulée « The Missing Perspective of Women in News » (Salles de rédaction, couverture médiatique : où sont les femmes), réalisée par Luba Kassova, co-fondatrice et directrice du cabinet international de conseil en stratégie d’audience AKAS, et commandée par la Fondation Bill & Melinda Gates, met en évidence la sous-représentation manifeste des femmes, tant dans les salles de rédaction que dans la couverture médiatique de six pays (États-Unis, Royaume-Uni, Inde, Kenya, Nigeria et Afrique du Sud). Cette enquête a été réalisée en soutien au Forum Génération Egalité.

Le rapport pointe du doigt la sous-représentation des femmes dans les médias d’information, leur marginalisation continue et questionne la place accordée aux problématiques de genre.

Les conclusions sont sans appel : la représentation des femmes dans les médias a stagné, voire a baissé, et encore trop peu de femmes accèdent à des rôles de gouvernance dans les rédactions.

Une actualité genrée

« Les normes patriarcales sont au cœur des barrières invisibles existantes pour les femmes dans l’actualité. Ces normes inhibent l’impact de la législation sur l’égalité des sexes dans les organes de presse, encouragent la domination continue des perspectives masculines dans l’actualité, et limitent la présence des femmes dans les reportages en tant que protagonistes et expertes de l’information, de sorte que la parité entre les sexes reste constamment hors de portée », peut-on lire dans le rapport. Ces normes patriarcales et les inégalités de genre sont profondément ancrées dans les pays analysés. À l’échelle mondiale, 91% des hommes et 86% des femmes ont au moins un préjugé contre les femmes. Ces normes patriarcales et la culture masculine dominante constituent le plus grand obstacle à l’égalité des sexes dans les médias.

Par exemple, une proportion importante d’hommes et de femmes des six pays étudiés estime qu’il est acceptable qu’un homme batte sa femme. En fait, plus de la moitié des hommes et des femmes partageaient cette opinion au Nigéria, plus d’un tiers en Afrique du Sud et en Inde et 14% et 12% aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Une réalité qui complique le travail des journalistes. Car plus le public accepte le statu quo pour les femmes ou même des normes patriarcales, moins les personnes au pouvoir et les journalistes considèrent qu’elles/ils doivent donner la priorité aux questions d’égalité des sexes. Seul·es 4% des leaders d’opinion interrogé·es dans 77 pays émergents et en développement, dont le Kenya, le Nigéria et l’Inde, considèrent l’égalité des sexes comme une priorité absolue en matière de développement.

Quand les informations sont traitées principalement par des hommes avec des biais masculins, quelles sont les conclusions pour le public ? Le rapport dresse l’une de ces limites, exacerbée par le manque de données pour comprendre les besoins des femmes en matière d’actualité : 64% des hommes contre 54% des femmes sont extrêmement ou très intéressés par les informations, avec dans le détail 71% contre 60% en Afrique du Sud, 73% contre 60% au Royaume-Uni, 71% contre 62% aux États-Unis et 68% contre 61% en Inde.

Diversité sur le lieu de travail

Les femmes forment une minorité de dirigeantes et de cadres supérieures dans les médias des pays examinés. À l’échelle mondiale, 26% des rôles de gouvernance dans les organes de presse étaient occupés par des femmes en 2011. La proportion déclarée de femmes occupant des postes de direction était de 35% au Kenya, 30% au Royaume-Uni, 25% en Afrique du Sud, 23% aux États-Unis et 14% en Inde. Lorsque la structure de gouvernance d’une organisation de presse est dominée par les hommes, même une salle de rédaction à parité femmes-hommes continue d’afficher des préjugés masculins.

Les femmes sont également à la traîne en termes de progression de carrière et de salaire. Pourtant, cet écart pourrait être réduit si des politiques de garde d’enfants et d’horaires flexibles étaient mises en œuvre.

Dans les salles de rédaction, la parité a progressé et certains pays s’en rapprochent, comme l’Afrique du Sud avec 49% de femmes, le Royaume-Uni (47%) et les États-Unis (42-45%). Mais les femmes continuent d’être moins nombreuses au sein des rubriques les plus convoitées, comme la politique.

L’amélioration de la parité dans les salles de rédaction permet-elle aux femmes d’être plus visibles dans les médias ? « Les données académiques existantes ne permettent pas de déterminer si un plus grand nombre de femmes dans les rédactions conduit à une représentation plus équilibrée des femmes dans les médias. Ce rapport a révélé que la quasi-parité dans les salles de rédaction (comme en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et aux États-Unis) n’a pas conduit à une couverture médiatique plus équilibrée. Le fait d’avoir un tiers des femmes à des postes de direction ou de gouvernance (comme en Afrique du Sud, aux États-Unis et au Kenya) n’a pas non plus amélioré la visibilité des femmes », conclut le rapport.

La culture essentiellement masculine dans les rédactions empêche une représentation équilibrée des femmes dans les informations. Certains rapports universitaires et industriels suggèrent que les préjugés masculins prévalent dans les salles de rédaction et sont respectées par les hommes et les femmes journalistes. Ainsi, l’identité professionnelle l’emporte sur l’identité de genre. La représentation accrue des femmes dans la salle de rédaction ne suffira donc pas à assurer une couverture équilibrée entre les sexes.

Les femmes trop peu citées comme expertes

Dans le monde, en 2015, 19% des expert·es ou commentateur·es étaient des femmes. En politique par exemple, la part des hommes est entre trois et sept fois plus élevée que celle des femmes. De façon générale, les femmes sont plus souvent citées ou invitées pour parler de thématiques jugées moins prestigieuses, comme les arts, les violences ou les célébrités.

Ce déséquilibre persiste. En 2019, la part des femmes parmi les expert·es et sources cité·es dans l’actualité était comprise entre 14% et 30% dans les six pays étudiés.

La place accordée aux femmes dans les médias, au sein des rédactions ou en tant que personnes interrogées dans les articles, n’est pas le seul problème. Les questions d’égalité de genre sont également trop absentes des problématiques évoquées par la presse. « Toute polémique autour de l’inégalité entre les sexes est presque inexistante dans les médias des pays examinés dans ce rapport », peut-on lire. Dans les six pays étudiés, moins de 1% des reportages ont traité des questions d’égalité des sexes.

Si les médias sociaux permettent d’amplifier l’impact des mouvements pour l’égalité des femmes et les informations sur ces problématiques, ils peuvent également appuyer les stéréotypes de genre et détruire la vie des journalistes femmes, victimes de cyberharcèlement.

Chloé Cohen 50-50 Magazine

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Étiquettes : Monde Médias Pékin+25


https://www.50-50magazine.fr/2020/12/16/les-femmes-encore-trop-peu-visibles-dans-les-medias/

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Brut a appelé le numéro vert du site IVG.net , femmes , feminisme,

17 Décembre 2020, 09:36am

Publié par hugo

Brut a appelé le numéro vert du site IVG.net


Tenter de dissuader une femme d'avorter, c'est un délit. Et pourtant, voilà ce qui arrive quand on appelle le numéro vert d'IVG(.)net, l'un des sites les mieux référencés quand on veut s'informer sur l'IVG…
Voir moins
https://www.brut.media/fr/news/brut-a-appele-le-numero-vert-du-site-ivg-net-ad4cb0b6-ee69-4188-8e68-e62a0f68b600*


https://www.facebook.com/brutofficiel/videos/3863254433694135

IL YA  DES COMMENTAIRE INTEGRISTES  ETD  AUTRE    00000 !!!!!!!

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DÎNER ARRANGÉ - Martin, sexe faible (saison 1) , femmes, feminisme,

16 Décembre 2020, 06:44am

Publié par hugo

 
DÎNER ARRANGÉ - Martin, sexe faible (saison 1)
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30 ans et toujours célibataire? Pas normal! Heureusement, les bon potes sont là pour vous organiser des dîners arrangés! Face à la cousine Béa (feat Aude Gogny-Goubert) Martin craque. L'addition, c'est pour elle, le râteau, c'est pour lui ! 

Pitch : Et si les hommes prenaient la place des femmes? Dans le monde de Martin, ce sont les femmes qui ont le pouvoir. 

Réalisée par Juliette Tresanini et Paul Lapierre
Avec Paul Lapierre, Juliette Tresanini, Justine Le Pottier, Jordi Le Bolloc´h, Martin Darondeau, Marion Seclin, Nad Rich' Hard, Anna Mihalcea, Aude Gogny-Goubert, Audrey Pirault, Géraldine Martineau, Eléonore Costes, Maud Bettina Marie, Marjorie Le Noan, Alisa Kartashova.
Produite par 2P2L

Et sinon, Studio 4 c'est aussi :
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L' ALLUMEUR - Martin, sexe faible (saison 1) ,femmes, feminisme,

16 Décembre 2020, 06:41am

Publié par hugo

 L' ALLUMEUR - Martin, sexe faible (saison 1)
835 087 vues•22 mars 2016

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La chemise ouverte, c'est provoquant? Le petit jean moulant,  c'est permis? Et les bras nus, on a le droit? Harcelé dans la rue, Martin est sauvé par sa sœur… Mais quand elle lui reproche de provoquer les filles, il craque !

Pitch : Et si les hommes prenaient la place des femmes? Dans le monde de Martin, ce sont les femmes qui ont le pouvoir. 

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CONTRACEPTION - Martin, sexe faible #8 (saison 4) , femmes, feminisme,

16 Décembre 2020, 06:33am

Publié par hugo

 CONTRACEPTION - Martin, sexe faible #8 (saison 4)
152 510 vues•26 avr. 2019

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La vie de Laurence est en plein bouleversement professionnel, personnel, intime... Qu'est-ce qu'il va rester aux femmes si les hommes en réclament toujours plus ?


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Martin sexe faible ou les aventures d’un héro sans pouvoir dans un monde dirigé par les femmes , femmes, feminisme,

16 Décembre 2020, 06:25am

Publié par hugo

 15 DÉCEMBRE 2020
DOSSIERS
Martin sexe faible ou les aventures d’un héro sans pouvoir dans un monde dirigé par les femmes

Antoine Piwnik est auteur du roman Martin sexe Faible et co-réalisateur de la série Eponyme avec Juliette Tresanini et Paul Lapierre. La première saison de la série qui commence en 2015 intéresse les éditions des Equateurs qui souhaite sa novélisation. C’était au début de l’affaire Weinstein, et donc un moment opportun pour faire connaître le personnage de Martin aux prises avec un monde où le pouvoir est aux mains des femmes. Le livre est paru en 2016.

La série Martin sexe Faible, diffusée par France 2, est rapidement devenue virale, elle comporte 4 saisons et 44 épisodes et a été produite et diffusée entre 2015 à 2019, d’abord par Studio 4 pour la première saison puis par France tv slash. L’idée au début, précise Antoine Piwnik, était de surprendre et de faire rire en inversant les rôles sexués. En la réalisant, les co-réalisatrice/réalisateurs se sont vite aperçu·es que les rôles masculins avaient toujours des avantages. En écrivant de nouveaux scénarios, elle/ils se sont surpris, en découvrant que l’égalité réelle n’était qu’apparente. L’arrivée de #metoo les a persuadé·es de se positionner du côté militant.

Antoine Piwnik, 54 ans, est issu d’un milieu où les femmes sont libres, fortes et très éduquées puisque sa mère est professeure d’université. Depuis son enfance, il n’a aucun doute sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Il est marié à une féministe. Il découvrira les inégalités hors de son expérience familiale.

Après des études de lettres, art et communication à la Sorbonne et Nanterre et un DESS de communication sociale et politique à la Sorbonne, Antoine Piwnik suit aux USA, les masterclass de formation scénaristique de Robert Mac Kee et de John Truby, les deux « script doctors » d’Hollywood. Il se dit allié des femmes et a volontiers un discours féministe pour défendre les femmes en situation de violences patriarcales.

La genèse de la série est la suivante : tout a débuté avec Canal plus, Antoine avait réalisé la série Vice/Versa avec l’inversion parent/enfant. Le but était de faire rire en montrant le règne de l’enfant roi. Cette série avait rencontré un tel succès que Canal plus a fait une demande de séries avec le même principe d’inversion mais pour les femmes et les hommes. Ceci était prévu pour amuser et distraire, sans aucun objectif militant pour l’égalité.

Antoine Piwnik, Juliette Tresanini et Paul Lapierre se sont mis·es à la tâche et ont commencé simplement en faisant deux colonnes avec les différences entre les hommes et les femmes et se sont aperçu·es rapidement que ces différences étaient des inégalités. Dans la série, explique Antoine Piwnik, “ce sont surtout les rapports de pouvoir qu’on a inversé pas vraiment les rôles sexués.“ 

Finalement, c’est France 2 qui acceptera le projet, mais avec un regard critique sur la persistance des inégalités et stéréotypes, non pas dans la caricature du style : les hommes au volant de grosses bagnoles, et les femmes à la cuisine, mais dans les différences plus fines, comme l’intimidation verbale, la charge mentale, les différences de salaire…

L’épisode L’allumeur met en scène Martin dans la rue, habillé on ne peut plus normalement et accompagné de sa sœur. Il se fait siffler par deux banlieusardes et abreuver d’insultes graveleuses, sa sœur le défend certes mais à la fin, en aparté, lui déclare « tu devrais quand même fermer ta chemise aussi, c’est un peu normal que tu les excites ! » L’incongruité d’une telle remarque est démultipliée quand il s’agit d’un homme et le message passe d’autant mieux pour dénoncer le harcèlement de rue quotidien que subissent les femmes.

L’écriture elle-même révèle et dévoile des différences

Elle/ils ont continué à écrire et réaliser les épisodes très courts, de trois minutes, dans la même veine, et ont découvert sans difficulté un grand nombre de situations discriminantes correspondant parfaitement à ce qu’une femme peut vivre aujourd’hui.

Même le couple de co-réalisatrice/réalisateurs dans la vraie vie : Juliette Tresanini et Paul Lapierre, qui se pensait parfaitement égalitaire, a découvert dans son quotidien quelques interstices où se glissaient des petites différences qu’elle/il croyaient avoir dépassé, dont la charge mentale. 

Elle/Ils ont ainsi abordé plusieurs sujets clés comme le harcèlement au bureau, dans les transports, la rue, le paternalisme des médecins et l’injonction à la maternité dans L’andrologue, l’invisibilité des femmes, l’injonction à la beauté, le porno comme modèle de sexualité.

Dans l’épisode Baby sitting, le rôle fondateur des contes de fées est traité. L’effet de l’inversion est irrésistible dans l’histoire racontée aux enfants où seules les filles savent se défendre contre les dragonnes alors que les garçons attendent passivement d’être délivrés. 

Les discriminations dans le monde du travail sont développées dans la saison 2 et 3 où Martin se fait constamment remonter les bretelles par sa cheffe, qui se permet des remarques déplacées sur son physique et entretient le doute sur ses capacités. Elle minimise son travail, quand il dénonce trop clairement les discriminations. En effet Martin est chroniqueur à la Télévision et spécialiste des inégalités hommes/femmes. 

La cheffe critique et dévalorise systématiquement ses projets quand il s’agit de parler objectivement des injustices et lui demande de rendre la chose télégénique c’est à dire d’en oublier les contenus objectifs les plus importants tels les chiffres. Elle fera aussi pression sur son collègue Kevin afin que celui-ci ne dénonce pas publiquement les agressions sexuelles dont il a été victime dans l’entreprise. Tout en affirmant haut et fort qu’elle est tout à fait contre ce type d’agissement, elle le persuade que cela doit rester en interne ! Martin divulguera l’info et se fera virer de la chaîne.

Après qu’il ait été viré de la chaîne, on retrouvera Martin dans l’épisode Entretien d’embauche au cours duquel on lui pose des questions relevant de l’intime et de la vie privée, voire graveleuses, ouvrant les yeux sur le traitement discriminatoire et sexiste que reçoivent encore bon nombre de jeunes femmes quand elles cherchent un emploi.

#metoo, un déclencheur pour plus d’engagement militant

Pendant la première saison, explique Antoine Piwnik, le but est de faire rire et de dénoncer en même temps. Ensuite, arrive #metoo et là, il faut se positionner. C’est ce qu’elle/ils font clairement dans l’épisode Radio Déesses, Martin est invité dans une émission de TV pour parler de « même pas honte » (entendez #metoo). Il est seul face à quatre femmes qui font tout pour l’interrompre et décrédibiliser sa parole tournée en dérision. Les deux femmes invitées pour parler de la tribune le droit d’importuner accaparent le plateau et réduisent l’action féministe à un incident mineur car en fait, tout le monde sait bien que les hommes ont besoin des femmes et vice et versa. Les arguments tels que « les femmes ne sont pas toutes des violeuses » pour couper court à tout débat est clairement avancé. Cet épisode est un concentré ultra-réaliste de la mauvaise foi de celles/ceux qui niaient le problème dans les médias en avançant des arguments totalement irrecevables. Clairement militant, cet épisode est une sorte de tournant explique Antoine Piwnik, on rigole encore mais on dénonce plus, vu l’ampleur des problèmes révélés par #metoo.

Les co-réalisatrice/créalisateurs vont alors mettre en scène tout ce que les hommes (donc les femmes) subissent, du moins grave au plus grave. Ce ne sont plus quelques petits harcèlements, regards appuyés ou tentatives d’intimidation qui sont mis à jour mais de vrais abus de pouvoir, des discriminations dans tous les domaines et des agressions régulières subies par les femmes.

Les scénettes adoptent un temps court de trois minutes. Elles sont portées par Martin qui, seul au début, se met rapidement en couple avec une « masculiniste » (entendez dans la vraie vie une féministe) acquise à sa cause qui le soutient dans son combat. Le couple se retrouve constamment dans des situations où il est en porte-à-faux avec ses collègues et familles à qui il doit à chaque fois expliquer le sexisme des situations les plus courantes : manière efficace de « faire du féminisme pour les nul·les ».

Dans l’épisode Slut Shaming, on parle d’un gars qui serait « une chaudière », et l’on dit « que tout le monde lui serait passé dessus et ce n’est pas étonnant vu comment il s’habille ». La compagne de Martin, affirme clairement : « même si tu te mets torse-nu, je n’ai pas le droit de te violer, et si tu mets des cols roulés à toi ou à ton fils, ce n’est pas une protection, on n’a simplement pas le droit de violer ». Martin et sa compagne, les deux protagonistes principaux de la série, forment un couple égalitaire qui a pour but, certes de pointer les injustices provoquées par les préjugés et les stéréotypes, mais aussi de servir de modèle pour les nouvelles générations.

L’objectif de conscientisation ou tout au moins de sensibilisation est semble-t-il atteint car la série a eu 15 millions de vues pour les quatre saisons entre 2015 et 2019 !  “Le public de la série est plutôt jeune et comprend tout de suite les implications alors que le public plus âgé ne voit parfois que le côté bizarre et incongru de la position de Martin sans pouvoir“, ajoute Antoine Piwnik, très satisfait des résultats auprès des 15/25 ans.

Roselyne Segalen 50-50 Magazine

On peut voir et revoir sur France TV les 44 épisodes et rire et s’émouvoir avec Martin, réveilleur de consciences. 


https://www.50-50magazine.fr/2020/12/15/martin-sexe-faible-ou-les-aventures-dun-hero-sans-pouvoir-dans-un-monde-dirige-par-les-femmes/

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“Pour un féminisme universel”, rencontre avec Martine Storti , femmes, feminisme,

16 Décembre 2020, 06:10am

Publié par hugo

 14 DÉCEMBRE 2020
DÉBATS \ Contributions
“Pour un féminisme universel”, rencontre avec Martine Storti

“Je plaide la cause d’un féminisme universel car il permet d’ouvrir les yeux sur les combats des femmes partout dans le monde ! ” Assise devant la fenêtre de son quatrième étage qui surplombe les arbres de la rue, Martine Storti, cheveux blancs coupés courts et pantalon en jean, défend, comme elle l’a toujours fait, ses idées avec fougue. L’ancienne journaliste de Libération, féministe de la première heure, devenue plus tard inspectrice générale de l’Education Nationale, publie aujourd’hui un livre nécessaire. Il défend un féminisme universel, adjectif qu’elle préfère à celui d’universaliste, tant il est, selon elle « instrumentalisé par des courants politiques qui n’ont jamais été du côté de l’émancipation des femmes » et conforte ainsi des attaques menées par différents courants de la fameuse “troisième vague” du féminisme, celle des débuts du XXIe siècle.

Une troisième vague qui, après celle qui réclamait le droit de vote, puis celle des années 70 issue de mai 68, semble remettre beaucoup de choses en question. Si on a entendu parler des Femen, des activistes de La Barbe ou du mouvement Me Too, peu comprennent encore le terme qui, venu de l’université, circule aujourd’hui dans la plupart des groupes militants : l’intersectionnalité. Ce terme issu de la recherche Outre-Atlantique met en avant la prise en compte des différentes identités et discriminations dans lesquelles chacune se construit. L’intersectionnalité comme volonté de rendre visibles et d’embrasser les multiples modalités de l’oppression et des discriminations est une démarche fructueuse, selon Martine Storti. Elle ajoute, en le regrettant, qu’elle conduit aussi à une hiérarchie des luttes, celle de l’antiracisme prenant le pas sur l’émancipation des femmes et à une stigmatisation d’un soit disant « féminisme blanc ». ! « Aujourd’hui », ajoute-t-elle, « les affrontements identitaires se jouent de tous côtés, et me donnent l’impression d’une impasse… D’où l’urgence d’essayer de tracer une troisième voie, sans outrance, loin de l’affrontement manichéen entre féministes que prisent tant les media. Car il ne faut pas l’oublier, il y a toujours eu des désaccords entre féministes ! Ce dont je souffre en ce moment, c’est la généralisation facile, le choix aveugle d’un bouc émissaire qui évite de réfléchir : le simplisme a toujours séduit tandis que la complexité fait peur. »

Alors complexe, l’universel que le livre veut défendre ? Pas pour l’autrice : dire comme le font des jeunes ou moins jeunes féministes que le « féminisme blanc » ou « universaliste » n’aurait pas assez défendu les femmes issues de l’immigration ou de classes sociales défavorisées. Elle explique : “ c’est combiner l’ignorance du passé et le simplisme du discours. Un féminisme universel n’est pas un chemin tracé d’avance, il ne dit pas ce qu’il faut faire ou comment s’y prendre. Il se construit sans cesse, s’enrichit à la fois des luttes antérieures et des luttes des autres, ailleurs dans le monde. Même si nos luttes sont différentes selon les pays, l’objectif est le même : l’égalité et la liberté. Lorsque nous soutenions les femmes chiliennes sous Pinochet ou les Iraniennes sous Khomeini, les Libanaises pendant la guerre ou les Saharaouies dans leurs camps, nous étions en fait “ intersectionnelles ” avant l’heure puisque nous ne hiérarchisions pas les discriminations, nous les ajoutions au contraire, comme le faisait la sénégalaise Awa Thiam en nous parlant des femmes africaines et d’un universel système patriarcal ”.

Martine Storti n’est pas ignorante de l’histoire. Elle sait qu’en temps de crise les boucs émissaires sont tentants. Si elle a vu, dans les années 80, monter les idées d’extrême droite après l’arrivée de la gauche au pouvoir, elle estime que l’importance donnée actuellement à l’identité y renvoie. La colère, et parfois le désespoir, admet-t-elle, qui l’envahit est provoquée par les manipulations qu’elle observe partout. Même si le concept de la lutte conjointe contre les racismes et le sexisme est juste, même s’il est utile d’embrasser ensemble toutes les formes d’oppressions, elle souligne combien il faut éviter d’en faire un must, une pensée unique, “ qui se construit à coups d’omissions volontaires, d’amalgames et d’affirmations sans preuves ”.

” Si l’identité fige, l’universel chemine “

C’est ce combat pour une réhabilitation des décennies précédentes qui fait la force du livre. Auquel s’ajoute une déconstruction des discours actuels. Par le ton modéré qu’elle emploie, par son raisonnement structuré, Martine Storti veut apporter des arguments pour remettre les idées en place. Alors bien sûr, elle analyse et attaque les positions d’une Françoise Vergès ou des Indigènes de la république, sans oublier le radicalisme assumé des “ féministes pour les 99% ” (1), car il faut bien démontrer les arguments de ses adversaires pour les combattre, et l’ancienne militante d’extrême- gauche ne l’a pas oublié. De même, elle lutte avec énergie contre le langage qui qualifie le féminisme à la fois de “bourgeois”, “libéral”, “occidental”, “hégémonique”, “impérialiste”, et relègue aux oubliettes les féministes qui ont adopté ce fameux universalisme des droits humains un peu partout sur la planète. Mais c’est bien à cette remise en cause fondamentalement agressive d’un “ féminisme de femmes blanches et bourgeoises ” qu’elle s’oppose fermement. Grâce à l’histoire, on l’a vu, mais grâce aussi à la conviction profonde des dangers qui guettent. Que ce soit par la récupération par les tenants de l’identité française pour qui l’affichage de la défense de l’égalité et de la liberté des femmes a rempli son rôle séparateur entre “ eux ” et “ nous ”, servant d’alibi au mépris, au racisme, ou par les incompréhensions et les divisions qui polluent la société actuelle.

Alors, face à cette situation qui ,pour beaucoup, semble bloquée, Martine Storti s’interroge : “ Est-il possible de penser autrement? (…) De sortir du confort des dogmatismes ? ” Il lui paraît urgent “ d’emprunter un autre chemin ” que celui de ces oppositions stériles et de revenir à quelques fondamentaux, dont celui de “ la lutte des femmes pour leur émancipation qui est une lutte spécifique, réductible à aucune autre ”. Elle n’empêche pas, bien au contraire, de participer à d’autres combats, de décider que l’intersectionnalité, au lieu de diviser la lutte en spécificités, est faite pour provoquer des croisements. De décider aussi d’appeler universelles ces convictions, puisqu’elles peuvent se retrouver en un fond commun par toutes les habitantes de la planète, quel que soit leur vécu individuel. Que par-delà les situations singulières, l’universel guette et se fait entendre.

Décider aussi de l’importance de la solidarité, de la “ sororité ”, comme l’emploient certaines, ce beau mot inspiré de celui de fraternité. “  En incluant les différences” , souligne Martine Storti, “ on devient encore plus universel. Si l’identité fige, l’universel chemine ”. Par ces formules frappantes, par la grâce et la force de son écriture, l’ancienne journaliste nous emmène ainsi vers un futur que le succès du mouvement “Me Too” a pu faire entrevoir : un monde commun où les raisons de coopérer sont plus nombreuses que celles de s’opposer. Où l’on peut défendre une autre femme que l’on ne connaît pas, dont on ne vit pas les souffrances, simplement au nom de la conviction que nous sommes sœurs et subissons une commune oppression, du seul fait d’être nées filles.

En me raccompagnant, Martine Storti soupire : “ nous croyions être débarrassées de ces idées qui secondarisent le féminisme en mettant en avant d’autres luttes, des classes ou anticoloniales… de ces discours que l’on connaît par cœur. Il fallait donc réaffirmer le besoin d’être ensemble, de ne surtout pas mettre de hiérarchie entre les luttes ! ” En m’offrant un livre de sa bibliothèque, elle sourit et veut croire que, comme “Me Too” l’a bien montré : “ l’audace et le courage d’une parole entraînent d’autres paroles et cette circulation de l’une à l’autre est bien plus décisive que tel ou tel repli identitaire ! ”

Un optimisme dont le féminisme, comme il l’a toujours fait, saura, on l’espère, se nourrir.

Moïra Sauvage militante féministe, autrice

(1) Féminisme pour les 99% Un manifeste Cinzia Arruzza,Tithi Bhattacharya et Nancy Fraser

Martine Storti : Pour un féminisme universel, Ed du Seuil,  2020

 print


https://www.50-50magazine.fr/2020/12/14/pour-un-feminisme-universel-rencontre-avec-martine-storti/

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